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«C’était mieux demain» : Elsa Zylberstein et Didier Bourdon sont les invités de Culture médias
Europe 1
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il y a 2 mois
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00:00
Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 10h-11h30 avec Thomas Hill et avec ce matin Elsa Zilberstein et Didier Bourdon,
00:06
tous les deux à l'affiche du film « C'était mieux demain » qui sort ce mercredi.
00:11
Et où vous jouez Hélène et Michel, un couple bien traditionnel des années 50.
00:16
L'homme travaille pendant que la femme s'occupe de toutes les tâches ménagères.
00:20
Sauf qu'un jour, Hélène et Michel, ils sont propulsés en 2025.
00:25
Et forcément, ils ont un petit peu de mal à comprendre notre époque.
00:27
« J'aime pas la couture. »
00:30
« Mais une femme est au foyer, pas au bureau. »
00:32
« Petite rencontre. »
00:34
« Un lave-vage moderne. »
00:35
« C'est formidable. »
00:36
« On va pouvoir le revendre. »
00:37
« Ah, c'est hors de question. »
00:38
« Qui rapporte de quoi est sustenté toute la famille ? »
00:39
« Eh, ça va. Tu pars pas à la chasse à l'eau tous les matins non plus. »
00:42
« Non, pas. »
00:45
« Mais on est en quelle année ? »
00:50
« Tout est normal. Rien ne nous surprend. »
00:52
« Ah, arrête. »
00:53
« Ah, j'en sais. »
00:54
« Mais t'es pas en retard pour aller au boulot ? »
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« Moi ? »
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« C'est moi, la patronne. »
01:01
« Comment ça ? »
01:01
« Je sais pas. »
01:02
« Ça plane pour moi. »
01:05
« Ça plane pour moi. »
01:06
« Mais t'en changes. »
01:06
« Je me sens lait. »
01:07
« Comment ça plane pour moi. »
01:09
« Je t'en connais pas. »
01:10
« Je reviens pas à ma femme. »
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« Faut trouver comment rentrer, Helena. »
01:14
« Je veux faire que ça va tourner au vinaigre. »
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« Ça va. Apprends un peu sur toi. »
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« Michel. »
01:20
« C'est une petite télé. »
01:22
« C'est un téléphone du futur. »
01:23
« Faut que je te laisse. »
01:24
« J'ai un zoom. »
01:24
« Qu'est-ce que c'est que ça ? »
01:25
« Comment tu veux que je sache ? »
01:26
« Comment tu veux que je sache ? »
01:28
« C'est une petite télé. »
01:29
« C'est simple, Hélène et Michel, ils sont dépassés partout. »
01:32
« Surtout Michel, d'ailleurs. »
01:33
« Parce qu'il passe de chef de maison à homme déconstruit. »
01:36
« En même temps, il découvre l'histoire pour Perra l'après-midi. »
01:40
« Il a la chance. »
01:42
« La télé-réalité. »
01:43
« Ça, c'est un choc pour lui. »
01:45
« Il adore. »
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« J'ai travaillé en passage aussi l'après-midi. »
01:50
« Et pour Hélène, évidemment, c'est très dur au départ. »
01:52
« Et puis quand elle découvre qu'elle travaille, qu'en plus elle est la patronne, qu'elle a le permis, qu'elle a un compte en banque. »
01:59
« Carte bleue. »
02:00
« Au final, elle va s'y faire. »
02:01
« Oui, mais enfin, ce qui était joliment écrit dans le scénario. »
02:04
Vous parliez de Barbie. En lisant le scénario, je me suis dit « Ah, je fais mon Barbie à moi. »
02:08
Entre guillemets.
02:09
Parce que c'était plus l'idée de passer d'un monde à l'autre, comme Barbie qui découvre le monde réel.
02:13
Là, il y avait un petit peu de ça.
02:14
C'est-à-dire que cette femme, ce couple des années 50, catapulté en 2025.
02:19
Effectivement, pour elle, au début, elle a peur de cette liberté-là.
02:22
Parce que dans les années 50, les femmes avaient uniquement le droit de vote.
02:25
Donc il n'y avait aucune liberté économique, financière par rapport à leur mari.
02:28
Elles dépendaient totalement du bon vouloir.
02:31
Elles étaient dans une forme de soumission fatale.
02:34
Non, mais oui, bien sûr.
02:35
Oui, mais enfin, majorité.
02:36
Je pense à ma grand-mère, c'est elle qui menait la barre.
