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  • il y a 4 semaines
Les informés de franceinfo, lundi 29 septembre 2025

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Transcription
00:00Générique
00:00Et bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage comme toujours avec Renaud Delis.
00:13Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Agathe.
00:15Et ce matin nous accueillons Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP.
00:18Bonjour Stéphanie.
00:19Bonjour.
00:20Et Jean-Rémi Baudot, chef du service politique à France Info.
00:22Bonjour Jean-Rémi.
00:23Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:24Voilà nos informés pour ce matin.
00:25On va revenir sur l'affaire Sarkozy avec cette question, faut-il supprimer l'exécution provisoire ?
00:30Mais d'abord, à quoi joue Sébastien Lecornu ?
00:33Renaud, pourquoi a-t-il pris le risque de braquer les socialistes ?
00:35Une semaine décisive pour le Premier ministre, semaine au cours de laquelle il devrait recevoir de nouveau les oppositions et notamment la gauche et les socialistes.
00:44Après la journée de mobilisation de l'intersyndical, ça se sera jeudi.
00:49On le sait, il y a des discussions qui sont engagées pour arriver à un compromis budgétaire.
00:53Sauf qu'après un long silence, Sébastien Lecornu est sorti de ce silence en fin de semaine, ce week-end chez nos confrères du Parisien Aujourd'hui en France,
01:00pour accorder une interview dans laquelle il a à la fois fermé la porte à la taxe Zuckman sur les hauts revenus que réclament les socialistes,
01:06à un retour de l'USF et puis à la suspension de la réforme des retraites.
01:10Trois revendications du Parti Socialiste, rejetées donc par le Premier ministre,
01:14ce qui lui a valu cette réponse de l'eurodéputé place publique alliée du Parti Socialiste, Raphaël Glucksmann.
01:23Il ferme la porte à la taxe Zuckman, à un retour de l'ISF d'une manière extrêmement sèche d'ailleurs,
01:29mais qu'il ne propose rien qui réponde à nos exigences de justice fiscale et de justice sociale pour le moment.
01:35Et donc moi, j'ai toujours dit, nous, nous sommes prêts à négocier, nous sommes prêts à discuter.
01:40Nous sommes prêts parce que nous croyons que l'intérêt général, c'est qu'il y ait de la stabilité dans notre pays.
01:46Même ceux qui se disent prêts à discuter, donc comme Raphaël Glucksmann et un certain nombre de socialistes,
01:52n'ont pas compris cette interview de Sébastien Lecornu.
01:55Du côté de Matignon, on explique qu'il faut voir qu'il y a en fait des avancées,
01:59que c'est une base de départ pour la négociation.
02:02Mais où va le Premier ministre ?
02:03Et peut-il, cette semaine, renverser la vapeur et réussir à aller vers un compromis éventuel sur le budget,
02:10avec en particulier les socialistes ?
02:12Stéphanie Despierre, on a du mal à comprendre.
02:14Sébastien Lecornu a été présenté comme un homme très fin, habile négociateur.
02:18Il sort du silence et il met un peu les pieds dans le plat.
02:21Il refuse toutes les propositions des socialistes.
02:24Comment vous l'expliquez ?
02:25Alors, probablement parce qu'il avait aussi besoin de rassurer son socle commun.
02:30Et là, on voit bien qu'il dit non à la taxe Zuckman, non à retoucher à la réforme des retraites,
02:36parce que probablement, il sentait au sein du camp macroniste et aussi du côté des Républicains des inquiétudes montées.
02:42Donc, il a d'abord fait ça.
02:44Après, probablement qu'il se dit qu'il faut encore prendre du temps pour la négociation,
02:48même si là, ça commence à être un peu urgent, puisqu'il va falloir bientôt un budget.
02:53C'est vrai que c'était un peu étonnant.
02:55On ne voit pas, même si Matignon explique qu'il y a des mains tendues dans cette interview
02:59au Parti Socialiste, on ne les voit pas clairement.
03:02Le Parti Socialiste ne les a pas vus non plus,
03:04alors que probablement, on n'est pas toujours très sûr que le Parti Socialiste ait envie de négocier.
03:08Mais là, ça lui donne vraiment une raison de ne pas négocier
03:12et de faire à nouveau monter les enchères.
