- il y a 2 semaines
 
En mars 2025 un 3ᵉ plan d’adaptation au changement climatique est lancé. Les collectivités sont en première ligne pour répondre aux objectifs fixés par ce texte. Mais les moyens de financement peuvent manquer. À l’occasion des Journées Nationales France urbaine, les invités de cette édition spéciale de SMART IMPACT nous expliquent comment entreprises locales et pouvoirs publics en charge des territoires répondent à ces défis.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00L'adaptation climatique et les financements pour les collectivités, voilà le grand thème de cette première partie de Smart Impact avec Nathalia Perret.
00:16Bonjour, bienvenue. Vous êtes maire de Rennes et présidente de la communauté Rennes Métropole.
00:23Bienvenue et merci d'avoir accepté notre invitation.
00:26Olivier Landel, bonjour. Bonjour. Vous êtes le directeur général d'Agence France Locale qui est la banque des collectivités.
00:32Puis alors vous connaissez bien cet événement parce que je crois que vous avez participé à la création de France Urbaine.
00:37J'accueille également Philippe Roubalet, bonjour. Bonjour. Bienvenue à vous, vous êtes le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Saône-et-Loire.
00:44On est chez vous dans votre département et Sacha Kettler, bonjour et bienvenue.
00:48Heureux de vous accueillir, vous êtes le directeur du site Michelin à Blanzy. Blanzy, c'est pas trop loin d'ici, ça va ?
00:54C'est pas très loin. Bon, la route n'a pas été trop longue.
00:56Pas du tout. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:59Peut-être un mot de cet événement, France Urbaine, qu'est-ce que ça représente pour vous, pour la région d'une manière générale ?
01:06Alors France Urbaine, c'est pour l'ensemble des territoires urbains, grandes villes et métropoles, une occasion de réflexion commune, de partage, mais aussi de messages que nous avons à adresser singulièrement au niveau de l'État et au gouvernement,
01:26puisque désormais il y a un gouvernement. C'est le sens de notre association et ces journées sont véritablement un moment fort avec à la fois les rencontres de l'ensemble des élus,
01:42mais aussi des équipes et des partenaires qui font au quotidien les territoires urbains. Et dans ce contexte particulier, au moment où se prépare par ailleurs une loi de finances et un budget à l'échelle de l'État,
01:59c'est l'occasion de dire ce que sont les préoccupations, les attentes des territoires urbains.
02:05Olivier Landel, pourquoi il a été créé ? Pourquoi France Urbaine a été créée ? Et puis depuis quand ? Est-ce qu'on y parle finalement environnement, transition environnementale, transformation environnementale ? Depuis le début ?
02:16On y parle depuis le début, mais avant le début, puisque France Urbaine est issue de la fusion de deux associations qui préexistaient, l'Association des Communautés Urbaines de France.
02:24Je la cite parce que nous sommes dans un territoire, dans une communauté urbaine qui, depuis 30 ans, 40 ans maintenant, est communauté urbaine.
02:33Donc c'est des historiques ici et ils faisaient partie de cette association dont j'ai pris la direction en 2002, on a eu le compte.
02:39Et il y avait l'Association des maires des grandes villes de France, ceux qui n'avaient pas encore ce statut de communauté urbaine qui regroupe des compétences de plusieurs communes dans un même bassin, en fait.
02:48On a fusionné ça en 2016. Je me rappelle déjà avoir produit un document en 2006, les communautés urbaines engagées pour un développement durable.
02:59Et on n'était pas les pionniers. C'est-à-dire que la question de l'environnement, de l'économie liée à l'environnement, du social lié à l'environnement, etc.
03:09est déjà très présente dans les collectivités locales. Et évidemment, ça fait partie des fondamentaux de France Urbaine.
03:15Philippe Roubalet, qu'est-ce que vous attendez des pouvoirs publics dans un cadre comme celui-là ?
03:20Parce que des entreprises qui s'engagent, moi, j'en reçois tous les jours dans mon émission, qui ont pris un cap,
03:25qui sont même pour certaines en train de faire muter petit à petit leur modèle économique.
03:31Est-ce que vous, vous êtes parfois, et certaines des entreprises de la région, handicapées par l'absence de cap politique clair ?
03:41Ou est-ce que finalement, vous dites, mais on n'attend plus, on avance, quoi ?
03:44Alors, c'est clair que l'absence de visibilité, ça pénalise quand même beaucoup les entreprises.
03:49Le secteur économique, dans sa globalité, est perturbé par ça.
03:54Les perturbations ne sont pas synonymes de défection ou de désengouement du monde économique par rapport aux problématiques actuelles.
