- il y a 4 mois
Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, était l’invité du “8h30 franceinfo” dimanche 7 septembre 2025.
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00:00Bonjour Marc Ferracci, disons-le, nous avons en face de nous ce matin un ministre en sursis.
00:08Dans 36 heures, vous serez peut-être membre d'un gouvernement démissionnaire.
00:12Merci d'ailleurs dans ce contexte d'avoir accepté notre invitation.
00:15On va surtout s'interroger ce matin sur la suite, avec qui les troupes d'Emmanuel Macron sont-elles prêtes à travailler,
00:20à quelles conditions faudra-t-il faire des concessions, sur la fiscalité par exemple, on va évoquer tous ces sujets.
00:25Mais avant cela, la journée de demain quand même, est-ce qu'à vos yeux il existe encore 1% de chance peut-être que vous ne soyez pas renversé demain,
00:35ou est-ce que ça y est vous dites bon, soyons lucides, c'est fini ?
00:38Vous savez, en politique je ne crois pas aux certitudes, je ne crois pas aux probabilités à 100%,
00:42parce qu'on sait qu'il peut toujours y avoir quelque chose qui parfois d'ailleurs vient de l'extérieur,
00:46une crise, un événement dramatique, que je ne souhaite absolument pas évidemment,
00:50mais qui revoit les calculs et revoit les prévisions.
00:53Maintenant, l'issue du vote de demain, elle est probable, elle est très probable,
00:57compte tenu de ce qu'ont dit les oppositions, compte tenu de ce qu'a dit le Rassemblement National,
01:01de ce qu'a dit le Parti Socialiste, qui vont très probablement voter la censure,
01:07parce que c'est de ça dont il s'agit, la censure du gouvernement de François Béroux, auquel j'appartiens.
01:13Maintenant, effectivement, vous l'avez dit, il s'agit de se projeter dans la suite,
01:17et surtout de se préoccuper de quelque chose d'absolument fondamental,
01:20c'est de donner un budget au pays, parce que moi je le vis en tant que ministre de l'Industrie et de l'Énergie,
01:24je suis sur le terrain, j'ai été beaucoup sur le terrain ces derniers jours,
01:27j'ai fait des déplacements, notamment dans des entreprises en difficulté,
01:30dont les difficultés sont encore amplifiées par le climat d'incertitude politique.
01:34On reviendra sur les entreprises en difficulté, mais demain il faudra probablement trouver un nouveau Premier ministre.
01:40Quel serait le bon profil, selon vous, un socialiste ? Un corps, un macroniste ? Un profil plus techno ?
01:47Je ne vais pas faire le casting à la place du Président.
01:48Ce que je peux vous dire, c'est qu'on a besoin de quelqu'un qui sache trouver les voies d'un compromis.
01:53On le voit bien, entre ce que François Bayrou a lancé le 15 juillet comme piste pour le budget,
02:01qui ont suscité beaucoup de réactions, et ce que le Parti Socialiste, par exemple, propose comme contre-budget,
02:07il y a un gros écart.
02:08Il y a un gros écart en termes de...
02:09De 44 milliards d'euros d'économie à 22 milliards d'économie, deux fois moins.
02:13Il y a un gros écart sur le montant, et ça c'est déjà un sujet.
02:17Vous vous dites qu'ils sont hors sol, les socialistes, à proposer un tel montant ?
02:19Je vais vous répondre, mais il faut essayer de trouver une voie médiane, et je pense que c'est possible.
02:24Et puis il y a un écart sur la nature des mesures qui sont proposées ou des mesures qui sont envisagées,
02:29qui n'ont pas du tout la même philosophie, et on va s'en parler.
02:33Non, je ne pense pas que les gens sont hors sol, les gens défendent des convictions, les gens défendent des idées.
02:38Maintenant, notre rôle, et mon rôle aujourd'hui, c'est aussi de montrer que le pays a des difficultés à surmonter qui sont très lourdes.
02:45Vous savez, la dette et les déficits, ce n'est pas simplement une lubie de technocrates.
02:50Vous aviez dit, il y a quelques semaines, on ne peut pas aller négocier de tout, mais pas négocier le montant de la réduction.
02:55Est-ce que désormais, vous dites, on peut aussi négocier ce montant, ces 44 milliards de réduction ?
02:58Je pense que quand on négocie, surtout dans des circonstances aussi difficiles que celle-là, il ne faut pas se donner trop de lignes rouges.
03:04Y compris sur le montant.
03:05Maintenant, il faut expliquer quelles sont les conséquences.
03:09Vous savez, la question de la dette, ce n'est pas simplement, comme je le disais, un enjeu pour les technocrates, pour les gens qui sont dans les ministères et qui préparent le budget.
03:18C'est un enjeu de souveraineté.
03:19Il y a quelques années, il y a une première ministre qui s'appelait Lys Truss, qui, parce qu'elle voulait augmenter les dépenses tout en baissant les impôts, est restée 40 jours au pouvoir.
03:28En Grande-Bretagne.
03:29Parce que les marchés financiers, c'était en Grande-Bretagne, parce que les marchés financiers ont sanctionné cela.
03:34Moi, je ne veux pas que les créanciers, les gens qui prêtent à la France, soient ceux qui décident de l'avenir de notre pays.
03:40Et donc, dans la négociation qui va avoir lieu, je pense que l'enjeu qu'on va rappeler, c'est ça.
03:43Est-ce que, Marc Ferracci, vous êtes ministre aujourd'hui, vous seriez prêt à le rester dans un gouvernement dirigé par un socialiste ?
03:49Moi, je ne me projette pas d'abord.
03:51Je suis désolé, vous allez me dire que je suis dans la méthode Coué.
03:55Je ne me projette pas d'emblée dans ce qui va se passer à partir du vote de demain.
04:00On sera demain au Parlement.
04:00Il va falloir tout de même.
04:01Il va le falloir, mais ce que je veux dire, c'est que faire un travail, un exercice de casting aujourd'hui, c'est trop tôt.
04:10Malgré tout, c'est quand même important, parce que, pardon Marc Ferracci, le casting dit aussi la ligne politique quand même.
04:16Quoi qu'on en dise, un Michel Barnier n'a pas la même ligne politique qu'un Olivier Faure.
04:19Je ne vous l'apprends pas.
04:20Moi, j'ai appartenu au gouvernement de Michel Barnier alors que je ne suis pas issu de sa famille politique.
04:25Je suis dans le bloc central.
04:27Je suis adhérent au parti Renaissance.
04:29Me dire, il y aura un Premier ministre socialiste, il y aura un Premier ministre de tel ou tel parti.
04:36Et quelle sera votre attitude en tant que ministre ?
04:38Le sujet, ce n'est pas moi.
04:39Le sujet, ce n'est pas ce que je serai demain.
04:42Le sujet, c'est est-ce que le portefeuille que j'ai l'honneur de porter aura la capacité d'agir ?
04:49Est-ce qu'on aura la capacité de défendre les entreprises industrielles ?
04:52Est-ce qu'on aura la capacité de prolonger notre stratégie énergétique et de faire en sorte que les Français, les entreprises, nos concitoyens aident l'énergie à des prix compétitifs ?
05:01Pour ça, il faut peut-être aussi réagir vite.
05:05La décision, vous l'avez dit, elle revient à Emmanuel Macron.
05:08Vous le connaissez bien, le Président.
05:09Il a une petite tendance à prendre son temps, quelquefois, à traîner.
05:13Est-ce que là, vous dites, il s'agirait d'aller assez vite ?
05:15Oui.
05:15Moi, je pense que là, on a besoin d'aller vite.
05:17On a besoin d'aller vite d'abord pour des raisons purement budgétaires.
05:20Parce que, vous savez que la Constitution nous oblige à envoyer à l'Assemblée nationale le budget le 1er mardi d'octobre.
05:26Ce sera le 7 octobre.
05:26Il faut le présenter en Conseil des ministres avant.
05:29Et puis, plus profondément, je pense qu'on a besoin d'aller vite pour ne pas laisser durer cette période d'incertitude
05:34dont je vous disais tout à l'heure qu'elle est extrêmement délétère, elle est extrêmement négative.
