00:07Dispositif impressionnant des forces de l'ordre face à une mobilisation qui s'annonce très forte, je le disais, en titre sommet risque de trouble à l'ordre public important.
00:16Et à cause de qui ? À cause de l'ultra-gauche et des black blocs.
00:19On a en ligne Aurélien Lecoq, députée de la France Insoumise du Nord.
00:23Bonjour Aurélien Lecoq, pourquoi on a peur de l'ultra-gauche ?
00:30Bonjour. Non mais commencez par vous dire quand même d'un mot.
00:34Nous sommes dans un moment avec une crise sociale sans précédent, où le taux de pauvreté explose et où on a des macronistes qui se tiennent de force,
00:42qui se maintiennent de force au pouvoir pour appliquer toujours les mêmes politiques.
00:45Donc avant de parler de la question des violences, je voudrais quand même saluer le fait qu'il y ait une date de mobilisation
00:51que tout le monde attend comme particulièrement puissante et particulièrement massive demain,
00:57qui fait suite à une mobilisation du 10 septembre particulièrement réussie,
01:01où 500 000 personnes étaient dans la rue, et où donc, oui, pour se débarrasser d'Emmanuel Macron et de sa politique,
01:07demain, il faut qu'il y ait un maximum de monde dans les rues, en grève, partout en France.
01:11C'est quoi le rapport avec les black blocs qui vont manifester ?
01:14Est-ce qu'eux aussi, ils ont un problème ?
01:16Est-ce qu'ils manifestent ou bien est-ce qu'ils viennent casser ?
01:19Bon, maintenant, pour vous répondre sur la question des violences,
01:24la première chose, c'est que du côté des insoumis, nous l'avons dit,
01:27Jean-Luc Mélenchon l'a dit au 20 ans de France 2,
01:30on le répétait sur toutes les chaînes de télé,
01:32nous nous appelons à manifester de manière non-violente, de manière pacifique.
01:36Pourquoi ?
01:36Parce que c'est la masse et le nombre de gens qui seront dans la rue et en grève
01:41qui créent le rapport de force et qui permettent de mettre en difficulté Emmanuel Macron.
01:45Or, à chaque fois qu'une poubelle est brûlée, tous les médias se jettent dessus
01:49pour ne filmer que celle-ci et s'en servent, y compris M. Retailleau,
01:54pour éclipser les revendications de la mobilisation.
01:56Donc nous, nous avons une position très claire sur le sujet.
01:59Maintenant, nous alertons aussi.
02:01La dernière fois, le 10 septembre, le responsable des violences,
02:04ça en grande partie était le dispositif policier de M. Retailleau.
02:08Le responsable des violences ?
02:10Dispositif proportionnel.
02:11Pourquoi ?
02:12Moi, j'ai observé, par exemple, que tout le monde nous a parlé d'incendies
02:17et que ces incendies avaient été causés par les lacrymogènes lancés n'importe comment,
02:22des forces de l'ordre.
02:23Ça a été le cas à Paris, ça a été le cas sur le bord du périphérique
02:26où des incendies ont été déclenchés par les forces de l'ordre.
02:29Et la gestion brutale du maintien de l'ordre, oui, provoque des scènes de violence.
02:36Qu'est-ce que vous répondez à Bruno Retailleau qui dit, par exemple,
02:39que le sabotage est un instrument de l'ultra-gauche qui se banalise ?
02:44Je dis à M. Retailleau que s'il n'était pas là pour défendre M. Macron en permanence
02:50et imposer de force des budgets injustes qui vont faire la misère
02:55et rendre encore plus invivable la vie de millions de Françaises et de Français,
02:59alors les gens n'auraient pas besoin de sortir dans la rue, de faire la grève,
03:03d'organiser des blocages et que ce sont eux les responsables de la situation.
03:07Et maintenant, je le dis pour demain, je suis très inquiet
03:10parce qu'Emmanuel Macron n'ayant pas de majorité à l'Assemblée nationale,
03:13pas de majorité dans le pays, étant bloqué et refusant de laisser sa place
03:19parce que là est le nœud du problème,
03:21eh bien, ils n'ont plus que la matraque et la violence pour se défendre contre les manifestants
03:25et l'annonce d'un dispositif policier de nouveau disproportionné
03:29avec des blindés dans toutes les rues,
03:31oui, effectivement, m'inquiète.
03:33Maintenant, je le dis, j'espère que ça va bien se passer
03:36et la meilleure manière pour que ça se passe bien,
03:38c'est que les mobilisations soient les plus massives possibles.
03:41Il faut que tout le monde se rende dans la rue demain.
03:42Il n'y a certainement pas de blagues de lois.
03:44Restez avec Nourélien Lecoq parce que Gabriel Cluzel,
03:47qui est avec nous dans le studio, va vous poser une question,
03:50Eric Tegner également, et puis on a Rémi,
03:52qui est un artisan, qui nous appelle de Poitou-Charentes,
03:54qui veut aussi vous poser quelques questions.
03:56D'abord, Gabriel Cluzel, sur Europe.
03:58Oui, j'ai écouté, bonjour monsieur le député,
04:00j'ai écouté avec attention votre remarque.
04:04Et alors, j'ai quand même été heurté par vos propos
04:06parce que ce qui vous dérange dans les poubelles brûlées,
04:09il n'y a pas eu que les poubelles,
04:10il y a eu des barrages qui ont été faits dans les rues
04:11et qui ont effrayé les riverains.
04:13Je parle aussi, évidemment, des dégradations de vitrines, etc.
04:17C'est l'utilisation qu'en font les médias ou le ministre de l'Intérieur,
04:20mais pas les faits eux-mêmes.
04:22Alors, c'est quand même assez dérangeant.
04:24Ce n'est pas la police qui a fait les tags,
04:26ce n'est pas la police qui a mis le feu au barrage,
04:28ce n'est pas la police qui a détruit des distributeurs d'argent.
04:32Moi, je voudrais que vous et vos collègues députés
04:36dénonciez de façon extrêmement forte
04:39les violences demain, mais aussi probablement à Sainte-Solide.
04:44Enfin, tout ce qui se passe dans les sphères de l'ultra-gauche
04:48parce qu'il y a quand même une collusion qui est très dérangeante.
04:50Et aussi les élus qui se joignent à ces casseurs.
04:54Aurélien Lecoq, député LFI, vous répond sur Europe 1.
04:57Je sens très bien votre malaise,
05:00mais le fait est que les Insoumis ont été extrêmement clairs
05:03depuis le début, avant le 10 septembre,
05:05je l'ai redit à votre antenne,
05:07sur le fait que nous appelions à des manifestations
05:09qui soient non-violentes et pacifiques.
05:11Maintenant, je vais vous répondre clairement sur la question des poubelles.
05:14Moi, ce qui me choque,
05:16c'est que justement, nous ayons des médias,
05:18nous ayons un gouvernement
05:20qui, oui, mette l'accent systématiquement sur des poubelles brûlées,
05:23c'est qu'ils sont plus choqués par des poubelles brûlées
05:26que par le fait qu'il y ait, par exemple,
05:272000 enfants qui vivent à la rue dans ce pays,
05:30que nous ayons battu tous les records de pauvreté,
05:32que la France a connu 650 000 pauvres supplémentaires l'année dernière,
05:37et que c'est un record depuis que l'INSEE produit ces statistiques,
05:40qu'une personne sur trois en France ne mange pas à sa faim,
05:43que les parents sont obligés de se priver pour leur enfant.
05:46Nous sommes bien d'accord, mais ça s'appelle beauté en touche, là, pardon.
05:49Non, ça ne s'appelle pas beauté en touche.
05:51L'engagement que vous pourriez prendre et qui nous rassureraient tous,
05:54si je puis me permettre,
05:55c'est que vous disiez, demain, dans le cortège des manifestants,
05:57nous nous engageons à dégager les black blocs,
06:01les antifas qui cassent,
06:03à montrer que nous sommes de bonne volonté.
06:06Moi, je ne l'ai jamais vu jusqu'à présent.
06:07Jamais.
06:08Ils font partie des cortèges.
06:10C'est normal que vous ne l'ayez jamais vu,
06:12parce que je pense que vous allez rarement aux manifestations
06:14et que vous êtes rarement aux côtés des insoumis dans les manifestations.
06:19Écoutez, ce que je vous dis clairement,
06:22c'est que j'ai répété déjà trois reprises dans cette interview
06:28que nous souhaitions des manifestations pacifiques,
06:31et j'essaye, oui, de remettre au cœur de la discussion
06:34le sujet pour lequel il y a des manifestations demain.
06:36Monsieur le député, Rémi, restez avec nous.
06:38que sous l'angle des poubelles moulées.
06:41C'est bien pour ça que je dis qu'il y a des revendications.
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