00:00Et alors j'ai la chance de recevoir donc un champion du monde, rien que ça, bonjour Adil Rami.
00:04Bonjour, bonjour l'équipe.
00:05Merci d'être là.
00:06Et notre voisin du quatrième étage, notre collègue d'RFM, Philippe Lelouch.
00:10Salut Philippe.
00:10Salut Thomas, ça va bien, bonjour, comment ça va tout le monde ?
00:13Vous sortez de la matinale là ?
00:14On sort de la matinale, ouais.
00:16Aujourd'hui une matinale compliquée, parce que j'ai perdu ma voix ce week-end, j'ai peu, voilà.
00:19Aïe !
00:19Ouais, c'est à cause d'Adil Rami ça.
00:21J'étais pas dans ce pays.
00:23Et alors vous avez pu croiser Miss France 2026 quand même, hein.
00:26C'est quand même pas mal, on est bien reçu ici.
00:28C'est vachement bien.
00:30Et alors merci d'être là pour parler de votre pièce Philippe Lelouch qui commence en janvier à l'Apollo Théâtre à Paris.
00:35Le jeu de la vérité dans laquelle Adil Rami va jouer.
00:39Alors Adil, vous avez déjà tourné dans un épisode de la prochaine saison de Léo Matéi, j'ai vu ça.
00:44Mais là c'est la toute première fois que vous montez sur scène là.
00:46Ah ouais, la toute première fois.
00:48Il y a un petit trac là quand même, non ?
00:50Au moment où on parle, ça va, j'arrive à doser.
00:53Mais quand je me projette pour le 21 janvier, je sens que je vais avoir peur.
01:00C'est un truc dont vous aviez envie depuis longtemps ?
01:02Depuis très longtemps.
01:03Mais j'ai tellement de respect pour ce métier que je savais qu'il fallait passer par beaucoup de travail.
01:09Et aussi surtout enlever les barrières de la peur.
01:11Et puis un jour j'ai rencontré monsieur Philippe Lelouch qui m'a fait comprendre qu'en fin de compte,
01:17la peur était un ennemi et qu'il fallait y aller.
01:18Donc j'ai dit pourquoi pas.
01:19Et alors Philippe, le jeu de la VAT, c'est une pièce que vous avez écrite et jouée en 2005, il y a 20 ans.
01:25Ensuite c'est devenu un film réalisé par François Dezania en 2014.
01:29Qu'est-ce qui vous a donné envie de remonter cette pièce comme ça 20 ans après ?
01:32Alors d'abord parce que cette pièce finalement n'arrête pas de tourner depuis 20 ans, un peu partout à l'étranger.
01:40Par beaucoup de troupes amateurs en France et que j'ai au départ un fils qui s'appelle Sam Lelouch qui est mon fils aîné et qui avait envie de la jouer.
01:49Et je me suis dit écoute si on a l'opportunité de trouver les comédiens avec qui tu pourrais la faire ce serait formidable.
01:54Et puis le hasard des circonstances ça fait que j'ai rencontré Adil et que c'est un personnage formidable.
02:01J'ai beaucoup de choses à dire mais j'imagine qu'on va en parler.
02:02Dites-moi pourquoi vous avez choisi Adil ?
02:04Parce que j'ai... ça paraît fou de dire les choses comme ça mais parce que je sentais qu'il était capable de jouer la comédie et je ne me suis pas trompé.
02:12C'est-à-dire que c'est un type qui...
02:14Non mais en fait je pourrais vous expliquer la nuit entière pourquoi un champion du monde devient champion du monde et pourquoi ça se retrouve partout.
02:22C'est-à-dire que j'ai rarement vu une puissance et une force de travail comme la sienne.
02:26C'est-à-dire qu'il ne lâche rien.
02:28Mais à un niveau qui est absolument incroyable.
02:30Le mec fait du sport, il m'envoie des vidéos, il fait son texte, il est sous la douche, il fait son texte, il bouffe, il fait son texte.