03:14On a Olivier Faure qui dit, vendredi, au rendez-vous avec Sébastien Le Gornu,
03:18on veut une copie complète du budget.
03:20Il faut avoir une très très bonne vue pour lire entre les lignes.
03:23Jean-Rémi Baudot, d'ailleurs, Matignon rame un peu, on peut le dire,
03:26depuis l'interview pour essayer de corriger le tir ou de bien la recadrer.
03:29Ils essaient de recadrer, ils essaient de réexpliquer qu'effectivement,
03:31la main est tendue, que la porte est ouverte.
03:33Je ne sais pas quelles sont les images qu'il faut prendre,
03:36mais il faut se mettre dans la posture d'une négociation.
03:41Qui peut croire que si Sébastien Le Gornu, dans son interview, avait dit
03:44« Je propose une sorte d'ISF à tel niveau, avec tel rendement,
03:49et une taxe Zuckmann qui n'en est pas une, mais qui aurait tel rendement, etc. »
03:52Qui peut croire que les socialistes auraient applaudi ce week-end
03:54lors des différents rassemblements de la gauche ?
03:57Évidemment, personne. Donc, on est encore dans une phase de négociation,
04:00et effectivement, la posture de Matignon, c'est de dire
04:03« On va faire une espèce de budget un peu cadre,
04:07et puis ensuite, c'est aux parlementaires,
04:09donc c'est à l'Assemblée nationale, c'est aux parlementaires
04:12de faire des propositions. »
04:13Et pour expliquer ça, en fait, il faut bien comprendre
04:15qu'encore une fois, on est dans de la négociation,
04:17c'est de la politique, et Sébastien Le Gornu sait très bien
04:20que les socialistes vont devoir revenir dans leur camp
04:23avec des victoires.
04:24Et donc, c'est aux socialistes, et comme c'est en tout cas qu'ils le voient,
04:27d'arriver avec des amendements, de proposer des sujets,
04:30soit une espèce de taxe Zuckmann, soit une espèce d'ISF,
04:32et que les uns et les autres soutiennent cette proposition socialiste,
04:35et qu'ensuite, les socialistes puissent dire
04:37« Nous avons gagné sur ce point, et Sébastien Le Gornu a plié. »
04:42C'est évidemment, enfin, je veux dire, dans une démocratie mature,
04:46démocratie parlementaire mature, c'est comme ça que ça se passe.
04:48Si Sébastien Le Gornu était venu avec une espèce de package
04:51en disant « C'est ça mon projet »,
04:52évidemment qu'il se serait fait torpiller tout de suite.
04:54– Renaud Delis, c'est la bonne stratégie ?
04:56– C'est possible que ce soit sa stratégie,
04:58et je rejoins Jean-Rémi Baudot,
05:00a priori c'est plutôt mal parti, en tout cas cette interview
05:02au Parisien de Jean-Rémi en France, elle est ratée,
05:04parce qu'il y a un vrai problème de pédagogie.
05:06Certes, et c'est ce que dit aussi Matignon,
05:09les socialistes ne peuvent pas dire
05:10« C'est la taxe Zuckman ou rien ».
05:12Il n'y avait pas de raison que le Premier ministre
05:14s'aligne sur ces trois conditions posées par la gauche,
05:17« Taxe Zuckman », « Retour de l'ISF »
05:19et « Suspension de la réforme de la retraite ».
05:20Mais une fois qu'il a dit non à ça,
05:22il y a un problème de pédagogie dans cette interview,
05:24c'est-à-dire qu'il devrait souligner un peu plus fort
05:27qu'il est, un peu plus clairement,
05:28qu'il est prêt à une ouverture, à négocier sur tel ou tel point.
05:31Il y a une phrase dans cette interview,
05:32« Certains impôts augmenteront, d'autres baisseront ».
05:34Matignon surligne le fait que ça, c'est une grosse, grosse ouverture
05:37à l'endroit des socialistes.
05:38– Et ça veut dire quoi, ça ?
05:39– J'en sais rien, j'en sais rien.
05:41La phrase, c'est « Certains impôts augmenteront, d'autres baisseront ».
05:43Je comprends que les socialistes sont un petit peu sceptiques,
05:46dubitatifs et qu'ils en attendent un petit peu plus.
