00:00Tout pour investir, l'événement sur BFM Business.
00:04Tout pour investir, l'événement, ce sera le 20 novembre prochain dans l'ouest de Paris, au pavillon d'Armenonville.
00:09Les conseillers de gestion de patrimoine, familier office, experts de l'investissement, les professionnels de l'argent et de l'allocation d'actifs sont bien sûr tous les bienvenus.
00:18Andrzej Kavelek en est et nous accompagnera avec Moneta Asset Management. Bonjour Andrzej.
00:22Bonjour Guillaume.
00:22On est ravi de vous retrouver. Alors une fois n'est pas coutume, 2025 est une très bonne année pour les marchés européens.
00:26Plus 12% pour l'Eurostock 600, le CAC 40, malgré les problèmes politiques, gagne un peu plus de 9%.
00:32Certains marchés, surtout en Europe du Sud, font même plus 30 depuis le début de l'année. C'est impressionnant.
00:36Est-ce qu'on est sur un vrai, un véritable réveil de l'Europe Andrzej ?
00:40Je le pense. En réalité, depuis l'élection de Trump, rien ne s'est passé comme prévu.
00:46Trump devait être celui qui relance l'économie américaine.
00:49Or, on le voit, on subit depuis quelques trimestres maintenant déjà des révisions économiques négatives,
00:57alors qu'on a au contraire des surprises économiques positives en Europe.
01:01L'Europe devait être inféodée. Au contraire, elle organise son indépendance, son réveil stratégique.
01:06Le dollar devait être fort. Il est faible.
01:10Il n'y a que les États-Unis qui devaient relancer budgétairement.
01:13Ça se passe moyennement bien, comme on voit avec le shutdown.
01:17Finalement, les Allemands ont relancé budgétairement de façon très forte et pragmatique.
01:23Et enfin, comme vous l'avez souligné, comme les années précédentes,
01:27il n'y a que la bourse américaine qui devait progresser.
01:29Or, finalement, l'Europe s'en sort pas mal.
01:31Et de toutes ces évolutions européennes, de tous ces virages, pour vous le plus fondateur,
01:34c'est quoi ? C'est l'indépendance stratégique que cherche à reconquérir l'Europe ?
01:39Oui, je le pense. Et pour illustrer ça, c'est vraiment, je dirais, le fait marquant de l'année,
01:46peut-être le fait marquant de la décennie.
01:49Cette indépendance stratégique, elle passe par l'organisation et l'autonomie de la défense.
01:57Alors, il faut savoir que l'Europe est tombée très bas en termes de dépenses de défense,
02:03avec des ratios qui sont très connus.
02:05Donc, la France dépense 2% de son PIB en matière de défense.
02:10L'Allemagne, 1%, alors qu'elle en dépensait 2% dans les années 70.
02:15La France, 4%. C'est vraiment des niveaux très, très bas.
02:18Et avec ces niveaux-là, on est incapable d'assurer notre autonomie stratégique.
02:23On est obligé de vivre sous le parapluie américain.
02:27Et donc, c'est vrai qu'avec la fixation de niveau de défense à un niveau de 5%,
02:34ça veut dire, ça entraîne deux choses.
02:36Ça entraîne une relance des dépenses d'équipement.
02:41Et surtout, ça relance la recherche et développement militaire.
02:45Et pourquoi cette recherche et développement militaire est importante ?
02:49Elle est importante parce que, sans cette recherche et développement militaire,
02:53aujourd'hui, les chiffres dépensés en Europe sont vraiment ridicules.
02:56Je vais citer un chiffre.
02:57La loi de programmation militaire, qui avait été votée par Sébastien Lecornu,
03:02quand il était au ministère des Armées,
03:04prévoyait à peine plus d'un milliard de dotations
03:07à la recherche et développement militaire pour la France pour les années 24-30.
03:11Ça veut dire 0,05% du PIB français.
03:14Les États-Unis, qui sont notre rival stratégique,
03:17ce n'est pas un ennemi, mais c'est un rival stratégique quand même,
03:19dépensent 100 fois plus.
03:21Vous voyez, comment voulez-vous être en compétition
03:24avec quelqu'un qui dépense autant de plus ?
03:28Mais la question, c'est comment on va trouver l'argent, en fait ?
03:29Parce que la France, en matière financière, est exempte.
03:33Du coup, comment va-t-on faire ?
03:34Je comprends les chiffres qui, effectivement, peuvent paraître ridicules
03:37quand on se compare aux Américains, mais où trouver l'argent ?
03:39Alors, l'argent, on en a, et il ne faut pas comparer la situation
03:44un peu plus difficile, plus délicate de la France
03:46à celle consolidée de l'Europe.
03:49Si on prend les chiffres consolidés de dettes sur PIB de l'Europe,
03:52on est à 80% en ratio, les États-Unis sont à 100%.
03:57Si on prend pareil les chiffres consolidés de déficit budgétaire européen,
04:01on est à autour de 3%, alors que les États-Unis sont plutôt à 6%.
