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00:01RFI et France 24 présentent Mardi Politique.
00:20C'est l'heure de Mardi Politique sur France 24 et RFI. Bonsoir Frédéric Rivière.
00:23Bonsoir Roselyne, bonsoir à tous.
00:25Et ensemble nous recevons Yann Bressat. Bonsoir.
00:27Bonsoir.
00:28Vous êtes sénateur du Parti communiste de Paris et merci d'avoir accepté notre invitation.
00:33Alors le Premier ministre a donc fait sa déclaration de politique générale cet après-midi
00:38et il a dit les mots que les socialistes en tout cas attendaient pour ne pas censurer le gouvernement,
00:45c'est-à-dire la suspension de la réforme des retraites. Avez-vous le sentiment d'avoir gagné une bataille ?
00:50En tout cas, pour ce qui concerne la réforme des retraites, il annonce effectivement la suspension de la réforme borne.
00:56Je voudrais quand même rappeler que lors des dernières élections législatives,
01:00les Français ont majoritairement voté pour des partis qui s'engageaient à abroger la réforme des retraites.
01:06Vous vous souvenez, c'était il y a un peu plus d'un an et en l'occurrence, le nouveau Front populaire,
01:11comme le Rassemblement national d'ailleurs à l'époque, prônait l'abrogation de la réforme des retraites.
01:15C'est une réforme qui a toujours été majoritairement rejetée par les Français.
01:19Ils l'avaient au préalable exprimée dans la rue. Elle a d'ailleurs été imposée par un 49-3.
01:24Enfin, enfin, on va obtenir sa suspension. Tant mieux, mais on est déjà en retrait par rapport à l'exigence initiale des Français.
01:32Et je voudrais saluer quand même tous ceux...
01:34Vous pouvez dire, vaut mieux tard que jamais.
01:36Oui, mais je voudrais saluer ceux qui ont obtenu cette victoire.
01:40Et en l'occurrence, cette victoire, elle est le fruit d'un mouvement social,
01:43de centaines de milliers de personnes qui se sont mobilisées.
01:46Certains ont d'ailleurs fait grève et c'est eux qui ont arraché avec les dents cette suspension de la réforme des retraites.
01:53Le combat continue et moi, je suis convaincu qu'il faudra la remettre en cause,
01:57qu'il faudra l'abroger parce qu'une fois de plus, c'est ce que les Français ont dit lors des dernières élections législatives.
02:01Le secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel, a parlé d'une première victoire.
02:08Mais dans le même temps, le député communiste Stéphane Peux, qui est président du groupe communiste et ultramarin,
02:14annonce qu'il votera la censure du gouvernement jeudi, après-demain.
02:19Est-ce qu'il n'y a pas un problème de cohérence ?
02:21Non, parce qu'il y a ce que le Premier ministre dit à l'occasion de sa déclaration de politique générale.
02:26Et évidemment, il dit ce qui est susceptible de plaire aux députés qu'il a en face de lui.
02:32C'est le miel.
02:34Mais le problème, c'est que pour les jours qui viennent, ce sera la ciguë.
02:37Et en l'occurrence, on voit quelle est la nature du projet de loi de finances que nous allons avoir à débattre.
02:42Alors pourquoi Fabien Roussel parle-t-il de victoire ?
02:45Parce qu'en l'occurrence, la suspension de la réforme des retraites, il a raison, c'est une victoire.
02:49C'est une victoire du mouvement social.
02:51Mais il y a tout le reste.
02:52Et une fois de plus, il y a ce projet de loi de finances qui ressemble comme deux gouttes d'eau au projet de budget de François Bayrouz,
02:59celui-là même qui lui a valu un vote de défiance.
03:02Qu'est-ce qu'il y a dans ce projet de loi de finances ?
03:05Il y a par exemple le gel des pensions de retraite.
03:08Il y a le gel des prestations sociales.
03:12Il y a la non-indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation
03:16qui fait que beaucoup de familles vont se retrouver à payer l'impôt sur le revenu alors qu'elles ne le payaient pas.
03:22Jusqu'à présent donc, beaucoup de mauvais coups qui vont pleuvoir sur les Français.
03:26Et donc, la suspension de la réforme des retraites, qui est effectivement une bonne nouvelle à mettre au crédit du mouvement social
03:32et des parlementaires de gauche qui se sont battus pour ça, ne fait pas oublier tout le reste.
03:36Et quand on vote la censure, on tient compte évidemment de l'ensemble des éléments qui sont sur la table.
03:41Donc, les communistes à l'Assemblée nationale vont voter la censure ?
03:49Je vous le confirme, les députés du groupe communiste, le groupe qui est présidé par Stéphane Peu,
03:55voteront effectivement la censure parce que la bonne nouvelle sur les retraites ne fait pas oublier tout le reste.
04:00Et puis vous savez...
04:01Mais c'est quoi tout le reste ?
04:01Alors quand vous dites...
04:02Parce qu'il y a quand même le 49-3, il y a la taxation sur les holdings familiales, etc.
04:07Bon, on ne sait pas trop combien... Je crois que c'est autour de 2,5 milliards.
04:13Si on fait le compte...
04:14Il y a une taxe sur les plus riches également.
04:15Voilà. Je ne sais pas combien de milliards on a atterri encore.
04:18Mais c'est quand même... Il y a quand même trois sujets de satisfaction.
04:22D'abord...
04:22Donc c'est qu'à un moment, vous...
04:24À un moment donné, on regarde...
04:26Vous ne pinaillez pas un peu.
04:27On regarde l'architecture.
04:28Non mais on pinaille, vous rigolez, Rosine Feb.
04:30Regardez une fois de plus le budget.
04:32Le gel des pensions de retraite.
04:34Ça concerne 17 millions de personnes dans notre pays.
04:3617 millions de retraités qui, de fait, vont voir leur pouvoir d'achat reculer.
04:42Et on nous demanderait à nous, parlementaires de gauche,
04:45qui avons été élus pour défendre une politique de justice sociale,
04:48de valider une chose pareille.
04:50Une fois de plus, on juge un budget sur un ensemble de mesures.
04:54Quelles sont les mesures dans le budget proposé par M. Lecornu
04:59qui vont, par exemple, améliorer le pouvoir d'achat des Français ?
05:02Quelles sont les mesures qui vont permettre aux travailleurs de notre pays
05:04de sortir la tête de l'eau ?
05:06Excusez-moi de vous le dire.
05:07Je le dis aussi à mes camarades socialistes.
05:08C'est pas le 49-3 qui met du beurre dans les épinards.
05:13Ce que vous êtes en train de dire, finalement,
05:14c'est que le Parti Socialiste se contente de peu.
05:18Alors, le Premier ministre a précisé que le coût de la suspension
05:21de la réforme des retraites, qu'il a estimé à 2 milliards,
05:24200 millions d'euros pour les deux années en question,
05:27devrait être compensé par des réductions de dépenses.
05:30Est-ce que vous acceptez ce principe-là sans réticence ?
05:34On y vient.
05:35C'est-à-dire que la grande question qu'il faut se poser maintenant,
05:38c'est quel sera le coût payé par les Français,
05:43puisque le Premier ministre veut le faire payer aux Français,
05:47de cette suspension de la réforme des retraites.
05:49Et comme, par exemple, le Premier ministre ne veut pas, par ailleurs,
05:52engager une réflexion sur d'autres sujets,
05:54par exemple, sur les aides publiques aux entreprises.
05:57On pourrait très bien dire qu'on réduit la voilure
06:01en matière d'aides publiques aux entreprises,
06:03surtout que celles-ci se font sans contrepartie,
06:06pour financer des mesures de progrès sociales.
06:08Comme il s'y refuse, il va prendre d'une main
06:11ce qu'il a donné de l'autre.
06:12Et c'est ce qui nous motive aujourd'hui à dire
06:16que nous censurerons ce gouvernement.
06:17Alors, est-ce que vous comprenez la posture des socialistes
06:22qui est de dire, voilà, on a à peu près eu ce qu'on voulait,
06:28on ne va pas déstabiliser le pays
06:30et la crainte de voir arriver Marine Le Pen
06:33pour des futures législatives ?
06:35Est-ce que ça, pourquoi, eux, s'en préoccuperaient
06:38de cette possibilité d'un RN au pouvoir,
06:42en tout cas en tête des législatives ?
06:44Et pourquoi, vous, vous ne vous en préoccupez pas ?
06:47D'abord, je m'en préoccupe tous les jours,
06:50au moins autant que j'ai une divergence d'analyse avec eux.
06:52Et je pense, à leur inverse,
06:56que c'est en cédant sur le fond,
06:59que c'est en servant de marche-pied à ce gouvernement
07:02qu'on favorise l'accession au pouvoir du RN.
07:06Qu'à chaque fois que la gauche a déçu,
07:08et notamment qu'elle a déçu les classes populaires,
07:10qu'elle n'a pas suffisamment défendu leurs intérêts,
07:13c'est à ce moment-là que le RN a progressé.
07:16Moi, mon souhait, maintenant que cette divergence d'analyse est actée,
07:20et qu'elle se verra vraisemblablement jeudi,
07:22au moment où on débattra des différentes motions de censure
07:25qui sont débattues.
07:27Moi, ce que je souhaite, c'est que nous puissions,
07:29toute la gauche, au-delà de ces divergences-là,
07:32porter des combats communs à l'Assemblée nationale,
07:34sur le budget, profiter du fait qu'il n'y aura pas de 49-3,
07:37pour arracher des victoires supplémentaires,
07:39pour ne pas s'en tenir aux quelques maigres victoires
07:42que nous avons obtenues dans le cadre de la déclaration de politique générale.
07:46Voilà.
07:47Après, ce n'est pas la fin du monde,
07:49et il faudra qu'on soit capable, au moins,
07:51de se rassembler sur ces combats communs.
07:52Si on suit votre raisonnement, vous me dites si je me trompe,
07:54enfin, vous dites, comme je le disais, il y a quelques instants,
07:56que le Parti Socialiste se contente de peu,
07:59que c'est sans doute, de votre point de vue,
08:00une erreur de donner une quittus, pour l'instant,
08:05au Premier ministre.
08:07Mais dans ce cas-là, qu'est-ce qui les motive, selon vous, les socialistes ?
08:10Moi, je ne suis pas commentateur, et je ne suis pas là
08:14pour sonder les âmes de mes camarades socialistes.
08:19Je ne sais pas, c'est la peur d'une nouvelle élection, c'est quoi ?
08:21En tout cas, ce que je peux vous dire,
08:23c'est que je pense qu'on n'a pas à craindre le suffrage universel.
08:28Et en l'occurrence, nous avons démontré...
08:30Mais il peut parfois être sévère.
08:31Nous avons démontré la dernière fois, en 2024,
08:34que nous étions capables, et de nous rassembler,
08:36et d'arriver en tête à l'issue du second tour des élections législatives.
08:41Et donc, partir à une élection perdant,
08:43considérer que, quoi qu'il arrive,
08:45ce sera le Rassemblement national qui ramassera la mise,
08:48à mon avis, c'est faire fausse route.
08:50Et surtout, n'oublions pas une chose,
08:52parce que je refuse qu'on puisse accuser,
08:55d'une quelconque manière, la gauche
08:57d'être responsable du chaos politique, institutionnel,
09:00dans lequel nous sommes.
09:01Le responsable de la situation, c'est le président de la République,
09:05pour une raison assez simple,
09:07c'est le déni dans lequel il s'est enfermé.
09:10Aux élections législatives,
09:11les Français ont dit qu'ils voulaient que ça change.
09:14Ils ont dit qu'ils voulaient que ça change.
09:16Ils ont dit qu'ils voulaient un changement de cap
09:18en matière économique et sociale.
09:20Et on a un président de la République
09:21qui, depuis maintenant plus d'un an,
09:23qui, depuis 15 mois, a fait le choix
09:25d'ignorer le message envoyé par les Français,
09:28et qui coûte que coûte...
09:29Oui, mais on pourrait dire que Sébastien Lecornu...
09:31Qui coûte que coûte décide de poursuivre la même politique.
09:33Sébastien Lecornu rattrape peut-être les erreurs
09:38et les errements d'Emmanuel Macron,
09:41si on vous écoute quand même,
09:42sur cette réforme de retraite.
09:43Ce n'est pas une rupture,
09:45parce qu'on est là à répéter les uns les autres
09:47que c'est une rupture,
09:47c'est les éléments de langage de Sébastien Lecornu.
09:50C'est une révolution copernicienne.
09:53C'est la réforme des retraites,
09:54c'est quand même le totem d'Emmanuel Macron.
09:57Et là, elle ne s'est même pas décalée,
10:00c'est suspendue.
10:01Donc ça veut dire quoi ?
10:03Qu'on refile la patate chaude de la réforme
10:07aux successeurs ?
10:08Ça veut tout simplement dire
10:09que le Premier ministre fait cette concession
10:12parce que c'est pour lui la condition de la survie,
10:15mais que le reste de la politique
10:17qui est menée par le Premier ministre
10:18est dans le droit fil de ce qu'on a connu depuis 8 ans
10:21et qui est rejeté par les Français.
10:22C'est-à-dire une politique de l'offre,
10:25une politique d'injustice
10:26qui conduit au fait que notre pays,
10:28qui est la septième puissance économique du monde,
10:29ont 10 millions de francs.
10:30Oui, mais elle a dynamisé l'économie,
10:31cette politique de l'offre, non ?
10:33Aujourd'hui, on ne peut pas dire
10:35que la situation économique de notre pays
10:37soit particulièrement florissante.
10:40C'est le moins qu'on puisse dire.
10:40Mais elle n'est pas dans tout cas catastrophique.
10:41Elle n'est pas particulièrement florissante,
10:43y compris si on la compare
10:45à la situation de certains de nos voisins.
10:47Je pense en particulier à l'Espagne
10:51qui, elle, a fait le choix de soutenir la demande
10:53en augmentant sensiblement les salaires
10:55avec un gouvernement de gauche
10:56et des ministres communistes,
10:57y compris en responsabilité sur le travail.
11:00Et donc, je le redis,
11:03c'est un gouvernement qui est là,
11:05moyennant quelques aménagements
11:06pour poursuivre la politique
11:08voulue par le Président de la République.
11:10Et d'ailleurs, la nomination même
11:12de Sébastien Lecornu,
11:13c'est une signature,
11:15c'est une volonté du Président de la République
11:17de continuer,
11:18moyennant quelques aménagements,
11:19effectivement, sinon il aurait été censuré tout de suite.
11:21Mais malgré tout,
11:23c'est la même politique qui se poursuit,
11:24celle que les Français ne veulent plus.
11:25Yann Brossat, au-delà des mesures,
11:28Sébastien Lecornu a voulu aujourd'hui
11:30mettre en avant une méthode.
11:33Il a beaucoup insisté sur les pouvoirs
11:35que donne à l'Assemblée nationale
11:37le non-recours au 49.3.
11:38La loi, a-t-il dit, se fera ici,
11:41pas à Bercy,
11:42en parlant du budget.
11:44Le gouvernement,
11:45il y a une formule,
11:45il l'a répétée à sept ou huit reprises,
11:47le gouvernement proposera,
11:48nous débattrons,
11:50vous voterez.
11:51Est-ce que cette méthode vous séduit ?
11:54C'est mieux que ce qu'on a connu par le passé.
11:56C'est le moins qu'on puisse dire.
11:57A fortiori,
11:58depuis deux, trois ans maintenant.
12:01Mais,
12:01comme je suis parlementaire,
12:03je sais aussi qu'il y a d'autres dispositions
12:05qui permettent au gouvernement
12:06de passer en force.
12:07Par exemple,
12:08l'article 40.
12:10Par exemple,
12:11le vote bloqué.
12:12Par exemple,
12:13la seconde délibération.
12:14Il y a des tas d'outils
12:15qui permettent au gouvernement
12:17de passer par-dessus
12:19la délibération des parlementaires.
12:20Les aveux de ses propres engagements.
12:22Pour l'instant,
12:22il s'engage sur le 49.3.
12:24Il ne s'engage pas
12:24sur le fait
12:26de ne pas dégainer
12:27d'autres articles
12:28qui permettent de réduire
12:30les prérogatives
12:31des parlementaires.
12:32Donc,
12:32je crains un peu l'entourloupe.
12:34Tant mieux
12:34pour ce qui concerne le 49.3,
12:36mais une fois de plus,
12:36il y a beaucoup d'autres armes
12:38qui lui permettraient
12:39de passer outre
12:40la délibération
12:41des députés
12:42ou des sénateurs.
12:42Sur l'échelle de Richter,
12:44entre Michel Barnier,
12:45François Bayrou
12:46et Le Cornu,
12:47vous le mettez où ?
12:49De 1 à 10.
12:50On verra bien
12:52ce qu'il en est
12:52dans les jours qui viennent.
12:56Non,
12:56mais c'est le moins pire.
12:58C'est encore pire
13:00que les autres.
13:01Pour juger
13:02François Bayrou
13:02catastrophique,
13:03il a fallu quelques semaines.
13:05Et donc,
13:05en l'occurrence,
13:07je me donne le temps
13:08de le voir.
13:10Moi,
13:10ma conviction,
13:11c'est qu'il mériterait
13:12d'être censuré
13:13dès ce jeudi.
13:14Une fois de plus
13:14parce que ces gens
13:15n'ont pas de légitimité
13:17à gouverner.
13:18Tout simplement
13:18parce que tout le monde
13:19a oublié
13:19le message envoyé
13:20par les électeurs
13:21aux dernières élections législatives.
13:21Donc,
13:21votre petite musique,
13:22c'est la démission.
13:23Ce qu'il y a derrière,
13:24c'est démission
13:25d'Emmanuel Macron aussi ?
13:27Ma logique,
13:28c'est d'en revenir aux urnes
13:29par le biais d'une dissolution.
13:30Et c'est la raison
13:31pour laquelle
13:31je pense qu'aujourd'hui,
13:33la solution,
13:33c'est la censure,
13:34la dissolution derrière,
13:36la possibilité pour les Français
13:37de reprendre la main
13:39en élisant de nouveaux députés.
13:41Oui, bien sûr.
13:42Et à ce moment-là,
13:43il faudra que la gauche
13:44se batte,
13:44non pas pour avoir
13:45une majorité toute relative
13:47comme la dernière fois,
13:48mais pour disposer
13:49d'une majorité absolue
13:50parce qu'il n'y a que,
13:51comme ça,
13:51qui permettra d'avoir
13:52une politique
13:53qui change concrètement
13:54la vie des Français.
13:55Pour en revenir un instant,
13:56la méthode.
13:57Le Premier ministre
13:57a beaucoup insisté
13:59sur le fait
14:00que suspendre,
14:01pour suspendre
14:02la réforme des retraites,
14:03n'avait aucun intérêt.
14:04Ça doit être,
14:05a-t-il dit,
14:05l'occasion de faire mieux,
14:07de réfléchir.
14:08Et il a donc annoncé
14:09une grande conférence
14:10sur les retraites
14:11avec les partenaires sociaux
14:12qui devraient rendre
14:14ses conclusions,
14:15a-t-il dit,
14:16aux environs du printemps prochain.
14:18Est-ce que ça n'est pas
14:20un geste démocratique
14:21qu'il fait là ?
14:22Oui, ça ressemble
14:23un peu à une rediff, non ?
14:24C'est-à-dire,
14:26le dialogue social
14:27est un truc
14:27qui se répète
14:28assez souvent, en effet.
14:29En l'occurrence,
14:30pour ce qui concerne
14:30les retraites,
14:31on nous a déjà
14:32fait le coup
14:33du conclave
14:35avec François Bayrou,
14:36avec, de fait,
14:37une espèce de droit de veto
14:38accordé au MEDEF
14:39qui a fait que tout cela
14:40n'a abouti
14:41sur absolument rien.
14:43Et en l'occurrence,
14:44on peut débattre
14:44éternellement...
14:44Vous voyez une entourloupe
14:45aussi dans cette idée ?
14:46En tout cas,
14:46on peut débattre éternellement
14:48des retraites
14:48entre partenaires sociaux
14:50qui, de fait,
14:51ne sont d'accord sur rien
14:51puisque le MEDEF
14:52va s'opposer
14:53à absolument tout progrès
14:55en la matière.
14:56Non, je pense qu'on a besoin
14:57d'un gouvernement
14:58qui prenne ses responsabilités,
15:00d'un Parlement
15:00qui puisse travailler
15:01sur le sujet
15:02dans le cadre
15:03par exemple.
15:05Mais une fois de plus,
15:06on oublie complètement
15:06que dans ce projet
15:07de loi de finances,
15:08il y a le gel
15:08des pensions de retraite.
15:09Et donc,
15:09les retraités
15:10qui nous écoutent
15:11ou qui nous regardent
15:12doivent savoir
15:13qu'avec le budget
15:14le cornu,
15:15ils vont perdre
15:16du pouvoir d'achat.
15:17Enfin, vous imaginez quand même
15:18des parlementaires de gauche
15:20approuver une mesure
15:21comme celle-là.
15:22Je pense en particulier
15:23à ceux qui touchent
15:24des petites retraites
15:24qui ont déjà
15:25des difficultés à vivre.
15:26On a 10% de retraités
15:27dans notre pays
15:28qui sont sous le seuil
15:29de pauvreté.
15:30Et donc, de fait,
15:31leur situation va s'aggraver.
15:32On ne peut évidemment
15:33pas valider une chose par ailleurs.
15:34Si on rediscute
15:35en 2027
15:37de la réforme des retraites,
15:39on fait quoi ?
15:41C'est le retour, quoi,
15:41vous, à 60 ans ?
15:44On reste à 62 ?
15:45On fait une retraite à points ?
15:47C'est le retour
15:48à la situation
15:49qui précédait
15:50le vote
15:51de la réforme Borne,
15:52c'est-à-dire
15:53la possibilité
15:54de partir en retraite
15:55à 62 ans.
15:57C'est ce qui se passait
15:57avant que Mme Borne
15:58n'impose
15:59cette réforme
16:00qui a été massivement
16:01rejetée
16:02et derrière, évidemment,
16:04la nécessité
16:04de trouver des financements
16:05qui permettent
16:06d'assurer la pérennité
16:07du système.
16:08Quand vous voyez
16:09qu'on a encore chaque année
16:1080 milliards d'euros
16:11d'exonération
16:12de cotisations sociales
16:13au profit des entreprises,
16:16peut-être que,
16:16de ce côté-là,
16:17il y a à regarder
16:18pour permettre
16:19que le système
16:20puisse fonctionner
16:21plus correctement.
16:21Dès le début
16:22de son discours,
16:24au tout début,
16:25le Premier ministre
16:25a dit ceci.
16:26Certains aimeraient voir
16:27dans cette crise politique
16:28une crise de régime.
16:30Ça n'arrivera pas,
16:31a-t-il dit.
16:33Est-ce que la France insoumise
16:34et finalement
16:35les communistes
16:36avec eux,
16:37une partie d'ailleurs
16:38sans doute aussi
16:38des écologistes,
16:40et le RN
16:41ne sont pas
16:42objectivement alliés
16:44aujourd'hui
16:44pour faire tomber
16:46le gouvernement
16:47et peut-être,
16:47pour certains,
16:48même essayer
16:48de faire tomber
16:49le président ?
16:49Non, mais une fois de plus,
16:52on oublie la responsabilité
16:53du président de la République,
16:54lui-même,
16:55dans la crise
16:55que nous traversons.
16:56Enfin, c'est lui
16:57qui a décidé
16:57de dissoudre il y a un an.
16:58Personne ne l'obligeait
16:59à dissoudre.
16:59Je vais même vous dire
17:00ce qui est fou.
17:01C'est qu'il y a un an,
17:02le président de la République
17:03décide de dissoudre
17:04quand personne ne le lui demande
17:05et aujourd'hui,
17:06alors même qu'une dissolution
17:07aurait quand même
17:08un peu plus de sens,
17:09il en écarte la possibilité
17:10et il balaie cette hypothèse
17:12d'un revers de main
17:12avec des gouvernements
17:14qui sont censurés
17:14les uns après les autres
17:15et un président de la République
17:19du socle commun
17:20qui d'ailleurs n'existe
17:22même plus au regard
17:23de la nouvelle position
17:24des LR et de Bruno Retailleau
17:26en particulier.
17:26C'est quand même un monde
17:27que ce soit les perdants
17:29qui dirigent ce pays, non ?
17:30Enfin, la question
17:31qu'on devrait se poser
17:32c'est si on est encore
17:32en démocratie,
17:33si ce gouvernement
17:34n'est pas d'une certaine manière
17:35un gouvernement poutchiste
17:37puisqu'il ne s'appuie
17:38sur aucune légitimité démocratique.
17:40C'est quand même un monde...
17:41C'est une réalité.
17:42Ou même fort de café.
17:44Ils sont arrivés
17:46troisième.
17:49Merci.
17:49aux dernières élections législatives.
17:50Merci à vous.
17:51Cette émission est terminée.
17:52Merci beaucoup Yann Bressat.
17:54Merci à Flore Simon
17:55et à Camille Néron
17:56d'avoir préparé cette émission
17:58et à toute l'équipe technique.
17:59À très vite.
17:59Sous-titrage Société Radio-Canada
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