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  • il y a 3 mois
Après avoir alerté sur la situation économique inquiétante que traverse la France, le Premier ministre François Bayrou a été interrogé par les quatre chaînes d'information ce dimanche depuis Matignon. En effet, celui-ci a répondu aux questions de Sonia Mabrouk (CNEWS), Myriam Encaoua (Franceinfo), Darius Rochebin (LCI) et Marc Fauvelle (BFMTV).

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Transcription
00:00:00Bon, j'ai pas mon portable inférieur, donc je t'écouterai pour l'heure.
00:00:06Bonsoir à tous et bienvenue en direct de l'hôtel de Matignon.
00:00:11Bonsoir, Monsieur le Premier Ministre.
00:00:13Bonsoir.
00:00:13Merci de nous recevoir pour cette grande interview inédite.
00:00:17Pour la première fois, les quatre chaînes d'information en continu sont réunies pour vous interroger
00:00:23à huit jours du vote que vous avez sollicité à l'Assemblée.
00:00:26Un vote crucial pour la France et pour vous-même.
00:00:30Bonsoir, Monsieur le Premier Ministre.
00:00:32Et bonsoir à tous.
00:00:33Bonsoir.
00:00:34Dans ce moment politique inédit, dans ce moment politique déterminant,
00:00:38les Français ont le droit de savoir si la France, si leur pays a encore son destin en main.
00:00:42Et les dirigeants, vous, François Bayrou, vous avez un devoir de vérité.
00:00:46Pour nous expliquer comment nous en sommes arrivés là,
00:00:49quelle est la responsabilité des uns et des autres et vers quoi nous nous dirigeons.
00:00:53La première question, François Bayrou, vous est posée par Marc Fauvel.
00:00:55Bonsoir, Monsieur le Premier Ministre.
00:00:56Depuis votre annonce surprise lundi dernier, depuis que vous avez demandé la confiance aux députés,
00:01:01on peut dire que rien ne s'est passé comme prévu.
00:01:03Le Rassemblement national, puis l'ensemble de la gauche ont dit qu'ils ne vous accorderaient pas leur confiance,
00:01:09ce qui rend vos chances de maintien à Matignon assez faibles, voire nulles.
00:01:13Ma question est donc relativement simple, à qui allez-vous parler ce soir ?
00:01:17Aux députés pour tenter de renverser la vapeur ou aux Français pour leur dire au revoir ?
00:01:23Alors sûrement pas au revoir.
00:01:26D'ailleurs c'est pour ça que vous m'invitez.
00:01:28Si vous avez monté une émission aussi inédite, comme vous avez dit, aussi différente et aussi originale,
00:01:34c'est parce que le sujet est crucial.
00:01:38Et le sujet, la question, ce n'est pas le destin du Premier Ministre ou de François Bayrou,
00:01:46et ce n'est même pas le destin du gouvernement.
00:01:49La question c'est le destin de la France.
00:01:52Parce que vous voyez bien ce qui est en train de se préparer, de s'affirmer tous les jours,
00:01:58c'est que si le gouvernement tombe, comme il le souhaite, comme il l'annonce,
00:02:04eh bien ça veut dire qu'on changera de politique.
00:02:08On abandonnera ou on abandonnerait la politique, pour moi, vitale pour le pays.
00:02:17La politique sans laquelle le pays se place en danger extrême.
00:02:22Qu'on abandonnerait cette politique, pour en prendre une autre, plus laxiste,
00:02:31plus abandonnée, plus à la dérive, et on va en parler précisément.
00:02:36Effectivement, vous dites si le gouvernement tombe, vous avez peut-être entendu les propos d'Olivier Faure,
00:02:40le patron du PS aujourd'hui sur BFM, qui dit que notre décision de ne pas voter,
00:02:44même de voter contre la confiance, elle est irrévocable.
00:02:48Est-ce qu'il y a une part de testament politique dans cet entretien ?
00:02:50Non. Vous y croyez encore ?
00:02:52Alors, un, je pense précisément que les jours qui vont venir sont cruciaux,
00:02:59et deux, si vous imaginez que je peux abandonner les combats que je mène,
00:03:04que je mène ici, que je menais avant, depuis des années,
00:03:09et que je continuerai à mener après, vous vous trompez.
00:03:11Olivier Faure, qu'est-ce qu'il veut ? Il va être à Matignon, il l'a dit, il l'a annoncé,
00:03:16il va s'installer ici, avec un gouvernement dont il aurait exclu LFI,
00:03:22et je ne vois pas où il trouverait d'autres soutiens et d'autres voies,
00:03:25puisqu'il aurait, par hypothèse, il s'apprête à faire tomber le gouvernement.
00:03:31Vous n'imaginez pas, j'imagine que la majorité actuelle puisse considérer que faire tomber le gouvernement
00:03:39et le remplacer par un autre dont Olivier Faure serait Premier ministre serait naturel, normal et affectueux.
00:03:47Donc, ce n'est pas du tout ça.
00:03:49– Peut-être qu'il faut s'arrêter au sujet avant de…
00:03:55– Justement, Monsieur le Premier ministre, parlons-en, parlons des Français.
00:03:57Les Français savent ce qu'est une dette, ils l'éprouvent et ils le vivent douloureusement
00:04:00à l'échelle d'un ménage ou à l'échelle de leur pays.
00:04:03La quasi-totalité des Français, c'est parfaitement qu'un pays endetté,
00:04:06c'est un pays qui n'a plus sa souveraineté, qui n'a plus la liberté.
00:04:09Le diagnostic, votre diagnostic, malgré tout, François Bayreau, est largement partagé.
00:04:13– Non.
00:04:13– La question est la suivante, permettez-moi, la question est la suivante,
00:04:16nous reviendrons sur le diagnostic.
00:04:17Est-ce que vous estimez qu'il n'y a pas d'autres solutions que la vôtre,
00:04:21d'autres alternatives que votre budget, que vos pistes, que vos propositions ?
00:04:25Et par exemple, n'est-il pas temps de s'attaquer aujourd'hui à un État obèse
00:04:29qui est souvent dispendieux et parfois injuste ?
00:04:33– Ça, c'est vrai, j'ai beaucoup affirmé cette vision de la réforme nécessaire,
00:04:40des changements nécessaires, de la réorganisation nécessaire de l'État.
00:04:44Ça, c'est vrai.
00:04:45On a, au fil du temps, laissé s'organiser des multiplications d'organisations,
00:04:58d'organismes, d'actions, parfois de ministères, et c'est très difficile à lire,
00:05:03et c'est donc très difficile à faire avancer.
00:05:05Donc ça, c'est vrai.
00:05:08Mais la question, si je vous ai dit non, si les Français prennent dans les jours qui viennent,
00:05:17prenaient dans les jours qui viennent, la mesure, comme vous dites, en disant
00:05:21« tout le monde est d'accord », si tout le monde est d'accord, il faut agir tout de suite.
00:05:25– Laissez-moi expliciter, l'État obèse, M. le Premier ministre, la France a à peu près 500 taxes et impôts.
00:05:31On taxe notre richesse produite aujourd'hui à à peu près 40% chaque année.
00:05:36Les Français, à partir du 15, du 16 ou du 17 du mois, ils ne travaillent plus tellement pour eux,
00:05:40ils travaillent pour l'État.
00:05:41Est-ce que vous dites aujourd'hui « ça suffit », Nicolas qui paye, il n'en peut plus ? »
00:05:45– Oui, mais vous voyez, cette affirmation qui est tout à fait juste,
00:05:49c'est une affirmation en réponse sionnée d'accord sur le diagnostic.
00:05:54Là, vous venez faire œuvre de médecins, experts, qui disent « moi j'ai une ordonnance ».
00:06:03Et puis vos voisins, vos cousins sont aussi des médecins experts et ils disent « j'ai une ordonnance ».
00:06:11C'est pas la même, mais on peut en discuter.
00:06:13Ce dont on ne peut pas discuter, c'est la gravité du mal et la précision du diagnostic.
00:06:21Et de ce diagnostic, permettez, je vais vous dire un petit mot quand même,
00:06:25parce qu'autrement on ne sait pas de quoi on parle.
00:06:28Le diagnostic, c'est quoi ?
00:06:30C'est un bateau qui a un trou dans la coque, qui a une voie d'eau.
00:06:36Et la cale du bateau se remplit d'eau chaque jour qui passe.
00:06:40Et se remplit d'eau pas de pas aujourd'hui, depuis 50 ans.
00:06:46On n'a pas présenté en France, c'est effrayant de dire ça,
00:06:50on n'a pas présenté en France un budget en équilibre depuis 51 ans.
00:06:55Et donc, budget qui n'est pas en équilibre, ça veut dire déficit tous les ans.
00:07:03Et c'est comme dans un ménage, quand on a un déficit, il faut aller emprunter à la banque pour payer le déficit.
00:07:08Et on en est arrivé à une accumulation, je parle d'eau dans la coque,
00:07:15à une accumulation de 3 350 milliards d'euros.
00:07:22On rappelle, milliards c'est 1000 millions.
00:07:253 350 milliards d'euros accumulés.
00:07:29Et on en arrive au point où, c'est comme à la banque,
00:07:33quand vous empruntez, vous devez acquitter les mensualités.
00:07:38Et là, on emprunte pour acquitter les mensualités.
00:07:42Mais M. le Premier ministre, pardon, la voie d'eau continue.
00:07:44Il y a un chiffre qui est méconnu des Françaises et des Français
00:07:47et qui jette un doute pas sur vous.
00:07:49Vous avez toujours dit, il faut économiser davantage.
00:07:50Mais sur l'État, pendant cette année, où en théorie,
00:07:54on demande des efforts aux Françaises et aux Français,
00:07:57l'État non seulement n'a pas maintenu, mais n'a pas baissé,
00:08:00mais a augmenté la masse des salaires de la fonction publique,
00:08:04des agents de la fonction publique.
00:08:05Ça paraît 6,7%.
00:08:07Pendant l'année précédente.
00:08:09Oui, c'est ça.
00:08:09Mais enfin, vous étiez déjà là aux affaires, fin de 2024.
00:08:12Non, non, non.
00:08:13Excusez-moi, je veux bien que vous me voyiez partout,
00:08:16que vous m'imaginiez en tout temps.
00:08:19Mais j'ai été nommé dans cette responsabilité de 13 décembre.
00:08:27Mais c'est le gouvernement que vous soutenez déjà,
00:08:28M. le Premier ministre, pardon.
00:08:29À Théphane, vous avez eu cette formule sur les inconscients
00:08:32en disant, ceux qui disent, t'en fais pas Simone.
00:08:35Oui.
00:08:35Mais ça, c'est t'en fais pas Simone.
00:08:37C'est l'État qui dit t'en fais pas Simone
00:08:38quand on dit, pardon, on augmente, on continue à augmenter
00:08:42la masse salariale.
00:08:44C'est vraiment, c'est dire aux gens, faites un effort,
00:08:46mais nous, nous le faisons pas.
00:08:47Et encore une fois, c'est pas contre vous, c'est pas polémique,
00:08:50mais comment croire que ça va changer ?
00:08:52Expliquez-nous comment c'est possible.
00:08:53C'est pas une association de bouillistes,
00:08:55c'est la septième puissance économique du monde.
00:08:57Il y a bien un ministre, pardon, il y a bien un haut fonctionnaire
00:08:59qui a vu ce chiffre, plus 6,7%,
00:09:01et qui s'est dit, c'est pas possible.
00:09:03Eh bien, ces augmentations, elles s'expliquent simplement
00:09:07parce que les années précédentes ont été des années d'inflation.
00:09:13Le Covid et puis la guerre en Ukraine,
00:09:17l'explosion des coûts de l'énergie,
00:09:21l'inflation qui a suivi,
00:09:23a fait que dans les deux années précédentes,
00:09:27tout d'un coup, l'inflation a monté.
00:09:28– Les crises n'expliquent pas tout, M. le Premier ministre.
00:09:30– Vous n'avez pas une part de responsabilité, honnêtement ?
00:09:35En tout cas, le camp présidentiel,
00:09:36plus 1 000 milliards de dettes depuis 2017,
00:09:40ça fait 8 ans, la rive d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
00:09:43– Oui, alors je vais répondre précisément sur deux points.
00:09:46Le premier, part de responsabilité.
00:09:49Tous les opposants, sans exception,
00:09:52exigeaient qu'on fasse plus,
00:09:55sont montés à la tribune.
00:09:56Vous hauchez la tête parce que vous les avez vues.
00:09:59Sans exception.
00:10:01Ils montaient à la tribune pour dire,
00:10:02mais c'est pas assez, ça ne suffit pas.
00:10:06Et deuxièmement, votre formule laisse entendre
00:10:09que c'est les gouvernements qui dépensent l'argent.
00:10:12C'est pas vrai ?
00:10:12– C'est l'État, là.
00:10:13– Non.
00:10:14– Ici, c'est l'État, oui.
00:10:15– Non, ce sont les Français
00:10:16à qui on a mis à disposition
00:10:19pour les retraites
00:10:21une immense somme.
00:10:25et vous savez que j'ai déployé des trésors
00:10:28de… je ne sais pas quoi,
00:10:30d'ingéniosité pour que ce chiffre apparaisse.
00:10:34Les retraites, ça coûte à l'État
00:10:37entre 40 et 50 milliards par an.
00:10:41Deuxièmement, pour la Sécu.
00:10:44Troisièmement, pour aider les entreprises.
00:10:46Non pas pour les entreprises elles-mêmes,
00:10:49mais parce qu'une grande partie de ces sommes
00:10:51sont faits pour que des Français
00:10:53qui ne pourraient pas trouver un emploi,
00:10:55on appelle ça l'abaissement de charges,
00:10:57soient reçus.
00:10:59– C'est clair, c'est clair.
00:11:00– Mais les Français le disent dans les sondages,
00:11:03ils sont inquiets, ils le disent tous,
00:11:05et avec des réponses, des taux très, très élevés,
00:11:09ils veulent de l'action.
00:11:11La question maintenant, c'est le choix de votre méthode.
00:11:14On peut s'interroger, monsieur le Premier ministre.
00:11:16– Je ne vais pas vous laisser aller trop vite sur ce sujet.
00:11:20Il est 18h10, on a un peu de temps pour…
00:11:25– Bien sûr, mais beaucoup de choses.
00:11:25– Si rien n'est fait, le taux va couler, dites-vous.
00:11:27– Non, ce n'est pas ça que je dis.
00:11:30Il faut qu'on illustre ce qui se passe.
00:11:36Les Français, l'économie française,
00:11:40tous les ans, ce qu'on appelle la croissance,
00:11:43on produit un peu plus que l'année précédente.
00:11:47On produit 50 milliards de plus.
00:11:51Et produisant 50 milliards de plus,
00:11:54on crée 150 milliards de déficit.
00:11:58Produit 50 milliards de plus, 150 milliards de déficit.
00:12:02La dette, ça fait quoi ?
00:12:03Ça veut dire qu'il faut rembourser tous les mois,
00:12:05tous les ans, des sommes qui deviennent de plus en plus…
00:12:09– Mais les Français le savent, monsieur le Premier ministre.
00:12:11– Ils le savent, vous apparaissez aujourd'hui
00:12:14comme un lanceur d'alerte, pardonnez-moi,
00:12:15en quoi ce n'est pas une fuite en avant ?
00:12:17En quoi ce n'est pas courage, fuyons,
00:12:19alors que le 8 septembre, la messe semble délai ?
00:12:21– Vous voyez, cette formule-là, les Français le savent.
00:12:25Si les Français le savaient, nous n'en serions pas là.
00:12:29– Ah bon ?
00:12:29– Si les Français le savaient,
00:12:31il y aurait de leur part un mouvement de mobilisation,
00:12:35et de la part des politiques, des députés,
00:12:37un mouvement de mobilisation.
00:12:38Mais ce n'est pas ce qu'ils disent.
00:12:41Le Parti socialiste vient de sortir des propositions hier.
00:12:46– Alors parlons-en, parlons de la négociation,
00:12:48et c'est Marc Fauvel qui poursuit, puisqu'on suit cet ordre,
00:12:50mais parlons exactement de ce qui est possible,
00:12:53ce qui peut être discuté pendant la semaine qui vient
00:12:54avec les partis.
