- il y a 2 jours
Windows 10 arrive en fin de vie : Microsoft ne proposera plus de mises à jour ni de correctifs de sécurité. Qu’est-ce que cela signifie pour votre PC, vos données et vos logiciels ? On vous explique comment anticiper ce changement avant qu’il ne soit trop tard.
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00:00C'est parti pour le grand débrief, nous sommes en direct, 10h45 le jeudi.
00:08On commente l'actualité autour de la tech et du numérique.
00:11Aujourd'hui autour de la table avec nous Angélique Gérard.
00:13Bonjour Angélique.
00:14Bonjour Delphine.
00:15Présidente de la STEM Academy.
00:17En face, Henri Dagrin.
00:18Bonjour Henri.
00:19Bonjour Delphine.
00:20Directeur général du CIGREF qui rentre tout juste de sa soirée âgée du CIGREF.
00:25Ça s'est bien passé ? Pas trop fatigué ce matin ?
00:26Ça s'est très bien passé, un petit peu fatigué.
00:28Mais enfin, la vie continue.
00:31En plus, vous avez eu une invitée spéciale.
00:33Absolument.
00:33Nous avons eu la chance d'accueillir Anne Lehenanf, ministre déléguée chargée de l'intelligence artificielle et du numérique
00:40qui effectuait à l'occasion de notre Assemblée Générale sa première intervention publique devant l'écosystème numérique
00:47qui était réunie à cette occasion.
00:49Oh là là, quel hasard.
00:50Ah oui.
00:51C'est vraiment une grande chance.
00:52Ça tombe bien parce qu'en plus, ça va être un sujet qu'on va aborder ensemble dans le débrief.
00:56Et avec nous également, Georgie Courtois.
00:58Bonjour.
00:58Bonjour.
00:59Bienvenue dans le débrief.
01:00Merci.
01:00C'est notre première dans Smartech.
01:02Avocat.
01:03Donc, vous allez pouvoir donner votre point de vue très spécifique sur, notamment, cette entrée au gouvernement
01:09de Mme Anne Lehenanf.
01:12En tant que ministre déléguée, ça y est, on retrouve un titre de ministre déléguée au numérique et à l'intelligence artificielle
01:18auprès du ministère, enfin, du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique.
01:25Je crois qu'on a tout retrouvé.
01:26On pourra s'intéresser, justement, à ce statut retrouvé.
01:30On va parler de cette question de la souveraineté aussi et puis du portrait, finalement, d'Anne Lehenanf, qui est quand même une spécialiste de la cybersécurité.
01:38Qu'est-ce que ça veut dire, très concrètement, pour ce qui va se passer dans les prochains mois ?
01:42On va aussi parler, dans ce débrief, de la fin du support de Windows 10.
01:47Est-ce que ça va faire mal ? Aïe, aïe, aïe.
01:49Mais on commence avec une info, une info toute fraîche de ce matin, dont nous avons la primeur du commentaire par son cofondateur.
01:59C'est Probable qui lève 13 millions d'euros pour bâtir, nous dit-il, le champion européen du logiciel open source en intelligence artificielle.
02:08Bonjour, Yann.
02:09Bonjour, Nadine. Merci de me recevoir.
02:11Avec plaisir. Faites tout le temps l'actualité en ce moment. C'est une grosse accélération pour Probable.
02:15On va rappeler quand même de quoi on parle.
02:18Donc, entreprise à mission, issue du projet P16 d'Inria, qui est éditrice aussi de SeekitLearn, qui est la grande bibliothèque de machine learning.
02:27Elle a la plus utilisée au monde, plus de 2,5 milliards de téléchargements. C'est très impressionnant.
02:34Mais avec Probable, qu'est-ce que vous développez précisément ?
02:38Probable est une entreprise qui se qualifie d'entreprise qui développe au-delà de l'open source, parce que l'open source est un objet qui est librement accessible, souvent gratuit, pas forcément.
02:51Mais dans le cas présent, c'est une technologie qui a été développée à l'Inria et que tous les data scientists de la planète utilisent.
02:57Et Probable développe une solution professionnelle pour les entreprises, pour les aider à mieux organiser leurs expérimentations en sciences des données,
03:06qui vont aboutir à des modèles d'IA qui vont ensuite impacter, évidemment, le chiffre d'affaires, positivement, de préférence, et la marge.
03:15C'est-à-dire, Yann, c'est une sorte de package de services autour de la bibliothèque Scikit-learn ou c'est très différent ?
03:25Non, c'est ça, c'est un package de services.
