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  • il y a 2 mois
Le président du comité stratégique des centres E. Leclerc était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 20 octobre 2025.

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00:00Bonjour Michel-Edouard Leclerc.
00:03Bonjour Agathe.
00:04Vous allez nous dire quel impact a le contexte politique sur la grande distribution,
00:08sur la façon de consommer des Français.
00:10Est-ce que vous vous félicitez que la France est un nouveau gouvernement
00:13et que la dissolution semble s'éloigner ?
00:15Qu'est-ce que vous attendez du budget ?
00:17Mais d'abord on voudrait s'arrêter un instant sur le choc hier.
00:21Le musée du Louvre cambriolé, un vol spectaculaire avec monte-charge, disqueuse,
00:27des bijoux d'une valeur inestimable en portée.
00:30Écoutez la réaction du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, sur France Inter, c'était à l'instant.
00:35C'est au fond un nuage supplémentaire qui s'ajoute à un bulletin météo qui est déjà assez gris.
00:40C'est un appel...
00:40Faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables
00:43et donner une image déplorable de la France.
00:45Voilà, une image déplorable de la France, dit Gérald Darmanin.
00:49Il dit aussi, nous avons failli.
00:51Est-ce que vous êtes d'accord avec le ministre de la Justice ?
00:53Il y a ça dans tous les pays.
00:55On a tous regardé Ocean Eleven ou Ocean Twelve.
01:00Moi, j'ai cru un épisode en réel de Berlin, l'ancien acteur de la Casa del Papel.
01:10C'est spectaculaire.
01:11On regarde tout ça sur Netflix.
01:13Mais là, c'est dans la réalité.
01:14Et là, c'est dans la réalité.
01:15Au cœur de Paris.
01:16Et le coup dur, c'est que c'est des éléments de notre patrimoine.
01:19Alors, on discute de la dette.
01:20C'est des éléments de notre patrimoine qui sont cramés, quoi.
01:24Qui vont être volés, peut-être détruits.
01:27Donc, oui.
01:28Alors, Laurence Descartes, qui est nouvellement arrivée au Louvre,
01:31avait fait un état des lieux, avait réclamé ou avait commencé à poser le problème de la rénovation des musées.
01:36En fait, il est temps qu'on s'intéresse à notre patrimoine.
01:39Je ne sais plus comment s'appelle cet ancien journaliste qui s'occupe du patrimoine.
01:43C'est Van Berne.
01:44C'est Van Berne.
01:45N'arrêtez pas de dire, en sautillant un peu, qu'il faut qu'on s'occupe de la dette.
01:50Mais aussi de ce qui fait le pendant de la dette.
01:54C'est un patrimoine au mondial extraordinaire.
01:57Je pense que les Français prennent conscience.
01:58Vous m'avez mis une tête de roi, une couronne de roi sur la tête.
02:03I am not Trump.
02:04I am not the king.
02:06Pour ceux qui nous écoutent, ce sont des images des bijoux qui ont été dérobés au Louvre hier.
02:11Oui, peut-être qu'il aurait plus fallu les prêter à Trump.
02:15Ils nous les auraient peut-être sauvegardés.
02:16Je n'en suis même pas sûr.
02:17Ils cassent ses jouets.
02:19Les politiques se sont évidemment emparées de ce sujet.
02:22Le Rassemblement National dit que ce cambriolage, c'est le symbole du déclin, du laxisme de la France.
02:27Certains à gauche en profitent pour mettre en cause la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui est candidate à la mairie de Paris.
02:33Est-ce que c'est uniquement de l'instrumentalisation politique ou il y a vraiment des questions légitimes à se poser sur ce qui s'est passé hier au Louvre ?
02:41Il y a plein de questions techniques sur la protection de nos musées, sur la protection de notre patrimoine.
02:47C'est aussi une pédagogie, malgré ça, de l'importance du patrimoine qu'il y a en France, en Italie, en Espagne.
02:54On est des pays extrêmement dotés et avant de ne grimper que dans la dramaturgie de la dette, il faut faire payer les gens, travailler plus, payer moins, etc.
03:06On a en face de notre dette un patrimoine extraordinaire.
03:09Il ne faut pas le laisser se barrer, mais il ne faut pas en faire une querelle politique.
03:13Aucun des élus qui parlent aujourd'hui n'a signé un plan de sécurisation des musées français depuis dix ans.
03:19Donc c'est un malheur, c'est des salopards qui ont piqué ces bijoux.
