00:007h42 sur BFM Business et sur AMC Live. Ne dites plus Nicolas, mais Maison Nicolas.
00:07474 boutiques en France, 300 millions d'euros avec une boîte toujours rentable qui change de nom et d'identité visuelle.
00:14Cathy Collard-Géger, bonjour. Vous êtes la directrice générale donc désormais de Maison Nicolas.
00:19C'est votre œuvre, ce changement de nom. Qu'est-ce que ça va changer concrètement ?
00:23En fait, c'était pour rendre visible effectivement à nos clients le nouveau positionnement de la marque.
00:28Donc, ce qui va changer, c'est qu'on va accompagner tous les moments de convivialité de nos clients.
00:34Eva Jaco, qui est avec nous et qui nous accompagne, ce qu'on peut dire, c'est que c'était un tout petit peu vieillon aujourd'hui Nicolas.
00:39Oui, c'est vrai. Alors, c'est vrai que ce nom Maison Nicolas, c'est utilisé par plusieurs marques.
00:42Ça fait aussi plus chic. Finalement, est-ce que vous allez aussi... Est-ce que c'est une montée en gamme ? Est-ce que c'est une prémiumisation ?
00:49Alors non, Maison, ce n'est pas pour faire plus chic. C'est finalement un trait d'union avec ce qu'on a toujours été.
00:54Ce figurez-vous en 1822, on appelait Nicolas Maison Nicolas. Maison fondée en 1822.
01:00Un trait d'union donc avec le passé, mais aussi avec l'époque.
01:04On est une maison, vous êtes accueillis chez Nicolas dans une cave où il y a un caviste qui vous accueille comme un autre,
01:10qui partage une histoire, qui partage un bon vin avec vous.
01:14Et puis la maison, quand les temps sont difficiles, c'est aussi ce qui rassure.
01:17Donc c'est plutôt effectivement l'accueil chaleureux, l'expérience qu'on veut mettre au cœur de la relation avec nos clients.
01:23Prémiumisation, non, parce que vous faites très attention aux prix.
01:25D'ailleurs, vous avez déjà baissé des prix sur des références.
01:29C'était essentiel pour coller à la demande des clients.
01:31Alors c'est une opération très éphémère qui a été opérée avant mon arrivée, finalement.
01:35Donc oui, un besoin d'accompagner la baisse du pouvoir d'achat.
01:38Et puis certainement de recaler dans le marché un certain nombre de produits.
01:41Mais vous savez, on est capable de faire le grand écart.
01:44Chez Nicolas, c'est les petites récoltes à 5 euros.
01:46Et puis on est capable aussi de vendre des pépites exceptionnelles à plus de 20 000 euros.
01:50Plus de 20 000 euros dans un Nicolas, ça existe en boutique ?
01:53Et bien sûr, rendez-vous à la Madeleine.
01:55Vous verrez, le caveau est exceptionnel.
01:57C'est vrai que l'objectif de ces baisses des prix, c'était de faire revenir les consommateurs, les clients au magasin.
02:01Est-ce que ça a marché quand même ? Vous visiez 5% de plus ?
02:04Écoutez, c'est effectivement l'objectif qu'on a à travers le plan de transformation que j'initie.
02:09Aller chercher 5% de clients supplémentaires.
02:12Plan de transformation qui embarque effectivement plusieurs leviers, dont l'expérience client,
02:17dont le départ à la conquête, puisqu'on va reconquérir effectivement de nouveaux territoires aussi.
02:23Réouvrir des magasins.
02:25Et puis effectivement, ce positionnement de marque qui va accompagner tous les instants de convivialité.
02:30Sur le digital, il y a beaucoup de choses à faire.
02:32Une chose incroyable, quand vous êtes arrivé, il n'y avait personne à la data.
02:35Vous m'avez dit, quand je suis arrivé chez Picard, c'était la même chose.
02:38C'est-à-dire que là, il y a une mine d'or non exploitée.