03:27Nous sommes éditeurs logiciels, donc on crée de nouveaux logiciels par-dessus.
03:31Le nom du logiciel consacré pour l'entreprise s'appelle Score et qui vient compléter Scikit-learn pour favoriser l'adoption et la mise en œuvre du machine learning,
03:41de l'apprentissage automatique et de l'IA en entreprise.
03:43Oui, et vous dites que ça va bien au-delà de la hype de la Gen AI, de l'IA générative. Pourquoi est-ce que vous dites ça ?
03:51En réalité, tout le monde s'intéresse à l'IA générative parce qu'elle nous captive, elle nous interpelle.
03:58Mais en entreprise, il y a beaucoup de données dites tabulaires, en tableau.
04:03Et ces données, en fait, sont une source d'optimisation.
04:07Et cette IA, je dis parfois en anglais « boring AI », cette IA plus traditionnelle, est tout à fait dans les cordes pour engranger des bénéfices.
04:19Et c'est cette partie-là qui est en fait très actionnable aujourd'hui.
04:22Donc, on est positionné sur ce segment-là, plutôt que la Gen AI par défaut.
04:26Évidemment, la Gen AI est un sous-ensemble.
04:30Oui, c'est un sous-ensemble.
04:32Alors, qu'est-ce qu'on fait avec 13 millions d'euros ?
04:35Parce qu'aujourd'hui, en fait, ça porte le financement d'amorçage à 18,5 millions d'euros, si je ne me trompe pas.
04:42Donc, la plus importante levée, si, d'Européenne dans le domaine du logiciel open source commercial, commercialisé, commercialisable.
04:50Qu'est-ce que vous pouvez faire avec tous ces millions d'euros qui, finalement, n'en représentent pas grand-chose ?
04:55Parce que quand on parle de l'intelligence artificielle et des investissements, on parle beaucoup de milliards.
05:00Alors, en fait, l'investissement est significatif parce qu'il s'agit d'open source au sens strict du terme.
05:07C'est-à-dire que l'essentiel de ce financement va financer des développeurs, des ingénieurs, des chercheurs qui vont améliorer ces technologies.
05:18A contrario, l'IA générative, c'est souvent pour faire des modèles qui ne sont pas du logiciel en soi, qui ne sont pas open source en soi,
05:26et qui réinvestissent les capitaux dans du calcul chez les hyperscalers qui financent NVIDIA.
05:36Donc, nous, nous sommes beaucoup plus traditionnels.
05:38Entreprise de logiciels qui développe un logiciel open source et un logiciel commercial à côté.
05:44Donc, la levée est significative.
05:45Elle finance essentiellement des salaires et du développement commercial.
05:48OK.
05:48Angélique, une question peut-être pour Yann ou une réaction ?
05:51Une réaction, oui.
05:53Je connais Yann Léchelle et je connais sa capacité d'exécution.
05:57Donc, je pense effectivement qu'on entendra parler de Probable dans les prochaines années.
06:02Et tant mieux, parce que je pense que c'est un bijou techno-scientifique.
06:05Comme l'a dit Yann, c'est français, c'est issu de la recherche publique.
06:12On parle souvent de souveraineté numérique ou de résilience.
06:15On a là un acte concret, intelligent et stratégique.
06:20Parce que je pense que l'open source est stratégique.
06:22Ce n'est pas une boîte noire.
06:23Il n'y a pas de dépendance cachée.
06:26Pas de captation opaque de la valeur non plus.
06:29Et c'est du commun numérique.
06:32Donc, ce n'est pas naïf ou gentil, l'open source.
06:34C'est vraiment stratégique.
06:35C'est ce que font les Américains avec Red Hat ou Databricks.
06:40Sauf qu'aux États-Unis, en fait, ils ont cette capacité à transformer l'open source en puissance industrielle.
06:46Là où nous, en Europe, en fait, on est parfois dans cette science de l'excellence
06:51avec ce manque de courage à industrialiser.
06:54Et je pense que Probable va casser ce plafond de verre.
06:58Et tant mieux, parce que je pense qu'on en a besoin en Europe.
07:02Georgie ?
07:03En fait, je suis entièrement d'accord.
07:04Moi, je suis ravi.
07:05Je félicite Probable pour s'y lever le fond.
07:08On voit surtout un mouvement général d'investissement dans l'IA qui est extrêmement positif,
07:12qui suit, par exemple, les besoins d'investissement,
07:16le cadre mis en place par la France pour essayer de faire monter ces sociétés.
