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  • il y a 2 mois

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00:00Écoutez à nouveau Maître Christophe Ingrin, l'avocat de Nicolas Sarkozy avança une dernière minute, l'enfant de 12 ans enlevé dans l'ordre a été retrouvé, le suspect interpellé, c'est-à-dire que l'alerte d'enlèvement vient d'être levée.
00:10L'avocat de Nicolas Sarkozy qui estime que la condamnation de son client a été faite au bénéfice du doute.
00:16Il y a eu 12 ans d'enquête, d'instruction, il y a eu ces 14 semaines d'audience avec un parquet national financier très dur, très véhément, très violent contre Nicolas Sarkozy.
00:25Il en aurait fallu beaucoup de courage, il aurait fallu beaucoup de courage pour aller dire à tous ces gens-là, vous vous êtes trompés.
00:35On regrette qu'il n'y ait pas eu ce courage et qu'en effet on ait eu recours à cette infraction qui est une sorte de voiture balai, en droit pénal, l'association de malfaiteurs.
00:44Quand tout a échoué, on peut toujours sortir l'association de malfaiteurs et on a eu recours à l'association de malfaiteurs pour le condamner.
00:50C'est un peu ce qu'on appelle une condamnation au bénéfice du doute, sauf que cette condamnation au bénéfice du doute, elle est extrêmement lourde, mais c'est qu'on ne peut rien prouver mais on ne peut pas prouver le contraire non plus.
01:04Ce qui est incroyable, Louis Doré, en droit, on ne peut rien prouver mais on ne peut pas prouver non plus.
01:09Et c'est même au-delà du droit, c'est-à-dire que c'est du bon sens.
01:13Tous les Français, tous les gens qui écoutent ça, je pense qu'on prenne, c'est une évidence, que Nicolas Sarkozy n'avait aucune chance dans cette histoire.
01:20Puisque tous les arguments qu'il apporte, en réalité, n'ont aucun crédit.
01:26C'est-à-dire qu'on dit mais non, mais ce n'est pas possible.
01:28Et tout ce qu'il n'a pas fait, il ne peut pas prouver ce qu'il n'a pas fait.
01:31En fait, vous êtes accusé de quelque chose que vous n'avez pas fait et vous devez fournir des preuves matérielles que vous n'avez pas fait ce qu'on vous reproche.
01:36Ça va même plus loin que ça parce qu'il y a une idée très dérangeante qui vient, c'est qu'on a l'impression que l'obsession des juges, c'était d'obtenir une seule chose, l'idée et bientôt possiblement l'image de Nicolas Sarkozy en prison.
01:48C'est ça qu'il voulait obtenir parce que là, c'est...
01:52Il n'y a pas de mandat de dépôt.
01:55Il n'y a pas d'exécution provisoire.
01:56Oui, voilà. Donc, il fallait vraiment border la chose de manière à obtenir cette victoire symbolique.
02:00Peu importe d'ailleurs qu'il fasse très peu de prison au total, mais obtenir qu'il passe au moins quelques semaines en prison.
02:05Mais ce n'est pas la justice, c'est autre chose. C'est la vengeance, c'est le règlement de compte, ce n'est pas la même chose.
02:10Il y a la volonté de mettre Nicolas Sarkozy en prison, évidemment.
02:13Il y a sauvé, encore une fois, le PNF.
02:16Parce que si ce soir, Nicolas Sarkozy n'est pas condamné à 5 ans de prison,
02:19étant donné qu'il n'y a pas d'argent libyen dans sa campagne présidentielle et qu'il n'y a pas de pacte de corruption,
02:24et que le document Mediapart est un faux,
02:26le PNF, ils peuvent fermer, ils mettent la clé sous la porte, ils rentrent chez eux.
02:30Ils ont fait plus de 10 ans d'enquête et ils sont totalement désavoués.
02:33Ils ont fait appel.
02:35Ils ont fait appel et donc ça sera peut-être même plus dur en...
02:38Il y a une mouche sur le plat.
02:39On appelle ?
02:40Ça sera peut-être même plus dur en...
02:42Elle tourne autour de vous.