02:40C'est assez simple finalement comme décision de mettre quelqu'un à la data.
02:44Effectivement, c'est le cœur de notre métier.
02:45Et en fait, pour accompagner nos clients, il faut les connaître, ces clients.
02:49Et rien de tel que la data pour nous indiquer quels sont leurs comportements d'achat,
02:53ce qu'ils préfèrent en termes de produits, leurs fréquences de visite.
02:56Et donc, il faut être précis désormais pour accompagner nos clients.
02:59Il y a cette question aussi sur les références, 3000 références.
03:03Qu'est-ce que vous allez changer ?
03:05C'est vrai qu'on voit beaucoup plus de bières, on voit du lot d'alcool aussi.
03:09Est-ce que ça, c'est des références qui vont rentrer chez vous ?
03:11Oui, absolument.
03:11On va avoir de vraies actions sur le changement de gamme.
03:14Donc, vous parliez du sans-alcool.
03:1632% des clients aujourd'hui en consomment.
03:19C'est 4 points de plus que l'année passée.
03:20Donc, c'est un marché qu'on veut préempter, sur lequel on veut être référent.
03:24Et d'ailleurs, on aura le lancement de notre propre gamme, Nicolas, dès le mois de janvier.
03:29Donc, je vous l'annonce en termes de scoop.
03:30Et donc, c'est vraiment le marché sur lequel on veut être référent.
03:34Pareil pour la bière.
03:35C'est un marché qui a pris 10 points en 15 ans.
03:38Et donc, il est important d'accompagner ces nouvelles tendances de consommation.
03:41Mais aussi sur les formats.
03:43Il y a des produits.
03:43Vous savez que 71% des foyers français sont composés d'une à deux personnes.
03:48Et donc, quand on est tout seul ou à deux,
03:50ouvrir une bouteille, ça a peut-être plus de sens.
03:53À l'heure où on ne veut pas gaspiller.
03:54Donc, là aussi, les bag-in-box, les demi-bouteilles,
03:58sont aussi des formats qui font sens chez nous.
04:00Mais bon, moi, j'habite dans un quartier de Bobo.
04:02Mais dans ma rue, je pense qu'il y a 10 cavistes.
04:05Comment on fait pour faire la différence ?
04:07Eh bien, on se différencie, effectivement, par les produits, par le service,
04:11par l'accueil chaleureux.
04:12Et je peux vous dire que nos cavistes sont formés,
04:15sont attachés à notre marque
04:16et ont vraiment la volonté d'accueillir de manière exceptionnelle nos clients.
04:20Développement aussi à l'international.
04:22Vous avez combien de boutiques aujourd'hui hors de France ?
04:24Donc, on a à peu près 80 boutiques sur une dizaine de pays.
04:27Donc, oui, une volonté, là aussi, d'aller exporter notre savoir-faire,
04:30finalement, l'art de vivre à la française, dans les différents pays.
04:33Avec quelle cible ?
04:35Avec quelle cible ?
04:36Là aussi, c'est à peu près une vingtaine, je dirais, de magasins par an,
04:40sous le mode franchise.
04:41Donc, vous savez qu'à l'international, on a des filiales en propre,
04:44la Suisse et l'Angleterre.
04:45Et le reste de nos pays sont adressés via des franchises.
04:47Justement, la franchise, vous n'avez pas beaucoup, beaucoup de magasins en franchise.
04:51C'est quelques-uns parmi l'ensemble de vos magasins.
04:54Ce n'est pas le modèle que vous privilégiez ?
04:56Aujourd'hui, on voit quand même que c'est le modèle de la grande distribution.
04:58Vous, ce n'est pas le vôtre ?
04:59Écoutez, jusqu'alors, ce sont des succursales avec nos cavistes.
05:04Et effectivement, on a sept franchisés.
05:06On ne s'interdit rien.
05:08Il y a des territoires...
