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  • il y a 13 heures
Mardi 7 octobre 2025, retrouvez Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management), Eric Bismuth (Président, Montefiore), Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier) et Hervé Goulletquer (Senior Economic Advisor, Accuracy) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour, vous nous suivez en direct à la télévision à 17h via vos box, vous nous suivez en live également sur nos réseaux sociaux et notamment sur le compte LinkedIn de Bsmart4Change.
00:22Et vous nous retrouvez en rattrapage chaque jour en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:29Au sommaire de cette édition ce soir, la politique qui continue de faire vibrer les marchés, même si les réactions de marché à cette crise politique qui n'en finit plus en France s'atténuent aujourd'hui.
00:41Pauline Grattel fera le point dans un instant sur cette situation française.
00:46Et puis l'autre situation politique qui nous a animés en début de semaine, c'est l'élection à la thèse du parti libéral démocrate japonais de Mme Senai Takahishi,
00:56qui va devenir très probablement la première femme premier ministre japonais.
01:01Son élection a eu pour conséquence de magnifier encore un peu plus le trade reflationniste qui s'empare du Japon depuis quelques temps.
01:09Est-ce que le Japon est bel et bien sorti d'une longue période de déflation ?
01:14C'est la question qu'on posera à nos invités de Planète Marché dans un instant, avec parmi les faits du jour sur les marchés du côté des métaux précieux,
01:22l'once d'or qui bat un nouveau record et qui franchit le seuil symbolique des 4000 dollars.
01:28Là aussi Pauline Grattel vous apportera plus de précision dans un instant.
01:32L'autre thème toujours très en vogue sur les marchés, c'est bien sûr celui de l'intelligence artificielle.
01:37Et autant le dire, OpenAI fait figure de roi Midas.
01:40Tout ce que touche OpenAI se transforme en or, ou à peu près OpenAI qui a signé pour 1000 milliards de dollars,
01:48de partenariats, d'accords, de transactions depuis le début de l'année avec les différents fabricants de cet écosystème d'intelligence artificielle.
01:57Ce qui nous amène toujours à cette même question en termes boursiers.
02:01Est-on encore en 1996, quelques années avant l'éclatement de la bulle TMT aux Etats-Unis ?
02:07Ou est-on beaucoup plus proche peut-être au dernier trimestre de l'année 99 ?
02:11Quelques mois avant le climax et le pic de l'enthousiasme pour le thème technologique des années 2000 ?
02:19Là aussi c'est une question qu'on pourra poser à nos invités de Planète Marché dans un instant.
02:23Et enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, comme régulièrement,
02:25nous ferons un petit pas de côté par rapport au marché liquide pour s'intéresser aux enjeux du private equity.
02:31Et c'est le président de Montefiore Investment, Eric Bismuth, qui sera notre invité dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
02:48Tendance, mon ami, chaque soir nous retrouvons Pauline Grattel qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
02:52Bonsoir Pauline, les séances suivent et se ressemblent à peu près avec des indices actions qui restent scotchés au plus haut aujourd'hui encore.
02:59Oui, commençons avec les Etats-Unis.
03:01Les indices actions ouvrent en territoire positif avec un nouveau record pour le S&P 500.
03:06En Europe, le stocks 600 et l'euro stocks 50 évoluent en hausse.
03:10En France, le CAC 40 a clôturé hier avec sa pire séance depuis fin août.
03:15Aujourd'hui, l'indice parisien évolue à l'équilibre autour de 8000 points soutenus par le luxe.
03:19Oui, le luxe qui fait son comeback. Les valeurs du luxe affichent un tir groupé à la hausse aujourd'hui à Paris.
03:26Oui, Kering et LVMH sont en tête du CAC 40 et Kering bondit même de 6% au cours de la séance.
03:32Ces valeurs bénéficient d'un relèvement de recommandations de Morgan Stanley.
03:36En revanche, la banque d'investissement a abaissé sa recommandation sur Hermès. Le titre est à l'équilibre.
03:41Petit point d'étape sur les développements politiques en France et Sébastien Lecornu qui mène donc en ce moment d'ultimes négociations.
03:47Oui, on le disait hier, son gouvernement n'aura doré que 14 heures.
03:51Mais l'ex-premier ministre a accepté une dernière mission d'Emmanuel Macron, celle de mener d'ultimes négociations d'ici demain.
03:58En cas d'échec, le président prendra ses responsabilités.
04:01La démission de Sébastien Lecornu impacte également la présentation d'un budget avant le 13 octobre.
04:05L'agenda Macron est relativement léger. Aujourd'hui encore, toujours pas de publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis à venir pour cause de shutdown.
04:14On notera quand même que la Banque mondiale a relevé aujourd'hui ses prévisions de croissance pour la Chine.
04:18Oui, la croissance du PIB est relevée pour cette année de 4 à 4,8%.
04:22La Banque mondiale a alerté sur un possible ralentissement l'année prochaine à cause de la faible confiance et des faibles commandes à l'exportation.
04:30La croissance devrait donc ralentir à 4,2% en 2026.
04:33Où en sont les marchés obligataires après la journée d'hier un peu mouvementée, Pauline ?
04:38En France, le rendement à 10 ans se stabilise autour de 3,60%.
04:41Le rendement allemand de même échéance évolue autour de 2,75%.
04:45Le spread franco-allemand s'établit autour de 85 points de base.
04:50Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans évolue autour de 4,15%.
04:53Sur le marché d'échange, l'euro-dollar reste sous 1,17%.
04:57Et enfin, l'or dépasse les 4 000 dollars l'once.
05:00Oui, le bitcoin, lui aussi, est toujours au plus haut du côté des valeurs.
05:04On retiendra l'envolée du titre Trilogy Metals.
05:07Oui, le titre s'est envolé après bourse hier soir de 200% et ouvre en hausse encore aujourd'hui de 200%.
05:14Le gouvernement de Donald Trump va investir plus de 35 millions de dollars dans Trilogy Metals
05:19pour soutenir l'exploration minière en Alaska.
05:22Cela fera de l'État américain un actionnaire de l'entreprise à hauteur de 10%.
05:26En France, le titre Valneva, celle du terrain, aujourd'hui une baisse de l'ordre de 7%.
05:30Oui, on l'avait évoqué la semaine dernière.
05:32Les autorités sanitaires américaines avaient décidé de suspendre son vaccin contre le chikungunya.
05:37Cela va avoir un impact considérable sur le chiffre d'affaires de Valneva.
05:42La biotech a ainsi revu à la baisse sa prévision pour 2025.
05:45Quel sera le programme de demain à l'agenda des marchés pour les investisseurs ?
05:48Les investisseurs prendront connaissance demain de la production industrielle allemande pour le mois d'août
05:53et il faudra attendre jeudi pour prendre connaissance des résultats de LVMH et Delta.
05:58Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
06:023 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:16Nathalie Benatia est avec nous ce soir, macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management.
06:21Bonsoir Nathalie.
06:21Bonsoir Grégoire.
06:22Hervé Gouletker nous accompagne, senior economic advisor d'Accuracy.
06:26Bonsoir Hervé.
06:26Bonsoir Grégoire.
06:27Et Anguéran Arthaz est également à nos côtés, stratégiste et gérant à la financière de l'échiquier.
06:32Bonsoir Anguéran.
06:33Bonsoir Grégoire.
06:33Le record de l'or à plus de 4000 dollars et l'occasion de redire un mot de ce qui porte cette dynamique du métal précieux.
06:43J'ai regardé depuis le 22 août qui était donc le discours de Jérôme Poel à Jackson Hole.
06:48L'once d'or a dû prendre quasiment 20% avec, c'est à noter sur cette période, un dollar parfaitement stable.
06:55Alors je sais que correlation is not causation forcément,
06:58mais je me dis qu'il y a peut-être un lien entre les politiques monétaires ou l'anticipation qu'on peut avoir des politiques monétaires
07:04et cette nouvelle jambe de hausse de l'or sur ces dernières semaines, Anguéran.
07:09Oui, traditionnellement, les politiques monétaires plus accommodantes ont eu tendance à avoir un effet haussier sur l'or.
07:16Donc ça, ça explique peut-être cette dernière patte de hausse des dernières semaines.
07:20Mais la hausse de l'or, elle est beaucoup plus structurelle.
07:24En réalité, ça fait 10 ans que l'or monte.
07:27On en parle depuis quelques mois, quelques trimestres, mais ça fait 10 ans que l'or monte.
07:31Pour plusieurs raisons.
07:33Parce que d'abord, il y a eu toute une série de chocs géopolitiques
07:37qui a entraîné un regain d'intérêt pour l'or,
07:43avec une défiance vis-à-vis du dollar.
07:45Ça a commencé au début des années 2010 avec les décisions de l'administration Obama
07:50par rapport aux banques européennes.
07:52Et puis ça s'est poursuivi petit à petit avec le premier mandat de Trump
07:55et puis surtout maintenant la politique de Trump aujourd'hui.
07:58On a eu aussi tout ce qui s'est passé post-guerre en Ukraine avec la confiscation des biens russes.
08:04Ça incite quand même plutôt à mettre ses réserves dans des actifs
08:07qui ne dépendent pas d'un pouvoir national.
08:11Et puis on a aussi structurellement des banques centrales qui sont acheteuses d'or.
08:17Et je dirais, ça c'est un peu vrai tout le temps,
08:20quand on a des banques centrales qui, entre guillemets, sponsorisent un actif,
08:25c'est rare que cet actif monte.
08:26C'est le fameux don de faille de fait, mais c'est don de faille des banques centrales de manière générale.
08:30Donc en fait, oui, sur le court terme, sans doute que c'est un lien
08:34avec le fait que John Powell ait acté à Jackson Hole se tournant un peu d'ovige,
08:39c'est-à-dire de remettre en avant le mandat de l'emploi versus le mandat d'inflation.
08:44Mais la tendance de fond est beaucoup plus structurelle que ça.