00:12:55– Le premier chiffre qu'on a retenu dans votre budget,
00:12:57François Bayrou, ce sont les 44 milliards d'euros
00:13:00d'économie que vous souhaitez en 2026
00:13:02pour faire baisser un peu notre déficit.
00:13:05Le Parti socialiste, par exemple,
00:13:07qui a présenté hier son contre-budget, dit
00:13:08il n'y a pas d'urgence, on peut peut-être lisser l'effort
00:13:11sur plusieurs années et revenir sous les 3%,
00:13:14les fameux 3%, un peu plus tard.
00:13:16Est-ce que ce chiffre de 44 milliards d'euros,
00:13:18monsieur le Premier ministre, est tabou,
00:13:19ou est-ce que ça pourrait être un peu moins,
00:13:2235 ou 30 milliards par exemple ?
00:13:23Non, mais il faut expliquer ce qu'est ce chiffre.
00:13:26J'ai entendu un commentateur dans une émission qui disait
00:13:30mais on n'a toujours pas compris ce que sont ces 44 milliards.
00:13:34Alors on va l'expliquer.
00:13:35– Ce qui nous permettra dans votre plan
00:13:37de revenir à 3% de déficit en 2029, je résume.
00:13:40– La France s'est engagée, il y a déjà 2 ou 3 ans,
00:13:44au moment des crises que nous avons évoquées,
00:13:48elle s'est engagée, on avait dit
00:13:50qu'on ne dépassera pas 3% de la richesse
00:13:55produite tous les ans en déficit.
00:13:59Et la France s'est engagée à ça.
00:14:02Et 3% de cette richesse, ça veut dire
00:14:04qu'on doit revenir en 4 ans,
00:14:10c'est ça notre engagement,
00:14:132025, 2026, 2027 jusqu'en 2029.
00:14:18Et en 2029, on atteint ce seuil
00:14:21qui n'est pas du tout un seuil théorique inventé…
00:14:27– Et un peu né sur un comptable,
00:14:28un match cette semaine et aller réinterroger
00:14:31les fonctionnaires de Bercy qui à l'époque…
00:14:33– Eh bien, peut-être les fonctionnaires de Bercy
00:14:35ne se rendaient-ils pas compte du travail qu'ils ont fait.
00:14:39– François Bayrou, au-delà des chiffres,
00:14:41est-ce qu'on peut parler…
00:14:42– Non, non, franchement.
00:14:43– Il y a une question importante que vous évitez
00:14:45depuis le début de cet entretien,
00:14:46pardonnez-moi, j'insiste, c'est celle de la responsabilité.
00:14:49Vous avez parlé des députés, vos députés modem,
00:14:52M. Bayrou, ont voté tous les budgets déficitaires
00:14:54depuis 2017.
00:14:56– Eh bien…
00:14:56– Vous-même, vous avez porté au pouvoir
00:14:58et accompagné, et vous avez eu un rôle actif,
00:15:01un président de la République qui a aujourd'hui
00:15:02précipité la dette, 1300 milliards depuis 7 ans.
00:15:06Si je remonte à une autre époque, M. le Premier ministre,
00:15:10à une époque pas si ancienne,
00:15:11un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
00:15:13a bataillé pour le non-remplacement d'un fonctionnaire
00:15:15sur deux parties en la retraite.
00:15:17Et à l'époque, je me souviens très bien,
00:15:18vous y aviez dit, ce n'est pas comme ça
00:15:20qu'on va trouver des économies.
00:15:21Ma question est simple, vous nous dites aujourd'hui
00:15:23en sincérité et en vérité que vous avez lutté
00:15:25contre la dette, mais vous avez voté pour la dette.
00:15:27Alors, n'êtes-vous pas responsable de la situation
00:15:29en tant que les autres, M. François Bayrou ?
00:15:30– Alors, si vous croyez que vous allez,
00:15:33avec le sourire et gentiment, m'entraîner…
00:15:36m'entraîner à ne pas répondre
00:15:39à la question que j'avais proposée…
00:15:41– Je n'osais pas solliciter une réponse
00:15:43à ma question présidente, mais le fait du coup…
00:15:44– …à laquelle j'allais proposer une réponse
00:15:46et puis je vous répondrai après.
00:15:49Précisément.
00:15:50– Ou pas les 44 milliards de euros d'économie.
00:15:51– Précisément.
00:15:53Si nous devons revenir à, en 2029,
00:15:58au seuil qu'on appelle de 3%,
00:16:01qui est simplement le seuil à partir duquel
00:16:04la dette n'augmente plus.
00:16:06Et si la dette n'augmente plus,
00:16:10alors l'activité du pays fait qu'elle devient
00:16:14chaque jour plus supportable.
00:16:18Si on doit en arriver à ça,
00:16:20alors il faut des étapes.
00:16:22On était à presque 6% de déficit.
00:16:28Nous serons cette année, grâce au budget
00:16:29que nous avons fait adopter, à 5,4%.
00:16:33Et nous avons pris l'engagement, l'engagement,
00:16:37d'être à 4,6%, c'est en descendant.
00:16:44L'engagement auprès de qui ?
00:16:45L'engagement auprès de nos partenaires européens.
00:16:54Nous étions, vous vous souvenez bien,
00:16:56vous avez fait des titres et des émissions là-dessus,
00:16:58nous étions placés en déficit excessif.
00:17:02Et puis, grâce au travail que le gouvernement,
00:17:05que j'ai la chance de conduire, a proposé,
00:17:08alors Bruxelles a dit,
00:17:10maintenant vous pouvez sortir
00:17:11parce qu'il y a un scénario crédible.
00:17:14Et les 44 milliards, c'est à peu près,
00:17:18si vous me disiez 42, je peux arriver à imaginer...
00:17:2135 ?
00:17:21Non, mais je ne veux pas...
00:17:23C'est l'ordre de grandeur en tout cas, on a compris.
00:17:25L'ordre de grandeur, c'est la marche que nous devons suivre
00:17:28pour que notre pays sorte de la malédiction immédiate de la dette.
00:17:34Et si on ne fait pas ça...
00:17:36Alors, vous me dites...
00:17:37Je reviens, pardonnez-moi.
00:17:38Vous me dites, les Français le savent...
00:17:39Mais je vais répondre...
00:17:40La parole est crédible si on comprend vraiment
00:17:42les responsabilités des négociations.
00:17:42Je vais répondre à la question que vous avez posée.
00:17:44Vous avez dit, Nicolas Sarkozy a bataillé.
00:17:46C'est un exemple ?
00:17:47Nicolas... Non, ce n'est pas un exemple.
00:17:49C'est le président de la République...
00:17:52Bien sûr.
00:17:52...qui a conduit une politique qui a créé
00:17:54plus de 1 000 milliards de dettes en 5 ans.
00:17:57Comme les autres, tous ceux qui ont été au pouvoir.
00:17:59Et vous-même, à la tribune de l'Assemblée, l'avez dit.
00:18:01Vous avez le droit de dire comme les autres.
00:18:04Mais vous...
00:18:04Vous contestez que M. Hollande et M. Macron
00:18:06n'ont pas augmenté la dette ?
00:18:07M. Hollande, parce qu'il a eu la chance...
00:18:09Vous-même l'avez dit à la tribune de l'Assemblée, M. Bayou.
00:18:12Tout depuis...
00:18:13Écoutez-moi bien, parce que je l'ai déjà...
00:18:15Depuis 1974...
00:18:17Pourquoi vous avez voté alors que vous avez jugé déficitaire ?
00:18:20Tous les gouvernants.
00:18:20Pourquoi vous dévitez ?
00:18:22Pourquoi les ont-ils voté ?
00:18:22Je n'étais pas à l'Assemblée nationale depuis 15 ans.
00:18:24Je crois qu'ils vous obéissent au doigt à l'œil, si je me permets.
00:18:26Non, je ne crois pas qu'ils m'obéissent au doigt à l'œil.
00:18:28Ce sont des parlementaires estimables.
00:18:31Pour un grand nombre d'entre eux, brillants, en tout cas respectables.
00:18:35Et puis, je suis très content qu'ils soient là, parce que c'est comme une famille politique.
00:18:40Et donc, pourquoi est-ce que les gouvernements successifs ont voté ?
00:18:44Parce que les Français le demandaient.
00:18:47Parce que...
00:18:47M. le Premier ministre, ce n'est pas audible aujourd'hui de dire que c'est la...
00:18:50Ce n'est pas audible pour vous, mais c'est audible pour eux.
00:18:53Je pense que c'est audible pour la plupart des Français.
00:18:55Oui, absolument.
00:18:56Ce n'est pas ce qu'ils étaient.
00:18:57Parce qu'ils voulaient une telle situation.
00:18:58Parce que Nicolas Sarkozy, il a eu à faire face à une crise terrible qu'on a appelée la crise des subprimes,
00:19:04c'est-à-dire la crise financière internationale.
00:19:07Et il a fait du quoi qu'il en coûte.
00:19:09Et le président Macron, il a fait, lui aussi, le choix, au moment du Covid, qu'on ne laisserait tomber personne.
00:19:18Et il a eu raison de le faire.
00:19:20François Bayrou, la courbe, on la voit depuis 1974, 1975, vous le disiez, elle monte.
00:19:23Ça ne sert à rien de dire que c'est la faute à Tartempion ou à Tartemuche.
00:19:26En réalité...
00:19:26C'est la faute à tout le monde.
00:19:27C'est la faute à tout le monde, si vous voulez.
00:19:29Donc, vous appelez l'opinion à témoin.
00:19:31Et maintenant, la suite s'écrit avec les partis et d'une façon ou d'une autre.
00:19:35Il va falloir une forme de compromis parlementaire.
00:19:38Est-ce que vous prenez d'abord le mot compromis ?
00:19:40Oui, moi, je trouve que c'est beau, le compromis.
00:19:41Alors, parlons-en, s'il vous plaît.
00:19:42Je ne suis pas sûr que ça soit possible.
00:19:45Attendez, discutons-en.
00:19:46Pour la première fois, on n'a pas reconnu François Bayrou.
00:19:50Vous êtes un centriste.
00:19:51C'est une espèce très particulière, les centristes.
00:19:53Vous êtes en général des manœuvriers redoutables, qualité ou défaut.
00:19:56Et là, par exemple, vous avez laissé passer un été de manière assez étrange.
00:20:01C'est-à-dire que les oppositions, et même parfois certains dans votre camp, disent,
00:20:05pourquoi ?
00:20:05Pourquoi est-ce que pendant un été entier, alors qu'il fallait préparer le terrain,
00:20:09tout à coup, là, au début, à la rentrée, vous vous dites, ah, urgence ?
00:20:13Vous êtes gonflé, si je puis dire.
00:20:16Parce que je suis venu chez vous pour expliquer le contraire.
00:20:19Oui, mais Mme Le Pen dit, je lui ai écrit.
00:20:22Elle montre même, elle dit, voilà, lettre du 25 juillet.
00:20:25Elle m'a écrit.
00:20:25Elle dit, vous ne lui répondez pas.
00:20:27Excusez-moi, j'ai reçu la lettre de Mme Le Pen.
00:20:30Elle a dû arriver dans les services le 29 juillet, c'est-à-dire qu'arrivée sur mon bureau.
00:20:38La faute à la poste.
00:20:40Non.
00:20:41C'est bien, le 29, c'est bien.
00:20:42L'avez-vous lu ?
00:20:43L'avez-vous lu ?
00:20:43Je l'ai lu, je vais vous en parler si vous le voulez.
00:20:47Vous avez répondu ?
00:20:47Mais je n'ai pas répondu.
00:20:49Je réponds, j'ai l'intention de la rencontrer et je la rencontrerai cette semaine.
00:20:53Elle n'est plus en vacances, comme vous l'avez sous-entendue.
00:20:57Heureusement qu'elle était en vacances.
00:20:58Vous étiez en vacances aussi ?
00:21:00Vous étiez en vacances ou pas ?
00:21:01Vous comprenez, monsieur le ministre, ça puisse sorter ?
00:21:03Non, non, répondez-moi.
00:21:04Expliquez-nous ce paradoxe.
00:21:05Comment vous voulez rassembler le pays, les Français, sur un sujet aussi grave
00:21:08et en même temps vous dénigrer des oppositions que vous estimez ?
00:21:11Mais vous êtes formidable.
00:21:14Je n'ai dénigré personne.
00:21:17Vous étiez en vacances.
00:21:18Vous étiez en vacances.
00:21:20Vous étiez en vacances.
00:21:21Le seul qui n'était pas en vacances, c'était moi.
00:21:23Donc le seul adulte responsable de cette classe, c'est vous.
00:21:25Mais je n'ai pas dit adulte responsable.
00:21:27Essayez de ne pas caricaturer.
00:21:30On a devant nous des problèmes qui sont des problèmes majeurs
00:21:34qui seront dans les livres d'histoire.
00:21:34Mais justement, c'est sérieux, pardon, de traiter avec une partie.
00:21:37Ce sont des grands partis de la République, que ce soit d'ailleurs l'ERN,
00:21:41que ce soit l'EFI, que ce soit tous les partis de cette Assemblée.
00:21:43Vous avez toujours dit je les respecte tous.
00:21:45Ça n'est pas très respectueux, disons les choses.
00:21:47Ce qui s'est passé là n'est pas très respectueux,
00:21:49que vous ne traitiez pas, que vous ne répondiez pas à leurs objections.
00:21:53Ils ne sont pas très respectueux non plus.
00:21:54Monsieur Bardella dit que c'est parce que vous faisiez la sieste
00:21:56que vous n'avez pas répondu.
00:21:57Je dis qu'ils étaient en vacances.
00:22:02J'ai eu les dirigeants du Parti Socialiste,
00:22:04directement ou par personne interposée,
00:22:07à la même date, à peu près le 30 août.
00:22:10Et ils partaient en vacances.
00:22:11Là vous avez parlé à Mme Le Pen, là c'est les derniers jours.
00:22:15Non, je n'ai pas parlé directement,
00:22:16mais nous avons reçu la réponse.
00:22:20Et M. Gage dit...
00:22:21Jérôme Gage, l'âme négociateur du Parti.
00:22:24Écoute, écoute, je ne suis pas à Paris,
00:22:28je ne vais pas y être pendant longtemps,
00:22:29je ne sais pas où, l'étranger.
00:22:31Et Olivier Faure était aussi.
00:22:33Mais vous vous rendez compte...
00:22:35Monsieur le Premier ministre, au-delà de la polémique.
00:22:37On devient bizarre de considérer que,
00:22:42parce que j'ai osé mentionner que tout le monde était en vacances,
00:22:45je peux en attester.
00:22:46Au-delà des polémiques, il n'y avait personne.
00:22:48Et donc, franchement, c'est la moindre des choses.
00:22:52On a tout le temps s'ils veulent négocier.
00:22:54Alors, il reste 8 jours, vous reconnaissez quand même que c'est très très court ?
00:22:57Non, pas du tout. Vous voyez, c'est précisément ça.
00:22:59Il reste pour négocier plus d'un mois.
00:23:03Mais la question...
00:23:04Oui, à condition que les députés accordent leur profilité.
00:23:07Mais la question... Excusez-moi.
00:23:09Vous voyez bien qu'on met le doigt,
00:23:11on arrive au doigt précisément sur l'épicentre
00:23:14de ce qu'est, en effet, un choix historique.
00:23:20Négocier, ça n'a de sens que si on est d'accord sur le diagnostic.
00:23:25Mais qui ne l'est pas.
00:23:26Que si on est d'accord sur le constat.
00:23:28Vous recevez les chefs de parti, c'est une semaine importante.
00:23:32Vous avez parlé de négociation.
00:23:33Est-ce que cette semaine qui s'ouvre, ce sera de la négociation ?
00:23:37S'ils le veulent, oui.
00:23:38Alors, on y va sur les mesures.
00:23:40Pardonnez-moi, M. le Premier ministre,
00:23:41mais vous allez en discuter de cette copie budgétaire.
00:23:44Sur le fond des mesures, il y a une mesure qui cristallise les oppositions.
00:23:4980% des Français y sont hostiles.
00:23:52Il s'agit des deux jours fériés supprimés.
00:23:56Travaillez gratuitement deux jours de plus.
00:23:59Ils trouvent ça injuste.
00:24:01Alors, est-ce que vous pouvez nous dire ce soir que vous êtes prêts à faire un geste ?
00:24:06Mais ce n'est pas à faire un geste.
