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  • il y a 3 mois
C'était une nuit de décembre 2016, vingt jours avant Noël. A Besançon, dans une chambre de cité universitaire, l'étudiante japonaise Narumi Kurosaki, 21 ans, était assassinée dans les cris mais à l'abri de tout regard. L'enquête de la police judiciaire, pointilleuse, méthodique, précise va livrer un scénario impensable. L'auteur du crime serait venu d'Amérique du Sud, du Chili, pour venir tuer l'étudiante. 11000 kilomètres pour laver un péché d'orgueil, celui d'avoir été éconduit par une jeune femme qu'il croyait posséder.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15
00:02C'est l'heure du crime sur RTL
00:04avec Jean-Alphonse Richard
00:06Une étudiante japonaise
00:08est portée disparue à Besançon
00:10cette jeune femme de 21 ans
00:12y étudiait le français, les policiers
00:14ont la certitude qu'elle a été assassinée
00:16et ils disposent même de l'identité
00:18du présumé coupable qui est enfui
00:20Bonjour
00:22c'était une nuit de décembre 2016
00:2420 jours avant Noël
00:26à Besançon dans une chambre
00:28la cité universitaire, Narumi Kurosaki
00:3021 ans, étudiante
00:32japonaise, était assassinée
00:34des cris entendus mais pas de témoins
00:36l'enquête de la police judiciaire
00:38pointilleuse, méthodique
00:40va livrer un incroyable scénario
00:42l'auteur du crime serait venu
00:44d'Amérique du Sud, du Chili
00:46pour venir tuer l'étudiante
00:4811 000 kilomètres pour laver
00:50un péché d'orgueil
00:52celui d'avoir été conduit par cette jeune femme
00:54qu'il croyait posséder
00:56Nicolas Zepeda, fils de très bonne famille
00:58a toujours nié l'assassinat
01:00sauf que les faits sont têtus
01:02à deux reprises il a été condamné
01:04à 28 ans de prison
01:06deuxième procès cassé
01:08il s'apprête donc à être rejugé
01:10affaire où la pièce principale du puzzle
01:12le corps de la japonaise
01:14manque toujours à l'appel
01:16où se trouve la disparue ?
01:18pourquoi Nicolas Zepeda apparaît comme le seul suspect possible ?
01:20question posée à notre invité
01:22la seule émission radio 100% fait d'hiver
01:24Narumi Kurozaki
01:26la disparue du campus de Besançon
01:28c'est tout de suite sur RTL
01:30mercredi 7 décembre 2016
01:40depuis deux heures
01:41Hiroki
01:42jeune étudiant japonais
01:44patiente désespérément sur le parvis
01:46de la gare de Besançon
01:48il a atterri le matin même à Roissy
01:50il s'offre un tour d'Europe
01:52pour cette première étape
01:54il était prévu que sa meilleure amie
01:56et sa famille Kurozaki 21 ans
01:58vienne l'accueillir
01:59elle est inscrite
02:00depuis quatre mois
02:01à la fac de Besançon
02:02mais elle est
02:03injoignable
02:04Hiroki va renoncer
02:06dormir à l'hôtel
02:07et reprendre un train pour Paris
02:08le voyageur n'est pas le seul
02:10à se demander où est passé Narumi
02:12depuis deux jours
02:13son petit ami
02:14l'étudiant Arthur Del Piccolo
02:16n'a plus aucune nouvelle
02:18la veille
02:19mardi 6 au matin
02:21il lui a dit par texto
02:22qu'il souhaitait la voir
02:24elle ne lui a répondu que quelques heures plus tard
02:26ce qui ne lui ressemble pas
02:28elle lui a demandé de passer le lendemain
02:30et surtout de ne pas s'inquiéter
02:32elle a signé par un inhabituel
02:35bonne journée mon chéri
02:37dans les jours qui suivent