04:04Mais c'est une inquiétude. Ça, c'est vrai. Un premier point.
04:06La deuxième chose, c'est qu'au niveau des pouvoirs publics, il y a le problème des finances.
04:13C'est sûr que quand on parle d'environnement, on s'attend à avoir des nombres de zéros qui s'accumulent derrière un chiffre.
04:19Donc ça, ça fait peur.
04:20Et dans le cadre des chambres de commerce, notre mission, c'est d'arriver à lever un certain nombre de choses,
04:27servir de terreau pour des nouvelles activités, déclencher des nouveaux mécanismes,
04:31revenir aussi sur, on ne parle pas d'innovation, mais revenir sur des choses qu'on faisait avant.
04:37Je vais parler, je vais citer les problèmes d'eau.
04:39On a découvert des tas de choses au Moyen-Âge, par exemple, qu'on refait maintenant.
04:43Donc il ne s'agit pas d'inventer, de réinventer le filet de la coupe et le beurre,
04:47mais revenir sur des choses qui sont des solutions d'antan.
04:51Là-dessus, il y a des tas de métiers à réinventer ou à créer.
04:54Bien sûr, on n'a pas les mêmes capacités scientifiques ou techniques qu'au Moyen-Âge à l'époque.
04:59Par contre, il y a cet écosystème à créer.
05:02Dans cet écosystème, il y a des tas de nouveaux métiers qui se créent.
05:05Il y a besoin des territoires.
05:07L'imbrication de l'entreprise dans son territoire est extrêmement importante.
05:14On ne peut pas voir un développement d'une entreprise sans son territoire.
05:18Et le territoire a besoin des entreprises.
05:20Donc aujourd'hui, on découvre maintenant, par la force des choses,
05:23qu'on a besoin d'être dans le même bateau.
05:26On a besoin de ramer dans le bon sens.
05:27Donc on trouve des similitudes, des convergences de projets, d'objectifs.
05:33Ça, ça a du sens.
05:34Et le dernier point, c'est que par rapport au niveau financier,
05:37ce n'est pas parce qu'on parle d'environnement que ça coûte très très cher.
05:40Il y a des pays qui sont avec des PIB très très faibles,
05:43qui sont à la pointe de l'environnement.
05:45Donc il y a des choses qu'on peut faire.
05:47Ce n'est pas forcément synonyme de coût exorbitant.
05:50Sacha Kettler, est-ce que vous attendez des financements publics
05:54pour faire évoluer un site comme le vôtre ?
05:58La réponse est un peu dans la question.
05:59J'imagine que non.
06:00Et peut-être on peut s'appuyer sur l'exemple du site Michelin que vous dirigez.
06:04À quel point vous l'avez fait évoluer pour réduire sa consommation,
06:09on va dire consommation d'électricité, consommation d'énergie,
06:12consommation d'eau, etc.
06:13Merci déjà pour l'invitation et merci pour la question.
06:17Je pense d'abord que c'est une question aussi optimiste.
06:20Pourquoi ? Parce que je pense qu'on a des équipes sur nos entreprises
06:25qui sont très très engagées et qui voient aussi
06:27ce qui se passe autour d'eux pendant la vie quotidienne.
06:31Et c'est pour ça que je ne dirais pas qu'il faut trop attendre.
06:33Mais la bonne nouvelle, c'est plutôt qu'on n'a même pas nécessité d'attendre
06:37parce que tous les projets qu'on a pu réaliser les dernières 5 ans sur le site,
06:41sur l'eau, sur le net 0 CO2,
06:42sur la biodiversité,
06:45on l'a fait en bonne collaboration avec aussi les services publics.
06:48Et je pense qu'on se pose beaucoup la question
06:51est-ce qu'on peut avancer ensemble ?
06:52Je pense qu'on a tellement de bons exemples
06:54où on a déjà avancé bien.
06:57Par exemple, si vous voulez, je vous cite 2-3.
07:00Pour l'eau, avec l'agence de l'eau à la Bretagne
07:03qui est vraiment très engagée
07:05où on a réussi de lancer un projet qui s'appelle Hydraloop
07:09qui a mis un site qui consomme énormément de l'eau.
07:13L'idée, c'est d'être en circuit fermé, c'est ça ?
07:15Circuit fermé, où on a démontré en peu de temps
07:18et on a ouvert en juin 2025
07:20de réduire nos consommations d'eau de 80%.
07:23Mais ça, si vous le faites tout seul, ça ne marche pas ?
07:26Vous avez besoin de l'agence ?
07:27Je pense qu'un projet comme ça a deux avantages.