08:48Et ça veut dire que l'or n'est plus juste un actif de couverture,
08:51c'est aussi un actif de performance, parce que ce qui est quand même très nouveau,
08:54c'est que sur ces deux dernières années, l'or figure comme actif
08:57parmi les actifs les plus performants, toute classe confondue, j'ai envie de dire,
09:02sur les marchés globaux, ça devient un thème d'investissement.
09:06Ça devient une classe d'actifs qui est difficile à éviter, en tout cas dans une allocation.
09:11Évidemment, ça reste une classe d'actifs uniquement presse de performance.
09:14L'or n'offre pas de rendement.
09:16Mais, et donc aussi sur le long terme, on n'achète pas forcément de l'or à une semaine,
09:21difficile de dire qu'on l'achète à 10 ans aussi.
09:23Donc ça reste un actif peut-être de performance sur cette période-là.
09:28Mais, évidemment, ça devient incontournable dans une allocation.
09:32Et est-ce qu'aujourd'hui, il faut en avoir ?
09:35Sans doute oui.
09:35Est-ce qu'il faut en avoir un peu plus que la moyenne ?
09:37Sans doute oui encore, pour quelque temps, de mon point de vue.
09:41Oui, oui.
09:41Le risque peut être encore à la hausse sur l'or aujourd'hui ?
09:46À mon sens, un petit peu.
09:47Nathalie, quelle lecture vous faites, évidemment, de cette dynamique de l'or ?
09:51Alors, avec la remise en perspective d'Anguéran,
09:54est-ce que le risque est encore à la hausse ?
09:57Mais quels sont les drivers ?
09:59Est-ce qu'on peut cataloguer ou hiérarchiser un peu les moteurs de cette performance actuelle ?
10:03Hiérarchiser très certainement l'action des banques centrales qui achètent de l'or
10:07et qui continuent d'en acheter et font savoir qu'elles le font.
10:11Ça, c'est très important.
10:12C'est vraiment le mouvement de fond.
10:15Après, il y a le fait, effectivement, que l'or devienne un actif de diversification.
10:19Et ça, c'est important.
10:20On a vu, par exemple, ces derniers temps, les asset managers indiens faire pression auprès de leurs...
10:26Des autorités de régulation ?
10:29Absolument, pour avoir le droit d'investir dans des ETF, or et argent, d'ailleurs.
10:33Parce qu'il ne faut pas oublier, dans les métaux précieux,
10:35l'argent qui commence également à susciter de l'intérêt.
10:40Ça, c'est très important.
10:41Effectivement, le fait que les taux baissent fait baisser le coût d'opportunité de détenir cet actif qui ne rapporte rien.
10:48Ça, c'est très intéressant.
10:49Le climat général, j'allais dire, ne peut pas faire de mal à l'or.
10:52Mais si c'était seulement ça, on serait sur des mouvements de court terme.
10:55Et on se dirait à chaque nouveau point haut, ça y est, c'est fini, il faut sortir.
10:59Et on s'aperçoit que ce n'est pas le cas.
11:02Mais encore une fois, derrière l'or, il y a aussi les minières.
11:05Ça, c'est très important.
11:06C'est aussi un endroit sur lequel on peut investir.
11:09Avec un vrai effet de levier par rapport à d'autres périodes où on avait vu l'or monter,
11:14de ma mémoire en tout cas, là, on a une vraie surperformance des minières orifères.
11:19On a une surperformance.
11:20On a finalement des surperformances d'une part et surtout des niveaux de valorisation
11:25qui ne reflètent peut-être pas encore la situation actuelle.
11:27Donc ça aussi, c'est un driver de performance future.
11:31Mais encore une fois, on a vraiment cette idée peut-être de portefeuille
11:34qui veulent se diversifier un petit peu plus.
11:36Donc c'est plus, j'ai l'impression qu'on n'est plus dans l'histoire.
11:40Et c'est finalement avec cette histoire que la hausse de l'or a commencé récemment.
11:44L'or comme protection contre l'inflation.
11:46Ça, on est sorti de cette histoire.
11:49Qui n'est d'ailleurs pas très crédible économiquement en plus.
11:52Mais vraiment, on est sur un actif de diversification
11:55qui intéresse de plus en plus d'acteurs institutionnels.
12:00Comment vous comprenez effectivement ce statut de l'or aujourd'hui, Hervé ?
12:05Et est-ce que c'est juste une histoire de l'or ou des métaux précieux en général ?
12:10Ou est-ce que c'est quelque chose de plus large dans le compartiment des matières premières
12:15avec d'autres métaux industriels aussi qui affichent de bonnes performances aujourd'hui ?
12:20Oui, mais si on prend les métaux, il y a plusieurs histoires.
12:26Je ne suis pas sûr qu'elles entrent toutes dans le même canard.
12:28Il n'y a pas une histoire commune forcément.
12:30Il n'y a pas un socle commun forcément.
12:32Toutes les histoires des matières premières et des métaux.
12:34Il n'y a pas des socles communs partout.
12:36Et si les socles communs, ça peut être un peu bancal.
12:38On le connaît par ailleurs.
12:40Pour revenir alors, moi je crois tout de même que,
12:43alors évidemment les histoires de banque centrale,
12:46et évidemment les histoires de profils attendus, des taux d'intérêt jouent.
12:52Moi je pense tout de même que fondamentalement,
12:55c'est l'expression d'un monde qui change.
12:58Et dans ce monde qui change, on s'interroge tout de même
13:01sur le statut des actifs dollars.
13:06Bon, il y a le dollar en tant que devise qui tient un peu,
13:11mais tout de même la tendance est baissière et je pense qu'on doit s'interroger
13:16sur la poursuite de la tendance baissière, jusqu'où ça ira.
13:19On ne sait pas répondre à la question, évidemment, mais tout de même.
13:24Avoir de l'or pour compenser cela, rééquilibrer, plus d'or, moins de dollars.
13:31Et puis derrière le change, il y a aussi d'autres actifs,
13:35les taux d'intérêt en dollars.
13:37Alors on peut dire, il y a la politique monétaire
13:41qui va être accommodante aux Etats-Unis, de mon point de vue, à voir.
13:45Et on se dit, ce n'est pas mauvais pour toute la courbe des taux.
13:48Mais quand même, les messages envoyés par la courbe des taux,
13:51au moins sur la partie longue de la courbe des taux,
13:55c'est un message qui est un peu coussi-coussa.
13:57Il y a une pontification.
13:59Bon, on peut y lire une expression de doute, de crainte
14:03par rapport à la politique du trésor américain.
14:08Deuxième raison.
14:09Et puis du côté des actions, on est très content, des bonnes performances.
14:14On sait que la tech a son rôle là-dedans.
14:17Mais là aussi, on interroge, c'était dans votre introduction, Grégoire.
14:21La tech, quel est son devenir ?
14:23Est-ce qu'à chaque nouvelle technologie,
14:26nouveau gadin boursier à un certain moment ?
14:28Je pense que le statut des actifs dollars est un statut que l'on interroge.
14:36Alors, pour des raisons diverses, ça je l'entends bien, mais on interroge.
14:39Et donc, à ce titre-là, comme il n'y a pas d'actifs tenus par une devise aujourd'hui
14:47qui jouent le même rôle que les actifs dollars,
14:50vous essayez de vous mettre ailleurs.
14:51Alors, si vous êtes très enjoué aux cryptos, vous vous dites « youpi, c'est de ce côté-là qu'il faut aller ».
14:59Si vous êtes plus traditionnel, vous vous dites « l'or, c'est pas mal ».
15:04Moi, je pense que c'est quand même l'expression d'un doute.
15:07En fait, en la matière, ça correspond mieux aux incertitudes de politique économique
15:12qui sont à des niveaux élevés qu'au VIX, qui est très bas.
15:15Donc là, il y a une cohérence d'un côté, une incohérence de l'autre.
15:18Donc, il y a cela, mais je dirais qu'au-delà du doute, il y a quand même des changements.
15:23Et donc, les changements que l'administration Trump est en train de distiller
15:29dans le système économique américain sont à prendre en compte.
15:33Et donc, une économie américaine moins ouverte,
15:37une économie américaine qui joue sa carte personnelle,
15:42mais en voulant le beurre et l'argent du beurre.
15:44C'est-à-dire, j'ai des gros déficits extérieurs, je m'en moque parce que je vais forcer les étrangers
15:50à venir placer leur capitaux chez eux.
15:53Chez nous, on voit que c'est un peu bancal.
15:57Et tout le monde l'a compris, donc on se dit qu'il faut faire attention.
16:00Le mot n'a pas été prononcé, mais est-ce que cette performance de l'or,
16:03dans les doutes que vous signalez,
16:07est-ce qu'il y a la question de l'endettement et de l'endettement global ?
16:09Alors, il y a la question de la dette américaine,
16:11mais enfin, des niveaux d'endettement colossaux post-Covid,
16:13on en trouve un peu partout dans le monde.
16:15Est-ce qu'il y a une corrélation aussi entre la performance de l'or
16:18et ce niveau d'endettement global ?
16:20Alors, l'endettement global, il continue de monter, c'est vrai.
16:26Bon, il n'empêche qu'aujourd'hui, on avait tendance à se dire,
16:30finalement, l'actif dollar reste une assurance.
16:34Même si, là-bas aussi, il y a de la dette,
16:37on se disait, pour des raisons de sécurité,
16:41que ça peut être la défense, ça peut être la diplomatie,
16:45ça peut être le poids de l'économie,
16:46ça peut être le poids de la finance américaine,
16:49tout ça ne serait pas remis en cause.
16:51Et donc, certes, il y a de la dette,
16:53mais c'est aussi un assureur.
16:56Et donc, on y va aujourd'hui, on est moins assuré.
16:59Donc, peut-être que votre question de la dette mondiale
17:02trouve sa place dedans.
17:06S'il y a trop de dettes partout et qu'on n'est pas assuré,
17:09oui, il faut trouver tout de même quelque chose qui protège.
17:15Et ce n'est pas simple.
