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  • il y a 13 heures
Les ultimes négociations entre Sébastien Lecornu et les forces politiques doivent s'achever ce mercredi. En cas d'échec des discussions, s'oriente-t-on vers une dissolution de l'Assemblée nationale ? Sa présidente Yaël Braun-Pivet est l'invitée de RTL Matin pour sa première prise de parole depuis la démission du Premier ministre.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 08 octobre 2025.

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Transcription
00:0041. Thomas Soto, RTL Matin.
00:04Elle a un rôle clé dans le cafard d'un homme politique actuel puisqu'elle est la présidente de l'Assemblée Nationale,
00:08Yael Broun-Pivet, et l'invité d'RTL Matin. Bonjour et bienvenue sur RTL, Yael Broun-Pivet.
00:12Bonjour Thomas Soto.
00:13Vous avez été reçu hier par Emmanuel Macron à l'Elysée, Gérard Larcher, le président du Sénat, l'a été également.
00:19Est-ce que c'était l'entretien préalable obligatoire avant une dissolution ?
00:23Non, ce n'était pas l'objet de mon entretien avec le président de la République.
00:27Nous avons discuté sur les différentes solutions possibles et l'issue à cette crise politique.
00:34Donc nous nous sommes mis en mode action pour justement éviter que la France s'enfonce dans une crise qui serait néfaste pour tout le monde.
00:44Non, nous n'avons pas évoqué la dissolution hier avec le président de la République.
00:48Bon, c'est une hypothèse pour vous aujourd'hui ? Ça peut arriver ? Ça doit arriver ?
00:52Ça peut arriver et ça fait partie des outils qui sont à sa main.
00:54Après, moi je pense que ça ne doit pas arriver parce que la dissolution est coûteuse.
00:59Elle est coûteuse simplement parce qu'elle mettrait un coup d'arrêt total à notre pays.
01:06Il n'y aurait pas de budget.
01:09Donc on rentrerait dans une situation financière et économique compliquée.
01:13Mais surtout, elle ne résoudrait pas grand-chose, je crois.
01:18Parce que l'Assemblée nationale que j'ai l'honneur de présider représente les Français.
01:23Ils ont voté pour cette Assemblée il y a un an et demi de cela.
01:26Et je ne vois pas aujourd'hui une quelconque étude ou un quelconque sondage qui nous dit que demain,
01:32l'Assemblée nationale aurait une majorité absolue à tel ou à tel camp.
01:36Donc le risque, c'est que l'Assemblée nationale qui sorte des urnes soit aussi divisée et fracturée que celle que nous avons aujourd'hui.
01:44Sauf que vous voyez bien, il y a le bon effet que tous les problèmes viennent de chez vous, viennent de l'Assemblée.
01:47Ce n'est pas vrai.
01:48Ce n'est pas vrai.
01:48Moi, je suis à la tête d'une Assemblée qui tourne.
01:51Je suis très pragmatique.
01:53Ben oui, on dit, ah bon, on dit, c'est le bordel à l'Assemblée nationale.
01:56Alors oui, c'est vrai, parfois, c'est le bordel à l'Assemblée nationale.
01:59Mais l'Assemblée nationale travaille.
02:00Moi, je regarde pragmatiquement les choses.
02:02L'Assemblée a voté autant de textes l'année dernière que l'année d'avant, que l'année d'avant, que l'année d'avant.
02:07Nous avons voté plus de 30 textes à l'unanimité de LFI au Rassemblement national.
02:13L'Assemblée a fait tomber trois premiers ministres en quelques mois.
02:15Mais justement, moi, je crois que ce qui se passe en ce moment en France depuis un an,
02:19c'est notre incapacité à tirer les conséquences d'une évolution de notre vie politique
02:24qui fait que nous n'avons pas de majorité absolue et donc qu'il faut gouverner autrement.
02:29Et tant que les gouvernements...
02:30C'est un message à Emmanuel Macron, à l'exécutif, d'une façon générale,
02:35aux différents premiers ministres et aux différents ministres.
02:37Il faut tenir compte de l'Assemblée nationale telle qu'elle est aujourd'hui,
02:41dans sa variété de compositions.
02:42Nous avons 11 groupes politiques, personne n'a de majorité.
02:46Il faut faire autrement, il faut concerter, il faut consulter,
02:49il faut conconstruire avec l'Assemblée, avec les parlementaires
02:52et arrêter d'être dans la verticalité et d'imposer les choses.