05:48Le problème, on le voit, c'est que…
05:50Et le problème, il est surligné par le fait que Sébastien Lecornu
05:52a d'abord gardé le silence pendant trois semaines.
05:54Il y a eu une interview à la presse quotidienne régionale,
05:56mais sinon, pas de son, pas d'image.
05:58Et ce qui est une stratégie, d'ailleurs,
06:00il veut, comme il le répète,
06:03parler du quoi avant de parler du qui,
06:05puisqu'on finira quand même par parler du qui à un moment ou un autre,
06:07c'est-à-dire du gouvernement,
06:08qui pour composer le gouvernement.
06:09Mais le problème, c'est que plus il attend,
06:11en parlant du quoi sans dire lui-même d'ailleurs ce qu'il veut,
06:13que veut-il lui-même,
06:15plus on voit les lignes, en fait, se distendre, s'éloigner,
06:18parce que chacun, chaque prise de parole,
06:20et ça a été le cas ce week-end à gauche,
06:22eh bien, semble s'éloigner d'un compromis éventuel.
06:26Donc, on voit bien qu'il y a la méthode,
06:28celle qui consistait à prendre son temps,
06:30à écouter et à ne pas dévoiler ses cartes,
06:33touche à sa fin, touche à ses limites.
06:34Donc là, il faut qu'il essaye de rattraper le coup,
06:38et effectivement, il faudra qu'il affiche
06:39des concessions un peu spectaculaires à la gauche,
06:43pour bien montrer qu'il fait un effort.
06:45Il y a juste un dernier point dans l'interview qui est intéressant,
06:46c'est qu'il explique que, de toute façon,
06:48ce sera le budget du Parlement,
06:49ce ne sera pas le budget Le Cornu.
06:50– Ça, c'est quand même en termes de posture.
06:53Il dit à la fois que ce sera le budget du gouvernement,
06:55que ce ne sera pas le budget Le Cornu,
06:56et par ailleurs qu'il est le Premier ministre le plus faible depuis des années.
06:59– Est-ce qu'il ne veut pas envoyer les socialistes à leur responsabilité,
07:02quand il dit ce sera le budget du Parlement ?
07:04Il leur dit, allez au Parlement avec la taxe Zuckman,
07:06et on verra si vous arrivez à la voter,
07:07parce qu'il sait qu'ils n'y arriveront pas,
07:08qu'ils n'ont pas de majorité, non ?
07:09C'est pas ça aussi un peu, Stéphanie ?
07:11– Oui, un peu, mais c'est vrai qu'il paye ces trois semaines,
07:13où il a dit, on va faire la rupture,
07:15je vais prendre mon temps pour parler du quoi,
07:18et in fine, on ne sait pas où est le quoi.
07:20Donc probablement qu'en face,
07:22on s'attendait à une négociation,
07:24à ce qu'ils mettent des choses sur la table,
07:25et pour l'instant, il ne met rien.
07:27– Mais en coulisses, l'exécutif, on le sait, travaille.
07:30– Tout à fait.
07:30– À des pistes de taxation sur l'administration de Bercy.
07:32– Mais ils ne veulent pas l'appeler ISF, impôt sur la fortune ?
07:35– Non, mais parce que symboliquement,
07:36ils ne veulent pas, la droite serait vent debout.
07:39– C'était la première grande mesure appliquée d'Emmanuel Macron,
07:43c'était de faire sauter l'ISF.
07:44– C'est symboliquement impossible, il faut trouver autre chose.
07:47Après, peut-être que dans les faits, ça reviendra à la même chose.
07:49– Mais on sait qu'il y a des sujets sur lesquels ils peuvent avancer,
07:51sur la CSG, donc pour donner plus de pouvoir d'achat,
07:53pour rapprocher le salaire brut du salaire net.
07:56Donc ça, c'est un vrai enjeu, et les socialistes le portent,
07:58cet enjeu, et du côté de l'exécutif,
08:01du côté de la coalition gouvernementale,
08:03pour dire les choses, ou de ce socle commun,
08:04je ne sais même plus comment il faut l'appeler,
08:06ça, c'est quelque chose sur lequel ils peuvent avancer.
