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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00Il est 19h sur CNews et c'est un plaisir de retrouver Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir.
00:07Bonsoir.
00:07Vous avez passé de belles vacances ?
00:08D'excellentes vacances.
00:09Vous êtes en forme ?
00:10Toujours.
00:10Bon, vous êtes toujours Québécois ou vous restez français ?
00:14C'est pas contraire du poids, vous savez.
00:16Oui, il a tiqué Arthur de Vatrigan, pourquoi rester français ? Il est profondément français tout en restant Québécois.
00:21C'est la nouvelle en France.
00:22Mais on s'y perd un peu.
00:23Arthur de Vatrigan.
00:24C'est l'ancien Nouvelle-France.
00:25Ravi de vous retrouver également.
00:26Moi aussi, c'est un plaisir.
00:27Vous aviez le pied dans le plâtre cet été.
00:29Eh oui.
00:30Une blessure.
00:31Une blessure de guerre.
00:32Une blessure à trottinette.
00:34Voilà.
00:34Après avoir vu sa trottinette, volé à combien de reprises ?
00:38Trois fois.
00:38Trois fois.
00:39C'est des signes, je pense.
00:40L'incorrect.
00:41Alain Finkielkraut, Eric Nolo, Patrice Jean, la mort du livre est-elle inévitable à découvrir ce mois-ci l'incorrect ?
00:49Bien évidemment.
00:51On commence l'émission dans un instant, mais avant cela, c'est le point sur l'information.
00:54Avec Augustin Donadieu.
00:55Bonjour Augustin.
00:56Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
01:00Un nouvel acte antisémite a neuillis sur scène.
01:03Un individu a été interpellé pour avoir menacé des passants avec un couteau près d'une synagogue.
01:08L'agresseur a même été jusqu'à poursuivre un homme qui portait une kippa.
01:11Ce dernier a dû se réfugier dans les locaux d'une société.
01:14Il assure avoir subi des menaces antisémites.
01:17L'homme, l'agresseur a finalement été interpellé.
01:20Une nouvelle nuit d'agitation dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieille.
01:24Pour la troisième nuit consécutive, des prisonniers ont inondé délibérément leurs cellules.
01:29Ils protestent contre leurs conditions d'incarcération et demandent leur transfert vers une autre prison.
01:34Pour rappel, 100 des plus gros narcotrafiquants de France, dont Mohamed Amra, sont détenus dans cet établissement ultra sécurisé.
01:41Et un désaccord de taille entre la France et les Etats-Unis après que Washington ait refusé les demandes de visa des responsables palestiniens.
01:49Ce refus les empêchera de facto de participer à la prochaine Assemblée Générale des Nations Unies qui commencera le 9 septembre à New York.
01:56Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barraud, déplore cette future absence et compte convaincre ses homologues de revoir leur position écoutée.
02:03Je veux rappeler, suite aux annonces qui ont été faites ces dernières heures, que le siège des Nations Unies est un lieu de neutralité.
02:12C'est un sanctuaire au service de la paix où sont résolus les conflits, où sont empêchées les guerres.
02:18Et que de ce point de vue-là, une Assemblée Générale des Nations Unies, fondée il y a 80 ans par la France, entre autres pays fondateurs,
02:28ne saurait souffrir d'aucune restriction d'accès.
02:31Et j'aurai l'occasion de m'exprimer à ce sujet avec mes collègues européens.
02:37Pour le point sur l'information.
02:39À la une de face à Mathieu Bocoté, François Bayrou rêvait de faire de la dette le sujet de toutes les discussions
02:44en s'attaquant aux seniors, aux retraités.
02:48Il a plus été question cette semaine des boomers pour reprendre son expression.
02:52La crise économique qui se dessine n'est-elle qu'un symptôme de la crise de régime dans laquelle est plongée la France ?
02:58On pensait avoir touché le fond.
03:00Jusqu'où peut-on creuser ?
03:02Élément de réponse dans cette émission.
03:04À la une également, l'Europe progressiste a-t-elle un problème avec la liberté d'expression ?
03:09Le sénateur honoraire belge Alain Destex a eu le malheur de dénoncer la création d'une promotion
03:14Rima Hassan dans l'université libre belge, postant seulement les prénoms des étudiants.
03:19Le voilà visé par une plainte, attaqué par l'université.
03:23Est-ce anecdotique ou révélateur d'un mal européen qui refuse de parler, par exemple, de la question migratoire ?
03:30Élément de réponse avec Mathieu Bocoté.
03:31Enfin, cher Mathieu, vous recevez ce samedi Mathieu Grimbert pour son livre
03:36Bullshit, foutaise en bon français.
03:39Bullshit, bienveillance sur la psychologie positive à l'école.
03:42Entretien passionnant à suivre en deuxième partie d'émission.
03:47Voilà le programme de Mathieu Bocoté.
03:49Face à Mathieu Bocoté, c'est parti.
03:51Cher Mathieu, en l'espace d'une semaine, une semaine seulement,
03:53les Français sont passés d'un débat sur un vote de confiance au gouvernement
03:58à un autre sur la dette, avant d'aboutir à un débat sur les boomers.
04:04Comment expliquer cette évolution aussi rapide qu'impromptue ?
04:07De quoi parle-t-il lorsqu'il croise ces sujets ?
04:10Tel sera le thème de votre premier édito.
04:12Alors, quelle semaine, hein ? Quelle semaine en matière d'accélération du débat public ?
04:17Mais on pourrait dire que chaque crise portait la suivante.
04:20Crise politique, d'abord.
04:22Nous sommes devant la confirmation de ce que nous savions déjà.
04:25Nous sommes devant une assemblée ingouvernable.
04:28Une assemblée ingouvernable, tout simplement.
04:29Donc, tout gouvernement est condamné à tituber.
04:32Tout gouvernement est condamné à tomber plus rapidement qu'il ne le souhaiterait.
04:36Et nous y sommes dès maintenant.
04:37Donc, c'est le point d'aboutissement d'une forme de faillite de la Ve République.
04:40J'y reviendrai.
04:41Ensuite, crise de régime, plus largement, autour de la question de la dette.
04:45Un État qui s'endette à ce point est un État qui perd sa souveraineté, tout simplement.
04:50Et de ce point de vue, la France vit dans la menace de la crise financière en toutes circonstances depuis des années déjà.
04:55Alors, la question de la dette, ce n'est pas nouveau.
04:56Mais on arrive à un point tel qu'on constate aujourd'hui.
04:59Je reprends votre image.
05:00Vous dites, on est au fond du trou.
05:02Jusqu'où peut-on creuser ?
05:03Et moi, je suis toujours au fond du trou.
05:04Qu'est-ce qu'on trouve ?
05:06Une pelle.
05:06On peut toujours creuser davantage.
05:09Et, dernier élément, crise générationnelle.
05:13Et là, c'est un élément central, l'accusation contre les boomers.
05:17Alors, c'est une accusation qui traîne depuis longtemps dans le débat public.
05:20Globalement, c'est le boomer, c'est le nouveau nom qu'on donne à la génération 68.
05:24C'est le nom donné à la génération 68 une fois qu'elle a grisonné, une fois qu'elle a perdu ses cheveux même,
05:29une fois qu'elle a pris de la bédaine, une fois qu'elle s'est installée dans ses privilèges.
05:34Et qu'elle explique dans son esprit, c'est le propre de la caricature du boomer,
05:38c'est quelqu'un qui a profité des meilleures conditions d'existence dans l'histoire de l'humanité,
05:43mais qui a l'impression psychologiquement d'avoir fait la première guerre, peut-être la deuxième et le Vietnam, il ne faut pas oublier.
05:48Donc, il présente l'ensemble des acquis sociaux et de la prospérité dont il a joui comme le fruit de ses propres sacrifices exemplaires.
05:56Et dès lors, les boomers deviennent de manière un peu caricaturale la figure de ceux qui ont profité de tout
06:01et qui ne veulent renoncer à rien aujourd'hui, quand vient le temps de faire des sacrifices peut-être pour les enfants,
06:07notamment ceux qu'ils n'ont pas eu.
06:08Bon, alors ça, c'est le discours autour des boomers, on en pense ce qu'on veut.
06:12Le premier élément sur lequel j'aimerais revenir, c'est dans quelle mesure est-il légitime de critiquer une génération?
06:17Parce que j'ai entendu cette semaine, ah, on ne critique pas une génération, tout comme on ne critique pas un peuple,
06:21tout comme on ne critique pas une civilisation, tout comme on ne critique pas une religion.
06:24Ce à quoi je ne réponds justement pas, il devrait être permis de critiquer, par exemple, un peuple globalement.
06:30Je donne un exemple très... On devrait avoir le droit de critiquer les Québécois.
06:33Moi, je n'ai pas de problème, je ne vous accuse pas de québéco-phobie.
06:36Si vous êtes les Québécois, globalement, franchement, ils ont des traits un peu bizarres sur le plan culturel.
06:40Si vous ajoutez ensuite, ils n'en ont pas tous, puis il y en a qui sont de toute catégorie,
06:45il y a toujours des choses qui débordent.
06:46Donc, si vous critiquez sévèrement les Québécois, je ne le prendrai pas perso.
06:49Je vais penser que c'est légitime de critiquer un peuple, tout comme on peut critiquer les Allemands,
06:52tout comme on peut critiquer les Russes, les Ukrainiens. Faites la liste.
06:55Donc, l'idée de la critique d'un groupe n'est pas un problème en soi.
