- il y a 3 mois
L'eurodéputée La France insoumise et présidente du groupe la Gauche au Parlement était l'invitée du "8h30 franceinfo", dimanche 5 octobre 2025.
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00:00Bonjour Manon Ombry. Bonjour. On va évoquer dans quelques minutes l'espoir peut-être que les otages détenus par le Hamas à Gaza soient libérés.
00:09L'espoir aussi que les combats cessent. On va entendre votre regard. Avant cela, l'actualité en France, c'est le gouvernement qui tarde toujours à être formé.
00:18On rappelle que Sébastien Lecornu doit faire sa déclaration de politique générale mardi. Est-ce que d'ores et déjà vous attendez quelque chose de cette nouvelle équipe ?
00:26Qu'est-ce qu'il y a à attendre sérieusement ? On sait tous qu'il va y avoir un petit jeu de chaise musicale en regardant les principaux protagonistes que sont Gérald Darmanin, Bruno Rotaillot et je ne sais qui d'autre.
00:37Et le cap est donné par Sébastien Lecornu lui-même. Il a dit que pour entrer au gouvernement, ça suppose d'être en accord avec la perspective politique du socle commun.
00:47Dit autrement, la poursuite de la politique macroniste dont on voit les contours se dresser notamment autour du budget.
00:55Et j'ai envie de dire, ça commence à faire beaucoup de fois qu'on nous fait le coup en mode, cette fois-ci on a compris la leçon, ça va changer, on nous a fait le coup avec Barney, on nous a fait le coup avec Bayrou.
01:05Bon, ça va, plus personne n'est du peu.
01:06Le changement de méthode, vous, vous n'y croyez pas.
01:07Mais le changement de méthode, on peut prendre un exemple. L'annonce de la fin du 49.3.
01:11On peut se dire sur le papier, chouette, un article avec lequel il passe à force régulièrement.
01:15Sauf que la constitution de la Vème République offre de multiples opportunités au gouvernement pour passer en force.
01:23Sans aller dans les détails à l'Assemblée nationale, vous avez ce qu'on appelle des votes bloqués, des secondes délibérations.
01:28Mais surtout sur la question du budget, si on s'arrête là.
01:31Pour moi, il y a deux hypothèses sur la non-utilisation du 49.3.
01:33Soit les macronistes ont passé un deal avec le Rassemblement national en échange de deux vice-présidences à l'Assemblée nationale pour le Rassemblement national.
01:42Et en échange potentiellement d'un soutien au projet de loi Ciotti qui prévoit la fin de la mise en œuvre de peine d'exécution provisoire pour Marine Le Pen.
01:51Ça, c'est un peu du complotisme.
01:53Non, c'est une hypothèse.
01:54C'est une hypothèse, on le dit quand même.
01:56Vous avez entendu comme moi que la présidente de l'Assemblée nationale, Yann Brobe privée, s'est dit pas fermée à l'idée de ce projet de loi Ciotti qui permettrait à Marine Le Pen concrètement de se représenter à l'élection présidentielle.
02:10Et puis la deuxième hypothèse, et là c'est en regardant la constitution de près qu'on le voit, s'il n'y a pas d'accord sur le budget au bout de 70 jours de discussion budgétaire, le gouvernement peut procéder par ordonnance.
02:23C'est une forme de méga 49.3, c'est dans l'article 47 de la Constitution.
02:26Et où est le problème après tout, si les députés n'arrivent pas à se mettre d'accord ?
02:30Ça ne vous pose pas un problème que le budget dans notre pays ne soit pas voté à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire nos représentants directs depuis maintenant trois ans je crois.
02:39En l'espèce, la possibilité serait donnée aux parlementaires de le voter, c'est s'il n'y arrive pas que le gouvernement reprend la main.
02:44Il y a énormément de moyens de faire traîner les débats parlementaires, vous le savez comme moi, le gouvernement en est spécialiste.
02:50Et décider d'un budget par ordonnance, ça veut dire que concrètement, vous n'avez pas plus de deux personnes, probablement Sébastien Lecornu avec Emmanuel Macron lui-même,
03:00qui vont décider de continuer de faire la poche aux Françaises et aux Français, parce que ce dont on parle concrètement, qui reste dans le budget.
03:06Je termine juste là-dessus parce que ce n'est pas théorique.
