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  • il y a 6 semaines

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00:00Europe 1 Info édition spéciale sur Europe 1 après Clélie, la démission de Sébastien Lecornu, décryptage avec vos chroniqueurs du jour, le journaliste Yvon Riouffol, le chef du service politique de Valeurs Actuelles, Sébastien Lillier et Jacques Serret, chef du service politique d'Europe 1.
00:15Je suis très contente de vous avoir avec moi en studio aujourd'hui là à 13h20.
00:21Quelle journée, quelle matinée rien que ça.
00:23Oui c'est vrai, ça fait que commencer.
00:24Quelle matinée après. Non mais on a besoin de vous quand même, on a besoin de vous pour analyser, pour décrypter, enfin tenter d'analyser, de décrypter ce qui se passe, c'est tenter qu'on puisse le savoir.
00:35Comme ça rapidement déjà pour sceller un petit peu l'humeur de la matinée, un mot après cette matinée que nous venons de vivre, Sébastien Lillier ?
00:44Tragique.
00:45Tragique, très bien.
00:46Une page d'histoire qui raconte l'effondrement d'un système, d'un régime et d'un monde.
00:51Alors on avait dit un mot, mais je sais que c'est un exercice particulièrement difficile pour vous, Yvon, il faut un mot.
00:58Écroulement.
00:59Écroulement ? Ah bah voilà, un mot. Très bien Jacques Serret aussi.
01:01Prévisible.
01:02Prévisible. Alors ok, je commence avec vous.
01:05Prévisible dans le sens où tout cela est finalement, certes on peut se dire surpris, mais c'était assez prévisible dans le sens où ce n'est que la conséquence d'une dissolution insensée le 9 juin 2024 au soir,
01:19et qu'après les nominations successives de Michel Barnier, de François Bayrou, celle de Sébastien Lecornu, et qui plus est après cette composition du gouvernement Lecornu,
01:31ce n'était que prévisible que les Républicains ne se reconnaissent absolument pas dans une telle composition, qui plus est avec ce nom de M. Bruno Le Maire dans cette équipe gouvernementale.
01:43Alors on va y revenir, parce que j'ai beaucoup de questions à vous poser, évidemment.
01:48Juste avant, je voudrais vous faire écouter Sébastien Lecornu, qui s'est donc exprimé, après avoir remis sa démission au président de la République, il a expliqué pourquoi il l'avait fait.
01:57Moi qui suis un militant, qui au fond gravi les marches de la méritocratie républicaine, grâce à l'élection, comme maire, comme président de département, comme sénateur,
02:08je suis un militant et j'ai du respect pour celles et ceux qui s'engagent, mais il faut toujours préférer son pays à son parti,
02:16et il faut savoir écouter ses militants, mais toujours penser aux Françaises et aux Français.
02:20Alors il y a des petits tacles cachés, comme on dit, derrière ces lignes, derrière cette prise de parole, notamment envers Bruno Retailleau,
02:29qui vient de s'exprimer d'ailleurs, et qui a dit qu'il ne se sentait nullement responsable de cette crise politique.
02:35Sébastien Ligné, vous m'aviez dit que c'était une matinée tragique.
02:38Oui, j'inclurais même le dimanche après-midi, si vous voulez, c'est-à-dire que tout ce qu'on vit depuis maintenant un peu moins de 24 heures ne répond à aucune logique, en fait.
02:46Et c'est ça qui me...
02:48Pourtant, Jacques Serret, lui, a dit que c'était prévisible, donc qu'il y avait une certaine logique, finalement.
02:52Ah mais l'incohérence peut être prévisible, mais on peut tout de même soulever le fait que tout cela n'a aucune cohérence.
02:58Je veux dire, le choix de Bruno Le Maire n'a aucune cohérence politique.
03:03Ça fait maintenant 24 heures que j'essaye de trouver une raison, juste une, qui pourrait justifier le retour de Bruno Le Maire au gouvernement.
03:10Je n'en trouve pas une seule, alors que j'ai pu trouver des arguments pour justifier, par exemple, la dissolution en 2024.
03:18Donc pour moi, cette nomination...
03:19Même quand vous vous faites l'avocat du diable ?
03:21Oui, parce que je pense sincèrement que la nomination de Bruno Le Maire est la plus grande erreur commise par le camp macroniste depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir.
03:28Oui, mais alors, est-ce que c'est une erreur ? Vraiment ?
