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  • il y a 3 jours
Ce lundi 13 octobre, Andrzej Kawalec, directeur général de Moneta AM, s'est penché sur le réveil de l'Europe concernant les marchés boursiers, la reprise de l'autonomie européenne dans le secteur de la défense avec l'épargne à son service, ainsi que les valeurs européennes à renforcer sur les marchés, dans Tout pour investir L'Événement, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Tout pour investir, l'événement sur BFM Business.
00:04Tout pour investir, l'événement, ce sera le 20 novembre prochain dans l'ouest de Paris, au pavillon d'Armenonville.
00:09Les conseillers de gestion de patrimoine, familier office, experts de l'investissement, les professionnels de l'argent et de l'allocation d'actifs sont bien sûr tous les bienvenus.
00:18Andrzej Kavelek en est et nous accompagnera avec Moneta Asset Management. Bonjour Andrzej.
00:22Bonjour Guillaume.
00:22On est ravi de vous retrouver. Alors une fois n'est pas coutume, 2025 est une très bonne année pour les marchés européens.
00:26Plus 12% pour l'Eurostock 600, le CAC 40, malgré les problèmes politiques, gagne un peu plus de 9%.
00:32Certains marchés, surtout en Europe du Sud, font même plus 30 depuis le début de l'année. C'est impressionnant.
00:36Est-ce qu'on est sur un vrai, un véritable réveil de l'Europe Andrzej ?
00:40Je le pense. En réalité, depuis l'élection de Trump, rien ne s'est passé comme prévu.
00:46Trump devait être celui qui relance l'économie américaine.
00:49Or, on le voit, on subit depuis quelques trimestres maintenant déjà des révisions économiques négatives,
00:57alors qu'on a au contraire des surprises économiques positives en Europe.
01:01L'Europe devait être inféodée. Au contraire, elle organise son indépendance, son réveil stratégique.
01:06Le dollar devait être fort. Il est faible.
01:10Il n'y a que les États-Unis qui devaient relancer budgétairement.
01:13Ça se passe moyennement bien, comme on voit avec le shutdown.
01:17Finalement, les Allemands ont relancé budgétairement de façon très forte et pragmatique.
01:23Et enfin, comme vous l'avez souligné, comme les années précédentes,
01:27il n'y a que la bourse américaine qui devait progresser.
01:29Or, finalement, l'Europe s'en sort pas mal.
01:31Et de toutes ces évolutions européennes, de tous ces virages, pour vous le plus fondateur,
01:34c'est quoi ? C'est l'indépendance stratégique que cherche à reconquérir l'Europe ?
01:39Oui, je le pense. Et pour illustrer ça, c'est vraiment, je dirais, le fait marquant de l'année,
01:46peut-être le fait marquant de la décennie.
01:49Cette indépendance stratégique, elle passe par l'organisation et l'autonomie de la défense.
01:57Alors, il faut savoir que l'Europe est tombée très bas en termes de dépenses de défense,
02:03avec des ratios qui sont très connus.
02:05Donc, la France dépense 2% de son PIB en matière de défense.
02:10L'Allemagne, 1%, alors qu'elle en dépensait 2% dans les années 70.
02:15La France, 4%. C'est vraiment des niveaux très, très bas.
02:18Et avec ces niveaux-là, on est incapable d'assurer notre autonomie stratégique.
02:23On est obligé de vivre sous le parapluie américain.
02:27Et donc, c'est vrai qu'avec la fixation de niveau de défense à un niveau de 5%,
02:34ça veut dire, ça entraîne deux choses.
02:36Ça entraîne une relance des dépenses d'équipement.
02:41Et surtout, ça relance la recherche et développement militaire.
02:45Et pourquoi cette recherche et développement militaire est importante ?
02:49Elle est importante parce que, sans cette recherche et développement militaire,
02:53aujourd'hui, les chiffres dépensés en Europe sont vraiment ridicules.
02:56Je vais citer un chiffre.
02:57La loi de programmation militaire, qui avait été votée par Sébastien Lecornu,
03:02quand il était au ministère des Armées,
03:04prévoyait à peine plus d'un milliard de dotations
03:07à la recherche et développement militaire pour la France pour les années 24-30.
03:11Ça veut dire 0,05% du PIB français.
03:14Les États-Unis, qui sont notre rival stratégique,
03:17ce n'est pas un ennemi, mais c'est un rival stratégique quand même,
03:19dépensent 100 fois plus.
03:21Vous voyez, comment voulez-vous être en compétition
03:24avec quelqu'un qui dépense autant de plus ?
03:28Mais la question, c'est comment on va trouver l'argent, en fait ?
03:29Parce que la France, en matière financière, est exempte.
03:33Du coup, comment va-t-on faire ?
03:34Je comprends les chiffres qui, effectivement, peuvent paraître ridicules
03:37quand on se compare aux Américains, mais où trouver l'argent ?
03:39Alors, l'argent, on en a, et il ne faut pas comparer la situation
03:44un peu plus difficile, plus délicate de la France
03:46à celle consolidée de l'Europe.
03:49Si on prend les chiffres consolidés de dettes sur PIB de l'Europe,
03:52on est à 80% en ratio, les États-Unis sont à 100%.