08:09Sur la taxation des riches, la réalité, c'est qu'il n'y a personne
08:12au sein du gouvernement, ou de l'exécutif, ou de ce socle commun,
08:16qui pensent qu'ils peuvent échapper à avoir justement
08:21une nouvelle imposition, quelque chose qui va,
08:23vers plus de justice fiscale, et d'ailleurs,
08:25c'est écrit noir sur blanc, dans l'interview.
08:27La réalité, c'est que tout le monde a conscience
08:30que les socialistes vont faire payer très cher leurs compromis,
08:33et que du coup, quel intérêt, encore une fois,
08:35Sébastien Lecornu, aurait-il à sortir trop tôt du bois ?
08:37– Mais ce que vous dites, c'est juste,
08:38c'est qu'ils vont payer à un moment ou à un autre,
08:40s'ils ont un compromis, ils vont devoir le payer très cher,
08:42mais pour l'instant, il semble toujours rechigner,
08:45ce fameux socle commun.
08:47– Mais vous ne savez pas ce qu'il dit, en réalité,
08:49dans le huis clos des réunions ?
08:50– Non, vous le savez, dites-le dans ces cas-là,
08:55aux socialistes, qu'on l'air assez inquiets de ce qui se dit,
08:57parce que ce que vous dites sur l'ISF est très juste,
08:59mais en même temps, on voit bien qu'il y a un vrai problème
09:01du côté quand même de l'exécutif,
09:02c'est que parce que c'est la première mesure d'Emmanuel Macron en 2017,
09:05et que c'est devenu une espèce de totem,
09:08ce qui veut donc dire que l'exécutif,
09:09et Emmanuel Macron en premier chef,
09:10n'a toujours pas accepté de cohabiter,
09:12de cohabiter avec d'autres.
09:13– La rupture n'est pas le reniement,
09:14moi c'est ce que je retiens de cette interview de Sébastien.
09:16– Sauf que les minoritaires, ils sont minoritaires,
09:19et que l'alternative c'est quoi ?
09:21C'est la censure, et c'est une dissolution.
09:23Les socialistes, visiblement, disent et répètent
09:25qu'ils n'en ont pas peur de cette dissolution,
09:27il y a une part de bluff sans doute,
09:28mais ils en ont quand même, semble-t-il, de moins en moins peur.
09:31Le RN n'en a pas du tout peur,
09:33il la réclame à tour de bras, Marine Le Pen la réclame,
09:35les insoumis aussi.
09:36On sait très bien qu'a priori,
09:38on ne sait pas ce qui sortirait des yeux en allant une dissolution,
09:40on sait à peu près le bloc qui risquerait d'en sortir réduit,
09:44à moindre vie.
09:45C'est évidemment le bloc central.
09:46Il suffit de regarder l'état des macronistes,
09:48eux, ils n'ont pas du tout ni envie, ni intérêt d'une dissolution.
09:51Et s'il n'y a pas de compromis, ce sera l'issue.
09:54– Les macronistes ont plus peur d'une dissolution
09:56que les socialistes, Stéphanie Despierre ?
09:57– Ah oui, complètement.
09:58Moi, j'ai discuté avec une ministre démissionnaire
09:59qui me disait, chez nous, tout le monde est terrorisé
10:02par une future dissolution, c'est une obsession.
10:06Le Parti socialiste essaye d'expliquer
10:08que s'il y avait une dissolution maintenant,
10:10ils pourraient mieux s'en sortir,
10:11qu'ils ont le vent en poupe, etc.
10:12Ça, ça reste quand même à voir sur le terrain
10:13parce que même si les sondages, en effet,
10:15sont plus favorables aux socialistes seuls
10:18ou avec les écologistes qu'avec une union avec les insoumis,
10:22ça reste assez difficile à vérifier.
10:26Et selon les circonscriptions,
10:28ça risque d'être très compliqué quand même pour les socialistes.
10:30Mais ce qui est très clair, c'est que chez les macronistes,
10:32on a peur d'une dissolution.
10:33Et c'est pour ça qu'au sein même du camp macroniste,
10:37au groupe à l'Assemblée nationale,
10:38beaucoup poussent pour arriver à une négociation
10:40avec les socialistes sur la justice fiscale,
10:42que beaucoup se sont fait une raison depuis plusieurs mois.
10:45Mais en effet, c'est difficile d'abandonner les totems.