02:36Donc il y a un moment, il n'y a pas de secret.
02:38C'est-à-dire que même si lui n'en savait rien, et moi non plus, même s'il y avait eu ce qui n'est pas le cas, une absence totale de talent,
02:45il y a tellement de travail qu'il va laisser au palier.
02:48Il y a un moment...
02:48Il va laisser ce qu'on a du talent au premier rythme.
02:51Et puis on sait que sur le plan de la personnalité, ce n'est pas un sportif comme les autres, a dit le rami quand même.
02:56C'est à la fois un sportif, et à la fois celui qui fait des rares, celui qui a mené de l'humeur.
03:01Ah bah oui, ça c'est pour faire le con, il y a du monde.
03:07Et ça va bien, parce que c'est une pièce qui nécessite ça.
03:09C'est une pièce de copain, il faut ça.
03:11Mais c'est vrai qu'il a tendance à emmener les autres, donc Sam, Baba Rudy qui est le troisième acteur,
03:18et Manon vers le haut, parce qu'il travaille.
03:22Donc voilà, ça bosse, ça rigole, il ricane, et puis je crois, j'ose espérer, que le résultat sera à la hauteur.
03:30Oui, parce qu'après il ne suffit pas de bosser.
03:31Il ne suffit pas de connaître son texte, il faut aussi effectivement...
03:35À connaître le texte, c'est ce qu'il y a de plus simple.
03:36Voilà, c'est ça. Après, il faut savoir bien le jouer.
03:38C'est un autre truc, vous avez commencé les répètes, là, j'imagine.
03:41Ah bah, exactement.
03:42Mais vous allez voir, vous allez être surpris, mais je pense même que les comédiens expérimentés vont être surpris.
03:48Par lui, en l'occurrence.
03:49Arrête, j'ai peur, là.
03:50Elle a la pression, elle a la pression.
03:52Moi, je pensais qu'apprendre ton texte, ça allait être le plus compliqué.
03:55Mais maintenant que je le connais, enfin presque par cœur, je me rends compte que je suis très très loin du résultat final.
04:01Et c'est quoi le plus compliqué, alors ?
04:02Le ton, pour moi.
04:04Le ton et les codes du théâtre.
04:06D'être juste partout.
04:07D'être juste, de bien rebondir au bon moment, et surtout de pouvoir jouer sans donner l'impression de jouer.
04:14Ouais, d'être naturel.
04:15D'être naturel, oui.
04:15Et en même temps, articuler, projeter la voix, c'est compliqué aussi.
04:19Exactement, ouais.
04:20Et j'ose dire, enfin, je ne sais pas comment ça va se passer, mais le stress va pouvoir nous mettre des bâtons dans les roues.
04:24Ouais, bah oui, il y a ce risque-là aussi.
04:26On va raconter quand même cette histoire du jeu de la vérité, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'histoire de Tom, Antoine et Eric, trois copains de lycée, cadragénaire, qui se revoient régulièrement pour dîner.
04:36Et puis un soir, il y a une invitée très spéciale qui va venir à l'un de ses dîners.
04:41On peut raconter qui, Adil ?
04:43C'est-à-dire ?
04:45L'invitée spéciale.
04:46Ouais, Manon.
04:47C'est Manon qui débarque.
04:48La fille dont tous les mecs étaient amoureux au lycée.
04:50Ouais, exactement.
04:51La bombe du lycée.
04:52Ouais.
04:52Et elle est toujours aussi belle.
04:54Elle est toujours aussi belle.
04:54Il ne faut pas en dire plus.
04:55Ah, le reste, on ne dit pas.
04:57Non, elle arrive avec une surprise.
04:59Voilà.
04:59C'est-à-dire qu'ils ne s'attendaient pas à ça.
05:02D'abord, ils spéculent.
05:03Ils se demandent, ah, est-ce qu'elle a vieilli ? Comment elle va être ?
05:05Oui, oui.
05:05Alors d'abord, en oubliant qu'eux-mêmes ont vieilli, mais en disant, est-ce qu'elle est toujours aussi belle ?