17:16Bon, on voit des pays, alors les États-Unis,
17:18mais peut-être le Japon aussi,
17:20mener des politiques polysémiques,
17:23politiques économiques et monétaires
17:24qui peuvent être jugées très pro-cycliques en guérant.
17:27Est-ce que c'est ça la stratégie, effectivement,
17:30d'une administration Trump ?
17:32Peut-être de main de Mme Senai Taikaichi au Japon.
17:36C'est-à-dire de l'investissement massif,
17:40une poursuite des déficits larges, si nécessaire,
17:45et des politiques monétaires, j'allais dire,
17:48aussi accommodantes que ce qu'on peut obtenir d'une banque centrale.
17:52Alors, je dissocierai un peu les sujets,
17:54parce qu'on en parlait avant l'émission.
17:56Ce qu'on peut considérer comme une politique de relance
17:59pro-cyclique, ultra-libérale au Japon ou aux États-Unis,
18:03ce n'est pas tout à fait la même chose.
18:04Donc, en termes de comportement, de volume, etc.
18:07Ceci étant dit, ça rejoint quand même un constat, à mon sens,
18:12parce qu'on pourrait rajouter aussi le cas de l'Allemagne,
18:14de la relance allemande,
18:15on pourrait rajouter d'autres éléments.
18:18Je pense qu'on assiste à une reprise en main
18:21du pouvoir budgétaire sur le pouvoir monétaire.
18:25On sort de 15 ans, presque 20 ans, en fait,
18:28post-crise Lehmann,
18:30de domination des décideurs monétaires.
18:32C'est les banques centrales qu'on fait la pluie et le beau temps
18:34depuis l'après Lehmann.
18:36Et on voit aujourd'hui que c'est les décideurs budgétaires,
18:38en l'occurrence les États,
18:40qui reprennent un petit peu la main.
18:41Alors, en essayant de tordre plus ou moins le bras
18:44des banques centrales,
18:45alors plus quand on est du côté de Trump,
18:47beaucoup moins quand on est du côté européen.
18:50Mais même au Japon, il y a cette tentation un peu de dire,
18:53parce que Mme Takechi est quand même sur une ligne
18:55plutôt en faveur d'une politique monétaire expansionniste,
18:59alors que ce n'est pas tellement l'ambiance du moment au Japon.
19:02Donc, on voit qu'il y a cette reprise de pouvoir
19:06du budgétaire sur le monétaire
19:08qui a deux conséquences à mon sens,
19:11qui est un regain de volatilité,
19:13à la fois sur le cycle économique et sur l'inflation.
19:16C'est-à-dire qu'on n'aura pas forcément,
19:18à mon sens, structurellement plus d'inflation.
19:21Par contre, je pense qu'on aura plus de volatilité sur l'inflation.
19:24On a vécu dans une décennie,
19:25dans 15 ans d'inflation basse,
19:28mais surtout très stable.
19:30Je pense qu'on va rentrer dans une phase
19:31où on aura des cycles d'inflation beaucoup plus erratiques.
19:34Peut-être que sur la moyenne long terme,
19:36ce ne sera pas très différent.
19:36Mais une ampleur plus importante.
19:38Des oscillations d'ampleur plus importantes.
19:40Et forcément, aussi avec un erratisme,
19:42éventuellement des décisions,
19:43quand on a des personnalités comme Trump,
19:44qui peuvent être un peu plus importantes
19:45que quand on a des technocrates bontains,
19:50comme le sont souvent les banquiers centraux.
19:52Et le Japon, alors ?
19:53Le trade reflationniste au Japon
19:57se porte bien depuis quelques temps déjà.
19:59Mais c'est vrai que l'élection
20:00de Mme Senai Takahashi,
20:03comme présidente du Parti libéral-démocrate,
20:05qui a vocation à devenir Premier ministre,
20:07a magnifié encore, sur la séance d'hier,
20:09ce trade reflationniste et des pontifications.
20:12Alors, un Yen qui baisse parce qu'elle pourrait pousser
20:16la Banque centrale du Japon à ne pas remonter ses taux
20:19comme elle pouvait l'ambitionner jusqu'à présent.
20:21Et puis, une politique d'investissement massif
20:24dans des secteurs stratégiques.
20:26Oui, oui, c'est un peu ce qu'a acheté, entre guillemets,
20:28le marché après cette élection.
20:31Bon, je serais peut-être un peu plus mesuré quand même,
20:33parce qu'il y a des pressions structurelles sur l'économie japonaise,
20:36ne serait-ce qu'en termes démographiques,
20:38qui me font dire qu'un trend de reflation très solide et très durable,
20:44peut-être qu'il arrivera.
20:45C'est encore éprouvé.
20:46Oui, j'attendrai un peu de voir quand même.
20:49On voit que ça reste quelque chose de fragile,
20:52la reprise dans l'inflation,
20:54la reprise du trend de croissance au Japon,
20:57même de la consommation privée,
20:58ça reste des choses assez fragiles.
21:00Donc là, ça a été un peu acheté,
21:03parce que c'était un petit peu une surprise pour certains observateurs
21:06de voir Sané Takaichi être élu.
21:09Mais sur la durée, j'attendrai confirmation.
21:13Oui, Nathalie, en tant que macroéconomiste,
21:15là aussi, l'idée que le Japon sort bel et bien de la déflation,
21:20est-ce que vous achetez ce scénario-là ?
21:22Et quand je dis scénario, de long terme, j'entends.
21:25De long terme, absolument.
21:26Ce qu'on constatait d'un point de vue conjoncturel au Japon,
21:28c'est que la situation des entreprises commençait à s'améliorer,
21:31les perspectives d'investissement, notamment,
21:33c'était bien amélioré,
21:35si on regarde les enquêtes de type Tankan, etc.
21:38Donc ça, c'était un bon point.
21:39Et ce qui manque au Japon, c'est bien la consommation des ménages.
21:42Pourquoi ? Parce que la confiance manque.
21:45Et pourquoi la confiance manque ?
21:46Parce que le prix du riz a énormément augmenté.
21:49Et c'est d'ailleurs en partie ce qui a causé la chute
21:52du précédent gouvernement, Premier ministre en l'occurrence.
21:56Donc on est dans cette situation.
21:57Et ce que dit Mme Takahichi,
22:02alors d'abord, c'est qu'elle veut que l'agenda de la Banque du Japon
22:05soit compatible avec le sien.
22:07Donc à la mode japonaise, effectivement,
22:09ça commence à ressembler à une pression sur la Banque du Japon.
22:12Et c'est bien ce qui a été compris par les marchés.
22:17Mais ce qu'elle identifie de façon très juste,
22:19c'est qu'il s'agit d'une crise du coût de la vie.
22:22C'est vraiment symbolisé par ce prix du riz.
22:27Donc j'imagine qu'avant de grandes annonces sur des investissements structurels, etc.,
22:33on aura vraisemblablement des mesures à destination des ménages,
22:36notamment sur le coût de l'énergie.
22:39Après, alors quelque chose auquel on a dû s'habituer au Japon,
22:45et depuis longtemps, c'est que souvent l'ampleur des annonces budgétaires,
22:49finalement, ne se retrouve pas dans la réalité des mesures mises en œuvre.
22:53Donc on va vraisemblablement, là aussi, se trouver dans cette situation.
22:57Mais si on reparle des actifs et des actions japonaises,
23:01effectivement, nous, on a une surpondération sur les actions japonaises
23:04depuis quelques semaines, quelques mois maintenant,
23:09sur l'idée de cette amélioration économique.
23:12Et j'allais dire, ce qui devrait se passer,
23:15là encore, ne peut pas nuire à ce scénario.
23:19Hervé, le Japon qui sort de la déflation,
23:21comme je dis presque en rigolant,
23:22je ne pensais pas voir ça de mon vivant.
23:25Oui.
23:27C'est le destin qu'on nous prédestinait tous.
23:32Je répète qu'il n'y a pas eu vraiment de déflation au Japon.
23:35Il y a eu une longue période d'inflation zéro,
23:38ce qui n'est pas, en termes de mécanisme économique
23:42et de gestion de la politique économique,
23:44ce n'est pas pareil.
23:46Aujourd'hui, on a...
23:47Le Japon n'est pas allé aussi loin que ce qu'on imagine
23:50ou ce que l'esprit collectif imagine en termes de déflation.
23:53Oui, en fait, on a imaginé
23:55imaginez que la spirale au ralentissement des prix
23:58allait faire basculer dans la déflation.
24:01Et ça n'a pas été le cas.
24:03La politique monétaire et la politique économique au sens large
24:07ont peut-être leur place là-dedans.
24:09Non, il y a 3% d'inflation aujourd'hui
24:10parce que les produits alimentaires sont à 8%.
24:13Voilà.
24:14Et ça, c'est un gros problème.
24:15Il faudrait qu'ils importent du riz.
24:17Mais importer du riz au Japon, c'est compliqué.
24:20Le riz étranger, c'est pas bien.
24:22Il est beaucoup moins bon que le riz japonais.
24:24Donc là, il y a une difficulté.
24:27Moi, j'ai quand même l'impression que, d'abord,
24:30on a une nouvelle personne à la tête du parti.
24:34Traditionnellement, elle devrait être à la tête du gouvernement.
24:39Mais il faudra s'entendre.
24:41Le Parti libéral démocratique, il n'est plus majoritaire,
24:45ni à la Chambre basse, ni à la Chambre haute.
24:47Et donc, il y aura des tractations d'abord.
24:50Et dans les tractations, il y aura peut-être des contraintes
24:53sur la politique économique suivie.
24:55En fait, la nouvelle prétendante au poste de Premier ministre,
25:02en fait, elle s'inscrit dans la logique de AB.
25:06Et en fait, donc, on doit revenir aux trois flèches.
25:08La flèche monétaire, la flèche budgétaire, la flèche structurelle.
25:12La flèche monétaire, elle est quand même un peu remise en cause
25:16par ce dont on parle, les prix.
25:18Alors après, on peut dire la normalisation de la politique monétaire,
25:22elle se fera à tel ou tel rythme.