03:08On nous a dit qu'il n'y a plus des deux jours fermés, mais tout le reste, il y est.
03:10Il faut qu'on puisse vous poser des questions aussi, Manon Aubry.
03:12Sur le budget, vous allez vous-même continuer de déposer beaucoup d'amendements, parce que justement, si vous déposez beaucoup d'amendements,
03:19si vous faites obstruction parlementaire, il y a un risque que ce budget soit adopté de manière autoritaire, sans débat, sans compromis à l'Assemblée nationale.
03:26On va continuer à défendre nos opinions et le programme pour lequel on a été élu, je ne crois pas qu'on ait fait d'obstruction sur les derniers projets de loi parlementaire.
03:35La preuve est, l'an dernier, lors de l'exercice budgétaire, on a fait adopter un certain nombre de mesures progressistes, je pense à la taxe Zuckmann.
03:43Et d'ailleurs, nous avions voté en première lecture le budget.
03:46Et c'est uniquement parce que le gouvernement n'était pas satisfait de ce budget qu'il est ensuite passé en force par 49-3.
03:51Donc, je ne vous donne pas de scoop, oui, à l'Assemblée nationale, avec des amendements.
03:55Nous allons demander la suppression de l'année blanche, nous allons demander la suppression du doublement des franchises médicales,
04:00qui fait que les médicaments vous coûtaient plus cher quand vous allez les acheter.
04:04Nous allons demander la suppression de l'ALD pour les personnes qui sont en arrêt maladie de longue durée.
04:15Une affection longue durée, il n'y a pas de suppression desALD.
04:19C'est une moins bonne prise en charge d'un certain nombre de soins qui ne sont pas liés à l'ALD.
04:23Tout à fait, il y a une moins bonne prise en charge.
04:24Donc, par amendement, nous allons supprimer tous ces mauvais projets du gouvernement.
04:29Et nous allons proposer d'aller chercher là où il est véritablement.
04:32Manon Aubry, on ne connaît pas tout de ce projet, de ce budget.
04:35Mais on connaît certaines pistes.
04:37Quand Sébastien Lecornu évoque une baisse de l'impôt sur le revenu pour les personnes autour du SMIC,
04:41une mesure d'imposition sur les holdings, une possible hausse de la flat tax sur les placements,
04:45c'est très loin d'être ce que vous défendez.
04:48Mais quand même, ce n'est pas un tout petit premier geste.
04:50Prenons, on l'est dans l'ordre.
04:52Vous parlez suppression, baisse de l'impôt sur le revenu pour les couples qui sont au SMIC.
04:56Au-dessus du SMIC, juste au-dessus.
04:58Dans un premier temps, ils ont appelé et ils ont corrigé depuis.
05:02Au niveau du SMIC, c'est bien la preuve qu'ils ne savent même pas comment fonctionne l'impôt sur le revenu
05:07puisque un couple au SMIC ne paye pas d'impôt sur le revenu en France.
05:10Vous avez d'ailleurs 50% de la population française qui ne paye pas d'impôt sur le revenu.
05:13Mais parlons de ce qui est précisément, de ce qui est au programme.
05:16Parce que c'est un impôt progressif.
05:16Donc vous voyez que ce sera très marginal.
05:18Pour le reste, la taxe sur les holdings, on n'a à ce jour absolument pas les contours.
05:24Je pense que c'est 1,5 milliard d'euros.
05:28C'est ce que dit le Parti Socialiste.
05:29On est très loin du rendement attendu de la taxe Zuckman qui est autour de 20 milliards d'euros.
05:34Chiffre qui fait débat, on le rappelle.
05:35Oui, certains évoquent 5, certains économistes évoquent 5.
05:39Oui, certains anticipent probablement des stratégies d'évasion fiscale.
05:42Sauf que ce dispositif vient avec un dispositif de lutte contre l'évasion fiscale qui s'appelle l'exit taxe.
05:48Mais pour revenir à cette taxe sur les holdings, le principal problème c'est qu'elle exonère les biens professionnels.
05:54Ce qui videra l'assiette fiscale, donc le gâteau à taxer de 90%.
05:59Pour ne pas casser l'outil de production, pour ne pas nuire.