06:58Il faut simplement toujours se rappeler que dans ce groupe, il y a des exceptions,
07:01que critiquer un groupe, c'est critiquer une tendance majoritaire,
07:04qu'il y a toujours des minorités qui s'opposent à cette majorité.
07:06Tout ça pour dire que les boomers, par ailleurs, est-il légitime de les critiquer?
07:10Oui, globalement.
07:11Parce que c'est la génération de la rupture massive avec l'héritage en Europe.
07:16Et en Occident, qu'on se comprenne bien, les boomers ne sont pas à l'origine de la grande déconstruction,
07:23donc déconstruction de la culture, déconstruction de la religion, déconstruction de la souveraineté,
07:27déconstruction de l'identité.
07:29Ces idées étaient présentes bien avant.
07:31Les principaux théoriciens, penseurs, idéologues de la grande rupture sont antérieurs aux boomers,
07:36sans le moindre doute.
07:38Il n'en demeure pas moins que cette idée d'un grand rejet, d'un recommencement zéro,
07:42d'une jeunesse éternelle.
07:43Vous savez, le propre du boomer qui a quelquefois 73 ans et qui dit « nous, les jeunes ».
07:47Bon, alors, ça, cette massification du rejet d'un certain héritage a été effectivement une marque de la génération 68.
07:56Et on le voit aussi dans ses préférences politiques, ses préférences collectives,
08:00dont on le voit avec le culte de l'Europe, avec le culte diversitaire,
08:04mais là, il y a des nuances à faire, avec cette idée que l'État peut tout faire,
08:07avec que l'État est par ailleurs le principal lieu où faire carrière, souvent,
08:10où l'État est le grand sauveur de l'organisation collective,
08:13le grand sauveur de l'existence d'une manière ou de l'autre.
08:16Donc, c'est une génération qui a cru à la mystique mitterrandienne.
08:18Bon, c'est quand même pas noble.
08:20C'est une génération qui a cru à la mystique européenne,
08:23qui a cru à la mystique sociale,
08:24qui a cru prendre le coup de jeune en croyant en la mystique macronienne,
08:28et qui, aujourd'hui, commence peut-être, cela dit, à douter.
08:31Alors, pour dire pourquoi c'est une génération critiquable,
08:34quel est le symbole, qui est l'incarnation de la génération 68 ou les boomers ?
08:38C'est Daniel Cohn-Bendit.
08:39Bon, il incarne cette génération, pour le meilleur peut-être,
08:43et pour le pire, assurément.
08:44Et de ce point de vue-là, c'est pour ça qu'il est légitime de critiquer
08:47un groupe collectivement, avec le sens des nuances nécessaires.
08:52Ensuite, quand je dis que c'est une génération qui s'est mise à douter,
08:54pourquoi elle n'a pas douté du sociétal ?
08:57En matière de sociétal, elle tient jusqu'à la fin
08:59à déconstruire les anciennes balises anthropologiques du monde occidental,
09:02comme on en le voit dans le débat sur le suicide assisté.
09:04Mais quand vient le temps de parler de l'identitaire,
09:08c'est une génération qui a pris conscience du grand bouleversement démographique
09:12qui frappe la France et l'ensemble du monde occidental.
09:14C'est une génération qui prend conscience,
09:16sans toujours être capable de se l'expliquer,
09:18que le peuple historique en France va devenir minoritaire,
09:22si la tendance se maintient, sera minoritaire en son propre pays
09:26d'ici la fin du siècle.
09:27Et de ce point de vue, le moment du réveil chez les boomers
09:30n'apparaît pas autour de la question de la dette.
09:32En ces matières, ils n'ont pas l'impression d'avoir une responsabilité particulière.
09:35Mais il y a un réveil sur une remise en question de leurs préférences collectives
09:38autour de la question de l'immigration massive, du phénomène migratoire.
09:42Et de ce point de vue, c'est une génération qui commence peut-être à faire
09:45le début de la possibilité éventuelle et hypothétique d'une autocritique.
09:49Alors allons-y, Mathieu Bocoté.
09:50Quel est le lien, selon vous, entre l'immigration et la dette ?
09:54Exactement. Vous nous conduisez à cette question fondamentale.
09:56Alors, un dernier mot peut-être, disons-le, sur la question justement des boomers
10:01comme dernière ruse, puisque j'étais sévère là.
10:04Je n'étais pas exagérément sévère, mais un peu sévère.
10:06Mais la question des boomers est par ailleurs la dernière ruse du système
10:10pour nous empêcher de parler de l'immigration.
10:12Parce que qu'est-ce qu'on dit avec les boomers ?
10:14On dit voilà la catégorie sociale qui est à l'origine de vos soucis.
10:18Donc on crée une forme de bouc émissaire là-dedans.
10:20On divise les Français entre eux, soit dit en passant.
10:23On en appelle même à piller l'épargne des boomers en disant
10:26qu'ils ont tout pris, mais tant de leur prendre ce qu'ils ont pris.
10:29Et à travers cela, on laisse encore une fois de côté le sujet
10:33qui n'est pas à l'origine de tout, mais qui amplifie tout dans nos sociétés,
10:37l'immigration massive.
10:38Alors rappelez-vous, François Béroux, il y a quelques mois,
10:41avait dit la submersion migratoire.
10:44Cette semaine, quand on vient le temps de parler d'immigration,
10:45qu'est-ce qu'il dit ?
10:46Il dit les démagogues qui expliquent beaucoup de choses par l'immigration.
10:49Or, l'immigration massive est un facteur qui n'est pas à l'origine de la dette,
10:54mais qui radicalise la dette telle qu'on la connaît aujourd'hui.
10:58Je vais donner quelques exemples.
10:59On le sait en fait depuis les années 90, soit dit en passant.
11:01Depuis les années 90, nous savons le lien entre l'endettement de l'État
11:05et l'immigration massive.
11:07Concrètement, comment ça se passe en France et ailleurs aussi ?
11:10On cherche évidemment à détourner le débat en centrant ça seulement sur l'AME,
11:14l'aide médicale d'État qui serait le seul poste qui représenterait les excès de l'immigration.
11:18Mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas la vérité.
11:21Quand on pense au coût de l'immigration, il faut penser au coût direct et au coût indirect.
11:25Les coûts indirects, qu'est-ce que c'est ?
11:27C'est une société, par exemple, quand on fait le lien entre immigration et insécurité,
11:30c'est un lien qu'on fait de plus en plus.
11:31Quand on fait ce lien, ça veut dire qu'une société qui se disloque,
11:35une société qui a besoin de toujours plus de places de prison,
11:38toujours plus de policiers, toujours plus de gendarmes,
11:40une société qui a besoin de toujours plus de vidéosurveillance,
11:42une société qui a besoin de penser même à la reconnaissance faciale demain,
11:46une société qui vit dans la crainte permanente,
11:48une société où le coût de l'immobilier est de plus en plus grave
11:51parce qu'on doit toujours fuir davantage pour être capable de retrouver un endroit où on se sent en sécurité,
11:55ce sont les coûts de l'immigration qui ne sont pas enregistrés immédiatement sous le signe de la dette,
12:01mais qui participent évidemment aux dépenses publiques inconsidérées qu'on connaît.
12:04Quand on pense aux différents droits sociaux,
12:06les droits sociaux se piègent, que sont les droits sociaux mal compris.
12:09Les droits sociaux, c'est-à-dire que vous arrivez en France,
12:11vous avez immédiatement un droit fondamental à être logé,
12:13vous avez un droit fondamental aux aides sociales,
12:15vous avez un droit fondamental à bien des choses,
12:17parce qu'apparemment c'est un droit de l'homme sans avoir contribué encore au pays.
12:21Ça, c'est un coût de l'immigration très certainement.
12:23La perte des frontières aussi, la perte de confiance sociale.
12:26Et là, il y a une vérité qu'on t'a oubliée, c'est une vérité danoise.
12:29On oublie souvent les droits.
12:30Les Danois, mais ils apprennent des choses.
12:31Les Danois ont compris quelque chose dans les années 90 et 2000.
12:33Vous ne pouvez pas avoir l'état social et l'immigration en même temps.
12:39Si vous avez un état social et l'immigration en même temps,
12:41vous créez une espèce de puissance, d'aspiration,
12:45une capacité d'aspirer des populations nouvelles qui vont profiter de ces droits sociaux.
12:50Et à terme, vous n'aurez plus les moyens de votre état social parce que vous l'universalisez.
12:54Donc, soit vous avez un pays qui renonce à l'état social
12:56et qui a des frontières ouvertes au maximum, mais encore là, ce n'est pas une bonne idée.
12:59Mais si vous avez l'état social plus l'immigration en même temps,
13:02vous vous condamnez une forme de cocktail explosif sociologiquement.
13:06Et de ce point de vue, j'y reviens, quand on pense de liant immigration et dette,
13:10qu'est-ce qu'on voit?
13:11C'est tout simplement l'incapacité à nommer le facteur aggravant
13:13qui fait en sorte que demain, la dette va tout simplement nous échapper.
13:16Il va devenir un sujet politique majeur en sachant qu'on a cette dette-là.
13:20Qui doit la rembourser?
13:21Qu'est-ce qu'on doit couper comme programmes sociaux, droits sociaux,
13:23pour être capable de garder les finances publiques saines?
13:26La question de l'immigration se posera plus que jamais dans ce contexte.
13:28Revenons une dernière fois au boomer.
