Olivier Jamey, président de la Communauté portuaire de Paris présente Tony, le premier bateau passager autonome au monde, 100 % électrique et imprimé en 3D, conçu pour transformer la mobilité fluviale urbaine. Ce projet européen vise à créer une alternative durable aux transports traditionnels en Île-de-France.
00:00Alors attention première mondiale dans Smartech, bonjour Olivier Jamais, vous êtes le président de la communauté portuaire de Paris, vous êtes le président aussi de Seine Port Union, la fédération des unions portuaires de la vallée de la Seine et vous allez nous parler de Tony, vous allez nous le présenter même, le tout premier bateau passager au monde qui a été imprimé en 3D,
00:24qui propose une conduite autonome, qui est durable, 100% électrique, alors quelle dimension jusqu'à ce qu'on se rend compte un petit peu de quel type de bateau on parle ?
00:35Le bateau fait 9 mètres par 3,50 mètres et à l'époque où on l'a imprimé, c'était peut-être le plus gros objet, en tout cas le plus gros bateau en impression 3D et donc quand on est devant, en fait c'est quand même assez imposant.
00:48Oui, et alors c'est toute la coque qui a été imprimée en 3D, jusqu'où vous êtes allé dans l'impression 3D ?
00:55Alors la coque a été imprimée en une seule fois, on pensait au départ la faire en deux fois et en fait c'est un seul morceau, donc c'est ça en fait qui constitue aussi un record.
01:05Je serais curieuse de voir la machine, de voir l'imprimante.
01:07C'est un grand bras en fait, c'est un grand bras qui injecte de la matière et qui, donc toute la technologie de l'impression 3D, elle réside dans la température de la couche inférieure par rapport à la couche supérieure.
01:18Moi j'ai appris en construisant ce bateau et donc la première, la taille du bateau déjà et puis un bateau à passagers en impression 3D, ça n'existait pas.
01:30Et c'est pas dangereux ? Ça reste solide ? Qu'est-ce que vous avez choisi comme matériau ?
01:34Alors c'est du polyéthylène, polypropylène, donc du PPT et c'est un matériau qui est déjà recyclé une première fois et qui peut se recycler cinq fois.
01:43C'est pour ça que vous dites que c'est un projet durable ?
01:46Oui, c'est un projet durable déjà sur ce plan-là. Ensuite, il y a un bateau électrique et l'autonomie, parce que c'est un bateau autonome, donc ça c'est une autre première mondiale, un bateau à passagers autonome.
01:59Alors autonome, totalement autonome ? Quel niveau d'autonomie dans la navigation ?
02:05Il peut fonctionner de manière complètement autonome. On a en fait, pour la beauté de la démonstration, en fait on a fait un bouton comme dans un ascenseur, on appuie sur le bouton et on traverse le bassin de la Villette, en l'occurrence.
02:20Donc toute petite traversée, pour ceux qui ne sont pas parisiens et qui ne connaissent pas le bassin de la Villette ?
02:2570 mètres.
02:27Oui, voilà. Donc on passe d'un quai à un autre, a priori. Le seul risque c'est quoi ? C'est de croiser ?
02:35Ah, il y a un peu de navigation, cela dit.
02:37C'est amusant parce que le bateau, lui, il va lui-même jauger les risques et donc il y a deux risques amusants que je peux vous citer, c'est la neige.
02:46Donc quand il neige, il ne comprend pas forcément du premier coup que c'est par un mur.
02:52En fait, il y a un obstacle devant lui parce que le rideau de neige en fait constitue un obstacle.
02:58Et puis il y a les feuilles à l'automne, typiquement les feuilles sur l'eau, si elles constituent un amas, il va considérer que c'est un obstacle.
03:06Donc il faut lui apprendre. Dans l'autonomie, alors vous me disiez, est-ce qu'il est complètement autonome ?
