Scandale Cohen-Legrand : «L’argent du contribuable ne doit pas financer des engagements politiques» insiste Victor Hérault

Europe 1

il y a 2 mois

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00:00Europe 1 Soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.

00:04Jusqu'à 20h avec Victor Hérault et Joseph Massé-Scaran pour commenter l'actualité.

00:09L'actualité, bien sûr, ce sont les suites de cette affaire, de la vidéo volée de Patrick Cohen avec Thomas Legrand,

00:16deux de nos confrères du service public qui sont en grande discussion,

00:20avec des cadres du Parti Socialiste, avec tout un plan de communication et d'action pour les mois à venir.

00:29Écoutez ce qu'on a pensé Sébastien Chenu ce matin sur Europe 1 et CNews.

00:33L'audiovisuel public, on a bien compris, c'est la gauche qui parle avec le portefeuille des Français.

00:37Donc il y a un détournement du service public de l'audiovisuel à travers...

00:42Un détournement ?

00:42Oui, un détournement.

00:44Et d'ailleurs, je vais déposer moi-même, je vais signaler, je vais faire ce qu'on appelle un article 40,

00:48un signalement au procureur pour ce détournement du service public au bénéfice d'un parti politique.

00:53C'est-à-dire qu'un outil public financé par le Français finance de façon illicite

00:58un parti politique.

01:00Je pense que c'est très grave.

01:01Je pense que ça en dit long sur le service public, sur l'idée que ces gens se font du service public.

01:07C'est-à-dire qu'en fait, que les Français les payent, ne les dérangent pas.

01:10Ils ont une œuvre de militants socialistes et je pense que ça pose un vrai problème.

01:14Alors voilà, la situation est posée.

01:16Problème dans l'audiovisuel public.

01:18Victor Hérault.

01:18Alors, je vais écarter d'entrée de jeu les hommes de paille qu'il y a eu dans ce débat.

01:22Parce qu'il y a eu beaucoup de faux arguments qui étaient d'ailleurs repris par la défense de Patrick Cohen et de Thomas Legrand.

01:28D'abord, on ne reproche pas à des journalistes de déjeuner avec des chefs de partis politiques,

01:32qu'ils soient proches ou éloignés d'ailleurs d'un parti politique.

01:34Ça, pour le coup, c'est leur métier.

01:35Quand on est journaliste politique, je le fais aussi tous les jours, on déjeune avec des responsables politiques.

01:38Tous les jours, vous déjeunez ?

01:39Avec des politiques ?

01:40Peut-être pas tous les jours.

01:41J'ai des notes de frères en pire.

01:44Mais, d'une part, donc ça.

01:47Deuxièmement, on ne peut pas reprocher non plus à un journaliste d'avoir des idées politiques.

01:51Ça, moi, je le dis depuis le départ et ma ligne ne changera pas.

01:53Je préfère d'ailleurs le journaliste qui dit d'où il parle, comme disaient les communistes.

01:57Je préfère quelqu'un qui est honnête et qui dit d'entrée de jeu d'où il parle et quelle est son orientation politique,

02:00puisqu'on comprendra donc les orientations de ses questions, de ses récits, etc.

02:04C'est plus clair.

02:05Maintenant, la question, c'est le fait que ce soit sur le service public.

02:08Je note d'ailleurs que Thomas Legrand reprenait cet argument-là en disant, Patrick Cohen également,

02:13il est tout à fait normal que quelqu'un ait des opinions, notamment les journalistes qui sont engagés, etc.

02:17Je le sais bien, mais je note qu'il reprochait, comme d'ailleurs beaucoup de journalistes sur le service public,

02:22à CNews, à Europe 1 ou à d'autres, de tenir des positions, d'accueillir ou d'assumer une certaine forme d'opinion,

02:30notamment sur CNews, qui étaient engagés, de dire ça n'est pas du journalisme parce qu'il y a de l'opinion.

02:34Et aujourd'hui, ils disent, mais nous sommes journalistes, nous devons donc avoir une opinion.

02:37C'est une obligation, c'est même un devoir.

02:40Moi, je suis bien d'accord, mais c'était le cas également pour CNews.

02:42La différence, c'est que CNews, c'est privé, c'est par l'argent du contribuable qui vient le financer.

02:47Sur l'audiovisuel public, il n'est pas normal, que ce soit d'ailleurs vis-à-vis de n'importe quel bord,

02:51il se trouve que c'est souvent de la gauche vers la droite,

02:53puisque là, c'est Rachida Dati qui est nommément cité dans ces échanges-là.

02:57Nous ferons tout pour Rachida Dati.

02:59Il ne faut entendre pas pour, mais il faut entendre contre, bien évidemment,

03:01tout pour régler le compte de Rachida Dati.

03:03Il n'est pas normal que sur service public payé par de la poche des Français,

03:07qui est censé être le parent bon de l'information en France,

03:09le service public se positionne pour un parti politique ou un autre.

03:12Après avoir mûrement réfléchi à ce qu'il allait dire.

03:15Non, non, je suis d'accord avec les propos qui viennent d'être tenus.

03:22Vous savez, moi, je suis un cas un peu particulier,

03:25parce qu'en 2017, en fait, j'ai été dénoncé par une captation de mails.

03:33Alors, ce n'était pas mes mails, mais ce sont des mails qui ont été envoyés

03:36à un certain nombre de journalistes pour dire

03:40« Joseph Massescairant collabore à la rédaction des discours de François Fillon ».

03:45Ce qui était vrai.

03:46Donc, évidemment, ça a fait les joies du canard enchaîné,

03:53de tous les confrères possibles, comment ça se fait,

03:54les journalistes osent écrire, etc.

03:57Nous sommes dans la campagne, etc.

03:59Voilà.

04:00Donc, j'ai été licencié.

04:03De ?

04:04De Marianne.

04:05Voilà.

04:06La direction de Marianne pour ça.

04:07Bien.

04:09Sachant même, bon, ce n'est pas grave si dans le passé,

04:12les rédacteurs de Marianne ont écrit pour François Bayrou ou autre.

04:14Vous le faisiez à titre gratuit, précisons-le tout de même.

04:17Oui, absolument.

04:18Merci de le rappeler.

04:19C'est-à-dire que je collaborais gratuitement.

04:21Il n'y avait pas d'émolument qui était versé.

04:25Voilà.

04:26Donc, je suis extrêmement sensible aux deux poids, deux mesures.

04:31Vous comprenez ce que je veux dire ?

04:32Absolument.

04:32Je suis extrêmement sensible.

04:33C'est quelque chose qui...

04:34C'est ça.

04:35Vous savez, il y a...

04:36On est au cœur de ça.

04:37Vous avez raison, Joseph.

04:38Il y a le vieux proverbe qui dit

04:41« Assieds-toi au bord de la rivière.

04:43Au tard, tu verras passer le corps de ton ennemi. »

04:45Voilà.

04:46Donc...

04:46Et le deux poids deux mesures, il est aussi vrai dans le fait que M. Cohen,

04:49j'ai cru entendre, va attaquer, n'est-ce pas ?

04:53En tout cas, en justice, il s'apprête.

04:55Alors que lui-même était...

04:56Alors, sur le coup de la vie privée,

04:58c'est-à-dire, on ne peut pas filmer, etc.

05:00Alors qu'il ne faisait pas, j'allais dire, des brouves

05:05quand il s'est agi d'émission comme « Quotidien », « Cache-investigation »

05:10où, en fait, la vidéo volée, il a justifié ça.

05:14Bon, voilà, c'est ça.

05:15C'est le deux poids deux mesures.

05:16On se retrouve face à ça et ce n'est pas toujours très correct.

05:1919h56.

05:2119h56, dans 4 minutes, le journal de Maël Hassani,

05:23juste après, nouvelle page spéciale avec d'autres invités politiques.

05:27A tout de suite sur Europe 1.

05:27Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.

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