25:23Mais n'empêche qu'on n'est plus comme du temps du retour d'AB au pouvoir.
25:29La politique budgétaire, en fait, les degrés de liberté sont là aussi un peu contraints.
25:36La courbe des taux est passée par là.
25:38Là où l'écart de taux 10, 30 ans à le plus augmenter, c'est au Japon.
25:43Alors, on peut dire qu'il y a un tas de facteurs techniques.
25:45N'empêche que c'est un signal.
25:47Donc, il va falloir qu'elle joue surtout de la flèche structurelle,
25:50celle qu'on avait reproché à AB de ne pas utiliser.
25:54Alors, ça va être compliqué parce qu'au Japon, il faut s'entendre les uns avec les autres.
26:01Les forces conservatrices sont importantes.
26:04Et n'oublions pas que la probable nouvelle première ministre
26:08est quand même très conservatrice sur certains points,
26:11surtout sur l'organisation de la société, plus libérale sur l'économie.
26:15Mais donc, il y a là une contradiction qu'il faudra qu'elle dépasse.
26:20Et sur la question de l'inflation, en fait, il y a un point qui est très important,
26:27c'est que les salaires suivent les prix.
26:30Et donc, en fait, ce qu'on voit, c'est l'inflation qui monte,
26:33les salaires qui suivent et le pouvoir d'achat de l'heure ou de la journée travaillée stagne.
26:39Et donc là, on a un vrai problème sur la consommation.
26:42Et donc, il faudrait réussir à pousser les entreprises à lâcher sur les salaires.
26:51Ça risque d'être compliqué.
26:53Ce n'est pas l'état d'esprit des entreprises et du corps des entreprises japonaises.
26:59La tradition, c'est quand même qu'il y a une symbiose, une sympathie réciproque
27:04entre le monde du patronat, le monde du PLD,
27:09et donc tordre le bras aux entreprises, surtout dans l'environnement très compliqué.
27:14On est au Japon, la Chine n'est pas loin.
27:18Qu'est-ce qu'on fait ?
27:20Le président Trump n'est pas très sympathique par ailleurs.
27:24En fait, ce n'est pas très facile dans un contexte
27:28où il n'y a pas beaucoup de croissance en interne pour des raisons démographiques.
27:32Ce n'est pas très facile de dire aux entreprises
27:34« Eh bien, les profits, vous lâchez un peu pour qu'on ait des salaires,
27:39du pouvoir d'achat et de la croissance de la consommation. »
27:42Donc, comment elle va se dépatouiller avec tout ça ?
27:45Ça fait beaucoup, beaucoup de questions.
27:47Et donc, la flèche structurelle, qui n'avait pas bien marché avec AB,
27:50va-t-elle mieux marcher maintenant ?
27:53On n'en sait pas grand-chose.
27:54Sur le plan de l'investissement et de la gestion,
27:57même en guérant, oui, le Japon,
28:01alors les indices d'action japonais sont plus hauts.
28:04Est-ce que là aussi, c'est une bonne zone de diversification
28:09pour ceux qui estimeraient avoir un peu trop d'actifs en dollars,
28:12par exemple, aujourd'hui ?
28:14Est-ce que désormais, il faut se couvrir contre, je ne sais pas,
28:16une rechute du Yen sur ce marché japonais ?
28:19C'est un peu le sujet.
28:20C'est difficile de parler d'une exposition au marché japonais
28:24sans se poser la question du Yen.
28:26Alors, ça peut être vrai pour tous les marchés actions,
28:28mais c'est vrai qu'il y a d'autres marchés
28:29pour lesquels on se les pose moins.
28:31D'ailleurs, on ne se les n'est pas posés pendant longtemps aux États-Unis.
28:33On a vu qu'il fallait quand même se la poser de temps en temps.
28:35Donc, effectivement, d'ailleurs, la hausse qu'on a
28:37depuis le début de la semaine,
28:39elle s'accompagne quand même d'une baisse du Yen,
28:41alors qu'il ne compense pas totalement.
28:43Mais, malgré tout, c'est une question à se poser.
28:45Le Yen est au plus bas face à l'euro.
28:47Donc, peut-être que ça peut être intéressant, effectivement,
28:50de prendre une exposition de diversification
28:53en étant couvert du Yen pour éviter cet aléa-là,
28:57notamment quand on est investisseur en euros,
28:59parce que je dirais que si on était investisseur en dollars,
29:03il y a des raisons pour la faiblesse du dollar
29:05qui peuvent peut-être contrebalancer en partie
29:07les raisons pour la faiblesse du Yen.
29:09C'est, à mon sens, moins le cas si on est investisseur en euros.
29:12Donc, je pense qu'aujourd'hui,
29:15se diversifier en dehors des États-Unis,
29:17est toujours une bonne chose.
29:18Donc, pourquoi pas le Japon ?
29:20Ça ne serait pas forcément ma zone privilégiée,
29:22mais ça peut être intéressant
29:24parce que ça répond à d'autres logiques économiques.
29:26Par contre, je pense qu'effectivement,
29:27en tout cas, sur les prochains mois,
29:29je ne prendrai pas le risque Yen.
29:31J'étais long Yen très longtemps.
29:32Là, aujourd'hui, j'ai un peu plus de mal à l'être.
29:34Quelle est votre zone privilégiée, alors,
29:36quand on parle de diversification,
29:38notamment en dehors de la zone dollar, en garant ?
29:41Malgré tout, alors aussi surprenant,
29:43peut-être que ça puisse paraître
29:44au regard de l'actualité récente.
29:46Je reste assez convaincu
29:49que l'Europe reste une bonne zone de repli.
29:51J'aurais pu dire la Chine.
29:52Ce qui me gêne avec la Chine,
29:54c'est qu'on a eu une très forte amélioration du sentiment,
29:57un très fort re-rating,
29:59mais que le fondamental économique
30:01ne suit absolument pas.
30:02Donc, je pense que ça peut continuer encore quelques temps.
30:05C'est plutôt une question de positionnement, vous dites ?
30:07Je pense, en tout cas,
30:08il va falloir à un moment donné
30:09que la reprise se confirme.
30:11Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
30:12Donc, peut-être qu'à un moment donné,
30:14on arrivera à la fin du mouvement.
30:16Et par ailleurs, en plus,
30:17une autre composante du mouvement haussier sur la Chine,
30:21c'est lié à la tech,
30:22c'est lié à l'intelligence artificielle.
30:24Donc, c'est un peu le même risque,
30:26entre guillemets,
30:26que le risque américain de ce point de vue-là.
30:28Donc, ne pas mettre tous les deux dans le même panier.
30:31Pour moi, l'Europe, malgré tout,
30:32reste un sujet.
30:34Alors, à court terme,
30:35on a deux problèmes,
30:36au-delà du cas français,
30:37dont on parlera peut-être à peu près.
30:39C'est que la dynamique de croissance
30:41est très faible encore aujourd'hui
30:43et qu'on a une BCE, à mon sens,
30:45qui est trop restrictive.
30:46Ça, c'est deux freins un peu à court terme.
30:49Maintenant, je pense, malgré tout,
30:50qu'on minimise,
30:52en tout cas, les marchés minimisent encore,
30:54même s'ils l'ont beaucoup joué en début d'année,
30:56l'importance du plan de relance allemand
30:58et de ce changement de mentalité allemande
31:01sur le plan budgétaire.
31:02Je pense qu'on n'appréhende pas encore suffisamment
31:05l'ampleur de ces plans de dépenses
31:08et de ce que ça représente en termes de...
31:12Sur quel type d'actifs on n'a pas intégré
31:14ou minimisé ce plan de relance allemand ?
31:16Parce qu'il y a déjà des...
31:17Sur le plan boursier, il y a déjà des trajectoires
31:19qui ont bien anticipé...
31:20Sur certains secteurs, oui, c'est ça.
31:22Mais je pense que même sur une question
31:23de repositionnement structurel sur l'Europe,
31:26à court terme, encore une fois,
31:28est-ce qu'à horizon d'un ou deux trimestres,
31:31l'Europe est très attractive ?
31:33Forcément.
31:34Ce n'est peut-être pas le meilleur endroit,
31:38même si on voit que quand on a des bonnes nouvelles
31:40sur certains gros secteurs,
31:41comme la pharma la semaine dernière,
31:43on reprend tout de suite pas mal de surperformances.
31:47Mais je pense que plus structurellement,
31:49se repositionner petit à petit sur l'Europe
31:51reste malgré tout une bonne chose,
31:55et notamment pour les investisseurs européens.
31:57Toujours rappeler que la baisse du positionnement
31:59sur l'Europe ces dernières années,
32:02il est d'abord venu de la baisse du positionnement
32:04des investisseurs européens sur l'Europe
32:05plus que des investisseurs internationaux sur l'Europe.
32:08C'est ça.
32:09Nathalie, alors, comment vous posez la question
32:12est-ce que le risque français,
32:15quand on regarde l'Europe,
32:16sur le plan économique,
32:18sur le plan de l'investissement,
32:19est-ce que le risque français, oui,
32:20est bien isolé, spécifique, contenu,
32:25ou est-ce qu'il y a un risque de contagion,
32:28y compris pour des économies autour de nous
32:30qui sont jugées des économies en forme aujourd'hui ?
32:33C'est comme ça que vous me posez la question ?
32:34Oui.
32:35Eh bien, merci.
32:37Alors, risque de contagion,
32:39a priori, pas.
32:40Si on regarde actuellement
32:42les niveaux de spread qui étaient évoqués
32:44en début d'émission,
32:45oui, c'est la France parmi les marchés comparables,
32:48où il y a suffisamment de liquidités,
32:50qui présente le spread le plus élevé
32:52vis-à-vis de l'Allemagne.
32:54Donc, non, on ne peut pas parler de contagion.
32:56Effectivement, c'est plutôt un signe de sang-froid
32:58de la part des investisseurs internationaux.
33:03Premier point, risque spécifique français, oui.
33:06Risque essentiellement politique en ce moment
33:09et pas économique.