02:42C'est ça, elle tourne autour de vous.
02:44Elle est peut-être de Mediapart.
02:45Ça sera plus dur en appel si, effectivement, le PNF n'est pas désavoué.
02:49Catherine Net.
02:50Oui, mais je crois justement que cette enquête qui a duré très longtemps avec des juges qui avaient open bar pour avoir tous les billets d'avion,
02:56pour aller partout, enquêter partout, pour trouver de l'argent, ils n'en ont pas trouvé.
02:59Mais je crois justement qu'ils en voulaient pour leur argent.
03:02On n'a pas travaillé comme ça pour qu'il n'ait rien.
03:04Et ce qui a été surtout extraordinaire dans ce procès, c'est avant qu'il commence,
03:09le procureur Bonner, le procureur du parquet national financier, était venu dire sur une téléconcurrente,
03:16notre thèse est celle d'un pacte de corruption, voilà.
03:20Et donc, ils l'annonçaient, l'association de malfaiteurs, avant que le procès commence,
03:24avant d'entendre des avocats qui ont fait un travail formidable,
03:27qui ont vraiment même été au-delà, grâce d'ailleurs, aux documents que leur avaient donnés les juges,
03:32ont pu trouver, notamment, que Takedine, ils ont pu entrer dans ses comptes,
03:36ont vu que l'argent avait été soutenu chez Takedine, l'argent libyen,
03:40qu'il n'avait jamais été en France.
03:41Ils ont prouvé tout ça.
03:42Mais enfin, le procureur disait, le pacte de corruption, c'était ça,
03:48ils n'en sont pas débordus, et c'est devenu l'association de malfaiteurs
03:50qui permet à Nicolas Sarkozy, qui les autorise à le mettre en prison.
03:55Autre témoignage que je voulais vous faire écouter,
03:57un autre des avocats de Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Narrois,
04:00il estime qu'il y a une justice spéciale pour Nicolas Sarkozy, écoutez-le.
04:04Oui, ça c'est sûr.
04:06Il y a, pour Sarkozy, une justice très spéciale.
04:11Est-ce que la justice veut abattre des hommes politiques ?
04:17Moi, je ne veux pas le croire.
04:18Je suis avocat, je veux continuer à respecter la justice.
04:21Mais si vous me demandez si je fais confiance,
04:25pour l'instant, ma réponse est non.
04:27Pour l'instant, la réponse est non.
04:28C'est l'un des avocats de Nicolas Sarkozy qui le dit, Louis de Ragnel.
04:33On est face à un cas de décolle au plan juridique.
04:36On est face à quelque chose d'assez nouveau.
04:38C'est-à-dire que maintenant, on peut être condamné à une peine de prison
04:43pour une intention présumée qui n'a donc pas été prouvée.
04:47Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose de tout à fait inédit.
04:50Et ça devrait, on le disait tout à l'heure, sonner comme un avertissement
04:53pour toute la classe politique.
04:54Parce que ce qui arrive à Nicolas Sarkozy, pour arriver, oui.
04:58Mais comme ce sont les hommes politiques qui font la loi,
05:00qui ont possibilité de la faire ou de la défaire,
05:02ils devraient tous se saisir de cette affaire.
05:04Parce que ça devrait les interpeller.
05:06Et je reconnais que moi, je comprends qu'ils ont peur,
05:10qu'ils ne veulent surtout pas affronter la bête, entre guillemets,
05:12qui est devenue le parquet national financier.
05:13Et qui dépasse tout le monde.
05:17C'est-à-dire qu'on a créé quelque chose qui est devenu surpuissant,
05:21qui est en totale autonomie au sein de l'État.
05:24Enfin, c'est pas au sein de l'État, mais c'est devenu un pouvoir,
05:27une forme de pouvoir un peu incontrôlable.
05:29Alors, vous évoquez les Français.
05:30Écoutons leurs réactions.
05:32La plupart de ceux que nous avons interrogés se disent choqués.
05:35Je trouve que c'est sévère.
05:37Parce qu'il y a beaucoup d'autres gens qui font beaucoup plus que ça
05:39et qui ne peinent pas autant.