07:30Première chose, si on fait ensemble,
07:32on donne aussi le bon exemple pour ceux
07:34qui ne peuvent pas peut-être avancer
07:37dans la même vitesse que nous.
07:39Et à la fin, c'est quand même aussi un sujet
07:41qui touche automatiquement les sujets de nature.
07:43Ils ne restent pas sur un périmètre d'entreprise.
07:45Les sujets qui touchent la nature,
07:47le CO2, l'eau, la biodiversité,
07:49ils ne s'arrêtent pas à une entreprise.
07:52Et même à l'extérieur d'une entreprise,
07:54vous savez, la flore et la faune
07:56rentrent dans vos sites.
07:57Est-ce que vous voulez ou est-ce que vous ne voulez pas ?
07:59C'est pour ça, je pense,
08:00ça reste un sujet qui est absolument collectif.
08:05Et je pense qu'on a des bons exemples
08:07qui ont déjà fonctionné.
08:08On en prendra d'autres.
08:10Évidemment, Nathalie Apéry,
08:12quand j'ai préparé l'émission,
08:13je me suis dit qu'on a parlé du plan national
08:14d'adaptation au changement climatique.
08:16Mais est-ce que vous en voyez la couleur
08:18de ce...
08:19Parce que c'est le numéro 3, je crois.
08:21Le PNAC 3.
08:22Il existe effectivement un plan d'adaptation.
08:26Comme il existe une stratégie nationale bas carbone,
08:30on a besoin de fait ces grands textes
08:34qui permettent de se donner des objectifs
08:37et qui listent un certain nombre d'outils
08:40pour y arriver.
08:41Simplement, ce qui manque véritablement
08:43à l'échelle nationale en matière,
08:43c'est une démarche de planification
08:46avec en face des moyens.
08:47Parce que si on veut atteindre les objectifs,
08:48il faut des moyens.
08:49C'est vrai que tout ne coûte pas.
08:51Et il y a un certain nombre d'évolutions
08:54qui sont possibles en dehors
08:56d'investissements singuliers.
08:58Vous avez raison de le signifier.
09:00Néanmoins, si on veut véritablement
09:03être au rendez-vous des accords de Paris,
09:06je ne crois plus que ce soit désormais possible.
09:08Mais en tout cas, d'un réchauffement
09:10compatible avec une activité humaine,
09:14eh bien, on a malgré tout
09:15un mur d'investissement devant nous.
09:18On avait ce rapport Pisaniféry-Maflouz,
09:21par exemple, qui évalue à 66 milliards par an
09:25la nécessité d'investir entre,
09:28c'était entre 2023 à l'époque et 2030,
09:32pour être au rendez-vous de l'adaptation
09:35comme de la diminution des émissions de carbone.
09:40Et c'est quoi ces investissements ?
09:43C'est précisément des investissements
09:44dont nous, collectivités,
09:46et particulièrement les grandes villes,
09:48sommes en situation de faire.
09:51C'est les infrastructures, c'est ça,
09:53réseaux de transport.
09:53C'est les infras, c'est les réseaux de transport,
09:55c'est le mode de production de l'énergie,
09:57c'est les réseaux de chaleur,
10:00c'est la désimperméabilisation,
10:02la végétalisation,
10:04c'est la rénovation thermique des bâtiments,
10:08c'est la décarbonation des modes de production,
10:10un ensemble de choses qu'on sait faire.
10:12C'est vrai qu'il n'y a plus rien à inventer.
10:14On n'est pas dépourvu ni d'idées,
10:17ni de solutions, ni de leviers.
10:19On sait ce qu'il faut faire.
10:21Maintenant, il y a ces investissements à financer
10:24dans un moment où, en ce qui nous concerne,
10:27là où nous représentons près de 70%
10:30de cet investissement public,
10:32nos moyens sont en diminution,
10:36mais surtout, nous sommes,
10:37et c'est un des messages qu'on adresse,
10:39nous sommes des nains fiscaux.
10:40C'est-à-dire qu'on est dans le moment
10:42où il faudrait pouvoir investir massivement,
10:45sinon on ne rattrapera pas ce temps-là.
10:48Chaque tonne de CO2 qui est émise
10:51ne se rattrape pas.
10:52Elle continuera à être émise.
10:54Et pour pouvoir faire ça, il faut le financer.
10:57Il faut, de fait, les ressources qui le permettent,
11:01des ressources qui, en plus, soient correctement réparties,
11:03parce que justice sociale et transition écologique
11:06vont de pair.
11:07Si c'est toujours au même de payer la transition écologique,
11:10alors on voit bien que ça ne marche pas.