03:10Oui, il est potentiellement complètement autonome. D'ailleurs, il peut s'amarrer d'une manière autonome et se charger d'une manière autonome.
03:16La prise permet en fait par induction de se charger sans intervention humaine.
03:21Maintenant, il n'est pas autonome dans les faits, c'est-à-dire qu'il y a toujours un équipage à bord pour pouvoir assurer la sécurité dans un premier temps,
03:29mais il est techniquement capable de faire.
03:30Un équipage de combien de personnes ?
03:33Alors là, c'est un bateau qui fait moins de 12 passagers, donc on a juste besoin d'un capitaine.
03:37D'accord. Et lui, son rôle, c'est de pouvoir reprendre la navigation de manière manuelle.
03:43Ça, c'est possible, j'imagine. C'est prévu.
03:45Exactement. Donc en fait, il y a les commandes manuelles et donc on passe d'un mode autonome à un mode manuel et lui peut reprendre le bateau au cas où il y ait le moindre souci de compréhension.
03:57Et quel est l'intérêt, dites-moi Olivier, jamais ? Je sais, moi je suis plus passionnée par l'innovation, je trouve ça génial ce type d'initiative, mais à quoi ça sert ?
04:04Parce qu'aujourd'hui, des petites navettes comme ça, avec une personne en plus derrière aux commandes au cas où.
04:09Oui, mais ça sert à plein de choses. En fait, il ne faut pas considérer. Alors, il faut le voir d'une manière non pas défensive, c'est-à-dire dire on va se séparer de pilotes et de se séparer de compétences humaines.
04:19Bien au contraire, il faut le voir d'une manière offensive. Donc en fait, typiquement, dans les réflexions sur l'autonomie, il y a la possibilité de télépiloter.
04:27Donc le même pilote pourrait être assis derrière des écrans, en fait, piloter plusieurs bateaux ou en tout cas surveiller plusieurs bateaux. C'est un peu ça le sens de l'histoire.
04:39Est-ce que vous imaginez quoi, c'est ça, dans ce projet, derrière, quel est l'objectif ? Juste uniquement pour la Villette.
04:45Alors déjà, la navigation fluviale en soi, c'est quelque chose qui est très à la mode parce qu'en fait, c'est écologique.
04:52Ça permet de transporter des volumes aussi importants, plus importants que sur la route et de soulager les villes.
04:58Donc on s'inscrit dans une logique générale qui est intéressante. Maintenant, on n'a pas assez de pilotes, comme ça existe dans la plupart des transports.
05:07Et donc, c'est important de les utiliser le mieux possible.
05:11Donc là, l'idée, en fait, c'est de pouvoir avoir un pilote qui soit en capacité de surveiller plusieurs bateaux.
05:21Une flotte, finalement.
05:23Une flotte, exactement.
05:24Une flotte, exactement.
05:26Et donc, le sens, un peu, c'est ça.
05:30Et ensuite, nous, le premier sujet, c'est le passage de rive parce que, comme vous le notiez, c'est un trajet assez simple à réaliser.
05:38Donc, on commence par ce qu'il y a de plus simple et puis ensuite, ça sera de plus en plus élaboré.
05:43Mais on se pose la question, par exemple, d'une alternative par rapport à des franchissements qui pourraient être des passerelles, des infrastructures.
05:50Où là, il y a toujours une notion environnementale, une notion de délai, une notion de coût.
05:55Alors que le bateau, vous l'avez en quelques semaines.
05:57Eh bien, Olivier Jamais, on suivra ça avec vous.
05:59Vous nous tenez au courant.
06:00Je rappelle que c'est le président de la communauté portuaire de Paris.
06:02Et donc, derrière ce projet, ce n'est même plus un projet, puisque ça y est, il y a un vrai démonstrateur, en tout cas, de ces nouvelles mobilités fluviales.
06:11Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
06:13C'est le moment de notre grande interview où on va parler d'IA Générative et de leur manière de manier le verbe et le langage.
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