33:11On pourra y revenir,
33:14mais si on était dans un risque économique,
33:15dans une crise économique,
33:17dans une crise financière,
33:18là, les investisseurs se mettraient à regarder les voisins
33:21qui ne sont pas forcément dans des situations
33:23tellement plus enviables que la France.
33:25et ensuite, risque un petit peu technique, peut-être,
33:29que tout le monde a en tête,
33:31vraisemblablement, sur le marché de l'OAT.
33:33Alors, deux éléments.
33:34D'abord, les niveaux actuels de taux.
33:36En taux absolus,
33:37commencent à être des niveaux dont on peut penser
33:39qu'ils intéressent les investisseurs de très long terme,
33:41comme les compagnies d'assurance.
33:44Ensuite, une autre question,
33:46toujours sur ce marché de l'OAT
33:48et sur les fonds de retraite,
33:50notamment étrangers,
33:51qui ont souvent des contraintes
33:52en termes d'investissement à des niveaux de notation.
33:58Donc, la question, c'est...
33:59On a eu Fitch,
34:00on aura Moody's
34:02et on aura Standard & Poor's
34:04à la fin novembre.
34:05La question, c'est...
34:06Que se passe-t-il si la note est dégradée ?
34:09Ça peut poser des problèmes de détention à un moment ?
34:11Alors, sans doute pas, j'allais...
34:13J'ai l'impression que tout le monde est incité
34:14à prendre des souverains aujourd'hui,
34:15qu'elles soient un peu les notations crédibles.
34:16Voilà, et de toute façon,
34:17on peut imaginer absolument
34:19que ces grands fonds souverains
34:20ont déjà fait en interne les démarches
34:22pour modifier les prospectus,
34:23pour pouvoir avoir plus de notation A,
34:29enfin, sous double A, en tout cas.
34:32Donc, c'est vraisemblablement...
34:33Enfin, nous, notre analyse,
34:34c'est que ces éventuelles dégradations
34:37sont déjà dans les niveaux de spread
34:39de valeur actuelle en France.
34:40Comment vous regardez le cas français, Hervé ?
34:43Au milieu d'une Europe
34:45qui tient quand même plutôt bien aujourd'hui,
34:48le pack euro, au regard des spreads,
34:50est quand même très soudé
34:51par rapport aux épisodes d'écartement
34:53qu'on a pu connaître.
34:57Et à partir de...
34:58Où est le souhait de douleur pour nous ?
34:59On est à 85 sur le spread franco-allemand.
35:02Est-ce que c'est à 90, à 100, à 120 ?
35:06Et qu'est-ce qui peut nous amener plus haut
35:07en termes de spread, Jean ?
35:08Alors, le spread d'abord,
35:10et puis la situation derrière.
35:11Moi, le spread, je pense qu'il faut questionner la référence,
35:16c'est-à-dire le 10 ans allemand.
35:19Parce qu'on dit, voilà,
35:21l'orthodoxie budgétaire est un peu passée de mode
35:25chez nos amis allemands.
35:26Moi, ce qui me frappe beaucoup,
35:28c'est que le swap spread,
35:30donc le swap par rapport au taux allemand,
35:33les swaps étaient au-dessus,
35:34maintenant, ils sont en dessous.
35:36Donc, il y a quand même quelque chose.
35:38On ne peut pas regarder le spread de taux souverain
35:42par rapport à l'Allemagne aujourd'hui comme hier.
35:46Donc, en fait, dans le spread,
35:47il n'y a pas qu'une histoire française, italienne, que sais-je.
35:50Il y a aussi une histoire allemande.
35:52Et donc, il faut se soucier de l'histoire allemande.
35:56Ça, c'est mon premier point.
35:58Il faut quand même noter qu'aujourd'hui,
36:00même si c'est marginal,
36:01on a quand même des spreads plus élevés pour la France
36:03que pour l'Italie.
36:05Voilà, c'est quand même quelque chose
36:07qui pique un peu notre orgueil de coque.
36:10Sinon, sur la réalité,
36:14moi, je trouve que la réalité européenne,
36:16elle n'est pas très bonne
36:17et que les leviers qui permettraient d'améliorer,
36:21on ne les voit pas très bien.
36:22En fait, le modèle économique français,
36:24c'est-à-dire suffisamment de croissance
36:26pour financer une protection sociale plutôt généreuse,
36:31pour financer un appareil d'État plutôt lourd,
36:35ça ne marche plus.
36:36On a augmenté les impôts
36:39autant qu'on pouvait.
36:41On a creusé les déficits autant qu'on pouvait.
36:45Aujourd'hui, sur ces deux points,
36:47on peut s'illusionner comme on veut,
36:49mais on est un peu au taquet.
36:51On peut dire les impôts,
36:53je peux revoir la répartition,
36:56plus ceci, moins cela.
36:58Les déficits, il faudra bien qu'on les réduise.
37:02C'est la question du rythme qui est posé,
37:04ce n'est pas le fait de devoir les réduire.
37:06Bref, si on n'a pas plus de croissance,
37:09croissance économique, d'une façon ou d'une autre,
37:11on va aller dans le mur.
37:12Il ne faut pas oublier qu'il y a 50 ans,
37:14on avait un pic par tête équivalent à celui de la Suisse
37:17ou des États-Unis.
37:1850 ans après, on est à 50%.
37:20Moi, j'ai un fils et sa famille qui habitent en Suisse.
37:23Quand je vais en Suisse, je vois bien la différence.
37:26Vous n'habitez pas très loin de la frontière suisse.
37:28Bon, ben voilà.
37:30Donc, c'est des choses que nous savons bien.
37:33Donc, en fait, non.
37:34Le modèle français, je crois.
37:36On se sent significativement moins riche.
37:38Significativement moins riche.
37:39Donc, le modèle économique ou économico-étato-social
37:44doit être pensé.
37:46Mais le modèle allemand, il est allé dans le mur aussi.
37:50L'énergie pas chère à l'Est,
37:53la grande exportation vers la Chine, les États-Unis.
37:56La différence, c'est qu'ils ont un matelas de sécurité
37:58qui leur permet, au moins sur le plan financier,
38:01de piloter un changement de modèle.
38:03Oui, mais il faut encore qu'ils réussissent à le faire.
38:05Ah, mais je ne dis pas que c'est gagné.
38:06Et c'est là où, politiquement,
38:08la coalition au pouvoir aujourd'hui,
38:11on ne s'entend pas à l'intérieur de la coalition.
38:14Donc, être capable de vraiment prendre des décisions,
38:17pas de faire des annonces.
38:19Elles ont été faites.
38:19Oui, mais il a déjà mangé son capital politique,
38:22Frédéric Schmerz, peut-être ?
38:23Il en a mangé un gros, gros bout.
38:25Un gros, gros bout.
38:26Donc, en fait, en Allemagne,
38:30s'appuyer sur les mêmes secteurs,
38:32les mêmes industries, dans un cadre différent,
38:35moins de Chine, moins d'États-Unis,
38:37une énergie plus chère, c'est compliqué.
38:40Donc, le renouveau du modèle allemand,
38:42on ne le voit pas.
38:43Et puis, les bons élèves du moment
38:45qui étaient les éclopés d'hier,
38:47les Italiens, un peu moins,
38:49les Espagnols, dans leur situation actuelle,
38:52l'Europe les aide beaucoup.
38:54Le fonds EU, Next Generation, post-Covid,
38:58quand même, même si ça ne va pas très vite,
39:01mais n'empêche que ça les aide.
39:03Il n'y aurait pas ça,
39:04où ils auraient moins de croissance,
39:06où ils auraient des comptes publics en plus de mauvais États.
39:08Donc, en fait, tous nos champions,
39:12ils ne vont pas très bien.
39:14Et donc, si on veut améliorer l'économie européenne,
39:18eh bien, il faut reprendre Draghi,
39:20donc approfondir le marché unique,
39:24faire des dépenses communes,
39:26alors que ce soit la défense, la tech.
39:28Est-ce qu'aujourd'hui, on en prend le chemin ?
39:32Quand on voit les situations politiques de tous nos pays,
39:35en France, dans les intentions de vote,
39:37au moins 45% pour les pays aux ailes de la distribution des partis,
39:42mais en Allemagne, on doit être à 40%.
39:44Donc, comment pousser l'Europe dans le climat politique actuel ?
39:49C'est compliqué.
39:50Donc, moi, j'ai quand même l'impression que l'Europe,
39:53alors, on peut dire que c'est notre zone,
39:55on peut dire qu'on comprend peut-être mieux là-bas
39:58qu'aux États-Unis ou en Chine,
39:59et que c'est compliqué partout,
40:01et que les sous, il faut bien les mettre à un endroit quelconque.
40:04Ça, je comprends bien.
40:05Mais moi, j'ai le sentiment
40:06que c'est plus un peu par défaut que par conviction.
40:10Donc, bon, avec quand même toujours cette histoire de spread
40:14où on a un pacte qui n'a jamais été aussi soudé,
40:17et donc, peut-être que réaliser des investissements
40:20ou des emprunts communs dans cette situation-là
40:22est plus acceptable que quand on a des grandes divergences
40:25comme on a pu l'avoir dans le passé.
40:28Tordre le bras de Merch, ça ne va pas être facile.
40:30Non.
40:32Quel est le rôle de la Banque Centrale Européenne
40:34dans ces affaires européennes aujourd'hui,
40:37puisque le marché n'attend plus rien,
40:38ou quasiment plus rien de la BCE, je crois ?
40:40Le marché n'attend plus rien.
40:41Plus rien de la BCE.
40:42On regarde le taux à deux ans, il est à deux ans.
40:43Le marché a raison, il ne peut rien attendre
40:45de la BCE.
40:47La BCE a laissé la porte entre-ouverte
40:49pour éventuellement pouvoir agir,
40:52mais ce serait une fois ou deux fois,
40:55donc ça ne changerait pas forcément grand-chose
40:57sur la croissance.
