L'invité du jour - Antoine Oberdrorff - Vidéo Dailymotion

Télématin

Télématin reçoit Antoine Oberdrorff, journaliste politique à L'Opinion.

Transcript

00:00C'est l'heure de notre invité du jour, ça fait des semaines qu'on en parle, pas de notre invité,

00:05mais de l'attente qui s'éternise, quid du nouveau gouvernement ?

00:09Une annonce, peut-être ce week-end, la réponse avec Antoine Oberdorf.

00:14Bonjour, vous êtes journaliste politique à l'Opinion, bienvenue.

00:18Alors, annonce imminente ou il va encore falloir patienter ?

00:21C'est ce qu'on nous dit, annonce imminente, probablement dans le week-end,

00:25tout simplement parce qu'il y a une échéance lundi,

00:27c'est l'ouverture de la session parlementaire à l'Assemblée nationale,

00:30et ne pas avoir de gouvernement à la date de l'ouverture de la session parlementaire,

00:34ça ferait des ordres.

00:35Donc effectivement, selon toute vraisemblance, on devrait avoir une annonce de gouvernement dans le week-end.

00:40On nous parle même de samedi, ce qui n'est pas très conventionnel.

00:43Voilà, on verra.

00:45Avec un gouvernement, on va peut-être revenir au casting,

00:48je dirais que c'est ce qui vous intéresse,

00:49qui va furieusement ressembler quand même au gouvernement de François Bayrou,

00:53ce n'est pas forcément le bon signe.

00:54Alors juste avant le casting, les négociations qui continuent aujourd'hui,

00:57les coups de pression aussi, comme la droite, les Républicains,

01:00Bruno Retailleau qui a précisé qu'à ce stade,

01:03il n'était pas acquis qu'il y ait des ministres de droite dans ce gouvernement.

01:06Est-ce que c'est possible ça ? Est-ce que c'est crédible ?

01:08Ou alors est-ce que c'est simplement un coup de pression ?

01:10C'est un véritable coup de pression.

01:12Après, Bruno Retailleau, il a pris goût quand même à ses fonctions de ministre de l'Intérieur.

01:16Il est même question que Laurent Wauquiez, le patron des LR à l'Assemblée nationale,

01:21fasse lui aussi son entrée au gouvernement.

01:24Et voilà, ils font monter les enchères, les LR.

01:26Ils estiment qu'ils n'ont pas été suffisamment servis par Sébastien Lecornu,

01:30notamment en matière d'immigration.

01:31Et alors là, vraiment, ils font monter la pression.

01:33Tout est permis, rétablissement du délit de séjour régulier,

01:37lutte contre l'immigration clandestine, aménagement de l'aide médicale d'État.

01:42À la fin des fins, il est probable que les Républicains se maintiennent au gouvernement.

01:46Il n'en reste pas moins que la position est très inconfortable pour Sébastien Lecornu

01:49parce qu'il a à jongler entre les lignes rouges des Républicains

01:53et les exigences des socialistes.

01:54Et autant vous dire qu'elles sont incompatibles.

01:56Avec aujourd'hui un nouveau cycle, justement, de consultations,

01:59peut-être des discussions de la dernière chance à Matignon,

02:01l'ERN, l'EPS notamment, qui sont attendus ce matin.

02:05Est-ce que ça peut influencer ça, le casting, ou c'est déjà joué ?

02:09Disons que la coloration du casting,

02:13si vous avez un gouvernement qui penche à droite,

02:15il est évident que ça va contrarier les socialistes

02:17et que ces socialistes, pour ne pas censurer le gouvernement,

02:21demanderont toujours plus sur le plan budgétaire.

02:25Donc effectivement, ça va avoir une incidence directe sur les négociations.

02:28Les socialistes sont reçus à 10h30 ce matin à Matignon

02:31pour un rendez-vous qu'ils présentent eux-mêmes comme un rendez-vous de la dernière chance,

02:34parce qu'à ce stade, toutes les propositions qu'ils ont faites

02:38ont été écartées d'un revers de la main par Sébastien Lecornu.

02:41Vraiment, ils n'ont pas trouvé gain de cause pour le moment

02:44et donc n'ont aucun motif suffisant de ne pas censurer rapidement ce gouvernement,

02:50parce que pour eux, c'est particulièrement coûteux.

02:52Ils vivent sous les accusations permanentes de la France insoumise,

02:55ça c'est une constante dorénavant,

02:57mais aussi, ils ont à cœur de garder avec eux leurs amis écologistes,

03:01leurs amis communistes.

03:02Donc la position des socialistes,

03:04il va falloir acheter très cher leur non-censure.

03:07Alors que sait-on justement du gouvernement qui va se mettre en place

03:10ou que croit-on savoir ?

03:12Ça va ressembler au gouvernement Bayrou ?

03:14Alors, ça va ressembler effectivement dans l'essence au gouvernement Bayrou.

03:18Alors, les mauvais esprits me diront,

03:20d'accord, on prend les mêmes et on recommence.

03:23D'habitude, on ne change pas une équipe qui gagne,

03:25mais enfin là, ils ont quand même perdu.

03:26Donc, il y a quand même quelques aménagements,

03:29mais à la marge.

03:30On a notamment du côté de Bercy,

03:32on sait que c'est un ministère clé,

03:35puisqu'ils sont chargés de présenter la copie budgétaire et de négocier.

03:38On a Eric Lombard qui est sur le départ

03:41et qui serait remplacé par le vice-président actuel

03:44de l'ex-vice-président de l'Assemblée nationale,

03:46Roland Lescure, proche d'Emmanuel Macron.

03:49Également, annoncé comme partant,

03:51Manuel Valls aux Outre-mer,

03:52en raison de ses désaccords avec le président de la République

03:55sur le dossier de la reconnaissance de Palestine.

03:57Mais pour le reste,

03:58c'est du pareil au même.

04:00Gérald Darmanin sera toujours dans ce gouvernement,

04:03Bruno Retailleau de même et à l'intérieur,

04:06et avec en plus un gouvernement qui pencherait,

04:08je vous l'ai dit, peut-être plus à droite,

04:09avec un Laurent Wauquiez qui ferait son entrée.

04:11Mais, alors, un Laurent Wauquiez qui ferait son entrée, si...

04:14On ne sait pas encore dans quel portefeuille,

04:15mais, voilà, il est probable qu'il ait envie d'en être.

04:20Il peut y avoir quand même des surprises,

04:22peut-être des nominations qu'on n'attendrait pas,

04:25des figures fortes ?

04:26Je crois que là, on va...

04:28Sébastien Lecornu ne va pas faire dans l'originalité,

04:31tout simplement parce qu'il ne peut pas se payer

04:32le luxe de l'originalité.

04:34On nous promet, comme d'habitude,

04:35on verra un gouvernement resserré

04:37d'une vingtaine de personnalités.

04:39C'est la promesse qu'on nous fait à chaque fois.

04:41On atterrit avec des gouvernements de 30, 35 personnes.

04:43C'était 35 sous François Bayrou.

04:45Et représentant de la société civile ?

04:47Aucun nom évoqué à ce stade en termes de représentant de la société civile,

04:50en tout cas.

04:51On va être vraiment sur un commando,

04:54une unité resserrée

04:56qui va essayer de franchir le mur budgétaire

04:59qui se présente dans l'hémicycle.

05:00En un mot, j'aimerais qu'on revienne quand même

05:01sur les pistes lancées par Sébastien Lecornu hier.

05:04sur le budget, avec notamment la réduction de l'impôt sur le revenu

05:07pour les coupes qui sont légèrement au-dessus du SMIC,

05:10défiscalisation des heures sup,

05:11retour de la prime Macron.

05:14Est-ce que ça, ça donne un cap des indices

05:16sur ce que sera le gouvernement

05:18et sur l'action qu'il va mener ?

05:19En tout cas, ça donne un minima.

05:21À défaut d'avoir donné satisfaction socialiste

05:23sur le volet recettes fiscales,

05:25taxation des riches,

05:28Sébastien Lecornu montre,

05:29par les mesures que vous venez de citer,

05:30une attention au pouvoir d'achat des Français.

05:32Seulement, voilà, il y a un petit problème,

05:34c'est que quand on parle de baisse des cotisations

05:37sur les heures supplémentaires,

05:39de défiscalisation des heures supplémentaires,

05:41ça fait penser furieusement,

05:42en tout cas quand on est socialiste,

05:44au quinquennat de Nicolas Sarkozy.

05:46Donc, ce n'est pas forcément la piste privilégiée.

05:48Ce qu'auraient voulu les socialistes,

05:50c'est une baisse de la CSG sur les bas salaires

05:53qui auraient, selon eux,

05:54donné plus de pouvoir d'achat

05:55que les mesures que vous indiquez,

05:57notamment aux ménages les plus modestes.

05:58Merci Antoine Oberdorff.

06:00On va suivre avec attention cette évolution

06:02de gouvernement commando,

06:04comme vous l'avez dit,

06:06et le discours de politique générale

06:07qui doit se tenir en début de semaine prochaine.

06:09Je rappelle qu'on vous lit dans l'opinion,

06:12l'opinion qui titre aujourd'hui

06:13« L'Europe face au stress, au stesse, aux russes. »

06:17C'est pas facile à prononcer.

06:18C'est pas facile à prononcer.

06:20Beaucoup d'allitération en « tr ».

06:21Merci à vous.

06:22Merci à vous.

L'invité du jour - Antoine Oberdrorff

Catégorie

Transcription

Écris le tout premier commentaire

Recommandations