00:00Alors, vous avez bien fait de rappeler que d'abord et avant tout, lorsque cette pétition fut lancée, il y a eu une forme de malaise, d'étonnement.
00:07On n'en parlait peu, on n'en parlait pas. Et là, d'un coup, ça a explosé.
00:11Parce qu'on était bien obligé de constater qu'ils étaient plus d'un million, un million deux cent mille, trois cent mille, quatre cent mille, cinq cent mille à la signer.
00:17Et aujourd'hui, ça vaut la peine de le dire, aujourd'hui, la gauche qui a pris conscience de la chose est sur le mode de la contre-attaque.
00:23Donc, aujourd'hui, dans les canards de gauche, dans les titres de presse, la volonté, c'est de déconstruire la légitimité de cette pétition, de la faire passer pour une espèce de farce, de la discréditer.
00:35J'y reviendrai dans un instant, mais sachant qu'on est au cœur d'une bataille autour de la légitimité de cette pétition.
00:41Alors, elle est portée, on le sait, par Philippe de Villiers, qui aujourd'hui, je pense que tout le monde le sait, il y a un phénomène de Villiers.
00:46On est dans un moment de renaissance pour Philippe de Villiers.
00:48On est dans un moment où il apparaît aujourd'hui dans sa pleine valeur et est reconnu pour ce qu'il est.
00:53On ne devrait pas oublier qu'il a connu quand même pendant des années la traversée du désert et qu'avant de connaître cette renaissance,
00:59c'était un homme qui était ridiculisé, insulté, diabolisé, persécuté, de la manière la plus atroce et juste qu'il soit.
01:06Par exemple, on le présentait comme un aristocrate à particules égarées en politique,
01:10qui tranchait avec l'égalitarisme obligatoire républicain.
01:14On disait qu'il représente l'ancienne noblesse, de quoi se mêle-t-elle?
01:17Alors qu'aujourd'hui, on le tolère évidemment que la noblesse issue du Parti socialiste qui a colonisé les postes de l'appareil public.
01:22Cette noblesse-là qui s'entrenome dans les grandes fonctions d'autorité, dans les médias, ça on peut la respecter.
01:28De même, on le présentait comme le réactionnaire attaché aux valeurs traditionnelles.
01:33Manifestement, quand on est dans une société aujourd'hui qui doute de l'existence de l'homme ou de la femme,
01:37il ne se trompait peut-être pas lorsqu'il disait qu'il y avait une forme de décadence, de perte au temps du combat pour nos valeurs.
01:42Et on le présentait comme le nationaliste rétrograde attaché à la souveraineté de la France,
01:46quand le destin de la France était évidemment celui d'une province européenne.
01:49Alors, dans les faits, la vérité était ailleurs.
01:52On était devant quelqu'un qui était à plusieurs reprises un visionnaire, un lanceur d'alerte.
01:561981, petit oubli, on l'oublie souvent, le socialisme arrive au pouvoir
02:00et il décide de rompre à ce moment-là, de quitter ses fonctions dans l'appareil public
02:05en disant que le socialisme sera catastrophique pour la France.
02:08Première rupture fondatrice pour lui.
02:10Ensuite, dans les années 90, ne pas oublier, il s'oppose à la construction européenne
02:15telle qu'elle prend forme à la manière d'une fédéralisation annoncée de l'Europe.
02:18Alors, il est mal vu à l'époque de s'opposer au moment de Maestrich.
02:21Il est mal vu de s'opposer à ce qui se fait.
02:23Eh bien, il a le courage de s'y opposer.
02:26Donc, la souveraineté nationale, c'est fondamental pour lui.
02:28Et en 2005, il s'y opposera encore en ajoutant un élément à son opposition.
02:32À l'époque, il dit au l'instant, la constitution européenne telle qu'elle se prépare,
02:36elle va entraîner l'adhésion de la Turquie.
02:38Il met en garde déjà contre l'islamisation de l'Europe.
02:41Et en 2006, dans son livre « Les mosquées de Roissy »,
02:43il met en garde contre l'islamisation de l'Europe.