40:59L'inflation, elle peut dire mission accomplie
41:03sur l'inflation, avec malgré tout le risque,
41:06alors qui pour le moment n'est pas considéré
41:08comme un risque par Christine Lagarde
41:11ni par le Conseil,
41:11le risque d'avoir une inflation
41:12qui passe plus durablement
41:14et plus bas sous 2%.
41:16C'est un peu dans leur prévision pour l'an prochain.
41:18C'est dans leur prévision,
41:19mais Christine Lagarde avait dit
41:20que c'était un gros 1,9%.
41:21Sous-entendu, ce n'est pas grave,
41:23on va revenir.
41:25Donc là, ça, c'est une question...
41:26C'est un neuf fin 2026,
41:28parce qu'on passe par plus bas qu'un neuf.
41:30On passe par plus bas,
41:31mais on y revient confortablement
41:35à ce gros 1,9%.
41:37Donc là, la question, c'est
41:38est-ce que passer durablement sous un neuf
41:41serait un déclencheur de baisse des taux ?
41:44Ça reste possible.
41:46Après, on parlait de la construction européenne
41:48et de l'Union européenne.
41:49La BCE est quand même, à mon sens,
41:51un des organes européens
41:52qui fonctionne le mieux
41:53et qui a fonctionné en situation de crise.
41:56Donc on peut s'en réjouir
41:59et se rassurer du fait
42:02que l'indépendance de la BCE
42:04ne soit pas remise en cause,
42:05contrairement à ce qui est...
42:07Sans l'être le cas ?
42:08Aux tentatives outre-Atlantique.
42:11On croit que pour l'instant,
42:12l'Isabou qui a encore son poste...
42:14Voilà, c'est intéressant d'ailleurs
42:15de voir que la Cour suprême
42:17ne donne pas les clés à Donald Trump.
42:20Non, reporte la décision.
42:21Voilà, reporte la décision.
42:23Donc voilà, mais encore une fois,
42:24peu d'attente sur la BCE.
42:26Une BCE qui continue à assurer
42:29cette cohésion européenne.
42:32Si un des risques
42:34pour la Banque Centrale Européenne...
42:35L'autre jour, on m'a dit
42:36qu'elle a été schnabellisée.
42:38Il y a un peu de ça,
42:39donc je reprends l'expression
42:40qu'on m'a livrée sur le plateau.
42:42Non, mais si le risque
42:43pour une Isabelle Schnabel,
42:44c'est effectivement
42:45des effets du plan de relance allemand
42:47dans un pays avec des tensions
42:49sur l'offre de travail, etc.,
42:51de voir se développer à nouveau
42:53une forme d'inflation,
42:54de résurgence inflationniste
42:56dans un pays clé
42:57comme l'Allemagne.
42:59Qu'est-ce qu'on peut dire
43:00face à ça,
43:02en guérant,
43:03du point de vue
43:04d'une banque centrale,
43:05j'allais dire,
43:06la toute légitimité
43:07pour être préoccupé
43:09ou concerné
43:09par ce type de risque ?
43:11Oui et non pour moi.
43:13Je pense que c'est une manière
43:13de raisonner, malheureusement,
43:15qui est une manière
43:16de raisonner
43:16des banquiers centraux
43:18des années 80
43:18qui voyaient dans la croissance
43:20les ferments
43:21de l'inflation future.
43:22Je pense qu'on n'est plus
43:23tout à fait dans le même monde,
43:25qu'on a effectivement un risque
43:26d'avoir une inflation
43:27sous la cible
43:28au moins au premier semestre
43:30de l'année prochaine,
43:32qu'en plus,
43:32alors c'est le problème
43:33du t-shirt à taille unique
43:34de la BCE,
43:35c'est que si on regarde
43:36la situation de certains pays,
43:37c'est encore pire que ça.
43:39Et on a en face une BCE,
43:40alors il y a la question
43:41du taux directeur,
43:42du taux court,
43:43mais il y a aussi la question
43:43de la gestion de la taille
43:44du bilan
43:44et de l'impact que ça a
43:45sur les taux longs.
43:47Depuis le début de l'année,
43:48la baisse de la détention
43:52d'obligations souveraines
43:53au bilan de la Fed,
43:54elle a baissé de 90 milliards.
43:56Au bilan de la BCE,
43:57c'est moins 300 milliards.
43:59Donc la BCE a remis,
44:00entre guillemets,
44:01trois fois et demi plus
44:02de papiers sur le marché
44:03que la Fed.
44:04Est-ce que c'est cohérent
44:05avec les prévisions
44:06de croissance et d'inflation
44:08des deux zones ?
44:09À mon sens, non.
44:10Donc il y a un vrai problème,
44:11je pense, de la BCE.
44:12Alors je ne dis pas
44:13qu'elle doit aller
44:14au taux à zéro, etc.,
44:15mais je pense qu'elle peut aller
44:16un peu plus bas
44:17sur le taux directeur,
44:18qu'elle peut largement ralentir
44:20le rythme du quantitatif
44:21de la taille et tuning.
44:22On flirte déjà
44:25avec un niveau de liquidité
44:26global du système
44:27qui ne laisse pas
44:29de marge de manœuvre, là ?
44:30Pour moi, c'est un peu limité.
44:32Et surtout, on parle
44:33des effets potentiels
44:34du plan de relance allemand,
44:35mais moi, je suis assez confiant
44:36sur ces effets-là.
44:37Seulement, au mieux,
44:38ils se matérialiseront
44:39au deuxième semestre 2026.
44:42D'ici là, il faut survivre,
44:43quand même.
44:43Ça fait long.
44:45Et donc là, le problème,
44:46c'est qu'on a une BCE
44:46qui ne joue pas, à mon avis,
44:48son rôle de faire le lien
44:50jusqu'à ce qu'on ait
44:52les effets de ces plans de relance,
44:54si tant est qu'ils arrivent.
44:56Et qui pourrait amener
44:56une fonction de réaction
44:58un peu différente à ce moment-là.
44:58Voilà, et quitte à ce que la BCE
45:00remonte ses taux en 2027.
45:01Ce n'est pas un problème.
45:03Donc la BCE est trop
45:04dans l'anticipation,
45:05d'une certaine manière,
45:06et pas assez dans le moment présent.
45:08Oui, je pense tout simplement
45:09qu'il y a des comptes quand même
45:11qui s'affrontent très fortement
45:12au sein de la BCE.
45:13Christine Lagarde,
45:13contrairement à Mario Draghi,
45:15ne lide pas beaucoup les débats.
45:17Et donc, on a eu les Doves,
45:19les Colombes,
45:20qui ont un peu dominé à un moment.
45:21Là, c'est le retour
45:22des Faucons et des Ambel Schnabel.
45:24Il faut espérer que ça ne dure pas
45:25trop trop longtemps.
45:26Merci beaucoup à vous trois.
45:27On s'arrêtera là pour ce soir.
45:28En guerre en Arthaz,
45:28la financière de l'échiquier,
45:30Nathalie Benatia,
45:31BNP Paribas,
45:32Asset Management
45:32et Hervé Gouletker,
45:33Accuracy.
45:45Le dernier quart d'heure de Smartbourg,
45:46chaque soir,
45:47c'est le quart d'heure thématique.
45:48Et comme régulièrement
45:49dans cette émission,
45:50nous faisons un petit pas de côté
45:51par rapport au marché liquide
45:53et au marché coté
45:54pour nous intéresser
45:55aux enjeux du non-coté
45:56du private equity,
45:58spécifiquement avec la stratégie
45:59de Montefiore
46:00et son président,
46:01Eric Bismuth,
46:02qui est à mes côtés.
46:02Eric Bismuth, bonsoir.
46:03Bonsoir.
46:04Merci beaucoup.
46:0620 ans d'existence quand même
46:07pour Montefiore Investment.
46:10Vous déployez, je crois,
46:11vous êtes en train de lever
46:11votre sixième millésime,
46:13c'est ça ?
46:13On a levé.
46:14Vous avez levé
46:15votre sixième millésime.
46:16Qu'est-ce qui caractérise
46:18Montefiore depuis 20 ans
46:20dans sa politique d'investissement,
46:23notamment tourné vers les ETI européennes
46:25pour accompagner la croissance
46:27des ETI européennes ?
46:28Alors, notre stratégie
46:29est restée pratiquement la même
46:31sur les 20 dernières années.
46:32On est devenu,
46:32au cours des 20 dernières années,
46:34le leader,
46:35en France et maintenant
46:36en Europe du Sud,
46:37dans l'investissement
46:37dans les PME et ETI
46:39de croissance,
46:40dans les métiers de service.
46:42Aujourd'hui,
46:42on gère 5 milliards,
46:43on a une équipe de 70 personnes
46:45avec des bureaux à Paris,
46:46à Milan et à Madrid.
46:48Et au cours des 20 dernières années,
46:49on est devenu l'acteur
46:51le plus performant en Europe
46:52dans le segment buy-out
46:53à la fois ce qu'on appelle
46:56le small et le mid-market
46:58avec environ 20%
47:01de terry net investisseurs
47:02sur 20 ans,
47:03une volatilité très faible
47:04des performances.
47:06Et on a été élu
47:07par les investisseurs institutionnels
47:0814 fois au cours
47:09des 14 dernières années
47:10meilleurs fonds français
47:12de cette catégorie.
47:14Donc ça ne veut pas dire
47:14que c'est vrai,
47:15mais en tout cas,
47:15ça veut dire que des investisseurs.
47:17Ça veut dire que certains
47:17le pensent.
47:19C'est quoi la secret sauce ?
47:21C'est quoi ?
47:21Déjà, cette régularité,
47:23encore une fois,
47:23c'est des métiers
47:24où on peut réaliser
47:25une année exceptionnelle
47:27suivie de très mauvaises années.
47:29Cette régularité,
47:30déjà, je trouve que c'est impressionnant.
47:3220 ans d'existence,
47:33c'est aussi impressionnant.
47:34C'est quoi la secret sauce ?