05:41Donc c'est un peu sévère.
05:42Pour un président de la République, il fallait quand même qu'il ait du sursis.
05:46Moi, je trouve que c'est bien.
05:47Est-ce que les hommes politiques puissent avoir la même peine que n'importe quelle personne ?
05:57C'est scandaleux.
05:58Cette condamnation n'est pas juste.
06:01Voilà.
06:02C'est plus la juge, la présidente du tribunal,
06:06a plus rendu un verdict politique que justice.
06:11Scandaleux.
06:12Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, le président Sarkozy,
06:17c'est un verdict qui ne repose sur aucune motivation sérieuse.
06:23Et notamment, la condamnation,
06:26mais le mandat de dépôt avec exécution provisoire,
06:29c'est un véritable scandale.
06:32C'est une sorte d'abus de pouvoir, en quelque sorte,
06:35de la part des juges.
06:36Voilà pour ce qu'en disent les Français, Eric Nolot.
06:38De très bonnes analyses.
06:39Alors moi, j'attends au-delà de ce micro-trottoir
06:41les premiers sondages.
06:43Ça ne m'étonnerait pas que quand même
06:44les gens aient compris quand même le déni de justice
06:48auquel on vient d'assister.
06:50Mais il y a autre chose qui a été un peu évoquée en filigrane,
06:52c'est quand même cette collusion entre certains médias et la justice.
06:55Parce qu'à partir du moment où le document de base est faux
06:58et qu'il a servi à mettre en train cette machine,
07:01Catherine le disait,
07:0110 ans d'enquête, des moyens vraiment considérables.
07:04Il paraît qu'on manque d'argent dans la justice.
07:05Dans certains cas, on trouve des sommes considérables
07:08pour la rendre ou plutôt pour rendre un déni de justice.
07:11Moi, j'aimerais bien qu'on se penche d'un peu plus près.
07:13Et notamment, qu'est-ce qui va se passer pour Mediapart
07:15maintenant qu'officiellement, on a dit que ce document
07:18a été faux, que ça a été dit ?
07:20Mais rien.
07:21Normalement, il pourrait être mis en cause
07:22pour faux, usage de faux, diffusion de faux.
07:25Oui, alors que Plenel appelle les gens
07:27à s'abonner à un média qui a aussi bien réussi.
07:30Mais ce qui est dingue, c'est que Mediapart
07:32revendique un triomphe ce soir.
07:34Sauf que les raisons pour lesquelles
07:36Nicolas Sarkozy est condamné ce soir
07:37n'ont rien à voir avec les thèses
07:40qui ont été défendues par Mediapart,
07:41puisque Mediapart a défendu deux thèses
07:43sur la base d'un faux document.
07:45Premièrement, il y a eu de la corruption.
07:48Et deuxièmement, il y a eu un financement illégal,
07:50étranger, donc libyen, de la campagne présidentielle.
07:53Et aujourd'hui, on sait qu'il n'y a rien de tout ça.
07:55Bien sûr.
07:56Tout de même, Catherine, on se trouve dans un cas de figure
07:58où le 13 octobre prochain, Nicolas Sarkozy
08:00est convoqué par le parquet national financier.
08:03Il aura une date pour son incarcération.
08:06Comment on peut envisager cela, en réalité ?
08:09C'est une chose qu'on a vraiment de la peine à imaginer.
08:12Alors maintenant, vous prenez votre petit sac,
08:13vous entrez dans une cellule et vous restez combien de temps ?
08:16Ça va durer combien de temps ?
08:17C'est vraiment pour une peine pareille
08:20pour un homme comme lui.
08:22Alors il y a une dame qui dit
08:23mais c'est normal, les puissants doivent payer
08:26comme les grands criminels.
08:29Mais je veux dire, aujourd'hui,
08:31la justice est beaucoup plus clémente
08:33pour les trafiquants de drogue,
08:35pour tout ça.
08:36Le réquisitoire de 7 ans,
08:38franchement, même les grands trafiquants de drogue
08:41n'ont pas autant.
08:42Alors là, et là, justement,
08:45pour de l'argent, chercher de l'argent,
08:46il n'y en a pas.
08:47Je veux dire, les raisons pour lesquelles
08:50on va l'incarcérer,
08:51c'est absolument un scandale.
08:53Oui, voilà.
08:54Louis Drainel ?
08:54Non, je voulais simplement faire un petit point aussi
08:56sur tout ce qui a été raconté au sujet de la Libye.
08:58Il faut se souvenir.
08:59Les gens, en fait,
09:00il y a eu plein de fantasmes
09:01qui ont été projetés à l'époque,
09:03au moment où Nicolas Sarkozy
09:04fait des déplacements,
09:06d'échanges avec Muammar Kadhafi.
09:08C'est un moment où Muammar Kadhafi
09:09essaye de tourner le dos au terrorisme
09:11et essaye d'incarner une forme de pays
09:13à peu près,
09:14enfin,
09:15nouvellement sûr,
09:16fiable,
09:17au sud de la Méditerranée.
09:20La France, dans ce contexte-là,
09:21essaye de nouer des accords
09:22avec l'Algérie,
09:24le Maroc,
09:24avec la Tunisie,
09:26avec la Libye
09:27pour empêcher
09:28les vagues migratoires.
09:29Et d'ailleurs,
09:30après la chute de Muammar Kadhafi,
09:31il y a eu des vagues migratoires
09:32extrêmement importantes
09:33qui passaient
09:34par la Libye
09:35puisque la Libye
09:36s'était effondrée.
09:37Et donc,
09:37c'était tout à fait normal
09:38qu'il y ait eu
09:40tous ces déplacements.
09:41Vous savez,
09:41quand même Emmanuel Macron
09:42va dans des pays
09:43un peu sensibles,
09:44eh bien,
09:45il y a des émissaires
09:45d'Emmanuel Macron
09:46qui sont envoyés avant
09:47et qui, évidemment,
09:49rencontrent parfois
09:50les responsables
09:50des services de sécurité,
09:52le patron de la police,
09:52le renseignement
09:53qui ne sont pas forcément
09:54des gens très fréquentables.
09:55Mais ça fait partie,
09:56si vous voulez,
09:57de la diplomatie française.
09:58On a des intérêts
09:59et parfois,
10:00on est un peu obligé
10:01de discuter avec des gens
10:02qui n'ont pas la même conception
10:03de la démocratie que nous.
10:04Et on l'a vu très récemment
10:06avec Emmanuel Macron
10:07qui a invité
10:08le nouveau président syrien
10:11en France
10:11qui était quand même
10:12l'ancien chef
10:13d'Al-Nosra en Syrie
10:15donc qui a du sang sur les mains.
10:16Donc,
10:16je trouve que
10:17par rapport à tout ça,
10:18tout le monde s'est un peu rué aussi
10:20en expliquant
10:20qu'aujourd'hui,
10:21ça paraît huérissant
10:22quand on lit certains papiers
10:23mais qu'est-ce qu'ils sont allés faire
10:24en Libye ?
10:24C'est complètement absurde.
10:26Ça n'a aucun sens.
10:27Eh bien,
10:27à l'époque,
10:27lisez les coupures de presse,
10:29ça avait du sens
10:30et les gens comprenaient
10:31pourquoi il y avait un intérêt
10:32à ce que la France participe
10:34à solidifier un peu
10:36ce pays
10:37qui était en train
10:37de tourner le dos au terrorisme.
10:39Ce qui est troublant,
10:39c'est que
10:40l'ancien président
10:41était depuis le mois de janvier
10:42un soubre bracelet électronique.
10:45Enfin,
10:45il est resté six mois
10:46tout ça
10:46dans l'affaire Bismuth
10:48pour un pacte
10:48de corruption imaginaire.
10:50Et là,
10:51maintenant,
10:52pour un pacte de corruption,
10:53finalement,
10:54imaginaire aussi.
10:55Donc,
10:55c'est quand même,
10:56c'est troublant
10:56que deux fois de suite,
10:58voilà,
10:59il soit victime
11:00de l'imagination
11:04débordante
11:05et malveillante
11:05des juges.