02:45Et encore une fois, on le traite de fou.
02:46On le traite de fou, mais finalement, qui avait raison ?
02:49Qui avait raison sur cette question ?
02:50Et par ailleurs, Villiers, c'est l'homme qui a porté la renaissance de la mémoire vendéenne.
02:54Et on peut penser que pour certains, c'est du folklore qui se passe au loin, au plus du fou.
02:58Dans les faits, il y avait une leçon politique très forte chez Villiers.
03:01Le soulèvement inaugural dans l'histoire de la Révolution française,
03:05c'est quoi ?
03:05C'est la révolte de ces Vendéens qui disent,
03:07« Mais un instant, on ne veut pas sacrifier nos traditions, nos coutumes, notre histoire, notre identité,
03:12le soulèvement populaire.
03:14Le premier, il est conservateur, dans le bon sens du terme.
03:17Et on a tout fait pour écraser cette mémoire.
03:19Et Villiers a tout fait pour la faire renaître.
03:21Pour faire renaître l'identité oubliée des Vendéens
03:24et éclairer une part oubliée, ainsi, de l'histoire française.
03:27Et de ce point de vue, on pourrait dire qu'on est tous des Vendéens,
03:29aujourd'hui, dans le monde occidental et en France en particulier.
03:31Pourquoi ? Parce que nous entendons tous
03:33que l'espèce de modernité totalitaire obligatoire qu'on nous impose
03:36nous arrache à nos identités premières.
03:39Alors, pourquoi je rappelle tout ça ?
03:40Pour rappeler que ce qu'il fait avec cette pétition
03:42s'inscrit dans une trajectoire,
03:44dans un engagement sur la longue durée.
03:46Que dit Villiers ?
03:47Il dit la question de l'immigration, elle est aujourd'hui centrale.
03:50Si on la laisse de côté,
03:51on échappe tout le reste.
03:53Donc, il nous dit, nous sommes, on est devant un changement de peuple.
03:55Il dit qu'on risque de connaître de notre vivant
03:57la fin de la France.
03:58C'est quelque chose.
03:59Être contemporain de la mort de son pays, de son peuple,
04:02c'est absolument atroce.
04:03Dans la pétition, il examine les différentes raisons.
04:06Perte de souveraineté nationale,
04:07le socialisme, qui est une pompe aspirante
04:09qui fait en sorte que le sud remonte vers le nord,
04:12le multiculturalisme, le sans-frontiérisme.
04:15Et il dit, ne comptez pas sur la classe politique pour vous sauver.
04:18Ils ne feront rien.
04:20Si on ne leur impose pas le thème de l'immigration
04:22et le thème du référendum sur l'immigration,
04:24ils ne feront rien.
04:25Ils vous abandonneront encore une fois.
04:27Donc, il faut imposer cette pétition.
04:29Il faut imposer ce thème.
04:31Il faut faire en sorte que l'ensemble de la classe politique
04:33se saisisse de ce sujet.
04:35Et aujourd'hui, alors que le thème s'est imposé,
04:38on sent chez des gens qui pourraient y adhérer
04:40un étrange et très grand malaise.
04:42Alors, pourquoi ont-ils peur de Philippe Devilliers?
04:46C'est la question que je me pose
04:48et qu'on a quelques-uns à se poser.
04:49Alors, fondamentalement, on peut dire que...
04:51Bon, allons-y partie par partie.
04:52Le RN semble considérer que le combat
04:55contre l'immigration massive, c'est le sien
04:57et personne d'autre ne peut le mener autrement
05:00et autrement qu'à sa manière.
05:02Ce qui fait en sorte qu'il n'est pas d'accord
05:03avec l'idée d'une grande manifestation.
05:05Il ne veut pas signer la pétition de Philippe Devilliers.
05:08Donc, le RN dit, c'est notre domaine.
05:09Ne vous en mêlez pas et ralliez-vous à nos conditions.
05:12C'est peut-être à la limite du RN
05:13qu'il n'a pas nécessairement l'esprit de coalition.
05:15Disons ça ainsi.
05:16Donc, on tient Villiers à distance,
05:19alors que dans les faits,
05:19il vient d'avoir 1,5 million de signatures.
05:21C'est immense.
05:23Chez LR, il y a peut-être le souci
05:24de la respectabilité médiatique
05:26qui travaille souvent ce parti.
05:27Ils disent, on est pour un référendum sur l'immigration,
05:29comme le RN depuis longtemps.
05:31Ils sont pour ce référendum,
05:32mais ils hésitent à signer,
05:33sauf Laurent Wauquiez,
05:34qui a signé cette pétition.
05:35Ce n'est pas un détail.
05:36Donc, tout le monde veut un référendum sur l'immigration,
05:39mais on ne veut pas signer la pétition
05:40qu'il fait aujourd'hui,
05:41qui est portée sur le mode plébiscitaire
05:43par tant de gens qui disent,
05:44enfin, on peut s'exprimer.
05:46Et qui ne coûte rien.
05:47Ah non, mais c'est le moins qu'on puisse dire.
05:49Alors, comment, comment expliquer la chose?
05:51J'ai l'impression que pour certains,
05:53derrière la parole de Villiers,
05:54qui réussit à porter le champ profond du pays,
05:57plusieurs sont sur le mode de l'explication,
06:00sur le mode,
06:00mais Villiers arrive,
06:01mais il nous fait de l'ombre.
06:02Il nous fait de l'ombre.
06:02Est-ce que derrière cela,
06:03ils préparent une campagne à la présidentielle pour 2027?
06:06Est-ce qu'il ne s'agit pas d'une ruse?
06:09Et là, autrement dit,
06:09ils se disent,
06:10Villiers instrumentalise la question de l'immigration
06:12pour revenir au cœur du jeu.
06:13J'ai l'impression que plusieurs dans la classe politique
06:16prêtent aux autres leurs propres petits calculs.
06:19Ils se disent,
06:20aïe, aïe, aïe,
06:20il doit y avoir quelque chose derrière ça,
06:22il doit y avoir une manœuvre,
06:23il doit y avoir basse manœuvre derrière cela.
06:26Donc, tenons-nous à distance de l'aristocrate vendéen
06:29en oubliant qu'aujourd'hui,
06:31Villiers est capable de rassembler,
06:32on le voit tous les vendredis ici,
06:34une audience plus que significative
06:36de gens qui trouvent chez lui
06:38non seulement des raisons d'avoir la nostalgie
06:40d'une France qu'ils ont aimée,
06:41mais par ailleurs d'une France qu'ils espèrent
06:43faire vivre encore et faire renaître
06:45et qu'ils portent à la manière d'une parole
06:47visionnaire, certains diraient prophétique.
06:49Mais on s'en tient à distance,
06:51qu'est-ce qu'on fait?
06:52On fait tout, tout, tout
06:53pour détruire la crédibilité,
06:54pas à droite cette fois-là, à gauche,
06:56on fait tout pour détruire la crédibilité
06:57de cette pétition,
06:58comme s'il s'agissait finalement
07:00d'un texte secondaire.
07:02Mathieu, demain,
07:03il y aura une grande mobilisation,
07:05elle se veut populaire,
07:06pourtant, elle fera l'impasse sur un sujet,
07:09ce sujet de l'immigration.
07:10Eh bien voilà.
07:12Penser, mobiliser le peuple
07:13en laissant de côté la question de l'immigration,
A l'attention de l'inculte Bock -Côté : la manifestation de la droite nationale de 1934 n'était pas du 16 Février mais du 6 Février ; un vrai national français ne saurait l'ignorer : le 6 Février est également, 11 ans plus tard la date de l'exécution par les gaullistes du poète national Brasillach.
De plus tous les notaires ne sont pas bedonnants et centristes : il y en a minces et nationaux révolutionnaires.
Pas de leçons, de grâce Monsieur, aux authentiques nationaux français.
L. Létinier
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