05:08Ça peut changer ?
05:09Bien sûr, il y a des territoires qu'on va l'explorer.
05:11Effectivement, peut-être la franchise aura plus de sens.
05:14Mais en tout cas, aujourd'hui, on a privilégié les succursales avec nos cavistes.
05:18Eva ?
05:18Il y avait une idée comme quoi les cavistes habitaient, en général, au-dessus des Nicolas.
05:23C'est toujours vrai, ça ?
05:25Non, pas forcément au-dessus.
05:26Mais en tout cas, on les accompagne, effectivement, sur le logement ou une indemnité de logement.
05:30Oui, ça fait partie du statut de nos cavistes.
05:32Six mois que vous êtes arrivés chez Nicolas, ça fait déjà beaucoup de changements.
05:37Vous étiez donc chez Picard auparavant.
05:38Qu'est-ce que vous avez gardé de Picard ?
05:40Enseigne préférée des Français, parfois une complète avec des catelons, mais enseigne très marquante.
05:47Qu'est-ce que vous avez pris de Picard pour ramener chez Nicolas ?
05:50Picard, tout comme Nicolas, ce sont des très belles marques patrimoniales françaises
05:55qui avaient finalement besoin de renouer avec leurs lettres de noblesse.
05:59Donc, finalement, on s'adresse au même client final.
06:02Donc, reprendre les fondamentaux du business, satisfaire le client,
06:05en comprendre effectivement ce qu'il vit, qu'il est, comment évoluent les nouvelles tendances,
06:09c'est la même mécanique.
06:11Et puis, ce sont deux filières exigeantes.
06:12Le surgelé, comme la filière 20, c'est des filières assez complexes
06:15qu'il faut aussi finalement vulgariser pour expliquer aux clients ce que l'on fait,
06:21quel est notre cœur de métier.
06:22On a l'impression que dans les deux cas, vous avez repris le client
06:24et vous avez remis sa chaise au milieu du Codire.
06:27Au cœur, effectivement.
06:28Notre métier est simple, finalement.
06:31C'est comprendre la vie des gens, comprendre les irritants qu'ils ont
06:34et être apporteur de solutions pour mieux vivre.
06:36Chez Picard, justement, vous aviez lancé des nouveaux concepts,
06:39vous aviez lancé des nouveaux formats magasins.
06:41Est-ce que ça avait marché, ça ?
06:43Je me souviens d'un concept à Chaville, notamment,
06:45qui misait tout sur la proximité.
06:47Oui, alors à l'époque, oui.
06:48Maintenant, je ne connais pas les décisions que prennent Picard à l'heure actuelle.
06:52Et puis, je n'ai surtout pas à les commenter.
06:53Un mot de l'évolution de l'actualité, avec Serge Papin,
06:57qui a été nommé au gouvernement.
06:59Alors, vous avez travaillé chez Auchan,
07:01vous avez bossé 30 ans dans plein d'enseignes du commerce.
07:04Lui, il était l'ancien dirigeant de Super U, patron emblématique.
07:07C'est une bonne nouvelle pour vous qu'il soit nommé au gouvernement ?
07:09Serge Papin, que je connais bien,
07:11qui est un grand professionnel, effectivement, de la distribution.
07:14Et puis, je suis sûre qu'il aura à cœur de faire valoir son expertise.
07:17Donc, on lui fait confiance.
07:18Mais pour vous, c'est une bonne nouvelle,
07:19c'est-à-dire qu'on prenne quelqu'un du CA,
07:21on le dit, monsieur pouvoir d'achat, quoi.
07:23Oui, et puis qu'on prenne quelqu'un, effectivement,
07:25qui connaisse notre métier,
07:27qui a à cœur de le faire valoir,
07:29je pense que c'est une bonne chose.
07:30Donc, on lui fait confiance.
07:31Un grand merci, Cathy Collard, d'être venue ce matin
07:33dans la matinale de l'économie.