11:06Éric Nolot ?
11:08Ça pose aussi
11:08une autre question,
11:10c'est qu'après l'affaire Cahuzac,
11:11on a voulu moraliser
11:12à toute force,
11:13sous le coup de l'émotion
11:14parce qu'il fallait donner
11:15quand même des gages
11:16à l'opinion publique
11:17et qu'on n'a pas bien mesuré
11:18ce qu'on avait mis en place
11:19parce que tout ce qui est décidé
11:21aujourd'hui
11:22est en effet basé
11:23sur ce qui a été décidé
11:23après l'affaire Cahuzac.
11:24Des effets pervers.
11:25Oui,
11:26des effets très pervers
11:26et ça devrait quand même
11:28nous inciter
11:28à plus de prudence.
11:29Bien sûr.
11:30On va écouter,
11:31vous avez raison,
11:32l'avocat de Nicolas Sarkozy,
11:34maître Ingrin,
11:35qui dit que son client,
11:36en se posant la question
11:37de son état d'esprit,
11:38a la rage de prouver
11:39son innocence.
11:40Écoutez-le,
11:40il était sur notre antenne.
11:41Certains peuvent espérer
11:43qu'il arrive affaibli
11:45parce que déjà détenu
11:48et ayant déjà,
11:49si c'est le cas,
11:50passé du temps en détention,
11:54ça ne marchera pas.
11:55Ça ne marchera pas avec lui.
11:57Il lui en faudra beaucoup plus,
11:59il en faudrait beaucoup plus
12:00pour l'affaiblir.
12:02Il y a une rage
12:03de montrer son innocence
12:05qui est plus forte que tout.
12:07Donc il ira en appel,
12:09en cassation,
12:10devant la Cour européenne
12:10de droit d'homme,
12:11jusqu'au bout du processus
12:12judiciaire.
12:12Absolument.
12:13Et comme il le dit toujours,
12:16à la fin,
12:17je gagnerai.
12:18C'est possible d'ailleurs,
12:20Louis de Ragnel,
12:21qu'à la fin de tout
12:22ce parcours judiciaire,
12:23son innocence soit reconnue.
12:24Entre-temps,
12:25il aura peut-être,
12:25je dis peut-être,
12:26été incarcéré.
12:28Après, c'est la conviction
12:29de Nicolas Sarkozy
12:30qui, d'ailleurs,
12:31le clame partout,
12:33je suis innocent,
12:34donc je sais que
12:35c'est la phrase de son avocat,
12:36donc je sais que je gagnerai.
12:37Et c'est vrai que ça,
12:38c'est la force
12:38qu'ont parfois
12:39des personnes innocentes
12:40qui, jusqu'à la fin de leur jour,
12:42coûte que coûte,
12:43vont essayer de convaincre
12:44le plus possible
12:45la justice,
12:46tout le monde,
12:46qu'ils n'ont rien à voir
12:47avec tout ça.
12:48Et donc c'est vrai
12:49qu'on connaît
12:49la détermination
12:50de Nicolas Sarkozy.
12:52Je ne le vois pas renoncer
12:54et jusqu'à ce qu'il soit
12:55totalement relaxé,
12:57je pense qu'il utilisera
12:57tous les recours,
12:58toutes les voies possibles
12:59pour faire triompher
13:00son innocence.
13:01Catherine Ney ?
13:02Oui, mais il faut dire
13:03que depuis des années,
13:04il a quand même
13:05vécu un calvaire.
13:07Alors, est-ce les effets
13:08d'un caractère
13:09qui était quand même
13:10très fort
13:10et qui suscitait
13:12des craintes
13:12autour de lui ?
13:13Ça, c'est vrai
13:13qu'il malmenait un peu
13:15par les gens
13:16et il s'est fait
13:17beaucoup d'ennemis.
13:18Mais enfin,
13:19entre le Claire Stream
13:21où on le suspectait
13:22d'avoir des comptes
13:23dans une banque
13:24suisse, italienne,
13:26et c'était rien,
13:27c'était fomenté
13:28plus ou moins
13:28par Dominique de Villepin.
