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Mardi 7 octobre 2025, retrouvez Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier), Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) et Hervé Goulletquer (Senior Economic Advisor, Accuracy) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, Nathalie
00:13Benathia est avec nous ce soir macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management. Bonsoir Nathalie.
00:18Bonsoir Grégoire. Hervé Gouletker nous accompagne, Senior Economic Advisor d'Accuracy. Bonsoir Hervé.
00:23Bonsoir Grégoire. Et Anguéran Arthaz est également à nos côtés, stratégiste et gérant à la financière
00:28de l'Échiquier. Bonsoir Anguéran. Bonsoir Grégoire. Le record de l'or à plus de 4000 dollars et l'occasion de redire un mot de ce qui porte cette dynamique du métal précieux.
00:39J'ai regardé depuis le 22 août, qui était donc le discours de Jérôme Poel à Jackson Hole. L'once d'or a dû prendre quasiment 20% avec, c'est à noter sur cette période, un dollar parfaitement stable.
00:52Alors je sais que correlation is not causation, forcément, mais je me dis qu'il y a peut-être un lien entre les politiques monétaires ou l'anticipation qu'on peut avoir des politiques monétaires et cette nouvelle jambe de hausse de l'or sur ces dernières semaines, Anguéran.
01:05Traditionnellement, les politiques monétaires plus accommodantes ont eu tendance à avoir un effet haussier sur l'or. Donc ça, ça explique peut-être cette dernière patte de hausse des dernières semaines.
01:17Mais la hausse de l'or, elle est beaucoup plus structurelle. En réalité, ça fait 10 ans que l'or monte. On en parle depuis quelques mois, quelques trimestres, mais ça fait 10 ans que l'or monte.
01:27Pour plusieurs raisons. Parce que d'abord, il y a eu toute une série de chocs géopolitiques qui a entraîné un regain d'intérêt pour l'or avec une défiance vis-à-vis du dollar.
01:42Ça a commencé début des années 2010 avec les décisions de l'administration Obama par rapport aux banques européennes. Et puis ça s'est poursuivi petit à petit avec le premier mandat de Trump.
01:52Et puis surtout, maintenant, la politique de Trump aujourd'hui. On a eu aussi tout ce qui s'est passé post-guerre en Ukraine avec la confiscation des biens russes.
02:00Ça incite quand même plutôt à mettre ses réserves dans des actifs qui ne dépendent pas d'un pouvoir national.
02:08Et puis, on a aussi structurellement des banques centrales qui sont acheteuses d'or.
02:14Et je dirais, ça c'est un peu vrai tout le temps, quand on a des banques centrales qui, entre guillemets, sponsorisent un actif.
02:20C'est rare que cet actif monte. C'est le fameux don de faille de fait, mais c'est le don de faille des banques centrales de manière générale.
02:27Donc en fait, oui, sur le court terme, sans doute que c'est un lien avec le fait que Jerome Powell ait acté à Jackson Hole,
02:34se tournant un peu d'ovige, c'est-à-dire de remettre en avant le mandat de l'emploi versus le mandat d'inflation.
02:41Mais la tendance de fond est beaucoup plus structurelle que ça.
02:45Et ça veut dire que l'or n'est plus juste un actif de couverture, c'est aussi un actif de performance.
02:49Parce que ce qui est quand même très nouveau, c'est que sur ces deux dernières années,
02:52l'or figure comme actif parmi les actifs les plus performants, toute classe confondue, j'ai envie de dire, sur les marchés globaux.
03:00Ça devient un thème d'investissement.
03:03Ça devient une classe d'actifs qui est difficile à éviter, en tout cas dans une allocation.
03:07Évidemment, ça reste une classe d'actifs uniquement presse de performance.
03:10L'or n'offre pas de rendement, et donc aussi sur le long terme, on n'achète pas forcément de l'or à une semaine.
03:18Difficile de dire qu'on l'achète à 10 ans aussi.
03:20Donc ça reste un actif peut-être de performance sur cette période-là.
03:25Mais évidemment, ça devient incontournable dans une allocation.
03:29Est-ce qu'aujourd'hui, il faut en avoir ?
03:31Sans doute oui.
03:32Est-ce qu'il faut en avoir un peu plus que la moyenne ?
03:34Sans doute oui encore pour quelque temps, de mon point de vue.
03:37Oui, oui. Le risque peut être encore à la hausse sur l'or aujourd'hui ?
03:42À mon sens, un petit peu.
03:44Nathalie, quelle lecture vous faites, évidemment, de cette dynamique de l'or ?
03:47Alors, avec la remise en perspective d'Anguerran, est-ce que le risque est encore à la hausse ?
03:54Et quels sont les drivers ? Est-ce qu'on peut cataloguer ou hiérarchiser un peu les moteurs de cette performance actuelle ?
04:00On hiérarchise très certainement l'action des banques centrales qui achètent de l'or et qui continuent d'en acheter.
04:06Elles font savoir qu'elles le font.
04:08Ça, c'est très important.
04:09C'est vraiment le mouvement de fonds.
04:12Après, il y a le fait, effectivement, que l'or devienne un actif de diversification.
04:16Et ça, c'est important.
04:17On a vu, par exemple, ces derniers temps, les asset managers indiens faire pression auprès de leurs...
04:23De leurs autorités de régulation ?
04:25Absolument, pour avoir le droit d'investir dans des ETF, or et argent, d'ailleurs.
04:30Parce qu'il ne faut pas oublier, dans les métaux précieux, l'argent qui commence également à susciter de l'intérêt.
04:36Ça, c'est très important.
04:38Effectivement, le fait que les taux baissent fait baisser le coût d'opportunités de détenir cet actif qui ne rapporte rien.
04:45Ça, c'est très intéressant.
04:46Le climat général, j'allais dire, ne peut pas faire de mal à l'or.
04:49Mais si c'était seulement ça, on serait sur des mouvements de court terme.
04:52Et on se dirait, à chaque nouveau point haut, ça y est, c'est fini, il faut sortir.
04:56Et on s'aperçoit que ce n'est pas le cas.
04:58Mais encore une fois, derrière l'or, il y a aussi les minières.
05:02Ça, c'est très important.
05:03C'est aussi un endroit sur lequel on peut investir.
05:05Avec un vrai effet de levier par rapport à d'autres périodes où on avait vu l'or monter, de ma mémoire en tout cas.
05:12Là, on a une vraie surperformance des minières orifères.
05:15On a une surperformance.
05:17On a finalement des surperformances, d'une part, et surtout des niveaux de valorisation qui ne reflètent peut-être pas encore la situation actuelle.
05:24Donc ça aussi, c'est un driver de performance future.
05:27Mais encore une fois, on a vraiment cette idée peut-être de portefeuilles qui veulent se diversifier un petit peu plus.
05:34Donc c'est plus, j'ai l'impression qu'on n'est plus dans l'histoire.
05:37Et c'est finalement avec cette histoire que la hausse de l'or a commencé récemment.