13:30Vous parlez d'une fin d'époque.
13:31En quoi est-ce le cas, Mathieu Boccoté?
13:34Je dirais que c'est une immense fin de cycle.
13:36La fin du cycle sur les illusions de l'immigration massive.
13:38Je pense qu'on le comprend.
13:39Le grand brassage planétaire, le babel à la manière d'une prophétie heureuse,
13:44ça ne fonctionne pas.
13:45La crise de l'Europe, assurément.
13:46Le modèle européiste auquel on a voulu nous faire croire à tout prix,
13:50auquel on crut les boomers ne tient pas.
13:52La fin de l'État-providence, ça je pense qu'il est temps de le dire,
13:54c'est une fin grave, la fin de l'État-providence.
13:57On comprend qu'on est dans un modèle qui était non pas...
13:59L'État-providence, ce n'était pas du capitalisme amélioré,
14:01c'était du socialisme déguisé.
14:03Mais on voit aujourd'hui où ça nous a conduits.
14:05On vit aussi la fin de l'illusion du consensus démocratique.
14:08Il faut bien le voir, dans nos sociétés, il n'y a plus de consensus profond.
14:10Quand vous avez des forces aussi contraires que, d'un côté, la France insoumise,
14:15de l'autre côté, reconquête, l'ERN, l'extrême centre,
14:17toutes ces forces qui ne s'entendent même plus sur la définition des problèmes de base du pays,
14:21vous êtes dans une crise majeure.
14:23On ne croit plus même à la liberté d'expression.
14:25Partout en Europe, on en parlera dans un instant, on cherche à la mater.
14:28Et on est dans une époque, en fait, sûrement, il y a des crises qui sont partout
14:30et les modèles auxquels nous tenions se disloquent devant nous.
14:33Je pense qu'il faut prendre conscience de la situation historique qu'est la nôtre.
14:36Arthur de Vatrigan, les boomers.
14:40The boomers.
14:42Boomer ou not boomer ?
14:43Moi, pas du tout boomer.
14:45Les boomers, il faut quand même réexpliquer que c'est une définition assez précise.
14:47C'est ceux qui ont aujourd'hui entre 62 ans et 80 ans.
14:50Ce n'est pas une insulte, ce n'est pas ceux qui sont avant 45.
14:54Voilà, c'est quelque chose de précis.
14:55Moi, j'ai bien aimé...
14:57Oui, mais ceux qui ont 90 ans sont des seniors et ne sont pas des boomers.
15:00Donc, ça ne marche pas.
15:01Et tac.
15:02Alors, j'ai bien aimé votre question du début,
15:06avec en effet la dette et puis le sujet des boomers.
15:10Mais il y a une étape avant que c'est passé cet été qu'on a peu relevé.
15:13C'est quand même François Bayrou qui, avant de partir en vacances, annonce un plan de bataille.
15:16Et quand il revient, ce qu'il fait en premier, c'est « je veux un consensus sur le constat ».
15:21C'est quand même un peu taquin de sa part.
15:22Tout le temps que le constat, il me semble quand même qu'en 2008,
15:25un ancien Premier ministre avait annoncé qu'il était à la tête d'un État en faillite.
15:29C'était il y a 18 ans.
15:30Donc, ce n'est pas nouveau.
15:31Donc, aujourd'hui, on peut dire qu'un Hollande plus tard et deux doubles doses de Macron,
15:34on est dans une banqueroute.
15:35Et pourtant, ça tient toujours.
15:37Ça tient toujours pourquoi ?
15:39Parce que l'économie française est devenue une économie de rente.
15:43Et que le maître étalon de cette économie, ce n'est pas l'industrie,
15:46ce n'est pas le plein emploi, ce n'est pas l'innovation,
15:48ce n'est pas la productivité, c'est la consommation.
15:50C'est ce qu'on reproche d'ailleurs beaucoup à une partie des boomers.
15:53Et la consommation, si vous voulez, c'est le pouvoir d'achat,
15:56c'est le pouvoir de consommer.
15:57Et on consomme deux tiers de biens qui sont importés.
15:59Donc, tout le monde a besoin de consommateurs, surtout ceux qui produisent.
16:02Et c'est pourquoi on va continuer à prêter de l'argent,
16:05quel que soit l'auto, à la France,
16:07ou qu'on va faire tourner la planche à billets.
16:09Parce que la dette finance la consommation
16:11et solvabilise des gens qui ne le sont pas.
16:14Certains appellent ça la mondialisation heureuse.
16:17Bon, je ne sais pas trop s'il y a d'heureux là-dedans, mais c'est comme ça.
16:20Alors, l'immigration, c'est un sujet important,
16:22mais pour moi, ce n'est pas le sujet essentiel,
16:24parce que ce n'est pas la racine.
16:26La racine, justement, c'est cette mondialisation.
16:30Et l'immigration est un rouage de cette mécanique.
16:33C'est-à-dire que pour des raisons idéologiques,
16:35chez les mondialistes, la nation, c'est un problème.
16:37Donc, pour l'éliminer, une petite submersion, ça règle le problème.
16:40Et pour des raisons utilitaristes,
16:42l'immigration permet, par exemple, en ce moment,
16:45on a un problème démographique,
16:46d'avoir toujours le nombre de consommateurs qu'il faut.
16:49Et ça permet d'assurer la pompe à consommation.
16:52C'est ce qu'on appelle les métiers sous tension.
16:53C'est les nouveaux esclaves, si vous voulez, les esclaves modernes.
16:57Alors, maintenant, concernant les fameux boomers.
16:59Alors, c'est quand même un peu baroque d'accuser de division
17:01ceux qui font un constat.
17:03Ça me rappelle un peu la gauche,
17:04lorsqu'on fait un lien entre immigration et insécurité,
17:07dire oui, mais vous nommez un bouc émissaire.
17:08Non, ça s'appelle un constat.
17:10Quand vous avez la moitié de la dépense publique
17:11qui a dans sa besace la retraite et la sécurité sociale,
17:16c'est un constat, c'est comme ça.
17:17Et pour une fois qu'en plus, François Bayrou voit juste,
17:19ça serait dommage de l'accabler.
17:20Donc, il faudrait quand même aussi s'interroger
17:22sur ce besoin si singulier des politiques français
17:24de partir sur un champ de ruines
17:26en expliquant pourquoi on est en ruines.
17:27C'est toujours, on a eu Gérard Collomb,
17:29maintenant François Bayrou.
17:31Alors, bon, si on vient aux boomers,
17:32ce n'est pas la boomerophobie d'expliquer
17:35que les baby-boomers sont nés dans un pays
17:37ou vécu majoritairement dans un pays qui était prospère,
17:40en temps de paix, avec des frontières,
17:42avec une industrie qui marchait,
17:44avec une école qui ne faisait pas honte
17:46et des arts qui rendaient presque jaloux le monde entier.
17:48Et qu'aujourd'hui, alors fin de règne,
17:50comment dire, pour ne pas trop froisser les gens,
17:53on va prendre une image,
17:53c'est la rentrée littéraire, ça tombe bien,
17:55disons qu'ils ont hérité d'un Albert Camus
17:57et qu'ils lèguent un Raphaël Interven.
17:58Voilà, en gros, c'est ça, si vous voulez,
18:00le bilan de l'addition.
18:03Alors, évidemment, quand on parle de génération,
18:04ça ne veut pas dire tout le monde.
18:06Évidemment, moi, je connais plein de boomers
18:07qui ont toute leur vie combattu
18:10ce à quoi on arrivait.
18:11Et je pense, d'ailleurs,
18:12la majorité des gens qui nous regardent
18:13étaient peut-être et sûrement minoritaires
18:15à cette époque-là.
18:16Donc, il ne faut pas le prendre personnellement.
18:18Comme moi, je ne le prends pas personnellement.
18:19Quand on entend,
18:20les journalistes sont tous des vendus
18:21ou sont tous des pourris.
18:22Comme Mathieu, je pense,
18:23je ne le prends pas personnellement
18:24quand on dit que des sociologues
18:25sont tous gauchistes.
18:26Bon, voilà, c'est comme ça.
18:28Et après, on prend juste des chiffres.
18:29Les élections présidentielles,
18:31la majorité des boomers ont voté pour Mitterrand,
18:33ont voté pour Hollande
18:34et ont voté pour Macron.
18:36Et quand ils ont perdu,
18:37c'est quand ils ont voté majoritairement
18:38pour Jospin
18:39et majoritairement pour Céguen Royal.
18:41Bon, voilà, c'est comme ça.
18:42Alors, je vous rassure,
18:42camarades boomers,
18:44j'anticipe les remarques bienveillantes.
18:46Notre génération,
18:47comme ça, je vous englobe tous les deux,
18:49n'est pas forcément la mieux
18:50et peut-être majoritairement effrayante,
18:52mais pour une raison simple,
18:54c'est que Narcisse,
18:55il en rejende toujours des monstres.
18:57M'intégrer dans votre génération
18:59me pose peut-être problème.
19:01Mais bon,
19:03autre sujet à présent.
19:05Mathieu Bocoté,
19:05vous avez envie de parler
19:07et vous en avez d'ailleurs parlé
19:08cette semaine,
19:09vous étiez bien seul,
19:10d'ailleurs,
19:11à Face à l'Info
19:11et vous voulez y revenir
19:13pour aller plus loin
19:14parce que le sujet est très sérieux
19:15de la remise en question
19:16de la liberté d'expression
19:17en Belgique et en Europe
19:19dès lors qu'on parle d'immigration
19:21en revenant sur le cas
19:23du sénateur honoraire
19:24Alain Destex.
