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  • il y a 4 mois
Tous les samedis et dimanches, Naoufel El Khaouafi et Maéva Lahmi vous accompagnent sur BFMTV avec deux heures d'information. Reportages, pédagogie et nos invités pour comprendre l'actualité, même le weekend.

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00:00Notre invité ce matin, la députée Renaissance et ancienne porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot.
00:04Bonjour, merci d'être avec nous sur BFM TV.
00:07On va revenir dans un instant sur la condamnation cette semaine d'un homme suite à votre agression.
00:11C'était l'année dernière en pleine période des législatives lors d'un collage d'affiches.
00:16Mais on voulait vous faire réagir sur l'actualité de cette semaine.
00:19D'abord ce sont ces droits de douane à hauteur de 15% sur l'Union Européenne.
00:24Ça paraît beaucoup, mais je voulais d'abord vous faire réagir
00:26quand on compare avec les autres pays qui sont soumis à ces droits de douane,
00:31on se console un peu, on se dit forcément que l'Union Européenne ne s'en sort pas si mal.
00:35Regardez, le Brésil près de 50%, la Suisse 39%, le Canada 35%, le Mexique 25%.
00:42Nous, on est avant-dernier avec ces 15%.
00:45Qu'est-ce qu'on se dit ? Finalement on ne s'en sort pas si mal, ce n'est pas si pire qu'on le dit ?
00:49Oui, on pourrait se dire ça et effectivement merci de ramener un peu certains chiffres
00:53pour éclairer le débat et remettre dans son contexte des évidences.
00:58Maintenant on va se le dire franchement, on n'est pas là pour essayer de se rassurer
01:02ou d'essayer de se comparer.
01:03Notre enjeu à nous c'est de rappeler que nous sommes une puissance,
01:06une puissance française dans un cadre européen.
01:10Et par rapport à ça, oui aujourd'hui nous sommes face à Donald Trump
01:13qui essaie d'imposer un nouvel ordre des choses dans le monde et dans les enjeux commerciaux.
01:17Et donc plutôt que de se rassurer ou de se comparer comme vous venez de l'introduire en ligne maintenant,
01:24je pense qu'il faut plutôt rappeler notre capacité à nous inscrire dans un rapport de force.
01:27Mais est-ce qu'on peut véritablement peser, honnêtement, dans ce rapport de force face à Donald Trump ?
01:32Est-ce que la France, comme l'Union Européenne, a véritablement les moyens de faire le poids ?
01:36Parce qu'on a l'impression que finalement c'est Donald Trump qui a dicté les jeux pour tous
01:39et nous on s'est pliés.
01:40Déjà rappelons que la messe n'est pas dite.
01:42Oui, vous avez raison.
01:42C'est important de le dire. Je pense que, oui, le contexte est complexe et compliqué.
01:48Nous ne l'apprenons pas, nous le savions.
01:50Dès l'élection de Donald Trump, nous savions qu'il voulait être dans un nouveau rapport de force,
01:53établir un nouvel ordre des choses.
01:55Nous ne le découvrons pas.
01:56Nous avons tout de suite mis en œuvre un certain nombre de mesures et d'actions,
01:59pas simplement depuis l'élection de Donald Trump, mais depuis 2017.
02:02Nous avons été la seule et unique famille politique à annoncer que nous devions,
02:05pour avoir une France souveraine, une Europe puissante.
02:09Donc nous avons mis un certain nombre de démarches en place et d'outils aussi pour nous défendre.
02:12Comme les outils anti-coercition votés en 2023 au Parlement européen.
02:16Tout ça pour vous dire quoi aujourd'hui ?
02:18C'est que, oui, le contexte est compliqué.
02:20Oui, nous ne pouvons pas nous satisfaire de ce début d'accord qui a été mis en place.
02:24Et nous avons les moyens de le faire.
02:26Lesquels, justement ? Quelles sont les marques de manœuvre ?
02:28L'accord concerne les biens.