11:13Et donc, ça pose la question fiscale,
11:15là où, précisément, nous n'avons pas les leviers fiscaux
11:17et nous avons aujourd'hui un niveau d'autonomie financière
11:21qui est extrêmement réduit.
11:23Il y a quand même la question du signal
11:25qui est envoyé par l'État, Olivier Landel.
11:28Alors là, on est au début de l'examen d'un budget
11:31que beaucoup, notamment des associations
11:34de défense de l'environnement,
11:35présentent comme très peu ambitieux
11:38en matière écologique et environnementale.
11:40Une sorte de retour en arrière.
11:43Est-ce que ce message,
11:45on va voir ce que nous donnera le budget
11:47dans quelques semaines ou quelques mois,
11:49mais est-ce que ce message, il diffuse,
11:52il infuse en quelque sorte au niveau local ?
11:55Ou pas, d'ailleurs ?
11:56Moi, j'ai peut-être une vision un peu plus optimiste que ça
11:58pour observer depuis des décennies
12:00les collectivités locales.
12:02J'ai l'impression que ce retour en arrière
12:04pour le tir en français,
12:06qu'on commande beaucoup,
12:08Moi, je ne le vois pas au niveau des territoires.
12:14Je vois toujours la volonté d'avancer.
12:17Évidemment, s'inquiétant des moyens permettant de le faire.
12:20Et ces moyens, on va voir le budget aujourd'hui,
12:22ils sont très sévèrement, potentiellement réduits.
12:25Mais la volonté de faire,
12:26de trouver des solutions pour faire mieux,
12:29elle continue d'être là.
12:30Je donne un exemple,
12:32mais Nathalie Appareil pourra sans doute mieux le développer que moi.
12:36De plus en plus de choses aujourd'hui se font entre collectivités
12:39dans le cadre d'alliances des territoires.
12:40C'est-à-dire qu'on trouve des partenariats entre collectivités
12:44pour ne pas faire chacun de son côté et faire ensemble.
12:48Ça a été évoqué avec les entreprises, c'est pareil.
12:50Donc de plus en plus, finalement,
12:51plutôt que de réfléchir chacun de son côté au niveau des territoires,
12:54on arrive à trouver des solutions plus économiques
12:57au niveau des territoires.
12:58Et ça, on le peut moins bien,
13:03ça peut peut-être paraître paradoxal,
13:05moins bien sans doute lorsque l'État central continue de s'en mêler.
13:11Il ferait mieux de nous laisser faire,
13:14de nous faire confiance, on fera des bêtises.
13:16Mais globalement, on fera sans doute plus de choses efficaces.
13:20Et si on avait effectivement un retour à une autonomie fiscale en plus,
13:25là je pense qu'on accélérerait vraiment les choses.
13:27Est-ce que vous avez le sentiment, Philippe Roubalet,
13:31qu'on est à une sorte de moment charnière ?
13:34C'est-à-dire que les premières, puisqu'on parle de planification,
13:38on essaye de se projeter un peu dans le temps,
13:40les premières économies, entre guillemets,
13:43faciles ont été faites par les entreprises.
13:45On change l'éclairage, on passe au LED.
13:47Ça, il y a un retour sur investissement rapide.
13:50Ensuite, il y a la question de l'image de l'entreprise
13:53et du fait d'afficher cette ambition environnementale.
13:57C'est plus facile pour recruter, pour garder des salariés.
14:00Puis là, on arrive un peu dans le dur des investissements
14:02qui ne rapportent pas tout de suite, mais qu'il faut faire.
14:05Est-ce que vous avez le sentiment qu'on est à ce moment critique ?
14:07Je pense que c'est un moment qui glisse, en fait,
14:10suivant les thèmes et suivant les enjeux actuels.
14:15Je dirais qu'il y a deux façons de voir les choses.
14:18Soit on a quelque chose qui est...
14:19On fait une transition lente, on va dire.
14:22On va, entre guillemets, habiller la mariée.
14:24Donc, on va changer les LED, les ampoules à incandescence par des LED.
14:28Donc là, c'est vrai que ça donne un effet qui est immédiat.
14:31C'est très rapide.
14:32Les investissements sont légers.
14:34La deuxième chose, c'est de changer.
14:35On change de marié, si on peut dire.
14:39Et donc là, on revoit un peu le concept.
14:41Donc, on rebat les cartes, on nettoie la table.
14:44Et là, on regarde un peu quels sont les objectifs qu'on veut atteindre.
14:48Ça peut aller jusqu'au modèle économique d'une entreprise ?
14:50Alors, complètement.
14:51Donc là, on est sur des notions de modèle économique.