05:38C'est des investissements qui sont suspendus.
05:40C'est des investissements qui, compte tenu du fait que l'incertitude politique dure depuis déjà quelques mois,
05:45vont bientôt être abandonnés.
05:47C'est des embauches qui ne se font pas.
05:48Alors, c'est des plans sociaux qui s'accélèrent ou des entreprises qui précipitent leurs décisions.
05:54Ça, je le vis sur le terrain et je pense qu'il faut vraiment que les choses aillent vite.
05:57On va reparler de toutes ces conséquences économiques.
05:58Vous l'avez dit, il faut aller vite.
06:00Et donc, si ça bloque, il faut débloquer la solution.
06:02Il n'y a que deux options sur la table.
06:03La dissolution ou la démission d'Emmanuel Macron.
06:06On l'entend de plus en plus.
06:07Les oppositions de la France intoutmise, du Rassemblement national le demandent.
06:11Écoutez, Laurent Jacobelli, il était hier matin à votre place.
06:14La solution idéale, ce serait qu'Emmanuel Macron nous annonce sa démission.
06:17Parce que je pense que le rejet des Français de la politique actuelle, elle dépasse M. Bérou.
06:22C'est la politique d'Emmanuel Macron.
06:23Cette politique de la norme, de la taxe, de la frustration des Français.
06:27Marc Faraché, est-ce que ça ne serait pas la seule solution finalement pour éviter une situation d'incertitude jusqu'à 2027 qu'Emmanuel Macron s'en aille ?
06:34On constate, et vous l'avez bien dit, que la France insoumise et le Rassemblement national ont une stratégie parfaitement similaire.
06:40C'est d'appeler au désordre institutionnel.
06:42Parce que demander la dissolution, ce qui n'est pas non plus le mode de régulation naturelle de nos institutions,
06:49demander la démission du président, c'est d'appeler au désordre institutionnel.
06:53Et on voit bien que cette stratégie, elle est partagée par LFI et par le Rassemblement national.
06:57Vous avez dit qu'il y avait deux options. Non, il y en a une troisième.
07:00Il y en a une troisième, c'est de se mettre d'accord sur un budget avec les forces qui sont des forces de gouvernement, avec les partis de gouvernement.
07:05Ça fait un avec les gens.
07:06J'essayais quand même.
07:07Avec les gens. Et on a réussi. Pardonnez-moi.
07:09Oui, mais ça avance. On a réussi pour le budget de 2025.
07:11Vous vous rendez compte du côté chaotique que ça peut avoir quand même ?
07:13Je le mesure bien. Je le mesure bien.
07:15Je pense qu'effectivement, ça n'est pas une bonne solution que de faire tomber un gouvernement et donc de ne pas faire adopter un budget.
07:23Mais on a réussi au début de l'année dernière.
07:24Et vous pensez qu'on peut tenir comme ça encore un an et demi à trouver des majorités qui tiennent à quelques députés, à s'accorder sur un budget à minima qui ne convainc personne ?
07:33Ça peut tenir encore un an et demi, cette situation ?
07:34Je pense qu'on peut trouver un budget qui soit un budget de compromis.
07:37Un budget de compromis, c'est un budget qui convaincra d'une manière ou d'une autre ceux qui appartiennent au bloc central.
07:42C'est mon cas.
07:44Et ceux qui appartiennent à d'autres forces politiques.
07:46Il n'y a plus qu'un seul à l'interlocuteur.
07:48Il faut bien se le dire.
07:48Aujourd'hui, c'est le Parti Socialiste.
07:49Puisque ça n'a aucun sens, pour les raisons que j'indiquais, de discuter avec LFI, de discuter avec l'ERN.
07:56Donc il faut se mettre d'accord.
07:58Il faut que chacun respecte les préoccupations essentielles de l'autre.
08:03Et à partir du moment où on fait ça, moi, vous savez, le pire n'est jamais certain en politique.
08:08On vit une période difficile.
08:09Mais je pense que la responsabilité peut s'imposer.
08:12Et je discute tous les jours.