03:26Attaquons-nous à la sécurité de nos avoirs.
03:29Et vous esquissez, Michel-Édouard Leclerc, la dette.
03:32Revenons justement sur la crise politique que traverse le pays.
03:35Pour l'instant, Sébastien Lecornu n'a pas été renversé.
03:39Le spectre de la dissolution s'éloigne.
03:41Est-ce que vous dites, on a échappé au pire, les Français ont échappé au pire ?
03:45On n'a pas encore échappé au pire, mais Lecornu est bien courageux.
03:49J'aime bien ce... J'allais dire ce gars-là.
03:51J'aime bien le Premier ministre.
03:52C'est quelqu'un qui, aux armées, a été très apprécié.
03:55C'est un type aussi qui est loyal à Macron.
03:58Mais la loyauté, c'est une qualité d'une manière générale.
04:02Et je souhaite bonne chance à la nouvelle équipe.
04:03Parce qu'il n'y a aucun intérêt à y aller, aucun intérêt personnel à y aller.
04:08On voit bien aujourd'hui que c'est une cocotte minute.
04:11Et qu'on ne va jamais discuter de fond d'ici 2027.
04:15Il y a tellement de candidats, il y a tellement d'ambition et d'égo.
04:19Que cette gouvernance, elle va assurer les affaires courantes.
04:24Mais ça va être aussi sur le thème, je te donne ça, tu me donnes ça.
04:28Et donc cette gestion d'équilibre, ce n'est pas très valorisant pour les gens bien qui y sont.
04:33Parce qu'il y a des gens de qualité dans ce gouvernement.
04:36Je trouve qu'ils ont un esprit de sacrifice qui les honore.
04:40Michel-Edouard Leclerc, en parlant de cocotte minute, c'est aujourd'hui que l'Assemblée va commencer à examiner le projet de budget.
04:47Parlement très divisé avec un éclatement des forces politiques.
04:50Qu'est-ce que vous dites aux députés aujourd'hui ?
04:52Il nous faut un budget pour le 31 décembre.
04:54Mettez-vous d'accord, enfin ?
04:56Bah oui, bah oui.
04:57En fait, il y a des choses.
05:01La politique aujourd'hui, c'est professionnel.
05:03Vous voyez, ça ne s'appelle pas la loi contre les cumuls,
05:06mais il y a une loi qui a fait que la plupart des députés qui sont députés aujourd'hui
05:11ne sont pas à la gestion sur le plan local.
05:13On ne peut plus être maire, on ne peut plus être député maire ou président de conseil régional.
05:16Ce sont des gens qui n'ont pas la connaissance, le savoir, pas simplement par leur jeunesse,
05:21mais ils n'ont pas l'expertise, ils n'ont pas les modèles de gestion qu'on a dans le privé
05:26et ils n'ont pas non plus dans les territoires, dans les collectivités locales.
05:31Donc il faut qu'ils apprennent, ce n'est pas être enfantin de dire ça,
05:35il faut qu'ils apprennent à gérer non seulement des compromis, mais des projets collectifs.
05:40Vous avez décidé de faire de la journée, une journée sur le logement,
05:43il manque 2,5 millions de logements sociaux en France,
05:46ce n'est pas être de droite ou de gauche que d'essayer de monter un fonds d'investissement à la norvégienne
05:51pour construire 1 million, 2 millions de logements sociaux.
05:54La gauche et la droite peuvent s'y retrouver, l'intérêt du pays c'est ça.
05:57L'armée ça peut faire...
05:59Ça peut faire consensus.
06:00Donc vous dites à la classe politique, essayez de vous accorder, de trouver des compromis.
06:05C'est le sens du sondage du Figaro de Je Crois samedi
06:08qui disait que les Français étaient partagés entre la honte et la colère.
06:12Les députés sont les députés de la nation avant que d'être députés élus par nous.
06:16Et donc il faut qu'ils représentent la nation tout entière.
06:18La nation c'est le collectif.
06:20Et donc la nation ça ne peut pas être réduit au plus petit commun dénominateur de chaque parti.
06:24Vous avez honte vous aussi parce que vous parlez de la honte des Français.
06:27Certains responsables politiques ont reconnu qu'ils avaient honte du spectacle.
06:29Non mais vous m'avez souvent posé la question, y compris vous Agathe, de savoir si j'étais motivé pour rentrer dans l'arène politique.