04:06Et je ne parle même pas de la position extérieure nette de l'Europe
04:08qui est bien plus favorable à celle des États-Unis.
04:11En plus, l'Europe a des Européens qui épargnent beaucoup.
04:14Alors, malheureusement, ils placent leur épargne dans des placements
04:18plutôt sans risque, et très souvent, sans le savoir d'ailleurs,
04:24quand ils placent leur argent dans des trackers mondes,
04:26ils financent la spéculation, par exemple, sur le Nasdaq,
04:31puisque 70% de ce tracker est investi sur les indices américains.
04:35Donc, on a de l'épargne.
04:37Ce qui nous manque, c'est la volonté politique.
04:38Mais cette volonté politique, elle se manifeste cette année
04:43et on la vit de nos propres yeux.
04:45Oui, et Mario Draghi régulièrement appelle l'Europe à avancer
04:49de plus en plus vite.
04:50On estime que pour l'instant, jusqu'ici, 11% des recommandations
04:53de Mario Draghi ont commencé à être mis en œuvre en Europe.
04:56Il reste beaucoup de chemin à parcourir
04:58et il complie levé des blocages institutionnels
05:00parce qu'il reste en Europe, malgré tout, il y a la volonté,
05:02mais il y a des blocages institutionnels également,
05:03à lever ces blocages, Andrzej.
05:05Moi, je pense qu'on vit une vraie révolution à ce titre-là
05:09et je vais citer un exemple qui parlera à nos auditeurs.
05:15Il y a cinq ans de cela, on voulait mettre en place
05:19un géant du transport ferroviaire en Europe.
05:23C'était la fusion Siemens Mobility et Alstom.
05:26Alors, à l'époque, ces deux entreprises faisaient
05:288 milliards de chiffres d'affaires chacune, c'était en 2019.
05:31Et déjà, face à eux, il y avait un concurrent chinois.
05:34Personne ne connaît cette entreprise en Europe.
05:36C'est d'ailleurs dommage parce qu'elle fait 30 milliards
05:38de chiffres d'affaires.
05:40CRRC, c'est l'entreprise publique qui fournit,
05:42qui fabrique le matériel roulant en Chine.
05:45D'ailleurs, avec une technologie qui est partie de l'Europe,
05:47donc ils l'ont améliorée.
05:50Et l'Europe, pour des questions stupides de concurrence
05:55et de part de marché, avait annulé cette fusion.
05:58Bilan, qu'est-ce qu'on a ?
05:59Cinq ans plus tard, six ans plus tard,
06:01on a deux acteurs dans le rail affaibli
06:04et un Chinois qui maintenant gagne tous les contrats à l'international.
06:08Qui est le premier producteur de trains devant Alstom.
06:10Très loin, depuis très loin.
06:12Et donc aujourd'hui, cette chose-là n'aurait pas lieu.
06:15En fait, aujourd'hui, la Commission européenne
06:17a changé un peu de, on peut dire, de matrice,
06:20de modèle de pensée.
06:23Et si une fusion de telle sorte était proposée,
06:27elle la considérerait sous l'angle de renforcer
06:30de façon compétitive un acteur européen.
06:33Et donc, vous voyez, c'est ça que dit le rapport Draghi.
06:36C'est créons des entreprises fortes européennes
06:39pour qu'elles puissent se battre à armes égales
06:41avec les concurrents chinois et américains.
06:43Après, la question, c'est, quand on casse les oeufs,
06:45on fait des omelettes.
06:46Une fois qu'on a fait une omelette,
06:47qu'on a déjà cassé un peu le jouet,
06:48est-ce qu'on peut, à partir de l'omelette, refaire des oeufs ?
06:50Est-ce qu'on peut rattraper le retard qu'on a pris,
06:53voire reconstituer les jouets qu'on a cassés ?
06:55C'est des questions qu'on abordera ensemble.
06:56Tout pour investir l'événement sera le 20 novembre.
06:58Mais vous voyez des choses d'un point de vue très positif.
07:01Oui, nous le voyons.
07:01Et il y a des exemples très concrets sectoriellement
07:04où la dynamique est enclenchée.
07:06Et nous, on reste très positifs
07:09parce qu'il y a quand même trois facteurs d'optimisme.
07:11Il y a la relance allemande qui se passe.
07:13Il y a les réformes de Draghi.
07:16Et puis, il y a ce nouveau logiciel sur la défense.
07:21Qui porte les valeurs et qui porte les indices aussi,
07:23secteur de la défense,
07:24qui cartonne depuis le début de l'année, effectivement.
07:25Andrzej Cavalek, Monéta M,
07:27vous nous accompagnerez tout pour investir l'événement
07:28au pavillon d'Armondonville, dans l'ouest parisien.
07:30Je ne sais pas si vous connaissez les lieux, Andrzej ?
07:32Tout à fait, j'y ai eu l'année dernière.
07:33Vous savez que c'est très charmant.
07:34On s'y retrouvera au cœur de l'automne.
07:35C'est toujours très joli.
07:36Merci Andrzej d'être passé le voir.
07:39Tout pour investir, l'événement sur BFM Business.