07:24que je souhaite et j'espère que ce futur champion de l'open source puisse se développer.
07:32Et surtout, effectivement, on est sur une utilisation de la data très particulière.
07:37Ça va aussi dans un cadre global.
07:38Juridiquement, vous savez, il y a le Data Act en Europe.
07:41Donc, toutes ces lois qui consistent aussi à utiliser les données brutes des sociétés
07:45pour valoriser ensuite ces sociétés.
07:47Il y a beaucoup de données qui ne sont pas exploitées à présent.
07:51Donc, je pense que Probable va dans ce sens-là.
07:55On souhaite que ça avance bien en France et en Europe sur ces sujets.
08:00Henri ?
08:01D'abord, je connais bien Yann et puis je le félicite pour cette belle levée de fonds.
08:07Moi, je trouve que l'offre de Probable, c'est d'abord une légitimité technologique qui est immédiate,
08:12qui s'appuie sur un standard mondialement reconnu.
08:14une équipe qui est composée vraiment de leaders mondiaux de cette technologie.
08:20Et ça, c'est quelque chose qui est un facteur de succès assez important.
08:24Un soutien financier et stratégique qui est assez important et notamment de l'État français via France 2030
08:28qui s'appuie sur un marché potentiel qui est gigantesque.
08:32Je crois que ça a été dit, de plus de 2,5 milliards de téléchargements,
08:35des millions d'utilisateurs actuels de cette bibliothèque.
08:38En revanche, maintenant, et Yann le sait très bien et nous le dira,
08:43c'est maintenant que tout commence parce qu'il y a de l'exécution,
08:46le défi commercial qui est absolument essentiel pour convertir une communauté
08:50qui est par ailleurs habituée à l'open source vers une offre payante.
08:55Donc, il y a un défi commercial.
08:57Il va falloir bien expliquer pourquoi c'est intéressant.
08:59Et puis, il reste que la concurrence des grandes plateformes cloud,
09:04que ce soit Amazon, Google, qui proposent des solutions de plus en plus intégrées,
09:08ont une attractivité qui reste extrêmement forte.
09:10Et donc, c'est dans ce paysage qu'il va falloir que Probable relève ses manches
09:15pour s'attaquer à ce marché.
09:17Oui, parce que si je peux ajouter mon commentaire, Yann,
09:20et puis comme ça, vous nous ferez une réponse globale.
09:23C'est vrai que là, vous êtes en CID.
09:26J'ai envie de dire, on retrouve les UGO suspectes.
09:29On retrouve la BPI avec France 2030.
09:31On retrouve des fonds français.
09:35Mais on sait aussi combien le passage à l'échelle est compliqué.
09:39Et pour l'instant, ça achope en France et en Europe même.
09:45Tout à fait.
09:45Merci pour vos soutiens et vos encouragements.
09:47Et vous avez tout dit.
09:48Vous êtes merveilleux.
09:50On te félicite.
09:52Et puis, il faut penser à l'échelle européenne.
09:54C'est ça.
09:55C'est absolument essentiel.
09:57C'est peut-être notre meilleure chance d'avoir une IA éthique, durable et européenne.
10:01En fait, c'est un socle technologique, effectivement,
10:05mais qui part d'une IA qui est comprise, qui est maîtrisée.
10:09On est sur les fondamentaux de l'IA.
10:11Évidemment, ce sont des mathématiques appliquées.
10:13Mais dans le cas particulier de Scikit-Learn et de Probable,
10:16on s'attaque à des catégories de problèmes qui sont plutôt évidents.
10:21On a été, par exemple, détection de la fraude dans le monde assurantiel ou de la banque,
10:26moteur de recommandation dans le e-commerce,
10:29des systèmes d'analyse de cohorte de patients, par exemple.
10:33Donc, tous ces systèmes d'IA sont importants et sont rassurants
10:36parce qu'en fait, on comprend les fonctionnements grâce à cette brique technologique open source.
10:40Oui.
10:40Il y a une réaction d'Henri ?
10:42Il y a quelque chose que tu as dit qui est tout à fait essentiel, Yann.
10:45Ce sont des mathématiques appliquées.
10:47On a un problème en France, notamment.
10:48On ne crée pas, on ne forme pas suffisamment d'ingénieurs robustes en mathématiques
10:56sur les sciences fondamentales.
10:58On l'a répété hier encore en Assemblée Générale du CIREF.
11:01Notre vice-présidente Alice Guéennec l'a rappelé.
11:05On peut quand même se vanter d'avoir les meilleurs talents mathématiques aujourd'hui en France.