05:10C'est le propre des garçons, quoi.
05:11Et malgré leur situation, puisqu'il y en a au moins deux qui sont mariés dans le lot, enfin un qui est en divorce, l'autre qui est marié,
05:17et ils spéculent encore sur celui qui va obtenir ses suffrages.
05:22Alors que, voilà, comme au lycée, ils retombent, mais ça c'est un truc de garçon, j'ai l'impression,
05:27ils retombent immédiatement dans leur rapport d'enfance, presque, en disant, c'est moi qui va avoir la cote avec elle, etc.
05:32Donc les pronostics vont bon train jusqu'à son arrivée.
05:35Mais c'est, voilà.
05:36D'ailleurs, là-dessus, c'est intéressant parce qu'il y a toutes ces blagues sur, oh, est-ce qu'elle va devenir laide ?
05:41Est-ce qu'elle va devenir grosse ? Est-ce qu'elle va, je ne sais pas quoi ?
05:43Enfin, voilà, il se pose des questions comme ça. Je me suis dit, le texte, il a quand même 20 ans.
05:47Est-ce que vous l'avez réadapté au code d'aujourd'hui, où on accepte moins, parfois, ce genre de blague de mec ?
05:54Ou est-ce que vous vous êtes dit, non, ça a marché comme ça, je le laisse comme ça ?
05:57Il y avait des mots qu'on changeait, parce qu'il y avait des mots qu'on jouait avec Vadim, Brécourt, Vanessa Demouille et moi, à l'époque,
06:02qui sont un peu passés de mode.
06:05Donc, on a changé une expression, enfin, c'est d'ailleurs ça, mon fils qui s'y est collé,
06:09une expression par-ci, par-là, y compris les prénoms, parce que nous, ils s'appelaient Fabrice Pascal et Jules.
06:13Donc, voilà, on a mis les prénoms.
06:15À part ça, globalement, c'est la même chose, mais parce que, il n'y a pas de...
06:21Je ne crois pas qu'on soit dans des vannes sexistes, etc.
06:24Justement, moi, quand j'ai écrit la pièce, je me disais, ce serait méchant et bête.
06:28Vous pensiez déjà à ça.
06:29Ouais, de dire, elle est devenue moche, elle est devenue grosse, enfin, voilà, ça ne veut rien dire, tout ça.
06:33On n'aime pas quelqu'un que pour ça.
06:34Là, je pense qu'on peut le dire, parce que la pièce est assez connue, maintenant, on peut le révéler, le secret.
06:40Elle arrive, elle est handicapée.
06:41Voilà, elle a eu un accident de voiture, et quand elle arrive, elle arrive en fauteuil roulant.
06:45Et là, je me suis heurté à quelque chose, à l'époque, quand j'ai écrit, c'est que je n'avais pas de personne handicapée dans mon entourage.
06:51Donc, je m'étais dit, promis, en écrivant, de dire exactement ce qu'on ressent quand on n'est pas handicapé et qu'on voit un handicapé.
06:58La peur de la contagion ridicule, la peur de faire des vannes en se disant, il va mal le prendre.
07:03Et je me suis dit, on va tout dire franchement.
07:06Et à l'époque, j'avais été remercié par les personnes à mobilité réduite, d'ailleurs, qui m'avaient dit merci de traiter ça comme ça.
07:11Et eux, ça les remet en face de vraies positions dans leur vie.
07:14Tout d'un coup, cette fille-là, ils n'ont pas cessé de s'aimer, tous les quatre.
07:19Mais ce changement-là, il est de taille.
07:21Ça s'appelle le jeu de la vérité.
07:23C'est écrit, mis en scène par Philippe Lelouch.
07:24Ça commence le 21 janvier.
07:26Le compteur tourne, Adil.
07:28Ce sera un Apollo Théâtre.
07:32Allez, restez avec nous.
07:33On revient dans un instant sur Rampas tout de suite.
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