06:01Je vais vous donner un seul exemple d'une entreprise qui s'appelle la Sonata Yachting Limited qui possède le yacht de Bernard Arnault qui s'appelle Symfony.
06:11Cette holding est située à Malte et ne paye donc pas d'impôts.
06:16Et la valeur de ce yacht est de 130 millions d'euros, donc rentrerait dans le cas de la taxe Zuckman.
06:21Est-ce que vous pensez sérieusement que ce yacht est un outil et un bien professionnel de la part de Bernard Arnault ?
06:28Vous voyez, tout ça n'est qu'une manière de dévoyer l'impôt sur le revenu et l'impôt sur la fortune.
06:33Et on ne peut pas faire de justice fiscale en exonérant une partie.
06:36Ce type de sujet sur cette taxe sur les holdings peut être justement que les insoumis pourraient dans le débat dire,
06:42regardez en prenant l'exemple qui est le vôtre,
06:43faisons un amendement pour que ça concerne aussi des biens qui sont visiblement aussi utilisés à titre privé,
06:51qui font partie de ces holdings.
06:52Je vous confirme que s'il y a une taxe sur les holdings qui sera proposée à l'Assemblée Nationale,
06:56nous l'amenderons pour supprimer les trous dans la raquette.
06:59Mais vous ne pouvez pas dire qu'une entreprise, la valeur d'une entreprise qui est possédée par quelqu'un,
07:04doit être taxée simplement sur le fait de la valeur de cette entreprise ?
07:07Écoutez, la valeur d'une entreprise, c'est ce qui vous permet derrière de dégager des rémunérations.
07:11Et vous le savez comme moi, le cœur du problème, c'est que les très riches...
07:14Non, c'est la production d'une entreprise qui permet de dégager des rémunérations.
07:18Les très riches, mais aussi la valeur d'une entreprise.
07:19Vous savez comme moi que les très riches, aujourd'hui, ne payent pas leur juste part d'impôt.
07:23Quand vous avez un taux moyen d'imposition pour les 0,1% les plus riches, qui est de 25%,
07:27et qu'il est de 50% pour le reste de la population française,
07:31c'est que les plus riches se servent de ces dispositifs autour de la valeur de leurs entreprises,
07:35qu'ils versent des dividendes à ces holdings, qui leur permettent d'échapper à l'impôt.
07:39C'est précisément ce qu'on est en train d'essayer de rétablir, c'est-à-dire de la justice fiscale.
07:44Et j'observe quand même qu'il y a beaucoup de larmes de crocodiles
07:47qui sont versées sur ces pauvres 1 800 foyers fiscaux que l'on voudrait mettre à contribution.
07:53Mais quand il s'agit de faire une réforme de l'assurance chômage, une réforme des retraites,
07:57tout d'un coup, on n'entend pas les premiers qui sont concernés à longueur d'antenne.
08:01Alors oui, et pardon pour ces 1 800 foyers fiscaux qui seront un peu davantage mis à la contribution.
08:03Alors quand il y a des réformes des retraites, on entend à longueur d'antenne ce qui sont fonds.
08:07Mais vous le voyez comme moi qu'il y a un peu une démesure.
08:10Le rendement de leur patrimoine à ces gens dont on parle, c'est entre 6 à 8 % par an.
08:15Si l'on leur prend 2 %, ils continueront à s'enrichir largement.
08:18Et quand bien même ils s'enrichissent, ils ne s'enrichisseraient pas.
08:22Au bout d'un siècle, avec un 2 % de taxation, on reviendrait à leur patrimoine de 2010.
08:27Manon Brie, avant de rentrer dans le détail du budget,
08:31et pour ce faire, il faut que Sébastien Lecornu survive à la journée de mardi prochain,
08:35à sa déclaration de politique générale.
08:38La survie de son gouvernement passera en partie par la non-censure des socialistes.
08:42Vous qui les connaissez plutôt bien, vos amis socialistes,
08:45vous pensez qu'ils vont réussir à trouver un compromis ?
08:48Vous savez, je pense que nos amis socialistes ont été assez naïfs
08:52de croire qu'il y avait quelque chose à tirer de ce gouvernement.
08:55J'espère qu'ils ont appris la leçon du gouvernement précédent.
08:58Vous dites naïf, Jean-Luc Mélenchon parle des nigauds de la gauche
09:02avec un accent circonflexe modéré.