11:09On manque de 20 000 ingénieurs par an depuis 2008.
11:12Et là, si on n'est pas capable de scaler avec les compétences nécessaires,
11:18les entreprises vont se tourner vers les produits les plus intégrés.
11:23Yann Lechelle, merci beaucoup de nous avoir accordé aussi à Smartech et en direct ce matin
11:28la primeur du commentaire de votre annonce.
11:30Donc, cette levée de 13 millions d'euros pour Probable.
11:33Je rappelle que vous êtes le CEO et le co-fondateur de Probable.
11:37Merci Yann.
11:38Alors, nous, on enchaîne avec l'entrée de Madame Le Hénanf au gouvernement
11:43en tant que ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des Finances
11:46et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique,
11:49qui est en charge désormais de l'intelligence artificielle et du numérique,
11:53donc de la politique française dans ce domaine.
11:56Déjà, ça a été une surprise pour vous, cette nomination ?
11:58Oui et non, en fait.
12:02Oui et non.
12:05Ça faisait partie des noms que vous aviez en tête ?
12:07Oui, absolument.
12:08Oui, c'était possible parce que c'est quelqu'un qui est issu du terrain.
12:13Elle connaît bien le numérique, elle connaît la cybersécurité.
12:17Elle a d'ailleurs planché très sérieusement sur la souveraineté numérique.
12:21Donc, ce n'est pas une surprise.
12:25Oui, ça ne sort pas du chapeau.
12:26Non, bon, après, tout était un peu une surprise.
12:28Il y avait des plus grosses surprises.
12:34Donc, c'est assez crédible, en fait, comme choix.
12:37L'autre surprise, c'était quand même...
12:39Alors, c'était certes un gouvernement très éphémère que le Cornu 1,
12:43mais Naïma Mouchou, qui était donc pressentie visiblement pour représenter le numérique,
12:47alors pas du tout à Bercy, déportée plutôt sur la transformation de l'État.
12:52Non, finalement, ils ont changé d'avis.
12:54Alors, nous, ça nous a quand même singulièrement interrogés et préoccupés, cette décision.
13:01Et ce n'est pas la personnalité de Naïma Mouchou qui était en cause.
13:04Mais c'était de se dire, finalement, le numérique, l'intelligence artificielle et le numérique n'est plus un sujet,
13:10un secteur économique en tant que tel, et qui doit porter le reste de l'économie française,
13:15mais n'aurait été perçu que comme un facteur de transformation de l'action publique,
13:21ce qui réduisait singulièrement le périmètre et laissait en jachère des pans entiers
13:27de ce que représente le numérique dans l'économie française.
13:30Oui, c'est vrai que ça avait très peu le sens d'aller vers la transformation de l'administration.
13:36En revanche, de la rattacher au ministre de l'économie, c'est une logique essentielle.
13:44Et ensuite, ce qui est important et ce que je trouve très bien dans la nomination de notre nouvelle ministre,
13:49c'est que, comme vous l'avez dit, elle a travaillé sur les sujets de cybersécurité.
13:53C'est elle qui a été le rapporteur de la loi Transposition de Nice 2,
13:56qui est quand même un sacré morceau dans la résilience.
14:00Elle fait partie du bord de la commission sur le projet de loi Résilience.
14:03Donc ça, c'est très bien, parce qu'on va dans ce sens-là, on met quand même au cœur des sujets centraux.
14:09Et enfin, j'ai l'art tech, parce que nos sociétés ont besoin de cybersécurité, de cybersilience.
14:15Et quelqu'un qui connaît le sujet comme ça, c'est appréciable.
14:18Alors moi, je vais me faire un peu l'avocat de dire, je me suis dit, est-ce que ce n'est pas inquiétant finalement ?
14:22Peut-être que ça veut dire que le seul projet qu'on va porter au gouvernement en matière de numérique,
14:27ça va être celui-là, finalement, l'adoption du projet de loi Résilience.
14:32Ça va être sa mission, elle vient avec son dossier sous le bras.
14:34Ça va être sa mission et puis on va s'en tenir là.
14:37Vous n'êtes pas inquiète de ça ?
14:38Alors oui, racontez-nous.
14:40Ah bah hier soir, ce n'est pas ce qu'elle nous a dit en tous les cas.
14:41Racontez-nous ce qu'a dit Anne Le Hénant lors de l'âge du cigarette, hier soir, en exclusivité.
14:46Nous sommes les petites oreilles.
