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  • il y a 4 mois
Chaque matin à 5h50 dans Le Morning RMC, un conseil conso qui impactera votre quotidien

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00:00RMC, à votre service.
00:03Bon, il y a une peur sur les marchés financiers depuis le discours de François Bayrou,
00:06anxiogène pour le moins lundi soir, on voit la bourse qui descend, on s'inquiète pour l'économie,
00:11on parle des petits patrons qui ont perdu leur emploi depuis le début de l'année.
00:15Est-ce qu'il faut paniquer ?
00:16Alors on va poser la question, Mathias Bacineau, on a besoin de votre éclairage.
00:20Et je pense qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui écoutent, d'auditrices et qui s'inquiètent pour leur épargne,
00:25et notamment d'abord, est-ce que vous pensez, vu la situation politique aujourd'hui,
00:31vu les conséquences que ça a déjà sur les marchés financiers,
00:34est-ce que ça va avoir des conséquences également pour notre épargne ?
00:38Oui, on peut penser à trois types de conséquences.
00:42La première qui est assez évidente et qu'on observe déjà depuis deux jours,
00:46c'est la baisse des marchés des entreprises françaises qui sont impactées par le budget de l'État.
00:51Donc vous avez là toutes les entreprises qui fournissent des services aux collectivités,
00:54qui fournissent des services à l'État, vous avez les entreprises bancaires
00:58qui possèdent beaucoup de dettes d'État, cette dette qui devient moins qualitative
01:03puisqu'on s'apprête à passer dans la Ligue 2 mondiale de la dette,
01:06concrètement la France, dans deux semaines à peu près,
01:10avec la dégradation de notre note.
01:12Donc le premier impact, c'est celui de tous les actionnaires salariés,
01:17de toutes ces entreprises françaises qui viennent de prendre une grande claque dans la gueule,
01:20qui vont évidemment voir leur épargne salariale ou leurs investissements dans leur PEA
01:24ou leurs investissements dans leur assurance vie potentiellement perdre de la valeur.
01:28C'est là qu'on rappelle qu'il est très important de diversifier.
01:31Si on a un peu de France, mais aussi un peu d'Allemagne,
01:34où ça va mieux en ce moment au niveau de l'investissement,
01:37et qu'on a des États-Unis et qu'on a un peu d'Asie.
01:39Oui, mais pardonnez-moi, il y a un peu de cynisme.
01:41Et ceux qui investissent en bourse le savent très bien.
01:43Mais vous êtes en train de dire que ce n'est pas en France qu'il faut investir.
01:47Quand on sait que je me bats pour qu'on investisse en France depuis 15 ans,
01:52je peux vous assurer que ça ne me fait pas plaisir de le dire ce matin.
01:54Mais la réalité, c'est que l'indice boursier français, le CAC 40,
01:57est en sous-performance depuis la dissolution de l'Assemblée nationale il y a un an,
02:02et que ça pose un problème considérable pour les épargnants et les investisseurs français, évidemment.
02:06Mathias Baccino l'a vu, le 8 septembre,
02:09le risque de nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale qui se profile.
02:14Quelles peuvent être les conséquences ?
02:16Est-ce qu'on a touché le front ou est-ce qu'on peut descendre encore ?
02:18Alors, au niveau de la bourse, on peut toujours descendre encore un petit peu,
02:21surtout qu'elle est très haute en ce moment.
02:23Je rappelle que dans le contexte général, la bourse du monde entier va bien.
02:27Le CAC 40, de manière générale, va bien,
02:30parce que les entrepreneurs font bien le boulot.
02:32Le problème est vraiment en France sur les finances publiques.
02:34Donc, deuxième impact très important au-delà de la baisse de la bourse,
02:38c'est la hausse des taux d'intérêt.
02:39On est dans une période où les taux d'intérêt devaient baisser,
02:42ce qui est bon pour les gens.
02:43Ils peuvent refaire des crédits immobiliers,
02:45les entreprises peuvent se refinancer, investir pour l'avenir.
02:49Et là, les taux d'intérêt en France,
02:51ils sont en train de remonter depuis 48 heures.
02:53On est à combien en moyenne, c'est intéressant ?
02:55Alors, ce qui est intéressant de savoir, c'est qu'on est beaucoup plus cher que l'Allemagne.
02:59Ce qu'on regarde beaucoup pour savoir si la France va bien au niveau de sa dette,
03:02c'est la différence de coût de l'emprunt par rapport à l'Allemagne.