09:04C'est salé.
09:05Moi, je vous parle de naïveté confondante.
09:08Je crois que le fond du sujet, c'est le même.
09:10C'est le fait que le parti socialiste a donné sa chance au gouvernement Bayrou.
09:14C'est fait complètement enfumer avec le fameux conclave sur les retraites
09:18qui n'a donné absolument rien.
09:20Et en tout cas, pas de remise en cause de la réforme des retraites
09:23et de la retraite à 64 ans.
09:25Et concrètement, le parti socialiste a refusé de censurer à six reprises.
09:29Et puis finalement, ils se sont dit, bon, c'est vrai qu'on se fait avoir,
09:31finalement, on censure le gouvernement Bayrou.
09:33J'espère que cette fois-ci, ils ne vont pas être aussi naïfs
09:36et qu'ils vont censurer dès le début ce gouvernement
09:38qui n'a rien de démocratique,
09:40ce gouvernement qui va faire la poche des Françaises et des Français,
09:43et ce gouvernement qui ne reprend aucune des propositions venues de la gauche.
09:46Vous avez échangé avec eux à ce sujet.
09:47Olivier Faure dit dans Le Parisien ce matin
09:49qu'il se prépare, qu'on va tout droit vers la censure.
09:51J'espère qu'ils vont censurer.
09:53Moi, je ne peux pas parler à leur place,
09:56mais je pense que la motion de censure qui sera déposée pour ce mardi,
10:00elle sera signée largement par toute la gauche
10:03et que la question qui sera posée est de savoir
10:05que le Rassemblement national sera de nouveau la vexine de Macron.
10:07Si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qui se passe ?
10:08Si ce n'est pas le cas, c'est la rupture.
10:09Vous allez mettre un candidat LFI contre Olivier Faure en Seine-et-Marne,
10:13un autre contre Boris Vallaud dans les Landes.
10:15Écoutez, pour le moment, les élections législatives partielles qui y a eu lieu,
10:20nous avons, pour notre part, respecté systématiquement
10:22l'accord du nouveau Front populaire.
10:24J'observe en revanche que le Parti Socialiste et Place Publique
10:27ont déposé systématiquement des candidatures dissidentes.
10:30Je pense notamment à la législative partielle
10:33qui a lieu pour la circonscription des Français de l'étranger
10:35en Espagne et au Portugal.
10:37C'est la candidate insoumise qui est arrivée au second tour.
10:41La gauche très divisée, c'est la gauche qui perd ?
10:44Je le regrette puisque dans les autres circonscriptions,
10:47là où c'était des candidats socialistes,
10:48en ce qui nous concerne, nous n'avons pas proposé de candidature dissidente.
10:51Et j'observe même que le candidat de Place Publique,
10:54et Place Publique, le parti de Raphaël Glucksmann,
10:57n'appelle pas à voter au second tour pour la candidate
10:59qui représente le nouveau Front populaire
11:01et fait un nini entre le candidat macroniste et le nouveau Front populaire.
11:05Oui, cela est un acte de rupture en ce qui nous concerne.
11:08On continuera à défendre ce projet du nouveau Front populaire
11:10qui, je crois, a créé beaucoup d'espoir dans le pays.
11:12Mais est-ce que vous pouvez comprendre
11:14que votre posture d'opposition, d'intransigeance,
11:16elle nourrisse aussi en partie le rejet contre vous ?
11:19Il y a un sondage qui m'a interpellé cette semaine.
11:21Une majorité de Français, 58%,
11:23adhèrent à l'idée d'une union contre les candidats insoumis
11:26en cas de nouvelle dissolution.
11:27C'est 12 points de plus que pour le Rassemblement national.
11:30C'est la dernière enquête au Doxa pour le Figaro.
11:33Est-ce que vous prenez au sérieux ce risque de diabolisation, Manon Brie ?
11:35Moi aussi, j'ai regardé de près ce sondage
11:38qui dit que c'est la fin du barrage républicain
11:40et notamment s'il y a un candidat insoumis.
11:42Sauf que dans la méthodologie de ce questionnaire,
11:48ils prennent en compte les électeurs du Rassemblement national.
11:51Donc tu m'étonnes, si tu demandes aux électeurs du Rassemblement national
11:53est-ce que vous voulez un barrage républicain ?
11:56Vous avez la certitude que les électeurs de gauche
12:00et peut-être de centre-gauche iront vers vous
12:02en cas de nécessité de barrage face au Rassemblement national ?
12:04Vous avez raison que de plus en plus,
12:06les lignes se brouillent entre la droite et l'extrême droite
12:08et on le voit au quotidien à l'Assemblée nationale.
12:10Je parle du centre-gauche et du centre-droit.
12:12Pour le reste, je pense que la gauche devra prendre ses responsabilités
12:17et nous, nous resterons fidèles à ce programme du nouveau Front populaire.
12:22Pourquoi ce programme leur poserait problème dans un an
12:24alors qu'il ne leur a pas posé problème ?
12:27Et pire, ou mieux, peut-être, leur a permis d'être élue il y a un an.
12:30Vous restez avec nous, Manon Aubry.
12:32On se retrouve juste après l'essentiel de l'actualité en une minute.
12:35Il est 9h moins le quart et c'est Manon Lombard-Brunel.
12:37Paris, Londres ou encore New York.
12:39Plusieurs rassemblements sont organisés aujourd'hui
12:41à l'appel du Forum des familles d'otages de Tel Aviv.
12:44L'espoir inquironnait pour les proches
12:45alors que des négociations indirectes doivent se tenir
12:48aujourd'hui entre Israël et le Hamas en Égypte.
12:50Discussion à propos de l'application du plan de paix à Gaza
12:53présenté cette semaine par Donald Trump.
12:56Leur sort avait provoqué de vivraison.
12:58L'incinération des stocks de contraceptifs américains en France
13:01n'est plus d'actualité.
13:02C'est ce qu'affirme plusieurs sources diplomatiques françaises.
13:05Cette cargaison d'une valeur de 8 millions d'euros
13:07avait été commandée sous la présidence de Joe Biden.
13:10Elle a ensuite été bloquée en Belgique
13:12après des coupes drastiques de l'administration Trump.
13:15La vigilance au vent levée dans six départements du nord de la France
13:19après le passage hier de la tempête Amy.
13:21Elle a fait deux morts, un en Seine-Maritime,
13:23un autre dans l'Aisne.
13:25Et puis en football, la course pour prendre la tête de la Ligue 1 se poursuit.
13:28Pour l'instant, elle est dominée par l'Olympique de Marseille
13:31après sa victoire hier soir.
13:32Trois buts à zéro contre Metz.
13:34Aujourd'hui, place aux principaux rivaux des Marseillais.
13:36L'OL reçoit Toulouse.
13:37Le Paris Saint-Germain se déplace de son côté sur la pelouse de Lille.
13:43France Info.
13:44Le 8.30 France Info.
13:47Adrien Bec.
13:48Camille Vigogne-Lecouat.
13:51Manon Aubry, euro députée La France Insoumise.
13:53Vous êtes toujours sur France Info.
13:55On va parler du conflit, de la guerre entre Israël et Palestine.
13:57Les négociations sur l'accord de paix,
13:59sur la remise des otages israéliens continuent.
14:02Des négociateurs sont arrivés au Caire
14:03pour continuer à parler des détails du plan Trump.
14:06Est-ce que vous y croyez ?
14:08J'aimerais y croire.
14:09Évidemment, on souhaite tous la paix dans la bande de Gaza.
14:13Pas plus tard que cette nuit,
14:14il y a encore eu plusieurs dizaines de civils
14:16qui ont été lâchement assassinés
14:18par le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
14:20Et la libération des otages ?
14:21Bien sûr, et on espère la libération des otages
14:24le plus rapidement possible.
14:25Mais je vais vous dire, le fond de ma pensée,
14:27j'ai du mal à y croire.
14:29Peut-être qu'il y aura un cessez-le-feu
14:31de courte durée
14:33qui permettra, je l'espère,
14:34la libération des otages et de prisonniers palestiniens.
14:37Mais je crains que ce soit un répit de courte durée.
14:42Parce que si vous regardez dans le détail
14:44les modalités de cet accord de paix,
14:46c'est plutôt un accord de capitulation
14:48designé dans les intérêts
14:53de Benjamin Netanyahou lui-même.