14:47Elle est arrivée pour nous présenter, non pas une feuille de route aboutie,
14:52ce n'est pas en trois jours qu'on l'a construit,
14:53mais en tous les cas, quelques grands axes d'orientation et qui ont singulièrement raisonné.
14:58C'est d'abord le déploiement de l'IA dans l'économie, c'est son premier axe.
15:03Faire de la diffusion de l'intelligence artificielle dans toutes les organisations,
15:07et publiques comme privées, une priorité pour l'action dans son portefeuille.
15:15Le deuxième axe, c'est celui de la construction de chaînes de valeur européennes,
15:18donc accompagner le développement d'une vraie industrie du numérique,
15:25auquel appartient notamment des sociétés comme Probable,
15:28mais sur tous les champs des secteurs stratégiques comme le cloud, le quantique, les semi-conducteurs.
15:36Ça fait partie de sa feuille de route et faire en sorte que la France soit un créateur de solutions
15:40qui soit innovante et responsable.
15:42Et puis attirer les investissements étrangers sur le territoire national.
15:46Troisième axe, c'est, on la reconnaît bien là, sécurité, résilience et maîtrise et dépendance technologique,
15:52pour replacer la sécurité et la résilience comme facteur de la compétitivité des entreprises.
15:59Et ça, nous, on insiste beaucoup, la résilience, c'est pas se recroqueviller sur soi-même,
16:04c'est pas une réaction défensive, c'est au contraire une réaction offensive pour gagner des marchés.
16:09Et enfin, le rôle de l'État, et elle a particulièrement insisté,
16:12et c'est assez intéressant de le souligner, sur le rôle de l'État et de la commande publique,
16:16pour être un levier stratégique pour les offres européennes.
16:19– Ouh là là, mais ça, on aimerait tellement qu'il y ait une application immédiate.
16:24– On espère qu'il n'aurait pas de le faire, surtout.
16:25– Qu'elle aura le temps, mais c'est un peu le sujet,
16:27parce que ce qui est quand même assez frappant aujourd'hui,
16:30dans la façon dont on traite l'IA en France,
16:34c'est qu'effectivement, on n'a jamais de ministère plein.
16:36Moi, je pense que ce serait nécessaire, compte tenu des bouleversements.
16:39– C'est pas suffisant, ministre délégué ?
16:42– C'est absolument pas suffisant, c'est toujours des portefeuilles délégués,
16:45c'est rattaché, c'est réattribué, c'est remanié.
16:49Le résultat, c'est qu'on a un manque de visibilité,
16:51on a un manque d'autorité, et on a un manque de continuité.
16:54– C'est vrai.
16:55– Ne négligez pas la personnalité des personnes qui sont en charge des portefeuilles,
17:00première chose.
17:00Moi, je connais bien Anne Le Hénant, il faut avoir beaucoup travaillé avec elle.
17:03– C'est-à-dire, c'est détermination ?
17:04– C'est un constat global à date.
17:07– Ah oui, oui, oui.
17:08– Non, mais on parle du fait que ça a été quand même très chahuté,
17:11et qu'effectivement, c'est compliqué de lire une politique du numérique aujourd'hui.
17:15En France, là, on revient à une situation version Jean-Noël Barraud,
17:19mais entre-temps, ça a été quand même…
17:21– Alors, le départ de Clara Chappas…
17:23– Elle était exactement dans un périmètre d'ailleurs élargi pour Anne Le Hénant.
17:27– Moi, je n'ai pas lu la même…
17:29– Élargi pour Anne Le Hénant, puisqu'elle a récupéré notamment
17:32tout ce qui est la partie télécom et infrastructures,
17:35notamment infrastructures critiques, qui étaient chez Marc Ferracci,
17:38ministre de l'Industrie.
17:39Et donc, tout a été regroupé dans son portefeuille.
17:43Et pour bien connaître Anne Le Hénant, c'est une personne extrêmement déterminée,
17:48qui d'abord, qui écoute, et ça, c'est assez remarquable à dire,
17:54et qui écoute et qui a annoncé que sa porte était ouverte à l'ensemble de l'écosystème.
17:58C'est pour ça qu'elle voulait venir lors de notre AG, pour dire,
18:02il faut que nous travaillions ensemble, il faut que nous travaillions collectif.
18:04– Ça, c'est bien, c'est un bon signal déjà que…
18:06– Bien sûr.
18:07– Alors, je rebondis du coup, parce que Delphine, on avait lancé un appel à Clara Chappas
18:11sur votre plateau il y a quelque temps.