05:41L'or comme protection contre l'inflation.
05:43Ça, on est sorti de cette histoire, qui n'est d'ailleurs pas très crédible économiquement en plus.
05:48Mais vraiment, on est sur un actif de diversification qui intéresse de plus en plus d'acteurs institutionnels.
05:56Comment vous comprenez effectivement ce statut de l'or aujourd'hui, Hervé ?
06:02Et est-ce que c'est juste une histoire de l'or ou des métaux précieux en général ?
06:07Ou est-ce que c'est quelque chose de plus large dans le compartiment des matières premières,
06:12avec d'autres métaux industriels aussi, qui affichent de bonnes performances aujourd'hui ?
06:17Oui, mais si on prend les métaux, il y a plusieurs histoires.
06:22Je ne suis pas sûr qu'elles entrent toutes dans le même canard.
06:25Il n'y a pas une histoire commune forcément, il n'y a pas un socle commun forcément.
06:29Toutes les histoires des matières premières et des métaux.
06:31Il n'y a pas des socles communs partout.
06:33Et si les socles communs, ça peut être un peu bancal, on le connaît par ailleurs.
06:37Pour revenir à l'or, moi je crois tout de même que,
06:40alors évidemment les histoires de banque centrale,
06:43évidemment les histoires de profils attendus, des taux d'intérêt,
06:47jouent, moi je pense tout de même que fondamentalement,
06:52c'est l'expression d'un monde qui change.
06:54Et dans ce monde qui change, on s'interroge tout de même
06:58sur le statut des actifs dollars.
07:02Bon, il y a le dollar en tant que devise qui tient un peu,
07:08mais tout de même la tendance est baissière.
07:11Et je pense qu'on doit s'interroger sur la poursuite de la tendance baissière,
07:15jusqu'où ça ira, on ne sait pas répondre à la question, évidemment.
07:19Mais tout de même, avoir de l'or pour compenser cela,
07:24rééquilibrer, plus d'or, moins de dollars.
07:27Et puis derrière le change, il y a aussi d'autres actifs,
07:32les taux d'intérêt en dollars.
07:34Alors on peut dire, il y a la politique monétaire
07:38qui va être accommodante aux Etats-Unis,
07:40de mon point de vue, à voir.
07:42Et on se dit, ce n'est pas mauvais pour toute la courbe des taux.
07:45Mais quand même, les messages envoyés par la courbe des taux,
07:48au moins sur la partie longue de la courbe des taux,
07:51c'est un message qui est un peu coussi-coussa.
07:54Il y a une pontification.
07:55Bon, on peut y lire une expression de doute, de crainte
08:00par rapport à la politique du trésor américain.
08:04Deuxième raison, et puis du côté des actions,
08:08on est très content, des bonnes performances,
08:10on sait que la tech a son rôle là-dedans.
08:13Mais là aussi, on interroge, c'était dans votre introduction, Grégoire,
08:18la tech, quel est son devenir ?
08:19Est-ce qu'à chaque nouvelle technologie, nouveau gadin boursier à un certain moment ?
08:25Je pense que le statut des actifs dollars est un statut que l'on interroge.
08:32Alors pour des raisons diverses, ça je l'entends bien, mais on interroge.
08:36Et donc à ce titre-là, comme il n'y a pas d'actifs tenus par une devise aujourd'hui
08:43qui jouent le même rôle que les actifs dollars,
08:47vous essayez de vous mettre ailleurs.
08:48Alors si vous êtes très enjoué aux cryptos, vous vous dites
08:53« Youpi, c'est de ce côté-là qu'il faut aller ».
08:55Si vous êtes plus traditionnel, vous vous dites « L'or, c'est pas mal ».
09:00Moi je pense que c'est quand même l'expression d'un doute.
09:03En fait, en la matière, ça correspond mieux aux incertitudes de politique économique
09:08qui sont à des niveaux élevés qu'au VIX qui est très bas.
09:11Donc là, il y a une cohérence d'un côté, une incohérence de l'autre.
09:15Donc il y a cela, mais je dirais qu'au-delà du doute,
09:18il y a quand même des changements.
09:20Et donc les changements que l'administration Trump est en train de distiller
09:26dans le système économique américain sont à prendre en compte.
09:30Et donc une économie américaine moins ouverte,
09:34une économie américaine qui joue sa carte personnelle,
09:39mais en voulant le beurre et l'argent du beurre.
09:41C'est-à-dire, j'ai des gros déficits extérieurs, je m'en moque
09:44parce que je vais forcer les étrangers à venir placer leur capitaux chez eux.
09:49Chez nous, on voit que c'est un peu bancal.
09:53Et tout le monde l'a compris, donc on se dit qu'il faut faire attention.
09:57Le mot n'a pas été prononcé, mais est-ce que cette performance de l'or,
10:00dans les doutes que vous signalez,
10:03est-ce qu'il y a la question de l'endettement et de l'endettement global ?
10:06Alors il y a la question de la dette américaine,
10:08mais des niveaux d'endettement colossaux post-Covid,
10:10on en trouve un peu partout dans le monde.
10:11Est-ce qu'il y a une corrélation aussi entre la performance de l'or
10:15et ce niveau d'endettement global ?
10:17Alors l'endettement global, il continue de monter, c'est vrai.
10:23Il n'empêche qu'aujourd'hui, on avait tendance à se dire,
10:27finalement, l'actif dollar reste une assurance.
10:31Même si là-bas aussi, il y a de la dette,
10:34on se disait, pour des raisons de sécurité,
10:38que ça peut être la défense, ça peut être la diplomatie,
10:41ça peut être le poids de l'économie,
10:43ça peut être le poids de la finance américaine,
10:46tout ça ne serait pas remis en cause.
10:48Et donc, certes, il y a de la dette,
10:49mais c'est aussi un assureur.
10:53Et donc, on y va aujourd'hui, on est moins assuré.
10:56Donc peut-être que votre question de la dette mondiale
10:59trouve sa place dedans.
11:03S'il y a trop de dettes partout et qu'on n'est pas assuré,
11:06oui, il faut trouver tout de même quelque chose qui protège.
11:11Oui, et ce n'est pas simple.
11:13Bon, on voit des pays, alors les États-Unis,
11:15mais peut-être le Japon aussi,
11:16mener des politiques polysémiques,
11:19politiques économiques et monétaires
11:21qui peuvent être jugées très pro-cycliques en guérant.
11:24Est-ce que c'est ça la stratégie, effectivement,
11:27d'une administration Trump,
11:28peut-être de main de Mme Senai-Tai-Kaishi au Japon,
11:33c'est-à-dire de l'investissement massif,
11:37une poursuite des déficits larges, si nécessaire,
11:42et des politiques monétaires, j'allais dire,
11:45aussi accommodantes que ce qu'on peut obtenir d'une banque centrale ?
11:49Alors, je dissocierai un peu les sujets,
11:51parce qu'on en parlait avant l'émission.