06:36Là vous voyez, je ne pourrais rien apporter.
06:38En fait aujourd'hui, moi personnellement, je me déconnecte de cette vie-là et je me fais mon plan pour la France.
06:46Ma participation, mon plan de participation, celui des centres Leclerc, celui des gens de mon métier, intermarché, systémique,
06:53en quoi on peut aider à la conversion numérique des entreprises françaises, à la géopolitique,
06:59qui fait qu'on a d'autres concurrents aujourd'hui, que c'est compliqué pour nos fournisseurs.
07:03On se met au diapason de la révolution écologique, du climat, de la transition énergétique.
07:09On le fait sans les politiques.
07:09Sinon on devient dingue.
07:11Vous avez vu, là, alors que la loi impose aux distributeurs aujourd'hui de s'équiper en panneaux solaires,
07:19d'ici 2026, on vient de nous dire qu'on nous chante et qu'on n'a pas de modèle économique.
07:24On ne sait pas quand on aura trop d'électricité, à qui on peut les vendre.
07:27On ne sait pas à quel tarif on pourra vendre.
07:29Donc il n'y a pas de modèle économique et déjà on nous dit que c'est une rente et qu'on va nous taxer fiscalement.
07:35Donc si c'est comme ça, dans chaque secteur, avec l'agriculture, avec les transports et tout, ça ne peut pas fonctionner.
07:42On va rentrer dans le détail du budget, justement.
07:45Et vous disiez, faites des compromis dans un contexte où l'agence de notation,
07:49Sandra Zainte-Porse, vient de dégrader la note de la France de AA-.
07:53Ça, ce n'est pas grave, ça.
07:54Alors, justement, vous allez nous dire, écoutez ce qu'en pense le ministre de l'Économie et des Finances,
07:58Roland Lescure, c'était samedi sur France Info.
08:00C'est, au fond, un nuage supplémentaire qui s'ajoute à un bulletin météo qui est déjà assez gris.
08:05C'est un appel à la lucidité, à la responsabilité.
08:09Alors, vous aviez déjà critiqué la dramaturgie pleine d'égo de François Bayrou quand il était à Matignon.
08:13Il mettait en garde régulièrement contre la dette de la France.
08:17Et là, vous dites, cette nouvelle dégradation, ce n'est pas grave.
08:19C'est ce que vous dites.
08:20Non, mais c'est des financiers qui dégradent des financiers, OK ?
08:23Et les financiers, ils n'ont pas tort.
08:24C'est mal géré, il y a une grosse dette et tout ça.
08:26Mais ça ne fait pas une politique pour la France, ça ne fait pas une politique économique, ça ne fait pas une politique sociale.
08:31Donc, quand le sujet est exclusivement la dette, même dans mon entreprise, ça ne fait pas marcher l'entreprise.
08:38La dette...
08:39Mais je veux dire, est-ce que c'est quand même un sujet, ça a des conséquences ?
08:41Oui, oui, oui.
08:41La dégradation de...
08:42Ça peut devenir un drame.
08:43...sur les crédits immobiliers, sur vous, à votre échelle, ça n'a pas de conséquences ?
08:46Mais c'est dans la recette.
08:48D'abord, il y a des trous dans l'économie française.
08:52Bon, on bouge les trous.
08:53Quelles sont les économies proposées ?
08:55Dans n'importe quelle boîte privée, les actionnaires en Assemblée Générale, ils diraient au patron, qui est élu pour telle année, on ne lui demande pas de démissionner forcément,
09:02on lui dit, faites 2%, 3% d'économie chaque année pendant 10 ans.
09:06Bon, voilà.
09:06Après, chacun va faire son plan.
09:09Est-ce que les administrations sont sur ce mode-là aujourd'hui ? Est-ce qu'elles peuvent le faire ? Je ne sais pas.
09:13Ensuite, on relance la croissance, parce que c'est la croissance qui génère des revenus pour boucher la tête.
09:18Et puis après, si ce n'est pas assez d'efforts, effectivement, on regarde les barèmes de l'impôt, on regarde les contributions, et là, on fait de la répartition sociale de l'effort.
09:27Mais d'abord, on bouge les trous.
09:29Aller chercher de l'argent chez les petites gens, 10 ans, chez les petites gens, chez les gens modestes, pour pas de tickets restaurants, pas de tickets vacances, un jour férié en moins, etc.
09:43Ça, ça a été supprimé, les jours fériés.
09:45Oui, mais on a passé 3 ans à discuter de ça.
09:47Et pendant ce temps-là...
09:48Non, que moi, seulement c'était dans le plan de François Bayrou.
09:50Mais sous Barnier aussi, sous Attal aussi, on change de sujet, parce que vous changez de sujet au gré des budgets proposés,
09:57mais il ne reste rien de toutes ces discussions.
10:00Tous les ans, on remet le cœur à l'ouvrage, pas même plus de cœur, d'ailleurs.
10:04Donc aujourd'hui, ils font un plan économique.
10:06J'ai une question à vous poser.
10:07Est-ce que vous savez qui est le ministre du Plan ?
10:09Alors, il y a un haut commissaire au plan, c'est Clément Beaune, mais il n'y a plus de ministre du Plan.
10:12Pas mal, pas mal.
10:13Il n'y a pas un Français qui le sait, d'accord ?
10:15Et quand je vais prendre le train, que ce soit sur ma tablette pour lire dans le train ou au point relais à la gare,
10:24il n'y a pas un petit livre, un plan pour la France.
10:26Je suis un jeune chef d'entreprise, je suis quelqu'un qui veut créer une initiative.
10:29Vous attendez un plan pour la France ?
10:30Alors justement, Michel-Édouard Leclerc, il n'y a pas de ligne directrice...
10:32Qu'est-ce que vous pensez du budget qui a été présenté par le gouvernement ?
10:37Est-ce que vous aviez dit qu'il faut taxer les plus riches, mais il n'y aura pas de taxe du CMAG ?
10:42Non, non, je n'ai pas dit ça.
10:44Non, vous avez dit que vous n'étiez pas contre mettre les plus riches à contribution ?
10:46Non, non, non, je suis contre toutes les taxes tant qu'on n'a pas fait un plan.
10:51Taxe sur le sucre, taxe sur le livre d'occasion, taxe sur les riches, taxe sur qui vous voulez.
10:57Je suis contre toutes les taxes si on n'a pas d'abord un plan d'économie, de gestion,
11:02dans n'importe quelle boîte privée, mais même dans n'importe quelle...
11:05Et vous considérez que les économies prévues par le gouvernement sont insuffisantes ?
11:08Je ne les connais pas, et puis ça change, c'est la troisième fois que ça change.
11:12Donc j'ai beau m'être préparé pour venir ce matin, j'ai lu tous les journaux de ces deux, trois derniers jours.
11:20Ce que je vois, c'est qu'on dit qu'on va raboter sur les énergies alternatives,
11:25on va raboter sur les tickets restaurants et les tickets vacances.
11:28Il y aura sans doute des impôts sur les holdings familiales, patrimoniales des plus riches.
11:33Oui, c'est prévu pour la justice fiscale.
11:36Et les économies ?
11:37La dette, c'est parce qu'on a peut-être prêté trop aux entreprises,
11:41fait trop de postes aux fonctionnaires à l'heure de l'IA et du numérique,
11:45qu'on n'a peut-être pas bien géré les appels d'offres pour équiper les collectivités locales et les ministères.
11:53Il y a eu tellement de rapports de la Cour des comptes qu'au moins on en prenne suffisamment
11:57pour en faire un plan d'action d'économie.
11:59Si on fait adhérer à ce plan d'action d'économie, après on peut mettre en contribution.
12:04Mais mettre en contribution, ce n'est pas forcément taxer.
12:06C'est aussi créer des fonds pour développer le logement,
12:09pour développer le secteur de l'armement, de la sécurité et contre les cyberattaques.
12:14C'est peut-être faire un fonds pour que la transition énergétique,
12:18les riches puissent mettre de l'argent, pas rentable tout de suite.
12:22Mais ce sera mieux que des taxes qui ne seront pas fléchées,
12:25qui sera mis au pot commun pour faire développer la transition énergétique.
12:28Ça c'est votre projet Michel-Édouard Leclerc.
12:29On continue d'en parler dans un instant, on parlera aussi de justice fiscale
12:33et de quelqu'un au gouvernement que vous connaissez bien, c'est Serge Papin.
12:36Mais pour l'instant il est 8h46 et c'est l'info en une minute avec Diane Ferschit.
12:40Un incendie à Lyon tôt ce matin a fait 4 morts.
12:44Le feu s'est déclaré dans un immeuble de 10 étages du 3e arrondissement de la ville.
12:48Il est à présent éteint.
12:49Une dizaine de personnes sont en train d'être examinées.
