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  • il y a 6 semaines

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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis, bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alors on se refait le film depuis ce matin sur Europe 1, évidemment Alexis à la surprise générale,
00:10Sébastien Lecornu a démissionné, nouveau coup de théâtre hier soir,
00:14le Président de la République lui a laissé 48 heures pour tenter d'ultimes négociations,
00:18pour tenter de rétablir la stabilité.
00:21Sérieusement Alexis, est-ce que vous pensez que le Premier Ministre va y arriver ?
00:24Sérieusement Dimitri, est-ce que vous pensez que Sébastien Lecornu va réussir en deux jours,
00:31là où en trois semaines il a échoué ?
00:33Je suis un optimiste.
00:35Qu'il va par magie résoudre l'équation insoluble sur laquelle Michel Barnier et François Bayrou se sont cassés les dents.
00:42Vous pensez sérieusement que ce fameux socle commun dispersé façon puzzle va par miracle se ressouder ?
00:50Que Bruno Retailleau, qui a eu le cran de rompre avec ce pouvoir impuissant, méprisant et insincère,
00:58va revenir au bercail comme un agneau ?
01:00Que le Rassemblement National et les socialistes,
01:04qui depuis des jours clament à tous les vents que le projet de Sébastien Lecornu est inacceptable,
01:10qu'ils se feront une joie et un devoir de le censurer,
01:13vous pensez qu'ils vont changer d'avis ?
01:15Mais si tout cela était possible, pourquoi Emmanuel Macron aurait-il accepté la démission de Sébastien Lecornu ?
01:21Tout ça n'a aucun sens, ça n'est pas sérieux, c'est une blague, une gigantesque plaisanterie.
01:28Alors je sais bien qu'il n'y a plus de limite à l'absurde,
01:31depuis que les ministres démissionnaires annoncent à un Premier ministre en partance
01:36qu'il quitte un gouvernement qui n'existe déjà plus.
01:38Mais franchement, on n'a même plus envie d'en rire, tellement tout cela est à pleurer.
01:44Car la vérité est plus folle encore, Dimitri.
01:47D'après ce que l'on me dit, tenez-vous bien,
01:49Emmanuel Macron a proposé hier soir à Sébastien Lecornu de le renommer.
01:54Là, tout de suite, sans attendre, comme si de rien n'était.
01:57Circuler, il n'y a rien à voir.
01:58On prend le même et on recommence.
02:00Alors, fort heureusement, Sébastien Lecornu, qui lui n'a pas perdu tout bon sens,
02:05a décliné cette proposition insensée.
02:08Et puis, pour que les choses soient bien claires,
02:09il a même fait savoir qu'il ne souhaitait pas rempiler un matignon.
02:13Mais enfin, le simple fait qu'Emmanuel Macron ait pensé à le maintenir est ahurissant.
02:19Il y a là un entêtement à ignorer la réalité politique,
02:23une obstination dans le déni d'une exigence élémentaire
02:27qui relève quasiment de la pathologie.
02:29Mais de quelle exigence voulez-vous parler, Alexis ?
02:31D'une règle démocratique très simple, en vérité.
02:34Quand on a perdu les élections, deux fois de suite, et sévèrement,
02:38on ne peut pas faire comme si on les avait gagnées.
02:42Car ça fait 15 mois que ça dure.
02:4415 mois depuis cette folle dissolution
02:47que, de blocs centrales en socle commun,
02:50de pactes de non-censure en accord minoritaire,
02:53des partis qui ont échoué dans les urnes,
02:56s'obstinent à conserver le pouvoir
02:58avec une arrogance inversement proportionnelle à leur légitimité.
03:0215 mois que le chef de l'État,
03:05que rien n'obligeait à dissoudre,
03:07hormis un égo démesuré,
03:09refuse obstinément de tirer les conséquences
03:13d'un désastre qu'il a provoqué.
03:15Et qu'il donne le spectacle,
03:17ce sont les mots de Gabriel Attal,
03:19de son acharnement à vouloir garder la main.
03:22Résultat, 15 mois après,
03:24la France est sans gouvernement,
03:26sans majorité, sans budget,
03:28et le président, rejeté par les Français
03:30comme aucun président avant lui,
03:32est en but à l'hostilité de la quasi-totalité
03:35des acteurs politiques,
03:37y compris des leaders de son propre camp.
03:39Et bien c'est de cette impasse
03:40qu'il faut sortir aujourd'hui.
03:41Mais alors comment faire, Alexis ?
03:43Vous savez, en démocratie,
03:45quand tout est bloqué,
03:46il n'y a qu'un moyen qui vaille,
03:47le retour aux urnes.
03:48Alors le président, on comprend pourquoi,
03:51redoute le moment fatidique de la dissolution.
03:53Il multiplie les manœuvres pour le retarder.
03:56Il va nous expliquer, bien sûr,
03:58que ce n'est pas sa faute,
03:59que la responsabilité en incombe
04:01aux partis politiques, égoïstes,
04:03à ses premiers ministres, maladroits,
04:05aux Français, indécrottables.
04:08Il va finasser,
04:09mais je crois qu'il va finir par devoir y venir.
04:11Parce que quand vos amis vous abandonnent,
04:14et quand 70% des sondés réclament votre démission,
04:17il n'est plus temps de faire le délicat.
04:20L'édito politique sur Europe 1.
04:21Merci beaucoup Alexis Brézé.
04:23La Une du Figaro ce matin,
04:24dos au mur.
04:25Emmanuel Macron s'en remet à Sébastien Lecornu.
04:28Bonne journée à vous Alexis.
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