11:53Ce qu'on peut considérer comme une politique de relance
11:56pro-cyclique, ultra-libérale au Japon ou aux États-Unis,
11:59ce n'est pas tout à fait la même chose,
12:01donc en termes de comportement, de volume, etc.
12:04Ceci étant dit, ça rejoint quand même un constat, à mon sens,
12:09parce qu'on pourrait rajouter aussi le cas de l'Allemagne,
12:11de la relance allemande,
12:12on pourrait rajouter d'autres éléments.
12:14Je pense qu'on assiste à une reprise en main
12:18du pouvoir budgétaire sur le pouvoir monétaire.
12:22On sort de 15 ans, presque 20 ans, en fait,
12:25post-crise Lehmann, de domination des décideurs monétaires.
12:29C'est les banques centrales qu'ont fait la pluie et le beau temps
12:31depuis l'après Lehmann.
12:32Et on voit aujourd'hui que c'est les décideurs budgétaires,
12:35en l'occurrence les États,
12:36qui reprennent un petit peu la main.
12:38Alors, en essayant de tordre plus ou moins le bras
12:41des banques centrales,
12:42alors plus quand on est du côté de Trump,
12:44beaucoup moins quand on est du côté européen.
12:46Mais même au Japon, il y a cette tentation un peu de dire,
12:50parce que Mme Takechi est quand même sur une ligne
12:52plutôt en faveur d'une politique monétaire expansionniste,
12:55alors que ce n'est pas tellement l'ambiance du moment au Japon.
12:59Donc, on voit qu'il y a cette reprise de pouvoir
13:02du budgétaire sur le monétaire
13:04qui a deux conséquences, à mon sens,
13:08qui est un regain de volatilité,
13:10à la fois sur le cycle économique et sur l'inflation.
13:13On n'aura pas forcément, à mon sens,
13:15structurellement plus d'inflation.
13:18Par contre, je pense qu'on aura plus de volatilité sur l'inflation.
13:20On a vécu dans une décennie, dans 15 ans,
13:22d'inflation basse, mais surtout très stable.
13:26Je pense qu'on va rentrer dans une phase
13:28où on aura des cycles d'inflation beaucoup plus erratiques.
13:31Peut-être que sur la moyenne long terme,
13:32ce ne sera pas très différent.
13:33Mais une ampleur plus importante,
13:34des oscillations d'ampleur plus importantes.
13:36Et forcément, aussi avec un erratisme,
13:38éventuellement des décisions,
13:39quand on a des personnalités comme Trump,
13:41qui peuvent être un peu plus importantes
13:42que quand on a des technocrates bon teint,
13:46comme le sont souvent les banquiers centraux.
13:48Et le Japon, alors ?
13:50Je veux dire, le trait de reflationniste au Japon
13:54se porte bien depuis quelques temps déjà.
13:56Mais c'est vrai que l'élection de Mme Senai Takahashi
13:59comme présidente du Parti libéral-démocrate,
14:02qui a vocation à devenir Premier ministre,
14:04a magnifié encore, sur la séance d'hier,
14:06ce trait de reflationniste et des pontifications.
14:09Un yen qui baisse parce qu'elle pourrait pousser
14:12la Banque centrale du Japon à ne pas remonter ses taux
14:15comme elle pouvait l'ambitionner jusqu'à présent.
14:17Et puis une politique d'investissement massif
14:21dans des secteurs stratégiques.
14:23Oui, c'est un peu ce qu'a acheté, entre guillemets,
14:25le marché après cette élection.
14:28Je serais peut-être un peu plus mesuré quand même,
14:30parce qu'il y a des pressions structurelles
14:32sur l'économie japonaise,
14:33ne serait-ce qu'en termes démographiques,
14:34qui me font dire qu'un train de reflation très solide
14:39et très durable, peut-être qu'il arrivera.
14:41C'est encore éprouvé.
14:43Oui, j'attendrai un peu de voir quand même.
14:45On voit que ça reste quelque chose de fragile,
14:48la reprise de l'inflation,
14:50la reprise du train de croissance au Japon,
14:54même de la consommation privée,
14:55ça reste des choses assez fragiles.
14:57Donc là, ça a été un peu acheté
15:00parce que c'était un petit peu une surprise
15:02pour certains observateurs
15:03de voir Sanae Takaichi être élu.
15:06Mais sur la durée, j'attendrai confirmation.
15:10Oui, Nathalie, en tant que macroéconomiste,
15:12là aussi, l'idée que le Japon sort bel et bien
15:15de la déflation,
15:16est-ce que vous achetez ce scénario-là ?
15:19Et quand je dis scénario, de long terme, j'entends.
15:22De long terme, absolument.
15:23Ce qu'on constatait d'un point de vue conjoncturel au Japon,
15:25c'est que la situation des entreprises,
15:26commençait à s'améliorer.
15:28Les perspectives d'investissement, notamment,
15:30c'était bien amélioré
15:32si on regarde les enquêtes de type Tankan, etc.
15:35Donc ça, c'était un bon point.
15:36Et ce qui manque au Japon,
15:37c'est bien la consommation des ménages.
15:39Pourquoi ?
15:39Parce que la confiance manque.
15:41Et pourquoi la confiance manque ?
15:43Parce que le prix du riz a énormément augmenté.
15:46Et c'est d'ailleurs en partie
15:47ce qui a causé la chute du précédent gouvernement,
15:52Premier ministre en l'occurrence.
15:53Donc on est dans cette situation.
15:54Et ce que dit Mme Takahichi,
15:58alors d'abord, c'est qu'elle veut
15:59que l'agenda de la Banque du Japon
16:02soit compatible avec le sien.
16:04Donc à la mode japonaise,
16:05effectivement, ça commence à ressembler
16:07à une pression sur la Banque du Japon.
16:09Et c'est bien ce qui a été compris par les marchés.
16:13Mais ce qu'elle identifie de façon très juste,
16:16c'est qu'il s'agit d'une crise du coût de la vie.
16:19C'est vraiment symbolisé par ce prix du riz.
16:23Donc j'imagine qu'avant de grandes annonces
16:27sur des investissements structurels, etc.,
16:30on aura vraisemblablement des mesures
16:31à destination des ménages,
16:33notamment sur le coût de l'énergie.
16:36Après, alors quelque chose auquel
16:38on a dû s'habituer au Japon,
16:42et depuis longtemps,
16:43c'est que souvent l'ampleur des annonces budgétaires
16:45finalement ne se retrouvent pas
16:47dans la réalité des mesures mises en œuvre.
16:50Donc on va vraisemblablement là aussi
16:52se trouver dans cette situation.
16:54Mais si on reparle des actifs
16:56et des actions japonaises,
16:58effectivement, nous on a une surpondération
16:59sur les actions japonaises
17:00depuis quelques semaines,
17:04quelques mois maintenant,
17:06sur l'idée de cette amélioration économique.
17:09Et j'allais dire,
17:09ce qui devrait se passer,
17:12là encore, ne peut pas nuire à ce scénario.