08:13Je l'ai encore fait cette semaine dans le cadre de déplacement avec des élus, des parlementaires socialistes qui ont envie de discuter.
08:18Un mot encore avant d'aborder les conséquences économiques, aussi les aspects budgétaires sur lesquels vous pouvez avancer.
08:24Si ça bloque, vous dites que le Parti Socialiste, c'est un petit peu la seule ligne sur laquelle on peut agir.
08:31Vous dites, vous, la dissolution, ce n'est pas forcément la meilleure des solutions.
08:34Est-ce qu'à un moment donné, même si ce n'est pas la meilleure des solutions, il ne faut pas en passer par là ?
08:38C'est une solution qu'on ne peut pas exclure, évidemment.
08:41C'est une solution qu'on ne peut pas exclure.
08:43Mais au moment où nous nous parlons, les circonstances peuvent changer vite.
08:46Donc je suis prudent.
08:47Au moment où nous nous parlons, je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
08:49Tout simplement parce que le rapport de force entre les trois grandes forces politiques qui composent l'échiquier aujourd'hui, l'échiquier politique, n'a pas fondamentalement changé.
08:59Il est encore tenté des choses.
09:01Il est probable.
09:01Je pense qu'on peut tenter des choses.
09:03Je pense que la dissolution nous emmène dans une autre période qui va durer longtemps.
09:08Parce qu'il faut préparer les élections entre trois et six semaines avant l'annonce de la dissolution et le vote.
09:14Évidemment, ça met entre parenthèses toute la phase budgétaire.
09:17Et on repart dans cette incertitude.
09:19Et surtout, je pense que l'issue de la dissolution ne sera pas forcément la clarification politique que les gens attendent de leur vœu.
09:26Parce que nous avons un système avec trois grandes forces.
09:28Nous avons un mode de scrutin majoritaire qui, on l'a bien vu, n'a pas dégagé de majorité absolue, ni même de majorité relative suffisante.
09:36Donc, soyons prudents avant d'évoquer ce sujet-là.
09:39On va parler économie et budget.
09:41Donc, les conséquences sur l'économie et ce sur quoi vous pourriez bouger dans le futur budget.
09:46C'est après le fil info, il est 8h43 et c'est Jeanne Mézia.
09:49Le siège du gouvernement ukrainien enflamme à Kiev suite à une vague de bombardements russes dans la nuit avec au moins cinq morts dans le pays, dont deux dans la capitale.
09:59Le monde doit répondre à cette destruction par des actions, déclare la première ministre du pays.
10:04Un jeune de 17 ans mis en examen est placé en détention avant-hier pour des projets d'attentats djihadistes.
10:09Il est originaire de la Sarthe, suspecté d'avoir envisagé des attaques contre les ambassades d'Israël, des Etats-Unis ou encore l'Elysée.
10:17Ces projets ont été découverts dans des conversations sur des messages récryptés.
10:21Après deux semaines sans aucun foyer de dermatose nodulaire de détectés dans des troupeaux de bovins,
10:27hier dans l'un, la présence de la maladie contagieuse a été confirmée dans un groupe de cinq animaux non vaccinés.
10:33La numéro un mondiale, Arina Sabalenka, remporte le quatrième grand chelème de sa carrière après sa victoire sur Amanda Anissimova en finale de l'US Open de tennis.
10:42Ce soir, c'est au tour de Carlos Alcaraz et Dianik Siner de s'affronter pour le titre.
10:47Et Marc Ferracci, vous êtes toujours avec nous, ministre chargé de l'industrie, de l'énergie.
11:00Des chefs d'entreprise vous ont croisés tous les jours.
11:02Je voulais vous faire écouter Paul.
11:04Il gère trois entreprises à Neuilly et voici ce qu'il a confié au micro de Marc Bertrand.
11:08La France, elle va être régie par le FMI, vous allez voir. On va y arriver, comme l'a été dans le passé, la Grèce.
11:15Je vous le dis, en ce moment, moi, je n'investis rien. Mais bien sûr, il n'y a aucune stabilité politique en France. C'est un chaos.
