L’Allemagne pile sur l'électrique

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00:00Et à 7h19 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, place à l'édito éco.

00:05Bonjour Olivier Babaud.

00:06Bonjour Dimitri, bonjour Anissa.

00:07Bonjour Olivier.

00:08Bonjour à tous.

00:08Olivier, le chancelier allemand Friedrich Merz veut repousser la fin des voitures thermiques

00:13alors qu'elle est encore prévue pour 2035.

00:15Oui, toujours pour l'instant.

00:15Mais vous dites que c'est à la fois une bonne nouvelle et un signe tragique.

00:18Oui Dimitri, alors que ça n'est pas encore fait,

00:20mais si l'Allemagne pèse vraiment en faveur d'un calendrier plus flexible,

00:23ça aurait de bonnes chances d'aboutir.

00:25Ce que l'Allemagne veut sur l'automobile, Dieu le veut.

00:27C'est une bonne nouvelle d'abord parce que l'interdiction était une folie.

00:30L'Europe a décrété la fin du thermique à marche forcée

00:32alors que son industrie électrique n'était pas prête.

00:35Près de 20% des voitures électriques vendues en Europe l'année dernière

00:37étaient fabriquées en Chine.

00:39Cette part pourrait atteindre 25% dès cette année.

00:42Autrement dit, nous organisons une transition

00:43dont les fruits profiteront d'abord à nos concurrents.

00:46En prétendant sauver la planète alors que le vrai bilan écologique de l'électrique

00:49est plus nuancé qu'on ne le pense,

00:50nous désarmons nos usines, nous emploie notre savoir-faire.

00:53Et pour vous, ce recul allemand, c'est aussi un symbole plus large

00:57Exactement, c'est le signe du jeu de lois tragique

01:00auquel l'Europe adore jouer.

01:01Deux cases en arrière, une case en avant.

01:03On fixe des objectifs intenables, souvent idéologiques,

01:06comme si le réel se décrétait,

01:08sans évaluation de la faisabilité ni étude d'impact.

01:10On fait comme si le réel se décrétait,

01:12comme si la parole était performative, si vous voulez.

01:15Puis, quand la réalité économique se venge,

01:17on recule en catastrophe,

01:19mais le mal est fait, les investissements sont partis,

01:21les sites sont fermés, les compétences perdues.

01:23Le problème de la fin du monde et celui de la fin du mois

01:25ne sont pas plus avancés.

01:26Et alors, ce schéma-là, vous le voyez ailleurs également ?

01:29Partout, partout, Dimitri.

01:31Le zéro artificialisation nette,

01:32les passoires thermiques,

01:34les zones à faible émission,

01:35les intrants agricoles comme le glyphosate,

01:37les composés chimiques pifaces dans l'industrie,

01:39les exemples abondent.

01:40C'est toujours la même logique.

01:41On laisse quelques officines imposer leurs agendas irréalistes,

01:44fondés sur des slogans, souvent écologiquement tordus,

01:47sans mesurer les conséquences.

01:48Nous confondons la vertu avec l'étalage de bonnes intentions,

01:51la planification avec la précipitation,

01:54la régulation avec une baguette magique.

01:55Nous voulons donner l'exemple au monde,

01:57mais nous finissons surtout par nous tirer une balle dans le pied.

01:59Alors, il faut que nous arrêtions de jouer à ce jeu de loi absurde.

02:02Ça doit être possible de changer de méthode.

02:04Sur l'écologie, on ne peut pas, par exemple,

02:05imposer une transition de cette importance

02:07en ignorant la réalité industrielle.

02:09La véritable écologie, c'est celle qui s'appuie sur la science,

02:11la connaissance des ordres de grandeur,

02:13le réalisme économique,

02:14d'une démarche construite avec les acteurs,

02:16évitant les interdictions sans solution,

02:18pas sur la moraline transformée en directive européenne.

02:21Signature Europe 1, Olivier Babot.

02:23J'ajoute que le président du MEDEF, Patrick Martin,

02:24dans un autre registre,

02:25mais c'est une info éco importante,

02:26a annoncé qu'il reportait le rassemblement

02:29de 13 000 entrepreneurs qui étaient prévus

02:30à l'accord Arena d'ici quelques jours,

02:33le 13 octobre.

02:34Le moment, nous traversons, nous incite,

02:36patron, à contribuer, à participer

02:37à l'apaisement du pays,

02:39dit Patrick Martin.

02:40Vous savez tout.

02:427h22.

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