17:15Hervé, le Japon qui sort de la déflation,
17:18comme je dis presque en rigolant,
17:19je ne pensais pas voir ça de mon vivant.
17:22Oui.
17:24C'est le destin qu'on nous prédestinait tous.
17:29Je répète qu'il n'y a pas eu
17:30vraiment de déflation en Japon,
17:32il y a eu une longue période d'inflation zéro,
17:35ce qui n'est pas,
17:36en termes de mécanisme économique
17:39et de gestion de la politique économique,
17:41ce n'est pas pareil.
17:42Aujourd'hui, on a une inflation...
17:44Le Japon n'est pas allé aussi loin
17:45que ce qu'on imagine
17:46ou ce que l'esprit collectif imagine
17:49en termes de déflation.
17:50Oui, en fait,
17:51on a imaginé que la spirale
17:53au ralentissement des prix
17:55allait faire basculer dans la déflation
17:58et ça n'a pas été le cas.
18:00La politique monétaire
18:01et la politique économique au sens large
18:04ont peut-être leur place là-dedans.
18:05Non, il y a 3% d'inflation aujourd'hui
18:07parce que les produits alimentaires
18:09sont à 8%.
18:10Voilà.
18:10Et ça, c'est un gros problème.
18:12Il faudrait qu'ils importent du riz,
18:14mais importer du riz au Japon,
18:16c'est compliqué.
18:16Le riz étranger,
18:17c'est pas bien.
18:19Il est beaucoup moins bon
18:20que le riz japonais.
18:21Donc là, il y a une difficulté.
18:24Moi, j'ai quand même l'impression
18:25que d'abord,
18:27on a une nouvelle personne
18:30à la tête du parti.
18:33Traditionnellement,
18:33elle devrait être
18:35à la tête du gouvernement.
18:36Mais il faudra s'entendre.
18:38Le Parti libéral démocratique,
18:40il n'est plus majoritaire
18:41ni à la Chambre basse
18:42ni à la Chambre haute.
18:44Et donc,
18:44il y aura des tractations d'abord.
18:47Et dans les tractations,
18:48il y aura peut-être des contraintes
18:49sur la politique économique suivie.
18:52En fait,
18:53la nouvelle prétendante
18:56au poste de Premier ministre,
18:59en fait,
18:59elle s'inscrit dans la logique de AB.
19:02Et en fait,
19:03on doit revenir aux trois flèches.
19:05La flèche monétaire,
19:06la flèche budgétaire,
19:07la flèche structurelle.
19:09La flèche monétaire,
19:10elle est quand même
19:11un peu remise en cause
19:13par ce dont on parle,
19:14les prix.
19:15Alors après,
19:16on peut dire
19:16la normalisation
19:17de la politique monétaire,
19:19elle se fera
19:19à tel ou tel rythme.
19:20Mais n'empêche
19:21qu'on n'est plus
19:22comme du temps du retour
19:24d'AB au pouvoir.
19:26La politique budgétaire,
19:28en fait,
19:29les degrés de liberté
19:30sont là aussi
19:31un peu contraints.
19:33La courbe des taux
19:33est passée par là.
19:35Là où l'écart de taux
19:3710-30 ans
19:38a le plus augmenté,
19:39c'est au Japon.
19:40Alors on peut dire
19:40qu'il y a des tas
19:41de facteurs techniques,
19:42n'empêche que c'est un signal.
19:44Donc il va falloir
19:44qu'elle joue
19:45surtout de la flèche structurelle,
19:47celle qu'on avait reproché
19:48à AB,
19:49de ne pas utiliser.
19:52Alors,
19:52ça va être compliqué
19:53parce qu'au Japon,
19:55il faut s'entendre
19:56les uns avec les autres.
19:58Les forces conservatrices
19:59sont importantes
20:00et n'oublions pas
20:01que la probable nouvelle
20:04Première ministre
20:05est quand même
20:05très conservatrice
20:06sur certains points,
20:08surtout ce qu'est
20:08organisation de la société,
20:10plus libérale
20:11sur l'économie.
20:12Mais donc,
20:13il y a là
20:14une contradiction
20:15qu'il faudra
20:16qu'elle dépasse.
20:17Et sur la question
20:18de l'inflation,
20:20en fait,
20:21il y a un point
20:22qui est très important,
20:23c'est que les salaires
20:25suivent les prix.
20:26Et donc,
20:27en fait,
20:27ce qu'on voit,
20:28c'est l'inflation
20:29qui monte,
20:30les salaires qui suivent
20:31et le pouvoir d'achat
20:32de l'heure
20:33ou de la journée
20:35travaillée
20:35stagne.
20:36Et donc là,
20:36on a un vrai problème
20:38sur la consommation
20:39et donc,
20:40il faudrait réussir
20:41à pousser
20:42les entreprises
20:43à lâcher
20:46sur les salaires.
20:48Ça risque
20:48d'être compliqué.
20:50Ce n'est pas
20:51l'état d'esprit
20:52des entreprises
20:53et du corps
20:55des entreprises
20:55japonaises.
20:56La tradition,
20:57c'est quand même
20:58qu'il y a
20:58une symbiose,
21:00une sympathie réciproque
21:01entre le monde
21:03du patronat,
21:04le monde du PLD
21:06et donc,
21:07tordre le bras
21:07aux entreprises,
21:08surtout dans
21:09l'environnement
21:09très compliqué.
21:11On est au Japon,
21:13la Chine
21:13n'est pas loin.
21:15Qu'est-ce qu'on fait ?
21:16Le président Trump
21:18n'est pas très sympathique
21:19par ailleurs.
21:20En fait,
21:22ce n'est pas très facile
21:23dans un contexte
21:25où il n'y a pas
21:26beaucoup de croissance
21:27en interne
21:27pour des raisons
21:28démographiques,
21:29ce n'est pas très facile
21:30de dire aux entreprises
21:31les profits
21:32vous lâchez un peu
21:33pour qu'on ait
21:34des salaires,
21:35du pouvoir d'achat
21:36et de la croissance
21:38de la consommation.
21:39Comment elle va se
21:40dépatouiller
21:40avec tout ça ?
21:41Ça fait beaucoup
21:42de questions
21:43et donc,
21:44la flèche structurelle
21:45qui n'avait pas bien
21:46marché avec AB
21:47va-t-elle mieux
21:48marcher maintenant ?
21:49On n'en sait pas
21:50sur le plan
21:51de l'investissement
21:52et de la gestion
21:54même en guérant.
21:56Oui,
21:57le Japon,
21:58alors les indices
21:58d'action japonais
21:59sont au plus haut.
22:01Est-ce que là aussi
22:02c'est une bonne zone
22:05de diversification
22:06pour ceux
22:06qui estimeraient
22:07avoir un peu trop
22:08d'actifs en dollars
22:09par exemple aujourd'hui ?
22:11Est-ce que désormais
22:11il faut se couvrir
22:12contre,
22:13je ne sais pas,
22:13une rechute du Yen
22:14sur ce marché japonais ?