14:53On est sur des notions...
14:54On parle d'environnement.
14:55On parle, en général, de façon assez proche de la RSE,
14:59de tout ce qui va être liaison avec les entreprises,
15:02les façons de faire, les comportements.
15:03Et là, on a quelque chose qui est beaucoup plus profond.
15:07Parce que là, on va changer.
15:08Il va falloir faire évoluer les mentalités.
15:11Donc là, il va falloir impulser les choses.
15:13Et là, on travaille vraiment sur du fond.
15:14Je reviens un peu sur la notion de lien avec les territoires et les entreprises.
15:17À un moment donné, c'est tout le monde qui doit se mettre ensemble
15:20pour arriver à faire en sorte que ça marche.
15:21Vous avez un exemple, peut-être, d'entreprise du département
15:25qui, justement, soit l'a déjà fait, soit est en train de faire vraiment évoluer son modèle économique
15:32avec cette ambition ou cette volonté environnementale ?
15:37Oui.
15:38Alors, par exemple, je vais citer des gens que je connais par le biais de mon entreprise.
15:43Une entreprise qui cherche à récupérer l'eau de pluie
15:45et qui, à un moment donné, s'aperçoit que ce n'est pas suffisant.
15:48Et on s'aperçoit que simplement, en changeant, on ne change pas les usages,
15:53on change la façon de s'approprier les usages.
15:56Donc là, on intervient sur la pédagogie et sur des habitudes des gens.
16:01On s'aperçoit qu'on arrive à diviser par deux la consommation d'eau.
16:05Je vais prendre un exemple qui est tout simple.
16:07Quand on se lave les dents le matin, on va utiliser une certaine quantité d'eau,
16:10sans jugement aucun.
16:12On s'aperçoit, si on fait des efforts, on divise par deux cette quantité d'eau.
16:16Et on s'aperçoit que ça ne change rien.
16:18Et puis, si on refait des efforts, on se dit, je vais encore diviser par deux.
16:21Et on s'aperçoit que ça ne change toujours rien.
16:23Et ça, on peut le faire peut-être cinq, six fois.
16:25On s'est toujours bien lavé les dents.
16:26On s'est toujours bien lavé les dents.
16:28Le but est toujours atteint, sauf qu'on a divisé trois ou quatre fois par deux
16:31la quantité d'eau consommée.
16:33Donc là, c'est bien un signe que ce n'est pas la quantité d'eau qui est importante.
16:37C'est la façon d'utiliser, c'est la façon de l'usage.
16:40Et donc là, c'est beaucoup plus compliqué,
16:41parce qu'il y a des gens qui ont l'habitude de laisser le robinet ouvert
16:43quand ils se lavent les dents.
16:44Et puis, il y en a d'autres qui sont hyper économes
16:47et qui ont simplement un demi-verre d'eau.
16:50Voilà.
16:50Donc ça, c'est un changement de mentalité.
16:52Vous en êtes où, Sacha Kettler ?
16:54Alors, chez Michelin en général,
16:55mais on va prendre l'exemple du site que vous dirigez,
16:58de ce que je disais tout à l'heure.
17:00C'est-à-dire, à quelle phase d'effort vous en êtes aujourd'hui ?
17:04Je pense qu'on est très bien avancé.
17:05Mais pourquoi ?
17:06Parce qu'on s'est rendu compte il y a quelques années
17:08qu'on est sur un pays qui est quand même un pays high cost.
17:12Maintenant, qu'est-ce que vous faites ?
17:14Est-ce que vous pensez que dans 5 ans, dans 10 ans,
17:17quand vous faites votre stratégie,
17:18vous êtes compétitif au simple billet de coût ?
17:22Et la réponse qu'on se donnait, à bonnes ou mauvaises raisons,
17:25c'était seulement les coûts ne vont pas suffire
17:28pour concourir avec un cadre européen.
17:32Est-ce que c'est la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie,
17:34les pays nordiques ?
17:36Est-ce qu'on peut concréer à ça ?
17:37Non.
17:38Aujourd'hui, les sujets environnementaux
17:41sont clairement les sujets qui ont un investissement
17:45dans l'avenir d'un site industriel.
17:49On a 40 hectares à peu près, 20 hectares bâtis,
17:511 200 salariés,
17:53et qui nous protègent à un parti
17:55de toujours rester avec un pied sur la compétitivité.
17:59La chose qui est vraiment assurée en Europe,
18:02c'est de donner le cadre,
18:04de donner le cadre avec un peu de liberté,
18:06comme on a dit, il y a le freedom in the box,
18:08ça c'est important.