47:35Vous avez dit 70 équipes,
47:36tout commence par le terrain,
47:39être proche du terrain,
47:40comment on accompagne
47:41ces entreprises
47:42et qu'est-ce qu'on leur apporte
47:43en plus des capitaux
47:45que vous leur apportez, Éric ?
47:46Comme vous le dites,
47:48justement,
47:48il ne s'agit pas
47:49d'avoir de réussir une fois,
47:51il s'agit de répliquer
47:52la performance sur la durée.
47:53Et ça, ça passe fondamentalement
47:55par la construction
47:56d'avantages concurrentiels
47:57et structurels.
47:58Et ça, c'est notre obsession
48:00depuis le premier jour.
48:02Et c'est quoi ces avantages
48:02concurrentiels et structurels ?
48:04Ce n'est pas tellement
48:05à l'achat
48:06ou à la sortie.
48:07Pour nous,
48:08c'est entre les deux.
48:09Entre les deux,
48:10on a en fait
48:11une connaissance sectorielle
48:12d'un métier
48:13dans lequel on a choisi
48:13d'investir.
48:14Et on a creusé
48:15ce sillon-là
48:16depuis 20 ans.
48:17Et on a un savoir-faire
48:19d'accompagnement
48:20et d'accélération
48:21de la croissance
48:22rentable des entreprises.
48:24Dans une économie
48:25française, européenne
48:26qui croit
48:27à 1,5-2% par an,
48:28nos entreprises
48:29à l'entrée
48:30sont des entreprises
48:31surperformantes.
48:32Elles croissent
48:32à 8% par an
48:33et elles ont une marge
48:34élevée.
48:35Et en fait,
48:36on va activer
48:37un ensemble de leviers
48:38qui sont spécifiques
48:38entreprise par entreprise
48:39mais qu'on maîtrise
48:40très très bien
48:40et qui nous ont permis
48:42au cours des 20 dernières années
48:43de faire qu'en moyenne,
48:44ces entreprises délivrent
48:46plus de 20%
48:47de croissance,
48:48du chiffre d'affaires
48:48et des résultats par an.
48:50Et en fait,
48:50en Europe,
48:51il y a très très peu de gens
48:52qui peuvent faire ça.
48:53Et pour ça,
48:54il faut être majoritaire ?
48:55Pour faire ça,
48:56il faut être soit majoritaire,
48:58soit être un gros minoritaire
48:59très influent.
49:00Dans les deux cas,
49:01en fait,
49:01on s'associe
49:02avec des gens forts
49:03parce qu'on ne fait pas ça
49:05avec des managements
49:06qui ne sont pas assez forts,
49:07qui ne sont pas parfaitement alignés
49:09et on les respecte énormément.
49:11Et donc,
49:11c'est un travail vraiment
49:12main dans la main avec eux.
49:14L'autre élément
49:14qui est essentiel,
49:16c'est d'avoir des équipes
49:17qui soient suffisamment larges
49:18parce qu'en fait,
49:18ça prend du temps
49:19de faire ça.
49:20Et donc,
49:21on a des équipes
49:21qui sont plutôt plus importantes
49:22que les autres
49:23et avec un taux de turnover
49:25des équipes
49:25qui est quasiment nul
49:26parce que ce savoir-faire-là,
49:29en fait,
49:30ça met du temps
49:30à acquérir
49:31et ensuite,
49:33les gens se développent
49:35au sein de Montefiore
49:36et ça permet
49:37de contribuer
49:38à la régularité
49:38des performances.
49:39En 20 ans,
49:39vous avez eu
49:40le rapport changé
49:41entre les management
49:42que vous accompagnez
49:43et la société
49:45de private equity
49:45que vous êtes.
49:46Éric,
49:47moi,
49:47j'ai connu la période
49:48où quand des entreprises
49:49voyaient des fonds
49:50de private equity
49:51arriver
49:51ou commencer
49:52à toquer à leurs portes,
49:53c'était généralement
49:54un mouvement de réticence
49:56qui l'emportait.
49:57Les choses ont changé
49:58de ce point de vue-là ?
49:59Complètement.
49:59Aujourd'hui,
50:00sur le marché français,
50:01le private equity
50:02est très bien compris
50:03par les entrepreneurs.
50:04Les entrepreneurs
50:05anticipent
50:06les problématiques
50:06de succession.
50:07Là où avant,
50:08en fait,
50:09les gens attendaient 65 ans
50:10et se disaient
50:10« Est-ce que je vends
50:12à un industriel
50:13ou est-ce que je trouve
50:14quelqu'un
50:15qui veut participer
50:16à la reprise
50:16de ma société ? »
50:17aujourd'hui,
50:17aujourd'hui,
50:17c'est des choses
50:18qui sont largement anticipées.
50:20Les patrons
50:21et les entrepreneurs
50:22réfléchissent
50:23à 45-50 ans
50:24à faire un premier tour,
50:25puis un deuxième,
50:26puis éventuellement
50:26un troisième.
50:27Et ça,
50:28je crois que c'est très sain,
50:29c'est très positif.
50:30La relation est très apaisée
50:31et constructive
50:32avec les entrepreneurs.
50:36Et donc,
50:36je pense qu'on a
50:37une situation,
50:38enfin,
50:38on a un terreau
50:39du private equity
50:40qui est d'abord sain
50:41en France,
50:42qui est plutôt vertueux.
50:43et on a vu
50:45des excès
50:47dans des pays
50:48anglo-saxons
50:49notamment
50:49qu'on voit
50:50beaucoup moins
50:50en France,
50:51même s'il peut y avoir
50:52toujours d'exception
50:53dans tous les métiers.
50:55Et le private equity
50:57contribue très positivement
50:59au global
51:00à la croissance
51:01économique française
51:01et aussi
51:03à la prise en compte
51:05des enjeux ESG,
51:06par exemple,
51:06dans les entreprises
51:07parce qu'on a
51:08un private equity vertueux.
51:10Il y a une bataille
51:11autour des levées
51:11de fonds aujourd'hui.
51:12Eric Bismuth,
51:13vous n'êtes pas
51:14sans le savoir,
51:15donc c'est le chiffre.
51:15Alors,
51:15c'est une étude
51:16de Bain Capital,
51:17je crois,
51:17qui rapporte
51:18que pour 3 dollars
51:19demandés par les GPs
51:20aujourd'hui,
51:21les gestionnaires
51:21de fonds,
51:22les LPs,
51:23les investisseurs partenaires
51:25ne sont prêts
51:26à en offrir qu'un.
51:27Il n'y en aura pas
51:27pour tout le monde.
51:28C'est quoi
51:28les clés
51:30de la réussite
51:30d'une levée de fonds
51:32aujourd'hui
51:32dans cette industrie ?
51:34D'abord,
51:34vous avez tout à fait raison,
51:35ce chiffre est
51:36statistiquement juste.
51:37Deuxièmement,
51:37qu'est-ce qui explique ça ?
51:39Ce n'est pas parce
51:40que les investisseurs
51:40veulent moins mettre
51:41dans le private equity,
51:42pas du tout.
51:43L'attractivité
51:44du private equity
51:44est toujours la même
51:45auprès des investisseurs.
51:47Ce qui a déclenché ça,
51:48c'est à partir de
51:49fin de 2022,
51:50début de 2023,
51:51la hausse des taux
51:52qui a fait baisser
51:54la valeur
51:54des portefeuilles
51:55obligataires
51:56des investisseurs
51:57et donc,
51:57c'est ce qu'on appelle
51:58l'effet dénominateur.
51:59Le private equity
52:00qui marchait bien,
52:01s'est retrouvé
52:02avec un poids
52:02surpondéré
52:04dans leurs allocations.
52:05Donc on ne peut pas
52:07en remettre plus.
52:08Voilà, exactement.
52:09Donc il a fallu
52:09rééquilibrer ça
52:10et la conséquence de ça,
52:12c'est une polarisation
52:13du marché
52:14des investisseurs
52:14institutionnels
52:15qui doivent faire
52:15des choix
52:16et qui concentrent
52:17leurs investissements
52:17sur les meilleurs élèves
52:18de la classe.
52:19Et ça a été
52:19un ajustement
52:20un peu brutal.
52:21C'est-à-dire des gens
52:21qui marchaient
52:22plutôt bien
52:23mais qui étaient
52:24à 13 sur 20,
52:25entre guillemets.
52:26En fait,
52:27du jour au lendemain,
52:27ils se retrouvent
52:27avec pas grand-chose
52:28parce qu'en fait,
52:29la barre est passée
52:29de 13 à 17.
52:31Et en ce qui nous concerne,
52:32on a la chance
52:33d'avoir une stratégie
52:35très cohérente,
52:35des équipes
52:36extrêmement stables
52:37et surtout
52:38des performances
52:39extrêmement régulières
52:40et parmi les meilleures.
52:42Et donc,
52:42lorsqu'on a souhaité
52:43lever nos derniers fonds
52:45en 2023-2024,
52:46on a levé
52:471,9 milliard,
52:49on a été sursouscrit,
52:50on l'a fait assez rapidement
52:51et on a eu
52:52en fait un re-up rate,
52:54c'est-à-dire
52:54le montant réinvesti
52:55par les investisseurs existants
52:56qui est resté supérieur
52:57à 100%,
52:58ce qui est absolument
52:59exceptionnel.
53:00Pour beaucoup d'autres,
53:01c'est plus difficile
53:02et donc,
53:03il y a des levées de fonds
53:04qui sont décalées,
53:04etc.
53:05Et ça,
53:06ça repartira
53:07à un moment donné,
53:08en particulier
53:09si les taux
53:10continuent de baisser,
53:12ce qui pourrait être positif.
53:13Et puis,
53:13le deuxième facteur
53:14qui peut relancer
53:16les levées de fonds,
53:17c'est les sorties
53:18et c'est l'autre...
53:18La rotation du capital.
53:20La rotation du capital
53:21qui est l'autre
53:21grand défi actuel.
53:23Oui.
53:23Il y en aura,
53:24quand je disais
53:24il n'y en aura pas
53:25pour tout le monde,
53:25une autre étude montre
53:26que d'ici 2030,
53:28peut-être 20%
53:29des gestionnaires d'actifs
53:30de fonds de private equity
53:31auront disparu.
