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  • il y a 3 semaines
Chaque matin à 7h10, retrouvez BFM éco présenté par Emmanuel Lechypre.

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Transcription
00:00Emmanuel, qui est responsable de la hausse des prix, la grande distribution, s'en est-elle mis plein les poches pendant la vlague d'inflation entre 2022 et 2023 ?
00:09Eh bien c'est à cette question que va essayer de répondre le Sénat qui lance une commission d'enquête parlementaire à l'initiative des écologistes.
00:17Il faut rappeler que le constat est quand même accablant, les prix alimentaires ont augmenté de plus de 20% en 2021, 2022 et 2023.
00:27Alors le problème c'est qu'il y a quand même eu déjà plusieurs commissions et plusieurs rapports sur le sujet qui ont toutes buté sur la difficulté à retracer le parcours des hausses de prix.
00:39C'est extrêmement complexe. Néanmoins il y a un scénario qui se dessine et qui est assez clair, c'est qu'il y a eu un jeu assez violent de rapports de force entre la grande distribution et les industriels de l'agroalimentaire mais dont les consommateurs ont été le grand perdant.
00:53Mais ça se fait de quelle façon ?
00:55Alors il y a l'inspection générale des finances qui a travaillé sur le sujet qui nous dit que pour environ la moitié des produits alimentaires, les marges de la grande distribution ont baissé.
01:05Mais attention, c'est là que l'Institut Laboici, proche de LFI, nous dit oui mais ce sont les produits sur lesquels les industriels ont pratiqué de fortes hausses.
01:15Pour l'autre moitié des produits, et là c'est l'observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, je l'ai dit d'un seul coup qui nous le dit, les marges ont augmenté de plus de 1,5%.
01:24Et là ce sont les produits sur lesquels les industriels ont été plus raisonnables.
01:29Donc vous voyez un peu l'effet de vaste communiquant, c'est-à-dire que quand les industriels ont fait de très grosses augmentations, la distribution s'est dit oulala on va pas y aller trop fort.
01:36Par contre quand les industriels ont eu la main légère, et bien la distribution s'est dit là-dessus on va compenser par exemple, si on prend la hausse des pâtes, des céréales, c'est plutôt la faute à l'industrie agroalimentaire.
01:48Si on prend les laitages ou la viande, c'est plutôt la faute de la distribution.
01:50Les grandes surfaces qui ont aussi profité du report des consommateurs vers les produits de marques distributeurs.
01:56Oui parce que ce sont sur ces marques distributeurs que les grandes enseignes font le plus de marge.
02:04Et l'INSEE a montré qu'en disséquant toutes nos factures à la caisse des grandes surfaces, on voyait quoi ?
02:10Et bien que nous avons été extrêmement réactifs, que deux Français sur trois ont ajusté leur consommation notamment vers les produits alimentaires.
02:16Ce qui nous a permis d'ailleurs d'absorber la facture.
02:18Parce que figurez-vous que quand l'inflation alimentaire affichait 20%, avec toutes nos tactiques de comparer mieux les prix, d'aller plus souvent dans les grands magasins, etc.,
02:28et bien on a limité la hausse de la facture à 2 à 3% seulement pour nos poches.
02:34Attention, nous dit l'INSEE, ce qui est intéressant c'est de voir que ce sont les familles qui habitent près des zones où il y a le plus de grands magasins de concurrence,
02:41que ça a été le plus facile, mais en revanche, pour les gens qui habitent assez loin de ces grands centres commerciaux et qui ont moins de choix dans l'offre,
02:50et bien la facture a été deux fois plus salée pour ces gens éloignés finalement des grandes zones de chalandise.
02:55Une autre fracture économique.
02:57Exactement.
02:57Merci.
02:58Merci.
02:59Merci.
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