03:32Ah bah s'ils l'ont fait exprès...
03:33Oui, voilà. Est-ce que derrière, il n'y avait pas une intention ? Je ne sais pas, effectivement, tout le monde s'étonne en disant que ce n'est pas possible, quelqu'un s'est bien dit, non, non, ce n'est pas une bonne idée.
03:44Mais c'est pour ça que vous dites, s'il y a une intention, alors qu'on me l'explique, mais vu que je ne la trouve pas, je trouve tout cela tragique.
03:50Parce qu'une mauvaise décision qui est argumentée, bon, on peut la débattre, mais on peut la comprendre au fond.
03:56Une mauvaise décision qui ne répond à aucun argument politique, elle est juste incompréhensible.
04:02Et dans les mots de Sébastien Lecornu tout à l'heure, je n'ai rien entendu.
04:05Pour moi, ce sont des mots vides, des mots creux.
04:08Il n'y a pas un début de commencement de mea culpa.
04:12C'est-à-dire que c'est un homme qui ne sait pas vraiment pourquoi il est obligé de démissionner.
04:15Alors on nous sort les mots valises habituels, la responsabilité, la stabilité, le régime des partis, patati patata.
04:22Mais il n'y a rien de neuf, c'est-à-dire que, honnêtement, et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui se retrouvent dans ce que je dis,
04:28je pense qu'on ne comprend pas ce qu'il s'est passé ces dernières 24 heures.
04:32Et c'est pour ça que le président de la République doit parler.
04:34Parce que c'est à lui de nous expliquer pourquoi.
04:36Pourquoi ce gouvernement ? Pourquoi Sébastien Lecornu Premier ministre ?
04:40Pourquoi n'avoir pas ouvert le gouvernement à droite, ou à gauche d'ailleurs ?
04:44Pourquoi avoir choisi le en même temps suprême ?
04:47Pourquoi avoir choisi le non-choix ?
04:50Pourquoi s'enliser dans ce centre-là que plus personne ne veut ?
04:54Pourquoi ?
04:54Et je pense que le seul qui peut y répondre, c'est Emmanuel Macron.
04:57Vous n'apportez pas beaucoup de réponses.
04:58Beaucoup de questions, en revanche, là.
05:01Yvan Rioufo.
05:02La réponse à tout, c'est pourquoi ?
05:04C'est parce qu'Emmanuel Macron ne veut pas précisément avoir la réponse qui est attendue du peuple français lui-même.
05:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit qu'il y a une oligarchie qui se replie sur un petit théâtre,
05:15en effet illisible, si on n'a pas les règles de ce petit théâtre-là,
05:18ou je ne les ai pas plus que vous, donc je ne comprends pas la logique des décisions qui sont prises.
05:23La logique que je comprends, c'est qu'il y a d'abord l'erreur des Républicains d'avoir eu à cautionner un régime qui s'effondre,
05:30et là, il y avait quand même un certain nombre d'alertes qui les avaient mises, a priori, en condition de vigilance.
05:37Je pense même avoir fait également partie de ceux qui disaient qu'il était une folie de la part des Républicains d'avoir à cautionner ceci.
05:43Et cautionnant effectivement ce régime qui s'effondre, les Républicains ont cautionné la faillite de la social-démocratie,
05:51la faillite du progressisme, la faillite du centrisme, la faillite d'un système.
05:55Et donc, je pense que l'erreur de M. Rotaillou, pour qui j'ai beaucoup de respect,
05:59est de ne pas avoir compris quelle était maintenant l'urgence d'une attitude radicale,
06:05d'une attitude de rupture dans la politique, d'une attitude quasi révolutionnaire.
06:09Et je pense que c'est précisément pour avoir craint de heurter l'histoire
06:15que les Républicains ont loupé leur sortie, au profit du rassemblement.
06:19Ils auraient dû sortir avant, en fait.
06:20Ils auraient dû sortir avant, et même bien avant.
06:23Jacques Serret, en un mot comme un sang, et puis de toute façon,
06:27on reprendra évidemment ce débat dans Europe 1 Info,
06:30mais là, on a essayé Barnier, on a essayé Bayrou, on a essayé Le Cornu,
06:35c'est de plus en plus court quasiment à chaque fois.
06:37Ça veut dire que les mêmes causes produisant les mêmes effets,
06:40si un nouveau Premier ministre devait être nommé là, sans qu'il ne se passe rien d'autre,
06:44par exemple un référendum ou une dissolution ?
06:46Alors s'il n'y a pas de dissolution, s'il n'y a pas de référendum,
06:49s'il n'y a pas de démission d'Emmanuel Macron,
06:51ça veut dire renommer un nouveau Premier ministre,
06:52là, on imagine mal Emmanuel Macron nommé un Premier ministre du centre ou du centre droit,
06:59et donc on peut supposer qu'il irait vers sa gauche.
07:03S'il y a un homme qui s'est distingué ce matin en montrant qu'il était disponible,
07:09c'est Bernard Cazeneuve.
07:10Allez, on continue d'en parler dans Europe 1 Info, évidemment,
07:13de cette crise politique que nous vivons.
07:15Et notre édition spéciale se poursuit sur Europe 1 à 13h33,
07:19sur Europe 1 après l'annonce ce matin de la démission de Sébastien Lecornu,
07:22pour en débattre avec vous.
07:24Aujourd'hui, Clélie, Yvan Riaufol, Sébastien Ligné,
07:26Jacques Serret du service politique d'Europe 1,
07:29et votre invité, Michael Taverne, député Rassemblement National du Nord.
07:32Michael Taverne, bonjour, bienvenue.
07:34Bonjour, merci pour l'invitation.
07:35On va commencer par écouter une déclaration de Bruno Retailleau
07:40qui s'est exprimée il y a quelques instants chez nos confrères de TF1.
07:44J'ai été reçu pendant une heure et demie par le Premier ministre,
07:48quelques minutes avant que la composition du gouvernement ne soit donnée.
07:52Jamais il ne m'a dit, il m'a caché, qu'il y aurait la nomination de Bruno Le Maire.
07:57Donc un problème de confiance.
07:59Moi j'ai ressenti hier ce que des millions de Français ont aussi ressenti.
08:02Pourquoi ? On promet une rupture et on se retrouve avec des chevaux de retour.
08:07Et y compris, je ne connais pas moi sa vraie responsabilité
08:10dans les plus de 1000 milliards d'euros de dettes,
08:13mais il y est associé, peu importe, il le symbolise.
08:16C'est un révélateur d'une sorte de déconnexion.
08:19C'est-à-dire d'un côté on promet la rupture,
08:21et de l'autre côté il n'y en a pas du tout.
08:23Mais les vrais gens, les gens qui voient ce spectacle affligeant,
08:26comme l'a dit quelqu'un, ils n'en reviennent pas.
08:29Déconnexion, un problème de confiance selon les mots.
08:32Donc de Bruno Retailleau, Michael Taverne,
08:35quelles erreurs a commis Sébastien Lecornu, selon vous ?
08:38Ou quelles erreurs d'ailleurs au pluriel ?
08:40Oui, je pense qu'il peut y avoir des erreurs au pluriel.
08:43Je pense que quand le Premier ministre a annoncé une rupture sur le fond,
08:48il a pris à revire les Français,
08:50et notamment les oppositions.
08:51Excusez-moi, mais quand on déclare qu'il y aura une rupture sur le fond,
08:54et qu'on recycle les macronistes qui ont perdu,
08:57et les macronistes de la première heure,
08:58c'est se moquer des Français.
09:01Et c'est de mépriser les élections qui ont eu lieu l'année dernière,
09:05où les Français ont démontré par leur vote
09:07qu'ils veulent une rupture avec le macronisme.
09:10Et c'est ce que nous disons avec Marine Le Pen et Jordan Bardella
09:12depuis des années.
09:14Moi j'entends Bruno Retailleau,
09:16qui aujourd'hui s'affiche en opposant d'Emmanuel Macron.
09:19Je rappelle juste que Bruno Retailleau s'est dissous dans le macronisme.
09:23Bruno Retailleau a accepté d'être ministre de l'Intérieur,
09:25c'est-à-dire appliqué à la politique d'Emmanuel Macron,
09:28plus d'immigration, plus de titres de séjour,
09:31plus d'asile, plus de délivrance pour les étudiants.
09:36Donc, excusez-moi,
09:38et quand des projets de loi sont déposés à l'Assemblée Nationale,
09:40notamment, je prends l'exemple,
09:41parce que je suis en commission des lois,
09:43pour protéger les policiers et les gendarmes,
09:45quand on dépose une proposition de loi
09:47pour rétablir les peines planchers,
09:48c'est-à-dire pour que directement,
09:51ce soit la casse-prison,
09:52quand on agresse un policier, un gendarme, un pompier,
09:55les macronistes s'y sont opposés.
09:57Et Bruno Retailleau accepte cette décision,
09:59c'est totalement incompréhensible.
10:01Donc les LR aujourd'hui sont malheureusement
10:03pris dans leur propre piège,
10:05puisque quand on voit leur base électorale,
10:07elle se manifeste contre la politique d'Emmanuel Macron.
10:10De votre côté, au Rassemblement National,
10:12vous demandez une dissolution,
10:14écoutez Marine Le Pen ce matin.
10:16Une mesure de sagesse,
10:17Voilà, donc ça règle la question de la censure.
10:21Et maintenant, ça pose une question au président de la République.
10:24Est-ce qu'il peut continuer à résister à la dissolution ?
10:29Je l'appelle à dissoudre l'Assemblée Nationale,
10:31car nous sommes au bout du chemin.
10:34Il n'y a pas de solution.
10:36Il n'y en aura pas plus demain.
10:38Et par conséquent,
10:39la seule décision sage dans ces circonstances
10:42et prévue par la Constitution de la CQM République,
10:44c'est d'en revenir aux urnes
10:47et que les Français donnent une direction au pays.
10:50Non mais là, on est au bout de la blague.
10:53Je veux dire, la farce a assez duré.
10:55En l'occurrence, Emmanuel Macron,
10:56en résistant, comme il le fait,
10:59de manière irrationnelle aux institutions,
11:01est en train de mettre le pays
11:03dans une situation terriblement compliquée.
11:05Vous ne craignez pas, Michael Taverne,
11:07de retourner aux urnes ?
11:09C'est une opportunité pour vous ?
11:10Mais pas du tout.
11:11Nous n'avons pas peur du peuple français.
11:14Et à titre personnel,
11:15ça ne me dérange absolument pas
11:16de retourner devant les électeurs.
11:18Vous savez, Marine Le Pen le dit
11:19depuis maintenant de nombreux mois,
11:21il y a une instabilité,
11:23une crise politique.
11:25Et cette crise a été amorcée
11:27dès l'année dernière,
11:28quand il y a eu aux élections législatives
11:29des tambouilles,
11:30des alliances contre nature.
11:31Et nous avions dit à l'époque
11:33que cette alliance des contraires
11:38provoquerait une crise politique,
11:40une instabilité.
11:41Et c'est ce qui s'est produit.
11:42Donc aujourd'hui,
11:43la Constitution permet deux leviers.
11:46Le premier, c'est la démission
11:49du président de la République,
11:50ce que je ne pense pas.
11:51Et le second levier,
11:52c'est la dissolution de l'Assemblée nationale
11:54et revenir devant les électeurs
11:57pour savoir quelles orientations
11:58souhaitent les Français
11:59et surtout apporter une stabilité
12:01et une espérance.
12:02Mais quel taverne ?
12:03Sébastien Lecornu,
12:03dans son discours,
12:05a fustigé les partis
12:06et les ambitions personnelles aussi.
12:08C'est ce qu'il a dit.
12:09Il tient les partis
12:10en quelque sorte responsables.
12:12Alors, LR, bien sûr,
12:13c'était clairement fléché.
12:15Non, mais de sa part,
12:15en tout cas,
12:16c'était fléché
12:16envers Bruno Retailleau.
12:18Mais tous les partis en général ?
12:20Je conteste cette vision.
12:23En Rassemblement national,
12:24nous avons toujours été républicains,
12:26nous avons toujours été responsables.
12:27Je rappelle qu'à l'Assemblée nationale,
12:29que ce soit cette législature
12:30ou la précédente,
12:31dès qu'il y avait des textes
12:32qui allaient dans le bon sens,
12:32nous les avons toujours votés.
12:34La loi d'orientation et de programmation
12:35du ministère de l'Intérieur,
12:36je l'ai déjà dit ici
12:37à plusieurs reprises,
12:38donner des moyens supplémentaires
12:39aux magistrats,
12:41donner des moyens supplémentaires
12:42à nos armées
12:42avec la loi de programmation militaire,
12:45des mesures pour renforcer
12:47le pouvoir d'achat.
12:48Dès qu'il y avait un texte
12:49qui aille dans le bon sens,
12:50qui défend l'intérêt
12:51de la France et des Français,
12:52nous l'avons toujours voté.
12:53Et en tout cas,
12:54moi je ne me considère pas
12:55comme une politique partisane,
12:59une politique qui privilégie les partis.
13:00Nous, notre boussole avec Marine Le Pen,
13:02Jean-Denis Bardella
13:02et tous mes collègues
13:03du Rassemblement National,
13:04c'est l'intérêt de la France
13:05et des Français
13:06et ça restera notre seule boussole.
13:08Michael Taverne,
13:08débuté Rennes du Nord,
13:10j'ouvre la parole
13:10et je la distribue
13:12à Sébastien Ligné,
13:13Yvan Riouffol
13:14et Jacques Seurat
13:14qui sont avec moi en studio.
13:15Sébastien Ligné ?
13:17Oui, simplement
13:17cet argument
13:18de la logique des partis,
13:20c'est complètement inaudible
13:21parce que quand on regarde
13:22le gouvernement
13:23qui a été proposé
13:24par Sébastien Lecornu,
13:25on voit quand même
13:26qu'il y a une surreprésentation
13:27de ministres
13:28issus du bloc central
13:30et du bloc macroniste.
13:31Si cela,
13:32ce n'est pas une logique
13:33des partis
13:34qui l'emportent
13:34sur le bien commun,
13:35comment vous pouvez
13:36l'appeler autrement ?
13:37C'est-à-dire que faire
13:38un gouvernement
13:39post-dissolution
13:41qui ressemble davantage
13:42à un gouvernement
13:43de 2017
13:43qu'à un gouvernement
13:44de 2024
13:45ou 2025,
13:46c'est quand même
13:47problématique.
13:47C'est-à-dire que
13:48depuis la dissolution,
13:50on a quand même
13:50l'impression
13:50qu'Emmanuel Macron
13:51et le bloc central
13:52n'ont pas retenu
13:54la leçon
13:54des élections législatives.
13:56C'est-à-dire que
13:56le bloc central
13:57a perdu
13:57et les Français,
13:59certes,
13:59ils ne souhaitent pas
14:00une majorité absolue
14:00pour la France insoumise
14:02ou le RN,
14:03mais ils ne veulent pas
14:04d'un gouvernement
14:05emmené par
14:06un gouvernement macroniste,
14:08en tout cas
14:08les idées macronistes.
14:09Donc à partir du moment
14:10où ce postulat est clair,
14:12il faut ouvrir
14:12et il faut aussi accepter
14:13que dans ce gouvernement-là,
14:15les postes les plus importants
14:16ne soient pas tous
14:17occupés par des macronistes.
14:20Donc évidemment
14:21que la logique des partis
14:21elle l'a emporté aussi
14:23au sein du bloc central.
14:24Comment vous pouvez justifier
14:25le fait qu'il y ait
14:27moins de ministres horizon,
14:29qu'il y ait moins
14:29de ministres modem,
14:30qu'il y ait moins
14:31de ministres LR,
14:32qu'il y ait moins
14:32de ministres UDI,
14:34sans parler d'ouvrir
14:35à la gauche ou à la droite,
14:36mais simplement
14:37au moins que le socle commun
14:39soit un petit peu diversifié
14:40au lieu de se retrouver
14:41avec un gouvernement
14:42oui,
14:43Macron compatible.
14:44Yvan Rieffol.
14:45Je pense que la crise
14:46que nous vivons
14:48peut se résumer
14:49effectivement
14:49dans ce travers
14:50d'une déconnexion.
14:51Mais c'est une déconnexion
14:52qui peut se décliner...
14:53Ah, vous êtes d'accord
14:53avec Sébastien Lecornu ?
14:54C'est une déconnexion
14:55qui peut se décliner
14:56à l'envie.
14:58C'est une déconnexion
14:59qui touche également
14:59les Républicains
15:01avec Retailleau lui-même,
15:02car je pense qu'en effet
15:03il ne s'est rendu compte
15:04trop tard
15:04qu'il était lui-même
15:05déconnecté de son opinion
15:07malgré les alertes
15:08de Wauquiez
15:08ou les alertes
15:09de Lysnard
15:10qui le sommet
15:12en fait
15:12de ne pas signer
15:13à nouveau
15:13cette soumission
15:15au bloc central.
15:16Et puis,
15:17plus gravement,
15:17je pense que la déconnexion
15:18elle est au cœur
15:19aujourd'hui
15:19du régime présidentiel.
15:21Elle est au cœur
15:21de la Ve République
15:22qui est une monarchie élective
15:24qui, par définition,
15:25aujourd'hui,
15:26trop élevée
15:27dans ses nuages
15:28et dans ses hauts étages,
15:30ne comprend pas
15:31la vie des gens.
15:31Et la déconnexion
15:32elle est au cœur
15:32de ce système.
15:33C'est pour ça
15:33que je disais tout à l'heure
15:34que c'est une crise de régime
15:35dans la mesure
15:36où, me semble-t-il,
15:38la Ve République
15:40ne répond plus
15:41aux attentes démocratiques,
15:43d'expression démocratique
15:44d'une société
15:45qui a été exclue
15:46de tous les processus
15:47de décision
15:48depuis maintenant 50 ans.
15:49Ce que nous vivons là
15:49est une révolution
15:50dans le sens
15:51où tout un monde
15:52s'effondre,
15:53tout un système s'effondre.
15:54Pas simplement
15:55une idéologie,
15:56pas simplement
15:56la social-démocratie,
15:57mais les institutions
15:58qui ne répondent plus.
15:59Il suffit de le voir
16:00qui ne répondent plus.
16:00C'est vraiment
16:01les institutions
16:02plus que le personnel politique.
16:03Les deux.
16:04C'est-à-dire,
16:05il faut changer
16:05le personnel politique
16:06et les institutions,
16:07me semble-t-il.
16:08En tout cas,
16:09il faut réfléchir
16:10aujourd'hui
16:11à une sixième république
16:13qui soit une république
16:14plus horizontale,
16:15plus participative
16:16et ce à quoi
16:18ne se prête pas
16:18cette cinquième république
16:20qui, je l'entends
16:21effectivement,
16:21essaie de partager
16:22le parlementarisme
16:23et le présidentialisme
16:24qui, au bout du compte,
16:25est très présidentiel.
16:26Et d'ailleurs,
16:26si le maire
16:27a été imposé
16:27aux armées,
16:28j'imagine que c'est
16:29par la volonté
16:30du président
16:30de la République lui-même
16:31parce que je ne vois pas
16:32l'intérêt qu'avait le cornu
16:34à le faire.
16:35Donc, je pense aujourd'hui
16:36qu'il faut se résoudre
16:38à une radicalité.
16:39Ah oui,
16:40parce que nous,
16:40on était sur les options,
16:41nouveau gouvernement,
16:42dissolution,
16:43voire démission,
16:44là, vous vous mettez
16:44tout en cause.
16:45Je pense qu'il faut
16:47tout remettre en question,
16:48il faut tout remettre à plein,
16:49il faut rompre
16:50avec ce système.
16:50Alors, naturellement,
16:51on peut jouer la montre
16:52et c'est ce que va faire
16:53sans doute le président
16:53de la République
16:54qui veut gagner du temps
16:55mais on va perdre
16:56énormément de temps.
16:57Jacques Serret.
16:58Oui, en effet,
16:58la volonté aujourd'hui
16:59d'Emmanuel Macron,
17:00ça va être de gagner du temps.
17:01En tout cas,
17:02c'est ce qu'il souhaite,
17:03c'est ce qu'il fait
17:03depuis des mois.
17:05Donc, il y a une échéance
17:07à prendre en compte,
17:08c'est-à-dire qu'à ce stade
17:10du côté de l'Elysée,
17:11on ne regarde même pas
17:11jusqu'en 2027,
17:12c'est qu'on regarde
17:13jusqu'à mars-avril prochain
17:14que sont les élections municipales
17:16et à partir de ce moment-là,
17:18on sait que s'ils tiennent
17:20jusqu'à mars-avril 2026,
17:23il y aura un nouvel argument
17:24à faire valoir,
17:25c'est de dire
17:25on ne va pas dissoudre
17:27puisque dans un an
17:27il y aura une élection présidentielle
17:29et qu'il s'agit
17:30de ne pas bloquer
17:31le futur président de la République
17:33afin qu'il ait une majorité
17:35s'il souhaite dissoudre
17:36à ce moment-là.
17:37Donc, il y a une volonté, oui,
17:38de gagner du temps
17:39à voir s'il y a un peu
17:40de courage politique
17:40à dissoudre
17:41à l'Assemblée nationale.
17:42C'est intéressant
17:42ces questions de timing
17:43justement et de calendrier,
17:45on continue d'en parler
17:46et d'analyser cette crise
17:48que nous traversons
17:49en ce moment
17:50dans Europe 1 Info.
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