18:09Le gouvernement, le législateur est là pour donner le cadre,
18:12mais aussi pour faire respecter les cadres par tous les acteurs.
18:15Pas que les acteurs locaux,
18:16mais aussi pour les acteurs qui ont tendance peut-être
18:19de jouer aussi sur notre terrain.
18:21Je prends les Chinois si vous voulez,
18:24mais bien évidemment, aujourd'hui,
18:26si vous avez une entreprise en France
18:27qui travaille sur son respect d'environnement,
18:31sur l'eau, sur le CO2, sur la biodiversité,
18:34bien évidemment, pour les produits qui sont concurrentiels
18:36sur le même marché,
18:38on doit avoir un cadre qui assure aussi
18:40que les autres produits qui existent sur le marché
18:42sont dans la même mesure regardés et aussi challengés.
18:47Donc on en revient à l'idée d'une taxe carbone européenne,
18:50en fait, ou en tout cas d'un effet miroir,
18:53d'une réciprocité qui nous permette,
18:55si on importe des produits,
18:58que ces produits respectent à minima
19:00les règles que nous, on s'impose.
19:02Bien évidemment, je pense,
19:03on a un marché qui est extrêmement fort
19:05au niveau international,
19:06et je pense, à l'heure où on se parle,
19:08on peut se permettre aussi
19:09d'être un peu plus fort dans notre position
19:12et ne pas avoir juste peur
19:14de tout ce qui vient de l'extérieur.
19:16Maintenant, j'ai deux côtés dans mon cœur.
19:20Je suis allemand,
19:21maintenant je suis depuis un certain moment en France.
19:24C'est deux approches différemment de l'économie.
19:26Les Allemands, on a battu notre économie
19:28pour être ouvertes,
19:29pour faire du business avec tout le monde
19:31et pour être présents sur tous les continents.
19:34Maintenant, la France, bien évidemment,
19:35a la tendance de protéger
19:37beaucoup plus le marché européen.
19:39Je pense, à l'heure actuelle,
19:40la vérité, elle est entre les deux,
19:43mais il y a plutôt du optimisme
19:45de prendre l'environnement
19:47vraiment comme un axe de progrès
19:50et de compétitivité pour l'avenir.
19:52Parce que c'est incontestablement,
19:54aujourd'hui, on est dans un passage
19:56et ce n'est pas une raison pour attendre
19:57où on doit investir
19:59sur les projets environnementaux,
20:02mais probablement,
20:03le client va le valoriser dans cinq ans.
20:06Maintenant, il faut passer sûrement
20:07quelques années
20:08où le payback n'est pas aussi évident
20:11que pour un projet
20:13de productivité classique
20:15comme on le connaît.
20:17Nathalie Appéret,
20:18il y a un autre,
20:20parce que moi, j'essaye de lister
20:21comme ça les ambitions nationales
20:25et leur réalité.
20:27Il y a par exemple la loi
20:28sur la programmation pluriannuelle
20:29de l'énergie
20:30qu'on attend depuis la nouvelle,
20:32qu'on attend depuis, je ne sais pas,
20:33deux ans, quelque chose comme ça,
20:34avec un certain nombre de secteurs
20:37qui avancent, évidemment.
20:40Est-ce que vous,
20:41à la dimension d'une ville
20:43ou d'une communauté
20:44comme Rennes,
20:45vous en sentez les conséquences
20:47de cette inertie ?
20:49De la loi elle-même, non,
20:51puisqu'elle ne vient pas.
20:52Mais voilà, sur des projets
20:53que vous engagez
20:54et sur lesquels vous dites
20:56est-ce qu'on y va,
20:57est-ce qu'on n'y va pas,
20:57est-ce que les industriels nous suivent,
20:59est-ce qu'ils ne nous suivent pas
21:00puisqu'ils attendent
21:01un cap national ?
21:02De fait, avec des projets
21:04qui continuent à avancer,
21:05qui continuent à avancer
21:06pour les collectivités,
21:07pour les entreprises,
21:08pour les citoyens aussi,
21:09y compris sur l'énergie,
21:11qui prennent en main
21:13ces évolutions.
21:15C'est quoi ?
21:16C'est des investissements
21:18sur les réseaux de chaleur,
21:19c'est la manière
21:21dont on va favoriser
21:22des productions d'énergie renouvelable
21:24davantage sur le territoire
21:27et quand je dis des citoyens,
21:28les boucles d'autoconsommation
21:29collectives, par exemple,
21:31c'est vraiment des choses
21:32qui explosent
21:33au bon sens du terme
21:35et vraiment des évolutions
21:38qui se font.
21:39Et pour autant,
21:40je ne voudrais pas laisser penser
21:41que le retrait,
21:44l'inertie de l'État,
21:45voire une forme d'obstructionnisme
21:47de la transition
21:48dans certaines politiques publiques
21:50est sans effet.
21:52C'est-à-dire que concrètement,
21:53les diminutions
21:54d'un certain nombre de fonds
21:57ou de subventions
21:58de l'État
21:59sur des projets,
22:00oui, ça a des conséquences.
22:01Quand l'ADEME
22:03fait des coupes sombres
22:04dans le fonds chaleur,
22:06eh bien,
22:06ça a des conséquences
22:07sur l'investissement.
22:08C'est-à-dire que vous,
22:09vous avez des projets
22:10en cours
22:12et dont le financement est...
22:13Et dont il faut revoir
22:15le modèle économique,
22:16dont le financement
22:16n'est pas assuré.
22:17Parfois, la question
22:18du go-no-go
22:19se pose véritablement.
22:21Lorsque le fonds vert,
22:23qui était l'outil
22:23qu'on nous avait vendu
22:25à nos collectivités
22:27comme étant l'alpha
22:27et l'oméga
22:28du financement
22:28de la transition écologique
22:29et, de fait,
22:31il a fondu comme neige au soleil,
22:33quand finalement,
22:35au moment de décider
22:37d'appuyer sur le bouton
22:38sur un projet,
22:39on se rend compte
22:40que le taux de subvention,
22:41il n'est pas de 30 %
22:43comme attendu,
22:43mais il devient 5 %,
22:45eh bien oui,
22:46on est obligé
22:46de se poser ces questions.
22:49Lorsque,
22:50sur la rénovation thermique
22:51des bâtiments,
22:52alors que nous revendiquons
22:53depuis très longtemps
22:55à l'échelle
22:55de France urbaine
22:56le fait que c'est vraiment
22:57au niveau de nos territoires
23:00qu'on pourrait mettre en place
23:01des politiques efficaces
23:03de rénovation
23:04de l'habitat social
23:05comme de l'habitat privé,
23:07eh bien quand ma prime rénove,
23:08les règles changent
23:09tous les 3 mois,
23:11de fait,
23:11c'est autant de décisions
23:12qui ne sont pas prises.
23:14Donc, oui,
23:14ça avance
23:15et oui,
23:16on fait 100,
23:17aujourd'hui,
23:18sans ambition
23:19aucune de la part
23:21de l'État central
23:21en matière
23:22de transition écologique,
23:24mais on pourrait faire
23:24beaucoup plus vite
23:25si on faisait avec.
23:27Allez,
23:27il nous reste un peu
23:28moins de 3 minutes.
23:28Je voudrais qu'on termine
23:29sur une note
23:30la plus positive possible
23:31et que chacun d'entre vous
23:32nous donniez
23:32un bon exemple
23:34d'évolution
23:37de soit une entreprise
23:39qui a réussi
23:41à faire évoluer
23:42son modèle,
23:43des bonnes pratiques
23:44à partager.
23:44Je commence avec vous.
23:46Il se trouve
23:47qu'on documente ça
23:48en ce moment même
23:49avec une étude
23:50qui est pilotée
23:52avec des élèves
23:53administrateurs
23:54de l'INET,
23:55ceux qui forment
23:55les futurs cadres
23:57dirigeants
23:57des collectivités locales.
23:59On fait ça chaque année.
24:00Cette année,
24:00le thème,
24:01c'est financer
24:02la transition écologique
24:03par l'alliance
24:04des territoires,
24:05c'est-à-dire
24:06comment est-ce qu'on trouve
24:07ce que j'expliquais
24:08un petit peu tout à l'heure.
24:09Donc, cette étude-là
24:10est en cours.
24:11Je ne vais pas vous citer
24:11d'exemple,
24:13mais tout sera documenté
24:15dans les prochaines semaines.
24:16Bon, donc,
24:17inventer une fiscalité
24:18à la dimension
24:19des territoires.
24:20Oui, et puis des coopérations
24:21territoriales
24:22pour être plus efficaces.
24:23Allez, Sacha Kettler,
24:24un bon exemple.
24:26Gardez l'optimisme
24:27sur le travail ensemble
24:28avec le public
24:30et le privé
24:31parce qu'ensemble,
24:32on peut aller encore
24:33beaucoup plus loin
24:34et on a déjà démontré
24:35et je pense
24:36les exemples
24:36sur le CO2,
24:38sur l'eau.