10:48Et surtout, c'est difficile pour les macronistes
10:49d'aller contre les totems érigés par le président de la République,
10:52comme l'ISF dont on parlait.
10:53Les macronistes qui, effectivement, ont peur d'une dissolution.
10:55Et il y a néanmoins aussi une mauvaise lecture
10:57qui est faite à l'Élysée des dynamiques à gauche.
11:00L'Élysée est persuadée que les socialistes et les insoumis
11:03ne se mettront jamais d'accord en cas de dissolution.
11:06Alors qu'on sait très bien qu'en coulisses...
11:07Il avait dit la même chose l'année dernière.
11:08Voilà, sauf qu'on sait qu'en coulisses,
11:10il y a une espèce de pacte de non-agression
11:11qui est en train de se mettre en place entre les socialistes et les filles
11:14pour sauvegarder au minimum les députés sortants.
11:16Et effectivement, vous avez raison de le rappeler,
11:18cette erreur de lecture de l'Élysée sur la stratégie socialiste,
11:22c'est la même erreur qui a lancé la dissolution
11:27il y a un peu plus d'un an.
11:29Et on a vu le résultat.
11:31Dans un instant, vers une guerre politique magistrale.
11:34Mais tout de suite, il est 9h17.
11:36Et c'est l'Info en une minute avec Jeanne Mézias.
11:39Le collégien de 14 ans à l'origine de l'agression
11:41au couteau d'une enseignante à Benfeld dans le Barin
11:44la semaine dernière est mort.
11:46Il s'était poignardé au pouls au moment de son arrestation.
11:49Ouverture aujourd'hui du procès en appel du crash en 2009
11:52du vol Rio-Paris, Air France et Airbus relaxés
11:55en première instance de retour devant la justice.
11:58On attend un jugement courageux, déclare la présidente
12:00de l'association de victimes Daniel Lamy sur France Info.
12:03228 personnes sont mortes dans ce drame.
12:06Paris salue le choix souverain du peuple moldave
12:08après la victoire du parti pro-européen aux élections législatives
12:11avec plus de 50% des voix devant le parti pro-russe
12:14qui lui obtient 24% des suffrages.
12:16Ces élections ont été marquées par des accusations d'ingérence russe
12:19par le gouvernement moldave et l'Union européenne.
12:22Et puis un match nul pour clore la sixième journée de Ligue 1 de football.
12:250-0 entre Rennes et Lens hier soir.
12:27Même score entre Metz et Le Havre.
12:29Lyon s'est imposé 1-0 à Lille et domine le classement avec le Paris Saint-Germain.
12:32Les informés, Renaud Dely, Agathe Lambret.
12:44Les informés avec Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP et Jean-Rémy Baudot, chef du service politique de France Info.
12:50On passe à notre deuxième débat, Renaud.
12:52Pourquoi la condamnation de Nicolas Sarkozy suscite-t-elle autant des mois ?
12:56Après cette condamnation de Nicolas Sarkozy, dont on sait qu'il ira en prison dans quelques semaines,
13:01il est attendu le 13 octobre, en tout cas il va être convoqué le 13 octobre pour connaître la date de son incarcération,
13:06un débat politique monte autour de cette incarcération,
13:09en particulier autour de la mesure de l'exécution provisoire,
13:11puisque c'est elle qui devrait conduire l'ancien chef de l'État en prison,
13:14avant même d'être jugé en appel.
13:16Alors Nicolas Sarkozy, lui, se débat, se défend, il assure combattre au nom de l'État de droit,
13:23il répète qu'avec cette décision, selon lui, je le cite,
13:25toutes les limites de l'État de droit ont été violées,
13:28et puis il y a un certain nombre de responsables politiques
13:30qui se dressent justement contre l'exécution provisoire, dans un climat assez malsain.
13:35Il faut rappeler que la présidente du tribunal a été submergée de menaces de mort ces derniers jours,
13:39au point d'ailleurs qu'Emmanuel Macron a dû intervenir hier en tant que garant de l'indépendance de la justice,
13:44justement pour dénoncer des menaces inadmissibles et appeler à des poursuites contre leurs auteurs.
13:51Est-ce que cette mesure d'exécution provisoire pose en effet un problème,
13:56et spécifiquement dans le cas d'ailleurs des élus condamnés ?
13:59Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Inter,
14:02Péman Gael et Marsban, qui est le président du tribunal judiciaire de Paris.
14:07J'ai l'impression que les uns et les autres découvrent la réalité de la justice de notre pays,
14:12mais tous les jours va aller en comparution immédiate.
14:16Les personnes sont incarcérées alors qu'elles peuvent faire appel,
14:19alors qu'elles sont dans le délit d'appel.
14:20Après le jugement, on n'est pas dans la question de la réitération ou la question des risques de pression,
14:27c'est la question de la gravité exceptionnelle des faits.
14:30Ce n'est pas la même motivation ?
14:31Alors la motivation avancée par le tribunal dans le cas de Nicolas Sarkozy,
14:34c'est la gravité exceptionnelle des faits.
14:35On peut contester bien sûr et discuter cette motivation,
14:38et c'est ce que ne se prive pas de faire Nicolas Sarkozy et ses défenseurs.
14:42Mais au-delà du cas de Nicolas Sarkozy,
14:45qui est évidemment important et sur lequel il faut revenir,
14:47il y a aussi la question de modifier ou pas la loi, justement,
14:51de façon à ce que les élus ne soient pas, lorsqu'ils sont condamnés,
14:55contraints d'aller en prison avant même d'être jugés en appel.
14:58Ça n'est arrivé que deux fois qu'un chef d'État ou un des plus hauts dirigeants français aille en prison,
15:02on rappelait Éric Zemmour tout à l'heure, Louis XVI, le maraîchal et Philippe Pétain.
15:08Qu'est-ce que vous pensez de cette décision ?
15:11Est-ce que c'est cela qui choque à ce point,
15:13le fait qu'on imagine Nicolas Sarkozy derrière les barons ?
15:17Oui, c'est ça qui est choquant pour une partie de ses défenseurs.
15:20Et c'est vrai que symboliquement, on a un président de la République
15:22qui va probablement se retrouver en prison.
15:25Ce n'est jamais arrivé.
15:27Et puis on a vu, c'est cette exécution provisoire
15:28qui, je vous rappelle, avait déjà fait énormément débat
15:31au moment du rendu du procès Marine Le Pen.
15:34Fin mars, elle avait été condamnée à cinq ans d'inéligibilité
15:37avec exécution provisoire.
15:38C'est-à-dire qu'elle ne peut pas, en théorie, se présenter à une élection.
15:43Et tout ça avait suscité d'énormes débats.
15:46On a vu que c'est Marine Le Pen qui est une des premières
15:48à voler au secours de Nicolas Sarkozy
15:51en expliquant que cette généralisation de l'exécution provisoire n'est pas possible.
15:55François Bayon a dit plus ou moins la même chose ce week-end
15:58en disant que si on généralise l'exécution provisoire,
16:01il n'y a plus d'appel possible.
16:02Mais on a entendu l'interview sur France Inter.
16:06Les juges expliquent que l'exécution provisoire,
16:09en fait, c'est souvent et presque tout le temps.
16:13Je crois que 58% des condamnations sont avec exécution provisoire.
16:18Donc ce n'est pas une chose réservée aux politiques en France.
16:22Jean-Rémy Baudot.
16:23J'avais même trouvé le chiffre de 86% des peines de deux ans et plus
16:26sont mises à exécution immédiatement à l'audience.
16:29Au-delà des chiffres, effectivement,
16:30c'est quelque chose qui est très utilisé par la justice.
16:34La question qui se pose, c'est à quel moment ça nous choque
16:37parce que certains vont déjà instrumentaliser cette décision.
16:43Et on a bien entendu, Éric Zemmour, sur votre plateau tout à l'heure,
16:46dire les juges rouges, système totalitaire et liberticide,
16:48les juges parasites qui veulent prendre la place des politiques.
16:50Il faut aussi se demander qui a intérêt à faire monter ce débat
16:53et qui a intérêt à fragiliser les institutions.
16:56Je pense qu'en écoutant Éric Zemmour, on a une partie de la réponse.
17:00Le débat est intéressant, c'est un débat de jurisme
17:02et c'est avant tout un débat du législateur
17:04puisque, encore une fois, ce sont bien les députés
17:06qui ont voté ces lois.
17:08Faut-il restreindre cette exécution provisoire
17:11aux délits sexuels, aux personnes violentes, etc. ?
17:14On pourrait faire une liste et peut-être est-ce que les questions politiques
17:18pourraient être sorties de cette liste de l'exécution provisoire.
17:23Mais, puisque la justice se base sur la confiance,
17:26gardons en tête que si demain ça change,
17:28ou dans six mois ou dans un an,
17:30on va dire, beaucoup de gens vont dire,
17:31que les politiques réajustent la loi pour eux-mêmes.
17:35Pour leurs propres intérêts ?
17:36Oui, et du coup, je ne suis pas sûr que ça aide beaucoup la confiance.
17:39Jean-Rémy, vous rappelez que le législateur
17:41peut modifier une loi qu'il a lui-même créée,
17:44mais sur ce sujet de l'exécution provisoire,
17:45dans l'affaire Nicolas Sarkozy, Renaud Lédy,
17:48le PNF, le Parquet National Financier,
17:50n'avait pas requis l'exécution provisoire
17:52et les juges ont abandonné la majorité des chefs d'accusation
17:56mais sont allés plus loin sur ce point de l'exécution provisoire.
17:59C'est peut-être cela qui trouble aussi.
18:00Alors ça, c'est autre chose, effectivement,
18:02c'est la discussion sur la décision qui concerne Nicolas Sarkozy.
18:05Le fait est que le PNF n'avait pas requis cette exécution provisoire,
18:08que les juges sont allés au-delà, c'est très fréquent.
18:10Ça arrive que les juges, dans leurs décisions,
18:13aillent au-delà, ne suivent pas les réquisitions,
18:15en tout cas, soit en allant moins loin,
18:17soit en allant plus loin, ça peut arriver.
18:19Mais ça, ça concerne le cas spécifique de Nicolas Sarkozy,
18:21avec cette justification avancée par le tribunal,
18:23donc la gravité exceptionnelle des faits
18:25que conteste Nicolas Sarkozy.
18:27Dans le jugement, il y a aussi le fait,
18:29la présidente du tribunal fait allusion au fait,
18:32enfin explique que Nicolas Sarkozy n'a pas reconnu
18:35justement la gravité des faits lors de ses précédentes condamnations,
18:37notamment déjà une condamnation pour corruption dans l'affaire Bismuth,
18:40et que donc ça, ça laisse entendre
18:42qu'il n'a pas pris conscience
18:43de l'importance des faits.
18:45De surcroît, la décision de l'exécution provisoire,
18:47elle est liée au fait que c'est une peine de 5 ans,
18:49et là, c'est quasi automatique,
18:51une peine de 5 ans suivie d'exécution provisoire.
18:54Donc ça, ça concerne, encore une fois,
18:56le cas de Nicolas Sarkozy qui se défend,
18:58qui a d'ailleurs des instances de recours,
18:59qui va aller en appel,
19:00et qui va continuer de se défendre,
19:02et c'est bien naturel comme tout justiciable.
19:04Le problème, c'est que les élus,
19:05un certain nombre d'élus,
19:06un certain nombre d'élus, pas tous bien sûr,
19:07sont en train de déplacer le sujet
19:10sur justement une modification de la loi.
19:12Si jamais on restreint l'exécution provisoire,
19:14par exemple, un certain nombre de crimes et délits
19:16extrêmement graves,
19:18sur l'ence conjugale, meurtre,
19:20narcotrafic,
19:22en d'antidisme,
19:23pourquoi pas ?
19:23Ça peut être un sujet,
19:25puisque la détention provisoire
19:27ne concerne pas que les responsables politiques.
19:28Il y a 28 000 détenus en détention provisoire actuellement.
19:32Mais ces 28 000 détenus en détention provisoire
19:34ne sont pas détenus simplement pour narcotrafic,
19:37meurtre ou des faits aussi graves.
19:39Ça veut dire que si on va sur cette question-là,
19:41et pourquoi pas,
19:42il faut que les politiques soient d'accord
19:43pour qu'il y ait plusieurs milliers de détenus
19:45qui soient libérés.
19:46Puisqu'il y a des milliers et des milliers de détenus
19:47qui sont en détention provisoire
19:49dans l'attente de leur jugement en appel
19:50pour des faits qui ne sont pas aussi graves
19:52que ceux que vous venez d'évoquer.
19:53Or, personne parmi les responsables politiques
19:55n'a le courage de mettre cette question sur la table,
19:59ce qui contribuerait d'ailleurs aussi
20:00à résoudre en partie la surpopulation carcérale,
20:03qui est un drame aussi que les responsables politiques,
20:05en général, mettent sous le tapis
20:06et préfèrent ne pas évoquer.
20:08Et au contraire, d'ailleurs,
20:09quand on cherche les déclarations
20:11des responsables politiques,
20:12au premier chef d'ailleurs,
20:13Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen,
20:15Éric Ciotti et bien d'autres,
20:16on a une foultitude de déclarations de ceux-là
20:18qui dénoncent la non-exécution des peines,
20:21les réductions de peines systématiques
20:23comme étant justement des illustrations
20:25d'un laxisme insupportable de la justice.
20:27Mais dès lors que ça les concerne,
20:28il semblerait qu'ils changent un petit peu d'avis.
20:30Sur ce débat de l'exécution provisoire,
20:33Emmanuel Macron, via l'Elysée,
20:35a publié un communiqué pour soutenir les magistrats
20:37qui sont menacés de mort notamment.
20:39Et dans ce communiqué,
20:40le président explique que chacun a droit au recours.
20:43Jean-Rémy, est-ce que vous y voyez
20:45une forme de désapprobation de cette exécution provisoire
20:48qui n'empêche pas le recours,
20:49mais qui fait que le recours n'est pas suspensif ?
20:51Et donc Nicolas Sarkozy,
20:52même s'il fait appel,
20:53il ira quand même en prison.
20:54J'avoue que je vais me garder
20:55de faire des interprétations
20:56sur cette phrase en particulier
20:58parce qu'il me semble que l'Elysée
21:00a déjà mis du temps à réagir
21:01et qu'elle réagit,
21:02enfin Emmanuel Macron réagit surtout
21:04parce qu'il y a des violences,
21:06enfin pas des violences,
21:07mais en tout cas des menaces sur les magistrats.
21:08Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il sort du bois.
21:10L'Elysée n'avait pas communiqué avant
21:12et l'Elysée s'était bien gardée de communiquer.
21:16Ce qui d'ailleurs dit quelque chose,
21:18c'est-à-dire que la justice, encore une fois,
21:19elle a besoin de confiance,
21:20elle a besoin d'être comprise
21:21et il n'est pas exclu
21:22que la décision de la semaine dernière
21:24n'ait pas été totalement bien comprise.
21:26C'est intéressant que ce matin,
21:29alors j'ai oublié sa fonction précise,
21:31mais qu'il y ait une forme de service après-vente.
21:34Le président du tribunal judiciaire de Paris.
21:35Voilà, exactement.
21:36Parce que les procureurs,
21:37ils ont le droit de parler,
21:38mais pas les magistrats du siège.
21:39Et c'est peut-être aussi là-dessus
21:40qu'on a besoin de pédagogie
21:41pour que, je ne sais pas vous,
21:42mais par exemple moi,
21:43j'ai eu l'impression tout le week-end
21:44d'entendre des gens autour de moi
21:45ou des gens que j'ai croisés
21:47me dire soit que c'était une justice
21:49qui était trop clémente,
21:50soit c'était une justice
21:51qui était trop dure
21:53et du coup politique.
21:55Et du coup, je pense qu'il y a une histoire
21:56que la justice a besoin d'être comprise
21:58et d'être compréhensible.
21:59Je ne suis pas totalement certain
22:00que sur cette histoire de 5 ans,
22:02ça a été le cas.
22:02Et la première chose,
22:03je pense, pour commencer
22:04de comprendre cette décision,
22:04c'est de lire les 380 pages
22:06de la décision.
22:06C'est assez long,
22:07c'est assez fastidieux,
22:07il va falloir du temps,
22:08mais c'est intéressant.
22:09Merci les informés,
22:10merci Stéphanie Despierre,
22:11journaliste politique à LCP.
22:13Merci Jean-Rémi Boudot,
22:14chef du service politique
22:15de France Info.
22:17Vous retrouvez les informés
22:18ce soir à 20h
22:20avec Victor Mathais et nous.
22:21Renaud, on se retrouve demain.
22:22À demain, Agathe.
22:23À demain.
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