02:56Tant que ça ne sera pas compris par les gouvernements successifs,
03:00on n'y arrivera pas.
03:01Ça vous l'avez dit à Emmanuel Macron hier ?
03:02Je le dis depuis un an à Emmanuel Macron,
03:05au Premier ministre successif, François Bayrou, Michel Barnier,
03:10Sébastien Lecornu, je le dis toujours.
03:13En fait, moi c'est ma méthode, il faut dialoguer,
03:15il faut mettre les gens autour de la table pour avancer.
03:18C'est ce qu'il faut faire aujourd'hui et pas considérer
03:20qu'on n'y arrive pas à l'Assemblée donc il faut en changer.
03:22Il est dans quel état d'esprit le Président ?
03:24Vous l'avez trouvé comment ?
03:25Moi je l'ai trouvé concentré, je l'ai trouvé en recherche d'une voie de passage
03:29parce qu'il pense au pays, il pense aux Français
03:33et il pense qu'il y a une voie de passage et une solution
03:36et qu'il faut que nous arrivions à la trouver.
03:38Donc voilà, moi je dois y contribuer comme tout le monde.
03:42Aujourd'hui, je vous rappelle que les parlementaires
03:44ne sont pas des députés de tel ou tel camp.
03:47La Constitution dit que nous sommes des députés de la nation.
03:50Et bien aujourd'hui, j'invite chacun à penser à la nation,
03:53à notre pays et aux Français.
03:54Si on doit continuer avec cette Assemblée Gélibourne-Pivé,
03:56que pensez-vous de la proposition d'Elisabeth Borne
03:58qui dit dans le Parisien ce matin, il faut suspendre la réforme des retraites,
04:01sa réforme des retraites.
04:02Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
04:03Moi ça m'agène un peu.
04:05En fait, je pense qu'il faut qu'on ait une négociation globale
04:10autour d'un budget de façon globale.
04:12Mais ça c'est un point très précis et c'est un point bloquant pour beaucoup de gens.
04:15En fait, il ne faut pas lâcher des trucs comme ça à quelque chose tous les jours.
04:19Moi je pense que cette négociation...
04:21En fait, la question des retraites, on sait qu'elle est centrale,
04:24mais elle doit faire l'objet d'une négociation globale.
04:27Il ne s'agit pas de renoncer aux grandes réformes que nous avons faites.
04:30Je rappelle quand même qu'en ce moment,
04:32nous sommes le pays européen où l'âge de la retraite est le plus bas.
04:36Et certains pays européens sont dans une pleine réflexion
04:40pour augmenter l'âge de la retraite.
04:42Moi je pense que pour la retraite...
04:43Pardon, on a besoin de clarté.
04:44Je vais être très claire.
04:45Vous êtes pour ou contre la suspension de la réforme des retraites ?
04:46Pour ou contre ?
04:47Moi, ça me gêne.
04:48Et je considère que si on devait aller dans cette direction,
04:51c'est dans le cadre d'un deal global.
04:52D'accord.
04:53Là c'est clair.
04:53Vous êtes plutôt contre, alors il est mieux fait de se taire, Elisabeth Borne.
04:55Je ne vais pas dire ça.
04:56Maintenant, il y a quelque chose que je pense sur les retraites.
04:59C'est qu'en fait, cette question de l'âge de départ à la retraite,
05:02cette question pénibilité, les carrières des femmes et tout ça,
05:05en fait, elle est ultra politisée,
05:07alors que ça n'est pas une question de parti politique,
05:10ni de droite, ni de gauche.
05:12Et moi je crois, et j'ai vu certaines propositions qui disaient
05:14il faudrait confier la gestion de l'ensemble du régime des retraites
05:18aux partenaires sociaux.
05:19Moi je suis favorable à ça.
05:20Je n'en peux plus de ces discussions idéologiques
05:23sur l'âge de départ à la retraite.
05:25Confions la gestion du régime aux partenaires sociaux,
05:27ils sauront l'équilibrer comme ils équilibrent
05:29la gestion de la retraite complémentaire à Gircarcourt.
05:32Yaël Bronpivet, Sébastien Lecornu va continuer à consulter aujourd'hui,
05:35en tout cas ceux qui veulent bien venir encore lui parler.
05:37Lui, il n'a visiblement pas très envie de rester à Matignon.
05:40Hier soir, au 20h de France 2, Bruno Retailleau a dit
05:42qu'il ne reviendrait certainement pas dans un gouvernement
05:44qui serait dirigé par un macroniste pur.
05:47Donc il ne veut plus de Sébastien Lecornu à Matignon.
05:49Alors qui ?
05:50Alors qui ?
05:51Qui peut faire ce projet que vous décrivez,
05:54de mettre tout le monde autour de la table,
05:55de faire travailler tout le monde ensemble ?
05:56Écoutez, moi je ne sais pas qui,
05:58et je ne vais pas dire qui aujourd'hui sur votre trentaine,
06:00je ne sais rien.
06:01Non mais ça doit être la gauche, ça doit être la droite, ça doit être qui ?
06:01Mais ça dépend de qui veut se mettre autour de la table.
06:04Est-ce qu'on arrive, moi mon souhait c'est quoi ?
06:06C'est qu'on arrive à avoir une alliance des gens raisonnables,
06:10des hommes et des femmes de bonne volonté,
06:13qui aujourd'hui se disent, il y a une urgence, c'est le budget.
06:16Donc mettons-nous d'accord sur un budget à minima.
06:18Et après, laissons discuter le Parlement.
06:21On oublie toujours le Parlement dans cette affaire.
06:23On dit que le Parlement est la cause de tout,
06:25mais nous avons deux mois de discussion parlementaire devant nous sur le budget.
06:29Donc une alliance des gens raisonnables,
06:31qui accepte de se mettre d'accord sur les grandes lignes d'un budget
06:33qui pourrait être déposé dans les temps,
06:35c'est-à-dire lundi prochain,
06:37discussion parlementaire ensuite,
06:38et moi cette alliance des gens raisonnables et des gens de bonne volonté,
06:41je la vois,
06:42de la gauche à la droite,
06:44je ne vois pas,
06:45et on laisse de côté,
06:46Pardon, je vous interromps parce que ça,
06:47on s'est sans doute dit il y a un an,
06:50on s'est sans doute dit il y a six mois,
06:51et on n'y arrive pas.
06:52Vous êtes une macroniste critique, distanciée.
06:55Le camp du président de la République vous l'a d'ailleurs souvent reproché.
06:58Est-ce que ça pourrait être vous ?
06:58Est-ce que vous pourriez être cette première ministre de mission ?
07:00Il y a un mois, vous disiez,
07:01si on m'appelait, je ne fuirais pas mes responsabilités.
07:03Mais je suis toujours dans cette même optique.
07:07Moi, je veux être là où je suis la plus utile.
07:10Si on pense que c'est là ou ailleurs,
07:12moi ça m'est égal.
07:13Je me suis engagée en politique,
07:15vous savez, il y a huit ans,
07:16je suis une citoyenne.
07:17Je n'étais pas une...
07:19Je ne suis pas une professionnelle de la politique.
07:21Moi, je fais de la politique pour être utile,
07:23pour servir mon pays,
07:24pour donner un avenir meilleur à mes enfants
07:27et aux enfants de France.
07:28Donc en fait, moi, là où je serai,
07:30ça m'est égal.
07:31Ce qui m'importe, c'est d'agir,
07:32d'être utile et de sortir le pays de cette crise politique.
07:35Vous êtes disponible et on l'entend.
07:36Je suis toujours disponible.
07:37On a eu deux événements marquants
07:40ces 48 dernières semaines.
07:41Gabriel Attal, qui est un pur bébé Macron,
07:42qui a tué le père.
07:43Il est allé au 20h de TF1
07:44pour dire qu'il ne comprenait plus
07:45les décisions d'Emmanuel Macron.
07:47Et vous, déjà,
07:48est-ce que vous le comprenez encore,
07:49Emmanuel Macron ?
07:49Est-ce que vous le soutenez encore ?
07:51Bien sûr, je le soutiens et je le comprends.
07:54Moi, vous savez,
07:55on est dans un bateau en ce moment
07:56et la mer, elle tangue,
07:57il y a du vent, il y a des vagues
07:58et on ne change pas le bateau,
08:00on ne change pas l'équipage.
08:01Aujourd'hui, il faut qu'on tienne
08:02tous la barre fermement,
08:03chacun a son poche,
08:05chacun a ses fonctions
08:06pour pouvoir faire avancer
08:07ce fameux bateau
08:07dans l'intérêt de tout le monde.
08:09Et donc, ce n'est pas franchement
08:10le moment de se dire
08:12« Ah, si on avait un autre bateau,
08:14si on avait un autre équipage,
08:15si quelqu'un tenait la barre différemment,
08:17etc. »
08:17Ce n'est pas le sujet.
08:18Aujourd'hui, avançons
08:19et avançons toujours
08:21dans l'intérêt des Français
08:21de notre pays.
08:22On n'a pas le temps
08:23de se poser ce genre de questions.
08:24Autre événement, majeur.
08:25Dans ce studio même,
08:26hier matin,
08:26Édouard Philippe,
08:27ancien Premier ministre
08:27pendant plus de trois ans
08:28d'Emmanuel Macron,
08:29qui dit « La solution,
08:31c'est une élection présidentielle anticipée.
08:33Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? »
08:35Je ne suis absolument pas d'accord.
08:36Je crois qu'à nouveau,
08:38dans les temps qui sont les nôtres,
08:40il ne faut pas déstabiliser
08:41nos institutions.
08:42Le président de la République
08:43est la seule personne en France
08:45qui a été élue
08:46par tous les Français
08:47au suffrage universel.
08:48Pourquoi il fait ça ?
08:49C'est de la gratitude,
08:50c'est de la trahison,
08:51c'est de la lucidité,
08:52c'est quoi ?
08:52Je ne sais pas.
08:52Il fallait lui demander hier.
08:54Mais en tout cas,
08:55ce qui est sûr,
08:55c'est que ça ne résoudra rien.
08:57En fait, il faut arrêter
08:58de penser que la cause des problèmes,
09:00c'est les autres.
09:01C'est le président,
09:02c'est les institutions,
09:03c'est l'Assemblée nationale.
09:04Les Français pensent un peu
09:05que c'est le président.
09:06Non, on est tous co-responsables.
09:08Soyons lucides,
09:09soyons responsables.
09:11Et aujourd'hui,
09:12gardons nos nerfs
09:12et agissons
09:13dans l'intérêt de notre pays.
09:15C'est ça qu'il faut aujourd'hui faire.
09:17Et demain,
09:18parce qu'on n'a pas le temps.
09:19Sauf que demain,
09:20on ne sait pas ce qui se passera.
09:20Demain, ce qui est sûr,
09:21c'est qu'en matière de calendrier,
09:22on ne sait plus rien.
09:23S'il y avait une présidentielle
09:24anticipée demain,
09:25est-ce que vous vous poseriez
09:26la question de votre candidature ?
09:29Je ne me mets pas
09:30dans l'hypothèse
09:31d'une présidentielle demain.
09:34En tout cas,
09:34moi, ce que je sais,
09:35c'est qu'aujourd'hui,
09:36je veux agir.
09:37Agir pour mon pays,
09:39agir pour nos enfants,
09:40que j'ai des valeurs
09:41et qu'à un moment
09:43où le pays est peut-être
09:44en train de sombrer
09:45dans les mains des extrêmes,
09:47je ferai tout
09:48pour que cela n'arrivera.
09:49Vous feriez tout
09:50et vous n'excluz rien.
09:50Je prendrai toute ma part
09:52dans les batailles politiques
09:54de demain, évidemment.
09:54Une dernière question,
09:55Yael Brown-Pivet.
09:56Certains LR,
09:56comme Sophie Prima,
09:57qui il y a quelques semaines
09:58encore était porte-parole
09:59du gouvernement
10:00de François Bayrou,
10:01a dit hier sur RTL
10:02qu'elle était prête
10:03à gouverner
10:04avec le RN.
10:06C'est n'importe quoi.
10:07Je suis très choquée
10:08et je lui dirai
10:10quand je la verrai.
10:12C'est contraire
10:15à toutes nos valeurs,
10:17à toutes, je sais,
10:19les valeurs des Républicains
10:20qui sont en train
10:21de vendre leur âme.
10:22Je ne l'espère pas
10:24et je n'ose le croire
10:25parce que ça ne correspond pas
10:27aux discussions
10:28que je peux avoir
10:28avec les Républicains
10:30et la frontière doit être étanche
10:34avec le RN, toujours.
10:36Et on précise que tous les Républicains
10:37ne sont pas sur cette ligne.
10:38J'entendais François Copé hier soir
10:39qui était fermement opposé
10:41à tout ça.
10:41Merci beaucoup Yael Brandpivet
10:42d'être venu sur RTL ce matin.
10:44Restez avec nous.
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