22:15C'est un peu le sujet.
22:17C'est difficile
22:17de parler
22:18d'une exposition
22:20au marché japonais
22:21sans se poser
22:22la question du Yen.
22:23Alors,
22:23ça peut être vrai
22:24pour tous les marchés
22:25d'action,
22:25mais c'est vrai
22:25qu'il y a d'autres
22:25marchés
22:26pour lesquels
22:27on se les pose moins.
22:27D'ailleurs,
22:27on ne se les n'est pas posés
22:28pendant longtemps
22:29aux Etats-Unis.
22:30On a vu qu'il fallait
22:30quand même
22:30se la poser
22:31de temps en temps.
22:32Donc,
22:33effectivement,
22:33d'ailleurs,
22:33la hausse qu'on a
22:34depuis le début
22:35de la semaine,
22:36elle s'accompagne
22:36quand même
22:37d'une baisse du Yen
22:37alors qu'ils ne compensent
22:38pas totalement.
22:39Mais malgré tout,
22:40c'est une question
22:41à se poser.
22:42Le Yen est au plus bas
22:43face à l'euro.
22:44Donc,
22:44peut-être que ça peut
22:45être intéressant,
22:46effectivement,
22:47de prendre une exposition
22:48de diversification
22:49en étant couvert du Yen
22:51pour éviter
22:52cet aléa-là,
22:54notamment quand on est
22:55investisseur en euros.
22:57Parce que,
22:58je dirais que
22:58si on était investisseur
22:59en dollars,
22:59il y a des raisons
23:01pour la faiblesse du dollar
23:02qui peuvent peut-être
23:03contrebalancer en partie
23:04les raisons pour la faiblesse
23:05du Yen.
23:06C'est à mon sens
23:06moins le cas
23:07si on est investisseur
23:08en euros.
23:08Donc,
23:10je pense qu'aujourd'hui,
23:12se diversifier en dehors
23:13des États-Unis
23:13est toujours une bonne chose.
23:15Donc,
23:16pourquoi pas le Japon ?
23:17Ça ne serait pas forcément
23:18ma zone privilégiée,
23:19mais ça peut être intéressant
23:21parce que ça répond
23:21à d'autres logiques économiques.
23:23Par contre,
23:23je pense qu'effectivement,
23:24en tout cas,
23:25sur les prochains mois,
23:26je ne prendrai pas
23:26le risque Yen.
23:27J'étais long Yen
23:28très longtemps.
23:29Là, aujourd'hui,
23:30j'ai un peu plus de mal à l'être.
23:31Quelle est votre zone privilégiée
23:32alors quand on parle
23:33de diversification,
23:34notamment en dehors
23:35de la zone dollar,
23:36Angers ?
23:38Malgré tout,
23:39alors aussi surprenant
23:40peut-être que ça puisse paraître
23:41au regard de l'actualité récente,
23:43je reste assez convaincu
23:45que l'Europe reste
23:46une bonne zone de repli.
23:48J'aurais pu dire la Chine.
23:49Ce qui me gêne
23:50avec la Chine,
23:51c'est qu'on a une très forte
23:52amélioration du sentiment,
23:54un très fort re-rating,
23:56mais que le fondamental économique
23:57ne suit absolument pas.
23:59Donc,
24:00je pense que ça peut continuer
24:01encore quelques temps.
24:02C'est plutôt une question
24:02de positionnement,
24:03vous dites.
24:03Je pense, en tout cas,
24:04il va falloir à un moment donné
24:06que la reprise se confirme.
24:08Pour l'instant,
24:08ce n'est pas le cas.
24:09Donc,
24:09peut-être qu'à un moment donné,
24:10on arrivera
24:11à la fin du mouvement.
24:13Et par ailleurs,
24:13en plus,
24:14une autre composante
24:15du mouvement haussier
24:16sur la Chine,
24:17c'est lié à la tech,
24:18c'est lié à l'intelligence artificielle.
24:21Donc,
24:21c'est un peu le même risque
24:23entre guillemets
24:23que le risque américain
24:24de ce point de vue-là.
24:25Donc,
24:25ne pas mettre tous ces deux
24:27dans le même panier.
24:27Pour moi,
24:28l'Europe,
24:28malgré tout,
24:29reste un sujet.
24:31Alors,
24:31à court terme,
24:32on a deux problèmes.
24:33Au-delà du cas français
24:34dont on parlera peut-être après,
24:35c'est que la dynamique
24:37de croissance
24:38est très faible
24:39encore aujourd'hui
24:40et qu'on a une BCE,
24:41à mon sens,
24:41qui est trop restrictive.
24:43Ça,
24:43c'est deux freins
24:44un peu à court terme.
24:45Maintenant,
24:46je pense,
24:46malgré tout,
24:47qu'on minimise,
24:49en tout cas,
24:49les marchés minimisent encore,
24:51même s'ils l'ont beaucoup joué
24:52en début d'année,
24:53l'importance
24:53du plan de relance allemand
24:55et de ce changement
24:56de mentalité allemande
24:58sur le plan budgétaire.
24:59Je pense qu'on n'appréhende
25:01pas encore suffisamment
25:02l'ampleur
25:03de ces plans de dépenses
25:05et de ce que ça représente
25:06en termes de...
25:08Sur quel type d'actifs
25:10on n'a pas intégré
25:11ou minimisé
25:11ce plan de relance allemand ?
25:13Parce qu'il y a déjà
25:13des...
25:13Sur le plan boursier,
25:14il y a déjà des trajectoires
25:16qui ont bien anticipé.
25:16Sur certains secteurs.
25:19Mais je pense que même
25:19sur une question
25:20de repositionnement structurel
25:22sur l'Europe,
25:22à court terme,
25:23encore une fois,
25:24est-ce qu'à horizon
25:26de un ou deux trimestres,
25:27l'Europe est très attractive ?
25:29Forcément.
25:30Ce n'est peut-être pas
25:32le meilleur endroit,
25:35même si on voit
25:35que quand on a
25:36des bonnes nouvelles
25:36sur certains gros secteurs
25:37comme la pharma
25:38la semaine dernière,
25:40on reprend tout de suite
25:41pas mal de surperformance.
25:42mais je pense que plus structurellement,
25:46se repositionner petit à petit
25:47sur l'Europe
25:48reste malgré tout
25:50une bonne chose
25:51et notamment
25:52pour les investisseurs européens
25:53on a toujours rappelé
25:54que la baisse du positionnement
25:56sur l'Europe
25:57ces dernières années,
25:58il est d'abord venu
25:59de la baisse du positionnement
26:00des investisseurs européens
26:02sur l'Europe
26:02plus que des investisseurs
26:04internationaux sur l'Europe.
26:05C'est ça.