13:30Après, il y a eu
13:31l'affaire Bétancourt
13:32où on le suspectait
13:33d'avoir pris de l'argent
13:34pour financer sa campagne
13:36auprès d'une vieille dame
13:37qui était sourde
13:38et un peu gâteuse,
13:39disons les choses comme ça.
13:40Et puis, il a été
13:40encore relaxé.
13:42Enfin, il y a toujours,
13:44il est quand même,
13:45depuis des années,
13:46les années passent
13:47et il y a toujours
13:47quelque chose
13:48à lui reprocher.
13:49Et voilà.
13:50Donc, est-ce que
13:50c'est sa personnalité
13:51qui suscite des réactions
13:55très vives ?
13:56Mais en fait,
13:56il le paie cher.
13:58Mais que son innocence
14:00soit ou non reconnue
14:01à la fin,
14:02certains auront pris
14:03leur revanche,
14:04il aura été en prison
14:05puisque c'est quand même
14:06l'hypothèse la plus probable.
14:07C'est ça qu'ils veulent obtenir.
14:09D'ailleurs, ils ne demandent pas
14:09qu'il reste des années en prison
14:11mais simplement,
14:11le symbole
14:12de ce qu'ils considèrent
14:13comme un ennemi politique
14:15sera le plus important.
14:16Il aura été en prison,
14:18sera été,
14:19je pense,
14:19c'est l'hypothèse
14:20la plus probable,
14:20je ne suis pas un juriste,
14:21et sera été
14:22le premier président
14:23de la 5ème République
14:24à connaître ce sort.
14:24Voilà ce qu'ils cherchent.
14:25C'est le scalp
14:26de Nicolas Sarkozy
14:27que cherche la justice.
14:29C'est le scalp,
14:30oui, oui,
14:30je pense qu'il va y avoir
14:31du champagne ce soir
14:32débouché du côté
14:33du syndicat.
14:34On a été rejoint
14:35par Bernard-Henri Lévy,
14:36philosophe,
14:37bonsoir à vous,
14:37merci beaucoup.
14:39Évidemment,
14:40on évoque cette condamnation
14:41de Nicolas Sarkozy,
14:425 ans de prison,
14:43avec un mandat de dépôt,
14:45avec exécution provisoire,
14:46il sera convoqué
14:46le 13 octobre prochain.
14:48Tout ça par de soupçons
14:50de financement d'argent libyen
14:52pour sa campagne électorale
14:53de 2007.
14:54Aucune preuve
14:55n'a été trouvée
14:56par la justice
14:57malgré des années
14:58d'investigation.
14:59Aucune trace d'argent,
15:00aucune trace d'argent personnel.
15:02Quelle est votre réaction
15:03ce soir,
15:04M. Bernard-Henri Lévy ?
15:05Ma réaction tout à l'heure,
15:07lorsque je l'ai appris
15:08comme tous les Français,
15:09je suis...
15:12J'étais sidéré
15:13par cette décision.
15:15Et d'autant plus sidéré,
15:17vous venez de le dire,
15:17que la présidente
15:19du tribunal
15:19avait passé les minutes
15:22et les heures
15:23qui précédaient
15:23à innocenter
15:26l'ancien président Sarkozy.
15:28À dire en effet
15:29qu'il n'y avait pas
15:29d'enrichissement,
15:30qu'il n'y avait pas
15:31de corruption,
15:31qu'il n'y avait pas...
15:33Que le document principal
15:34qui avait servi
15:35à l'accabler
15:35était un faux.
15:38Et puis,
15:39terminer sur
15:40cette histoire
15:41d'assurance
15:41de malfaiteur,
15:42c'est en effet
15:43hallucinant.
15:46Et ça veut dire,
15:47au fond,
15:47si j'ai bien compris,
15:49qu'un homme
15:50peut être condamné
15:51aujourd'hui
15:51sur une présumée
15:53intention.
15:56Voilà.
15:56Ça pose des questions
15:57sur notre état de droit,
15:57Bernard-Henri Lévy ?
15:59Écoutez,
16:00ça pose en tout cas
16:00des questions
16:01sur la décision
16:03qui a été prise ce matin,
16:05sur la juridiction,
16:06le PNF
16:07qui l'a prise.
16:08Il y a des vraies questions.
16:12Moi, de surcroît,
16:13le hasard fait
16:14que je suis là aujourd'hui.
16:16Et c'était pas
16:16pour parler de ça
16:17au départ.
16:17C'était prévu depuis longtemps.
16:19Mais il se trouve
16:20que j'ai
16:20une intime conviction
16:22sur cette histoire.
16:24C'est une époque,
16:252011,
16:26et pour cause,
16:26je voyais beaucoup
16:27Nicolas Sarkozy.
16:29Je le voyais souvent.
16:31Et j'ai l'intime conviction
16:33qu'il n'est pas coupable
16:35de ce qu'il lui a reproché.
16:37Et donc,
16:37que c'est une injustice
16:38qu'il lui est faite ?
16:39J'ai l'intime conviction
16:41qu'il n'est pas coupable,
16:42comme il le clame d'ailleurs,
16:44d'ailleurs à la fin
16:45de l'audience,
16:46avec, je trouve,
16:46beaucoup d'élégance
16:49et de force
16:52et de dignité.
16:54Le document
16:55que Mediapart
16:55a sorti
16:57au moment
16:58de la présidentielle
16:59était un faux.
17:00La justice
17:01l'a affirmé
17:02aujourd'hui.
17:02C'est ce que je vais vous dire.
17:04La justice
17:05a dit
17:06dans ses attendus
17:07avant de prononcer
17:09sa décision
17:11que ce document
17:12qui était
17:13un des documents clés
17:15était un faux.
17:17Donc,
17:17tout ça
17:17est assez
17:19kafkaïen.
17:20quand on sait
17:21par ailleurs
17:22que cet homme,
17:24cet ancien président
17:25de la République,
17:28a été
17:28poursuivi
17:31par la justice
17:32depuis
17:3210 ans,
17:3415 ans,
17:3420 ans,
17:36avec des méthodes
17:36étranges.
17:37On a beau nous dire
17:38qu'il est dans la loi
17:40que des avocats
17:41peuvent être écoutés.
17:42Je n'en sais rien,
17:43je ne suis pas un spécialiste,
17:43mais il me semble
17:45quand même
17:45que ce n'est pas
17:46tout à fait la norme
17:48que l'on écoute
17:49les avocats
17:50qui sont en principe
17:51les gardiens du secret,
17:53que l'on écoute
17:54de manière systématique,
17:55je crois que
17:56les écoutes dérivantes,
17:58il y a quelque chose
17:59
17:59qui inquiète.
18:01Et moi,
18:02il me semble
18:02que ce qui vient
18:04de se passer
18:04aujourd'hui,
18:06au-delà
18:06de ce qui défilent
18:08sur les plateaux
18:09depuis quelques heures,
18:11inquiète sûrement
18:12beaucoup les Français.
18:13ça crée un sentiment
18:15d'insécurité
18:16chez les Français
18:17de voir
18:18celui qui fut
18:20le premier d'entre eux
18:21subir ce sort-là,
18:25c'est quand même
18:28sûrement,
18:28enfin il me semble,
18:30pour quiconque,
18:32il y a là
18:32un sentiment
18:33très très étrange
18:34et très inquiétant.
18:36Au plan symbolique,
18:37au plan international,
18:38l'éventuelle
18:39incarcération
18:39de Nicolas Sarkozy,
18:40on verra
18:41ce qui se passera
18:42après le 13 octobre,
18:42serait un signal
18:43désastreux
18:44pour notre pays,
18:45selon vous,
18:45Bernard-Henri Léon ?
18:46Évidemment que ça sera
18:48désastreux,
18:49mais ça sera d'abord
18:50désastreux pour...
18:52Enfin,
18:52d'abord, oui,
18:53d'abord pour lui,
18:54pour sa famille,
18:56pour ses enfants,
18:57c'est un...
19:00C'est quelque chose
19:01d'inimaginable
19:02pour la France,
19:03bien sûr,
19:03il l'a dit d'ailleurs,
19:04il a été le premier
19:06à le dire.
19:07Il dit c'est la France
19:07qui a été salie.
19:09Encore une fois,
19:10dans cette forte
19:12et belle déclaration,
19:12je ne sais même pas
19:13où il a trouvé
19:14l'énergie et la force
19:16de prononcer ses mots
19:18au sortir de la salle
19:19d'audience.
19:20Quel panache,
19:22quand même.
19:23Quel panache.
19:24Évidemment.
19:25Allez-y, pardon.
19:25Non, non, non, non.
19:26Après, j'espère,
19:28j'entendais,
19:28je crois que c'est
19:28sur votre plateau,
19:29sur un BBFM,
19:30je ne sais plus,
19:31un de ses avocats
19:32qui disait que les...
19:33C'était chez nous.
19:33Chez vous, bon.
19:34Qu'il n'était pas certain
19:35qu'il irait en prison,
19:37mais je...
19:37J'en forme le vœu.
19:41Et pourquoi j'en forme le vœu ?
19:44Parce qu'en fait,
19:45il y a un truc,
19:45alors dans mon ignorance
19:47crasse que j'ai
19:47des mécanismes de justice,
19:49je sais quand même
19:49qu'il y a un truc
19:50qui s'appelle un appel.
19:51C'est-à-dire que
19:52dans la justice
19:53des pays démocratiques,
19:54il est prévu
19:55que la justice
19:56peut se tromper,
19:57qu'elle peut commettre
19:58une erreur.
19:58Et que vous êtes
19:59présumé innocent.
20:00Et comme elle commet une erreur,
20:02il y a une seconde instance.
20:05Et donc cette histoire
20:06de mandat de dépôt
20:07entre la première
20:09et la deuxième instance,
20:10comme si le président Sarkozy
20:12allait se sauver
20:13ou comme s'il allait récidiver,
20:16parce que c'est ça la règle.
20:17On vous met en prison
20:18quand vous risquez
20:19de recommencer
20:20ou quand vous risquez
20:22de vous sauver.
20:23Il n'y a aucun risque,
20:24ni l'un ni l'autre.
20:25Donc il y a là
20:26une volonté d'humiliation
20:28qui est difficile
20:32à comprendre.
20:33Une grâce présidentielle
20:34d'Emmanuel Macron
20:35serait envisageable,
20:36selon vous.
20:36Une grâce présidentielle
20:38d'Emmanuel Macron
20:38serait envisageable.
20:40Je n'en sais absolument rien
20:42et je suis incapable
20:43de répondre à cette question.
20:43Mais j'ai une question
20:44pour vous.
20:45Vous avez répondu
20:47comme Français,
20:48comme citoyen,
20:48comme quelqu'un
20:49qui a beaucoup fréquenté
20:50Nicolas Sarkozy
20:51à un moment.
20:51Mais qu'est-ce que ça
20:52vous inspire comme philosophe,
20:54cette situation ?
20:56La faillibilité
20:58de la justice,
21:00le fait qu'elle est
21:01peut-être plus
21:04qu'on ne le pense
21:06sujette
21:07à l'effet
21:10des passions humaines.
21:12Les juges
21:12sont des femmes,
21:13sont des hommes.
21:15Elles et ils
21:16ont leur passion,
21:17leur conviction.
21:21Et apparemment,
21:22ce qu'un philosophe
21:25peut espérer,
21:27peut croire
21:27et ce qu'un citoyen
21:28peut espérer,
21:29c'est que la justice
21:30consiste à se mettre
21:31au-dessus de tout ça.
21:32Au-dessus des passions,
21:33notamment.
21:33Au-dessus de ses propres passions.
21:36De ses propres...
21:37Voilà.
21:38Et apparemment,
21:39ça n'est pas
21:39toujours le cas
21:41et il est probablement
21:43pour le philosophe
21:44plus difficile
21:45qu'on ne le croit
21:46de se dresser,
21:48de se hisser
21:49au-dessus
21:49de ses propres passions
21:50intérêts idéologiques
21:52ou détestation
21:55ou amitié personnelle.
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