19:25Alors,
19:25c'est une histoire belge.
19:27C'est-à-dire aujourd'hui
19:28une histoire qui ne fait pas rire
19:29mais qui fait peur.
19:30Alors,
19:30je résume les sources
19:31parce qu'on a fini par comprendre
19:33ce qui s'était passé.
19:35Une promotion
19:35à l'Université libre de Bruxelles,
19:37une promotion en master
19:38en droit et criminologie
19:39si je ne me trompe pas,
19:41décide de prendre
19:41comme figure de la promotion,
19:43incarnation de la promotion,
19:44Rima Hassan.
19:45Ça faisait quelques semaines déjà
19:47que ça faisait polémique.
19:48Ça faisait polémique.
19:49Parce que des gens se disent
19:50à l'instant,
19:51est-ce qu'on peut véritablement
19:51faire la figure,
19:52l'incarnation d'une promotion ?
19:53Il y a quand même,
19:54il y a déjà eu Robert Badinter
19:55en l'autre temps,
19:56je disais le Pellico,
19:57là c'était Rima Hassan.
19:59De quoi est-elle le symbole ?
20:00Alors,
20:00la polémique est là.
20:01Alain Destex,
20:03qui est un sénateur honoraire
20:04et qui collabore quelquefois
20:05au Figaro Vox,
20:07à causeurs,
20:08et c'est-tu qu'on a déjà vu
20:08sur cette antenne,
20:10dit,
20:10bon,
20:10l'indignation c'est bien,
20:12mais est-ce qu'on peut chercher
20:12à comprendre
20:13ce qui s'est passé ?
20:14Il publie sur Twitter,
20:16sur X,
20:17il se dit peut-être
20:17qu'il y a une explication
20:18qui est possible,
20:20une partie des prénoms
20:21de ceux qui sont inscrits
20:22à ce master
20:23en disant,
20:24en notant
20:25une surreprésentation
20:26des prénoms liés
20:27au monde arabo-musulman.
20:29Il dit,
20:30je ne stigmatise pas,
20:31je ne condamne pas.
20:32Je dis simplement,
20:32il y a peut-être un lien
20:33entre les changements démographiques
20:35que l'on connaît
20:35à Bruxelles aujourd'hui
20:36et plus largement en Belgique
20:38et le fait que
20:39ces changements démographiques
20:40ont un effet
20:40sur la composition
20:41des étudiants de l'université
20:43et que ces étudiants
20:44qui appartiennent
20:45à cet univers culturel
20:46ont les préférences
20:47de cet univers,
20:47notamment à la cause de Gaza,
20:48notamment Rima Hassan
20:49comme symbole,
20:50notamment une certaine aversion
20:51pour Israël,
20:51et ainsi de suite.
20:52Il cherche simplement
20:53à expliquer.
20:55Cette explication,
20:56pour cela,
20:56il était au cœur
20:57d'une campagne
20:58de diabolisation
20:58atroce sur les réseaux sociaux,
21:00mais passe encore.
21:02Mais l'Université libre
21:02de Bruxelles
21:03décide de le poursuivre.
21:06Donc,
21:06l'Université libre
21:07de Bruxelles
21:07accepte que Rima Hassan
21:09soit la figure
21:10qui incarne
21:11une promotion,
21:13mais poursuit
21:14celui qui s'en inquiète.
21:17Qu'est-ce que ça veut dire,
21:18ça?
21:18C'est un révélateur,
21:19en fait,
21:19de ce que devient
21:20non seulement le fait
21:20que la Belgique
21:21soit l'avant-poste
21:22aujourd'hui,
21:23non seulement
21:23de la conquête
21:24de l'Europe,
21:25mais plus encore
21:26d'une forme
21:26de totalitarisme
21:27qui vient,
21:28mais plus encore,
21:29c'est le signe
21:29qu'aujourd'hui,
21:30quand vous êtes
21:30devant un phénomène
21:31comme l'islamisation,
21:32comme l'immigration massive,
21:34les autorités
21:34tolèrent le phénomène
21:36qui inquiète
21:36et décident
21:37de stigmatiser,
21:38de sanctionner
21:39celui qui dénonce,
21:41celui qui s'inquiète
21:42publiquement.
21:43Et on va faire des...
21:44Je me permets
21:44de pousser ça plus loin.
21:46On le voit partout
21:47en Occident.
21:47Si vous voyez
21:49le voile islamique
21:50qui représente
21:51quand même
21:51quelque chose
21:51d'inquiétant,
21:52si vous vous en inquiétez,
21:54eh bien,
21:55on vous traitera
21:55d'islamophobe,
21:56de raciste potentiellement,
21:57de xénophobe,
21:58mais quant au voile lui-même
21:59qui change complètement
21:59notre représentation
22:00des rapports
22:00entre l'homme et la femme,
22:01ça,
22:01il n'y a pas de souci.
22:03Les prières de rue,
22:04on en a en ce moment
22:04à Montréal,
22:05c'est très particulier.
22:06Si vous avez
22:06les prières de rue,
22:07c'est OK, ça va.
22:08Si vous dénoncez
22:10les prières de rue,
22:11alors là,
22:11vous êtes probablement
22:12un vilain raciste.
22:13Et je note
22:13qu'il y a de plus en plus
22:14en Europe
22:14de manifestations
22:15contre l'immigration massive.
22:17Eh bien,
22:17c'est pacifique, hein?
22:18Eh bien,
22:18ces manifestations
22:19sont toujours présentées
22:20comme des manifestations
22:21racistes,
22:22des manifestations
22:22d'extrême droite.
22:23Donc, le régime
22:24nous dit globalement,
22:26on vous impose
22:26l'immigration massive
22:27et ses conséquences,
22:28on vous impose
22:29l'islamisation du pays
22:30et tout ce que ça représente.
22:32Et si vous vous y opposez,
22:33eh bien,
22:33on dit que vous vous opposez
22:34à l'état de droit,
22:35à la liberté des uns
22:36et des autres.
22:37Et dès lors,
22:38il y aura un prix à payer,
22:38vous serez poursuivi,
22:42c'est le cas d'Alain Destex.
22:43Et de ce point de vue,
22:44Alain Destex,
22:45qui est un personnage
22:46inattendu dans la politique belge,
22:47il a été sénateur,
22:48il était secrétaire général
22:49de Médecins sans frontières.
22:51C'est une figure
22:51qui comptait dans la politique belge.
22:53Mais parce qu'il a décidé
22:54de transgresser
22:54les grands interdits idéologiques,
22:56on cherche aujourd'hui
22:57à le renvoyer
22:57à l'extérieur du cordon sanitaire.
22:59Il y a quelque chose
23:00d'effrayant dans cette méthode
23:01qui consiste à réprimer
23:03ceux qui ont le courage
23:03d'une certaine liberté d'expression
23:05quand on voit
23:05notre civilisation changer
23:06aussi ouvertement.
23:07Autrement dit,
23:08Mathieu Bocoté
23:09pour la classe dominante
23:09en Europe,
23:10c'est une obligation morale
23:12de dire du bien
23:13de l'immigration.
23:14C'est exactement ça.
23:16Pensez à la charte de Marseille,
23:17la charte du journalisme
23:18qui oblige,
23:20ceux qui la signent,
23:20à présenter une vision positive
23:22de l'immigration,
23:23l'immigration massive.
23:24Donc c'est comme un devoir
23:25qui relève de l'éthique journalistique
23:26aujourd'hui
23:26et plusieurs rédactions
23:28signent une telle charte.
23:29Donc c'est une orientation.
23:30La fonction du journalisme
23:31ne consiste plus
23:32à dire le vrai,
23:33mais à dire le bien
23:34en fonction
23:35d'une idéologie dominante.
23:36Et là,
23:37il y a une étape de plus
23:37qui a été franchie en Allemagne,
23:38l'Allemagne de ce point de vue,
23:39autre laboratoire.
23:41Il y a les élections à Cologne.
23:42Mais sept partis politiques
23:44ont conclu
23:45un accord affirmant
23:46qu'ils ne souhaitent pas
23:47mener une campagne électorale
23:48au détriment des migrants
23:50ou en les dénigrant.
23:51Je traduis concrètement,
23:52vous n'aurez pas le droit
23:53de critiquer l'immigration massive
23:55dans le cadre
23:56de cette campagne électorale.
23:57Et les partis font un pacte
23:59pour dire qu'ils ne critiqueront pas
24:01l'immigration massive.
24:03Alors, notamment,
24:04il y a les chrétiens démocrates
24:05qui ont signé ça.
24:06Ils se sont fait reprocher
24:07immédiatement
24:08de l'avoir signé.
24:09En fait,
24:10les autres signataires
24:11ont dit,
24:11ah, vous signez le pacte,
24:12mais ensuite,
24:13vous ne le respectez pas
24:14parce que vous êtes
24:14notamment inquiété
24:15de l'installation
24:16d'un centre de migrants,
24:19un centre de réfugiés,
24:20notamment à Cologne.
24:21Eh bien,
24:21puisque vous vous inquiétez
24:23de cela,
24:23vous ne respectez pas
24:24le pacte
24:24comme quoi on doit avoir
24:25une perspective
24:26strictement bienveillante
24:27en matière
24:27d'immigration massive.
24:29Donc,
24:30on ose présenter ça
24:30comme le pacte
24:31des partis démocratiques
24:32qui décident de censurer
24:34tout regard critique
24:35sur l'immigration massive
24:36en Allemagne.
24:37Et on appelle ça
24:38la démocratie aujourd'hui.
24:39On appelle ça
24:39rire des gens.
24:41Voilà pourquoi
24:41ceux qui osent transgresser
24:42ces interdits
24:43sont le véritable dissident.
24:44Arthur de Vatrigan,
24:45c'est vrai que c'est un sujet
24:46qu'on traite assez souvent
24:47dans cette émission,
24:48à savoir cette intolérance,
24:51peut-être cette dérive tyrannique
24:52de l'Europe progressiste.
24:54Je rappelle qu'il n'y a pas
24:55si longtemps,
24:55un match de foot,
24:56Belgique-Israël
24:58a dû être contraint
24:59d'être délocalisé
25:00en Hongrie
25:00pour des raisons
25:01de sécurité.
25:03Donc,
25:04voilà.
25:05Baudelaire,
25:05dans sa méchanceté,
25:06avait écrit que la Belgique
25:07était le bâton merdeux
25:09de l'Europe.
25:09Je cite Baudelaire.
25:10Chaque jour,
25:11la Belgique lui donne
25:12un peu plus raison.
25:12Alors oui,
25:13l'un des textes appartient
25:14à cette catégorie
25:15qu'on appelle dissident,
25:17c'est-à-dire ces rares personnes
25:19qui ne cherchent
25:20ni les applaudissements
25:21ni les carrières
25:22parce qu'ils ont trop lu
25:23Hannah Arendt
25:24pour oublier,
25:25je la cite encore,
25:26que la liberté commence là
25:27où finit le mensonge.
25:29On revient dans un instant.
25:31On va avoir comme invité
25:32Mathieu Grimpé,
25:35auteur de
25:36Bullshit Bienveillance.
25:38Alors,
25:38je le disais tout à l'heure,
25:39en bon français,
25:40Bullshit,
25:40c'est foutaise.
25:41Oui.
25:41Foutaise.
25:42Oui,
25:42mais Bullshit,
25:43ça ne semble plus méchant.
25:44Ben non,
25:44c'est foutaise.
25:45C'est sanglé.
25:46Mathieu Grimpé
25:47qui sera notre invité
25:48dans un instant.
25:49Restez avec nous,
25:50on va parler de
25:51la psychologie positive
25:52dans l'école
25:53à 24h,
25:5448h de la rentrée.
25:55Comment on ravage l'école ?
25:56Comment on ravage l'école ?
25:57Tant mieux.
25:58A tout de suite.
25:58Quasiment 19h30 sur CNews
26:03pour la suite de face
26:05à Mathieu Bocoté,
26:06toujours avec Mathieu,
26:07bien sûr,
26:07et Arthur de Vatrigan.
26:09Nous a rejoints sur le plateau
26:10Mathieu Grimpé.
26:11Vous êtes auteur de
26:13Bullshit Bienveillance
26:14et on va parler
26:15de la psychologie positive
26:18à l'école.
26:19Pourquoi avoir invité
26:20Mathieu Grimpé
26:21ce samedi soir,
26:22Mathieu Bocoté ?
26:23La rumeur veut que ce soit
26:24la rentrée tout bientôt.
26:26Premier élément.
26:27Deuxièmement,
26:27nous avons quelque chose,
26:29je crois,
26:29c'est-à-dire une commune aversion,
26:31mais il nous l'expliquera pourquoi.
26:33Quand j'entends le mot
26:34bienveillance,
26:35souvent je m'exaspère.
26:36J'ai l'impression
26:36qu'on cherche à étouffer
26:37toute forme de réflexion,
26:39une forme d'injonction
26:40autoritaire.
26:41La bienveillance,
26:42c'est une fausse douceur,
26:43c'est une agressivité molle.
26:45Mais bon,
26:45ça c'est mon avis.
26:46J'aimerais surtout
26:46entendre le vôtre.
26:47Qu'avez-vous contre la bienveillance
26:48et ensuite la bienveillance
26:49à l'école ?
26:50Si j'étais un peu prétentieux,
26:52je dirais que j'ai contre
26:53la bienveillance
26:53la même chose qu'Aristote.
26:56C'est-à-dire que la bienveillance,
26:57c'est ce qu'il appelle
26:59une amitié paresseuse.
27:00Donc, j'aime l'amitié,
27:02je n'aime pas la paresse,
27:03donc je n'aime pas la bienveillance.
27:05Mais pour revenir
27:07à ce que vous disiez,
27:09c'est devenu une injonction
27:10et ce que je trouve,
27:13moi, le pire,
27:14c'est que c'est devenu
27:15une injonction
27:15qu'on vous balance à la figure
27:17enrobée de scientificité.
27:19Avec des tas de références,
27:22de statistiques,
27:23de l'imagerie cérébrale
27:24qui, en général,
27:25est interprétée
27:26de manière complètement abusive
27:27et même intellectuellement
27:29et scientifiquement malhonnête.
27:30Et donc, c'est imparable.
27:31Alors, la bienveillance à l'école,
27:33de quelle manière,
27:34on te demandait,
27:35allons-y avec le titre,
27:36de quelle manière
27:36la psychologie positive
27:38qui se réclame de la bienveillance
27:39abîme-t-elle l'école ?
27:42Alors, la première chose,
27:44c'est, si vous voulez,
27:44moi, j'ai retracé la généalogie
27:45de ce phénomène
27:46dans le livre
27:47et j'estime
27:49que la bienveillance,
27:50elle est arrivée,
27:51la psychologie positive,
27:52elle est arrivée
27:53sur le vide créé
27:53par ce qu'on a appelé
27:54le pédagogisme.
27:55Le pédagogisme,
27:57c'est l'élève
27:57au centre du système scolaire.
28:00Alors, en soi,
28:00la formule peut être
28:01assez séduisante,
28:02mais en réalité,
28:03quand on la creuse,
28:03quand on la déconstruit,
28:04comme dirait l'autre,
28:05on se rend compte
28:06que si on met l'élève
28:07au centre du système scolaire,
28:08on met la subjectivité
28:09de l'élève
28:10au centre du système scolaire.
28:11Les pédagogistes,
28:12en fait,
28:12ce sont,
28:13pour le dire de manière cash,
28:15ce sont des marxistes,
28:18ou des post-marxistes.
28:20Donc,
28:20ils placent l'affrontement
28:22au cœur
28:22de toute activité,
28:24de toute activité humaine.
28:25L'affrontement,
28:25la lutte,
28:26la dialectique.
28:27Et l'école n'échappe pas
28:29à cette logique.
28:30Donc,
28:31c'est l'affrontement
28:31entre le maître
28:32et l'élève.
28:32Et bien sûr,
28:34pour les pédagos,
28:35il faut que l'élève
28:37remporte cette lutte
28:39entre le maître
28:39et l'élève.
28:40Piaget,
28:41qui est l'un des inspirateurs
28:43des pédagos,
28:44disait,
28:44il faut que l'enfant
28:46devienne législateur
28:47et souverain.
28:49Le problème,
28:49c'est que ça ne marche pas
28:50comme ça.
28:52Et en fin de compte,
28:53à l'issue de cette phase
28:55de pédagogisme
28:56complètement débrouillée,
29:02déployée sur tout
29:04le système scolaire,
29:05l'élève et le maître
29:06ont été tous les deux
29:07perdants du système.
29:08Un vide s'est créé.
29:09L'école a perdu
29:10sa substance.
29:12Et sur ce vide,
29:14la psychologie positive
29:15s'est installée,
29:15c'est-à-dire le primat
29:16du bien-être
29:17de l'élève
29:18parce qu'il y a
29:20au premier chef
29:21le primat
29:22de la subjectivité
29:23de l'élève.
29:24Vous commencez l'ouvrage
29:25avec une lettre
29:26que vous avez reçue,
29:26si je vous demande
29:27que vous êtes professeur
29:27vous-même,
29:28une lettre que vous avez
29:29reçue de parents.
29:30Donc, globalement,
29:30si je comprends bien,
29:31vous aviez demandé
29:32de donner un exercice
29:33d'écriture
29:34à un élève
29:35qui n'avait pas fait
29:35son devoir correctement
29:37et les parents
29:38vous envoient une lettre
29:39en disant
29:39« Mon enfant ne fera pas
29:42la punition
29:43parce que nous ne croyons
29:44pas à la sanction.
29:45Par ailleurs,
29:46vous savez,
29:46notre enfant,
29:47il a quelques troubles
29:48d'apprentissage
29:48et par ailleurs,
29:49il est HPI. »
29:50Donc, c'est un petit génie
29:51caché.
29:51Il faut simplement
29:52lui donner l'occasion
29:53de l'exprimer.
29:53Alors, est-ce qu'une scène
29:54comme celle-là
29:55est classique aujourd'hui
29:55à l'école,
29:56c'est-à-dire des parents
29:57qui contestent l'autorité
29:58du professeur
29:59en expliquant
29:59que leur enfant
30:00qui quelquefois
30:01ne veut pas mettre
30:01l'effort nécessaire
30:02est enfin un génie refoulé
30:03qu'il vaudrait mieux
30:04comprendre autrement ?
30:05Très classique.
30:06Très classique.
30:07Et là, vous avez
30:07les deux pôles.
30:08Vous avez le pôle
30:09de la contestation
30:09systématique de l'autorité
30:10et le pôle
30:12de la subjectivité
30:13de l'élève.
30:13C'est-à-dire que
30:14non, nous refusons
30:16l'exercice,
30:17un exercice trop sévère,
30:18trop ferme de l'autorité,
30:20le refus de la punition
30:21et en réalité,
30:24la raison pour laquelle
30:25on refuse la punition,
30:26c'est parce que
30:26notre enfant est spécial.
30:27Donc là, vous avez
30:28un petit peu
30:28les deux pôles
30:29autour desquels
30:30tourne aujourd'hui
30:31l'emprise
30:33de la psychologie positive
30:33à l'école
30:34et cette bullshit
30:35bienveillance
30:35que je dénonce
30:37dans le livre.
30:37Arthur de Matrigan.
30:39Mais vous nous rappelez aussi
30:40et peut-être que
30:41vous allez le rappeler
30:41là sur ce plateau
30:42que la bienveillance
30:44n'est pas juste
30:44une terminologie bullshit
30:46pour prendre le titre
30:47de votre livre.
30:47C'était quelque chose
30:48qui a été inscrit
30:49dans le marbre
30:49sous François Hollande
30:51avec Vincent Payon
30:52de mémoire
30:53ministre de l'éducation nationale.
30:55Alors, c'est pas
30:55la bienveillance
30:57en tant que telle
30:58qui a été inscrite
31:00dans le marbre
31:01ou en tout cas
31:02pas dans le marbre
31:03des textes
31:04les plus officiels
31:05mais c'est recommandé
31:06dans les circulaires
31:08dans toute la documentation
31:10qui est adressée
31:11aux profs
31:11pour leur dire
31:13comment faire leur job.
31:15En revanche,
31:15ce qui pour le coup
31:16est vraiment désormais
31:17dans le marbre
31:18de la loi
31:18c'est-à-dire du domaine
31:20sans vouloir rentrer
31:21dans les détails juridiques
31:22du domaine législatif
31:23du code de l'éducation
31:25c'est le bien-être
31:26le bien-être
31:27de l'élève
31:28et l'autre jour
31:30j'ai écouté
31:30la cour des comptes
31:31en parle
31:31et elle le fixe
31:33comme objectif prioritaire
31:35des politiques d'innovation
31:36en éducation
31:37en France
31:38et l'autre jour
31:40j'ai écouté
31:40Borne
31:41dans sa conférence
31:42de rentrée
31:43et j'étais sidéré
31:45parce que
31:45j'ai pris des notes
31:46en bon prof
31:47que je suis
31:47premièrement
31:49donc les objectifs
31:50de l'école
31:50et les points
31:51les plus importants
31:52premièrement
31:52la qualité
31:53du maillage territorial
31:54je ne sais pas
31:55ce que ça veut dire
31:55bullshit
31:55le remplacement
31:57des profs
31:58ça c'est pas inutile
31:59mais enfin
31:59pourquoi
31:59il y a-t-il
32:00si peu de profs
32:01ou pourquoi
32:01il y a-t-il
32:01le temps
32:02à remplacer
32:02il faudrait
32:03se poser des questions
32:03ensuite
32:04l'école inclusive
32:05j'en parle
32:05dans le livre
32:06c'est du pur bullshit
32:08climat scolaire
32:10alors là
32:10on est au sommet
32:10du bullshit
32:11la santé mentale
32:13là ça pose
32:14énormément de questions
32:16l'école
32:16comme
32:17en gros
32:18un sas
32:18voire même
32:19un substitut
32:20à l'hôpital psychiatrique
32:21et enfin
32:22sixième item
32:24l'élévation du niveau
32:25alors
32:26ce qui est par ailleurs
32:27très optimiste
32:28parce que le niveau
32:29il ne faudrait pas
32:29l'élever déjà
32:30il faudrait déjà
32:30le maintenir
32:31parce qu'il s'effondre
32:32donc il faudrait déjà
32:33mettre des contreforts
32:34pour éviter
32:34qu'il continue
32:35à s'effondrer
32:36mais vous voyez
32:37en fait
32:38on est en plein délire
32:39alors je vous passe
32:39le côté usine à gaz
32:41du truc
32:41mais on est en plein délire
32:43en plein délire
32:44l'objectif
32:45la mission
32:46la fonction même
32:46de l'école
32:47qui est d'instruire
32:47de donner à l'élève
32:50un certain niveau
32:50au-dessus
32:51de là où il se trouvait
32:52avant d'entrer
32:53à l'école
32:53ça vient en sixième
32:56en dernier
32:56ça vient en dernier
32:58des missions
32:58ou des préoccupations
32:59de la ministre
33:00au moment de la rentrée
33:01alors je me mets
33:02dans la peau
33:03d'un progressiste ordinaire
33:04c'est-à-dire
33:04d'un journaliste
33:05du service public
33:06et je me dis
33:07bon non seulement
33:07vous en avez
33:08contre la bienveillance
33:09mais en plus
33:10vous en avez
33:10contre ce qui est positif
33:11la psychologie positive
33:12et vous en avez
33:13vous l'avez dit
33:13contre l'école inclusive
33:14alors dans la tête
33:15du progressiste ordinaire
33:16publiquement subventionné
33:18on se dit
33:19mais c'est
33:19qu'est-ce qu'il y a de mal
33:20à l'inclusion
33:20qu'est-ce qu'il y a de mal
33:21à l'école inclusive
33:22selon vous
33:22alors il n'y a rien
33:25de mal
33:25à l'école inclusive
33:26dès lors qu'on prend
33:27le mot inclusion
33:28dans son sens
33:29le plus basique
33:30c'est-à-dire
33:30donner accès
33:31à tout le monde
33:32en revanche
33:33si inclusion
33:34veut dire
33:34égalitarisme
33:35fausse égalité
33:37là il y a un vrai problème
33:38si derrière inclusion
33:40on entend
33:41même traitement
33:42pour tout le monde
33:43et donc
33:45on se fixe
33:47si vous voulez
33:47sur le plus petit
33:49dénominateur commun
33:50alors à ce moment-là
33:51on est à l'opposé même
33:52de l'instruction
33:52je vous donne un exemple
33:54inclusion
33:55telle que c'est entendu
33:56par vos amis
33:57du service
33:58public de l'audiovisuel
33:59mais je ne veux pas
33:59les critiquer
34:00parce que j'espère bien
34:00qu'ils vont m'inviter
34:01pour la promotion
34:01de ce livre
34:02bonne chance
34:02oui bah ça
34:03on verra
34:05je mettrai une bougie
34:08à la basilique
34:09Notre-Dame des victoires
34:10mais
34:10vos amis
34:12ils entendent
34:13l'inclusion
34:13au sens de
34:14tout le monde
34:17doit vivre
34:18l'école
34:19de la même manière
34:20or
34:20c'est impossible
34:21parce que
34:22l'école
34:23l'enseignement
34:24l'instruction
34:25signifie sélection
34:26signifie hiérarchie
34:28signifie
34:29moment où
34:30on est dedans
34:31et moment où
34:32on est dehors
34:32parce que
34:33on a la moyenne
34:34ou on ne l'a pas
34:35en plus
34:35le pire
34:36c'est que l'inclusion
34:37se concilie très mal
34:38l'idéologie de l'inclusion
34:41se concilie très mal
34:42avec l'une des bases
34:43de l'évaluation
34:44pédagogique classique
34:45qui est
34:46la fraction
34:47pas seulement
34:48les notes
34:49chiffrées
34:49mais la fraction
34:50c'est à dire
34:51qu'on a 12 sur 20
34:52donc ça veut dire quoi
34:53en inclusion
34:54il n'existe que des 20 sur 20
34:56vous voyez ce que je veux dire
34:57mais ça c'est pas possible
34:58ça va à l'encontre même
34:59d'un système pédagogique
35:01qui atteint ses buts
35:04le savoir
35:04la transmission du savoir
35:06Arthur Le Matrigan
35:07alors votre livre
35:08confirme que
35:09dans l'éducation nationale
35:10on est très créatif
35:11on a beaucoup d'imagination
35:12on innove
35:13souvent
35:13et
35:14alors je vais vous parler
35:16d'une méthode de lecture
35:17que j'ai découvert
35:18et je veux avoir votre avis
35:19savoir si ça rentre
35:19dans la case bienveillance
35:21bullshit ou autre
35:22c'est Patrick Jean
35:23donc l'écrivain
35:24qui dans la conversation
35:25avec Eric Nolo
35:26et Alain Finkielkraut
35:27donc Patrick Jean
35:28étant professeur
35:29nous a appris
35:30qu'il y avait
35:31une nouvelle méthode
35:31pédagogique de lecture
35:33une lecture collective
35:34ça s'appelle
35:35l'arpentage
35:36le principe
35:37c'est vous avez
35:37un maître de lecture
35:38une dizaine de personnes
35:39autour
35:40le maître de lecture
35:41choisit un livre
35:42et chaque personne
35:43doit déchirer
35:45une page
35:45parce que s'il ne déchire pas
35:46ça ne marche pas
35:47et lire chacun
35:48un passage
35:49et si tout le monde
35:50l'a lu
35:50c'est considéré
35:51comme un livre
35:52lu entièrement
35:53et ça c'est écrit
35:54noir sur blanc
35:55comme conseil
35:55déchirez la page
35:56qu'est-ce que vous en pensez ?
35:59Vous voyez
36:01je suis content
36:02d'être venu
36:03ne serait-ce que
36:03pour apprendre ça
36:04parce que je pensais
36:04avoir fait le tour
36:05de toutes les dingueries
36:06qu'on peut trouver
36:07à l'éducation nationale
36:07mais celle-là
36:08elle remporte le pompon
36:09si j'ose dire
36:10alors
36:11je ne veux pas être vulgaire
36:14parce que je ne le suis pas
36:15mais derrière ça
36:16il y a beaucoup de masturbation
36:17intellectuelle en réalité
36:18la masturbation pédagogique
36:20c'est devenu une spécialité
36:21d'un très grand nombre
36:22de profs
36:23qui souvent s'ennuient
36:24dans leur job
36:26on développe même
36:28parfois une espèce
36:28de haine de soi
36:29qui les conduit
36:31à chercher
36:31des
36:32comment appelle-t-on ça
36:34des substituts
36:36à leur métier
36:37ou au caractère
36:38parfois
36:39en effet un peu
36:40aride de leur métier
36:41mais
36:41ils ne sont pas
36:43là pour ça
36:43ils n'ont pas été
36:44engagés pour ça
36:45ils n'ont pas été
36:46recrutés
36:47pour ça
36:47ils ne sont pas payés
36:48pour ça
36:49par les contribuables
36:50donc cette méthode
36:52si vous voulez
36:52je n'ai rien à en dire
36:53parce qu'on sait
36:54qu'il y a une méthode
36:55qui marche
36:55il n'y en a pas 40
36:56il y en a une
36:56c'est la façon
36:59dont depuis des siècles
37:00les enfants apprennent
37:01à lire
37:01et des siècles
37:02pas énormément de siècles
37:04d'ailleurs
37:05puisque la majorité
37:06de la population
37:07apprend à lire
37:08depuis on va dire
37:08150-200 ans
37:10cette méthode là
37:13je suis à peu près sûr
37:13qu'elle ne marche pas
37:14je n'ai pas besoin
37:14de faire des études
37:15très approfondies
37:16et d'attendre 50 ans
37:17pour savoir que cette méthode là
37:18elle ne sert certainement pas
37:22à apprendre à lire
37:23donc non
37:24j'en pense le plus grand mal
37:25il faudrait que ce soit
37:26interdit
37:26très rapidement
37:27alors
37:28derrière la crise de l'école
37:30est-ce qu'il n'y a pas
37:30un rapport à la culture
37:32dès lors qu'une société
37:33regarde la culture
37:35elle ne vaut plus la peine
37:36d'être transmise
37:37parce qu'auparavant
37:38on se disait
37:38il y avait des exemples
37:39il y avait des hommes illustres
37:40il fallait transmettre
37:41le monde qu'on avait reçu
37:42transmettre le monde
37:43reçu en héritage
37:44à la prochaine génération
37:45l'école avait ce rôle
37:46dès lors qu'on se dit
37:47globalement le passé
37:47il est raciste
37:48transphobe
37:49homophobe
37:50xénophobe
37:51toutes les phobies disponibles
37:52aujourd'hui
37:53dès lors qu'on ne croit plus
37:54à la culture
37:55est-ce que l'école
37:56peut faire autre chose
37:57que déconstruire
37:58premièrement
37:58interrompre la transmission
38:00culturelle
38:00et deuxièmement
38:01dire que l'essentiel
38:02c'est de cultiver
38:02le bien-être de l'élève
38:03parce qu'il n'y a rien
38:04qui le dépasse
38:05et qui mériterait
38:05les efforts
38:06je suis d'accord
38:08mais je dirais
38:10même si on abaissait
38:11un petit peu
38:12le niveau d'exigence
38:14des fruits
38:16que l'école doit
38:16produire
38:17et après tout
38:18on juge un arbre
38:18à ses fruits
38:19je dirais
38:20si encore
38:21l'école servait
38:22à faire
38:24des travailleurs efficaces
38:25vous voyez ce que je veux dire
38:26sans même forcément
38:27des gens extrêmement cultivés
38:28ou des honnêtes
38:29hommes
38:30du XVIIe
38:31ou XVIe siècle
38:32ça serait
38:35à la limite
38:35acceptable
38:36là j'ai une vision
38:36un peu utilitariste
38:37des choses
38:38mais c'est même pas le cas
38:39c'est même pas le cas
38:40puisque vous
38:41sort de l'école
38:43une majorité
38:43et ça pour le coup
38:44ça a été documenté
38:45par l'éducation nationale
38:47elle-même
38:47sort de l'école
38:48une majorité
38:49de jeunes gens
38:51qui ne savent pas lire
38:52qui ne savent pas compter
38:53qui ne savent pas
38:54se repérer
38:55sur une chronologie
38:56n'ont même pas
38:57par exemple
38:58en mathématiques
38:58le sens
38:59des ordres
39:00de grandeur
39:01des choses
39:02qui relèvent presque
39:02du bon sens
39:03qu'une personne
39:05illettrée
39:06au siècle dernier
39:07ou il y a deux siècles
39:08aurait pu percevoir
39:10de manière presque
39:11presque directe
39:13sans forcément
39:14avoir une éducation
39:15d'instruction
39:15très poussée
39:16donc le niveau
39:19de l'effondrement
39:20est très très
39:20ou plutôt
39:22l'effondrement
39:23est très radical
39:25de ce point de vue
39:26alors
39:26vous nous présentez
39:27les effets toxiques
39:28de la bienveillance
39:30de la psychologie positive
39:31à l'école
39:31et on rencontre
39:32en vous lisant
39:33l'Union Européenne
39:34alors je confesse
39:35que le plus grand
39:36c'est un endroit
39:37de ce machin
39:38mais expliquez-nous
39:39le lien
39:39le lien c'est qu'en fait
39:41et là c'est très
39:42c'est assez mystérieux
39:44et je n'ai pas poussé
39:46dans ce sens
39:46parce que je pense
39:47que ça mériterait
39:47un autre livre
39:48mais
39:49on va m'accuser
39:52de complotisme
39:53mais tant pis
39:53mais
39:54il y a quand même
39:56des instances internationales
39:57dont l'Union Européenne
39:58qui derrière
40:00poussent
40:01ce que j'appelle moi
40:03ce psychosystème
40:04de la psychologie positive
40:06à l'intérieur de l'école
40:07moi ce que je n'arrive pas
40:09à comprendre
40:09c'est pour quelle raison
40:10c'est-à-dire que
40:11je répète
40:12même l'efficacité économique
40:13n'est pas honorée
40:15par ce psychosystème
40:17c'est-à-dire que
40:17on ne peut même pas dire
40:19que c'est sous prétexte
40:19d'efficacité économique
40:21que
40:21que l'on
40:22privilégie
40:24le bien-être
40:25de l'élève
40:26à l'école
40:26donc pour quelle raison
40:27le fait-on
40:28je ne sais pas
40:29est-ce que c'est
40:30comme vous le disiez
40:32tout à l'heure
40:32pour
40:32pour déraciner
40:34les individus
40:36de leur culture
40:36peut-être
40:37mais en tout cas
40:38ce que je constate
40:39c'est que par exemple
40:40l'Union Européenne
40:41s'est emparée
40:42d'une compétence
40:44qui
40:44au terme même
40:46des traités
40:46ne relève pas
40:47de son champ d'action
40:48et de son champ
40:50de compétence
40:51à savoir l'éducation
40:51mais il y a même
40:52un commissaire à l'éducation
40:53on me dirait
40:54il y a bien un commissaire
40:54à la défense
40:55et la défense
40:56n'est pas censée
40:56être une compétence
40:57de l'Union Européenne
40:58pour quelle raison
40:59quand vous regardez
41:01l'action
41:01de l'Union Européenne
41:02en matière éducative
41:04elle est complètement
41:05dans cette ligne
41:05du développement
41:06de la psychologie positive
41:08du bien-être
41:09de l'élève
41:10de l'école
41:11comme lieu
41:12pour assurer
41:14la santé
41:15des élèves
41:16et en particulier
41:17la santé mentale
41:17on se demande
41:18à quoi sert l'hôpital
41:19on se demande
41:20à quoi servent
41:20les cabinets
41:21de psychanalyse
41:22ou de psychiatrie
41:23non pas qu'il ne faille pas
41:26se préoccuper
41:27en tant que professeur
41:28c'est-à-dire en tant que communicant
41:30un professeur s'incommuniquant
41:30il communique son savoir
41:31donc il doit s'intéresser
41:33à l'état du récepteur
41:34à savoir l'élève
41:34forcément
41:35si un élève
41:35est en pleurs
41:36dans une classe
41:37on va aller voir
41:37ce qu'il se passe
41:38on n'est pas des monstres
41:39mais pour moi
41:39ça relève de la morale de base
41:41ça relève
41:41presque des bonnes manières
41:44ça ne relève pas
41:45d'une idéologie
41:46de la santé
41:47qui transformerait l'école
41:48en une espèce
41:49de tiers-lieu
41:50à mi-chemin
41:51entre le spa
41:52et le salon du psy
41:53Arthold Batrigan
41:55en plus de l'effondrement
41:57du niveau
41:58l'école a fait
41:59beaucoup parler d'elle
42:00ces derniers mois
42:01ces dernières années même
42:02à cause de drames
42:04en raison du harcèlement scolaire
42:06est-ce que le harcèlement scolaire
42:08pensez-vous que l'éducation nationale
42:12a pris la mesure
42:13du harcèlement scolaire
42:14et des phénomènes d'aujourd'hui ?
42:16elle ne peut pas prendre la mesure
42:17du harcèlement scolaire
42:18d'abord parce que
42:19dans les instructions officielles
42:21le mot même
42:22de harcèlement scolaire
42:22qui mériterait d'être questionné
42:24mais le mot même
42:25ne figure que
42:26dans un document
42:27d'une centaine de pages
42:28qui a été envoyé
42:29à la suite de la prise d'opposition
42:31de Gabriel Attal
42:32quand il était ministre
42:33le harcèlement scolaire
42:34l'expression n'est utilisée
42:36que deux fois
42:36et encore dans le propos
42:37liminaire du ministre
42:38ensuite ça n'est plus utilisé
42:39elle ne peut pas
42:40car elle place
42:41la question
42:43du harcèlement scolaire
42:45sur un terrain
42:46qui n'est pas
42:47le bon terrain
42:47elle place la question
42:48du harcèlement scolaire
42:50sur le terrain
42:51du vivre ensemble
42:52sur le terrain
42:53de l'empathie
42:54sur le terrain
42:54des relations entre élèves
42:55alors qu'il faut placer
42:57d'abord
42:58cette question
42:59sur le terrain
42:59de la discipline
43:00de la sécurité
43:01à faire assurer
43:02dans les élèves
43:03il peut y avoir
43:05des psychopathes
43:07dans les élèves
43:08mais comme dirait l'autre
43:09c'est pas la majorité
43:10du genre
43:10donc les psychopathes
43:12en question
43:13il faut les traiter
43:14comme des psychopathes
43:15et à ce moment là
43:15il faut les prendre en charge
43:16dans le cercle psychiatrique
43:18sur le terrain psychiatrique
43:19mais les autres
43:21c'est quoi ?
43:22c'est des gosses
43:23c'est des sales gosses
43:24c'est cet âge est cruel
43:25comme dirait l'autre
43:26qui s'embête
43:28les uns les autres
43:28avec en plus
43:29la caisse amplificatrice
43:30des réseaux sociaux
43:31mais qu'est-ce que vous faites
43:32dans ces cas-là ?
43:35Une punition
43:35c'est la théorie
43:38du carreau cassé
43:39presque
43:39le premier harceleur
43:41ou le harceleur
43:42qui pour son premier méfait
43:44se prend une punition
43:45digne de ce nom
43:46attention
43:46j'ai pas dit
43:47un entretien
43:48groupe de parole
43:50atelier d'empathie
43:52etc
43:52une vraie punition
43:53je pense que
43:55l'immense majorité
43:55des élèves
43:56dans ce cas
43:56ne reproduisent pas
43:59le harcèlement
44:00dont ils sont rendus
44:01coupables
44:01je pense que
44:03si c'est envisagé
44:05de cette façon là
44:05on aura beaucoup
44:07beaucoup moins
44:08de cas
44:08de harcèlement
44:10et ça nous permettra
44:11d'ailleurs
44:11de dégager
44:12des ressources
44:13du temps
44:13des ressources
44:14de l'argent
44:14pour traiter
44:15sur le plan
44:17de la psychiatrie
44:17les enfants
44:18qui ont besoin
44:19d'être traités
44:19sur le plan
44:19de la psychiatrie
44:20et je ne nie pas
44:20qu'il y en ait
44:21évidemment
44:22j'en discutais
44:23l'autre jour
44:24avec Carlin Goldman
44:25qui a publié
44:27une tribune
44:28récemment
44:29sur ce sujet
44:29bien sûr
44:30qu'il y a des enfants
44:30qui ont besoin
44:31d'être accompagnés
44:32par des spécialistes
44:33de la psychothérapie
44:34de la psychanalyse
44:35de la psychiatrie
44:35mais c'est pas
44:36la majorité du genre
44:37je vous fiche mon billet
44:39là-dessus
44:39et la majorité du genre
44:41ça se traîne
44:42avec des punitions
44:43ça se traite
44:44avec des punitions
44:45il nous reste moins
44:45de 3 minutes
44:46je vous poserai à la fin
44:46une question
44:47sur les cours d'empathie
44:48mais juste avant
44:49je voudrais vous poser
44:49une question
44:50sur la multiplication
44:51des diagnostics
44:52de profils singuliers
44:53chez les enfants
44:53l'un est HPI
44:55ils sont tous
44:56aujourd'hui je crois
44:56l'autre est TDAH
44:58l'un est dyslexique
44:59l'autre ne l'est pas
45:00j'essaie de comprendre
45:01j'ai l'impression
45:01j'ai souvenir
45:02je me réfère
45:03à mes souvenirs personnels
45:03qui avaient à la rigueur
45:04des tempéraments
45:05plus troubles à l'école
45:06quand j'étais plus jeune
45:07mais il n'y avait pas
45:08tout autant de cas
45:09diagnostiqués
45:10dans le langage
45:11à coup d'acronyme
45:12censés apparemment
45:14vous expliquer qu'aucun élève
45:15ne peut véritablement apprendre
45:16là sans vouloir
45:18me livrer à une réflexion
45:20philosophique
45:22là on est en plein
45:23dans le subjectivisme
45:24on est en plein
45:25dans l'ère du subjectivisme
45:27du narcissisme
45:28qui a été décrit
45:29par tant de brillants auteurs
45:31l'individu est spécial
45:35et comme la plupart du temps
45:36il ne l'est pas
45:37et bien pour honorer
45:39sa spécialité
45:40on lui met une étiquette
45:41et de préférence
45:42une étiquette
45:43qui lui vaut
45:44un soin particulier
45:46une attention particulière
45:48même si c'est
45:49au dépend du groupe
45:50même si c'est
45:51et d'ailleurs
45:52la plupart du temps
45:52c'est au dépend du groupe
45:53il nous reste
45:55une minute trente
45:55les cours d'empathie
45:56c'était il y a deux ans
45:57je crois
45:58un an
45:58le bref passage
46:00de Atal
46:00à l'éducation nationale
46:02et il y a eu le moment
46:02à Bayat
46:03mais le moment empathie
46:04alors ça sert à quoi
46:05les cours d'empathie
46:05c'est une bonne idée
46:06les cours d'empathie
46:06à l'école
46:07ou c'est finalement
46:08la nouvelle mode bizarre
46:09non mais moi
46:10si vous voulez
46:12c'est comme
46:12le truc de l'arpentage
46:14pourquoi inventer
46:17des sujets
46:18des problématiques
46:19pour régler
46:21les questions
46:22qui ont toujours existé
46:23et qui ont toujours
46:24été réglées
46:25de manière très simple
46:26les cours d'empathie
46:28ça veut dire quoi
46:28ça veut dire
46:29qu'il faut dire bonjour
46:29ça veut dire
46:30qu'il faut dire merci
46:31qu'il faut dire s'il te plaît
46:33puis je prends de la parole
46:35bon bah
46:35ça s'appelle ça
46:36des bonnes manières
46:36moi
46:37donc non
46:38les cours d'empathie
46:38à l'école
46:39ne servent à rien
46:39c'est de l'éducation
46:41l'éducation relève
46:43d'abord
46:43de la famille
46:44et là
46:45se pose la question
46:46qui est un peu en filigrane
46:47de mon livre
46:47de la présence des parents
46:48de la disponibilité
46:50des parents
46:50à leurs enfants
46:51parce que quand on me parle
46:52de quality time
46:53ah non mais je passe pas
46:54beaucoup de temps
46:54auprès de mes enfants
46:55mais une heure par semaine
46:57mais si vous saviez
46:57à quel point c'est dense
46:58et intense
46:59c'est pas comme ça
47:00que ça se fait
47:01pas comme ça
47:02ça ne se fait pas comme ça
47:03et nous prof
47:03on le ressent
47:04en 30 secondes
47:05vous êtes ministre de l'éducation
47:07demain
47:07quelles mesures
47:08pour sauver l'école
47:08je fais vraiment
47:14ce qui est
47:15alors
47:15ce qui est annoncé
47:17en permanence
47:18ce qu'a annoncé à nouveau
47:19Catherine Born
47:20mais elle est en permanence
47:22dans la contradiction
47:23à savoir
47:24revenir aux fondamentaux
47:26lire
47:26écrire
47:27compter
47:27merci beaucoup
47:29monsieur
47:30Mathieu
47:30Grimpré
47:31auteur de
47:32Bullshit
47:32Bienveillance
47:34donc la psychologie
47:35positive
47:36à l'école
47:37merci à tous les deux
47:38rendez-vous évidemment
47:39la semaine prochaine
47:39mais nous
47:40chers téléspectateurs
47:41on se retrouve dans un instant
47:42pour l'heure des pros 2
47:43à tout de suite
47:43après
47:46re sanitation
47:47horrible
47:47magnifique
47:47on se retrouve dans un instant
47:49qui rend
47:50HAV annual
47:51si
47:52on se retrouve dans un instant
47:52près degré
47:53grâce à un petit
47:54lié
47:54n' sympathique
47:54aussi
47:55en simulté
47:55et
47:57sur un instant
47:58plus
47:58FILM
47:59le
48:00wind
48:01county
48:01qui
48:01est
48:01qui
48:02est
48:02une
48:02k
48:04and
48:04un instant
48:05qui
48:05qui
48:05est
48:06qui
48:06est
48:06très
48:07qui
48:08est
48:09une
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