12:52Des saphirs, des émeraudes, des diamants,
12:558 bijoux de la Couronne de France dans la nature.
12:57Après ce cambriolage spectaculaire hier au Louvre,
12:594 personnes sont recherchées.
13:00Un rapport pas encore publié de la Cour des Comptes pointe des problèmes de sécurité.
13:04Des retards considérables et persistants des installations techniques du musée le plus visité au monde.
13:10Nous avons failli, reconnaît ce matin le ministre de la Justice.
13:14Gérald Darmanin qui l'assure.
13:16Il ira voir Nicolas Sarkozy en prison en tant que ministre de la Justice.
13:20L'aide-chef de l'Etat sera incarcéré demain à la prison de la Santé.
13:23À Paris, je ne peux pas être insensible à la détresse d'un homme, déclare Gérald Darmanin.
13:28Le début de l'examen du budget en commission à l'Assemblée nationale,
13:321800 amendements ont été déposés.
13:34Des débats dans un contexte particulier, sans majorité pour le gouvernement,
13:38qui a aussi renoncé à l'article 49.3 de la Constitution.
13:47Avec Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc,
13:55à un patron. Et on parle justement des patrons, Aurélie.
13:59Est-ce que, Michel-Edouard Leclerc, les chefs d'entreprise sont vraiment à bout ?
14:03On avait eu des menaces de manifestation du MEDEF au moment où il était question de la taxe Zucmal.
14:10Est-ce que les patrons sont vraiment à bout ?
14:12Ou ils essaient juste de conserver leurs privilèges ?
14:14Alors, les chefs d'entreprise, c'est comme quand on dit les banquiers, les politiques, les journalistes.
14:19Ça ne dit pas la diversité des opinions.
14:22Les patrons des grandes entreprises.
14:23Oui. Alors, je ne les connais pas tant que ça.
14:26Je ne suis pas membre d'une grande organisation patronale.
14:30Je pense que les chefs d'entreprise aussi ont déconné, en allant tout le temps,
14:33demander des aides de l'État.
14:35En soi, en refusant qu'elles soient conditionnées,
14:38ce n'est pas preuve d'un grand libéralisme dont ils se revendiquent parfois.
14:42Mais d'un autre côté, la force vive de la nation,
14:44c'est des gens qui créent des emplois, c'est des gens qui créent de la richesse.
14:47Qu'on soit agriculteur, qu'on soit transporteur, qu'on soit distributeur ou qu'on soit dans la tech.
14:53Aujourd'hui, ce qui manque, c'est de la stabilité, c'est de la vision.
14:58C'est d'être peut-être envoyé à nos propres capacités de financement
15:01ou de propres capacités de développement,
15:03pour que l'État ne soit pas invoqué tout le temps.
15:06Mais je trouve qu'aujourd'hui, c'est vachement dur.
15:08Leclerc se porte bien.
15:12On est sur un bon créneau.
15:14On est constant dans nos valeurs.
15:16Tout le monde a essayé de nous faire dégager du prix bas, du pouvoir d'achat, etc.
15:20Il y avait un parti de l'inflation ces trois dernières années.
15:23On n'a jamais eu de commission d'enquête sur les origines de l'inflation à 25% sur l'alimentaire,
15:28sur les transports chez Saadé et tout ça.
15:30Vous dites que c'est très dur. Pourquoi c'est très dur ?
15:31Parce que vous croulez sous les taxes ?
15:33Parce que vous ne pouvez pas faire plus, comme disait Patrick Martin, le patron du milieu ?
15:36Nous investissons plusieurs milliards chaque année dans la reconversion énergétique.
15:42Là, aujourd'hui, on nous a demandé, par la loi, de promouvoir des carburants alternatifs.
15:48On nous a demandé de mettre des bornes électriques.
15:51On nous a demandé d'équiper d'ici 2026 tous nos parkings en panneaux solaires.
15:58Et là, il y avait déjà eu un petit coup avec Retailleau qui disait...
16:02Mais il ne faut peut-être pas un moratoire, alors qu'on est encore sous le coup de la loi de s'équiper.
16:08Et là, maintenant, dans le projet de loi, on nous dit qu'on remet de la fiscalité...
16:12On augmente la fiscalité sur le biocarburant.
16:14Ça, c'est une mauvaise chose pour vous ?
16:16Du coup, vous êtes transporteur, vous achetez un camion.
16:18Vous achetez quoi ?