02:38d'autres étudiants reçoivent eux aussi
02:40des messages bizarres
02:42Narumi dit être parti à Lyon
02:44pour refaire son passeport qu'elle a égaré
02:46alors que le consulat du Japon
02:48est à Strasbourg
02:49les amis de Narumi sont dans le doute
02:51ils l'attendent le soir
02:53devant sa chambre
02:54à la cité U
02:55la chambre numéro 106
02:57le 12 décembre
02:58une prof demande par texto
03:00à l'étudiante de se manifester
03:02elle reçoit un smiley
03:03avec ce commentaire improbable
03:06merci de t'en soucier
03:09jeudi 15 décembre
03:11la police est alertée
03:12une perquisition est conduite à 18h
03:14dans la chambre de Narumi Kurosaki
03:16tout est en ordre
03:17le frigo est plein
03:18le portefeuille avec 565 euros
03:21et deux cartes bancaires
03:23n'a pas été touché
03:24l'étudiante a laissé son manteau
03:26ses chaussures
03:27en dépit du froid hivernal
03:29il manque seulement son portable
03:31sa grosse valise orange
03:32une couverture
03:33et un drap
03:34enquête ouverte
03:35pour enlèvement et séquestration
03:37Arthur Del Piccolo est le premier entendu
03:39premier soupçonné
03:41le petit ami dit avoir reçu
03:43un message inattendu de rupture
03:45le 5 décembre
03:47elle lui a ensuite demandé
03:49sans explication
03:50de la laisser
03:51ces dernières semaines
03:52Narumi lui avait raconté
03:54qu'elle était harcelée
03:55par un ex
03:56Nicolas
03:57un chilien
03:58elle l'avait connu au Japon
04:00sur le campus
04:01la police recueille des témoignages
04:03inquiétants
04:04au petit matin du lundi 5 décembre
04:06plusieurs étudiants disent avoir entendu
04:08des cris stridents
04:09d'une femme
04:10venue du bâtiment Rousseau
04:12à 3h21
04:14la britannique Rachel
04:15a adressé un texto
04:16à des amis
04:17on dirait que quelqu'un
04:18est en train de se faire assassiner
04:20mon coeur s'emballe
04:21aucun étudiant n'a osé sortir
04:24de sa chambre
04:25le calme est ensuite revenu
04:29la police reconstitue par bribes
04:31l'itinéraire de Narumi Kurosaki
04:33dimanche 4 décembre au soir
04:35son téléphone a borné
04:36dans le secteur d'Ornans
04:37village très touristique
04:39de la vallée de la Loue
04:41à 30 km de Besançon
04:43les enquêteurs inspectent
04:44les restaurants du coin
04:46à la table de Gustave
04:48on se souvient d'un jeune couple
04:50la jeune femme
04:51manteau foncé et botte
04:53était asiatique
04:54lui manteau sombre
04:55pantalon clair
04:56ne parlait pas français
04:57il a payé avec une carte visa
04:59de la banque du Chili
05:01cette carte mène jusqu'au dénommé
05:03Nicolas Zepeda
05:0426 ans
05:05l'ancien petit ami
05:07la vidéosurveillance indique
05:09que le couple a quitté le restaurant
05:10à 21h57
05:12Zepeda est depuis rentré
05:14à Santiago
05:15il aurait donc fait
05:16plus de 22 000 km
05:18aller et retour
05:20pour un dîner
05:21de retrouvailles
05:22ou de ruptures
05:25Nicolas Zepeda
05:26qui dès à présent
05:27intéresse au plus haut point
05:28les policiers de Besançon
05:29pas suspect
05:30mais à minima
05:31témoin numéro 1
05:32il est hors de portée
05:33il est retourné chez lui
05:34au Chili
05:3511 000 km
05:36à parcourir
05:37et il va falloir maintenant
05:38le retrouver
05:39ou en tout cas qu'il accepte
05:40d'expliquer
05:41ce qui s'est passé
05:42ce soir-là
05:43les enquêteurs
05:44vont continuer
05:45à creuser
05:46la trajectoire
05:47de ce garçon
05:48et faire des découvertes
05:49accablantes
05:50mais ça on va le voir
05:51dans la suite
05:52de l'heure du crime
05:53bonjour Willy Graf
05:54bonjour
05:55merci beaucoup
05:56d'être avec nous aujourd'hui
05:57dans le studio
05:58de l'heure du crime
05:59vous êtes journaliste
06:00vous êtes chef d'agence
06:01l'Est républicain
06:02à Besançon
06:03journal qui a beaucoup écrit
06:05dans ce journal
06:06vous l'avez couverte
06:07de A à Z
06:08et vous êtes vraiment
06:09le spécialiste de ce dossier
06:10et vous êtes l'auteur
06:11de ce livre
06:12qui vient de sortir
06:13l'affaire
06:14Narumi
06:15un crime sans corps
06:16qui est publié
06:17aux éditions
06:18des presses de la cité
06:19alors il y a absolument
06:20tout dans ce livre
06:21toute l'enquête
06:22est détaillée
06:23vous avez eu accès
06:24à des témoignages
06:25qui sont inédits
06:26et effectivement
06:27si on veut comprendre
06:28le mécanisme
06:29de cette affaire criminelle
06:31qui est passionnant
06:32parce qu'on va le voir
06:33il se passe à des kilomètres
06:34des milliers de kilomètres
06:35de distance
06:36et bien il faut lire
06:37ce livre
06:38l'affaire Narumi
06:39un crime sans corps
06:40alors il y a cette
06:41disparition inquiétante
06:43question qui m'a toujours troublé
06:44dans cette affaire
06:45Willy Graff
06:46pourquoi on attend
06:47une dizaine de jours
06:48avant que la police
06:50soit alertée
06:51je pense déjà
06:53que le fait qu'il s'agisse
06:54d'une étudiante étrangère
06:55sans famille
06:56sur place
06:57n'a pas aidé
06:58mais surtout
07:00ce sont ces messages
07:01écrits
07:02envoyés à son entourage
07:03dès le lendemain
07:04de la nuit des cris
07:05qui sont troublants
07:07qui sont inhabituels
07:08mais qui rassurent
07:09un petit peu
07:10et qui bloquent un peu
07:11effectivement
07:12une option criminelle
07:13qui entretiennent
07:14une confusion en tout cas
07:15et qui entretiennent
07:16une illusion
07:17que Narumi va bien
07:18que tout va bien
07:19et il va falloir
07:20effectivement une dizaine
07:21de jours
07:22pour qu'on comprenne
07:23que là
07:24il y a vraiment
07:25quelque chose
07:26qui cloche
07:27une dizaine japonaise
07:28elle est arrivée quand
07:29à Besançon
07:30qui est-elle
07:31cette jeune femme
07:32elle s'est très bien intégrée
07:33dans cette population
07:34et dans cette université
07:36oui
07:37Narumi elle a 21 ans
07:38elle était arrivée
07:39trois mois plus tôt
07:40fin août à Besançon
07:41pour apprendre le français
07:42dans un premier temps
07:43et c'est quelqu'un
07:44qui est présenté comme
07:45déjà d'un point de vue caractère
07:46très solaire
07:47très sociable
07:48c'est un petit peu
07:49inhabituel d'ailleurs
07:50par rapport à la personnalité japonaise
07:51elle est très occidentale
07:52finalement
07:53elle a moins de retenues
07:54et puis surtout
07:56très brillante
07:57là elle a décroché
07:58une bourse au mérite
07:59université de Tsukuba
08:00à côté de Tokyo
08:01c'est une université
08:02très réputée
08:03donc c'est vraiment
08:04quelqu'un qui est promis
08:05en tout cas à un brillant avenir
08:06ce campus
08:07il est très tranquille
08:08à Besançon
08:09à Besançon bien sûr
08:10alors c'est une ville étudiante
08:11120 000 habitants
08:1220 000 étudiants environ
08:13mais ça reste un campus
08:15bon enfant
08:16alors on avance un petit peu
08:18dans le temps
08:19la PJ va être finalement saisie
08:22police judiciaire de Besançon
08:23ils vont faire un travail
08:24qui est remarquable
08:25il faut le saluer
08:26parce qu'effectivement
08:27ils vont être très pointilleux
08:28très précis
08:29de la manière
08:30dont ils vont avancer
08:31c'est d'ailleurs presque
08:32un modèle d'enquête
08:33qu'on pourrait donner
08:34dans les écoles de police
08:35alors il y a un premier élément
08:37qui est sans doute
08:38même le plus inquiétant
08:39ce sont les cris
08:41dans la nuit
08:42ça vous le racontez très bien
08:43dans votre ouvrage
08:44et les témoignages
08:46ils sont totalement effrayants
08:47parce que là
08:48on a vraiment le sentiment
08:49d'ailleurs il y a cette britannique
08:50qui dit
08:51il y a quelqu'un
08:52qui est en train
08:53de se faire assassiner
08:54oui c'est un SMS effectivement
08:55qu'elle envoie à une amie
08:56à chaud comme ça
08:57il est 3h20
08:58dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016
09:00et c'est vrai que
09:01ce qui peut étonner
09:02c'est que
09:03on a une douzaine d'étudiants
09:04qui sont réveillés
09:05qui entendent les cris
09:06mais il y en a aucun
09:07alors si il y en a un
09:08qui passe quand même
09:09une tête dans le couloir
09:10mais sinon tout le monde
09:11reste cloué au lit
09:12parce qu'ils ont peur
09:13parce qu'ils sont
09:14à moitié endormis
09:15je pense quand même
09:16je n'imagine pas
09:17qu'il puisse y avoir un crime
09:18à ce point là
09:19et en tout cas
09:20personne ne compose le 17
09:21personne n'appelle la police
09:22et je sais que
09:23certains aujourd'hui encore
09:24sont un peu rongés
09:25par le remords
09:26avec leur cul
09:27ils se disent
09:28si j'avais appelé la police
09:29est-ce que ça aurait changé quelque chose
09:30on ne saura jamais
09:31oui parce que
09:32c'était facile
09:33un coup de fil
09:34il faut bien le dire
09:35là on est très étonné
09:36par cette attitude
09:37qu'il y a une ou deux personnes
09:38qui ne disent rien ok
09:39mais là
09:40il y a une dizaine de personnes
09:41vous le dites d'étudiants
09:42qui n'ont pas bougé
09:43et ça ça pose une question
09:44parce que là on aurait tout de suite
09:45l'enquête aurait tout de suite
09:46changé de voilure
09:47évidemment
09:48évidemment
09:49alors je ne sais pas si
09:50si la police aurait pu ouvrir
09:52la centaine de portes
09:53cette nuit là
09:54mais en tout cas
09:55il y aurait eu tout de suite
09:56une attention particulière
09:57bien sûr
09:58à cette disparition
09:59alors premier suspect
10:00c'est le petit ami
10:01Arthur Del Piccolo
10:02c'est normal
10:03c'est le petit ami
10:04c'est lui le plus rapproché
10:05finalement il va être mis rapidement
10:06hors de cause
10:07on n'a rien à lui reprocher
10:08à ce garçon
10:09puis il y a un homme
10:10qui surgit dans le paysage
10:11il s'appelle Nicolas Zepeda
10:12c'est un chilien
10:14et là
10:15tout de suite
10:16et vous le dites bien
10:17vous le racontez dans votre ouvrage
10:18tout de suite
10:19les policiers
10:20il y a comme ça des fixations
10:21dans les enquêtes
10:22ils vont sentir
10:23qu'il y a quelque chose
10:25autour de cet homme
10:26oui c'est vrai
10:27alors statistiquement
10:30les enquêteurs vont toujours
