00:02Re-bonjour Dimitri, re-bonjour Amisant, re-bonjour à tous.
00:05Vous nous emmenez en Allemagne ce matin où le choc du réel frappe les partisans de l'Energie-Vendus.
00:10Comment ça qu'on appelle là-bas la grande transition énergétique ?
00:12Il faudrait bâtir, tenez-vous bien, 71 centrales électriques à gaz en 10 ans.
00:17C'est énorme.
00:18C'est l'agence fédérale des réseaux qui a publié récemment un rapport qui fait très mal.
00:22Elle estime que pour être en sécurité énergétique,
00:25l'Allemagne a donc besoin de 71 nouvelles centrales au gaz, très vite, en 10 ans.
00:29Des capacités pilotables pour compenser les fluctuations de la production éolienne et solaire.
00:34Et tout ça, ça va coûter une fortune, tenez-vous bien, 600 à 800 millions d'euros, la bête jusqu'à maintenant.
00:41C'était le gouvernement allemand qui le disait.
00:45Maintenant, ce sont les spécialistes techniques de l'énergie qui le rappellent.
00:47Cette transition énergétique, elle n'en finit pas de montrer ses effets pervers.
00:51Vous vous souvenez de l'époque pas si lointaine où l'Allemagne voulait en remontrer au monde entier
00:55avec sa transition énergétique plus verte que verte ?
00:57Je vous rappelle les deux piliers de cette énergie 22.
01:01La sortie du nucléaire en 2022 et une électricité renouvelable à 80% en 2030 et à 100% en 2050.
01:08On est très très loin du compte.
01:09Alors oui, l'Allemagne a bien fermé ses centrales nucléaires en 2023.
01:13Mais pour le reste, rien ne va comme prévu.
01:15La fermeture des centrales à charbon, par exemple, a été repoussée de 2030 à 2038.
01:19Et pour le gaz et le CO2 qu'il émet, on ne s'en passera pas.
01:23Et d'ailleurs, ce gaz, au passage, il est russe.
01:26L'Allemagne doit admettre que les renouvelables solaires et éoliens, la base de sa stratégie énergétique, ça ne suffit pas.
01:32Mais non, c'est ce que tous les spécialistes sérieux de l'énergie savaient.
01:36L'éolien et le solaire, c'est splendide sur le papier.
01:38Mais dans les faits, ça reste volatil et intermittent.
01:41Ces dernières années, en Allemagne, il y a eu de très longs épisodes de Dunkelflotte, une mer d'huile des éléments, peu de vent, pas de soleil.
01:49Et ça a mis à mal la théorie du foisonnement, qui veut croire qu'il y a toujours du vent quelque part pour prendre le relais d'un calme localisé.
01:56En septembre 2024, les entreprises ont été invitées à se rationner pour s'adapter à la fourniture aléatoire.
02:04Et dans les périodes de disette énergétique, c'est l'électricité française qui fait la pointe.
02:08Et elle est nucléaire.
02:10Un vrai succès.
02:11D'autant que le réseau a été abîmé par les à-coups de production et ça coûtera des milliards pour le retaper.
02:16La seule chose qui a été démontrée jusqu'ici par l'Energie 22, c'est qu'on peut agiter des projets idéologiques autant qu'on veut et très très fort, ça ne produit toujours pas d'électricité.
02:25Ça y est, les Allemands ont pris conscience et c'est partagé ?
02:27Eh bien non, en dépit des preuves factuelles et chiffrées, les associations pour le climat, les ONG et les Verts continuent à nier le réel.
02:35Ils estiment toujours que la volatilité de renouvelables peut être compensée sans nucléaire et sans gaz avec des batteries pour stocker.
02:42Ça, on n'en a toujours pas plus que deux moutons qui pondent des oeufs.
02:45Et puis, la demande électrique, elle, elle doit s'adapter.
02:47Même dans l'industrie, là, on demande aux moutons de se tondre lui-même.
02:50On est vraiment dans le déni.
02:52Oui, déni incarné par un certain Patrick Gréchenne.
02:55Oui, c'est une figure des Verts allemands qui fut secrétaire d'État aux questions énergétiques et climatiques du ministre de l'économie à Becq jusqu'en 2023.
03:02La semaine passée, il a expliqué benoîtement qu'il valait mieux ne pas se chauffer plutôt que de se chauffer au gaz.
03:09Bah oui, plutôt que d'admettre le fiasco actuel, la destruction de la sécurité et de l'abondance, c'est une stratégie comme une autre.
03:16Il faut apprendre aux citoyens à se passer de ce qu'on a détruit sous leurs yeux.
03:20Édifié en signature Europe 1, Emmanuel Ducrot.
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