11:21Je n'investis rien parce qu'il n'y a aucune stabilité politique en France. Vous vous sentez un peu responsable de ce climat pour les entrepreneurs ?
11:27L'instabilité politique, aujourd'hui, elle est d'abord entre les mains et dans la responsabilité, sous la responsabilité de ceux qui vont voter, ceux qui ont voté il y a quelques mois et qui ont fait tomber un gouvernement.
11:38Donc, c'est les parlementaires. J'étais parlementaire avant. Et je sais qu'on a toujours la liberté d'appuyer ou de ne pas appuyer sur le bouton de la censure.
11:44C'est aussi un peu la responsabilité du gouvernement, pardonnez-nous.
11:46Et ces parlementaires-là vont vous dire, Marc Ferracci, l'instabilité, la dissolution, ce n'est pas nous. La dette, ce n'est pas nous.
11:54Typiquement, je pense au RL ou à LFI.
11:55Allons sur cette question de la dette. L'incertitude, d'abord, je le disais tout à l'heure dans votre témoignage, elle a des conséquences sur les investissements, sur les emplois, sur la création de richesses dans votre pays.
12:05Est-ce que vous savez le mesurer aujourd'hui ?
12:06C'est très difficile. C'est très difficile, mais à la fois parce qu'on le voit dans les chiffres macroéconomiques.
12:12Et effectivement, il y a un ralentissement macroéconomique, même si la croissance est restée positive, 0,3% au dernier trimestre.
12:21On a quand même des signaux, y compris des signaux qui viennent du terrain, comme ceux que vous venez d'évoquer, qui sont préoccupants.
12:29Mais encore une fois, on a besoin aujourd'hui de faire que cette prise de conscience à tous les niveaux de la société, chez les entrepreneurs, chez les citoyens, dans la classe politique, se fasse.
12:40Et de ce point de vue, d'ailleurs, la démarche du Premier ministre avait du sens, même si elle ne sera peut-être pas couronnée de succès, qui est de poser un constat, de poser un diagnostic sur l'état du pays.
12:51Ce qu'ils attendent, les entrepreneurs, c'est aussi de la visibilité, notamment sur la question de la fiscalité, la question des aides.
12:57Un exemple, par exemple, dans le prochain budget, est-ce qu'il faudra poser la question de la pertinence du crédit impôt recherche ?
13:02Je vous pose la question parce que c'est la première niche fiscale pour les entreprises.
13:057 milliards d'euros chaque année et les effets sont très limités.
13:08Non. Alors, d'abord, les effets du crédit impôt recherche, ils sont importants parce que le crédit impôt recherche, c'est un facteur d'attractivité de notre pays pour des investissements en recherche et développement.
13:20Plusieurs rapports pointent le fait que...
13:22Il y a un rapport que je connais très bien, qui a été rédigé par France Stratégie, qui dit que certaines composantes de ce crédit impôt recherche...
13:28Manquent d'efficacité au anonymat.
13:30...ont moins d'efficacité. Et il se trouve qu'on a fait des ajustements l'année dernière.
13:337 milliards d'euros, c'est le crédit impôt recherche. A hauteur de 400 millions d'euros, on a réduit ce crédit impôt recherche parce qu'il y avait quelques éléments de dispositifs.
13:41Le fait qu'on donnait plus d'argent pour le salaire des docteurs, le fait qu'on donnait de l'argent pour le dépôt des brevets, avec peut-être des effets d'aubaine.
13:48Ça, nous l'avons corrigé dans le crédit impôt recherche. 400 millions d'euros à hauteur de 7 milliards.
13:53Mais l'intégrité du dispositif a été maintenue pour une raison assez simple.
13:57C'est que c'est un facteur de compétitivité et d'attractivité pour la recherche et développement en France.
14:02Et moi, je le dis, je réponds à votre question. Sur ce sujet, il y aura de la stabilité, il y aura de la visibilité,
14:08parce que c'est l'intérêt de tout le monde que de maintenir ce cadre favorable pour l'investissement en recherche et développement.
14:14Mais quand même, Marc Ferracci, vous avez aussi entendu les propositions du Parti Socialiste,
14:18dont une bonne partie, c'est de la fiscalité supplémentaire.