16:19Vous êtes distributeur, vous avez commencé un plan d'équipement en électricité.
16:24Vous faites quoi ?
16:26Donc, rien que ça, vous voyez, c'est tout simple.
16:29Ce n'est pas de la grande politique.
16:30Ça paralyse.
16:31Le consommateur, vous voyez, juste comme ça.
16:34Excusez-moi, j'aime bien parler concret.
16:37Vous avez une voiture toutes les deux à acheter.
16:39Vous savez ce qu'il faut acheter ?
16:41Vous savez s'il faut acheter une voiture ?
16:42Vous savez s'il y aura une valeur de revente ?
16:44Vous savez s'il faut acheter une électrique, une hybride ?
16:47Et c'est en fonction de la bonification, en fonction de la valeur de la voiture.
16:50C'est pour ça qu'il y a de l'épargne, aujourd'hui, qui n'est pas dépensée.
16:53Il y a trop d'instabilité, d'incertitude sur les normes de demande ?
16:56Ma prime rénov', pendant le Covid, tous les jeunes sont allés,
17:00tous les couples, les jeunes couples avec leurs enfants,
17:02pendant le confinement, sont allés dans la maison des grands-parents,
17:04ont loué des maisons, etc.
17:07Quand ils en ont acheté, ils se sont dit, on va faire du B&B,
17:09on va amortir ça, etc.
17:11Aujourd'hui, on leur dit, dans les territoires,
17:13il ne faut pas faire ça, parce que ça augmente le coût de l'immobilier pour les habitants.
17:17Et au niveau national, on leur dit, fin de la prime rénov'.
17:21Donc vous voulez de la stabilité ?
17:24Il faut une vision globale, il faut une vision avec plein d'expérimentations,
17:29il ne faut pas craindre que tout ne vienne pas de l'État parisien,
17:32mais que ça se fasse aussi en Bretagne.
17:34Le solaire, ça n'a pas le même impact que dans le midi.
17:37La géothermie, ça peut marcher plus dans le massif central
17:40que chez moi en Bretagne, où il n'y a pas de nappe phréatique directement.
17:44– Et cette hausse de la fiscalité sur le biocarburant,
17:46est-ce que ça aura des conséquences concrètement sur les prix à la prime ?
17:49– Alors j'espère que ça ne va pas passer, parce qu'on va gueuler suffisamment quand même.
17:51– La ministre des comptes publics…
17:53– C'est un truc que les Leclerc, pardon Aurélie,
17:55c'est un truc que les Leclerc ont fait,
17:57avec les coopératives agricoles de la Marne,
17:59avec le Conseil général de la Marne,
18:02on a lancé ça, il y avait tous les ministres,
18:04ils étaient tous contents.
18:05Alors soit il y a eu des dérapages et des trucs qui ont coûté trop cher à l'État,
18:09on remet tout ça au carré, mais on ne donne pas comme signal à des flots…
18:13– Vous dites aux députés, ne supprimez pas la niche fiscale sur les biocarburants.
18:16– Ce n'est pas une niche fiscale, c'est une promotion des carburants alternatifs.
18:20– Il y a moins de taxes sur les biocarburants que sur le carburant traditionnel,
18:24donc ça peut être considéré comme une niche fiscale.
18:26– Ça va coûter plus cher de produire meilleur pour la santé,
18:31pour l'environnement, pour l'écologie.
18:34Donc tout le monde en convient, et pour la souveraineté nationale.
18:37Donc on n'a pas de pétrole, mais on a des rejets agricoles,
18:42on a du recyclage possible qui nous permet de faire des carburants
18:45pour les camions et même demain pour les avions,
18:48parce que l'hydrogène, on a bien compris que ça ne va pas fonctionner comme ça,
18:51même dans les aéroports.
18:52Donc diversifions les sources d'approvisionnement,
18:56trouvons un jeu de prix, de fiscalité,
18:59qui rend incitatif l'utilisation de ces carburants.
19:03Si vous supprimez l'incitation, à peine vous avez acheté votre bagnole
19:06ou mis un boîtier de conversion,
19:08les consommateurs, ils n'achètent pas.
19:09Et c'est pour ça que nous avons un taux d'épargne aussi élevé en France.
19:13On ne manque pas d'argent en France, on a 6 000 milliards d'épargne.
19:16Au lieu de dire qu'aux gens…
19:17– Tous les Français n'ont pas les moyens d'épargner, mais 40% d'épargne.
19:20– Non, il y a des vrais pouvoirs d'achat.
19:23– Mais ceux qui ont les moyens épargnent effectivement.
19:24– Et ceux qui ont les moyens pourraient tirer la consommation.
19:26– On entend ce que vous dites.
19:27– Par le logement, par la voiture, par le tourisme.
19:30– On entend ce ras-le-bol aussi face à l'incertitude, l'instabilité.
19:33Et dans ce nouveau gouvernement, il y a des nouveautés des acteurs
19:37de la société civile notamment.
19:39– Je vois venir, oui.
19:40– Vous avez publié un message sur X pour féliciter Serge Papin,
19:44l'ancien PDG de Système U, qui est aujourd'hui ministre des PME,
19:47du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat.
19:50Qu'est-ce que ça apporte un entrepreneur au gouvernement ?
19:53– Au moins, il sait de quoi il cause.
19:54C'est intéressant.
19:57La précédente ministre du commerce était très sympa,
19:59elle dialoguait, elle venait, c'était une élue municipale,
20:03elle était très au fait et très curieuse des choses.
20:09Mais Serge Papin a été patron de Système U.
20:13Il a été aussi très impliqué à l'origine d'une loi
20:16qui cherchait à améliorer les relations entre l'agriculture,
20:19l'industrie et le commerce.
20:21Moi, je n'ai pas toujours été d'accord avec lui.
20:23Mais au moins, c'est quelqu'un, on sait de quoi on parle quand on discute.
20:27– Et alors, Serge Papin, justement, propose un intéressement,
20:30nouvelle formule pour les salariés,
20:32intéressement qui serait immédiatement disponible et non imposable.
20:35Vous dites chiche à Serge Papin ?
20:37– Absolument.
20:38Mais dans Leclerc, on donne 25% du bénéfice,
20:40tous les centres Leclerc, au premier profit,
20:43donnent 25% d'intéressement, de participation aux salariés.
20:47C'est obligatoire dans le contrat de Leclerc.
20:5025% des profits vont aux salariés.
20:53Alors, la prime Macron, ça a été une bonne idée aussi à un moment donné,
20:56puisque ça a obligé un peu des PME et des petites entreprises
21:00qui ne les donnaient pas d'avoir cette impulsion pour la donner.
21:04Après, dans ce projet de budget, et ce n'est pas pour contrarier Serge,
21:08le Papin, c'est qu'on a beau être concurrent,
21:11on se tire des bourgs, mais on s'apprécie.
21:13C'est quand même bizarre que d'un côté, on va supprimer l'avantage
21:17sur le ticket restaurant, qui était directement une dépense affectée à la consommation,
21:21qu'on propose, le budget propose aussi de diminuer les avantages des chèques vacances,
21:26qui étaient directement dépensés et qui entraînaient d'autres dépenses,
21:29et que de l'autre côté, Serge, dise, on va faire de l'intéressement qui va être dépensé.
21:33– Vous craignez que ce budget ait un impact sur la consommation ?
21:38Vous citez quelques exemples, il y a aussi cette année blanche sur les prestations sociales,
21:41vous craignez que les classes populaires et moyennes soient trop mises à contribution ?
21:46– Alors, vous voyez, c'est difficile pour moi, distributeur, de plaider pour la consommation,
21:51parce qu'il y aura toujours des cons pour dire que je ne plaide que pour mes intérêts capitalistiques,
21:55je suis marchand, un marchand en France, un voleur, machin et tout.
21:58Bon, mais dans la réalité, la consommation, c'est ce qui tire la croissance aujourd'hui en France.
22:03– Et donc ce budget est dangereux ?
22:04– L'épargne des Français est prête à s'investir,
22:06peut-être pas dans la consommation des hypermarchés, etc.,
22:09mais dans la consommation de voitures, d'équipements, d'équipements de la maison et tout ça.
22:13Donc moi je suis pour qu'on booste la consommation,
22:17ça permettrait la consommation d'équipements,
22:21parce que le taux de TVA des équipements et des services est assez élevé,
22:24ça ferait rentrer de l'argent dans les caisses de l'État,
22:27et ce serait bien pour couvrir la dette.
22:28Quand vous êtes dans une entreprise et que vous avez une grosse dette,
22:33plus vous faites de chiffre d'affaires, plus vous couvrez proportionnellement,
22:36plus vous diminuez vos coûts fixes.
22:38C'est déjà une bonne mesure.
