Affaire Lola, récit d'un procès écœurant

Sud Radio

Avec Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct :https://dai.ly/x8jqxru 🎧 Retrouvez nos podcasts et articles :https://www.sudradio.fr/  ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook :https://www.facebook.com/profile.php?... ▪️ Instagram : / sudradioofficiel ▪️ Twitter : / sudradio ▪️ TikTok :https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ##ACTU_DU_JOUR-2025-10-20##

Transcript

00:00De 27 ans est jugé pour viol, meurtre, acte de torture et de barbarie sur Lola Davier, 12 ans.

00:06Les faits ont été commis le 14 octobre 2022 à Paris.

00:09Trois ans plus tard, quelles sont les conclusions de l'enquête ?

00:12Nous sommes au deuxième jour du procès et on en parle avec Pierre-Maricev,

00:15délégué général de l'Institut pour la Justice. Bonjour.

00:18Bonjour Pierre-Maricev, directeur de l'Institut pour la Justice.

00:21Pouvez-vous me dire en deux mots déjà qu'est-ce que l'Institut pour la Justice ?

00:25Alors l'Institut pour la Justice, c'est une association qui a été créée en 2007

00:29qui vise à réformer, accompagnée par des victimes, à réformer le système judiciaire français.

00:35On constate comme 8 Français sur 10 selon tous les sondages,

00:38que la Justice est trop laxiste avec les délinquants et les criminels

00:41et que bien souvent d'ailleurs elle est beaucoup trop ferme avec les Français honnêtes,

00:45par exemple ceux qui se défendent la nuit chez eux contre des cambrioleurs.

00:48Alors là, la Justice ne leur fait pas de cadeaux.

00:50Et donc nous notre but c'est d'inverser cette inversion,

00:54donc de rétablir ce qu'on considère être la Justice

00:56et donc on fait de la communication, on va au Parlement,

01:00on a fait voter au mois de mars l'expulsion automatique pour les trafiquants de drogues étrangers.

01:05Donc on essaie de se battre sur tous les fronts pour rétablir une justice digne de ce nom

01:09qu'on a eue il y a quelques décennies et que nous n'avons plus aujourd'hui,

01:14pourtant que nous méritons tous.

01:15En l'occurrence, il s'agit du meurtre de la petite Lola, c'est une tragédie.

01:20Je pense que c'est une affaire qui a traumatisé la France quand on utilise la France à peur.

01:26Là on peut évoquer cette idée parce que cette petite fille qui est rentrée chez elle tranquillement,

01:32qui se fait kidnapper, les attendus du procès, les détails qui sont communiqués

01:37sont absolument monstrueux, j'imagine les parents.

01:40Je rappelle que le papa est mort de chagrin, il a replongé dans la boisson

01:46et puis bon, il reste la famille qui est là, qui a les détails.

01:50C'est le drame.

01:50Le drame d'un procès c'est qu'on donne le détail et on est sur une affaire mais révoltante,

01:57stupéfiante quelque part parce qu'effectivement on se dit que ça n'aurait jamais arrivé.

02:01C'est ce que je disais dans mon humeur tout à l'heure.

02:02Je pense aux gens qui n'ont pas pris de responsabilité.

02:04Et je pense que c'est le cœur de votre action, de votre engagement.

02:09Qu'est-ce qu'il y a de plus, j'allais dire, qu'est-ce qu'il y a de plus aberrant

02:11dans la mort de la petite Lola ?

02:16Alors je vous l'ai dit, nous l'Institut pour la Justice, on travaille depuis 18 ans.

02:19Donc ça fait 18 ans qu'on voit des affaires abominables, des crimes évidemment.

02:24On en voit beaucoup, on accompagne des familles de victimes, on en a vu des dizaines.

02:28On a vu beaucoup de trucs horribles pour tout vous dire.

02:31J'imagine.