03:57Si on prend pareil les chiffres consolidés de déficit budgétaire européen,
04:01on est à autour de 3%, alors que les États-Unis sont plutôt à 6%.
04:06Et je ne parle même pas de la position extérieure nette de l'Europe
04:08qui est bien plus favorable à celle des États-Unis.
04:11En plus, l'Europe a des Européens qui épargnent beaucoup.
04:14Alors, malheureusement, ils placent leur épargne dans des placements
04:18plutôt sans risque, et très souvent, sans le savoir d'ailleurs,
04:24quand ils placent leur argent dans des trackers mondes,
04:26ils financent la spéculation, par exemple, sur le Nasdaq,
04:31puisque 70% de ce tracker est investi sur les indices américains.
04:35Donc, on a de l'épargne.
04:37Ce qui nous manque, c'est la volonté politique.
04:38Mais cette volonté politique, elle se manifeste cette année
04:43et on la vit de nos propres yeux.
04:45Oui, et Mario Draghi régulièrement appelle l'Europe à avancer
04:49de plus en plus vite.
04:50On estime que pour l'instant, jusqu'ici, 11% des recommandations
04:53de Mario Draghi ont commencé à être mis en œuvre en Europe.
04:56Il reste beaucoup de chemin à parcourir
04:58et il complie levé des blocages institutionnels
05:00parce qu'il reste en Europe, malgré tout, il y a la volonté,
05:02mais il y a des blocages institutionnels également,
05:03à lever ces blocages, Andrzej.
05:05Moi, je pense qu'on vit une vraie révolution à ce titre-là
05:09et je vais citer un exemple qui parlera à nos auditeurs.
05:15Il y a cinq ans de cela, on voulait mettre en place
05:19un géant du transport ferroviaire en Europe.
05:23C'était la fusion Siemens Mobility et Alstom.
05:26Alors, à l'époque, ces deux entreprises faisaient
05:288 milliards de chiffres d'affaires chacune, c'était en 2019.
05:31Et déjà, face à eux, il y avait un concurrent chinois.
05:34Personne ne connaît cette entreprise en Europe.
05:36C'est d'ailleurs dommage parce qu'elle fait 30 milliards
05:38de chiffres d'affaires.
05:40CRRC, c'est l'entreprise publique qui fournit,
05:42qui fabrique le matériel roulant en Chine.
05:45D'ailleurs, avec une technologie qui est partie de l'Europe,
05:47donc ils l'ont améliorée.
05:50Et l'Europe, pour des questions stupides de concurrence
05:55et de part de marché, avait annulé cette fusion.
05:58Bilan, qu'est-ce qu'on a ?
05:59Cinq ans plus tard, six ans plus tard,
06:01on a deux acteurs dans le rail affaibli
06:04et un Chinois qui maintenant gagne tous les contrats à l'international.
06:08Qui est le premier producteur de trains devant Alstom.
06:10Très loin, depuis très loin.
06:12Et donc aujourd'hui, cette chose-là n'aurait pas lieu.
06:15En fait, aujourd'hui, la Commission européenne
06:17a changé un peu de, on peut dire, de matrice,
06:20de modèle de pensée.
06:23Et si une fusion de telle sorte était proposée,
06:27elle la considérerait sous l'angle de renforcer
06:30de façon compétitive un acteur européen.
06:33Et donc, vous voyez, c'est ça que dit le rapport Draghi.
06:36C'est créons des entreprises fortes européennes
06:39pour qu'elles puissent se battre à armes égales
06:41avec les concurrents chinois et américains.
06:43Après, la question, c'est, quand on casse les oeufs,
06:45on fait des omelettes.
06:46Une fois qu'on a fait une omelette,
06:47qu'on a déjà cassé un peu le jouet,
06:48est-ce qu'on peut, à partir de l'omelette, refaire des oeufs ?
06:50Est-ce qu'on peut rattraper le retard qu'on a pris,
06:53voire reconstituer les jouets qu'on a cassés ?
06:55C'est des questions qu'on abordera ensemble.
06:56Tout pour investir l'événement sera le 20 novembre.
06:58Mais vous voyez des choses d'un point de vue très positif.
07:01Oui, nous le voyons.
07:01Et il y a des exemples très concrets sectoriellement
07:04où la dynamique est enclenchée.
07:06Et nous, on reste très positifs
07:09parce qu'il y a quand même trois facteurs d'optimisme.
07:11Il y a la relance allemande qui se passe.
07:13Il y a les réformes de Draghi.
07:16Et puis, il y a ce nouveau logiciel sur la défense.
07:21Qui porte les valeurs et qui porte les indices aussi,
07:23secteur de la défense,
07:24qui cartonne depuis le début de l'année, effectivement.
07:25Andrzej Cavalek, Monéta M,
07:27vous nous accompagnerez tout pour investir l'événement
07:28au pavillon d'Armondonville, dans l'ouest parisien.
07:30Je ne sais pas si vous connaissez les lieux, Andrzej ?
07:32Tout à fait, j'y ai eu l'année dernière.
07:33Vous savez que c'est très charmant.
07:34On s'y retrouvera au cœur de l'automne.
07:35C'est toujours très joli.
07:36Merci Andrzej d'être passé le voir.
07:39Tout pour investir, l'événement sur BFM Business.

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