53:32Il y a 19 000 fonds
53:33de private equity
53:34aux Etats-Unis
53:35pour 14 000 McDo.
53:36C'est un chiffre
53:36qui est mis en avant
53:37par les équipes de KKR
53:38sous forme anecdotique.
53:40Mais oui,
53:40il va y avoir
53:41une consolidation,
53:42une rationalisation
53:43de cette industrie
53:44aujourd'hui.
53:44Oui,
53:45mais 20% des acteurs
53:46qui disparaissent
53:47en 5 ou 10 ans,
53:48ce n'est pas non plus
53:49quelque chose d'extraordinaire.
53:49Non, non.
53:50Ce qui est intéressant...
53:51Je ne sais pas que c'est
53:51une hécatombe.
53:52Non, non.
53:52Ce qui est intéressant,
53:54c'est de se demander
53:54pourquoi certains acteurs,
53:56et notamment
53:56les plus gros Américains,
53:58parlent de ça.
53:59Parce que tout ça
54:00n'est pas forcément
54:01complètement innocent.
54:03Après la grande crise financière,
54:05les grands acteurs américains
54:06ont passé le message
54:08à travers les médias,
54:08etc.,
54:09que les investisseurs
54:10institutionnels
54:11allaient concentrer
54:12leur argent
54:12vers les grands fonds.
54:14Et en fait,
54:15c'est ce qui s'est passé
54:17mais par une espèce
54:18de force d'influence.
54:20Un mimétisme,
54:20c'est ça.
54:21Une espèce de mimétisme
54:21parce que c'était
54:22lié dans les journaux,
54:23etc.
54:24Et parce qu'il y a eu
54:26une pression en disant
54:27que vous dépensez
54:28trop de fils
54:29en private equity
54:30et donc si vous mettez
54:31un milliard chez moi,
54:32je vous fais un prix
54:33et donc vous allez
54:33baisser vos fils.
54:35Aujourd'hui,
54:3515 ans après,
54:36ces grands institutionnels
54:38ont fait leur bilan
54:39et ils sont aperçus
54:39que leurs performances
54:40sont inférieures
54:41à la performance du marché.
54:42Et donc ils sont en train
54:43de faire marche arrière
54:44toutes et ils sont aperçus
54:45qu'ils se sont fait
54:45un peu manipuler.
54:46Aujourd'hui,
54:47ce sont les fonds
54:48compris entre un milliard
54:49et cinq milliards
54:50qui attirent le plus
54:50de capital
54:51comme Montefiore
54:52et de quelques autres.
54:53Des gens qui apportent
54:55une vraie valeur ajoutée,
54:57très différenciée
54:57et de la performance.
54:59Et je pense qu'on arrive
55:00un peu avec le même
55:00type de phénomène
55:01parce qu'avec ce message
55:04sur la consolidation,
55:05la disparition,
55:06etc.,
55:07les gros vont accélérer
55:09le fait que les institutionnels
55:11vont dire
55:11avant de mettre de l'argent
55:12dans ce petit fonds,
55:14qu'est-ce que ça va devenir ?
55:15Est-ce que dans ce mouvement
55:16de consolidation,
55:16il va disparaître ?
55:18Alors moi,
55:18je le dis de manière
55:19assez désintéressée
55:21parce qu'on peut aussi
55:22profiter de ce phénomène-là
55:23parce qu'il y a
55:24beaucoup d'investisseurs
55:25qui ont réduit
55:26leur portefeuille
55:27et on en a bénéficié aussi.
55:28Mais en tout cas,
55:29je pense que c'est important
55:30d'être lucide
55:31sur ce qui se passe.
55:32Et sur le fait
55:33qu'effectivement,
55:33ces messages venus
55:34du monde anglo-saxon
55:35ne sont pas toujours innocents.
55:36C'est bien de le rappeler,
55:38Eric.
55:38Sur la question des sorties,
55:40comment on répond
55:41aux besoins
55:43effectivement
55:43de sortir
55:45des entreprises
55:46en portefeuille
55:47avec l'objectif
55:48de retourner du cash
55:49aux investisseurs
55:50de la première heure ?
55:51Je pense que c'est bien
55:52de se demander
55:52qu'est-ce qui fait
55:53que c'est difficile
55:53d'avoir des sorties.
55:55Un, c'est un phénomène
55:55d'abord d'ajustement
55:56progressif des prix de marché
55:57et ça, ça prend
55:58un petit peu de temps.
55:59La deuxième chose,
56:00c'est qu'il y avait
56:00un certain nombre d'acteurs
56:01qui avaient des valeurs
56:03dans leur bouc,
56:04comme on dit,
56:05qui étaient un peu costauds
56:07et qui, en fait...
56:08Ce travail-là,
56:09il n'est pas fini.
56:10Il n'est pas forcément fini
56:11et en particulier
56:12chez les gens
56:12qui, justement,
56:13ont du mal
56:14à lever des fonds
56:14et qui se disent
56:15si j'ajuste...
56:16Si, j'aurai encore
56:17moins de chance
56:18de lever des fonds.
56:18J'aurai encore moins de chance.
56:19Le troisième élément,
56:21c'est sur les sociétés
56:23sur lesquelles les fonds
56:24n'ont pas fait
56:25un certain niveau
56:25de performance,
56:26là aussi,
56:27si les gens partent
56:28en lever de fonds,
56:28ils se disent
56:29qu'en fait,
56:30il faut peut-être
56:30que j'attende un peu
56:31pour faire ça.
56:32Donc, c'est l'ensemble
56:33de ces phénomènes-là.
56:34On voit donc
56:34que la problématique
56:36des levées de fonds
56:36et des sorties
56:37sont en fait
56:38extrêmement lucides.
56:38Bien sûr, complètement.
56:39En ce qui nous concerne,
56:40on a, je pense,
56:42l'avantage sur ce plan-là
56:43d'avoir, un,
56:44un portefeuille de sociétés
56:45de grande qualité
56:46qui, en fait,
56:47en historique,
56:48ont connu aussi
56:48de la surperformance
56:49chez les autres
56:50lorsqu'on les a vendues.
56:52Deuxièmement,
56:53on a des valorisations
56:53qui sont historiquement
56:54très prudentes
56:55avec presque 30% d'écart
56:56entre la valeur des boucs
56:57et la valeur réelle.
56:59Ce 30%,
56:59aujourd'hui,
57:00il est plus faible.
57:00Mais en fait,
57:01cette marge de sécurité
57:02nous permet
57:03de s'ajuster
57:04naturellement
57:05à la réalité du marché.
57:07Et enfin,
57:07on a une capacité
57:08à attirer aussi
57:09des acheteurs industriels
57:11qui jouent un rôle
57:11important dans nos sorties.
57:13Et donc,
57:13l'an dernier,
57:14très concrètement,
57:15on a rendu
57:16à nos investisseurs
57:1724% de la nav,
57:19ce qui est
57:19dans le top 2%
57:21en Europe
57:21et qui est le record
57:22absolu en France.
57:23Donc, ça montre
57:23que c'est possible,
57:24mais il faut réunir
57:25ces conditions.
57:26Dernière question,
57:27Eric,
57:28comment est-ce que
57:29vous êtes prêt
57:30aujourd'hui
57:31pour adresser,
57:32pardonnez mon mauvais français,
57:34le marché des clients
57:35et des investisseurs privés ?
57:37Alors,
57:38c'est une très bonne question.
57:39Jusqu'à présent,
57:39en fait,
57:40on a 85% de nos fonds
57:42qui sont apportés
57:42par des institutionnels
57:43qui viennent du monde entier.
57:45On a une clientèle privée historique
57:47parce qu'on est un fonds entrepreneur
57:48qui travaille avec des entrepreneurs
57:50et qui a cette ADN entrepreneur.
57:52Et on a décidé
57:53de créer une business unit
57:55dédiée au Private Wealth
57:58avec le recrutement
57:59de Joséphine L'Oréal
58:00et de toute une équipe
58:01autour d'elle
58:01pour adresser
58:02les problématiques
58:02de produits,
58:03de distribution.
58:04On ne va pas aller
58:05vers le client en direct,
58:06mais à travers
58:07des partenaires,
58:08des banques privées,
58:09des CGP
58:10et en partenariat
58:11avec toutes les compagnies
58:12d'assurance françaises
58:13notamment,
58:13mais aussi luxembourgeoises
58:14parce qu'on a en fait
58:16la conviction
58:17que dans les 20 ans à venir,
58:20la problématique des retraites,
58:22la problématique
58:22de la gestion du patrimoine
58:23vont devenir
58:25des éléments
58:25encore plus importants
58:26qu'aujourd'hui
58:27et qu'à côté
58:28de l'investissement liquide,
58:30et vous savez
58:30que j'adore la bourse,
58:32il y a une place
58:32pour l'investissement
58:33de long terme
58:34qui offre
58:35de la surperformance
58:35en échange
58:36de moins de liquidités
58:37et on est en train
58:39Et l'horizon de la retraite
58:40est un levier
58:40très puissant pour ça
58:41Exactement
58:42et donc on est en train
58:43de préparer le lancement
58:44d'un produit evergreen,
58:45on va aussi avoir
58:46des feeders
58:46pour nos fonds
58:47de private equity
58:47et on va adresser
58:48les différents segments
58:49du private wealth.
58:50Merci beaucoup Eric,
58:51merci d'être venu nous voir
58:52pour évoquer
58:52dans Smart Bourse
58:53cette industrie
58:56du private equity,
58:58vous en êtes évidemment
58:58un des chers de lance
58:59en France,
59:00le président de Montesher Investments
59:02qui était avec nous
59:02dans ce dernier quart d'heure
59:03de Smart Bourse.
59:04Merci beaucoup.
59:10Sous-titrage Société Radio-Canada
59:14Sous-titrage Société Radio-Canada
59:15Sous-titrage Société Radio-Canada
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