02:30Regardons du côté des services.
02:31C'est exactement ce que Gabriel Attal dit, le président de ma famille politique,
02:34aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au sein de notre mouvement.
02:38Il le dit. Au lieu de théoriser en permanence une impuissance désirée par certains de la France et de l'Europe,
02:45regardons là où nous pouvons agir.
02:46Sur les services, sur les GAFAB, imposons un accord avec des tarifs considérables sur cela.
02:53Et puis regardons aussi comment se finance la puissance américaine.
02:56Elle se finance sur la base de levées d'argent sur les épargnants européens.
03:02Agissons aussi dessus. Nous avons les moyens d'agir.
03:05Mais avec quelles conséquences ? Si on fait comme Gabriel Attal le souhaite,
03:08on instaure des droits de douane sur les services numériques, par exemple.
03:12Quelle sera la conséquence des États-Unis ?
03:14Les États-Unis vont surenchérir et nous imposer ces 30% ?
03:17Vous êtes en train... J'entends tout à fait votre raisonnement.
03:20Mais ça voudrait dire que quoi ? On devrait dire circuler, il n'y a rien à voir.
03:23Acceptons donc de ne plus simplement être dans...
03:27C'est ce que c'est l'heure actuellement.
03:27C'est ce que je viens de dire. La messe n'est pas dite.
03:30Nous devons continuer à agir.
03:32Et n'oublions pas, nous avons des fleurons français, des savoir-faire français,
03:36des endroits, des secteurs de rayonnement et de fierté.
03:40Parlons par exemple des vins et des spirituels.
03:41Oui, c'est un secteur qui attend encore des évolutions.
03:42C'est un secteur qui attend et qui doit attendre que nous continuions à dire
03:47que nous ne nous laisserons pas faire.
03:48Passer comment juste les prochains jours, avant de passer à d'autres thématiques,
03:52les prochains jours, comment ça va se passer ?
03:54Tout le monde va se ruer pour essayer de négocier ce qu'il peut sauver ?
03:58Ce n'est pas négocier ce que nous pouvons sauver.
04:00C'est rappeler que nous devons absolument être des acteurs puissants,
04:05craints, dans un nouvel ordre du monde que Donald Trump va imposer.
04:08Et donc, en ce moment, c'est en train de se jouer.
04:10Ne soyons pas simplement là, en train de théoriser une impuissance supposée.
04:16C'est le moment de nous réveiller.
04:17C'est l'heure du sursaut.
04:18Toutes les conditions ont été mises en place depuis 2017
04:21pour avoir un certain nombre d'outils à notre disposition.
04:23Je vous parlais par exemple de l'outil anti-coercition voté en 2023
04:27au regard de notre relation avec la Chine.
04:29Nous pouvons nous en servir vis-à-vis d'autres tiers.
04:32Il est temps de pouvoir mettre en œuvre cette puissance
04:35que nous sommes en train d'ignorer et qui pourtant est sous nos yeux.
04:38Vous parliez à l'instant de Donald Trump.
04:39J'aimerais vous faire réagir également sur les déclarations du président américain hier
04:43qui souhaite envoyer deux sous-marins nucléaires aux abords de la Russie.
04:47Est-ce qu'il faut prendre Donald Trump au sérieux ?
04:49Est-ce que cette menace nucléaire, elle est réelle ?
04:52Et quelle pourrait être la réponse, s'il y en a une, de la France ?
04:55La réponse, s'il y en a une, de la France,
04:56elle est à chercher du côté du ministre des Armées et des Affaires étrangères.
05:03Je ne vais pas faire de la diplomatie ici.
05:05On parle de sujet extrêmement important.
05:06Est-ce qu'il faut avoir peur ?
05:07Non mais ce que je rappelle, moi je ne suis pas là pour expliquer qu'on doit avoir peur,
05:11qu'on doit se cacher, qu'on doit s'oublier, qu'on doit s'effacer.
05:15Nos temps sont complexes, le contexte est très compliqué.