14:55Il n'y a pas de calendrier, par exemple,
14:58précis de départ de l'armée,
15:00de l'occupation de la bande de Gaza.
15:01Il n'est d'ailleurs même pas question de la Cisjordanie.
15:04La tutelle militaire...
15:05Il y a quand même un calendrier, du moins
15:07un arrêt de l'occupation progressif
15:10qui est évoqué dans le...
15:10Avec une zone tampon et une occupation
15:12qui sera en quelque sorte rendue permanente.
15:16Et à l'occupation militaire,
15:17vous ajoutez une forme d'occupation politique
15:19avec un pouvoir de tutelle
15:21qui n'est pas rendu aux Palestiniens,
15:23dans une vision que je trouve
15:25assez néocoloniale,
15:27d'un espèce de comité dirigé par Tony Blair.
15:29En même temps...
15:30À quel moment on va se poser la question
15:31que les Palestiniens décident
15:33de leur propre sort ?
15:34Ce qui bloque aussi,
15:35c'est le fait que le Hamas,
15:37dans cet accord,
15:38est censé rendre les armes
15:40ou partir.
15:42En tout cas, les membres du Hamas,
15:44semble-t-il, pour l'instant,
15:46ça n'est pas évoqué
15:47et ils n'ont pas dit
15:48s'ils souhaitaient le faire ou pas.
15:49Est-ce qu'il vous semble normal
15:50que le Hamas soit désormais désarmé ?
15:53La question est de savoir
15:54comment vous créez un État palestinien.
15:57Et pour créer un État palestinien,
15:59il faut qu'ils puissent avoir
15:59un cadre démocratique.
16:01Donc les Palestiniens
16:02choisissent leurs représentants.
16:03Ce n'est pas moi
16:03qui vais choisir pour eux.
16:05Et il faut qu'ils aient
16:06les capacités de se défendre.
16:08Parce que vous avez Israël,
16:10qui est un des États
16:11les plus militarisés au monde.
16:13Et vous refuserez à un État
16:14d'avoir un pouvoir de dissuasion.
16:17Le pouvoir de dissuasion
16:18doit être donc détenu
16:19par le Hamas aujourd'hui ?
16:20Il doit être détenu
16:20par le gouvernement légitime,
16:22qui sera élu dans la bande de Gaza.
16:27Jusqu'à preuve du contraire,
16:29il n'y a pas eu d'élection
16:29depuis des années.
16:30Les conditions de l'élection
16:31ne vont pas être réunies immédiatement.
16:32Vous n'avez pas répondu à ma question.
16:33Est-ce que le Hamas
16:34doit accepter d'être désarmé ?
16:36Le Hamas doit tout faire
16:37pour essayer de trouver
16:39un accord de paix.
16:40Mais un accord de paix,
16:41ça veut d'abord dire
16:42que les combats s'arrêtent.
16:45Je vais vous dire,
16:45la dernière fois qu'il y a eu
16:46un cessez-le-feu,
16:47le gouvernement de Benjamin Netanyahou
16:49a arrêté de le respecter
16:50après quelques jours.
16:51Et depuis,
16:52les massacres ont continué.
16:54Je veux dire,
16:54les puissants...
16:54Mais n'hésite pas
16:54si le Hamas doit être désarmé ou pas.
16:56Mais ce n'est pas à moi de le dire.
16:57Ce n'est pas à moi de le dire.
16:58Vous pouvez partir des conditions
16:59à 10 ans,
16:59vous devez arrêter les combats.
17:01De la même manière,
17:02vous ne pouvez pas demander
17:02à un État comme l'Ukraine
17:03d'être désarmé.
17:05Parce que...
17:05Mais pardonnez-moi,
17:06le Hamas et le gouvernement ukrainien,
17:09ce n'est pas exactement la même chose.
17:09La question est de savoir
17:10comment vous créez
17:11un État palestinien.
17:12Créer un État palestinien,
17:14c'est faire en sorte
17:15que les Palestiniens
17:15puissent décider pour eux-mêmes.
17:17Ça fait des dizaines d'années
17:18que ce territoire est colonisé.
17:21Des dizaines d'années
17:22qu'il est massacré.
17:23Vous voyez,
17:24le plan de Donald Trump,
17:25on en parle assez peu,
17:26prévoit même
17:26un plan de développement économique.