03:06Et là, on est vachement plus cher.
03:09C'est nouveau, c'est récent, et c'est très mauvais,
03:11parce que ça peut faire augmenter les coûts des crédits pour les gens,
03:14les coûts des découvertes, les coûts des crédits consents,
03:17et les coûts des crédits immobiliers.
03:18De l'emprunt français et de l'emprunt allemand.
03:21Mais là, on parle des gens.
03:22C'est-à-dire que même quand j'achète une maison, mon crédit en France va coûter plus cher.
03:25Exactement.
03:25C'est-à-dire que si la dette française est de moins bonne qualité,
03:28si les taux d'intérêt en France, le prix de l'argent est plus élevé,
03:31pour les gens, ça a un impact au bout.
03:33Donc quand on veut acheter un bien immobilier,
03:35ou qu'on veut le vendre, ce qui est le cas d'énormément de gens,
03:38eh bien, notre Premier ministre vient tout simplement de dégoupiller une grenade,
03:43et le Parlement s'apprête à la faire exploser.
03:45Un coût d'arrêt pour le marché immobilier.
03:46Mais c'est vrai.
03:47Vous avez raison, Mathias Bacino.
03:48Donc, on ne va pas pouvoir renégocier ces prêts.
03:50Bon, il faut absolument signer un prêt à un taux fixe.
03:52On le rappelle, je ne sais pas.
03:53Bien sûr.
03:54Je pense qu'aujourd'hui, c'est une évidence.
03:55Pour tous ceux qui achètent.
03:57Pour les Français, c'est une évidence.
03:58Un prêt à un taux fixe.
03:59Essayer d'éviter les crédits à la consommation,
04:01qui vous coûtent extrêmement cher.
04:03C'est 20 milliards d'intérêts par an pour les Français.
04:05C'est vraiment très mauvais, les crédits à la consommation.
04:07Mais le plus grave, c'est le troisième impact de ce qui vient de se passer.
04:12C'est l'absence totale de budget d'investissement pour notre pays.
04:16Aucun plan d'investissement dans la formation.
04:19Aucun plan d'investissement dans l'adoption de l'IA, dans les PME.
04:21Aucun plan pour augmenter les compétences de la population.
04:25Il n'y a rien.
04:26Et si on n'investit pas, on n'a pas plus de croissance qu'on a d'inflation.
04:32Et si on n'a pas ça, on n'a pas de progression du pouvoir d'achat.
04:35Le vrai problème de ce qui est en train de se passer maintenant,
04:38c'est que ça peut déclencher une stagnation du pouvoir d'achat des gens pendant longtemps.
04:42Vous voulez qu'on investisse avec quel argent, Mathias Bacchino ?
04:46Il n'y a pas d'argent dans les caisses de l'État.
04:48Je veux bien qu'on investisse, mais aujourd'hui, ce qu'on est en train de nous décrire,
04:51c'est que le premier budget de l'État, ce sera le remboursement des intérêts de la dette.
04:54C'est bien malheureux et c'est lié à l'absence de réforme de l'État.
04:57Mais ça, ce n'est pas à moi de le régler.
04:58C'est juste que je le sens un peu en colère, notre invité ce matin.
05:02Je me suis un peu agacé.
05:03Je rappelle quand même que vous êtes directeur des marchés européens chez Trade Republic,
05:07dans la banque, vous regardez ça avec un regard particulier.
05:10Moi, je suis en colère parce que cette séquence de communication
05:13va avoir des impacts sur la vie des gens pendant longtemps.
05:17Et je ne suis pas persuadé qu'il y a un intérêt pour l'intérêt général
05:20à avoir une séquence de communication aussi terrifiante que ce qu'on est en train de vivre.
05:24Vous en voulez à François Bayrou.
05:26Le coup de poker de François Bayrou va avoir des conséquences dramatiques.
05:30De manière générale, l'absence d'action pour le pouvoir d'achat des classes moyennes
05:34et des classes populaires, ça fait longtemps que ça dure.
05:36Juste un mot du taux du livret A qui baisse, qui baisse, qui baisse.
05:39Aujourd'hui, est-ce que ça vaut vraiment le coup encore d'investir ces économies sur le livret A ?
05:44Alors, on n'investit pas sur le livret A, on épargne.
05:46Et ça vaut le coup d'y mettre son épargne de précaution.
05:49C'est-à-dire 3 à 6 mois.