24:39Avançons-nous
24:39sur ces sujets-là
24:40et je pense
24:41qu'il ne faut pas avoir peur
24:42de toujours rester
24:43dans les stéréotypes.
24:43un exemple
24:44sur votre site.
24:46Très bien,
24:46l'exemple très clair,
24:47c'est aujourd'hui
24:48le projet
24:48avec l'eau,
24:50réduction de consommation
24:51de l'eau
24:51de 80%,
24:52ça représente
24:53à peu près
24:531000 foyers
24:54sur le territoire
24:55qui peut utiliser
24:56l'eau
24:57qu'on a consommée
24:57avant
24:57avec 4 personnes.
24:59Deuxième sujet
24:59avec l'ADEME,
25:00on a réussi
25:01de lancer
25:02un projet
25:03ensemble
25:03pour créer
25:04un site
25:05net 0 CO2
25:06et en France.
25:07Bon,
25:07ben voilà,
25:08du positif.
25:09Philippe Roubalet,
25:10un exemple.
25:10Alors un exemple,
25:12l'exemple c'est
25:12on est sur
25:13la communauté urbaine
25:14de Creusot-Bonceau
25:15et c'est un bon exemple.
25:17On est sur
25:17une mixité
25:19entre les entreprises,
25:20on a à la fois
25:21de la PME,
25:21de la TPE
25:22et aussi
25:23des très grosses entreprises
25:25qui sont là,
25:25on va citer
25:26Framatome,
25:27Michelin et compagnie.
25:28Donc là,
25:28on voit que
25:29assis autour de la table,
25:31on a quelqu'un,
25:32un représentant
25:33de Michelin,
25:35énorme groupe
25:35et moi je dirige
25:36une PME locale
25:37de 18 personnes
25:38et voilà,
25:40on arrive à travailler
25:40ensemble,
25:41on arrive à discuter
25:42ensemble,
25:43on arrive à voir
25:44qu'on a des objectifs
25:45communs
25:45et quand on est
25:46sur la table
25:47avec les gens
25:47de la collectivité,
25:48on y arrive.
25:49Et à titre personnel,
25:50depuis on a mis en place
25:51une installation
25:52pour récupérer
25:53l'eau de pluie
25:53sur la communauté urbaine,
25:54nettoyer les camions
25:55poubelles depuis 2017
25:58et c'est tous les jours
26:00à peu près 8 mètres cubes
26:01d'eau qui est économisée.
26:03Voilà,
26:03c'est ça un exemple.
26:04Bonne nouvelle,
26:04la France progresse
26:05dans la rioute
26:06comme on dit,
26:06la réutilisation
26:08des eaux grises
26:08alors qu'on était
26:09très très en retard.
26:10Je vous donne la parole
26:10pour conclure.
26:12Le prochain bel investissement
26:14de Rennes
26:14ou de Rennes Métropole ?
26:17Alors il y en a beaucoup
26:18mais peut-être
26:18un exemple issu aussi
26:19du champ économique.
26:21Je pense par exemple
26:22à l'évolution
26:23d'une zone économique
26:26chez nous
26:26qui accueille
26:27Stellantis
26:29et qui était
26:29le lieu
26:31de la production
26:33industrielle,
26:34automobile
26:34par excellence
26:35à l'échelle du territoire
26:36rennais
26:37voire de l'ensemble
26:37de la Bretagne.
26:39Tout un travail
26:39avec l'ensemble
26:40des acteurs économiques
26:41pour faire
26:43de cette zone
26:45industrielle
26:47au sens ancien
26:47du terme
26:48un lieu
26:49de la production
26:50décarbonée
26:51autour des mobilités
26:53durables
26:54comme autour
26:56de la construction
26:57durable.
26:58Et de fait,
26:59c'est
26:59de la compacité,
27:01c'est-à-dire
27:02une zone
27:03où les entreprises
27:04font ce travail
27:05de s'implanter
27:06avec moins de fonciers
27:07mais aussi
27:08en utilisant
27:09moins de ressources,
27:10moins d'eau,
27:11des productions
27:11d'énergie
27:12collectives
27:13et on vient
27:14diminuer
27:15l'impact carbone
27:16de la production
27:17industrielle
27:17avec davantage
27:18d'emplois.
27:19Voilà,
27:19c'est la fin
27:19de ce Smart Impact
27:20depuis les huitièmes
27:22journées nationales
27:23France urbaine.
27:24Merci de votre fidélité
27:26à BeSmart
27:26for Change.
27:27A très vite.
Recommandations
26:14
|
À suivre
10:08
12:27
28:05
10:58
28:31
12:04
24:51
25:44
11:22
11:11
11:21
Écris le tout premier commentaire