26:06Nathalie, alors,
26:07comment vous posez la question
26:09est-ce que le risque français
26:11quand on regarde l'Europe
26:13sur le plan économique,
26:14sur le plan de l'investissement,
26:15est-ce que le risque français
26:16oui, et bien
26:17isolé, spécifique,
26:21contenu
26:21ou est-ce qu'il y a
26:23un risque de contagion
26:24y compris pour des économies
26:26autour de nous
26:27qui sont jugées
26:28des économies en forme
26:29aujourd'hui ?
26:30C'est comme ça
26:31que vous me posez la question ?
26:31Oui.
26:32Eh bien merci.
26:33Alors, risque de contagion,
26:36a priori pas,
26:37si on regarde actuellement
26:39les niveaux de spread
26:40qui étaient évoqués
26:40en début d'émission,
26:42oui, c'est la France
26:43parmi les marchés comparables
26:45où il y a suffisamment
26:46de liquidités
26:46qui présente le spread
26:49le plus élevé
26:49vis-à-vis de l'Allemagne.
26:50Donc non,
26:51on ne peut pas parler
26:51de contagion.
26:53Effectivement,
26:53c'est plutôt un signe
26:54de sang-froid
26:55de la part des investisseurs
26:57internationaux.
27:00Premier point,
27:01risque spécifique français,
27:02oui, risque essentiellement
27:04politique en ce moment
27:06et pas économique.
27:08On pourra y revenir.
27:10Mais si on était
27:11dans un risque économique,
27:12dans une crise économique,
27:13dans une crise financière,
27:15là, les investisseurs
27:16se mettraient à regarder
27:17les voisins
27:17qui ne sont pas forcément
27:18dans des situations
27:19tellement plus enviables
27:22que la France.
27:22et ensuite risque un petit peu
27:25technique peut-être
27:26que tout le monde
27:27a en tête
27:28vraisemblablement
27:28sur le marché de l'OAT.
27:30Alors, deux éléments.
27:31D'abord,
27:31les niveaux actuels de taux.
27:32En taux absolu,
27:34commencent à être des niveaux
27:35dont on peut penser
27:35qu'ils intéressent
27:37les investisseurs
27:37de très long terme
27:38comme les compagnies d'assurance.
27:41Ensuite,
27:42une autre question,
27:43toujours sur ce marché
27:44de l'OAT
27:44et sur les fonds de retraite,
27:47notamment étrangers,
27:47qui ont souvent des contraintes
27:49en termes d'investissement
27:50à des niveaux de notation.
27:54Donc, la question,
27:56c'est,
27:56on a eu Fitch,
27:57on aura Moody's
27:59et on aura Standard & Poor's
28:00à la fin novembre.
28:02La question,
28:03c'est,
28:03que se passe-t-il
28:04si la note est dégradée ?
28:06Ça peut poser
28:06des problèmes de détention
28:07à un moment ?
28:08Alors,
28:08sans doute pas.
28:09J'allais venir...
28:09J'ai l'impression
28:10que tout le monde
28:10a incité
28:11à prendre des souverains
28:12aujourd'hui,
28:12qu'elles soient
28:13un peu les mécanismes crédibles.
28:13Voilà, et de toute façon,
28:13on peut imaginer absolument
28:15que ces grands fonds souverains
28:17ont déjà fait en interne
28:18les démarches
28:19pour modifier les prospectus
28:20pour pouvoir avoir
28:22plus de notation A,
28:26enfin, sous double A,
28:28en tout cas.
28:28Donc, c'est vraisemblablement...
28:30Enfin, nous,
28:31notre analyse,
28:31c'est que ces éventuelles
28:33dégradations sont déjà
28:34dans les niveaux de spread
28:36à l'heure actuelle
28:36en France.
28:37Comment vous regardez
28:38le cas français,
28:40Hervé ?
28:40Au milieu d'une Europe
28:41qui tient quand même
28:43plutôt bien aujourd'hui,
28:45le pack euro,
28:46au regard des spreads,
28:47est quand même très soudés
28:48par rapport aux épisodes
28:49d'écartement
28:50qu'on a pu connaître.
28:53Et à partir de...
28:55Où est le seul
28:55de douleur pour nous ?
28:56On est à 85 sur le spread
28:57franco-allemand.
28:59Est-ce que c'est à 90,
29:00à 100, à 120 ?
29:03Et qu'est-ce qui peut
29:03nous amener plus haut
29:04en termes de spread, Jean ?
29:05Alors, le spread d'abord
29:06et puis la situation derrière.
29:08Moi, le spread,
29:10je pense qu'il faut
29:10questionner la référence,
29:13c'est-à-dire
29:13le 10 ans allemand.
29:15parce qu'on dit,
29:17voilà,
29:17l'orthodoxie budgétaire
29:20est un peu passée de mode
29:21chez nos amis allemands.
29:23Moi, ce qui me frappe
29:24beaucoup,
29:24c'est que le swap spread,
29:27donc le swap
29:28par rapport au taux allemand,
29:30les swaps étaient au-dessus,
29:31maintenant,
29:31ils sont en tout.
29:32Donc, il y a quand même
29:34quelque chose,
29:35on ne peut pas regarder
29:36le spread
29:38de taux souverains
29:39par rapport à l'Allemagne
29:40aujourd'hui
29:41comme hier.
29:43Donc, en fait,
29:43dans le spread,
29:44il n'y a pas qu'une histoire
29:45française, italienne,
29:46que sais-je,
29:47il y a aussi une histoire
29:48allemande
29:49et donc,
29:49il faut se soucier
29:50de l'histoire allemande.
29:53Ça, c'est mon premier point.
29:55Il faut quand même noter
29:55qu'aujourd'hui,
29:56même si c'est marginal,
29:58on a quand même
29:58des spreads plus élevés
29:59pour la France
30:00que pour l'Italie.
30:02Voilà,
30:02c'est quand même
30:03quelque chose
30:04qui pique un peu
30:05notre orgueil
30:06de coq.
30:08Sinon,
30:09sur la réalité,
30:10moi, je trouve
30:11que la réalité européenne,
30:12elle n'est pas très bonne
30:13et que les leviers
30:15qui permettraient
30:16d'améliorer,
30:17on ne les voit pas très bien.
30:19En fait,
30:19le modèle économique français,
30:21c'est-à-dire
30:22suffisamment de croissance
30:23pour financer
30:24une protection sociale
30:26plutôt généreuse,
30:28pour financer
30:28un appareil d'État
30:30plutôt lourd,
30:31ça ne marche plus.
30:33On a augmenté
30:35les impôts
30:36autant qu'on pouvait,
30:38on a creusé
30:39les déficits
30:40autant qu'on pouvait.
30:41Eh bien,
30:42aujourd'hui,
30:42sur ces deux points,
30:43on peut s'illusionner
30:45comme on veut,
30:46mais on est un peu
30:47au taquet.
30:48On peut dire
30:49les impôts,
30:50je peux revoir
30:51la répartition,
30:53plus ceci,
30:54moins cela.
30:55Les déficits,
30:56il faudra bien
30:56qu'on les réduise,
30:58c'est la question
30:59du rythme qui est posé,
31:00ce n'est pas le fait
31:01de devoir les réduire.
31:03Bref,
31:03si on n'a pas
31:04plus de croissance économique,
31:06d'une façon ou d'une autre,
31:08on va aller dans le mur.
31:09Il ne faut pas oublier
31:09qu'il y a 50 ans,
31:11on avait un pipe par tête
31:12équivalent à celui de la Suisse
31:13ou des États-Unis.
31:1550 ans après,
31:16on est à 50%.
31:17Moi,
31:17j'ai un fils
31:18et sa famille
31:19qui habitent en Suisse.
31:20Quand je vais en Suisse,
31:21je vois bien la différence.
31:23Vous n'habitez pas très loin
31:24de la frontière suisse.
31:25Non,
31:25ben voilà.
31:27Donc,
31:27c'est des choses
31:28que nous savons bien.
31:30Donc,
31:30en fait,
31:30le modèle français,
31:32je crois,
31:33on se sent significativement
31:34moins riche.
31:34On se sent significativement
31:35moins riche.
31:36Donc,
31:37le modèle économique
31:38ou économico-étato-social
31:41doit être pensé.
31:43Mais le modèle allemand,
31:44il est allé dans le mur aussi.
31:47L'énergie pas chère
31:48à l'Est,
31:50la grande exportation
31:52vers la Chine,
31:52les États-Unis.
31:53La différence,
31:53c'est qu'ils ont
31:54un matelas de sécurité
31:55qui leur permet,
31:56au moins sur le plan financier,
31:57de piloter un changement
31:59de modèle.
31:59Oui,
32:00mais il faut encore
32:00qu'ils réussissent à le faire.
32:01Ah,
32:01mais je ne dis pas
32:02que c'est gagné.
32:02Et c'est là
32:03où politiquement,
32:05la coalition au pouvoir
32:07aujourd'hui,
32:08on ne s'entend pas
32:09à l'intérieur
32:10de la coalition.
32:11Donc,
32:11être capable
32:12de vraiment prendre
32:13des décisions,
32:14pas de faire des annonces.
32:16Elles ont été faites.
32:17Mais il a déjà mangé
32:18tout son capital politique,
32:19le Friedrich Schmerz,
32:20peut-être.
32:20Il en a mangé
32:21un gros bout.
32:22un gros, gros bout.
32:23Donc,
32:23en fait,
32:24en Allemagne,
32:26s'appuyer sur les mêmes secteurs,
32:28les mêmes industries
32:30dans un cadre différent,
32:32moins de Chine,
32:33moins d'États-Unis,
32:34une énergie plus chère,
32:36c'est compliqué.
32:36Donc,
32:37le renouveau
32:38du modèle allemand,
32:39on ne le voit pas.
32:40Et puis,
32:41les bons élèves
32:42du moment
32:42qui étaient les éclopés
32:43d'hier,
32:44les Italiens,
32:45un peu moins
32:46les Espagnols,
32:47dans leur situation actuelle,
32:49l'Europe les aide beaucoup.
32:51Le fond,
32:51EU next generation,
32:53post-Covid,
32:54quand même,
32:55même si ça ne va pas très vite,
32:58mais n'empêche que ça les aide.
33:00Il n'y aurait pas ça
33:00où ils auraient moins de croissance,
33:02où ils auraient des comptes publics
33:04en plus de vrais États.
33:05Donc,
33:06en fait,
33:08tous nos champions,
33:09ils ne vont pas très bien.
33:11Et donc,
33:11si on veut améliorer
33:13l'économie européenne,
33:15eh bien,
33:15il faut reprendre Draghi,
33:17donc,
33:18approfondir le marché unique,
33:21faire des dépenses communes,
33:23alors que ce soit la défense,
33:24la tech.
33:25Est-ce qu'aujourd'hui,
33:26on en prend le chemin ?
33:28Quand on voit les situations politiques
33:30de tous nos pays,
33:31en France,
33:32dans les intentions de vote,
33:34au moins 45% pour les pays
33:36aux ailes de la distribution des partis,
33:39mais en Allemagne,
33:40on doit être à 40%.
33:41Donc,
33:42comment pousser l'Europe
33:43dans le climat politique actuel ?
33:46C'est compliqué.
33:47Donc,
33:47moi,
33:47j'ai quand même l'impression
33:48que l'Europe,
33:49alors,
33:49on peut dire que c'est notre zone,
33:52on peut dire qu'on comprend peut-être mieux là-bas
33:54qu'aux États-Unis ou en Chine
33:56et que c'est compliqué partout
33:57et que les sous,
33:58il faut bien les mettre
33:59à un endroit quelconque.
34:01Ça,
34:01je comprends bien.
34:02Mais moi,
34:02j'ai le sentiment
34:03que c'est plus un peu par défaut
34:05que par conviction.
34:07Donc,
34:08bon,
34:09avec quand même toujours
34:10cette histoire de spread
34:11où on a un PAC
34:12qui n'a jamais été aussi soudé
34:14et donc,
34:14peut-être que réaliser
34:16des investissements
34:17ou des emprunts communs
34:18dans cette situation-là
34:19est plus acceptable
34:20que quand on a
34:21des grandes divergences
34:22comme on a pu l'avoir
34:23dans le passé.
34:25Tordre le bras de Merch,
34:26ça ne va pas être facile.
34:27Non.
34:28Quel est le rôle
34:30de la Banque Centrale Européenne
34:31dans ses affaires européennes
34:33aujourd'hui
34:33puisque le marché
34:34n'attend plus rien
34:35ou quasiment plus rien
34:36de la BCE,
34:36je crois ?
34:37Le marché n'attend plus rien
34:38de la BCE.
34:38On regarde le taux à deux ans,
34:40il est à deux.
34:40Le marché a raison,
34:41il ne peut rien attend
34:41de la BCE.
34:43La BCE a laissé
34:45la porte entreouverte
34:46pour éventuellement
34:48pouvoir agir
34:49mais ce serait
34:50une fois
34:50ou deux fois
34:52donc ça ne changerait
34:53pas forcément grand-chose
34:54sur la croissance.
34:56L'inflation,
34:57elle peut dire
34:59mission accomplie
35:00sur l'inflation
35:01avec malgré tout
35:02le risque
35:03alors qui pour le moment
35:03n'est pas considéré
35:05comme un risque
35:05par Christine Lagarde
35:07ni par le Conseil,
35:08le risque d'avoir
35:08une inflation
35:09qui passe
35:09plus durablement
35:11et plus bas
35:12sous 2%.
35:13C'est un peu
35:13dans leur prévision
35:14pour l'an prochain.
35:14C'est dans leur prévision
35:15mais Christine Lagarde
35:16avait dit que c'était
35:17un gros 1,9%.
35:18Sous-entendu,
35:19ce n'est pas grave,
35:20on va revenir.
35:22Donc là,
35:22ça c'est une question...
35:23c'est un 9% fin 2026
35:25parce qu'on passe
35:25par plus bas
35:26qu'un 9%.
35:27On passe par plus bas
35:28mais donc on y revient
35:29et on y revient
35:30confortablement
35:31à ce gros 1,9%.
35:34Donc là,
35:34la question c'est
35:35est-ce que passer
35:36durablement
35:37sous un 9%
35:38serait un déclencheur
35:40de baisse des taux ?
35:41Ça reste possible.
35:43Après,
35:43on parlait
35:44de la construction européenne
35:45et de l'Union européenne.
35:46La BCE est quand même,
35:47à mon sens,
35:48un des organes européens
35:49qui fonctionne le mieux
35:50et qui a fonctionné
35:51en situation de crise.
35:53Donc on peut
35:53s'en réjouir
35:56et se rassurer
35:58du fait que
35:59l'indépendance
36:00de la BCE
36:01ne soit pas remise en cause
36:02contrairement à ce qui est
36:03sans l'être le cas.
36:05Aux tentatives
36:05outre-Atlantiques.
36:07Aux tentatives
36:07outre-Atlantiques.
36:08On croit que pour l'instant
36:09l'Isidou
36:09qui a encore son poste
36:11au bord de la République.
36:11Voilà,
36:11c'est intéressant d'ailleurs
36:12de voir que la Cour suprême
36:13ne donne pas les clés
36:15à Donald Trump.
36:17Non,
36:17reporte la décision.
36:19Donc voilà,
36:20mais encore une fois,
36:21un peu d'attente
36:21sur la BCE
36:22et une BCE
36:23qui continue
36:24à assurer
36:26cette cohésion européenne.
36:29Si un des risques
36:30pour la Banque Centrale Européenne,
36:32l'autre jour,
36:33on m'a dit
36:33qu'elle a été schnabelisée.
36:35Il y a un peu de ça,
36:36donc je reprends l'expression
36:36qu'on m'a livrée
36:37sur le bateau.
36:39Non,
36:39mais si le risque
36:40pour une Isabelle Schnabel,
36:41c'est effectivement
36:41des effets
36:43du plan de relance allemand
36:44dans un pays
36:45avec des tensions
36:46sur l'offre de travail,
36:48etc.,
36:48de voir se développer
36:49à nouveau
36:50une forme d'inflation,
36:51de résurgence inflationniste
36:53dans un pays clé
36:53comme l'Allemagne.
36:56Qu'est-ce qu'on peut dire
36:57face à ça,
36:59en guérant,
37:00du point de vue
37:01d'une banque centrale,
37:02j'allais dire,
37:03la toute légitimité
37:04pour être préoccupé
37:05ou concerné
37:06par ce type de risque ?
37:08Oui et non pour moi.
37:09Je pense que c'est
37:10une manière de raisonner
37:11malheureusement
37:11qui est une manière
37:12de raisonner
37:13des banquiers centraux
37:14des années 80
37:15qui voyaient
37:16dans la croissance
37:17les ferments
37:18de l'inflation future.
37:19Je pense qu'on n'est plus
37:20tout à fait
37:20dans le même monde,
37:22qu'on a effectivement
37:23un risque d'avoir
37:23une inflation sous la cible
37:25au moins au premier semestre
37:27de l'année prochaine,
37:28qu'en plus,
37:29alors c'est le problème
37:29du t-shirt à taille unique
37:31de la BCE,
37:32c'est que si on regarde
37:33la situation de certains pays,
37:34c'est encore pire que ça,
37:35et on a en face une BCE,
37:37alors il y a la question
37:38du taux directeur,
37:39du taux court,
37:39mais il y a aussi la question
37:40de la gestion
37:40de la taille du bilan
37:41et de l'impact que ça
37:42a sur les taux longs.
37:43Depuis le début de l'année,
37:45la baisse de la détention
37:48d'obligations souveraines
37:50au bilan de la Fed,
37:51elle a baissé de 90 milliards.
37:53Au bilan de la BCE,
37:54c'est moins 300 milliards.
37:55Donc la BCE a remis,
37:57entre guillemets,
37:58trois fois et demi plus
37:59de papiers sur le marché
38:00que la Fed.
38:01Est-ce que c'est cohérent
38:02avec les prévisions
38:03de croissance et d'inflation
38:04des deux zones ?
38:06À mon sens, non.
38:06Donc il y a un vrai problème,
38:08je pense, de la BCE.
38:09Alors je ne dis pas
38:10qu'elle doit aller
38:11au taux à zéro, etc.,
38:12mais je pense qu'elle peut
38:13aller un peu plus bas
38:14sur le taux directeur,
38:15qu'elle peut largement
38:17ralentir le rythme
38:17du quantitatif
38:18taille tuning.
38:19On flirte déjà
38:21avec un niveau
38:22de liquidité globale
38:23du système
38:24qui ne laisse pas
38:26de marge de manœuvre, là ?
38:27Pour moi,
38:28c'est un peu limité
38:29et surtout,
38:29on parle des effets potentiels
38:30du plan de relance allemand,
38:32mais moi je suis assez confiant
38:33sur ces effets-là,
38:34seulement au mieux
38:35ils se matérialiseront
38:36au deuxième semestre 2026.
38:38D'ici là,
38:39il faut survivre quand même.
38:40Ça fait long.
38:41Et donc là,
38:42le problème,
38:42c'est qu'on a une BCE
38:43qui ne joue pas,
38:44à mon avis,
38:45son rôle
38:45de faire le lien
38:47jusqu'à ce qu'on ait
38:49les effets
38:49de ces plans de relance,
38:51si tant est qu'ils arrivent,
38:52si jamais...
38:53Et qui pourrait amener
38:53une fonction de réaction
38:54un peu différente à ce moment-là.
38:55Voilà,
38:55quitte à ce que la BCE
38:56remonte ses taux en 2027,
38:58c'est pas un problème.
38:59Donc la BCE
39:00est trop dans l'anticipation,
39:01d'une certaine manière,
39:03et pas assez dans le moment présent.
39:04Oui,
39:05je pense tout simplement
39:05qu'il y a des camps
39:07quand même
39:07qui s'affrontent
39:08très fortement
39:09au sein de la BCE.
39:09Christine Lagarde,
39:10contrairement à Mario Draghi,
39:12ne lide pas beaucoup
39:13les débats.
39:14Et donc,
39:14on a eu les Doves,
39:16les Colombes
39:17qui ont un peu dominé
39:18à un moment.
39:18Là,
39:18c'est le retour des Faucon
39:19et d'Isabelle Schnabel.
39:20Il faut espérer
39:21que ça ne dure pas
39:21trop trop longtemps.
39:22Merci beaucoup à vous trois.
39:23On s'arrêtera là.
39:24Pour ce soir,
39:24en guerre en Arthaz,
39:25la financière,
39:26l'échiquier,
39:26Nathalie Benatia,
39:27BNP Paribas Asset Management
39:29et Hervé Goulet de Caire
39:30à Curacy.
39:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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