22:40Économie des centres qui perdent de l'argent,
22:44faire rentrer de l'argent par l'activité économique, ça c'est mon programme.
22:47– Vous ressentez depuis ces dernières semaines l'impact du contexte politique,
22:50de cette incertitude dans vos rayons, sur la façon de consommer des Français ?
22:55– On ressent deux choses, on sent qu'il y a plus de gens qui ont des problèmes,
22:58ou qui ressentent des problèmes sur le pouvoir d'achat.
23:01Un truc qui m'émeut énormément, c'est de voir qu'on a gardé
23:06les distributeurs automatiques de billets dans les galeries marchandes des magasins,
23:09et à chaque jour de versement des allocations ou des salaires,
23:14on voit des centaines de gens par magasin venir vider leur compte
23:19pour ne pas prendre le risque d'être bloqué au deux tiers du mois,
23:23quand il y aura moins d'argent sur le compte.
23:26On voit aussi, vous avez vu toute la distribution, c'est un peu technique,
23:29mais on fait du cagnottage, on donne des tickets Leclerc, des bons d'achat,
23:34on voit des gens venir avec 800 euros de bons d'achat qu'ils ont collectés,
23:37c'est même pas les cartes Pokémon.
23:39– Et ça c'est plus qu'avant ?
23:40– Eh bien, moi ça m'émeut parce que ça veut dire que des gens
23:43qui ont l'air bien portants et qui ne disent pas, qui ne râlent pas,
23:47en fait on voit qu'en famille ils font des arbitrages,
23:50et donc il y a un vrai problème de pouvoir d'achat qui nécessiterait,
23:54qui nécessiterait là aussi un consensus sur un plan anti-pauvreté en France.
23:58– Michel, il faut qu'on termine et on a une dernière question,
24:02donc très vite, c'est la question qui, comme tous les jours,
24:04a retrouvé sur les réseaux sociaux de France Info.
24:07Aujourd'hui la question qui mûrit, au printemps dernier vous aviez dit
24:10« je n'ai pas de désir élyséen, mais ça peut venir, est-ce que ça vient ? »
24:14– Alors, tout est politique, tout ce qu'on vient de dire là,
24:17ça passe par des budgets, ça passe par des comportements,
24:20et au pire s'ils ne sont pas d'accord, ils vont de toute façon nous prendre pour cible.
24:23– Mais est-ce que ça vient ?
24:25– Moi je crois au primat du politique, je crois au primat du projet collectif,
24:28du projet partagé, j'ai envie d'en être, mais là, dans la galère…
24:32– Vous avez envie d'en être ?
24:33– Oui, j'ai envie d'en être, mais pas dans cette galère vous dites ?
24:34– Mais pas avec des gens qui font le concours de quéquettes
24:38pour être premiers aux présidentielles, et qui vont, qui pendant ce temps-là…
24:42– Concours de quéquettes ?
24:43– Bah ouais, en plus c'est très masculin, c'est très…
24:46Enfin, à part Marine, je ne sais pas quoi, peut-être les filles,
24:51il y a quelques femmes peut-être qui postulent,
24:53mais c'est très désobligeant, je trouve que c'est très désobligeant
24:57aujourd'hui pour l'ensemble des Français, d'être représentés par des gens
25:02qui regardent moins l'intérêt national, l'intérêt pour tous,
25:08et qui sont plus dans des jeux de parties, des jeux de chapelle.
25:10Moi, c'est incroyable, un type de LR aujourd'hui, il ne va pas draguer les voix du PS,
25:16il ne parle qu'au LR, et en plus ils sont divisés.
25:19Un type du PS, ou une femme du PS, ne parle pas à l'électorat de LR,
25:25ils sont dans des chapelles…
25:25– Il faudrait quelqu'un qui parle à plus de monde.
25:28– Il faudrait parler à la France, et donc ce qui est assez marrant sur les réels,
25:31sur Instagram, on voit sans arrêt maintenant le général de Gaulle
25:34venir avec un discours un peu désuel, la femme de ménage, le frigo, etc.
25:38Mais dans son époque, à l'ORTF, avec sa personnalité,
25:42qui était un peu rigide, un peu conservatrice,
25:45il ne faisait que parler aux Français.
25:46– Merci beaucoup.
25:46– C'est ça qu'il faut faire.
25:47– Merci Michel-Edouard Leclerc d'avoir répondu.
25:49– Merci d'avoir répondu aux questions de France Info.
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