18:13Figurez-vous que le rendez-vous devait avoir lieu cette semaine.
18:15– Ah, mince.
18:16– Mince.
18:16– Donc, du coup, le contexte change.
18:18– Elle avait quelques idées, il faut que je parle du gouvernement à fond.
18:21– Voilà, et donc, chez Women in Stem Europe, on s'engage à former des femmes
18:25gratuitement à l'intelligence artificielle.
18:27Donc, on espère que l'ouverture d'esprit et l'écoute de Anne Le Hénant
18:31seront au rendez-vous et qu'on pourra travailler à cet objectif commun avec elle.
18:35– Alors déjà, c'est une femme, quand même, Angélie.
18:37– Oui, Clara aussi, c'est une femme.
18:39– Oui, c'est bon, c'est objectif.
18:41– Mais bon, on espère qu'elle considérera l'enjeu éducatif.
18:44Il y a un enjeu économique, mais aussi démocratique.
18:46Et donc, c'est important, effectivement, que l'IA soit inclusif.
18:50– À nous, collectivement, de lui expliquer et de lui démontrer que c'est effectivement
18:54une priorité.
18:54– Et on peut faire le lien avec ce que vous disiez tout à l'heure sur la formation
18:57des ingénieurs.
18:58– Absolument.
18:58– L'intégration de ces problématiques de formation est importante.
19:02Et avec l'autre risque et l'autre problématique, qui est l'utilisation de l'IA, comment est-ce
19:07que les étudiants ou les jeunes vont être formés à l'IA ou comment ils vont eux-mêmes
19:11apprendre et se former sur ces sujets.
19:13– Très important de ne pas rester, en fait, passif et simple.
19:16– Utilisateur et consommateur de ces technologies, mais vraiment de se les approprier.
19:22Mais je me disais, finalement, c'est peut-être au ministère de l'Éducation nationale qu'il
19:25faut aller, Angélie ?
19:26– Oui, en fait, il faut taper à toutes les portes, parce que c'est quand même un vrai sujet.
19:30On parle du manque d'ingénieurs, les femmes sont absentes de cette quatrième révolution
19:34industrielle.
19:35– Absolument.
19:35– Ce n'est pas le débat d'aujourd'hui, mais on est confronté quand même à des situations
19:40à très court terme qui sont risquées pour les femmes dans un moment où le droit des
19:45femmes recule dans le monde entier et qui ne sont pas présentes dans les filières d'avenir
19:49et donc les métiers de demain.
19:50Donc c'est un sujet d'égalité, d'éducation nationale et d'IA.
19:55– Et de performance économique pour l'avenir du pays.
19:57– Mais c'est tout à fait ça, c'est une question de compétitivité nationale.
20:00– C'est pour ça d'ailleurs qu'hier soir, nous en avons beaucoup parlé.
20:03– C'est pour ça que c'est un peu transministère aussi.
20:05Donc il faudra voir qui a envie de s'emparer du sujet.
20:07Anne Le Hénan, qui nous écoute certainement, va-t-elle s'emparer de ce sujet ?
20:11Ou est-ce que ça passera par d'autres ministères ou des collaborations ?
20:15Vous, vous êtes ouverte à tout.
20:16– Absolument, de toute façon, il y a une bonne volonté sur les bienvenues.
20:18– Exactement.
20:19– Ok, alors on va terminer ce débrief en parlant de la fin du support de Windows 10.
20:23Est-ce que ça va faire mal ?
20:25Il y a déjà plusieurs collectivités publiques qui anticipent un surcoût
20:30de plusieurs centaines de milliers d'euros pour renouveler leur équipement
20:33parce que c'est un peu l'enjeu.
20:34C'est-à-dire que là, il va falloir trouver des équipements compatibles à Windows 11
20:39si l'on souhaite, attention, migrer sur Windows 11
20:43puisqu'on peut aussi décider d'en profiter pour changer de système d'exploitation.
20:48Donc, ça veut dire sans doute beaucoup de coûts de renouvellement, d'entretien,
20:53des risques sur la sécurité, même si finalement, en France et en Europe,
20:57on est un peu privilégié puisqu'on a gagné une petite année encore de sursis.
21:01– Non, pas pour les entreprises.
21:02– Pas pour les entreprises.
21:04– C'est là…
21:05– Oui, c'est très discriminant.
21:06– C'est vrai, pardon.
21:07– Pas pour les entreprises, pour les PC familles,
21:11les utilisateurs des consommateurs, mais pas pour les entreprises.
21:14– Alors, dites-nous, ça va faire mal ?
21:16– D'abord, le sujet, on le connaît depuis 2021.
21:19On a eu le précédent avec XP en 2014.
21:22Là, on a donc, dès 2021, en octobre 2021,
21:26Microsoft avait annoncé l'arrêt du support de Windows 10 en octobre 2025,
21:33on le savait. Nous avions d'ailleurs, à l'époque, avec nos associations sœurs en Allemagne,
21:38aux Pays-Bas, en Belgique, en Europe, émis nos plus vives réserves sur le sujet,
21:43parce que nous savions que ça allait entraîner la mise au rebut de centaines de millions de PC
21:49qui étaient parfaitement fonctionnelles, à cause d'une obsolescence artificielle provoquée par cette décision de Microsoft.
22:00Bon, Microsoft n'a pas bougé d'une ligne.
22:04– On parle de 400 millions de machines incompatibles avec Windows 11.
22:08– Aujourd'hui, oui. Aujourd'hui, les grandes entreprises, les grandes administrations publiques,
22:14l'essentiel des membres du CIREF, se sont adaptés à la situation.
22:18Mais il reste que notre souci, c'est que nous pensons qu'il y a beaucoup, beaucoup de PME,
22:26de collectivités territoriales, peut-être même d'hôpitaux,
22:29ou de petites structures qui n'avaient pas les moyens de faire la migration,
22:34c'est-à-dire de changer de PC, les PC, de renouveler les PC pour avoir les processeurs de sécurité,
22:42ou qu'ils ne savent même pas qu'ils n'ont plus de support Windows 10.
22:46– Oui, c'est vrai.
22:46– Et on installe comme ça des failles dans tout ce maillage de l'économie,
22:52eh bien, au lieu de renforcer la sécurité, nous, on pense que ça, en même temps,
22:58ça met en cause globalement la sécurité de l'économie.
23:00– C'est un peu contradictoire, d'ailleurs, au moment où on va voter,
23:03enfin, bientôt, peut-être, notre futur ministre, la loi sur la cyber-résilience
23:06et qu'on vise à essayer de sécuriser l'écosystème en termes de cybersécurité,
23:12en fait, on crée une situation où il y aura des dizaines, des centaines de PC,
23:17des milliers de PC qui vont ne plus être à jour.
23:20– Ils vont être exposés, en fait, à toutes les attaques.
23:22– Et en fait, on pense tous aux PC classiques,
23:25mais il y a aussi beaucoup d'ordinateurs qui sont eux-mêmes adossés à une machine-outil,
23:29à, comme vous le disiez, à un opérateur, à un hôpital.
23:34Et si jamais il y a des attaques comme ça, ou si jamais il y a des failles de sécurité,
23:37donc c'est des failles zéro-day qui ne sont plus corrigées,
23:39donc il y a des failles extrêmement importantes,
23:41il y a un risque sur l'écosystème et des risques de ransomware, etc.
23:45– Mais dites-moi, Maître Courtois, ça ne s'attaque pas, ça, en justice ?
23:48– Cette décision, en fait, cette obsolescence programmée ?
23:52– C'est une décision unilatérale, oui.
23:54– Non, malheureusement, je ne s'attaque pas en justice.
23:58Enfin, on n'est pas sur, vous savez, il y a la loi spécifique
24:03sur le fait que les produits ne peuvent plus être utilisés.
24:06– L'obsolescence programmée.
24:10– Donc, on a un cadre juridique là-dessus,
24:12mais ce n'est pas pour des produits, mais pas pour des logiciels.
24:16La problématique ici, c'est qu'on est sur un logiciel,
24:18c'est un système d'exploitation,
24:19que l'éditeur considère qu'après avoir prévenu suffisamment en amont,
24:26les opérateurs étaient dans la capacité de s'adapter.
24:30C'est compliqué.
24:31Après, c'est plutôt une problématique.
24:32Vous pouvez toujours choisir d'aller chez Linux, par exemple.
24:36– C'est ce que je dis, c'est peut-être l'opportunité
24:37de changer de système d'exploitation et de revoir ses dépendances.
24:40– Ah oui, mais dans une grande entreprise,
24:42changer de système d'exploitation,
24:44c'est un projet industriel de plusieurs années,
24:46très compliqué, très long.
24:48En fait, les entreprises, et dans tous les cas les plus grandes,
24:51elles ont anticipé.
24:52– En tous les cas, c'est effectivement,
24:54c'est un révélateur de notre dépendance structurelle
24:58à un fournisseur unique.