14:21Si on prend l'exemple de la taxe Zuckman, donc cette taxe pour taxer à minima un certain nombre de grandes fortunes, de grands patrimoines,
14:29j'ai vu que certains députés de votre camp disaient, bon, pour le symbole, si cette taxe est présentée, je la voterai.
14:36Et vous ?
14:36La question de la contribution des hauts revenus, une contribution supplémentaire, dans mon camp et dans mon esprit, elle n'est absolument pas taboue.
14:45Mais elle doit se faire au niveau international, c'est ce que vous dites à chaque fois.
14:47Quand vous dites que ce serait symbolique, là, je ne peux pas être d'accord avec vous que cette taxe Zuckman serait symbolique.
14:52C'est pas moi qui l'ai dit, c'est Stéphane Travers, député de votre camp.
14:54Cette taxe de 2% sur le patrimoine a une caractéristique dans la proposition qui est faite, c'est de toucher l'outil professionnel.
15:01C'est-à-dire que quelqu'un qui est propriétaire de son entreprise, qui gère son entreprise,
15:05serait amené à payer la taxe au titre de cette propriété.
15:08Ça, ça pose un gros problème.
15:10Ça pose un gros problème parce qu'il y a beaucoup d'entreprises, notamment celles qui démarrent,
15:13celles qui sont dans leur première phase de développement, qui ne versent pas de dividendes à leurs actionnaires.
15:18Et donc, pour payer cette taxe, les personnes qui gèrent devront vendre des parts de leur société.
15:24Et ça, ça pose un problème de souveraineté.
15:25Moi, je suis confronté tous les jours à des entreprises américaines, chinoises, extra-européennes, qui veulent racheter nos entreprises.
15:33Et si les entrepreneurs sont obligés de vendre des parts de leur société pour payer la taxe,
15:37eh bien, des entreprises partenaires.
15:39Et pardonnez-moi, je continue parce que M. Zuckmann, qui est un économiste sérieux, répond à cette objection.
15:44Et c'est bien qu'il réponde à cette objection.
15:46Il lui dit, qu'est-ce que vous faites de cette situation où les gens sont obligés de se défaire de leurs taxes ?
15:50Il dit, c'est simple, ils n'ont qu'à donner ces actions à l'État qui les gardera.
15:54C'est ce que dit M. Zuckmann. Regardez ce qu'il dit sur tout terre.
15:57Et donc, je vais jusqu'au bout.
16:00Si on va au bout de la logique de cette taxe, eh bien, on va nationaliser une partie des entreprises françaises.
16:05C'est ça la proposition.
16:06C'est un petit mot, Marc Ferracci.
16:07Vous, comme beaucoup de gens de votre camp qu'on reçoit sur notre plateau, c'est...
16:11Oui, oui, la fiscalité des hauts revenus, c'est important.
16:14Mais, bon, on n'a pas vraiment de proposition, quand même.
16:16N'y touchons pas forcément.
16:17Si, il y a une proposition qui est instruite,
16:21et qui a été instruite ces derniers mois par les services de Bercy,
16:25par les services du ministère de l'Économie et des Finances,
16:27et qui avait vocation à être dans le budget.
16:30Amélie de Montchalin, ma collègue ministre des Comptes publics,
16:32Éric Lombard, le ministre de l'Économie,
16:34ont travaillé sur cette proposition qui a vocation à être discutée.
16:38Ça n'est pas la taxe Zuckman, il faut être très clair.
16:40C'est un autre dispositif de mise à contribution des hauts revenus,
16:44mais c'est une base de discussion.
16:45Donc, nous y sommes ouverts.
16:46Marc Ferracci, je voulais vous parler d'un dossier qui concerne tous les Français.
16:49C'est la question de l'énergie.
16:50Ça tombe bien, c'est votre portefeuille.
16:51Pour que nos auditeurs nous suivent bien,
16:53le gouvernement s'était engagé à publier dans l'été la feuille de route,
16:57le décret appliquant la feuille de route sur l'énergie.
17:00On parle de programmation pluriannuelle sur l'énergie.
