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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Nicolas Sarkozy en prison : un événement historique»
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il y a 11 minutes
Dans son édito du 21/10/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00
J'y vais, mais je reviendrai.
00:02
Plusieurs considèrent que Nicolas Sarkozy sortira rapidement de prison,
00:05
peut-être un mois à Mathieu Bocoté.
00:07
Alors, quel est le sens des événements aujourd'hui?
00:11
Alors, ça tient entre en haut.
00:12
Trophée de chasse.
00:14
Trophée de chasse.
00:14
Il fallait l'amener en prison à tout prix.
00:17
Celui qui est capable de le conduire en prison,
00:19
comme on l'a vu aujourd'hui,
00:21
peut parader ensuite devant les siens en disant
00:23
« J'ai eu la grosse bête, c'est moi qui ai tué l'ours,
00:25
c'est moi qui ai tué le panda,
00:27
c'est moi qui ai tué l'animal,
00:28
c'est moi qui ai tué le rhinocéros,
00:29
je suis finalement le plus génial des braconniers,
00:32
mais on me nommera magistrat. »
00:34
Donc, c'est une victoire.
00:35
Et là, on se demande toujours,
00:36
puis moi, je pense qu'on insiste sur ça,
00:37
on se demande « Mais pourquoi sont-ils allés jusqu'à l'exécution provisoire?
00:41
Pourquoi ils ont été jusque-là?
00:42
Ils n'auraient pas pu se retenir au moins. »
00:43
Mais justement pas.
00:45
On est dans un moment où on est avec des magistrats
00:47
qui voulaient utiliser la bombe atomique.
00:49
Et non pas de manière, sur le mode de la riposte,
00:52
mais sur le mode conquérant.
00:53
On a cette arme et on va l'utiliser.
00:55
On a cette arme et on va vous l'imposer.
00:57
On a cette arme et vous ne pouvez rien faire.
00:59
Et ce qu'on doit comprendre dans l'exécution provisoire ici,
01:02
c'est cette idée qu'on va vous montrer
01:03
que nous sommes au-dessus de vous
01:05
et que notre rapport au droit est supérieur
01:07
à ce que vous entendez généralement comme étant le droit.
01:10
À l'échelle du monde, on a bien évidemment,
01:12
on a un président en prison aujourd'hui.
01:14
Quoi qu'on en dise, ça abîme l'image de la France à travers le monde.
01:17
C'est une volonté aussi d'abîmer le prestige,
01:19
je l'ai dit, non seulement du politique,
01:21
mais même du pays,
01:22
avec une conception très désincarnée de la justice
01:25
comme on le voit aujourd'hui.
01:27
Et là, j'ajouterais une autre chose
01:28
qui m'a rendu fou dans cette séquence
01:29
et c'est là-dessus que je deviens franchement exaspéré.
01:32
C'est tout le discours sur
01:33
on n'a pas le droit de critiquer une décision de justice.
01:35
J'allais vous en parler.
01:35
Mais c'est exceptionnellement fou.
01:37
C'est-à-dire que la justice est un contre-pouvoir.
01:40
Mais dans les faits, aujourd'hui,
01:40
la justice est un pouvoir
01:42
et un pouvoir qui réclame le droit de ne pas être critiqué.
01:45
Et là, c'est exceptionnel.
01:46
Parce que dans les faits, un politique,
01:48
on a le droit de le critiquer.
01:49
Un journaliste, on a le droit de le critiquer.
01:51
Mais un juge, on n'a pas le droit.
01:53
Et là, c'est comme si le juge n'existait pas.
01:55
Il n'y avait que le droit des majuscules.
01:57
Ou à la rigueur, l'administration a majuscules.
01:59
Oui, on dit qu'il ne faut pas critiquer la décision du juge.
02:01
Oui, mais c'est quoi cette idée-là ?
02:02
À un moment donné, on peut penser cette décision
02:04
à ce que j'en sais.
02:05
Elle n'a pas été prise par un robot.
02:06
Elle n'a pas été prise par un je ne sais quelle
02:08
espèce d'automate responsable de la rédaction de jugement.
02:12
C'est un homme, c'est une femme qui prend cette décision.
02:14
Mais c'est un pouvoir humain qui s'exprime
02:16
avec sa sensibilité, avec sa subjectivité,
02:18
avec ses préférences politiques.