24:59Et oui, c'est un coût.
25:01C'est un coût économique, on en a parlé.
25:03C'est un coût environnemental, on en a parlé,
25:05parce qu'effectivement, c'est des millions d'ordinateurs
25:07qui risquent d'aller à la benne.
25:09Et puis, il y a un coût aussi social,
25:12parce que pas tout le monde n'a la possibilité
25:14de racheter un PC compatible.
25:17Donc, ça pose aussi des questions en matière de facture
25:20et d'accès.
25:21– Et même de se payer la version 11 aussi.
25:21– Absolument.
25:22Donc, non, c'est un vrai problème.
25:24Donc, c'est peut-être une opportunité, oui,
25:26de dire stop à cette dépendance chronique
25:29et d'aller vers des alternatives plus ouvertes,
25:32plus durables.
25:33Linux en est une.
25:35– Et Angélique, vous avez travaillé
25:36dans un très, très, très, très grand SAV.
25:39– Absolument.
25:39– Un très, très, très, très grand opérateur.
25:41– Pour l'anecdote, on a démarré,
25:43on était sur Linux.
25:45– OK.
25:45– Mais non, mais c'était ma question.
25:47Est-ce que là-bas, il y a un paquet de machines
25:49sur Windows 10 ?
25:50– Il y a surtout un paquet de machines sur Linux.
25:52– OK.
25:53– Oui, oui, absolument.
25:53Mais oui, on a du Windows, évidemment.
25:55Donc, tout le monde est concerné aujourd'hui.
25:57– J'imagine que ça, c'est un sujet quand même
25:59qui occupe les équipes, cette fin du support.
26:02– Alors, j'espère.
26:03J'espère, effectivement.
26:04Mais le sujet, c'est parce que c'est critique
26:07en termes de cybersécurité nationale.
26:09Enfin, on parle souvent des hôpitaux sur le sujet.
26:11C'est vraiment une situation critique.
26:13– Est-ce que ça ne veut pas dire aussi
26:14qu'on est un peu à la traîne,
26:15qu'on est en retard technologiquement, nous, en France,
26:18quand on voit autant de machines encore
26:19sous Windows 10 ?
26:21– Alors, en France, ça dépend où.
26:22Vous voulez dire ?
26:24– C'est-à-dire où ?
26:25Je ne vais pas donner ce genre de termes.
26:26– Dans les termes.
26:26– Non, mais ce qui est certain,
26:28c'est qu'il faut dire que c'est gigantesque.
26:30– Il faudrait qu'on ait des systèmes
26:31d'exploitation européens résilients, durables.
26:35Et on a pu mettre, effectivement,
26:37on travaille sur une stratégie IA, sur le cloud,
26:40pourquoi pas, effectivement, aussi sur les OS.
26:42– Bien, évidemment.
26:42– Donc, ça ouvre cette porte.
26:45– Oui.
26:45– Non, mais j'allais dire, effectivement,
26:47c'était la question,
26:49est-ce que c'est les PME qui ne sont pas préparés ?
26:52C'est compliqué.
26:53Quand vous faites un investissement dans une entreprise,
26:56vous ne dites pas que vous allez devoir changer
26:57votre système intégral pour vous adapter
27:00à cette fin de support.
27:03Mais, voilà, on est face à une situation,
27:06il faut s'y préparer, il va falloir mettre les moyens
27:09pour éviter surtout le crash.
27:11– Oui, c'est ça parce que, finalement,
27:12on a eu une rallonge sur les mises à jour
27:15d'un an en Europe.
27:17– Pour les particuliers.
27:18– OK.
27:19Mais ça veut quand même dire que, pour Microsoft,
27:20on est un client, si je symbolise la France et l'Europe,
27:25on est un client important qui justifie, en tout cas,
27:29d'avoir une mesure un peu exceptionnelle.
27:30Mais d'un côté, on peut se dire,
27:31c'est peut-être parce qu'on est vraiment très, très en retard.
27:33Bon, on en fera un autre débat.
27:35– Absolument.
27:36– Allez, merci beaucoup.
27:37– Pour le passage à Windows 13.
27:38– Merci beaucoup, Angélique Gérard,
27:41présidente de la STEM Académie,
27:43Georgiou Courtois, avocat, Henri Dagrin,
27:46directeur délégué, je ne sais plus,
27:48délégué général du CIGREF.
27:51Merci à vous de nous avoir suivis.
27:52C'était le grand débrief de Smartech en direct
27:54sur la chaîne D-Smart.
27:56À très vite.
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