17:03Toute la filière du nucléaire et du renouvelable attend ce décret.
17:07Il n'est toujours pas paru.
17:08Il s'est perdu dans votre ministère ?
17:09Il ne s'est pas perdu dans mon ministère, puisque moi j'ai validé ce décret.
17:13C'est une décision du Premier ministre.
17:15Alors justement, il s'est exprimé.
17:17On a eu le sentiment que François Bayrou avait enterré le décret
17:19dans l'optique de recueillir la bienveillance du Rassemblement national.
17:24On sait que l'extrême droite est très critique
17:25sur cette programmation pluriannuelle de l'énergie,
17:29notamment de la place accordée aux renouvelables, à l'éolien et au solaire.
17:32Non, ce que le Premier ministre a souhaité faire,
17:34c'est aller au bout des discussions et de l'expression politique
17:38et de la discussion avec les groupes politiques sur ce sujet.
17:40Ça veut dire concrètement se ménager une porte
17:43pour la bienveillance du Rassemblement national ?
17:45Le Rassemblement national sur ce sujet est d'une incohérence totale.
17:47Pourquoi ? Parce qu'il défend le nucléaire,
17:49il est contre les renouvelables, c'est tout à fait son droit,
17:52mais ce décret, cette programmation pluriannuelle de l'énergie,
17:55elle est absolument nécessaire à la filière nucléaire.
17:57L'actuel décret, celui qui est en vigueur,
17:59prévoit de fermer 14 réacteurs.
18:01Or, nous voulons en ouvrir, en construire de nouveau.
18:04Six, ils sont déjà décidés,
18:05peut-être huit supplémentaires d'ici l'année prochaine.
18:07C'est la crainte, on entend dire que ça pourrait doubler
18:10la facture d'électricité des Français.
18:11Absolument pas. Je vous invite à regarder ce que dit
18:15la Commission de régulation de l'énergie,
18:16qui est une autorité administrative indépendante,
18:19face à cette fake news,
18:22parce que c'en est une selon laquelle
18:23la programmation pluriannuelle de l'énergie
18:25doublerait la facture des Français. C'est faux.
18:27Ça va coûter combien ?
18:27La facture d'électricité des Français,
18:31elle a diminué de 15% au 1er février,
18:33et nous allons mettre en œuvre tout ce que nous pouvons faire
18:36pour qu'elle continue de diminuer.
18:38Mais, encore une fois,
18:39les chiffres qui circulent autour de cette PPE
18:41sont des chiffres qui sont absolument,
18:44absolument dénués de sens.
18:46Concrètement, cette PPE,
18:48elle trace un cap pour la programmation pluriannuelle
18:50jusqu'en 2035.
18:51Mais ça va quand même augmenter la facture des Français ?
18:53Non. Nous allons faire en sorte
18:55que la facture des Français reste la plus stable possible.
18:58Il n'y a aucun lien mécanique
19:00entre la PPE et l'augmentation de la facture des Français.
19:02Cette programmation sur l'énergie,
19:04vous ne l'aurez pas publiée avant votre départ, probablement ?
19:07C'est effectivement une hypothèse qui est probable aujourd'hui.
19:10Donc, elle risque peut-être d'être enterrée ?
19:12Non, pas du tout.
19:13Vous savez, ce décret,
19:15il a été travaillé depuis 4 ans,
19:17et il devait être publié il y a déjà 2 ans.
19:19En tout cas, d'être ajourné encore.
19:20Je suis un Premier ministre qui ne lâche rien,
19:22un ministre, pardon,
19:24qui ne lâche rien, excusez-moi.
19:25Nouveau candidat.
19:26Et je pense que le Premier ministre
19:28qui peut-être prendra la suite de François Bayrou
19:30aura besoin de donner une trajectoire pluriannuelle
19:33de l'énergie au pays.
19:35Merci à vous, Marc Ferracci,
19:36ministre de l'Industrie et de l'Énergie.
19:38Merci, Camille Vigogne,
19:40le quad, de nous avoir accompagné ce week-end.
19:42Et merci à vous d'avoir suivi le 8.30.
19:43France Info, l'info continue.
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