02:21
Quand la justice a pris un tel pouvoir
02:23
aujourd'hui dans nos sociétés,
02:24
il devrait être légitime de rappeler
02:26
que c'est une justice à visage humain,
02:28
que l'on peut les critiquer.
02:28
Ça ne veut pas dire qu'on déconsidère l'institution.
02:31
Ça veut dire qu'on refuse de la traiter
02:32
simplement sur le mode de l'institution de droit divin.
02:34
Je rajoute une petite question subsidiaire.
02:36
Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent
02:38
que ceux qui critiquent justement ce moment
02:43
disent que lorsqu'on réclame une justice
02:46
beaucoup plus dure pour les délinquants
02:48
et lorsqu'il s'agit d'eux,
02:50
forcément, ils ne sont jamais contents.
02:51
– Je veux des preuves.
02:53
Si Sarkozy et le délinquant qu'on dit,
02:55
s'il est finalement des trois chefs d'accusation,
02:57
s'il y a eu de l'argent libyen dans la campagne
02:59
obtenu illégalement de 2007,
03:01
mais en prison, évidemment.
03:03
Mais ce n'est pas le cas.
03:04
Donc là, on y va sur le mode de la loi de suspicion.
03:06
Je pense, même si je n'ai pas de preuves,
03:08
que ce type devrait être en prison.
03:10
Puisque j'ai le pouvoir de l'y envoyer,
03:11
au cachot, mon gaillard.
03:13
C'est étonnant.
03:14
– La justice déborde,
03:16
les prisons débordent,
03:18
la rue française est désormais
03:20
la rue de la sécurité.
03:22
Mathieu Bocoté,
03:23
n'y a-t-il pas là quelque chose d'absurde ?
03:25
– D'absurde pour nous,
03:25
qui sommes accrochés à cette notion ancienne
03:28
qui est le sens commun.
03:29
Mais la justice n'est plus dans une logique
03:31
justement d'administration du droit
03:32
sous le signe du sens commun
03:33
et de la raison naturelle.
03:35
La justice, aujourd'hui, partout en Occident,
03:37
il n'y a pas d'exclusivité française,
03:38
il faut le dire,
03:39
se veut transformatrice.
03:40
Elle se veut révolutionnaire,
03:42
en quelque sorte.
03:42
Elle se veut militante.
03:44
Donc, je l'ai dit,
03:44
elle doit faire tomber les puissants.
03:46
Elle devient instrument d'ingénierie sociale.
03:48
Elle doit paralyser les gouvernements.
03:50
Combien de décisions sont prises ?
03:51
Et finalement, le conseil constitutionnel
03:52
dit, c'est moi qui décide.
03:54
Vous ne pouvez pas, je décide.
03:55
C'est quand même quelque chose.
03:56
On l'a vu récemment
03:57
avec les délinquants dangereux.
03:59
Combien de temps pouvait-on les garder
04:00
en centre de rétention ?
04:03
– C'est ça.
04:03
– Bon, il y a ça.
04:04
Elle condamne la police à l'impuissance
04:06
en l'écrasant sous la paperasse.
04:08
Elle a la théorie des circonstances atténuantes
04:11
pour tous les criminels de la rue,
04:12
justement, ceux qui persécutent aux Français
04:14
les quotidiens.
04:16
Les Français au quotidien, dis-je.
04:18
Mais elle se veut absolument implacable
04:19
envers les puissants d'hier.
04:20
Alors, je terminerai de manière simple ici.
04:22
On est dans un moment où,
04:23
quand la justice se retourne,
04:25
non seulement contre le sens commun,
04:26
mais contre la justice naturelle,
04:27
la justice n'est plus juste.
04:29
La justice devient injuste.
04:31
Et je crois, j'ai l'impression que plusieurs,
04:33
pas tous, j'en suis conscient,
04:34
le pays est divisé sur la question Sarkozy,
04:36
il n'y a pas d'unanimité.
04:37
Mais plusieurs, aujourd'hui, devant cela,
04:40
doutent de cette décision de justice
04:42
parce qu'ils y voient de l'acharnement politique.
04:44
– Sous-titrage Société Radio-Canada
04:48
– Sous-titrage Société Radio-Canada
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