17:28Donc il est légitime
17:29que le Hamas soit réticent
17:30à être désarmé.
17:31Il est légitime
17:31que le gouvernement palestinien,
17:32et ce n'est pas à moi de dire
17:34qui doit figurer
17:35dans le gouvernement palestinien,
17:37c'est aux Palestiniens
17:37de décider.
17:38Comment on est arrivé
17:40dans une situation
17:41où on a un peuple
17:42de 2 millions d'habitants
17:43dans la bande de Gaza
17:44qui se font massacrer,
17:45qui se font déplacer,
17:46qui sont soumis à la famine
17:47et à qui on ne peut plus dire
17:49vous décidez
17:50pour votre propre avenir ?
17:52Sans compter
17:53l'état de destruction.
17:54Quand bien même
17:54il y aurait un cessez-le-feu
17:55demain dans la bande de Gaza,
17:56ce que tout le monde souhaite.
17:57Vous savez que plus de 90%
17:59des infrastructures
18:00sont détruites.
18:01Vous savez qu'il n'y a plus
18:01de réseaux d'eau,
18:02d'assainissement,
18:03qu'une grande partie
18:05des infrastructures
18:06sont méga-polluées.
18:07C'est des générations entières
18:09qu'on est en train
18:10de sacrifier
18:10avec la complicité totale
18:13des États européens
18:14parce qu'on n'en parle pas
18:15suffisamment de l'Union Européenne,
18:16de la France
18:16qui déduisent le plan
18:17On va y venir Manon Aubry.
18:19Plusieurs élus de votre parti
18:20sont actuellement retenus en Israël.
18:22Je donne leur nom.
18:22Rima Hassan,
18:23Emma Fourreau,
18:24François Pigmal,
18:24Marie Messmer.
18:25Ils ont été arrêtés
18:26alors qu'ils tentaient
18:27de briser le blocus israélien
18:28en naviguant vers la bande de Gaza.
18:30Est-ce que vous avez
18:31de leurs nouvelles ?
18:32Non, nous n'avons pas
18:33de leurs nouvelles.
18:34Ils ont été arrêtés
18:35il y a maintenant
18:35plus de trois jours.
18:37On a pu avoir
18:38quelques brèves échanges
18:40avec leurs avocats
18:41et avec le consul de France
18:43qui a pu rendre visite
18:44pour certains d'entre eux.
18:45On sait que leurs conditions
18:45de détention sont difficiles.
18:47À plus de 10 par une cellule,
18:49ils ont entamé
18:49une grève de la faim.
18:51On sait que les conditions
18:52d'accès à l'eau
18:53sont aussi difficiles.
18:55Je veux ajouter
18:56qu'il n'y a pas qu'eux
18:57qui sont détenus
18:57puisqu'il y a plus de 30
18:58ressortissants français.
19:00Jean-Noël Barraud,
19:01le ministre des Affaires étrangères,
19:02a dit qu'il mettait
19:03tout en œuvre
19:04pour les faire revenir.
19:05Il a aussi rappelé
19:06qu'il avait formellement
19:07déconseillé à tous
19:08les ressortissants français
19:09de se rendre dans la zone.
19:10La pratique et les faits
19:13parlent pour eux-mêmes.
19:14Les ressortissants italiens
19:15ont déjà été rapatriés.
19:17Un avion a été affrété
19:19par le gouvernement turc
19:20pour rapatrier
19:22plusieurs dizaines
19:23de ressortissants
19:25de différentes nationalités.
19:26Et où est la France ?
19:27Que fait la France ?
19:28J'observe que le gouvernement
19:30de la Colombie, par exemple,
19:31a expulsé l'ambassadeur israélien.
19:33Et donc, il s'agirait
19:34pour la France
19:34d'enfin ingir,
19:36d'expulser
19:36une ambassade génocidaire
19:38et de prendre des sanctions.
19:39Merci Manon Aubry.
19:40On rappelle que le terme
19:40génocide est évidemment contesté.
19:42Merci Manon Aubry,
19:43eurodéputée.
19:44La France insoumise,
19:45présidente de la gauche
19:46au Parlement européen.
19:47Merci Camille Vigone,
19:48le quad journaliste
19:49au Nouvelle Obs
19:49d'avoir été avec nous
19:51une nouvelle fois ce matin.
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