02:38
Oui, mais même si elle menait la barre, dans le sens où elle ne pouvait pas bouger.
02:42
Si elle voulait divorcer, elles n'avaient pas les moyens de s'en aller.
02:44
Elles n'avaient pas le choix.
02:46
Et là, c'est vrai que quand Hélène arrive en 2025, au début, on lui donne ce poste.
02:51
Elle est patronne en 2025.
02:52
Ça lui fait presque peur et elle ne veut pas de cette liberté-là.
02:55
Petit à petit, elle se met à l'appréhender, à libérer, à jouir de ça.
02:58
Et être dans une libération totale et dans un épanouissement qui lui fait du bien.
03:03
Mais c'est vrai qu'on voit souvent les années 50, 60 comme une période un peu idéale.
03:07
Les 30 glorieuses, le plein emploi, le rock'n'roll.
03:11
Mais pour les femmes, ce n'était pas forcément l'épanouissement total.
03:14
C'est ce qu'on voit quand même dans ce film.
03:15
Ben non, les femmes étaient quand même dans un espèce de carcan.
03:19
Oui, je disais une soumission.
03:20
C'est vrai que la machine à laver est une révolution.
03:24
D'où l'espèce de la fracture temporelle qui se passe avec cette machine à laver.
03:28
Comme dans Big, où c'est une machine aussi.
03:30
Comment ils basculent tous les deux dans ce monde actuel.
03:34
Et puis ça parle aussi de l'humanité d'aujourd'hui.
03:36
Comment on est tous dépassés aussi par la technologie.
03:40
Ou par l'IA, ou par certaines personnes qui ne savent pas servir d'un ordinateur,
03:44
ou des gens plus âgés.
03:44
Comment on est catapulté dans un monde qui nous fragilise.
03:49
Et ça, c'est vachement bien vu.
03:52
Oui, ce qui est aussi très bien écrit.
03:54
C'est vraiment Vinciane Milrault et Julien Boschini, son compagnon,
03:59
qui est un scénariste reconnu dans le métier.
04:04
Même moi, au début, dans les années 50, mon personnage, bien sûr, il bosse,
04:07
mais il n'est pas non plus dans un boulot très épanouissant.
04:10
Et c'est très intéressant dans le film, parce qu'on montre bien qu'on a nos codes.
04:12
Et peut-être que 2025, à la fin, on ne va pas tout dévoiler,
04:15
mais non seulement on apprend à s'aimer toujours, mais sûr, c'est un couple qui s'aime.
04:19
Mais même, on imagine, à la suite, c'est qu'il ne va peut-être pas accepter le même boulot non plus, lui.
04:24
Il y a un peu un boulot de larmes, quand même.
04:26
Ce qui est beau, c'est qu'ils évoluent tous les deux, en arrivant en 2025.
04:30
C'est ça, dans les films comme Retour vers le futur, où les personnages ne sont pas les mêmes, évidemment.
04:34
Je ne vais pas dévoiler le film comme Didier, mais on ne veut pas dévoiler ou spoiler le film.
04:40
Mais c'est vrai que leur parcours initiatique, leur 40 de film, c'est les 70 ans d'évolution d'hommes et de femmes
04:47
auxquels on assiste dans le film.
04:49
Et ça, c'est assez jouissif.
04:50
Et d'ailleurs, évidemment, on ne peut pas s'empêcher de penser aux visiteurs quand on regarde ce film.
04:54
Mais on se dit que finalement, les visiteurs, ça partait d'une perte bien plus ancienne.
04:59
Mais là, on se dit qu'en quelques années, en 50-70 ans, tout a changé.
05:03
Oui, parce que le film est plus politique, il y a quand même un joc.
05:04
Et sociétal.
05:06
Oui, c'est ça.
05:06
D'ailleurs, au départ, ils voulaient faire un film sur le rapport homme-femme.
05:10
Et d'ailleurs, il y a deux enfants, ils ont deux enfants qui correspondront aux enfants du film.
05:13
Et d'un seul coup, ils ont eu l'idée, tiens, c'est un angle très intéressant de les faire voyager en 70 ans.
05:18
Donc, c'est vrai que c'est un truc beaucoup plus sociétal.
05:21
Moi, ça me rappelle un peu les inconnus.
05:22
C'est-à-dire qu'il y a une manière de parler de notre société avec un biais très intéressant.
05:27
Et d'ailleurs, dans les débats qu'on a eus avec les gens qui sont venus voir le film,
05:31
il y a une personne qui a dit, mais vous pensez que dans 70 ans,
05:33
peut-être qu'on fera un film sur les travers de notre société aujourd'hui ?
05:35
Et je dis, oui, c'est intéressant.
05:36
On doit avoir des clichés, nous.
05:38
On s'en doute un petit peu de certains.
05:40
Mais en effet, on ne les voit pas.
05:43
Peut-être que dans 70 ans, si jamais la Terre est toujours vivante.
05:47
Si on est toujours là.
05:48
C'est vrai, oui, parce que là, oui, voilà.
05:51
Il y aura certainement un regard un peu amusé en disant,
05:54
oui, mais à l'époque, vous étiez comme ceci, comme cela.
05:56
Et puis, on voit à quel point les mœurs ont changé.
05:59
En 58, là, le couple, ils pensaient obliger leur fille à se marier avec le voisin.
06:05
Là, quand on revient en 2025, ils ont un petit choc en découvrant le choix de leur fille.
06:09
On ne va pas le révéler là ce matin.
06:10
On va garder le suspense sans doute du coup.
06:12
Mais il y a ce côté mœurs aussi.
06:15
Disons qu'ils évoluent eux aussi.
06:17
En arrivant dans cette époque, ils sont obligés d'accepter certains codes,
06:20
certaines choses qui ne se font pas, disons qu'en l'espace du film,
06:23
ils sont obligés d'évoluer très rapidement avec ce qu'on leur propose.
06:27
Et puis, il y a des petits messages politiques aussi dans le film.
06:30
C'est ça que sociétale.
06:31
Oui, bien sûr. Et puis, l'évolution de ma voisine, moi, je l'aime beaucoup.
06:35
Très intéressant, effectivement, votre voisin.
06:36
Mais, je l'ai dit, vous disiez de ne pas dévoiler.
06:39
C'est vrai qu'il ne faut pas dévoiler.
06:40
Mais en même temps, ça m'a rappelé une petite anecdote avec Claude Berry.
06:42
Il me disait, oui, Titanic, ça marche.
06:44
Je ne comprends pas que les gens allaient voir un film.
06:46
On connaît la fin, oui.
06:47
Alors, je dis, d'abord, on ne connaît pas la fin.
06:49
Parce que dans Titanic, il y en a qui s'en sortent.
06:52
Mais surtout, je dis, il y a un bon film.
06:53
Et d'ailleurs, on a déjà eu l'exemple sur le nôtre.
06:55
C'est un film qu'on a envie de revoir.
06:57
Et là, il y a déjà des gens qui nous disaient en avant-première.
06:59
Et surtout, ça touche toutes les générations.
07:01
Hier, on a encore fait trois salles.
07:03
Ce qui est beau, c'est qu'il y a des enfants de 10 ans,
07:06
les mères et les grands-mères.
07:07
Tout le monde s'y reconnaît.
07:08
Tout le monde s'y reconnaît.
07:08
Et ça crée des discussions incroyables entre les gens
07:11
sur ce qui était mieux avant, ce qui était mieux maintenant.
07:13
Et ça nous fait réfléchir aussi sur les avancées,
07:16
les reculs qu'on a fait aussi.
07:17
Là, le titre, il tombe à pique.
07:18
C'était mieux demain, on va faire mieux.
07:20
C'est ça, le gouvernement.
07:21
C'est ça, c'est ça.
07:21
Le personnage qui, pour nous aussi, il écrit,
07:23
il y a des écrans partout, c'est horrible.
07:24
On se dit qu'effectivement, il n'y a pas eu que des progrès en 70 ans.
07:28
Les gens parlent beaucoup du portable.
07:29
Ils disent, je ne pensais pas qu'aujourd'hui, à l'époque,
07:31
au moins, on était un peu plus tranquille,
07:32
on se parlait plus, par exemple.
07:34
Oui, c'est vrai.
07:34
Alors, c'est vrai que le portable,
07:35
les enfants, c'est plus difficile.
07:37
Mais je crois que ça vous arrive aussi.
07:39
Il y a des fois, hop, je le mets de côté.
07:40
C'est ce qu'il faut faire, bien sûr.
07:42
Et aller au cinéma, notamment, voir C'était mieux demain,
07:44
réalisé par Vinciane Milraux.
07:46
C'est à voir donc mercredi au cinéma, partout en France.
07:49
On va continuer.
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