05:50Encore, ça vaut encore le coût ?
05:51Oui, parce que c'est supérieur à l'inflation.
05:52Donc, 3 à 6 mois de revenus sur un livret A, ça vous évite d'avoir à faire un crédit conso.
05:58Oui, c'est une sécurité, c'est l'argent sous le matelas.
06:01Mais alors aujourd'hui, imaginons, j'ai la possibilité de...
06:04J'ai un petit peu d'argent, j'ai envie de le mettre de côté, de l'investir, de l'épargner.
06:08Je fais quoi ? Je le mets où ?
06:10J'évite la bourse française, je vais l'investir sur les marchés allemands ?
06:14C'est ce que vous disiez ?
06:15Ce que je vais vous dire va être assez ennuyeux, mais pourtant terriblement vrai.
06:19Il faut en mettre un peu partout.
06:21Ceux qui ont performé en 2025, c'est ceux qui ont de l'Amérique, des Etats-Unis, un peu d'or et un peu de bitcoin.
06:28Alors, Mathias Bassino, juste...
06:30La diversification, c'est un peu de bitcoin.
06:31Je pense que pour les auditeurs et les auditrices, d'accord, une fois qu'on a dit ça,
06:34comment on s'y prend pour investir aux Etats-Unis dans le bitcoin quand on n'y connaît rien ?
06:39Acheter de l'or, mais l'or est au plus haut en ce moment, ça vaut vraiment le coup d'acheter de l'or aujourd'hui ?
06:43C'est l'immense changement de ces 3-4 dernières années.
06:47C'est qu'aujourd'hui, ce que je viens de vous dire, n'importe qui peut le faire avec 10 euros, 20 euros, en moins de 10 minutes.
06:54Mais vous passez par qui ? Vous appelez votre banquier ?
06:57Alors, évidemment, je ne vais pas prêcher pour ma paroisse ce matin, mais il y a différentes solutions.
07:01Vous avez des banques en ligne, vous avez des banques traditionnelles, et vous avez des comptes-titres, des PEA,
07:06vous avez tout ça qui est en ligne, et vous avez aujourd'hui une accessibilité beaucoup plus forte qu'avant,
07:11grâce à un nouveau type de produit qui s'appelle les ETF.
07:15C'est la possibilité d'investir sans payer de frais dans beaucoup d'actions d'un coup en une seule fois.
07:20C'est très pratique, c'est efficace, c'est partout dans le monde, et ça arrive enfin en France.
07:24Les ETF. Daniel est en ligne avec nous de Gironde, à Libourne. Bonjour Daniel.
07:29Oui, bonjour.
07:29Alors, vous êtes retraité aujourd'hui, Daniel, mais vous avez travaillé en gestion de patrimoine.
07:33Vous réagissez à ce que vous entendez à l'antenne ce matin ?
07:35Voilà, voilà, je ne suis pas forcément d'accord avec ce que monsieur a dit.
07:40J'ai l'impression qu'il aurait tendance à affoler un petit peu les épargnants français.
07:48Et je voulais préciser que, déjà, je suis content qu'Apolline soit revenue de vacances, ça fait déjà 15 jours.
07:53Et moi, je suis toujours en vacances.
07:59Donc, le CAC 40, il faut savoir que le CAC 40 ne représente, en fait, dans les portefeuilles qui sont gérées par les traders,
08:07les gens qui gèrent les portefeuilles, dont j'ai fait partie, ne représente que 10% environ des avoirs gérés.
08:14Le marché parisien est un petit marché, il faut le savoir.
08:17Et sur ces dernières années, il a doublé.
08:21C'est-à-dire que la cotation du CAC 40 a doublé.
08:25Mais en fait, Daniel, si je vous écoute bien, vous n'êtes peut-être pas d'accord sur l'inquiétude,
08:29mais Mathias Bacino, vous dites en gros que, de toute façon, il n'y a pas que le CAC 40.
08:32C'est un peu la même chose, finalement.
08:34Alors, le CAC 40, le problème, c'est qu'il est très franco-français.
08:38Donc, en termes de diversification, ce n'est pas suffisant.
08:40La bonne nouvelle, c'est que les jeunes, aujourd'hui, ont appris à diversifier beaucoup plus et ont accès.
08:44Moi, je n'essaye pas de faire paniquer les gens, j'essaye de les préparer.
08:47Vous avez raison.
08:48Merci, Daniel.
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