05:19Et par rapport à ça, je pense que nous devons plutôt avoir les moyens
05:21de nous rassurer sur notre capacité d'action.
05:23Et d'être d'autant plus dans une démarche de solidarité.
05:25Aussi bien politique à l'échelle de notre territoire national,
05:29cela ne veut pas dire que d'un seul coup, il n'y aurait plus d'opposition en France.
05:31Mais je pense que, quand les temps sont complexes au niveau européen et international,
05:35il est important de parler d'une seule voix en France.
05:38Et ensuite de rappeler que, ce n'est pas simplement en tant que Français unis
05:41que nous devons pouvoir agir, mais dans une coalition plus globale
05:43qui s'appelle l'Europe.
05:45L'Europe, hélas, est une force pour nous.
05:47Agissons en Europe.
05:48Pour le moment, on a l'impression que l'Europe, pas plus que les Etats-Unis,
05:50sont entendues par Vladimir Poutine.
05:54Là, je ne serais pas d'accord avec vous.
05:56Par la voix du président français, pour le coup, au sein de l'Union européenne,
06:00nous avons pu faire entendre la voix des Ukrainiens
06:02et cette capacité à défendre leur souveraineté territoriale.
06:06Et si aujourd'hui, Vladimir Poutine n'a pas pu effectivement
06:10prendre l'Ukraine en quelques semaines, c'était son objectif,
06:13et que nous continuons à nous mobiliser, c'est bien grâce à l'Europe, justement.
06:17Donc, nous voyons que nous avons les moyens de réagir.
06:19C'était la même chose pendant la crise Covid,
06:20c'est la même chose pendant l'inflation.
06:23Nous devons aujourd'hui être une puissance, pas simplement en réaction,
06:26mais une puissance d'action, tout simplement.
06:28Ça veut dire aussi des moyens militaires supplémentaires.
06:30On sait que le budget de la défense a été augmenté.
06:33Ça, c'est quelque chose que vous encouragez toujours ?
06:35C'est quelque chose que nous encourageons.
06:37Vous savez, l'Europe doit pouvoir s'affirmer,
06:39non pas simplement comme une entité administrative,
06:41mais comme une entité politique, avec tout ce que cela veut dire.
06:44Et c'est en ça que nous serons respectés
06:46et que nous pourrons enfin être une puissance
06:48telle qu'elle doit être affirmée normalement.
06:52Priska Thévenoud, est-ce qu'on peut revenir sur l'agression
06:54dont vous avez été victime ?
06:56C'était en juillet 2024, lors de la campagne des élections législatives.
07:00Vous avez été violenté lors d'un collage d'affiches.
07:02On a appris cette semaine que l'un de vos agresseurs,
07:04un an après, un homme a été condamné à 23 mois de prison ferme
07:07par le tribunal correctionnel.
07:09Est-ce que vous êtes satisfaite de cette condamnation ?
07:12La justice est passée, la justice s'est prononcée.
07:15Et c'est valable aussi bien pour moi que de manière générale.
07:18Quand elle se prononce, je suis là pour saluer cette capacité à agir.
07:22Mais avant toute chose, permettez-moi,
07:24si la justice a pu se prononcer cette semaine,
07:27c'est parce que nos forces de l'ordre ont fait un travail exemplaire.
07:31Le jour même de l'agression, aussi bien la police nationale
07:34que la police municipale ont agi de concert
07:36et avec une rapidité extrêmement forte.
07:39Les investigations ont pu avoir lieu très rapidement,
07:41notamment avec de la vidéosurveillance qui est importante
07:43et qui nous a permis d'identifier très rapidement
07:46les responsables et les coupables.
07:49Et donc, je pense que là, nous avons une capacité de rappeler
07:51qu'effectivement, la justice et la police
07:55travaillent extrêmement bien dans notre pays.
07:58Merci beaucoup, Prisca Thévenot, d'avoir été notre invité,
08:00d'avoir évoqué ces différentes actualités.
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