10:32vers le conjoint
10:33ou l'ex conjoint
10:34il y a un mobile
10:35qui se dessine facilement
10:36avec Nicolas Zepeda
10:37c'est une rupture qui n'est pas acceptée
10:39mais c'est vrai qu'au départ
10:40on a peu d'éléments sur lui
10:41les policiers ont peu d'éléments sur lui
10:42à Besançon en France
10:43personne ne le connaît
10:44Narumi en a parlé un petit peu
10:45à son entourage
10:46mais
10:47et à Arthur Del Piccolo
10:48et à Arthur Del Piccolo
10:49effectivement
10:50on sait qu'il était quand même
10:51pressant au pressant
10:52avec elle
10:53mais par ailleurs
10:54voilà c'est un gamin
10:55sans histoire
10:56sans antécédent judiciaire
10:57et les policiers quand même
10:59ont du mal
11:00à imaginer que
11:01il a pu traverser le monde entier
11:02pour se venger
11:03c'est presque irréel d'ailleurs
11:04parce qu'il était au Chili
11:06on va se demander
11:07mais c'est pas possible
11:08c'est ça
11:09c'était le premier réflexe des policiers
11:10au tout début
11:11ils écartent cette hypothèse
11:12parce qu'ils se disent
11:13que c'est pas possible
11:14c'est ça
11:15et effectivement on sait
11:16encore un petit mot
11:17qu'il harcèle
11:18Narumi
11:19tout le monde le dit
11:20l'entourage de Narumi
11:21surtout dès lors qu'elle est partie
11:22en France
11:23voler un peu de ses propres ailes
11:25là il a vraiment
11:27alors harceler
11:28oui en tout cas
11:29tentative d'emprise
11:30tentative d'emprise
11:32contrôler ses faits et gestes
11:34ses pensées
11:35et ça Narumi d'ailleurs
11:36ne l'a pas accepté
11:37ça va aboutir à une rupture
11:38Nicolas Zepeda
11:39et ses étranges arrêts
11:41dans une forêt
11:42Narumi Kurosaki
11:43il a disparu de Besançon
11:45je n'ai rien fait
11:46je ne suis ni jaloux
11:47ni possessif
11:48je crains qu'elle soit
11:49entre les mains
11:50de quelqu'un
11:51et qu'elle soit en danger
11:52l'enquête de l'heure du crime
11:54on se retrouve dans un instant
11:55sur RTL
11:5714h15
11:58c'est l'heure du crime
11:59c'est l'heure du crime
12:00sur RTL
12:0414h15
12:05c'est l'heure du crime
12:06sur RTL
12:08l'heure du crime
12:09consacrée aujourd'hui
12:10à la disparition
12:11et à la mort
12:12de Narumi Kurosaki
12:13cette étudiante japonaise
12:1421 ans
12:15s'est volatilisée
12:16en décembre 2016
12:17à la fac de Besançon
12:18où elle était inscrite
12:19depuis la rentrée
12:20un ex-petit ami
12:22le chilien Nicolas Zepeda
12:23va être activement recherché
12:26les policiers de Besançon
12:27enquêtent sur le séjour français
12:29du chilien Nicolas Zepeda
12:31à la période où
12:32Narumi Kurosaki a disparu
12:33une voiture
12:35flashée par un radar
12:36au soir du dimanche 4 décembre
12:38entre Ornan
12:39où le jeune couple a dîné
12:41et Besançon
12:42fait avancer les investigations
12:44on ne distingue pas les occupants
12:46mais cette Renault Mégane
12:48a été louée à Dijon
12:50le 30 novembre
12:51elle avait été réservée
12:5215 jours plus tôt
12:53depuis le Chili
12:55par un certain
12:56Nicolas Umberto
12:57la voiture
12:58relouée depuis
12:59est inspectée
13:00quand elle a été rendue
13:01elle était couverte de boue
13:03comme un 4x4
13:04qui aurait traversé un bois
13:05le tracker
13:06antivol du véhicule
13:08est analysé
13:09après avoir été louée
13:10la voiture a roulé
13:11jusqu'à Besançon
13:12a stationné sur le campus
13:14il y a passé la nuit
13:15Nicolas Zepeda
13:16est resté en surveillance
13:17dans le secteur
13:18le 1er décembre
13:19le conducteur
13:20est revenu à Dijon
13:21sa carte bancaire
13:23indique qu'il a acheté
13:24dans un supermarché
13:255 litres de liquide inflammable
13:27et des boîtes d'allumettes
13:28la Mégane
13:29va ensuite circuler
13:30près de Dôle
13:31sur des petites routes
13:32qui traversent
13:33la forêt de Chaux
13:34il s'y arrête
13:35deux fois
13:37vendredi 23 décembre 2016
13:39un mandat d'arrêt international
13:41est lancé
13:43contre Nicolas Zepeda
13:44une semaine plus tard
13:45il se présente
13:46au bureau Interpol
13:47de Santiago
13:48sur deux pages
13:49il indique
13:50avoir voyagé
13:51en Europe
13:52pour faire le tour
13:53de plusieurs universités
13:54il a alors reçu
13:55un mail
13:56de son ex-petit ami
13:57Narumi Kurosaki
13:58il a décidé
13:59d'aller lui rendre visite
14:00un échange amical
14:01précise-t-il
14:02ils ont dîné au restaurant
14:03puis ils ont couché
14:04ensemble
14:05à la résidence universitaire
14:06les cris
14:08entendus
14:09seraient selon lui
14:10des gémissements
14:11d'amour
14:12il raconte
14:13avoir quitté
14:14la japonaise à l'aube
14:15j'ai marché
14:16vers le centre-ville
14:17j'ai attendu
14:18que Narumi
14:19me contacte
14:20mais elle ne l'a jamais fait
14:21témoigne-t-il
14:23lundi 19 novembre 2018
14:25deux ans après
14:26la disparition de
14:27Narumi Kurosaki
14:28le procureur de Besançon
14:29annonce que
14:30malheureusement
14:31la jeune femme est décédée
14:32les campagnes de fouilles
14:33et de ratissage
14:34dans l'immense forêt de Chaux
14:3625 000 hectares
14:37n'ont rien donné
14:38les échanges de mails
14:40entre Nicolas Zepeda
14:41il a disparu
14:42montre que celle-ci
14:43ne supportait plus
14:44son harcèlement permanent
14:46elle le menace
14:47d'aller voir la police
14:48elle finit par l'insulter
14:49la justice chilienne
14:51demeure immobile
14:52les parents de Narumi
14:53font alors deux fois
14:54le voyage
14:55jusqu'à Santiago
14:56il se poste
14:57sous les fenêtres
14:58de l'empartement
14:59de Nicolas Zepeda
15:00il n'exclut pas
15:01que leur fille
15:02soit séquestrée
15:04la mère
15:05suit l'ex-petit ami
15:06il marchait
15:07d'un pas vif
15:08nous nous sommes retrouvés
15:09au milieu d'un pont
15:10il avait l'air surpris
15:11il m'a dévisagé
15:12il a baissé les yeux
15:13et il a continué son chemin
15:15indique
15:16Taeko Kurosaki
15:1715 avril 2019
15:19le procureur de Besançon
15:20et les policiers
15:21sont à Santiago
15:22pour présenter
15:23le dossier d'extradition
15:24un an plus tard
15:26Zepeda est réinterrogé
15:27il déclare être
15:29ni jaloux
15:30ni possessif
15:31selon lui
15:32Narumi était heureuse
15:33de le retrouver
15:34elle a dû partir
15:35de manière impromptue
15:37dit le suspect
15:38je crains
15:39qu'elle soit entre les mains
15:40de quelqu'un
15:41qu'elle soit en danger
15:42déclare-t-il
15:44voilà
15:45Nicolas Zepeda
15:46va être bientôt
15:47extradé
15:48il a toujours nié
15:49mais là
15:50il va falloir qu'il s'explique
15:51devant la justice française
15:52que faisait-il à Besançon
15:54au début du mois
15:55de décembre 2016
15:56que faisait-il vraiment
15:57à Besançon
15:58c'est la question
15:59qui lui sera posée
16:00et on va voir
