Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Peimane Ghaleh-Marzban, président du tribunal judiciaire de Paris, était l’invité du “Face à Face" de BFMTV/RMC vendredi 24 octobre.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour Pémane Gallet-Marsban.
00:01Bonjour M. Neman.
00:02Merci d'avoir accepté notre invitation ce matin.
00:05Vous êtes président du tribunal judiciaire de Paris.
00:07Vous avez pris vos fonctions il y a un peu plus d'un mois.
00:10Et je veux dire que votre parole est rare, mais on a besoin de vous entendre ce matin.
00:13Nicolas Sarkozy a été incarcéré mardi à la prison de la santé.
00:17Mais depuis sa condamnation, c'était il y a un peu plus d'un mois,
00:20c'était le 25 septembre je crois, au tribunal de Paris justement,
00:24on a assisté à un déferlement de critiques contre la décision,
00:28contre la carcération, contre les juges, contre l'institution aussi.
00:33On va essayer de faire un peu de pédagogie ce matin.
00:35Mais d'abord, je voudrais savoir comment vous, vous avez vécu ces critiques
00:38contre ce jugement et contre cette peine de prison ?
00:42Je vous remercie tout d'abord de votre invitation.
00:44Je suis venu, comme vous l'avez dit, pour faire de la pédagogie
00:46et pour expliquer à celles et ceux qui nous écoutent
00:49les processus juridictionnels qui ont conduit à ce que M. Sarkozy soit aujourd'hui incarcéré.
00:55Je veux expliquer qu'une décision a été rendue le 25 septembre dernier,
01:00que c'est le fruit d'un travail de trois magistrats à l'issue de débats,
01:04de plus de 38 jours d'audience, de débats au cours duquel le contradictoire a été respecté.
01:11Et tout le monde avait salué d'ailleurs le débat et la qualité des débats et de l'écoute.
01:16Mais vous avez entendu les mots qui ont été prononcés.
01:18Honte, c'est un scandale, une injustice.
01:20Nicolas Sarkozy a même dit que la haine n'a décidément pas de limite.
01:24Ce sont des critiques qui sont quand même extrêmement violentes.
01:26Si vous voulez, on peut accepter de la part de celles et ceux qui sont concernés,
01:31la famille, qu'il puisse y avoir de l'affect.
01:34Mais quand on entend de la part de responsables ou de personnes qui ont une voix parler de honte,
01:39on ne peut pas laisser dire ça.
01:40Et effectivement, le processus juridictionnel a été respecté.
01:44Je veux dire ici la méticulosité et la conscience avec lesquelles les magistrats ont travaillé.
01:50Et la motivation de ce jugement, la motivation de ce jugement,
01:53et vous allez me poser des questions, permet de comprendre.
01:57Je ne suis pas là pour dire si les juges ont bien ou mal jugé.
02:01C'est la Cour d'appel qui le dira.
02:03Mais je suis ici pour porter la parole de la décision,
02:06faire la pédagogie de la décision,
02:08où la décision démontre, selon elle, pourquoi il faut aller à la culpabilité
02:14et pourquoi il faut aller à l'incarcération.
02:16Mais disons-le, certains n'ont pas compris cette décision,
02:19notamment cette idée que trois des infractions principales aient été écartées,
02:24la corruption, le financement illégal de campagne, le détournement de fonds publics,
02:29et que sur la seule fois d'une infraction, l'association de malfaiteurs,
02:32un ancien président de la République puisse être condamné à cinq ans de prison.
02:36Il faut l'expliquer.
02:37Alors, on va expliquer sur quoi M. Sarkozy a été reconnu coupable et condamné.
02:44Au terme de la décision, c'est l'association de malfaiteurs,
02:47en vue de préparer une corruption au plus haut niveau,
02:51dont d'une part, il y avait le financement par un État libyen,
02:56et d'autre part, le fait de s'occuper du sort de M. Sénoussi
03:01et de la relation de la France avec la Libye.
03:04La décision relève trois séries d'éléments sur l'association de malfaiteurs.
03:08Rappelons que l'association de malfaiteurs, c'est une infraction qui permet de sanctionner des comportements
03:13avant même que la réalisation de l'infraction se commette.
03:17Alors, c'est important, ça.
03:18Ça veut dire que la corruption n'a sans doute pas eu lieu.
03:20Enfin, on n'a pas trouvé de problème.
03:21Je vais vous donner un exemple, je vais vous donner un exemple.
03:24En matière de terrorisme, vous avez l'association de malfaiteurs.
03:28Heureusement que l'on peut sanctionner des personnes avant qu'une bombe explose.
03:32Eh bien, l'association de malfaiteurs, en vue de commettre un défait de corruption,
03:36c'est la même logique.
03:37Le tribunal a relevé trois séries d'éléments.
03:39En premier lieu, des rencontres qui ont lieu en septembre et décembre 2005,
03:45avec M. Guéant, M. Taqedin, M. Sénoussi en septembre,
03:50et M. Hortefeux, M. Taqedin et M. Sénoussi en décembre,
03:54en montrant la singularité de ces rencontres.
03:57Deuxième élément, des flux financiers, janvier 2006, décembre 2006,
04:03qui partent de Saïd al-Islam Kadhafi et d'autre part de Sénoussi
04:08vers les chambres de compensation de M. Taqedin.
04:12Et troisième série d'éléments, ce sont les carnets de M. Choukri-Ghanem,
04:18où il écrit le 29 avril 2007 que des virements vont avoir lieu
04:23parce qu'ils sont en lien avec le financement.
04:26Et donc, le tribunal prend l'ensemble de ces éléments,
04:30les met en cohérence et considère qu'il y a lieu une association de malfaiteurs
04:35entre Taqedin, Hortefeux, M. Guéant et M. Sénoussi.
04:39Mais vous entendez la critique.
04:40La critique, c'est de dire qu'on utilise l'association de malfaiteurs
04:43quand il n'y a pas de preuves.
04:45Mais les éléments de preuves sont ceux que la décision reprend
04:50et que je viens de vous exposer.
04:52Et ce sont les éléments qui conduisent sur les relaxs qui sont intervenus.
04:57C'est intéressant, ça va être un petit peu technique et j'en suis désolé.
05:00Mais ce sont des relaxs qui sont intervenus de manière technique.
05:03Premier élément, il y avait la complicité et recel de détournement de biens étrangers
05:09par un fonctionnaire étranger, par un agent étranger.
05:13Cette infraction, elle n'existe pas en droit français en réalité.
05:16Et c'est pour ça que le tribunal a relaxé sur cet élément-là.
05:20D'ailleurs, petit élément, le tribunal a relevé cet élément de défense
05:24alors que ce n'avait pas été soutenu par la défense de M. Sarkozy.
05:28Deuxième élément, la corruption.
05:30On nous dit qu'il y a une contradiction entre la relax sur la corruption
05:34et l'association de malfaiteurs.
05:36Si vous lisez bien la décision, la corruption est intervenue
05:39parce qu'on a considéré que la corruption était relevée
05:42par le fait que c'était commis par M. Sarkozy
05:44en tant qu'il n'était personne dépositaire de l'autorité publique.
05:48Or, la décision dit, nous considérons M. Sarkozy
05:51comme un candidat aux élections
05:53qui n'a pas la qualité de personne dépositaire de l'autorité publique.
05:56Et c'est sur ce seul motif qu'il est donc relaxé.
05:59Il n'y a donc pas juridiquement, quand je lis la décision,
06:02je fais la pédagogie de la décision,
06:04de contradiction entre cet relax et la condamnation sur la corruption de malfaiteurs.
06:09C'est très clair.
06:10Depuis cette annonce, ce jugement,
06:12la présidente du tribunal, la magistrate, a été menacée de mort.
06:17Juste une question ce matin.
06:18Comment va-t-elle ?
06:18On sait qu'elle est sous protection policière.
06:20Vous avez de ces nouvelles ?
06:21Alors, je dois vous dire que c'est quelque chose d'inacceptable.
06:24inacceptable que des magistrats qui ont fait leur travail
06:28avec un scrupule, avec une méticulosité,
06:31avec un sérieux, soient menacés
06:34et soient atteints ainsi.
06:37Je n'ai pas à dire comment vont pas les magistrats.
06:41Je peux vous assurer que les magistrats de mon tribunal,
06:43et ceux-là singulièrement,
06:45sont des magistrats particulièrement engagés.
06:46Je rappelle que le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes
06:48qui ont été confiées au pôle national de lutte contre la haine en ligne.
06:52Ces enquêtes sont toujours en cœur, en cours.
06:55Je vais aller au fond, directement à la question que beaucoup de gens se posent.
07:00Est-ce que ce mandat de dépôt, Nicolas Sarkozy en prison,
07:03est-ce que ce mandat de dépôt était réellement utile ?
07:07Est-ce qu'il fallait le faire avant même que l'appel était audiancé
07:10et que Nicolas Sarkozy soit définitivement condamné ?
07:13Moi, je vais vous répondre à partir de la motivation de la décision.
07:18J'ai lu la décision et je suis ici pour la restituer.
07:21Le tribunal vient dire,
07:23l'association de malfaiteurs que nous avons retenue
07:25et que je vous ai exposée tout à l'heure,
07:28eh bien, c'est dix ans d'emprisonnement.
07:30Ce sont des faits d'une exceptionnelle gravité.
07:33Chacun peut concevoir, selon ce que le tribunal dit,
07:36si c'est ou pas une défaçon de la gravité.
07:38Vous voulez dire que s'il n'a eu que cinq ans,
07:40c'est qu'on a tenu compte de sa personnalité ?
07:42Le tribunal dit, je passe de dix ans à cinq ans
07:45parce qu'il n'y a pas eu l'accomplissement du pacte corruptif,
07:48c'est ce que dit la décision,
07:50parce qu'il n'a pas été condamné au moment
07:53où les faits auraient été commis.
07:58Et donc, nous tenons compte de cette situation pour aller à cinq ans.
08:01Cinq ans d'emprisonnement,
08:02le tribunal considère toutefois
08:05que s'agissant de faits d'une nature exceptionnelle,
08:08d'une gravité exceptionnelle,
08:09il convient d'ordonner un mandat de dépôt.
08:12Mandat de dépôt à effet différé,
08:14dont je rappelle que ce n'est pas la pratique habituelle.
08:17Le mandat de dépôt à effet différé, c'est depuis 2019.
08:19Et en règle générale,
08:20les tribunaux ordonnent plutôt des mandats de dépôt
08:23sans qu'ils soient différés.
08:24C'est-à-dire que les personnes sont incarcérées à l'audience.
08:27Vous voulez dire que le fait qu'on lui ait laissé un mois,
08:29c'est la prise en compte d'une situation individuelle ?
08:31Le tribunal a relevé qu'il convenait
08:33que M. Sarkozy, qui est une personnalité
08:35et qui avait une activité professionnelle,
08:37puisse mettre de l'ordre dans ses affaires.
08:39Il y a le mandat de dépôt et puis il y a l'exécution provisoire.
08:41Vous avez entendu tous les débats.
08:43Est-ce qu'il fallait exécuter immédiatement
08:45ce mandat de dépôt et l'envoyer en prison ?
08:47Je le rappelle, avant que l'appel
08:49soit audiencé,
08:51avant qu'on sache s'il est définitivement coupable.
08:53Le débat juridique, c'est celui
08:55de l'exécution d'une peine
08:57alors qu'un appel est en cours
08:59ou lorsque la peine n'est pas définitive.
09:01Cette question est importante, évidemment.
09:04Je veux indiquer qu'en droit français...
09:05Elle est importante parce qu'il n'y a pas de recours au pénal
09:07contre l'exécution provisoire.
09:08Je veux indiquer qu'en droit français,
09:10c'est bien ou ce n'est pas bien.
09:11Le législateur le dira.
09:13Mais c'est la pratique habituelle.
09:15Aller devant nos chambres de comparution immédiate.
09:18Tous les jours,
09:19des personnes sont incarcérées
09:21alors qu'ils sont jugées
09:22et qu'ils vont faire appel
09:24ou que le délai d'appel n'est pas expiré.
09:27C'est une réalité judiciaire.
09:29Et donc, ce qui a été ordonné
09:32concernant M. Sarkozy
09:33n'est pas quelque chose d'exceptionnel
09:36ou une singularité.
09:38Et je dois dire qu'en pratique judiciaire,
09:40quand il y a des peines
09:41qui sont au-delà de un an
09:42ou deux ans d'emprisonnement,
09:43pour assurer l'effectivité de la peine,
09:45en pratique judiciaire,
09:47vous avez un très fort pourcentage
09:48de ces peines
09:49qui sont assorties du mandat de dépôt.
09:51Certains critiquent très sévèrement
09:53l'exécution provisoire.
09:54Ça a été le cas de Marine Le Pen,
09:55on l'a entendu,
09:56mais Gérard Larcher,
09:57le président du Sénat.
09:58Il y a quelques jours,
09:59en Slovénie,
10:00le président de la République lui-même
10:01a dit qu'il était favorable
10:02à la réouverture d'un débat
10:04autour de cette exécution provisoire.
10:07Mais ça, pour le coup,
10:08ça dépend du législateur,
10:09pas du juge.
10:09Je vais vous donner un exemple
10:10de l'intérêt de l'exécution provisoire.
10:13Quand une personne est jugée
10:15pour des faits de violence
10:16sur sa conjointe
10:18et qu'on prononce une peine,
10:20même d'emprisonnement avec sursis,
10:22eh bien, on leur donne
10:22en pratique judiciaire
10:23une interdiction de contact
10:25et une interdiction de paraître au domicile
10:27avec exécution provisoire.
10:28Mais les faits que vous évoquiez
10:30ne sont pas comparables
10:32avec ce qu'on reproche
10:32à Nicolas Sarkozy.
10:34Dans un cas,
10:35vous avez une atteinte au bien.
10:36Dans un autre cas,
10:37vous avez une atteinte aux personnes.
10:39Chacun peut estimer
10:41qu'une infraction
10:42est plus grave qu'une autre.
10:44Je veux indiquer
10:44qu'en droit français,
10:46la corruption
10:46est punie
10:48de dix ans d'emprisonnement.
10:49C'est-à-dire que le législateur
10:51a considéré
10:52que la corruption
10:53est un fait
10:54d'une telle gravité
10:55que c'est dix ans d'emprisonnement.
10:56Vous savez,
10:57le trafic de stupéfiants,
10:58c'est dix ans d'emprisonnement.
10:59C'est-à-dire qu'en droit français,
11:01la corruption
11:02est au même niveau
11:03de gravité
11:04que le trafic
11:06de stupéfiants.
11:07C'est ce que le Parlement
11:08a dit
11:09et a décidé
11:10et qui montre
11:10l'importance
11:11qu'il porte
11:12à cette infraction.
11:13Les avocats de Nicolas Sarkozy,
11:15dès le premier jour
11:16de son incarcération,
11:17ont déposé
11:18une demande
11:18de remise en liberté.
11:20On ne peut pas préjuger
11:22de ce que la Chambre
11:23correctionnelle
11:23des appels
11:24décidera,
11:25mais on peut imaginer
11:27qu'elle serait acceptée
11:28et dans ce cas-là,
11:29on posera la question,
11:30on dira,
11:31mais pourquoi l'avoir envoyé
11:32un mois en prison ?
11:33La prison,
11:34normalement,
11:35c'est l'exception.
11:36C'est peut-être
11:36un mois de trop,
11:37finalement.
11:37Alors,
11:38un peu de droit
11:39sur ce point,
11:40le tribunal,
11:41quand il prononce,
11:42au moment où il prononce
11:44sa décision
11:44un mandat de dépôt,
11:45la motivation
11:46du mandat de dépôt,
11:48elle est liée,
11:50par exemple,
11:50à l'exceptionnelle
11:51gravité des faits
11:52et c'est un motif,
11:54a dit la Chambre criminelle
11:55de la Cour de cassation,
11:56qu'on peut relever.
11:58La Cour d'appel,
11:59il y a maintenant un appel
12:00et donc,
12:01c'est la Cour d'appel
12:02qui est en charge
12:04maintenant de la procédure
12:05et comme le prévoit
12:05la procédure,
12:07comme dans tous les cas,
12:08la personne peut faire
12:09une demande de mise en liberté
12:10et donc,
12:11la demande de mise en liberté,
12:13elle va être examinée,
12:14non sur le critère
12:15de l'exceptionnelle
12:17ou pas gravité des faits,
12:18mais sur d'autres critères
12:20qui sont le critère
12:20de la détention provisoire,
12:22les critères qu'on appelle
12:23de l'article 144
12:24du Code de procédure pénale
12:25sur le risque de pression,
12:27sur les garanties
12:28de représentation.
12:29Exactement.
12:30Et donc,
12:31c'est sur un autre débat,
12:33la question est de savoir,
12:34est-ce que,
12:35avant que la Cour statue
12:38sur le fond,
12:39il y a lieu ou pas
12:40que M. Sarkozy
12:41soit maintenu
12:42en détention provisoire
12:44puisque,
12:45actuellement,
12:46c'est le statut
12:46de la détention provisoire.
12:48Gérald Darmanin,
12:49le garde des Sceaux,
12:50a dit il y a quelques jours
12:51qu'il irait voir
12:52Nicolas Sarkozy
12:53en prison.
12:54Vous trouvez ça normal
12:55au égard à son devoir
12:56de vigilance,
12:57s'assurer de sa sécurité
12:58ou vous considérez
12:59que ça pose un problème ?
13:01Alors,
13:01vous faites référence
13:02à la fois
13:03ce que M. Darmanin,
13:04le ministre de la Justice,
13:05a indiqué
13:06et ce que le procureur général
13:08après la Cour de cassation
13:09a indiqué.
13:11Il y a en réalité
13:11deux considérations.
13:14La première,
13:15c'est qu'en effet,
13:16le ministre de la Justice
13:17est le chef
13:18de l'administration pénitentiaire
13:20en quelque sorte
13:20et comme M. Sarkozy
13:23et pour les 85 000 personnes
13:24qui sont détenues,
13:25il a une responsabilité
13:26de s'assurer
13:27que tout se passera
13:31comme il convient
13:32concernant les détenus.
13:36Mais M. Darmanin
13:37est aussi chef
13:38de l'administration judiciaire.
13:40C'est lui qui propose
13:41des nominations
13:42et il est garant
13:44de la bonne administration
13:45de la justice.
13:46Et lorsque le procureur général
13:47près de la Cour de cassation
13:48évoque un risque
13:50de ressenti,
13:51la question est légitime.
13:53Il parle de la sérénité
13:54des débats,
13:54de pression sur les juges.
13:56Alors,
13:56je ne pense pas
13:57qu'il parle de pression.
13:59Il parle de l'indépendance
14:00des magistrats.
14:00Il évoque en fait
14:01la perception
14:02que l'on peut avoir
14:04de l'extérieur
14:05de l'acte
14:06par lequel
14:07un ministre de la Justice
14:08va voir
14:08quelqu'un en détention.
14:10Est-ce
14:11un désaveu
14:12de la décision
14:12ou est-ce
14:13la protection
14:14d'une personne ?
14:15Le garde des Sceaux
14:16a expliqué
14:16qu'il y allait
14:17pour s'assurer
14:17que M. Sarkozy,
14:19que ces conditions
14:20de détention
14:21se passaient bien.
14:22Mais la question
14:22posée est légitime.
14:24Nicolas Sarkozy,
14:24ses avocats
14:25ont interjeté
14:26appel.
14:27La Cour d'appel
14:28a accéléré
14:29les délais
14:29pour Marine Le Pen.
14:31Elle doit le faire
14:31pour Nicolas Sarkozy.
14:32Je vous pose la question
14:33parce que ce n'est pas
14:34à vous que je vais apprendre
14:35que les tribunaux
14:36sont engorgés.
14:36La Cour d'appel,
14:37les cours d'assises,
14:38les cours criminels,
14:39il y a un vrai problème
14:40d'engorgement des tribunaux ?
14:41C'est de la responsabilité
14:42de la Cour d'appel.
14:43Je dirais que
14:43de manière générale,
14:45lorsqu'une personne
14:46est détenue provisoire,
14:47il importe que les juridictions
14:48puissent s'entarder,
14:50examiner les faits.
14:51C'est, je dirais,
14:53pour M. Sarkozy
14:54comme pour toute personne.
14:55On est en pleine
14:56discussion budgétaire.
14:57Je parlais de l'engorgement
14:58des tribunaux.
14:59C'est un vrai sujet
15:00pour le tribunal
15:01que vous dirigez,
15:02mais pour en réalité
15:03toutes les cours
15:04d'appel d'assises,
15:05il y a un vrai souci.
15:06Il y a un vrai sujet.
15:07Alors, merci de poser
15:08cette question
15:09parce que s'il y a
15:10une question centrale
15:11aujourd'hui
15:11pour l'année 2026,
15:14c'est la problématique
15:15du jugement
15:16des affaires criminelles.
15:18C'est un sujet majeur
15:19et nous avons devant nous
15:20un mur
15:21et il nous faut un budget.
15:23Il nous faut un budget
15:24pour pouvoir juger
15:26ces affaires.
15:27Les cours d'assises,
15:28les cours criminels
15:29sont composés
15:29de magistrats professionnels
15:31ou des magistrats
15:32qu'on appelle
15:33à titre temporaire
15:34ou des magistrats honoraires.
15:36Par exemple,
15:37pour la cour d'appel de Paris,
15:38pour les affaires de Paris,
15:40il y a des jours
15:41d'assessorat.
15:42Nous sommes passés
15:43de 2400 jours
15:44d'assessorat en 2024
15:45à 3400 en 2026.
15:48Pardon,
15:48l'assessorat,
15:49c'est un jour d'audience.
15:50C'est d'ailleurs
15:51que je dois mettre
15:51sur 2400 jours
15:53un magistrat.
15:54Je suis passé
15:54de 2400
15:55à 3400
15:56magistrats du tribunal.
15:58magistrats du tribunal.
15:59Si je n'ai pas
16:00les moyens
16:01pour le faire,
16:02soit nous ne pourrons
16:03pas juger ces affaires
16:04d'assises,
16:05soit pour pouvoir
16:06les juger,
16:07il va falloir
16:08que je juge
16:08moins d'affaires familiales,
16:10moins de petites affaires.
16:11C'est un enjeu national.
16:13Ça veut dire que dans certains cas,
16:15des détenus
16:16qui sont en attente
16:16de jugement
16:17en prison
16:17pourraient être libérés
16:18faute de magistrats
16:20pour les juger ?
16:20Ça pourrait être le cas.
16:22Donc,
16:22je le répète,
16:23il nous faut
16:24un budget
16:25pour pouvoir
16:26composer
16:26nos cours d'assises
16:27et nos cours criminels.
16:29Je ne suis pas
16:30dans un discours
16:31misérabiliste
16:31en parlant de moyens,
16:33je suis dans une réalité
16:35à laquelle
16:35nous devons faire face.
16:37C'est vraiment essentiel.
16:38C'est le point
16:39le plus important
16:39pour l'année 2026.
16:40Je voudrais,
16:41Pemangal et Marquand,
16:42terminer avec
16:43Gérald Darmanin
16:45qui arrive
16:45dans quelques minutes
16:46à Bordeaux.
16:47Il se rend
16:47à l'école nationale
16:48de la magistrature
16:50où il a l'intention
16:50de faire quelques annonces.
16:52Il en a déjà fait
16:53quelques-unes.
16:53La fin de l'aménagement
16:54automatique des peines,
16:56des ultra-courtes pernes
16:57dès la première condamnation,
16:59un mandat de dépôt
17:00automatique
17:01dès qu'il y a prison.
17:03Ces réformes
17:04vous semblent judicieuses
17:06ou est-ce qu'elles posent
17:07un souci
17:08compte tenu
17:08de la surpopulation carcérale
17:10et même
17:11de l'engorgement
17:11des tribunaux
17:12tel que vous le décriviez
17:13il y a un instant ?
17:14Moi, je suis magistrat,
17:15président d'un tribunal
17:16et le Parlement,
17:18à la suite
17:19d'un projet de loi
17:20proposé par le ministre,
17:23les juges
17:24appliquent de manière
17:24loyale la loi.
17:26Je dirais que
17:27les juges ont besoin
17:28de stabilité législative.
17:31Je sais qu'en 2019,
17:32la loi de programmation
17:35avait comme présupposé
17:37qu'il fallait éviter
17:38les courtes peines.
17:39Je vois aujourd'hui
17:40qu'il y a un changement
17:42de paradigme.
17:43Voilà,
17:44il faut que le Parlement
17:45s'empare de ces sujets
17:46qui les examinent.
17:47Nous avons besoin
17:48de stabilité
17:48dans les juridictions
17:49parce que toute réforme pénale
17:51vient augmenter,
17:53je dirais,
17:54les difficultés
17:55alors que nos sujets
17:56à nous,
17:56c'est de pouvoir traiter
17:57la masse des contentieux.
17:59Mais je reviens là-dessus,
18:00le sujet des assises,
18:01c'est le sujet
18:02le plus important
18:03et il est essentiel
18:05que le Parlement
18:05s'en empare,
18:06à la fois en termes de moyens
18:07et à la fois en termes
18:08de procédures.
18:09Si j'ai pu faire passer
18:10ce message aujourd'hui,
18:11c'est fondamental.
18:11Merci à vous,
18:12M. Neymar.
18:12Merci à vous d'être venu
18:13répondre à mes questions.
18:15Il est très précisément
18:168h47 sur RMC
18:17et sur BFM TV.
18:19Merci à vous.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations