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  • il y a 2 mois
Jeudi 4 septembre 2025, retrouvez François Robinet (Managing Partner, AVP) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Et dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse, on va s'intéresser à la tech, la tech US notamment.
00:16Alors, quelle rentrée pour cette tech ? Que faire en ce moment si on est investisseur ou si on n'est pas encore investisseur ?
00:23Est-ce que c'est un bon momentum ? On en parle avec notre invité, François Robinet. Bonjour.
00:27Bonjour. Vous êtes Managing Partner chez AVP. Un petit mot d'AVP avant de démarrer.
00:33AVP, Société d'investissement dans la tech, comme vous l'avez dit. On investit sur tous les créneaux de la tech et à différents stades du développement des entreprises depuis le tout début.
00:44Des petites start-up qui sont au tout début de leur vie jusqu'à des sociétés qui vont vers l'IPO.
00:50On a 2,5 milliards sous gestion et on investit à parité entre l'Amérique du Nord, essentiellement les Etats-Unis et l'Europe.
00:57D'accord. Il faut beaucoup d'argent maintenant pour investir dans la tech ?
01:00Il faut pas mal d'argent, oui, et de plus en plus.
01:02On dit que les tours de table, on a ajouté un, deux ou trois zéros par rapport à il y a quelques années.
01:07Non, mais il y a une tendance, ça tient également au business model, c'est-à-dire que, et au type de technologie,
01:14on parle d'intelligence artificielle, les LLM, les larges knowledge models, exactement, c'est des montants phénoménaux, j'allais dire,
01:27parce que le sujet, c'est d'entraîner ces modèles et donc la consommation d'électricité que ça requiert.
01:33Donc, il faut les plus, il faut l'électricité.
01:36Open AI, tour de financement au début de l'année de 40 milliards, un tour de financement.
01:41Et ça valorise la boîte près de...
01:43Maintenant, je ne sais plus.
01:44Oui, oui, c'est ça.
01:45C'est énorme.
01:46Donc, par leur côté...
01:47Quand Microsoft avait investi sur une valeur, quoi, c'était 10 milliards, je crois, vous avez trouvé que c'était beaucoup.
01:54Oui.
01:56Ben voilà, en tout cas, ça veut dire que, si ça fonctionne, on ne voit pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas.
02:00Les multiples, en tout cas, on peut s'y retrouver largement.
02:04Justement, tiens, vous parliez à l'instant d'intelligence artificielle.
02:07Est-ce que c'est toujours la grande tendance pour cette tech en cette rentrée 2025
02:11ou est-ce qu'il y a d'autres choses qui sont en train d'émerger ?
02:13Oui, c'est la tendance, effectivement.
02:16C'est-à-dire que l'intelligence artificielle, alors bon, tout le monde en parle,
02:20tous les superlatifs ont été utilisés, donc je ne veux pas non plus en faire trop,
02:25mais c'est vrai que l'intelligence artificielle, l'intelligence artificielle que l'on voit actuellement,
02:31l'intelligence artificielle, ça existe depuis 20 ans, mais les développements actuels et ceux à venir,
02:36c'est une révolution comme on en voit seulement une par génération.
02:41Moi, je me souviens, j'étais en Californie quand Internet est arrivé, est sorti des laboratoires
02:45et arrivé sur le marché, dans le grand public, et je pense qu'on est en train de vivre quelque chose similaire,
02:52voire peut-être encore plus important que l'arrivée d'Internet dans nos vies, dans nos sociétés, dans nos entreprises.
02:57Le potentiel de l'intelligence artificielle est effectivement énorme.
03:03Il y a, en termes d'investissement, le nombre d'opportunités, le nombre d'entrepreneurs qui lancent une idée,
03:12démarrent une idée, démarrent une entreprise sur l'intelligence artificielle.
03:18Alors, le spectre est très large.
03:20C'est quoi ? C'est 99% des dossiers en ce moment, on imagine ?
03:23Peut-être pas 99%, mais c'est une bonne part des dossiers.
03:26Et puis alors, après, c'est ce que je disais, c'est-à-dire l'intelligence artificielle,
03:29il y a des applications pures d'intelligence artificielle, il y a les plateformes transversales,
03:32on parlait des LLM, il y a des plateformes qui sont destinées à aider les entreprises
03:38ou les particuliers à utiliser l'intelligence artificielle,
03:41mais il y a également toutes les applications verticales,
03:44on parlait de SaaS auparavant, qui maintenant intègrent de manière plus ou moins importante,
03:49mais plutôt plus que moins, l'intelligence artificielle dans leur technologie.
03:53Qu'est-ce que vous pensez justement de l'étude du MIT qui a montré que, voilà,
03:57il y avait 95% des entreprises interrogées, c'était une étude sur 300 entreprises,
04:02qui a montré que finalement, ok, certes, la productivité par employé a monté,
04:06a grimpé quand ils utilisent l'intelligence artificielle,
04:09mais au niveau finalement de la top line, des bénéfices, ce n'était pas ça, ce n'était pas fondamental.
04:14Non, mais c'est sûrement vrai, on est au tout début,
04:17enfin, ChatGPT, les versions utilisables de ChatGPT, ça date de quelques années,
04:22et là encore, je fais l'analogie avec l'arrivée d'Internet,
04:25je parlais de 93, 94, 95, quand Internet est arrivé,
04:30bon, c'était marrant, on pouvait échanger des messages à l'autre bout du monde,
04:35on commençait à avoir les premiers browsers, les premières applications,
04:38qui allaient imaginer que 5 ans après, 6 ans après, on pourrait acheter des livres sur Internet,
04:47qu'on pourrait faire ses investissements sur Internet, qu'on pourrait faire sa banque sur Internet,
04:52et que 20 ans après, on aurait tous des smartphones, et que notre vie tournerait autour d'Internet.
04:57Donc, on a le phénomène assez classique sur les innovations,
05:00qui est qu'on surestime l'impact à court terme, on sous-estime largement l'impact à long terme.
05:05Il y a une espèce d'enthousiasme pour...
05:08Il y a une espèce de courbe, effectivement, qui monte de manière stratosphérique,
05:11les investissements, la hype...
05:13Voilà, on a l'impression que tout va changer le mois prochain,
05:16non, tout ne va pas changer le mois prochain,
05:18l'impact sur l'emploi et l'impact sur la top line,
05:21ce ne sera pas le mois prochain ou dans les 3 mois.
05:25Par contre, si on prend une perspective de 5 à 10 ans,
05:27oui, là, effectivement, l'impact sur nos vies, l'impact sur nos entreprises,
05:32l'impact sur la société en général, sera considérable.
05:35Oui, c'est très vrai ce que vous dites, parce que je me souviens que j'avais participé à une étude en 2000
05:39avec un opérateur de télécom qui disait « est-ce qu'on aura la télé ? »
05:43et on ne l'a pas eu avant la 4G, donc il faut aussi que le système suive, bien évidemment.
05:47Oui, tout ça prend du temps.
05:48Et ça a pris 15 ans ou un petit peu plus même.
05:51Un mot du contexte français, tiens, qu'est-ce qu'on est en pointe ?
05:53On dit qu'on a des bons cerveaux, qu'on est assez fort en maths,
05:57donc on pige bien l'IA, on a des cerveaux qui sont chez Meta, chez Google, etc.
06:02Mais qu'en est-il à part Mistral ou à une ou deux entreprises qui ne sortent pas de jugeux ?
06:10Oui, alors c'est une question compliquée, surtout dans le contexte actuel.
06:15C'est une question effectivement pas simple.
06:18D'abord, il y a un contexte européen.
06:19Comme je vous le disais, nous on a investi 50% aux Etats-Unis, 50% en Europe.
06:24On voit clairement, on a fait une petite étude au début de l'année
06:29qui mesure le moral ou l'état d'esprit, j'allais dire plus que le moral,
06:35des entrepreneurs aux Etats-Unis et en Europe.
06:38Et on compare ça.
06:38Alors on voit, il y a des enseignements très intéressants.
06:43C'est des entrepreneurs, tout le monde est très enthousiasmé, etc.
06:46Mais encore plus aux Etats-Unis.
06:47Donc ce que l'on dit toujours, les Etats-Unis, sky is the limit, comme on dit,
06:52est vrai et encore plus vrai.
06:54Deuxième enseignement, c'est l'accès au capital.
06:58Dans les préoccupations, les numéros un des entrepreneurs en Europe,
07:04c'est l'accès au capital.
07:05Plus de deux tiers disent que oui, l'accès au capital est un sujet.
07:08C'est compliqué.
07:09C'est moins d'un tiers aux Etats-Unis.
07:12Je pense que, et on peut faire le lien avec le rapport Draghi,
07:14le rapport l'État en particulier,
07:16on est en train, quelque part en Europe, de décrocher
07:20parce que l'accès au capital est plus compliqué.
07:25C'est le nerf de la guerre.
07:26Et vous le disiez au début,
07:29je veux dire, quand on a lancé un VP,
07:31on avait des modèles traditionnels,
07:33ça, ce qui en fait se comparait,
07:35des valos qui étaient plus ou moins les mêmes.
07:37Et donc, les besoins de financement étaient relativement ça
07:40pour les mêmes business models.
07:42Après, il y avait le marché américain
07:44versus les 27 marchés européens, etc.
07:46Mais aujourd'hui, certains, en tout cas,
07:51business models requièrent des besoins de financement
07:53bien plus importants.
07:54Donc, le déficit de capital en Europe est un vrai sujet.
08:00D'accord.
08:00En France en particulier, c'est également vrai.
08:06Je rajouterais un mot,
08:07parce que ça fait peut-être partie de votre question,
08:10le contexte actuel n'est vraiment pas du tout.
08:13Pas du tout.
08:15Pourtant, on avait plutôt,
08:16alors ça, on peut quand même lui rendre hommage,
08:18il y a un président pro-business
08:20qui a encouragé la French Tech,
08:22qui continue à bien l'aimer,
08:24favoriser aussi le développement,
08:27ou c'est de la poudrosité ?
08:28Non, non, mais tout à fait.
08:29Quand on a lancé AVP en 2015,
08:34c'est vrai que l'environnement,
08:35on était trois ans après le mouvement des pigeons, etc.
08:38Donc, l'environnement en France,
08:40ce n'était pas folichon, folichon, j'allais dire.
08:42Au cours des sept, huit dernières années,
08:46les choses se sont bien, bien développées,
08:49bien, bien améliorées.
08:50Mais par contre, le contexte actuel,
08:52le contexte politique actuel,
08:53et je ne porte pas de jugement politique,
08:55j'observe juste deux choses.
08:59La première chose, c'est que tout ça
09:01crée énormément d'incertitudes.
09:02Évidemment, tout le monde le sait,
09:04l'incertitude, ce n'est pas bon pour le business.
09:07Et on le voit, ce que je dis est très factuel,
09:09ce n'est pas un jugement de valeur,
09:11mais on voit nos entreprises françaises
09:13qui nous disent que, bah oui,
09:14les commandes, ça prend plus de temps,
09:16leurs clients, ils repoussent un peu leurs décisions
09:20et leurs choix et leurs décisions d'investissement.
09:22Nos investisseurs dans nos fonds,
09:24nos clients,
09:26ils reportent aussi.
09:27Ils reportent, ils disent, bah voilà,
09:29qu'est-ce qui se passe en France,
09:30on va attendre de voir.
09:31Et, par ailleurs, les équipes.
09:33Il se trouve qu'on a attiré,
09:34on a convaincu des Américains
09:36de venir s'installer à Paris
09:38pour investir notre dernier fonds,
09:40le fonds, un gros fonds d'un milliard et demi
09:42qu'on a lancé pour investir
09:44dans des grosses boîtes tech.
09:46Bon, c'est déjà pas banal
09:48de convaincre des Américains
09:50de venir en Europe
09:50et à Paris, plutôt qu'à Londres,
09:52c'est encore moins banal.
09:53Bon, là, je dois leur expliquer
09:55que non, non, mais il n'y a rien à craindre,
09:56tout va bien se passer,
09:58tout ce qu'ils voient est tout à fait normal, etc.
10:00C'est pas complètement évident.
10:01Donc, cette incertitude,
10:02cette instabilité n'est pas bonne.
10:04Le deuxième sujet,
10:05c'est que, peut-être même encore plus important,
10:08les décisions ne sont pas prises.
10:09On parlait du fléchage de l'épargne.
10:11Oui.
10:12Les 40 milliards d'OpenEI,
10:14on a Mistral,
10:15je ne sais pas de combien
10:16Mistral a besoin de financement,
10:17mais si on veut rester compétitif,
10:19il faut absolument,
10:2040 milliards, c'est le montant
10:22qu'on veut économiser, je crois,
10:23sur le budget.
10:24Donc, ce n'est pas le financement public
10:25qui sera une solution.
10:26La solution, c'est le fléchage de l'épargne
10:29vers l'innovation,
10:31vers les technologies de long terme.
10:33Et sans décision,
10:35le rapport Draghi,
10:37ça date de, je ne sais pas combien,
10:38un an.
10:39Et c'est dommage,
10:39puisqu'il y a beaucoup d'épargne en France.
10:41Est-ce que vous avez vu des équipes,
10:43alors a fortiori,
10:43les Américains qui viennent à Paris,
10:44c'est bien,
10:45mais est-ce qu'il y a des gens qui disent
10:46finalement, c'est trop compliqué
10:47cet environnement français,
10:49trop de normes,
10:50trop de difficultés peut-être à recruter,
10:51à lever des capitaux ?
10:52Oui, alors...
10:52Je fais mon projet ailleurs,
10:53sur l'Europe ou aux Etats-Unis.
10:54Oui, alors moi, je ne veux pas être
10:56dans le pessimisme à tout craint.
11:00On a énormément d'atouts en France.
11:02Vous en parliez tout à l'heure.
11:04On a des talents.
11:05Alors, des talents, c'est quoi ?
11:06Ce n'est pas que les Français
11:07sont nécessairement plus intelligents
11:08que les autres.
11:08On a la même proportion
11:09de jeunes personnes intelligentes.
11:12On dit qu'on a une bonne modélisation
11:14et une compétence mathématique.
11:15On a, exactement,
11:17on a des formations,
11:19des écoles d'ingénieurs,
11:20des écoles de commerce
11:21de tout premier rang,
11:22en maths notamment.
11:24Et ça, le monde entier le reconnaît.
11:27On a une infrastructure
11:28qui, globalement,
11:29est aussi de très bonne qualité.
11:31Donc, on a des vrais atouts.
11:32Et puis, on a un environnement,
11:34voilà, il fait beau vivre en France.
11:35Donc, on a tout ce qu'il faut
11:37pour attirer les talents
11:38et faire en sorte que ces talents
11:41s'épanouissent et soient heureux d'être là.
11:43Après, il faut leur donner
11:44un peu de visibilité.
11:45un peu d'envie,
11:47les rassurer.
11:49Et c'est vrai
11:51qu'on pourrait faire beaucoup mieux.
11:53Voilà.
11:53En tout cas,
11:53on va rester sur cette note positive.
11:55Nos talents sont là.
11:57Et comme on dit,
11:58la France peut faire
11:59énormément de choses.
12:00Il faut décoincer un petit peu,
12:01redonner peut-être la certitude.
12:03Ça, ça sera décidé
12:04dans les prochaines semaines.
12:06On l'espère.
12:06On l'espère.
12:07François Robinet,
12:07je rappelle que vous êtes
12:08Managing Partner chez AVP.
12:10Merci d'être passé par notre plateau.
12:11Merci.
12:11Et à très bientôt sur Smart Bourse.
12:13Cette édition touche à sa fin.
12:14Merci de l'avoir suivi.
12:16Comme d'habitude,
12:17n'hésitez pas à nous écouter
12:19ou à donner le podcast
12:21à vos proches.
12:23On est sur toutes les plateformes,
12:24bien évidemment,
12:24streaming,
12:25sur YouTube,
12:25même sur Twitch.
12:26Donc,
12:27n'hésitez pas à nous suivre,
12:28à nous noter
12:29et à commenter les émissions.
12:30On sera ravis d'apporter des améliorations.
12:33Pourquoi pas ?
12:33Merci à Pauline Grattel
12:34qui m'a aidé à préparer cette émission.
12:36Merci à toute l'équipe technique.
12:37On se retrouve demain,
12:38même heure,
12:3917-18h en direct
12:40pour un nouveau numéro
12:41de Smart Bourse.
12:42Très bonne soirée à tous.
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