02:32Je pense qu'en 18 ans, on n'a jamais vu une affaire aussi hors norme,

02:37aussi abominable et aussi barbare évidemment dans les faits qui ont été commis,

02:42aussi lourd de sens dans les défaillances de l'État qui ont été commises,

02:47et aussi lourd de sens symboliquement,

02:50où on a une femme qui a visiblement des problèmes psychiatriques,

02:54elle est responsable pénalement.

02:56Oui, on va en parler parce que c'est important d'avoir la nuance de responsabilité psychiatrique.

03:03Absolument, elle a certainement, c'est certain que personne de normalement constituée

03:07ne peut même imaginer les faits qui ont été commis.

03:09Mais donc on a une femme algérienne,

03:11vous connaissez la situation explosive avec l'Algérie,

03:14migratoire notamment, vous avez eu le rapport de Charles Rodwell sur l'accord franco-algérien.

03:20De 68, oui bien sûr.

03:22Donc cette Algérienne sous-OQTF à qui on a demandé de partir depuis déjà plusieurs mois,

03:26qui est toujours là et qui tue une petite Française,

03:29parce que c'est la réalité, c'est une petite Française de 12 ans, blonde aux yeux bleus,

03:34qui s'est faite tuer par une Algérienne sous-OQTF.

03:37Pierre-Marie Sèvres, la petite aurait pu être de n'importe quelle nationalité,

03:39n'importe quelle origine, on est d'accord.

03:41Alors vous savez plus qu'au cours du procès,

03:43on nous dit que justement elle cherchait une petite blonde.

03:45Donc je ne veux pas vous...

03:47Non, non, mais je vois où vous voulez en venir,

03:50mais ça aurait pu être une petite, j'allais dire,

03:52une jeune fille d'origine scandinave,

03:54où il y a des blonds chez les Italiens, chez les Espagnols.

03:57Bien sûr.

03:58Voilà.

03:58Bien sûr, et juridiquement ça ne tient pas.

04:00Juridiquement c'est un meurtre avec viol sur une mineure, point barre.

04:03Voilà.

04:04Mais symboliquement, tout de même,

04:06je vous dis,

04:08ce n'est pas un hasard si cette affaire a tant choqué la France.

04:11Elle a choqué la France entière.

04:12Tout le monde en France a entendu parler de ce meurtre abominable.

04:15Moi j'ai des gens dans ma famille qui sont de gauche,

04:16qui sont encore ultra choqués

04:19et qui suivent le procès avec une grande attention

04:21parce qu'ils considèrent que c'est une affaire

04:24qui mérite l'attention de tout le monde.

04:26Tous les parents se sentent...

04:28Pierre-Marie et Sèvres,

04:30tous les parents se sentent concernés.

04:32J'ai une jeune fille qui avait l'âge de Lola à ce moment-là

04:35et on se voit tous à la place des parents

04:38confrontés à une telle abomination.

04:39Complètement.

04:41Moi-même, j'ai des enfants jeunes

04:43et c'est certain qu'une fois,

04:46en plus, quand on a des enfants,

04:48quand on lit, vous avez certainement lu,

04:50là aujourd'hui c'est sorti,

04:51donc le médecin légiste est passé à la barre de la cour d'assises.

04:54C'est atroce.

04:56Pierre-Marie et Sèvres, c'est atroce.

04:58Voilà, j'en ai discuté avec la ministre.

05:00Mais dites-le, Pierre-Marie et Sèvres.

05:02Oui, moi je pense que les lésions vaginales et anales,

05:06désolé de dire ces mots,

05:07mais c'est la réalité,

05:08sont tellement profondes

05:10qu'on ne sait pas si un objet a été utilisé.

05:12La petite Lola a été laissée pour morte

05:15après avoir été frappée très violemment la tête.

05:17Elle lui a scotché,

05:18Dabia Benkirel lui a scotché le visage

05:20pour qu'elle meure asphyxiée

05:21avant de lui donner des coups de ciseaux

05:23pour être bien sûr qu'elle soit morte.

05:25Sur une petite fille de 12 ans.

