Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 5 mois
Regardez L'invité de RTL avec Antoine Cavaillé-Roux du 09 août 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00RTL Matin, le week-end, avec Antoine Cavallero.
00:05Il est 8h50, c'est à la une de l'actualité ce matin, une nouvelle vague de chaleur, elle s'étend.
00:10Nous avons donc une trentaine de départements en vigilance orange canicule ce samedi.
00:15Et nous sommes en ligne avec le professeur Frédéric Annet, chef de service du SAMU de Paris. Bonjour.
00:21Bonjour.
00:22C'est la deuxième vague de l'été, est-ce que vous êtes prêt au SAMU ou est-ce que vous redoutez une saturation de vos services ?
00:31Alors, on est prêt évidemment, on est vigilant évidemment, on espère que cette vague de canicule ne va pas trop durer dans le temps,
00:40parce que ce qu'on a remarqué avec l'expérience qu'on a des différentes canicules, c'est que les patients et le surcroît d'activité arrivent au troisième, quatrième jour de canicule.
00:50Tout se passe comme si les organismes décompensaient, absorbaient, puis décompensaient au troisième, quatrième jour.
00:57Donc effectivement, c'est toujours synonyme d'une augmentation de l'activité, mais surtout, et vous l'avez rappelé, les bons gestes.
01:03Car les bons gestes, pour supporter une canicule, diminuent drastiquement la mortalité, la morbidité, c'est-à-dire les effets indésirables de ces vagues de chaleur.
01:13On va y venir, c'est promis, mais est-ce que vous, par exemple, au niveau de Paris, d'une capitale qui s'est un peu vidée de ses habitants avec les vacances,
01:20est-ce que vous êtes plus serein qu'au début de l'été, que la précédente vague qui nous avait touchée fin juin, début juillet ?
01:27On n'est jamais serein, parce que j'ai vécu personnellement la vague de 2003.
01:32La vague de 2003, ça a été synonyme d'une mortalité incroyable.
01:36Et donc, pour nous, c'est plus jamais ça.
01:38Et donc, on est toujours hanté par cette canicule de 2003, où nous n'étions pas préparés, et la population n'était pas préparée.
01:46C'est-à-dire qu'on ne connaissait pas les bons gestes, on n'avait pas de mesure de prévention.
01:50Total, 15 000 morts en France, et une activité délirante au niveau des services d'urgence et des salubles.
01:56Donc, on fait tout justement pour ne pas revivre ça, et de gérer les canicules comme on arrive maintenant à les gérer,
02:03avec le plan canicule, la diffusion par les médias des bons gestes,
02:07ce qui permet de prévenir les coups de chaleur et les déshydratations.
02:10Est-ce que vous avez des nouvelles de vos collègues en région, dans les zones touristiques,
02:14où les services d'urgence pourraient peut-être être débordés ?
02:18Alors, qu'il y ait une augmentation de l'activité, oui.
02:23Débordé, pas encore.
02:24On est au tout début de cette vague de chaleur.
02:27Mais comme vous le savez, les services d'urgence sont sous tension,
02:30principalement par manque de ressources humaines,
02:34mais aussi par manque de capacitaire, c'est-à-dire de lits en aval pour accueillir ces patients.
02:39Frédéric Adnet, faisons un peu de pédagogie, si vous le voulez bien.
02:42Comment ça arrive un coup de chaud ?
02:43Comment on sait qu'on est déshydraté ?
02:46Alors, vous avez bien résumé, il y a deux pathologies principales qui entraînent de la mortalité.
02:53C'est la déshydratation, qui intéresse surtout les âges extrêmes de la vie,
02:57donc les enfants ou les personnes âgées, et le coup de chaleur.
03:00Le coup de chaleur, ça intéresse tous les âges.
03:03C'est le résultat direct de l'exposition au soleil,
03:08et surtout lorsque l'on fait des activités physiques,
03:11et on le voit par exemple dans les ouvriers du bâtiment,
03:14qui sont les premières cibles.
03:17Ils sont directement exposés au soleil et à la chaleur.
03:20Ils font de l'activité physique, et l'organisme se s'emballe,
03:24c'est-à-dire qu'on ne contrôle plus sa température corporelle,
03:25et la température monte jusqu'à 42 degrés,
03:29et le patient peut avoir des malaises, des convulsions, des céphalées,
03:35et ça peut entraîner jusqu'à un coma, et là on est dans des urgences vitales.
03:39On sait que les personnes âgées ou les tout-petits sont les plus fragiles,
03:43mais on rappelle tout de même aux adultes en bonne santé qu'il faut se protéger.
03:48Par exemple, on ne fait pas de sport.
03:50Tout à fait, c'est ce que j'ai dit.
03:51Donc évitez de sortir entre 11h et 16h,
03:54évitez surtout de faire des activités de physique en plein soleil.
03:58Le jogging entre 11h et 16h, ce n'est pas possible.
04:02Essayez d'aménager les horaires de travail en plein air
04:08pour éviter de travailler entre 11h et 16h.
04:12Donc tout ce qui est compatible avec des activités physiques
04:15et une exposition au soleil doit être vigoureusement interdit.
04:19Frédéric Annet, dernière question.
04:20Le plan canicule, il a été élaboré après l'épisode de 2003.
04:25Est-ce qu'il est encore d'actualité ou est-ce qu'il faudrait, selon vous, le faire évoluer ?
04:30Il est essentiel.
04:32Et plutôt que de le faire évoluer, il faut absolument le diffuser
04:35et utiliser tous les moyens médiatiques pour le diffuser
04:39parce qu'il rappelle tous les bons gestes, les gestes qui sont naturels.
04:43Et lutter contre l'isolement, bien s'hydrater, boire au moins un litre, voire deux litres d'eau
04:48en plus que la nourriture habituelle.
04:52Ne pas oublier de se nourrir parce que boire que de l'eau peut amener à d'autres troubles
04:56qu'on connaît qui sont des troubles métaboliques.
04:59Donc il faut accompagner l'hydratation par de la nourriture légère
05:03et aller vers des lieux climatisés comme les grandes surfaces.
05:09Et dans le plan au niveau rouge, les mairies sont censées ouvrir des lieux climatisés
05:15et le faire connaître à la population.
05:16Bien sûr, et c'est pour ça qu'on vous invite pour avoir vos conseils.
05:19Merci Frédéric Hanenay, chef de service du SAMU de Paris.
05:23Bonne journée à vous.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations