00:00Faire des économies, on en est encore là évidemment, trouver ces 44 milliards d'euros.
00:04Et pour cela, Emmanuel, le gouvernement compte proposer la suppression de 50 niches fiscales.
00:10On reparle de ces fameuses niches fiscales obsolètes. Alors lesquelles ?
00:13C'est Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes Publics, qui en a reparlé hier.
00:18Alors, des niches fiscales obsolètes, il y en a quand même à l'appel.
00:21Il faut rappeler qu'une niche fiscale, c'est une réduction d'impôts destinée à encourager certains comportements,
00:27soit pour inciter des entreprises à investir ou des ménages, par exemple, à embaucher des aides à domicile.
00:32Alors, au dernier recensement, il y en a 474, c'est deux fois plus qu'en Allemagne, à peu près.
00:37Et ça coûte à l'État 85 milliards d'euros. C'est l'équivalent du budget de l'éducation nationale.
00:43Alors, dans le collimateur, il y a bien évidemment les niches qui concernent très peu de monde.
00:46Il y a 69 niches qui concernent moins de 100 contribuables.
00:50Il y en a plein d'anecdotiques. Je vous en cite une, par exemple, les primes versées par l'État aux médaillés olympiques.
00:57Ils bénéficient de niches fiscales. Alors, on aimerait bien qu'il y en ait plus, mais ça n'est pas le cas.
01:02Le problème, vous avez bien compris, c'est que supprimer ces niches qui ne rapportent rien, ça ne fait pas faire beaucoup d'économies.
01:08Et on veut rapporter quand même 8 milliards avec ces suppressions de niches fiscales.
01:12Mais il n'y a pas des niches plus grosses qui pourraient rapporter de l'argent ?
01:14Alors, il y a 15 dispositifs qui représentent à eux seuls plus de la moitié du coût total de ces niches.
01:18Le niches le plus coûteux, c'est le crédit impôt recherche.
01:21Là, il y aura sans doute quelques milliards qui seront rabotés parce qu'on nous dit qu'il y a des rapports qui disent qu'effectivement quelques milliards sont mal dépensés.
01:28Et puis, il y a deux autres dispositifs qui sont coûteux.
01:30C'est le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile, à peu près 7 milliards.
01:34Et puis, l'abattement de 10% sur les pensions, y compris les pensions alimentaires.
01:38On a compris que financièrement, sur le plan financier, ce serait plutôt rationnel.
01:42Est-ce que politiquement, et ça c'est la question, c'est faisable ?
01:45Oui, et les niches dont je vais vous parler, je vous en parle parce que quelle que soit la couleur politique du gouvernement qui sera aux affaires dans les prochaines semaines,
01:52ces niches sont menacées.
01:54Ce n'est pas « si le gouvernement tombe, on est tranquille ».
01:56Non, et ces niches, elles sont menacées. Pourquoi ?
01:58Parce qu'elles concernent des populations qui sont jugées aisées par tous les partis et notamment aussi par la Cour des comptes.
02:04Ces deux niches, c'est le fameux crédit d'impôt pour les emplois à domicile.
02:07Le scénario plus probable aujourd'hui, c'est qu'on va raboter les plafonds.
02:12Et ça pourrait coûter quand même aux ménages plusieurs centaines jusqu'à 2 000 euros à la clé.
02:17Alors, les aides à domicile, c'est très variable.
02:18Il est possible que, par exemple, la garde d'enfants et l'aide aux personnes âgées soient quand même préservées.
02:22Par contre, si vous embauchez un jardinier, là, ça risque de vous coûter quand même plus cher.
02:27Et puis, l'autre bombe politique, c'est évidemment les 10% d'abattement des retraités qui coûtent 4 à 5 milliards.
02:32Là encore, les plus modestes devraient être épargnés, mais pas les plus aisés.
02:36Un retraité, par exemple, qui touche 3 000 euros de retraite par mois, pourrait payer jusqu'à 1 000 euros de plus d'impôts sur l'année.
02:45Et on sait que ce sont eux qui votent, les retraités. Et ça, politiquement, c'est compliqué.
02:49Exactement. Et ça, c'est toujours leur pouvoir, finalement, de négociation.
02:53C'est toujours comme ça qu'ils s'en sont sortis jusqu'à maintenant, qu'ils ont évité le coût de massue fiscale.
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