00:24:07Bien sûr que je suis prêt, je l'ai dit, dix fois, y compris le 15 juillet.
00:24:12Ça veut dire concrètement quoi ?
00:24:13Attendez, mais je reprends votre formule.
00:24:15Vous dites travailler gratuitement.
00:24:17Ce n'est pas vrai.
00:24:18C'est travailler tous les Français.
00:24:20Les artisans, les commerçants, ceux qui ne sont pas salariés.
00:24:25Beaucoup ne sont pas salariés.
00:24:26Et beaucoup sont salariés qui ne sont pas salariés.
00:24:29Autant passer.
00:24:31C'est travailler parce que notre pays est au risque
00:24:35et qu'on donne chacun d'entre nous un peu plus.
00:24:38– Mais vous comprenez qu'au moment où le port d'achat est sur le sujet,
00:24:41que vous voulez justement que le travail paie davantage,
00:24:44cette mesure, elle est rejetée.
00:24:46Elle est même critiquée dans votre propre camp.
00:24:48On entend des ministres, clairement, qui n'y sont pas favorables.
00:24:51– Elle est tout à fait discutable.
00:24:52– Oui.
00:24:53– Je vais vous donner les chiffres précis.
00:24:55Elle est tout à fait discutable, cette mesure.
00:24:58Et je vais vous expliquer pourquoi je l'ai choisie.
00:25:02Parce que j'avais envisagé d'autres mesures.
00:25:05J'avais envisagé, par exemple, qu'on passe de 35 heures
00:25:09à 36 heures de travail par semaine.
00:25:13Et puis je ne l'ai pas fait.
00:25:16Pourquoi je ne l'ai pas fait ?
00:25:17D'abord parce que je vois l'ampleur des réactions.
00:25:20Et là, deuxièmement, parce que 35 heures,
00:25:22c'est le seuil à partir, se déclenchent les heures supplémentaires.
00:25:27Et que, comme je veux que le travail paie plus.
00:25:30Après, on peut tout à fait discuter dans chaque entreprise
00:25:32de la manière dont on prend en charge ce surcroît de travail.
00:25:36Mais ça n'est pas une mesure comme les autres.
00:25:39– Sur quoi vous êtes ouvert ?
00:25:40Est-ce que vous pourriez renoncer à un des jours ?
00:25:42– Je vais essayer de vous répondre.
00:25:43– Et lesquels ?
00:25:44– Je vais essayer de vous répondre.
00:25:45– Je vous écoute.
00:25:49Vous voyez que vous avez réussi à me faire perdre le fil.
00:25:52Mais j'y reviens.
00:25:54Cette mesure, ce n'est pas une mesure comme les autres.
00:25:56Pourquoi ?
00:25:56Parce que ce n'est pas des heures de travail en plus.
00:25:59C'est des journées, deux jours, un jour,
00:26:03de travail en plus pour le pays.
00:26:05Le pays qui est arrêté,
00:26:07sauf les commerçants, quelques-uns,
00:26:11et puis les activités de loisirs.
00:26:15Le pays qui est arrêté, il passe à l'activité.
00:26:19Et ça n'est pas quelque chose qui se mesure en minutes de travail.
00:26:22C'est de la richesse créée pour le pays.
00:26:26Alors, les chiffres précisément que je vous ai promis,
00:26:29ça représente quoi, les jours fériés ?
00:26:32– 4 milliards.
00:26:32– Sur…
00:26:33– Un dixième des efforts demandés aux Français ?
00:26:35– Très bien, c'est ça que je vous l'ai dit.
00:26:36– J'ai bien compris ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:26:37Vous avez dit si c'est 42 milliards ou 44.
00:26:39– 4 milliards sur 44 milliards,
00:26:43c'est-à-dire 10% de l'effort.
00:26:45Ce qui m'intéresse, c'est les 90 autres pourcents.
00:26:47– Donc on aura reçu,
00:26:48et je pense que les Français nous regardent aussi.
00:26:50– Discutables.
00:26:50– Je l'ai dit le jour où j'ai présenté.
00:26:53– Cette mesure est discutable, François Bayrou ?
00:26:55– J'ai dit que c'est discutable, c'est amendable,
00:26:58et on peut tout à fait réfléchir à la manière…
00:27:02– Et ça pourrait être un, mais pas zéro, pour être très précis.
00:27:05– Je pense que ça pourrait être un, sans difficulté,
00:27:08si on veut discuter…
00:27:09– Zéro ou pas zéro ?
00:27:09– Si on veut discuter, je suis ouvert à la discussion,
00:27:13à la condition, qui est une condition impérative,
00:27:17qui est une condition de l'avenir du pays,
00:27:23qu'on considère qu'on ne peut pas ne rien faire.
00:27:27Or, les propositions, le PS par exemple,
00:27:31les propositions qu'il vient de sortir,
00:27:33ça veut dire qu'on ne fait rien.
00:27:35– Alors, il y a les économies, François Bayrou,
00:27:36et il y a les recettes, si on veut trouver des marges de malheur.
00:27:39Le Parti Socialiste, dont vous parliez il y a un instant,
00:27:42a présenté un contre-budget hier,
00:27:44et le PS dit par exemple,
00:27:45il faut taxer les Français les plus aisés.
00:27:48Le Parti Socialiste reprend ce qu'on appelle la taxe Zuckmann,
00:27:51c'est-à-dire on taxe à 2% chaque année,
00:27:54les gens qui ont un patrimoine de plus de 100 millions d'euros,
00:27:57ça fait 0,01% des Français.
00:28:00Je ne vais pas vous demander si vous êtes favorables à la taxe Zuckmann,
00:28:02je crois connaître la réponse, je crois que c'est non,
00:28:04mais faut-il, exceptionnellement,
00:28:06pour participer à l'effort de redressement des comptes,
00:28:09taxer davantage les Français les plus riches,
00:28:11avec un autre dispositif.
00:28:12– J'ai ouvert, dans la conférence que j'évoquais au mois de juillet,
00:28:17non seulement l'idée, mais la perspective
00:28:19du fait que les plus aisés participent davantage à cette affaire-là.
00:28:25Mais derrière ces propositions,
00:28:28avant d'en revenir à cette taxe particulière…
00:28:31– 15 milliards par an.
00:28:32– Derrière ces propositions,
00:28:33il y a quelque chose d'absolument précis.
00:28:35La question posée, c'est est-ce qu'on va freiner la dépense
00:28:40ou augmenter la dépense ?
00:28:43Nous, nous avons proposé de freiner la dépense
00:28:46dans les proportions que vous avez indiquées.
00:28:49Si on continue à augmenter la dépense,
00:28:51ça veut dire qu'on augmente l'endettement.
00:28:54Parce que l'argent, nous ne l'avons pas,
00:28:57nous l'empruntons tous les ans.
00:28:59– Là, ce sont des recettes.
00:29:00– Et sur le dos de qui on emprunte ?
00:29:03On emprunte sur le dos des plus jeunes.
00:29:06Jamais une famille ne ferait ça.
00:29:09J'espère, j'espère.
00:29:11C'est-à-dire, nous décidons de continuer notre train du vie,
00:29:15mais c'est les plus jeunes qui paieront.
00:29:17– Alors, venons-en.
00:29:17Et c'est la raison pour laquelle j'ai eu tellement de réactions
00:29:22de jeunes après que j'ai prononcé cette phrase sur Boomer.
00:29:27– Vous avez eu aussi des réactions de Boomer
00:29:30qui ont vécu François Bayreau comme une profonde injustice.
00:29:33– Je suis le seul Boomer ici, je crois.
00:29:35De nous quatre, je suis le Boomer, parce que ça s'arrête.
00:29:36– C'est le Premier ministre, c'est-à-dire.
00:29:39– Ce sont les deux Boomer.
00:29:40– Je vais répondre précisément.
00:29:42– Pardonnez-moi, je voudrais préciser,
00:29:43parce que je pense que beaucoup nous regardent
00:29:45et nous écoutent ce soir sur Europe 1, ils ont travaillé,
00:29:48ils ont cotisé toute une vie, ils ont fait des enfants,
00:29:51ils ont assuré l'équilibre de la sécurité sociale,
00:29:53ils ont payé souvent avec une retraite, disons,
00:29:55autour de 2 000 euros, le crédit de la maison.
00:29:58Ils aident leurs enfants, ils aident leurs petits-enfants.
00:30:00Pourquoi, monsieur le ministre, réactiver ou réactiver
00:30:02aujourd'hui un conflit ou une guerre générationnelle ?
00:30:04– Eh bien, vous vous trompez complètement.
00:30:07D'abord, Boomer, nous en sommes.
00:30:10– Ceux qui sont nés entre 45 et 65, pour simplifier.
00:30:16– 6.
00:30:16– C'est les enfants du baby-boom.
00:30:19C'est pour ça que les jeunes avaient inventé
00:30:21cette formule Boomer.
00:30:22– Je vais vous dire la différence entre les Boomer et les autres.
00:30:28Quand nous avions 20 ans…
00:30:30– C'était hier ?
00:30:31– La France, oui, peut-être encore maintenant,
00:30:34je me sens encore de cette énergie-là.
00:30:38– La France avait zéro dette.
00:30:44– Mais une croissance magnifique.
00:30:46– Et une croissance magnifique.
00:30:50Quand vous êtes un pays qui n'a pas de dette,
00:30:53alors vous pouvez lancer des politiques.
00:30:54Dieu sait qu'on en a lancé, le TGV, les avions,
00:31:02et puis on a trouvé facilement du travail.
00:31:04– Pardonnez-moi, sur le marché du travail,
00:31:06dans les années 80, pour ceux qui sont rentrés ?
00:31:08– Je ne parle pas, excusez-moi, je ne parle pas des années 80.
00:31:11– Mais pour ceux qui sont nés…
00:31:12– Je parle des boomers.
00:31:14– Oui, mais monsieur le Président…
00:31:15– Et donc, je peux vous dire que quand nous sommes entrés,
00:31:18quand nous avions 20 ans,
00:31:21un pays qui n'a pas de dette, il peut développer des politiques.
00:31:24Après, il y a eu des crises, il y a toujours des crises et tout ça.
00:31:27Nous n'avions pas cette charge de la dette sur le dos.
00:31:29Et c'est au cours du temps que ça s'est équilibré.
00:31:34Et qu'est-ce que j'ai dit ? Je n'ai jamais dit qu'il fallait cibler les boomers dont je suis.
00:31:39– Vous l'avez fait un peu, c'est votre électorat, une grande partie.
00:31:41– Non, j'ai dit une chose…
00:31:42– Et votre audience.
00:31:43– Excusez-moi, j'ai dit une chose très précise, très simple et très sérieuse.
00:31:47J'ai dit que cette génération-là, elle devrait être avec moi
00:31:51pour faire baisser la dette des plus jeunes.
00:31:53– Quelle est la méthode ?
00:31:54– Allons aux solutions, pardon.
00:31:55– Pardon, moi juste, c'est important, monsieur le Président.
00:31:57– Non, c'est pas… c'est une chose extrêmement lourde.
00:31:59C'est une génération qui se sent sacrifiée.
00:32:04Elle n'arrive pas à trouver de travail facilement,
00:32:06elle n'a pas de CDI, elle n'arrive pas à trouver de logement.
00:32:09La politique du logement doit être, pour moi,
00:32:12une des politiques cardinales, un des chapitres essentiels.
00:32:16Cette génération-là, elle se sent sans destin, sans horizon.
00:32:22– Il y a des mots pour le dire, François.
00:32:23– Elle dit…
00:32:24– Avançons, si vous permettez un peu, parce que regardez, 18h32,
00:32:26on a envie de vous entendre sur les ouvertures.
00:32:28Vous avez répondu en partie à Marc Fauvel sur l'ouverture,
00:32:31disons les choses, franchement.
00:32:32Une partie de la gauche dit, le minimum pour le soutien,
00:32:35c'est que vous fassiez un effort pour faire payer les plus riches.
00:32:37D'ailleurs, sur le principe, c'est oui ou c'est non ?
00:32:38On n'a pas très bien compris.
00:32:39– J'ai dit oui, je l'ai annoncé le 15 juillet.
00:32:42Je suis sûr que vous avez été attentif.
00:32:45– Non, on était distrait, pardon.
00:32:47Donc c'est oui.
00:32:47– Donc je pense qu'il faut…
00:32:49– C'est clair, sur votre droite.
00:32:51– Disons-le sans essayer de mettre en cause…
00:32:55– Vous ne voulez pas marchander, on a compris.
00:32:56– Non, parce qu'on a besoin aussi que cette partie de la population,
00:33:02qui est celle qui investit dans les entreprises,
00:33:05on a aussi besoin qu'elles soient là.
00:33:08Je vais vous dire la vérité, moi ce qui me gêne,
00:33:09ce n'est pas qu'il y ait des riches en France,
00:33:12c'est qu'il y ait des pauvres.
00:33:13– Très bien, M. le Premier ministre, maintenant sur votre droite,
00:33:16parce que vous êtes tiraillé de tous les côtés,
00:33:17vous êtes comme l'âme de Buridan, vous devez trouver…
00:33:19– Non, je ne suis pas comme l'âme de Buridan,
00:33:21je suis comme le type qui est pris sous plusieurs feux,
00:33:24de droite, de gauche et de cette ailleurs.
00:33:25– Allons-y, le feu de droite, on va parler de tous les feux.
00:33:28Le feu de droite, la droite libérale,
00:33:29même dans votre camp qui commence à sortir du bois,
00:33:32le patronat qui est sorti avec cette étude,
00:33:34le front économique, plusieurs propositions,
00:33:36une qui est très provocante,
00:33:37réduire les agents de fonction publique de 1,5 million,
00:33:40je crois qu'ils sont 5,7, 5,8, sur plusieurs années.
00:33:44Alors, je sais que vous n'allez pas dire ça,
00:33:45vous feriez pendre tout de suite en sortant de Matignon,
00:33:47mais est-ce que vous allez articuler pour la première fois,
00:33:50on a l'impression que c'est le tabou suprême en France,
00:33:52c'est rien contre les fonctionnaires,
00:33:53mais un nombre de postes de fonctionnaires
00:33:56que l'État devra accepter pour maigrir.
00:33:59Sonia Mabrouk parlait de l'État obèse,
00:34:00ça passe par là, vous le savez bien, tôt ou tard.
00:34:03Et beaucoup de vos prédécesseurs,
00:34:04quand on leur pose la question,
00:34:05on dit « Ah, c'est compliqué, on ne peut pas… »
00:34:06Oui, à un moment donné, c'est un chiffre.
00:34:08Eh bien, vous voyez, c'est un désespoir pour moi,
00:34:13parce que ça prouve que…
00:34:15Je croyais que s'il y avait un journaliste en France
00:34:17qui m'écoutait quand je parlais, c'était vous.
00:34:18Vous êtes bien bon.
00:34:20Mais ce n'est pas une réponse, ça c'est les boomers.
00:34:22Ce n'est pas une réponse.
00:34:22Non, non, j'ai dit lors de la conférence récente
00:34:31qu'il fallait ne pas remplacer un fonctionnaire sur trois
00:34:36partant à la retraite.
00:34:37Ça représenterait combien au total ?
00:34:40Un fonctionnaire sur trois partant à la retraite,
00:34:44tous les ans, ça doit faire, je ne sais pas,
00:34:47peut-être que je me trompe dans les chiffres,
00:34:49200 ou 300 000.
00:34:50Et donc, on a un engagement, je suis certain qu'on peut, mais…
00:34:56Donc, pardon, pardon, pardon, ça veut dire qu'en 2027,
00:34:59il y aura 300 000 fonctionnaires en moins en France ?
00:35:01Je finis la réponse.
00:35:03Excusez-moi, les questions vous appartiennent,
00:35:07mais j'essaie d'avoir la maîtrise des réponses.
00:35:09Comme Georges Marchais.
00:35:13Ça veut dire une réorganisation générale.
00:35:17Et très souvent, ça marche mieux.
00:35:19Je suis à la tête d'une collectivité locale, comme vous savez,
00:35:23qui est formidable, magnifique et humainement extrêmement riche.
00:35:31Et nous avons, avec l'ensemble des responsables
00:35:35et des salariés et des fonctionnaires
00:35:37et des organisations syndicales,
00:35:39réorganisé, parce qu'il arrive très souvent,
00:35:43vous avez une équipe de sept,
00:35:44vous réorganisez les choses, vous êtes six,
00:35:46et ça marche mieux, pas aussi bien, mieux.
00:35:50Je suis absolument certain,
00:35:53on vient de réorganiser, vous l'avez sans doute vu,
00:35:56l'organisation locale de l'État sur le terrain.
00:36:01Parce que c'était dispersé,
00:36:02il y avait des administrations, des agences,
00:36:06des ministères, tout ça indépendant les unes des autres.
00:36:10On a dit, ça ne peut pas marcher comme ça, il faut un responsable.
00:36:12Justement, on parle des questions à droite,
00:36:14la droite réclate plus.
00:36:15Et en France, les responsables, c'est le préfet.
00:36:20Et donc on a mis la totalité,
00:36:22je dis ça pour ceux qui nous écoutent,
00:36:24la totalité des organismes qui portent l'action de l'État
00:36:29sous l'autorité du préfet,
00:36:31parce que quand vous fermez des classes
00:36:33ou que vous réorganisez la carte scolaire,
00:36:36c'est l'État.
00:36:37Quand vous vous occupez des hôpitaux
00:36:39ou des territoires de santé, c'est l'État.
00:36:44Il y a de l'argent à trouver dans la réforme de l'État.
00:36:46Monsieur le Premier ministre, on parlait des concessions.
00:36:49On va parler du Rassemblement national,
00:36:50qui a des demandes spécifiques aussi,
00:36:51mais toujours sur la droite.
00:36:53On parlait des boomers.
00:36:54La droite n'est pas d'accord
00:36:56avec les efforts supplémentaires demandés aux retraités.
00:36:59Aucun gouvernement n'a jamais réussi
00:37:01à faire faire des sacrifices à cette tranche d'âge.
00:37:05Il y a deux mesures dans votre budget.
00:37:08Il y a l'abattement,
00:37:09la suppression de cet abattement de 10%
00:37:11sur les revenus, sur les pensions,
00:37:13ceux qui payent de l'impôt sur le revenu.
00:37:15Et puis il y a cette année blanche
00:37:16qui va toucher aussi les retraités.
00:37:18On se souvient de ce qui s'est passé
00:37:19avec la volonté de désindexer les pensions de l'inflation.
00:37:24Vous ne bougerez pas là-dessus ?
00:37:26Vous qui voulez réveiller les aînés
00:37:29au nom des générations futures.
00:37:31Oui, je veux réveiller les aînés
00:37:33parce que je suis sûr qu'ils sont solidaires
00:37:35avec ce que je dis.
00:37:37Donc vous ne bougerez pas là-dessus ?
00:37:38Attendez.
00:37:40Ce sont leurs enfants,
00:37:42ce sont leurs petits-enfants
00:37:44et vous croyez qu'ils sont indifférents à leur sort ?
00:37:46L'abattement de 10%.
00:37:47Vous ne croyez pas qu'ils sont malheureux
00:37:52quand ils les voient tellement inquiets de leur avenir
00:37:57et tellement avec le sentiment
00:38:00qu'on ne s'occupe pas d'eux ?
00:38:04Vous l'avez bien expliqué.
00:38:05Et donc, moi c'est le contraire.
00:38:08Vous dites abattement de 10%.
00:38:10La suppression de l'abattement.
00:38:11Non.
00:38:12Vous l'avez proposé, enfin, vous l'envisagez.
00:38:15Non.
00:38:15Nous avons remplacé l'abattement de 10%.
00:38:19Je rappelle, c'est un abattement pour frais professionnels.
00:38:23Et 100 fois, la Cour des comptes,
00:38:25les grandes associations qui s'occupent d'argent public,
00:38:28100 fois, ils ont dit franchement,
00:38:3010% d'abattement pour frais professionnels
00:38:33pour des gens qui sont à la retraite,
00:38:36est-ce que c'est bien sérieux ?
00:38:38Alors, nous n'avons pas supprimé,
00:38:41nous avons remplacé l'abattement
00:38:43par un abattement forfaitaire.
00:38:45Donc, vous y tenez ?
00:38:46Non.
00:38:48Vous n'avez pas écouté.
00:38:49Je vous assure que c'est intéressant.
00:38:52Enfin, j'ai l'impression, stupidement,
00:38:53que c'est intéressant.
00:38:55L'abattement forfaitaire,
00:38:56c'est une évolution de la mesure
00:39:00qui va faire gagner des centaines d'euros
00:39:03aux retraités modestes,
00:39:05aux retraités du bas de l'échelle.
00:39:07Et qui va faire perdre de part
00:39:08à ceux qui ont un peu plus de 20 000.
00:39:10Qui va maintenir ceux qui sont moyens
00:39:14et va être, en effet, un peu plus lourd
00:39:18ou va autoriser une fiscalité juste
00:39:23pour ceux qui sont, et donc un petit effort
00:39:27de l'ordre de, allez, de l'ordre de 200 euros par an
00:39:33pour les plus, pour ceux qui sont au plafond.
00:39:37Vous recevrez aussi le Rassemblement national.
00:39:38Donc, 20, 18 euros par mois.
00:39:43Il ne faut pas en suivre.
00:39:44C'est un effort.
00:39:45Je ne dis pas le contraire.
00:39:46Mais vous voyez bien que pour ceux qui sont au plafond,
00:39:49c'est-à-dire 4 000 euros de retraite,
00:39:52c'est un effort modeste.
00:39:55Et ceux qui sont en bas de l'échelle, ils gagnent.
00:39:57Et ça mérite d'être dit.
00:39:59Parce que la justice, c'est la condition de l'effort.
00:40:02François Bayrou, on va parler dans un instant
00:40:04de ce qui va se passer demain,
00:40:05dans 8 jours précisément,
00:40:07c'est-à-dire le jour où vous allez demander
00:40:09la confiance à l'Assemblée nationale.
00:40:12Et, arithmétiquement, si on s'arrêtait aujourd'hui,
00:40:15sans doute ne pas l'obtenir.
00:40:16On va en parler dans une minute.
00:40:17Mais on a évoqué tout à l'heure la lettre
00:40:19que Marine Le Pen vous a adressée
00:40:21à la fin du mois de juillet.
00:40:22On a parlé des délais de la poste.
00:40:23Mais regardons aussi ce qu'il y a à l'intérieur.
00:40:25Ce qu'il y a à l'intérieur.
00:40:26À l'intérieur, le Rassemblement national,
00:40:27vous demandez deux choses au minimum
00:40:29pour négocier le budget.
00:40:31C'était une baisse drastique
00:40:33de la contribution de la France
00:40:35au budget de l'Union européenne.
00:40:36Ce n'est pas tout à fait nouveau,
00:40:37mais c'était rappelé dans cette lettre.
00:40:39Et, moins d'argent pour l'immigration.
00:40:43Ces deux choses-là...
00:40:44Pas seulement.
00:40:44Pas seulement.
00:40:45J'ai dit notamment, je crois.
00:40:46Sinon, je rajoute notamment.
00:40:47Ces deux choses-là,
00:40:49est-ce qu'elles sont pour vous négociables
00:40:51ou est-ce que, très concrètement,
00:40:53pour vous, qui avez toujours milité
00:40:54pour l'Europe depuis longtemps,
00:40:55on ne touche pas au budget de l'Union
00:40:56et on ne touche pas à l'argent
00:40:58qui sert aujourd'hui
00:40:59à accueillir des immigrés en France ?
00:41:00D'abord, votre formule est inexacte.
00:41:02Vous avez dit qu'elle demandait
00:41:05ces conditions pour négocier.
00:41:07Jamais ça n'a été le cas.
00:41:09Probablement parce que, évidemment,
00:41:10dans ce cas-là,
00:41:12j'aurais préparé...
00:41:14Mais je trouve intéressant
00:41:17qu'on discute de ces mesures-là.
00:41:19La contribution à l'Union européenne,
00:41:23c'est un très grand risque
00:41:25si on ne la paie pas.
00:41:28Marine Le Pen a noté
00:41:29dans ses réactions
00:41:31que nous avions déjà réussi
00:41:33à baisser la contribution.
00:41:36C'est vrai.
00:41:36Par une négociation.
00:41:37Et elle a dit,
00:41:38c'est la première fois,
00:41:39donc c'est la preuve qu'on peut.
00:41:41Je suis d'accord avec elle
00:41:42pour dire que, si on peut,
00:41:44il faut le faire.
00:41:45Mais dire,
00:41:46nous ne remplirons pas nos engagements,
00:41:48ça a des conséquences
00:41:49extrêmement simples
00:41:50qui sont dans les chiffres.
00:41:52Nous payons,
00:41:53on va payer cette année,
00:41:55quand le budget sera voté,
00:41:57on va payer quelque chose
00:41:58comme 27 milliards
00:42:00de contributions
00:42:01à l'Union européenne.
00:42:02Nous en touchons 32.
00:42:0431 et demi.
00:42:06Comment on les touche ?
00:42:08La politique agricole commune,
00:42:10c'est quasiment 10 milliards.
00:42:13Les fonds régionaux,
00:42:15ce que les régions,
00:42:17les subventions
00:42:18que les régions donnent
00:42:19quand vous avez
00:42:19sur les travaux
00:42:20des panneaux
00:42:21avec ici
00:42:22la région investie,
00:42:25c'est la région,
00:42:26si j'ose dire,
00:42:27porte-plume
00:42:28de l'Union européenne.
00:42:30Ces fonds régionaux
00:42:32plus les prêts
00:42:34de la Banque européenne
00:42:36d'investissement.
00:42:37Mais pardon,
00:42:37même les Allemands
00:42:38se plaignent
00:42:39de la gourmandise de Bruxelles.
00:42:40Ils disent que Bruxelles
00:42:40peut vraiment
00:42:41beaucoup de milliards.
00:42:41Ils ont raison,
00:42:42je suis d'accord
00:42:43avec eux.
00:42:44Ils disent la même chose.
00:42:44Je suis d'accord
00:42:45avec eux.
00:42:46Et je suis d'accord
00:42:47pour qu'on expertise.
00:42:49Et je suis d'accord
00:42:50pour qu'on regarde
00:42:51tout ce qu'on peut faire.
00:42:52Donc il n'y a pas
00:42:52de sujet de tabou
00:42:53pour François Bayard ?
00:42:54Non.
00:42:54Le coût de l'immigration
00:42:55n'est pas un sujet de tabou.
00:42:56Mais je ne...
00:42:57Expertisez, vous dites,
00:42:58on peut expertiser
00:42:59la sélection européenne
00:43:00et la revoir.
00:43:01Je suis d'accord
00:43:01pour qu'on regarde
00:43:02parce que,
00:43:03comment dire,
00:43:06ça n'est pas
00:43:06une approche négligeable
00:43:07qu'on peut écarter
00:43:08du revers de la main.
00:43:11Et donc sur l'immigration,
00:43:14il y a infiniment moins
00:43:17d'argent
00:43:17que le Rassemblement
00:43:19national ne le dit.
00:43:20On peut préciser
00:43:20de quoi il s'agit quand même,
00:43:21M. le Président,
00:43:22pour ceux qui nous regardent
00:43:23et nous écoutent.
00:43:24C'est l'AME,
00:43:25c'est les allocations
00:43:26et les aides non contributives
00:43:27qui sont versées
00:43:28aux étrangers,
00:43:29ce sont les associations
00:43:30d'aide aux migrants.
00:43:31Est-ce que vous dites
00:43:32ce soir qu'il n'y a pas
00:43:33de tabou à mettre
00:43:34sur la table
00:43:35ces sujets-là ?
00:43:36Alors,
00:43:37je n'aime pas
00:43:38qu'on présente
00:43:40la situation du pays
00:43:41comme étant
00:43:42la conséquence
00:43:44de la présence
00:43:46des immigrés.
00:43:46Qui le fait ?
00:43:47Moi, j'ai pris les chiffres
00:43:48de l'Observatoire
00:43:48de l'immigration,
00:43:49ça coûte 3,4 points
00:43:50de PIB.
00:43:51Oui, mais je ne suis pas sûr
00:43:52que l'Observatoire
00:43:53de l'immigration
00:43:53n'est pas une...
00:43:56Je suis d'accord...
00:43:56Quel est votre organisme
00:43:57de référence ?
00:43:58Je suis d'accord
00:43:59pour qu'on regarde.
00:44:01Je suis d'accord
00:44:02s'il y a
00:44:04pour des étrangers
00:44:06des avantages
00:44:09comme le dit
00:44:11le Rassemblement national
00:44:12que les Français
00:44:13dont les Français
00:44:16ne profiteraient pas.
00:44:18Ça ne serait pas juste
00:44:19et je suis d'accord
00:44:20pour qu'on les regarde.
00:44:21Mais je ne suis pas d'accord
00:44:22pour qu'on fasse
00:44:23de l'immigration
00:44:24la cause de la situation
00:44:25du pays.
00:44:27Parce que
00:44:27quand le pays va bien,
00:44:29alors l'immigration
00:44:30c'est une machine
00:44:31à intégrer
00:44:31et ça marche mieux.
00:44:33Ou à assimilier.
00:44:33Et je vais vous dire,
00:44:34je suis absolument persuadé
00:44:36qu'il faut que notre politique
00:44:38de l'immigration évolue.
00:44:39C'est-à-dire ?
00:44:39Évolue dans deux directions.
00:44:41La première,
00:44:42une capacité à maîtriser
00:44:44les entrées sur le territoire.
00:44:47Une capacité à maîtriser
00:44:49la sortie du territoire.
00:44:51Parce que notre question
00:44:52principale aujourd'hui
00:44:53avec l'immigration,
00:44:55c'est que ceux
00:44:56qui sont indésirables,
00:44:58qui sont frappés
00:44:59d'une obligation
00:45:00de quitter
00:45:01le territoire français,
00:45:02décision juridique,
00:45:04au QTF,
00:45:05ne sont pas exécutés
00:45:06pour un certain nombre
00:45:07de pays.
00:45:07Monsieur le Premier ministre,
00:45:08pardonnez-moi,
00:45:09on a l'impression
00:45:10que sur ces sujets-là,
00:45:11on est sur du verglas.
00:45:12Qu'est-ce que nous maîtrisons
00:45:13encore ?
00:45:13Est-ce que le pouvoir
00:45:14a vraiment le pouvoir
00:45:14sur ces sujets-là ?
00:45:16Quand on voit
00:45:16le nombre d'entrées,
00:45:18malgré les déclarations
00:45:18du ministre de l'Intérieur,
00:45:20est-ce que très sincèrement
00:45:21ce soir,
00:45:22les yeux dans les yeux,
00:45:22vous pouvez dire aux Français
00:45:23que leur pays
00:45:25a encore son destin
00:45:26entre les mains ?
00:45:26Je le dis
00:45:27avec d'autant plus
00:45:28de certitude
00:45:29que nous avons fait
00:45:30obtenir des décisions
00:45:32européennes
00:45:33qui permettent
00:45:34pour la première fois
00:45:35de mieux maîtriser
00:45:37les flux
00:45:37et ça se voit
00:45:38dans les chiffres.
00:45:39Vous savez bien
00:45:40qu'on a fait adopter
00:45:41des règles européennes
00:45:43qui font qu'on va pouvoir
00:45:44suivre les gens
00:45:45depuis un an,
00:45:46qu'on va pouvoir suivre
00:45:47les gens qui entrent.
00:45:48Où sont-ils entrés ?
00:45:49Où sont-ils ?
00:45:50Et j'espère bien
00:45:52qu'on va pouvoir,
00:45:53en particulier grâce
00:45:54à l'Union européenne,
00:45:56convaincre,
00:45:57je pense à l'Algérie,
00:45:59les pays qui sont
00:46:00en situation
00:46:01de blocage
00:46:01et de rupture.
00:46:03Monsieur le Premier ministre,
00:46:03on les compte.
00:46:04Non, je corrige une phrase
00:46:05de Sonia Mabrouk.
00:46:08Elle a dit
00:46:08« En dépit des dénégations
00:46:11du ministre de l'Intérieur ».
00:46:13Moi, je crois que
00:46:13le ministre de l'Intérieur
00:46:14dit la vérité.
00:46:16Je pense qu'il est...
00:46:17Il parle d'immobilisme,
00:46:18il parle d'impossibilisme,
00:46:20le ministre de l'Intérieur.
00:46:20Il dit donc la vérité.
00:46:22S'il dit la vérité,
00:46:23ça veut dire que...
00:46:24Vous avez dit sur les chiffres.
00:46:25Vous ne pouvez pas faire
00:46:25grand-chose.
00:46:26Vous avez dit...
00:46:26Votre phrase exacte...
00:46:28Il dit la vérité.
00:46:28C'est mon métier.
00:46:30Donc, votre phrase exacte,
00:46:32c'était sur les chiffres
00:46:34en dépit des dénégations
00:46:35du ministre de l'Intérieur.
00:46:36On voit bien que...
00:46:37Moi, je dis
00:46:37le ministre de l'Intérieur
00:46:38dit la vérité.
00:46:39Monsieur le Premier ministre.
00:46:39Et autrement,
00:46:40il ne serait pas
00:46:40ministre de l'Intérieur
00:46:41dans ce gouvernement.
00:46:42Les choses bougent.
00:46:43Une pensée pour Boalem Sansal.
00:46:45Pardonnez-moi,
00:46:45on sera tous d'accord.
00:46:46Vous avez parlé de l'Algérie.
00:46:47Pouvez-vous ce soir
00:46:48adresser un mot
00:46:50à la famille de Boalem Sansal ?
00:46:51Nous avons reçu sa fille.
00:46:52Pardonnez-moi.
00:46:53Bien sûr.
00:46:53Il y a quelques jours,
00:46:55sa lettre au président
00:46:55de la République
00:46:56n'a reçu aucune réponse.
00:46:57Aucune réponse,
00:46:58monsieur le Premier ministre.
00:46:59C'est un compatriote.
00:47:01C'est un Français amoureux
00:47:02de notre pays.
00:47:03Et de notre langue.
00:47:04C'est quelqu'un qui a la voix,
00:47:06comment dire, douce,
00:47:06mais le verbe haut.
00:47:08On attend de vous
00:47:08des paroles importantes
00:47:10ce soir.
00:47:11C'est d'autant plus important
00:47:14pour moi que le goût
00:47:17qui est le mien
00:47:18pour les lettres,
00:47:21pour la langue française,
00:47:22pour la capacité de romancier
00:47:24ou des séillistes.
00:47:27Pour moi, Boalem Sansal,
00:47:28bien que n'étant pas
00:47:30Français d'origine,
00:47:31il illustre la France.
00:47:34Vous savez,
00:47:35il y a une procédure
00:47:38dans la législation française
00:47:39qui fait qu'on devient Français,
00:47:41par exemple,
00:47:42quand on a servi
00:47:43dans la Légion étrangère.
00:47:44On dit Français
00:47:45par le sang versé.
00:47:47Eh bien, il y a aussi Français
00:47:49par la beauté que l'on crée,
00:47:52par la pensée que l'on crée.
00:47:53Et je ne peux pas croire
00:47:55que la lettre n'ait pas reçue
00:47:57de réponse.
00:47:57En tout cas,
00:47:58je vais m'en assurer.
00:48:00Et je dis au passage
00:48:01que dans un grand événement
00:48:03à Pau au mois de novembre
00:48:05qui s'appelle
00:48:06« Les idées mènent le monde »,
00:48:08je recevrai les proches
00:48:09de Boalem Sansal
00:48:10qui vont organiser un événement.
00:48:12Les choses bougent
00:48:13dans le domaine
00:48:13que vous venez d'évoquer
00:48:14qui est l'immigration.
00:48:15En Europe,
00:48:16même des gouvernements
00:48:16sociodémocrates
00:48:17veulent qu'il y ait
00:48:19une politique plus restrictive.
00:48:20On voit l'Allemagne,
00:48:21on voit la Pologne
00:48:22qui rétablit
00:48:23et de façon assez durable
00:48:24maintenant le contrôle
00:48:25aux frontières
00:48:25et qui le développe.
00:48:26Est-ce que ça fait partie
00:48:27des possibilités pour vous ?
00:48:28C'est l'Union
00:48:30qui a décidé
00:48:31de faire son contrôle
00:48:32aux frontières.
00:48:33Et pour moi,
00:48:33ça ne s'arrête pas là.
00:48:34Vous voyez ?
00:48:35Je pense qu'une très grande partie
00:48:37de notre politique
00:48:38à l'égard de ces femmes
00:48:40et de ces hommes,
00:48:41plus souvent des hommes
00:48:42et des jeunes hommes,
00:48:44une partie de notre politique
00:48:46est fausse.
00:48:47Mais sur les contrôles,
00:48:48parce que là,
00:48:48Schengen et Dublin
00:48:49sont tout à fait respectés.
00:48:50Pour être un peu précis.
00:48:51Je vous assure,
00:48:52sur les contrôles,
00:48:53je suis d'accord
00:48:54pour que dans le cadre
00:48:56de l'Union européenne,
00:48:57et s'il le faut,
00:48:58on l'a fait plusieurs fois
00:48:59dans le cadre
00:48:59des frontières françaises,
00:49:01on déploie ce qu'il convient
00:49:02comme contrôle.
00:49:03Mais ce n'est pas
00:49:03ce que je voulais aborder
00:49:05comme sujet.
00:49:06Je pense que la situation
00:49:12de ces femmes
00:49:13et de ces hommes,
00:49:14elle devrait permettre
00:49:15que soient précisés
00:49:16les conditions d'intégration,
00:49:18pas seulement les conditions
00:49:19de rejet.
00:49:21Et les conditions d'intégration,
00:49:22pour quelqu'un
00:49:22qui est depuis longtemps
00:49:23sur le territoire français,
00:49:25qui est inexpulsable,
00:49:27vous savez que quand
00:49:28vous êtes une jeune femme
00:49:29et que vous avez eu
00:49:31des enfants dans notre pays,
00:49:33on ne peut pas vous expulser
00:49:34en raison des enfants.
00:49:37Je pense qu'il faudrait
00:49:38qu'on ait les idées claires
00:49:39sur ce sujet.
00:49:40C'est-à-dire,
00:49:41un,
00:49:42la vraie voie d'intégration,
00:49:45ce n'est pas de vous maintenir
00:49:46dans des logements
00:49:46qu'on paie les yeux
00:49:47de la tête,
00:49:48qui coûtent à l'État
00:49:5015 000 euros par an
00:49:52par personne
00:49:53dans des logements
00:49:56qu'on appelle d'urgence
00:49:57et qui ne sont plus d'urgence
00:49:58parce qu'on ne peut pas
00:49:59accueillir,
00:50:00par exemple,
00:50:01des femmes avec enfants
00:50:02parce qu'on y entre
00:50:04mais on n'en sort jamais.
00:50:07Un,
00:50:08la vraie voie d'intégration,
00:50:10c'est le travail.
00:50:11Deux,
00:50:12c'est la langue.
00:50:14Et trois,
00:50:15c'est l'acceptation
00:50:16de nos principes
00:50:17de vie en commun
00:50:18et de nos coutumes.
00:50:19Et vous êtes inquiet
00:50:20sur ce dernier point ?
00:50:20Je suis inquiet
00:50:22sur tous ces points
00:50:23parce qu'on a l'impression
00:50:25d'une espèce
00:50:28de blocage généralisé
00:50:29qui fait que
00:50:32les affrontements,
00:50:34c'est pour ou contre
00:50:35les immigrés,
00:50:37pour ou contre
00:50:38pas seulement l'immigration
00:50:39mais les personnes.
00:50:41Et ça fait des situations
00:50:42de dingue.
00:50:44Ils sont maintenus
00:50:46dans des lieux d'accueil,
00:50:48d'anciens hôtels,
00:50:49le Formule 1,
00:50:50je parle de ceux
00:50:51que je connais le mieux.
00:50:54Interdiction de travailler.
00:50:56Les municipalités
00:50:58les font jouer au foot
00:50:59pour essayer
00:50:59de les occuper
00:51:00alors qu'ils pourraient travailler
00:51:03et alors qu'un très grand
00:51:04nombre d'entre eux
00:51:05ne s'en ira pas.
00:51:07Et ceux qui disent
00:51:08qu'ils ne travaillent pas
00:51:09se trompent
00:51:10parce qu'ils travaillent au noir.
00:51:11et donc c'est une situation
00:51:13d'abus,
00:51:15c'est une situation
00:51:16de désordre complet.
00:51:20Préciser l'idée
00:51:21que nous sommes
00:51:23le plus intraitable possible,
00:51:26je parle avec prudence,
00:51:27sur les entrées,
00:51:29que nous sommes
00:51:30le plus efficace possible
00:51:31sur les sorties,
00:51:33notamment en cas de délinquance.
00:51:35Et que la voie d'intégration existe
00:51:37pour ceux qui sont là
00:51:38depuis un moment,
00:51:39il me semble qu'il y a là
00:51:40un équilibre.
00:51:41Revenons si vous le voulez bien,
00:51:42à la semaine qui commence.
00:51:43Vous avez dit
00:51:43pas de marchandage
00:51:44et on comprend très bien
00:51:45il ne s'agit pas de dire
00:51:45je te donne tel ministère,
00:51:47tu me donnes tel soutien.
00:51:47Mais quand même,
00:51:49le premier nom que vous avez cité
00:51:50je crois que c'était
00:51:51M. Fort,
00:51:52pour le tacler un peu.
00:51:53Non, non, c'est parce que
00:51:54c'est vous qui l'avez cité.
00:51:56Alors j'ai dit
00:51:57il a annoncé
00:51:59qu'il voulait être à Matignon,
00:52:00c'est pas moi qui l'annonçais.
00:52:01Vous avez besoin
00:52:01et ce n'est pas un calcul
00:52:03on va dire mesquin,
00:52:04il faut élargir le compromis.
00:52:06Vous dites vous-même
00:52:07il y a un besoin de stabilité.
00:52:08Est-ce qu'il est possible
00:52:09qu'un remaniement ait lieu
00:52:10ou en tout cas
00:52:11que vous en parliez
00:52:12dès cette semaine
00:52:13avec les partis
00:52:14et par exemple
00:52:14que des ministres
00:52:16vous souriez,
00:52:16vous avez raison,
00:52:17que des ministres par exemple
00:52:18socialistes
00:52:19rejoignent le gouvernement
00:52:20de la France.
00:52:22Vous êtes un humoriste
00:52:24dans votre genre.
00:52:25Vous voyez.
00:52:26Le parti socialiste dit
00:52:29nous voulons abattre
00:52:31ce gouvernement.
00:52:32Pour l'instant,
00:52:33on dit ça avant
00:52:33de négocier,
00:52:34vous savez comme moi.
00:52:35Après,
00:52:35le ministère se profite
00:52:37et c'est autre chose.
00:52:37Si la piste que vous ouvrez
00:52:39est réelle...
00:52:42Sur un programme bien sûr,
00:52:43il ne s'agit pas
00:52:44de dire je te donne merci
00:52:44etc.
00:52:46Excusez-moi de dire
00:52:47les propositions
00:52:48du parti socialiste
00:52:50ce sont les plus éloignées
00:52:51de toutes celles
00:52:52qui ont été faites
00:52:53sur le champ politique.
00:52:54Pourquoi ?
00:52:55Parce que ce que propose
00:52:57le parti socialiste
00:52:58ce n'est pas
00:52:58de freiner la dépense,
00:53:00c'est de laisser repartir
00:53:02la dépense
00:53:03et de le faire
00:53:04en créant
00:53:04selon mes comptes
00:53:0632 milliards d'euros
00:53:08d'impôts
00:53:09principalement
00:53:10sur les entreprises.
00:53:11Il n'y a rien
00:53:11à négocier
00:53:12avec le parti socialiste.
00:53:13Je ne dis pas
00:53:13qu'il n'y a rien
00:53:14à négocier,
00:53:14je ne connais pas
00:53:15leurs arrières-pensées.
00:53:16Je vois...
00:53:18Vous les présumez
00:53:18vous êtes plus savant
00:53:22que moi
00:53:22en ce domaine
00:53:24je suis sûr que non.
00:53:24Ou plus intuitif
00:53:25que moi.
00:53:26Je connais des dirigeants
00:53:27socialistes
00:53:28qui me disent
00:53:30ils sont devenus fous.
00:53:32Mais vous dites...
00:53:33Je connais des dirigeants
00:53:34socialistes
00:53:34qui disent
00:53:35il faut un compromis.
00:53:36C'est le plus éloigné
00:53:37de ce que je présente
00:53:38aujourd'hui
00:53:38plus encore
00:53:39que le RN
00:53:40ou la France nationale.
00:53:40Non, je n'ai pas dit
00:53:41que c'est le plus éloigné
00:53:42de tout ce qu'on entend.
00:53:44Je suis persuadé
00:53:45ou bien qu'ils n'ont
00:53:47pas très bien
00:53:49réfléchi à la manière
00:53:50ou bien que
00:53:51dans leur for intérieur
00:53:53ils pensent
00:53:55que ce n'est pas possible.
00:53:55Je prends un exemple
00:53:56que vous avez abordé.
00:53:57La taxe Zuckman
00:53:58qu'on appelle
00:53:59taxe Zuckman.
00:53:592% sur les patrimoines
00:54:01de plus de 100 millions.
00:54:02Par an.
00:54:03Par an.
00:54:03Je l'ai dit tout à l'heure.
00:54:04La taxe Zuckman
00:54:05elle est inconstitutionnelle.
00:54:07C'est une folie
00:54:07d'après vous ?
00:54:09C'est honnêtement
00:54:10une menace
00:54:11sur les investissements
00:54:13en France.
00:54:15Parce que
00:54:15qu'est-ce qu'ils vont faire ?
00:54:16Ils vont partir.
00:54:17Comme au Royaume-Uni.
00:54:18Ça a été le cas.
00:54:19Il y a une politique
00:54:20qui a conduit à...
00:54:21Au Royaume-Uni
00:54:22on a...
00:54:22Vous prenez cet exemple ?
00:54:23C'était pas
00:54:24la taxe Zuckman
00:54:25au Royaume-Uni.
00:54:27C'était moins grave
00:54:28que ça
00:54:28si j'ose dire.
00:54:29C'était taxer
00:54:30les étrangers.
00:54:32Créer
00:54:33sur les étrangers.
00:54:35Monsieur le Premier ministre
00:54:35Gavron Zuckman
00:54:36l'économiste
00:54:37n'est pas sur ce plateau
00:54:38mais il vous répondrait
00:54:38sur l'exil fiscal
00:54:40qu'il y a un dispositif
00:54:42dans cette taxe.
00:54:43C'est exactement
00:54:44ce que font les Etats-Unis
00:54:45l'extraterritorialisation
00:54:46de l'impôt.
00:54:47Vous le payez
00:54:48même si vous êtes
00:54:48à l'étranger
00:54:49même si vous avez quitté
00:54:50la France.
00:54:50Eh bien c'est que
00:54:51vous n'avez pas regardé
00:54:52en tout cas
00:54:53que si vous avez regardé
00:54:57vous n'avez pas vu
00:54:57les mêmes choses
00:54:58que les miennes.
00:54:59Ils se trouvent
00:55:00donc ils disent
00:55:01il n'y a pas de risque
00:55:02que les gens partent
00:55:03parce qu'on ira les choper
00:55:04par contre
00:55:04du caractère un peu
00:55:08familier de l'expression
00:55:10où qu'ils soient.
00:55:12Il se trouve
00:55:13que notre pays
00:55:13depuis 50 ans
00:55:15a conclu
00:55:17126 conventions fiscales
00:55:21avec 126 pays étrangers.
00:55:24Et l'article premier
00:55:25de ces conventions fiscales
00:55:26c'est
00:55:27si vous changez de pays
00:55:29c'est le pays
00:55:30qui vous accueille
00:55:31qui prélève
00:55:32qui prélève les impôts.
00:55:34Et comme vous savez
00:55:35parce que vous êtes
00:55:36fine juriste
00:55:37une convention internationale
00:55:39un traité international
00:55:40c'est au-dessus
00:55:41des lois.
00:55:44Et donc il faudrait
00:55:45changer
00:55:46faire des référendums
00:55:48et pendant ce temps
00:55:50hélas
00:55:52les gens partent
00:55:54parce que désormais
00:55:56il y a une espèce
00:55:57de
00:55:58comment on dit
00:56:01de nomadisme fiscal
00:56:02qui fait que
00:56:04les
00:56:05les
00:56:05les
00:56:07les redevables
00:56:07vont s'installer
00:56:09là où
00:56:10l'Italie
00:56:11est aujourd'hui
00:56:11en train de faire
00:56:12une politique
00:56:13extrêmement sceptique
00:56:13sur ce que proposent
00:56:14les socialistes.
00:56:15Est-ce que ça veut dire
00:56:16ce soir
00:56:17après avoir regardé
00:56:18de près
00:56:18leur contre-projet
00:56:19vous ne leur tendez
00:56:21plus la main ?
00:56:22Je tends la main
00:56:22à tout le monde
00:56:23parce que vous
00:56:24pardon de
00:56:26revenir à la première
00:56:28phrase
00:56:29de notre entretien
00:56:31la question c'est
00:56:32est-ce qu'on est d'accord
00:56:33sur le diagnostic
00:56:34ou pas ?
00:56:36Si on n'est pas d'accord
00:56:36sur le diagnostic
00:56:37aucune politique
00:56:38ne marchera.
00:56:40Si on n'est pas d'accord
00:56:40sur
00:56:41si on n'a pas
00:56:42un accord minimal
00:56:44sur
00:56:45la gravité
00:56:47et l'urgence
00:56:48de la situation
00:56:49Mettons-nous d'accord
00:56:50sur les solutions
00:56:51pour parvenir
00:56:52à trouver
00:56:53des économies
00:56:54ils vous répondent
00:56:55que vous avez inversé
00:56:57les choses
00:56:57d'abord la négociation
00:56:58ensuite le vote
00:56:59et ils vous répondent
00:57:01aussi
00:57:01qu'avec
00:57:02ce vote de confiance
00:57:04que vous sollicitez
00:57:05et bien vous rajoutez
00:57:06de la crise
00:57:07à la crise
00:57:07qu'est-ce que vous leur répondez ?
00:57:09Parce que vous pensez
00:57:11que la crise
00:57:12elle vient
00:57:13parce que je demande
00:57:14la confiance
00:57:14ou parce qu'on me la refuse ?
00:57:16Peut-être que vous la précipitez
00:57:17monsieur le Premier ministre
00:57:18Ni l'un
00:57:19Peut-être les deux
00:57:20Ni l'un
00:57:22L'autre oui
00:57:23mais pas l'un
00:57:24Le pays
00:57:27est depuis
00:57:28des années
00:57:29plongé
00:57:31dans une espèce
00:57:32de perpétuelle
00:57:34embuscade
00:57:35des uns
00:57:36contre les autres
00:57:37et pardon de dire
00:57:38la formule
00:57:39que vous avez utilisée
00:57:40c'est une formule
00:57:42je suis sûr
00:57:43que vous allez
00:57:43vous-même
00:57:44accepter
00:57:45cette vision
00:57:46une formule
00:57:47complètement
00:57:48à l'envers
00:57:49quand vous avez
00:57:52un patient
00:57:53que vous êtes
00:57:55médecin
00:57:55vous ne dites pas
00:57:57on va d'abord
00:57:58s'entendre
00:57:58sur les médicaments
00:58:00on verra
00:58:01après
00:58:02quel est le diagnostic
00:58:03vous savez bien
00:58:05que ce n'est pas ça
00:58:05la procédure
00:58:06que vous avez choisie
00:58:07non non
00:58:07vous êtes d'accord
00:58:09avec ma formule
00:58:10totalement
00:58:10le diagnostic
00:58:11la prescription
00:58:12ensuite
00:58:13très bien
00:58:13le diagnostic
00:58:14d'abord
00:58:15l'accord minimal
00:58:16d'abord
00:58:17autrement
00:58:18je vous dis
00:58:18le fond
00:58:19de ce que je pense
00:58:19j'ai vu
00:58:20depuis des mois
00:58:21le pays
00:58:25avec
00:58:25des formulations
00:58:27sympathiques
00:58:28de gens qui disent
00:58:29on est tous d'accord
00:58:30sur ça
00:58:30on n'est pas d'accord
00:58:31du tout
00:58:31un très grand nombre
00:58:33de ceux
00:58:35que nous évoquons
00:58:36eux
00:58:37leur vision
00:58:38c'est que c'est pas grave
00:58:39mais qui sont ces personnes
00:58:41pardonnez-moi
00:58:41monsieur Bayrou
00:58:42qui sont ces personnes
00:58:43qui pensent aujourd'hui
00:58:44qu'un pays
00:58:45surendetté
00:58:46est un pays souverain
00:58:47qui sont ces personnes là
00:58:49qui sont ces Français
00:58:50je suis vraiment content
00:58:50de vous entendre dire ça
00:58:51mais qui sont-ils
00:58:52vous êtes deux journalistes
00:58:54éminents
00:58:55et si vous lisez
00:58:57je veux dire
00:58:58deux qui venaient
00:58:58de vous exprimer
00:58:59il suffit de regarder
00:59:00les sondages
00:59:01quand on demande aux Français
00:59:0280% répondent
00:59:03que c'est une préoccupation
00:59:05inquiet
00:59:06les autres ne se sont pas exprimés
00:59:08vous dites
00:59:09il faut être aveugle
00:59:10et vous
00:59:11vous dites
00:59:11il faut être aveugle
00:59:12et qui sont ces personnes
00:59:13ils sont dingues
00:59:14vous avez raison
00:59:15et c'est le coeur du sujet
00:59:18dans lequel nous sommes
00:59:19et c'est le coeur du sujet
00:59:21pour moi
00:59:22pardon
00:59:22d'une demi-phrase
00:59:23de revenir à ça
00:59:24parce que c'est le sort
00:59:26des jeunes Français
00:59:27qui est en jeu
00:59:27c'est eux
00:59:29qui sont surchargés
00:59:30dans leur sac à dos
00:59:32avec de la fonte
00:59:34des haltères
00:59:34qui les empêchent
00:59:36d'avancer
00:59:37vous ne savez pas
00:59:37les journalistes
00:59:38qui sont éminents
00:59:38ce sont les Français
00:59:39ils sont adultes
00:59:39ils voient bien les choses
00:59:40un point
00:59:41et je passe tout à l'heure
00:59:41la marque Fauvel
00:59:42pour respecter notre tour
00:59:43mais vous avez eu ce mot
00:59:44très surprenant
00:59:45vous avez dit
00:59:46attention
00:59:46la dette de la France
00:59:48est possédée
00:59:49en partie importante
00:59:50par les étrangers
00:59:5160%
00:59:52c'est très intéressant
00:59:53parce que longtemps
00:59:53on a dit
00:59:54ça c'est un propos complotiste
00:59:55on exagère
00:59:56c'est pas dangereux
00:59:56etc
00:59:56et là on a le Premier ministre
00:59:57de la France
00:59:57qui dit attention
00:59:58c'est dangereux
00:59:59en quoi c'est dangereux
01:00:00expliquez-nous
01:00:01parce que ça fait lever
01:00:02la roi de beaucoup de monde
01:00:02c'est extrêmement simple
01:00:04c'est la gravité
01:00:05de la situation
01:00:05que je décrivais
01:00:06on a laissé s'accumuler
01:00:08la dette
01:00:09et donc
01:00:11la charge de la dette
01:00:12et les annuités
01:00:13qu'on doit payer
01:00:13tous les ans
01:00:15ou tous les mois
01:00:15si c'était des mensualités
01:00:17il faut la prélever
01:00:20sur le travail des Français
01:00:21et je vous ai dit
01:00:22les chiffres
01:00:2350 milliards
01:00:25nouveaux créés
01:00:26sur lesquels
01:00:27cette année
01:00:27on pique 10 milliards
01:00:28l'an prochain
01:00:2910 de plus
01:00:3020 milliards
01:00:31l'année après
01:00:3210 de plus
01:00:3330 milliards
01:00:33et bien ça n'est pas
01:00:35de l'argent
01:00:36qui va venir irriguer
01:00:37le pays
01:00:38c'est de l'argent
01:00:39qui est
01:00:40comment dire
01:00:41dirigé
01:00:43non je veux pas dire
01:00:44détourné
01:00:45ça serait
01:00:45pas normal
01:00:47diriger
01:00:48vers
01:00:50des intervenants
01:00:51qui sont
01:00:52des intervenants
01:00:53étrangers
01:00:54des acteurs économiques
01:00:55qui sont
01:00:56des acteurs
01:00:56économiques
01:00:57étrangers
01:00:57c'est pas
01:00:59vous êtes
01:00:59très averti
01:01:00donc vous savez
01:01:01ce que je vais dire
01:01:02au Japon
01:01:03la dette
01:01:04elle est beaucoup
01:01:05plus importante
01:01:05que la nôtre
01:01:06en pourcentage
01:01:07du PIB
01:01:07mais cette dette
01:01:09est détenue
01:01:10à 99%
01:01:11par les japonais
01:01:12c'est la France
01:01:13à la liquidité
01:01:13vous êtes en train
01:01:15de nous dire
01:01:15qu'on pourrait être
01:01:16demain sous tutelle
01:01:17je ne dis pas ça
01:01:19il y a eu un débat
01:01:19au sein de votre gouvernement
01:01:20mon chalin
01:01:21la ministre des comptes
01:01:22qui avait dit
01:01:22il y a quelques mois
01:01:23on pourrait se retrouver
01:01:24sous tutelle
01:01:25Eric Lombard
01:01:26son patron
01:01:26son supérieur hiérarchique
01:01:28à Bercy
01:01:29a dit absolument pas
01:01:30cette semaine
01:01:30y a-t-il
01:01:31oui ou non
01:01:32si votre gouvernement
01:01:33est renversé
01:01:34un risque
01:01:35financier
01:01:36de krach
01:01:36ou de mise sous tutelle
01:01:37de la France
01:01:38et est-il
01:01:39accentué
01:01:40par ce qui va se passer
01:01:41juste après le 8
01:01:42le 10
01:01:42l'appel à bloquer le pays
01:01:43je vois des tas de gens
01:01:44qui disent
01:01:46il n'y a pas de risque
01:01:47il y en a ou pas
01:01:48mais
01:01:49j'ai envie de leur dire
01:01:51excuse-moi Jeannot
01:01:53va voir
01:01:54en Espagne
01:01:55après Simone
01:01:56Jeannot
01:01:56il faut bien
01:01:59qu'on essaie
01:02:00d'expliquer les choses
01:02:01comme dans la vie
01:02:02le type il dit
01:02:03il n'y a pas de risque
01:02:04je dis
01:02:06c'est pas loin
01:02:07l'Espagne
01:02:08passe la frontière
01:02:09c'est pas loin
01:02:10le Portugal
01:02:11passe la frontière
01:02:12je ne dis même pas
01:02:13d'aller en Grèce
01:02:14c'est pas loin
01:02:16la Suède
01:02:16il y a quelques années
01:02:17le risque
01:02:18c'est pas loin
01:02:19le Canada
01:02:19il est imminent
01:02:20ou il est
01:02:21sur le long terme
01:02:23le risque
01:02:24il est imminent
01:02:25dès l'instant
01:02:26que nous prendrons
01:02:27la décision
01:02:27de ne rien faire
01:02:28mais quel est le risque
01:02:29François Bayrou
01:02:30le risque
01:02:31c'est extrêmement simple
01:02:32l'explosion
01:02:34des taux d'intérêt
01:02:36deux la dégradation
01:02:37de la note
01:02:38et trois
01:02:38un jour
01:02:39les prêteurs
01:02:40vous disent
01:02:40on prête plus
01:02:41alors on croit
01:02:42que c'est théorique
01:02:43en Grande-Bretagne
01:02:46le Royaume-Uni
01:02:47très grand pays
01:02:49européen
01:02:50membre du Conseil
01:02:51de sécurité
01:02:52des Nations Unies
01:02:53il y a deux ans
01:02:55et demi
01:02:55un gouvernement
01:02:57conservateur
01:02:58c'est à dire
01:02:58plutôt du côté
01:02:59de la finance
01:03:00de la city
01:03:01comme on dit
01:03:01un gouvernement
01:03:02conservateur
01:03:03mené par
01:03:04un leader
01:03:05énergique
01:03:07et qui
01:03:08qui avait une idée
01:03:09précise
01:03:10de ce qu'elle voulait faire
01:03:10et en général
01:03:11plutôt en phase
01:03:13en 42 jours
01:03:17en 6 semaines
01:03:18jour pour jour
01:03:19elle a été obligée
01:03:20de démissionner
01:03:21et de s'en aller
01:03:21parce que les prêteurs
01:03:22ont dit
01:03:22on prête plus
01:03:23Monsieur le Premier ministre
01:03:24c'est ce qui rend
01:03:25peut-être votre décision
01:03:27incompréhensible
01:03:28pour certains Français
01:03:29et ce soir
01:03:30c'est peut-être le moment
01:03:31de la clarification
01:03:32qui n'est d'ailleurs
01:03:32jamais venue véritablement
01:03:34politiquement
01:03:34ni à l'Assemblée
01:03:35mais peut-être
01:03:36qu'elle viendra
01:03:37de votre part
01:03:37la situation est donc grave
01:03:39il n'y a pas de déni
01:03:40et urgente
01:03:41et urgente
01:03:41nous l'avons compris
01:03:42peut-être tomberez-vous
01:03:43le 8 septembre
01:03:44sur le champ d'honneur
01:03:45de la dette
01:03:45la messe semble dite
01:03:47peut-être que vous y croyez encore
01:03:48mais le trou de souris
01:03:49ressemble aujourd'hui
01:03:50à un trou de fourmis
01:03:50la question
01:03:51je vous l'ai posée
01:03:52tout à l'heure
01:03:52vous n'avez pas répondu
01:03:53Monsieur le Prémis
01:03:53en quoi ce n'est pas
01:03:54une fuite en avant
01:03:55beaucoup beaucoup de gens
01:03:56reconnaissent
01:03:58que vous êtes
01:03:58un lanceur d'alerte
01:03:59même si parfois
01:04:00peut-être
01:04:00je l'ai dit tout à l'heure
01:04:01vous avez acquiescé
01:04:02certains budgets
01:04:03pourquoi prenez-vous
01:04:05le risque
01:04:05de partir de manière
01:04:06certaine le 8 septembre
01:04:07parce que
01:04:09si je n'ai pas
01:04:11l'assentiment
01:04:12minimal
01:04:15des Français
01:04:17et de ceux
01:04:18qui les représentent
01:04:19il n'y a
01:04:20aucune politique
01:04:21courageuse possible
01:04:22vous êtes obligé
01:04:24de battre en retraite
01:04:25sur chacune des mesures
01:04:26on l'a vu
01:04:28dans les gouvernements
01:04:29précédents
01:04:30et puis au bout du compte
01:04:32vous vous trouvez
01:04:32censuré
01:04:33et il y a pire
01:04:34pour moi
01:04:35s'il n'y a pas
01:04:36cet accord
01:04:37pire alors
01:04:38à titre personnel
01:04:39et de mon histoire
01:04:41personnelle
01:04:42s'il n'y a pas
01:04:43cet accord minimal
01:04:46cette entente
01:04:49sur le diagnostic
01:04:50alors la situation
01:04:52est présentée
01:04:53comme étant
01:04:53le pouvoir
01:04:55contre les Français
01:04:56le haut
01:04:57contre le bas
01:04:58et toute ma vie
01:04:59je me suis battu
01:05:01pour que
01:05:02au contraire
01:05:03le bas
01:05:04soit reconnu
01:05:05les Français
01:05:06de la base
01:05:07soient reconnus
01:05:09et respectés
01:05:09je ne veux pas
01:05:11conduire une politique
01:05:12contre eux
01:05:12mais on vous écoute
01:05:13et on a le sentiment
01:05:16que vous avez presque
01:05:17intégré
01:05:18le fait
01:05:19qu'il n'y aura
01:05:19pas d'accord
01:05:20et certains
01:05:21vous soupçonnent
01:05:21même d'avoir
01:05:22en quelque sorte
01:05:23appuyé sur le bouton
01:05:23en réclamant
01:05:24ce vote de confiance
01:05:25en sachant
01:05:25qu'il n'y aurait
01:05:26pas de majorité
01:05:27de prendre les Français
01:05:28ça témoigne
01:05:28comme vous le faites
01:05:29ce soir
01:05:29sur ce plateau
01:05:30en disant
01:05:30il faut réformer ce pays
01:05:31et je n'y arrive pas
01:05:32le projet du Parti Socialiste
01:05:34c'est pas que je n'y arrive pas
01:05:35tout ça pour être
01:05:36un jour
01:05:37une sorte de recours
01:05:38pouvez-vous
01:05:39répondre à cette question
01:05:40par la réponse
01:05:41la plus simple possible
01:05:42en disant
01:05:43si je quitte
01:05:44Matignon
01:05:44ce n'est pas pour
01:05:45briguer par exemple
01:05:46l'Elysée en 2021
01:05:47donc ce que je fais
01:05:48aujourd'hui
01:05:48c'est pour la France
01:05:49et rien que pour la France
01:05:50vous êtes extrêmement sympathique
01:05:52quand on dit ça
01:05:53en début de réponse
01:05:54généralement
01:05:54mais je n'ai aucune envie
01:05:57d'entrer dans les hypothèses
01:05:59dans lesquelles
01:06:00vous voulez qu'on entre
01:06:01alors je vais
01:06:01expliquer
01:06:03le trou de souris
01:06:04non non non
01:06:04il est noble
01:06:05ce que vient de dire
01:06:05pas de fourmis
01:06:06non non non
01:06:06on y revient après
01:06:08moi je vais expliquer
01:06:08le trou de fourmis
01:06:10ça lèverait ce scénario
01:06:11le trou de fourmis
01:06:13je suis absolument
01:06:14persuadé
01:06:15que ça peut bouger
01:06:17comment
01:06:18si les Français
01:06:20dans la semaine
01:06:22qui vient
01:06:22disent
01:06:23mais tout ça
01:06:23est dingue
01:06:24pourquoi c'est dingue
01:06:25on va avoir
01:06:27pour faire tomber
01:06:29le gouvernement
01:06:29tu parles de l'exploit
01:06:31c'est un gouvernement
01:06:31minoritaire
01:06:32pas de majorité absolue
01:06:33pas de majorité relative
01:06:34qui depuis le premier jour
01:06:36est promis
01:06:38aux accidents
01:06:39les pires
01:06:39qui risquaient de tomber
01:06:40sur la censure
01:06:41de toute façon
01:06:41ceci c'est
01:06:42franchement
01:06:43mais comment
01:06:45tombe-t-il
01:06:46par l'alliance
01:06:47de trois parties
01:06:49qui sont
01:06:50non seulement
01:06:51hostiles entre eux
01:06:52mais haineux
01:06:53entre eux
01:06:54qui ont
01:06:55on l'a vu
01:06:56des propositions
01:06:58et des volontés
01:06:59strictement antagonistes
01:07:01c'est le jeu parlementaire
01:07:02c'est le jeu parlementaire
01:07:03c'est pas le jeu parlementaire
01:07:04c'est l'assemblée
01:07:04qu'on choisit les français
01:07:05ça n'est pas le jeu parlementaire
01:07:06ce suis moi
01:07:07depuis très longtemps
01:07:08acquis à l'idée
01:07:09qu'ont les allemands
01:07:10que quand on fait tomber
01:07:12un gouvernement
01:07:12il faut se mettre d'accord
01:07:13sur le gouvernement suivant
01:07:14c'est terriblement dangereux
01:07:18la période
01:07:19dans laquelle on va entrer
01:07:21est-ce que le roi est nu
01:07:22monsieur le Premier ministre
01:07:22c'est très
01:07:23c'est pas de roi
01:07:25on parle de peuple
01:07:26c'est le peuple français
01:07:28c'est le peuple français
01:07:30qui est en danger
01:07:31parce que
01:07:33si on entre
01:07:34comme ça
01:07:34risque beaucoup
01:07:35d'être le cas
01:07:36dans une période
01:07:37de désordre
01:07:38de chaos
01:07:40que certains cherchent
01:07:42qui ?
01:07:43vous savez bien
01:07:44ou certains
01:07:44la situation est assez grave
01:07:46pour que vous les nommiez
01:07:47monsieur le Premier
01:07:47et bien il y a
01:07:48des forces politiques
01:07:49en France
01:07:49qui veulent le chaos
01:07:51lesquelles ?
01:07:52et qui veulent
01:07:53et qui pensent
01:07:53que c'est sur le chaos
01:07:54qu'on construit la révolution
01:07:55et qui ne s'en cache pas
01:07:57Jean-Luc Mélenchon
01:07:58a dit dix fois
01:08:00que
01:08:01le chemin
01:08:03c'était de tout
01:08:04conflictualiser
01:08:06a-t-il dit
01:08:06c'est-à-dire
01:08:07de transformer
01:08:08toute tension
01:08:09en affrontement
01:08:10tout affrontement
01:08:11en guerre civile
01:08:12et qu'après
01:08:13il n'y a plus que
01:08:14François Bayrou
01:08:15c'est facile
01:08:15d'attaquer les oppositions
01:08:16dans votre propre camp
01:08:17Edouard Philippe
01:08:18qui est censé
01:08:18vous soutenir
01:08:19en tout cas
01:08:19dans votre logique
01:08:20qui vous pousse
01:08:21dans l'escalier
01:08:22qui dit
01:08:22la dissolution
01:08:23est inéluctable
01:08:24et bien je ne crois pas ça
01:08:26la dissolution
01:08:26qu'est-ce que vous lui répondez
01:08:27la dissolution
01:08:28on l'a vécu
01:08:30on ne peut pas dire
01:08:32le président de la république
01:08:34dit ça chaque fois
01:08:35qu'on en parle
01:08:36on ne peut pas dire
01:08:37que la dissolution
01:08:38ait été une clarification
01:08:40magnifique
01:08:40et comme on n'a pas changé
01:08:43le mode de scrutin
01:08:44je suis persuadé
01:08:44qu'il faut le faire
01:08:45et j'ai
01:08:46un projet
01:08:48prêt
01:08:49qui peut être
01:08:50présenté
01:08:51avec
01:08:53à la fois
01:08:53les avantages
01:08:54du scrutin
01:08:55de circonscription
01:08:55et les avantages
01:08:57du scrutin
01:08:58proportionnel
01:08:58comme nos voisins
01:09:00allemands
01:09:00l'ont
01:09:01tant qu'on ne change
01:09:03pas le mode de scrutin
01:09:04vous avez beau
01:09:05dissoudre
01:09:06vous allez retrouver
01:09:06exactement
01:09:07les mêmes divisions
01:09:08les mêmes difficultés
01:09:10les mêmes forces
01:09:11les mêmes désordres
01:09:12la même incapacité
01:09:14d'action
01:09:15pourquoi l'histoire
01:09:16va se répéter forcément
01:09:17le front républicain
01:09:18va se répéter forcément
01:09:19non je ne crois pas
01:09:21je pense que le front républicain
01:09:22deviendrait impossible
01:09:23mais je pense que
01:09:25si vous imaginez
01:09:26que
01:09:26la progression
01:09:29de l'extrême droite
01:09:30vers une majorité relative
01:09:32parce que je ne pense pas
01:09:33qu'il puisse en être autrement
01:09:35ferait avancer les choses
01:09:36je ne le crois pas
01:09:37précisez cela
01:09:38c'est très important
01:09:39ce que vous venez de lâcher
01:09:39parce que
01:09:40ça a été une circonstance
01:09:41déterminante
01:09:42qu'on soit pour ou contre
01:09:43le barrage anti-RN
01:09:45ça a été une circonstance déterminante
01:09:46pourquoi dites-vous
01:09:47cette fois-ci
01:09:47il n'aurait pas lieu
01:09:48parce que vous voyez bien
01:09:49la tension
01:09:50entre les forces
01:09:52qui présentaient
01:09:55le front
01:09:56dit républicain
01:09:57cette tension
01:09:59elle est extrême
01:10:01je disais
01:10:02qu'ils se haïssent
01:10:03cette semaine
01:10:04cette semaine
01:10:05donc le RN progresserait
01:10:06je ne remonte pas
01:10:07dans le temps
01:10:08cette semaine
01:10:09aux universités d'été
01:10:13de LFI
01:10:14ce qui était chanté
01:10:16par toute la foule
01:10:17en chœur
01:10:17c'était
01:10:18tout le monde
01:10:19déteste le PS
01:10:20et qu'a dit
01:10:23fort
01:10:23ce matin
01:10:25il a dit
01:10:26je ferai un gouvernement
01:10:27il imagine
01:10:29qu'il est à Matignon
01:10:30mais il n'y aura pas
01:10:31de LFI
01:10:32dans le gouvernement
01:10:32vous trouvez
01:10:34qu'on est devant
01:10:34des cohérences
01:10:36dans les temps
01:10:40mauvais
01:10:41comme on est
01:10:41la stabilité
01:10:44c'est une chose
01:10:45essentielle
01:10:45c'est la réponse
01:10:47à votre question
01:10:48je me bats
01:10:49pour ça
01:10:49la stabilité
01:10:51c'est une chose
01:10:52essentielle
01:10:52la possibilité
01:10:55de partager
01:10:56avec les citoyens
01:10:57la vision du pays
01:11:00et d'une situation
01:11:00c'est une chose
01:11:01essentielle
01:11:02la capacité
01:11:04à rassembler
01:11:05des forces
01:11:06même différentes
01:11:07vous savez ce que pensent
01:11:08beaucoup de français
01:11:09là qui nous écoutent
01:11:10mais pourquoi
01:11:11vous ne vous entendez pas
01:11:12ils sont plus près
01:11:14de penser comme vous
01:11:15que comme moi
01:11:15qu'il y a
01:11:16un diagnostic partagé
01:11:18le problème
01:11:20je crois
01:11:20c'est qu'il n'y a pas
01:11:21de diagnostic partagé
01:11:22mais vous avez donné
01:11:22des gages ce soir
01:11:23il est important
01:11:25de les résumer
01:11:25je n'ai pas donné
01:11:27de gages
01:11:27j'ai dit la vérité
01:11:29de ce que je pense
01:11:29sur la réforme de l'état
01:11:30vous pouvez avancer
01:11:31sur certaines propositions
01:11:33ou dispositions
01:11:34énoncées
01:11:35et résumées
01:11:36par le rassemblement national
01:11:37la porte n'est pas fermée
01:11:38ce sont quand même
01:11:39des mesures
01:11:41des annonces
01:11:41qui sont assez importantes
01:11:43pour la semaine
01:11:43qui s'ouvre
01:11:44ni pour la question
01:11:45ni pour le PS
01:11:46un certain nombre
01:11:48de questions
01:11:48d'organisation
01:11:50et un certain nombre
01:11:51de questions
01:11:52qui touchent
01:11:53même à la fiscalité
01:11:54la porte n'est pas fermée
01:11:56sur les hauts revenus
01:11:56sur les hauts revenus
01:12:00peut-être sur
01:12:01d'autres organisations
01:12:03pour le patrimoine aussi
01:12:04mais penser
01:12:06qu'on va résoudre
01:12:06les problèmes du pays
01:12:07avec 31 milliards
01:12:08d'impôts supplémentaires
01:12:10qui portent
01:12:11sur les entreprises
01:12:11pour moins
01:12:12mais monsieur le Premier ministre
01:12:13quitte à y aller
01:12:14avec panache
01:12:15vous dites ok
01:12:15vous ouvrez les portes
01:12:17à tout le monde
01:12:17on sent bien
01:12:18que vous avancez
01:12:18un peu masqué
01:12:19parce que si vous
01:12:20c'était trop d'un côté
01:12:21comme vous le dites
01:12:22vous êtes sous le feu
01:12:22de l'autre
01:12:23pourquoi ne pas prononcer
01:12:25les mots
01:12:26qu'on a beaucoup entendu
01:12:27dans d'autres pays
01:12:27quand il y a eu
01:12:28de grandes réformes
01:12:29c'est-à-dire
01:12:29sacrifice
01:12:30rigueur
01:12:31austérité
01:12:32on a l'impression
01:12:33que vous dites
01:12:33je suis monsieur vérité
01:12:34mais je m'arrête
01:12:35à un certain stade
01:12:36parce que je n'ose pas
01:12:37prononcer ces mots
01:12:37pourquoi ?
01:12:38j'ai déjà dit
01:12:38que vous étiez gonflé
01:12:39alors je le répète
01:12:42excusez-moi de vous dire
01:12:43je suis depuis
01:12:45huit jours
01:12:46sous le feu
01:12:47continu
01:12:48des adversaires
01:12:50et d'un certain
01:12:51nombre d'observateurs
01:12:52parce que j'ai osé dire
01:12:54qu'il y avait un problème
01:12:56vital avec la question
01:12:57de la dette
01:12:57j'ai osé dire
01:12:58qu'il fallait le résoudre
01:13:00maintenant
01:13:00c'est pas ça
01:13:01sacrifice
01:13:01austérité
01:13:02c'est ces mots
01:13:03qui font mal à la bouche
01:13:04souvent des politiques
01:13:05parce que ça n'est pas vrai
01:13:07si on veut vraiment sortir
01:13:09des 3000 milliards
01:13:10et quelques
01:13:11si
01:13:11et bien
01:13:12Darius Rochemin
01:13:13il faut changer de métier
01:13:14il faut arrêter
01:13:16de faire l'observateur
01:13:17il faut que vous veniez
01:13:18de mon côté de la table
01:13:19vous avez raison
01:13:19venez de mon côté
01:13:21de la table
01:13:21et au lieu de dire
01:13:23vous n'osez pas dire
01:13:24les mots que
01:13:24pourquoi je ne dis pas
01:13:26austérité
01:13:26parce que ce n'est pas
01:13:27de l'austérité
01:13:28c'est de la rigueur
01:13:28non
01:13:29c'est du sérieux
01:13:31encore une fois
01:13:34des chiffres
01:13:34moi j'aime bien les chiffres
01:13:35je suis un faux littéraire
01:13:36comme vous savez
01:13:37les chiffres
01:13:40on a dépensé
01:13:43l'an dernier
01:13:43100
01:13:44si on laisse
01:13:46les choses aller
01:13:47on va dépenser
01:13:48104 ou 105
01:13:49et nous on dit
01:13:51il faut dépenser
01:13:52101
01:13:52101 et demi
01:13:54parce qu'on freine
01:13:54la dépense
01:13:55c'est pas de l'austérité
01:13:57et vous savez bien
01:13:57que ça n'est qu'un début
01:13:58François Poirou
01:13:59j'interviewais le chancelier
01:14:00d'Allemagne hier
01:14:01il me disait
01:14:01il avait cette formule
01:14:02terriblement cruelle
01:14:03nous 40 milliards
01:14:05c'est pas beaucoup d'argent
01:14:05pour nous
01:14:06eux vont investir
01:14:07500 milliards
01:14:07parce qu'ils ont été
01:14:08vertueux pendant des années
01:14:09et des années
01:14:10donc même vos 44 milliards
01:14:12en réalité
01:14:12ça n'est qu'un début
01:14:13et vous le savez très bien
01:14:14ça n'est qu'un début
01:14:15parce qu'il faudra
01:14:16l'an prochain
01:14:17faire des efforts
01:14:17du même ordre
01:14:18mais si nous avons
01:14:19réorganisé le pays
01:14:20si nous avons trouvé
01:14:22une efficacité plus grande
01:14:24si nous avons libéré
01:14:26les énergies
01:14:27comme on a l'habitude
01:14:28de le dire
01:14:28alors à ce moment là
01:14:31l'activité du pays
01:14:32va répondre
01:14:33donc vous allez vous battre
01:14:34jusqu'au bout
01:14:34François Bayrou
01:14:35on va essayer
01:14:37d'imaginer le jour
01:14:37d'après
01:14:38si vous êtes renversé
01:14:39c'est pour l'heure
01:14:41le scénario
01:14:42qui semble écrit
01:14:43ce soir
01:14:44vous n'obtenez pas
01:14:46la confiance
01:14:46vous présentez
01:14:47votre démission
01:14:48au président de la république
01:14:49vous refuserez
01:14:50s'il vous renommait
01:14:52d'abord
01:14:54si vous voulez examiner
01:14:55le jour d'après
01:14:56dans cette hypothèse
01:14:57s'il vous plaît
01:14:58commencez par examiner
01:14:59le jour d'après
01:15:00si on gagne
01:15:01parce que
01:15:02à mes yeux
01:15:03le jour d'après
01:15:04si on gagne
01:15:05l'horizon s'ouvre
01:15:06on aura
01:15:08on aurait
01:15:09franchi
01:15:09un obstacle
01:15:10considérable
01:15:12et tout d'un coup
01:15:13des gens diraient
01:15:15mais ce pays
01:15:16qu'on croyait
01:15:17complètement déchiré
01:15:18en fait
01:15:19parce qu'il y a eu
01:15:19une prise de risque
01:15:20et pour moi
01:15:21la mission des politiques
01:15:24qu'on soupçonne toujours
01:15:25de vouloir
01:15:27se mettre à l'abri
01:15:28éviter les obstacles
01:15:29conserver
01:15:30leur rang
01:15:30et leurs privilèges
01:15:31on aura
01:15:33montré là
01:15:34qu'on est capable
01:15:36de prendre des risques
01:15:37et les gens diraient
01:15:39grâce à cet épisode
01:15:41alors peut-être
01:15:43les choses
01:15:44peuvent changer
01:15:45et
01:15:45comment faire
01:15:47comment faire
01:15:48et bien
01:15:48tous ceux
01:15:49qui nous écoutent là
01:15:50ils ont
01:15:51des réseaux
01:15:52les jeunes
01:15:53beaucoup
01:15:54dont c'est la vie
01:15:55qui est en jeu
01:15:56et qui sont
01:15:58à qui on demande
01:16:00de se laisser
01:16:01surcharger
01:16:02encore de choses
01:16:03et donc
01:16:04voilà
01:16:05pour moi
01:16:07l'hypothèse
01:16:08mais je vais répondre
01:16:08à votre question
01:16:09vous inquiétez pas
01:16:10première hypothèse
01:16:11c'est que
01:16:12oui en effet
01:16:13on passe l'obstacle
01:16:15et ça change tout
01:16:16dans la conception
01:16:18même de la vie
01:16:19république en France
01:16:19et si ça passe pas
01:16:21la constitution
01:16:22elle est simple
01:16:22le premier ministre
01:16:24remet sa démission
01:16:25au président de la république
01:16:26il peut être renommé
01:16:26dans la foulée
01:16:27est-ce que vous
01:16:29accepteriez ou pas
01:16:29ça dépend du président
01:16:31de la république
01:16:31et je pense que
01:16:32le président de la république
01:16:33il ne fait pas
01:16:34des choses
01:16:35sans y réfléchir
01:16:37et sans penser
01:16:38aux conséquences
01:16:39quand vous êtes
01:16:40renversé
01:16:41excusez-moi de le dire
01:16:42vous êtes renversé
01:16:44c'est fini
01:16:44non c'est pas fini
01:16:46commence le militantisme
01:16:50commence la bagarre
01:16:51la question n'est pas
01:16:52est-ce qu'il y a une vie
01:16:53après Matisse
01:16:53il peut y avoir
01:16:54deux vies
01:16:55commence la rencontre
01:16:57avec les français
01:16:57j'ai pas été
01:16:59premier ministre
01:16:59toute ma vie
01:17:00j'ai passé
01:17:01un certain nombre
01:17:02d'années
01:17:02respectables
01:17:03à ne pas être
01:17:05en situation
01:17:05de responsabilité
01:17:06mais pardon
01:17:06est-ce que vous avez
01:17:07encore donné
01:17:08avant d'en arriver là
01:17:09est-ce qu'il y a
01:17:09votre sort
01:17:10parlons de français
01:17:10parce que cela fait
01:17:1218h
01:17:13et je sais que cela
01:17:13vous tient à coeur
01:17:14nous parlons d'un sujet
01:17:15majeur qui est celui
01:17:16de la dette
01:17:16peut-être qu'à l'issue
01:17:18de cet entretien
01:17:18et d'autres que vous donnez
01:17:19et bien cette prise
01:17:20de conscience
01:17:21sera salutaire
01:17:22il y a d'autres sujets
01:17:23monsieur le premier ministre
01:17:23et vous les connaissez
01:17:24très bien
01:17:24vous avez parlé
01:17:25d'un pays déchiré
01:17:26déchiré sur l'insécurité
01:17:28déchiré sur la montée
01:17:29de la délinquance
01:17:30déchiré aussi
01:17:32après un été marqué
01:17:33par des actes
01:17:34antisémites
01:17:34intolérables
01:17:35inacceptables
01:17:36la France ne serait pas
01:17:38la France sans les juifs
01:17:39sauf que cette phrase
01:17:40le président de la république
01:17:40ne l'a pas prononcée
01:17:41vous parlez
01:17:42monsieur le premier ministre
01:17:43on vous entend beaucoup
01:17:44on n'entend pas
01:17:45le président de la république
01:17:46il est muet
01:17:47il ne parle pas
01:17:48il est enfermé
01:17:49à l'Elysée
01:17:50sur des sujets majeurs
01:17:51dont la dette
01:17:51et dont les autres
01:17:52est-ce que vous êtes capable
01:17:54de dire la même chose
01:17:55sur l'insécurité
01:17:56sur la lutte
01:17:57contre l'antisémitisme
01:17:58sur la délinquance
01:17:59et sur les autres
01:18:00sujets régaliens
01:18:02que ce que vous venez
01:18:02de dire sur la dette
01:18:03depuis plus d'une heure
01:18:04absolument
01:18:05et peut-être
01:18:05vous m'avez entendu
01:18:06au CRIF
01:18:08où j'ai
01:18:10prononcé
01:18:12un discours
01:18:13qui a été
01:18:14je crois
01:18:14salué
01:18:16par ceux
01:18:16qui étaient là
01:18:17je suis
01:18:19un défenseur
01:18:20de l'unité
01:18:20de la France
01:18:21de l'unité
01:18:23du pays
01:18:24de l'unité
01:18:25de la société
01:18:26française
01:18:26je suis un défenseur
01:18:28de cette unité
01:18:29au-delà de tout
01:18:30et
01:18:31et
01:18:32j'ai dit
01:18:35dans ce discours
01:18:36l'âme juive
01:18:37elle fait partie
01:18:39intégrante
01:18:40de l'identité
01:18:41de notre pays
01:18:42qui s'est construite
01:18:42au travers du temps
01:18:43le
01:18:45le nombre
01:18:46de savants
01:18:47le nombre
01:18:48de créateurs
01:18:49le nombre
01:18:50de
01:18:51de ceux
01:18:51qui participent
01:18:52à la vie
01:18:53intellectuelle
01:18:54du pays
01:18:54et qui appartiennent
01:18:55à cette
01:18:56immense histoire
01:18:58et à cette
01:18:58communauté
01:18:59essentielle
01:19:00ils sont
01:19:00l'âme de la France
01:19:03en même temps
01:19:04et
01:19:05je n'ai jamais
01:19:06séparé le pays
01:19:07en communauté
01:19:08j'ai écrit
01:19:09comme vous savez
01:19:10plusieurs livres
01:19:11sur ce sujet là
01:19:13qui est
01:19:14l'un d'entre eux
01:19:15le livre que j'ai consacré
01:19:17à Henri IV
01:19:18que j'ai appelé
01:19:19le roi libre
01:19:20il y a en subscription
01:19:22cette phrase
01:19:23ce livre
01:19:24est dédié
01:19:25aux amoureux
01:19:26de la réconciliation
01:19:27pour moi
01:19:29il n'y a rien
01:19:29de plus
01:19:31comment je peux dire
01:19:32bouleversant
01:19:33que
01:19:35le moment
01:19:36
01:19:37ceux qui se sont
01:19:38combattus
01:19:39se réunissent
01:19:40je sais très bien
01:19:41ce qu'est la force
01:19:43de l'antisémitisme
01:19:44il y a des antisémitismes
01:19:46de toute nature
01:19:47dans la société
01:19:47et aujourd'hui
01:19:51en effet
01:19:51en raison
01:19:52de ce qui s'est passé
01:19:53le 7 octobre
01:19:54du pogrom
01:19:56du 7 octobre
01:19:57et de la suite
01:19:58du Liban
01:19:59de l'Iran
01:20:01de Gaza
01:20:01aujourd'hui
01:20:02la communauté juive
01:20:05est ciblée
01:20:08parce que
01:20:09ceux qui la ciblent
01:20:11croient que
01:20:11c'est Israël
01:20:12que c'est la même chose
01:20:13et pour moi
01:20:14communauté juive
01:20:16Israël
01:20:17politique d'Israël
01:20:18c'est pas la même chose
01:20:19donc je suis
01:20:20pas seulement
01:20:23par les déclarations
01:20:25je suis un militant
01:20:26de
01:20:28de l'union
01:20:32des français
01:20:32et j'ai tout à fait
01:20:34l'intention
01:20:35et ça passe
01:20:35par la sécurité
01:20:36je suis à la tête
01:20:38d'une collectivité
01:20:39locale
01:20:40où l'on fait baisser
01:20:41la délinquance
01:20:41il n'y en a pas beaucoup
01:20:43comment on a fait ?
01:20:45on a mis des caméras
01:20:45de surveillance
01:20:46contre mes oppositions
01:20:49qui prétendaient
01:20:50qu'il y avait là
01:20:51une atteinte
01:20:51aux droits de l'homme
01:20:52on a mis une police
01:20:54municipale
01:20:55nombreuse
01:20:57on a mis une police
01:20:59municipale
01:20:59qui a même
01:21:00des groupes
01:21:01de police
01:21:02avec des chiens
01:21:02on fait en sorte
01:21:04que jour et nuit
01:21:05police municipale
01:21:06et police nationale
01:21:07travaillent ensemble
01:21:08et dans la lutte
01:21:09contre la drogue
01:21:10c'est essentiel
01:21:11je vous dis
01:21:12un fait très simple
01:21:14tous les jours
01:21:16365 jours par an
01:21:19en moyenne
01:21:21tous les jours
01:21:21la justice
01:21:22nous demande
01:21:23des images
01:21:24de ce qui s'est passé
01:21:25dans les rues
01:21:25et grâce à ça
01:21:26on arrête
01:21:26des assassins
01:21:28des violents
01:21:29des chauffards
01:21:30et on fait
01:21:32une ville plus sûre
01:21:33c'est un droit
01:21:34de l'homme
01:21:35et c'est un droit
01:21:37des plus fragiles
01:21:38Monsieur le Premier ministre
01:21:40nous arrivons au terme
01:21:41je ne sais pas
01:21:41si les caméras
01:21:42peuvent montrer
01:21:42cet endroit
01:21:43extraordinaire
01:21:44c'est évidemment
01:21:45votre bureau
01:21:45qui a été un peu
01:21:46réamélagé
01:21:47c'est le bureau
01:21:48du Premier ministre
01:21:50très bien
01:21:50vous avez raison
01:21:51et on verra
01:21:52après le 9
01:21:52ce qu'il en sera
01:21:53ce sont des lieux
01:21:55chargés d'histoire
01:21:55je recommande
01:21:56on peut aller sur l'INA
01:21:57il y a des très beaux
01:21:57messages que De Gaulle
01:21:58il arrive ici en 58
01:21:59et il dit aux français
01:22:00le régime des partis
01:22:02c'est terminé
01:22:03pour les grands choix
01:22:04de la nation
01:22:04recours au peuple
01:22:05grandes élections
01:22:07présidentielles
01:22:08référendums etc
01:22:09est-ce qu'au fond
01:22:10c'est la logique
01:22:11de ce que nous vivons
01:22:11aujourd'hui
01:22:12vous avez dit
01:22:12depuis le début
01:22:12de l'émission
01:22:13c'est très grave
01:22:14c'est très urgent
01:22:15quand on est à ce
01:22:16degré de gravité
01:22:17est-ce que la logique
01:22:18l'esprit de la 5ème république
01:22:19ne commanderait pas
01:22:20d'aller voir demain
01:22:21Emmanuel Macron
01:22:22lui dire
01:22:22le président de la république
01:22:23il faut dissoudre
01:22:25parce que
01:22:25c'est le peuple français
01:22:27qui doit choisir
01:22:29et ça n'est pas
01:22:30respect à eux
01:22:31mais ça n'est pas
01:22:32le président de telle partie
01:22:33le président du sous-groupe
01:22:34c'est le peuple français
01:22:36qui doit choisir
01:22:37si vous devez regarder
01:22:39dans les yeux
01:22:39les françaises et les françaises
01:22:40c'est solennel
01:22:41mais comment leur expliquer
01:22:42vous allez rester chez vous
01:22:43et ce sont les partis
01:22:44entre eux là
01:22:45qui dans la semaine
01:22:45qui vient au coin d'une table
01:22:46vont dire
01:22:47écoute là-dessus
01:22:48t'es d'accord
01:22:48moi je suis pas d'accord
01:22:49que dire à ça
01:22:50pourquoi est-ce que
01:22:52j'ai fait tout ça
01:22:53d'Arius Rochemin
01:22:55j'ai fait tout ça
01:22:56pour que les français
01:22:57s'en soient saisis
01:22:58directement
01:22:59on n'a jamais parlé
01:23:01de ce sujet
01:23:02comme on en parle
01:23:03depuis 8 jours
01:23:04avant c'était
01:23:06silence
01:23:07et on parle des mesures
01:23:08parler c'est une chose
01:23:09voter
01:23:09oui
01:23:10et donc
01:23:12c'est parce
01:23:13c'est parce que
01:23:14les français
01:23:15doivent en être saisis
01:23:16aujourd'hui
01:23:17c'est au président
01:23:18de la république
01:23:18de l'apprécier
01:23:19c'est sa décision
01:23:20c'est sa prérogative
01:23:23et son pouvoir
01:23:23et il en est
01:23:24je vous assure
01:23:25absolument conscient
01:23:27avec gravité
01:23:28et il a raison
01:23:30de te l'être
01:23:31c'est sa prérogative
01:23:32mais
01:23:34le
01:23:35les français
01:23:38sont les arbitres
01:23:39simplement
01:23:40quand vous vous trouvez
01:23:41avec des règles électorales
01:23:43qui conduisent
01:23:45inéluctablement
01:23:45à la situation
01:23:46dans laquelle nous sommes
01:23:47au contraire
01:23:48de ce que tout le monde
01:23:49racontait
01:23:49vous vous souvenez
01:23:50de ce temps
01:23:51où les gens disaient
01:23:52mais
01:23:53votre idée
01:23:54est absurde
01:23:55parce que
01:23:56le scrutin majoritaire
01:23:58fait des majorités
01:23:58le scrutin proportionnel
01:24:00fait des divisions
01:24:01c'est pire
01:24:03Jojo regarde
01:24:04regarde la situation
01:24:09comme elle est
01:24:09et donc
01:24:11oui
01:24:11je pense que
01:24:12si on était raisonnable
01:24:14on changerait
01:24:15la règle électorale
01:24:16parce que changer
01:24:17la règle électorale
01:24:18comme vous en êtes
01:24:19un spécialiste
01:24:20en Suisse
01:24:20changer la règle électorale
01:24:22avoir la proportionnelle
01:24:24partout
01:24:24ça veut dire
01:24:24des ententes
01:24:25entre les formations politiques
01:24:27et aujourd'hui
01:24:28en France
01:24:28avec le mode
01:24:29de scrutin
01:24:31impitoyable
01:24:32que nous avons
01:24:33avec la guillotine
01:24:35du scrutin majoritaire
01:24:37il faut être pour ou contre
01:24:40alors les gens choisissent
01:24:40d'être contre
01:24:41parce que la prochaine élection
01:24:42arrive
01:24:43merci beaucoup
01:24:44comment est-ce qu'on dit
01:24:44bonne chance
01:24:45en Béarnet
01:24:45par les Béarnets
01:24:46oui
01:24:46comment est-ce qu'on dit
01:24:47un petit peu
01:24:48quelqu'un continue
01:24:51à le combattre
01:24:51continuons à le combattre
01:24:53c'est bien fort
01:24:53tous les français
01:24:54merci monsieur le Premier ministre
01:24:55merci au nom
01:24:56des quatre chaînes
01:24:57que nous représentons ici
01:24:58et avec Europe 1
01:24:59qui nous diffusait
01:25:00merci à toutes celles
01:25:02et à tous ceux
01:25:02qui ont piloté
01:25:03cette émission
01:25:04et merci évidemment
01:25:05à vous
01:25:05qui nous suivez
01:25:06ce soir
01:25:07excellente soirée
01:25:07à toutes et à tous
01:25:08François Bayrou
Commentaires
1
  • Marie Line Huetil y a 3 mois
    Non Mr Bayrou, ce n'est pas audible pour nous, désolée
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