05:27C'est abominable.

05:28Ah bon, on est dans la barbarie totale.

05:31Voilà, on est face à une vraie barbare.

05:33Et donc, au final,

05:35il faut que la justice réponde présente.

05:37Et la justice a l'occasion de répondre présente

05:39puisque la France possède une peine

05:41très rarement prononcée,

05:43qui a été prononcée moins d'une dizaine de fois,

05:44qui s'appelle la perpétuité incompressible,

05:47qui propose de mettre en prison

05:48une personne jusqu'à la fin de ses jours

05:50avec une possibilité éventuelle

05:52de lever l'incompressibilité au bout de 30 ans

05:55avant que peut-être dans un deuxième temps

05:57on ait une libération conditionnelle.

05:58Mais ça prendra,

05:59ça n'a jamais été fait pour le moment.

06:00Il n'y a jamais eu de libération

06:01de cette perpétuité incompressible.

06:03Et ça prendra de toute façon plusieurs décennies.

06:06Eh bien, nous pensons,

06:07à l'Institut pour la justice,

06:08nous pensons que cette peine,

06:10qui est très rarement encourue,

06:11elle est encourue cette fois,

06:12elle doit être prononcée par la Cour d'Assise.

06:15Mais vous le savez,

06:15s'il y a un jury populaire,

06:16c'est lui qui décidera

06:17de la peine qui sera prononcée.

06:19Mais est-ce qu'il y a le moyen juridique

06:20que la compressibilité soit définitive et irréversible ?

06:24Est-ce qu'il y a une formule juridique

06:25qui le permette ?

06:26Non, malheureusement,

06:28la peine la plus sévère dans le Code pénal,

06:30c'est celle que je vous ai décrite,

06:31à savoir que l'incompressibilité

06:33peut être levée au bout de 30 ans,

06:35mais c'est très lourd.

06:36Oui, mais elle peut être maintenue.

06:37Ma question,

06:38est-ce qu'elle peut être maintenue

06:38si elle peut être levée ?

06:40Elle peut être maintenue.

06:40Ah oui, oui.

06:41C'était ma question,

06:41je me suis mal exprimé peut-être.

06:42Est-ce qu'elle peut être maintenue ?

06:44C'est une possibilité de la lever,

06:45mais ça sera décidé par des psychiatres

06:46et par des magistrats.

06:50Donc c'est une possibilité de la lever

06:51et la possibilité de lever l'incompressibilité,

06:54ça ne veut pas dire libération,

06:55ça veut dire peut-être dans un deuxième temps

06:57une libération conditionnelle.

06:58Mais tout ça est au conditionnel,

06:59il y a eu une dizaine de condamnations

07:01à la perpétuité incompressible,

07:02il n'y a jamais eu de libération pour le moment.

07:05On a Michel Fourniret qui est mort en prison,

07:07heureusement,

07:07et puis on a eu là toute une salve de terroristes

07:09liés au Bataclan

07:10qui ont été condamnés comme salade d'eslam

07:12à cette perpétuité incompressible.

07:14Pierre-Marie Saab,

07:14vous vous réclamez cette perpétuité incompressible,

07:16ça a rouvert un débat,

07:17cette affaire quand même,

07:18mais notamment par l'intermédiaire du média Libération,

07:22vous êtes sans doute tombé sur cet article

07:24et sur ce titre,

07:25surtout soyons fidèles à la parole de Robert Badinter

07:28pour ne pas succomber en gros

07:30à la facilité de réclamer la peine de mort.

07:32Alors la peine de mort, on le sait, a été abolie,

07:34on ne fera pas un débat en deux minutes

07:36sur Sud Radio aujourd'hui,

07:38mais vous, d'abord,

07:40qu'est-ce que vous avez pensé de ce titre peut-être,

07:42et qu'est-ce que vous pensez tout court

07:43de ce débat qui refait surface ?

07:46Ce titre, il est indécent,

07:48même si on n'est pas favorable à la peine de mort,

07:50il est indécent parce qu'il appelle

07:52à, comment dire,

07:54à revenir sur,

07:55enfin, à reparler de quelque chose

07:57qui a été déjà réglé,

07:59donc vous mettez-vous à la place de la victime

08:01quand on entend ça.

08:01On se détourne un peu du sujet,

08:02on est d'accord, on est d'accord.

08:04Exactement,

08:04ça tourne complètement à côté du sujet,

08:06le sujet d'Abiya Benkiret,

08:08c'est de la condamner le plus durement possible

08:10dans l'état actuel du droit,

08:12je rappelle que,

08:13et ça on en parle souvent,

08:14si on rétablissait la peine de mort demain,

08:16ça ne s'appliquerait pas à l'affaire Lola,

08:17puisque la loi n'est pas rétroactive,

08:20donc ce qui s'appliquera,

08:22ce qui s'applique à Dabia Benkiret,

08:24c'est la perpétuité incompressible

08:25qui existe dans notre droit

08:26depuis les années 90.

08:27Donc, moi,

08:29sur ce débat très rapidement,

08:31je peux vous dire que,

08:32même dans les années qui précédaient

08:33l'abolition de la peine de mort,

08:34il y avait de moins en moins

08:35de condamnations à mort.

08:37Donc, de toute façon,

08:38on ne peut pas dire que ça sortait de nulle part,

08:40même si on peut en discuter,

08:42moi je pense qu'il faut discuter de ce sujet-là,

08:44on doit discuter de tout en démocratie,

08:45mais il y en avait de moins en moins,

08:47et sur le temps long,

08:48de décennie en décennie,

08:50on avait moins de combattations à mort.

08:52C'est dire l'atrocitré du crime,

08:55Pierre-Marie Sèvres,

08:56pour que ce débat ressorte,

08:59parce qu'on se dit,

08:59est-ce qu'il y a un moment donné

09:00où des individus de ce genre,

09:03comment les neutraliser totalement ?

09:04Et évidemment,

09:05il y a des gens qui se disent,

09:06et pourtant c'est interdit,

09:07et c'est ainsi que la France l'a décidé,

09:10mais c'est vrai qu'on n'a qu'une pensée,

09:12comment neutraliser cette personne ?

09:15Alors, quel est le degré psychiatrique ?

09:17Elle est irrécupérable.

09:20Elle a été reconnue pénalement responsable,

09:23et donc d'avoir un discernement

09:24qui n'était ni altéré,

09:26ni aboli par trois experts psychiatres.

09:28Donc, elle n'est pas complètement folle,

09:31en tout cas elle n'est pas assez folle,

09:32pour être irresponsable pénalement,

09:33et pour éviter la prison.

09:35S'il avait été reconnu irresponsable pénalement,

09:36elle aurait été dans une unité

09:38pour malades difficiles,

09:39parce qu'elle était une espèce

09:41d'hôpital psychiatrique-prison.

09:43Ce n'est pas très agréable non plus.

09:45Donc, son degré psychiatrique,

09:47visiblement,

09:47elle n'est pas assez folle

09:48pour éviter le procès,

09:50mais évidemment,

09:51quand on voit les faits,

09:53personne, je vous l'ai dit,

09:55mais je le pense profondément,

09:56personne de normalement constitué

09:58ne peut même imaginer

09:59faire ce qui s'est passé.

10:01Nous sommes bien d'accord.

10:01Bon, comme on dit dossier à suivre,

10:03et nous n'hésiterons pas

10:04à vous recontacter,

10:05Prémé-Marie Sèvres,

10:06pour avoir la suite des événements.

10:07Vous restez avec nous

10:08sur Sud Radio,

10:09parce que nous allons aborder

10:10un tout autre sujet.

10:11Faut-il rester en République

10:12ou peut-on envisager

10:13de repartir vers la monarchie ?

10:15Et nous serons avec deux experts

10:17en matière institutionnelle.

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