16:01on va connaître
16:02on va rendre compte
16:03de ses réponses
16:04dans la suite
16:05de l'émission
16:06alors Willy Graff
16:07vous êtes avec nous
16:08dans cette heure du crime
16:09vous nous éclairez
16:10sur cette sombre affaire
16:11vous êtes journaliste
16:13chef d'agence
16:14de l'Est républicain
16:15à Besançon
16:16et auteur du livre
16:17l'affaire Narumi
16:18un crime sans corps
16:19publié aux éditions
16:20des presses
16:21de la cité
16:22alors les policiers
16:25ils travaillent assez vite
16:26là-dessus
16:27sur Zepeda
16:28ils savent qu'ils ont
16:29un suspect
16:30même s'il est très très loin
16:31de là
16:32il est à 11 000 km
16:33il est rentré à Santiago
16:35quels sont les éléments
16:36qui peuvent l'accuser
16:38déjà il y a la voiture
16:40le tracker de la voiture
16:42et c'est important
16:43cette analyse
16:44oui alors en préambule
16:46ce qu'il faut bien avoir en tête
16:47c'est qu'on n'a pas
16:48un élément absolu
16:49on n'a pas la preuve
16:51on n'a pas la preuve
16:52mais on a beaucoup
16:53beaucoup d'éléments
16:54qui convergent vers Nicolas Zepeda
16:55et effectivement
16:56la voiture en est un
16:57parmi d'autres
16:58on a ces déplacements
16:59qui défient un peu
17:01toute logique
17:02sauf à penser que
17:03voilà Nicolas Zepeda
17:04et Pinarumi
17:05il y a des cercles
17:07concentriques autour d'elle
17:08pendant 3-4 jours
17:09avant même de l'aborder
17:10et ça
17:11le tracker de la voiture
17:12le démonte
17:13de manière objective
17:14il est resté sur ce campus
17:16donc on imagine
17:17qu'il n'était pas là
17:18pour rien
17:19il surveillait
17:21Narumi Kurosaki
17:22qui à ce moment-là
17:23ne l'a pas encore rencontré
17:24encore un petit mot
17:25Willy Graff
17:26il y a les achats aussi
17:27ces achats
17:28ils sont très inquiétants
17:29de liquide inflammable
17:31des allumettes
17:32inquiétants
17:33troublants
17:34oui
17:35là on est 3-4 jours
17:36avant la nuit des cris
17:37et Nicolas Zepeda
17:38prend la peine
17:39d'aller à Carrefour
17:40pour acheter 5 litres
17:41de produits inflammables
17:42un pulvérisateur
17:43de détergent
17:44et puis 3 boîtes d'allumettes
17:45pas forcément
17:46ce qu'on pense à acheter
17:47quand on fait du tourisme
17:48ou autre
17:49surtout ces justifications
17:50seront quand même
17:51assez douteuses
17:52les boîtes d'allumettes
17:53c'était pour la décoration
17:54dans sa cuisine
17:55le contenant
17:57l'intéressait
17:58du produit inflammable
17:59parce qu'il l'aurait vidé
18:00pour le remplir d'essence
18:01en cas de panne de voiture
18:02voilà c'est des choses
18:03qui convainc pas les policiers
18:04on fait plus facile
18:05voilà
18:06jerry cannes vide
18:07en plastique
18:08dans tous les supermarchés
18:09tout à fait
18:10il y a une autre interprétation
18:11des enquêteurs
18:12c'est peut-être des objets
18:13qui peuvent servir
18:14à nettoyer une scène de crime
18:15ou à se débarrasser d'un corps
18:16il est au Chili
18:17Interpol a été saisi
18:19il y a une première demande
18:20d'extradition
18:21qui est formulée par la France
18:22rien ne bouge
18:23les autorités
18:24ne bougent pas
18:25c'est un fils de notable
18:26il faut bien le rappeler
18:27la famille est puissante
18:28donc effectivement
18:29ils ont peut-être des appuis
18:30c'est ce qu'on peut se dire
18:31et vous racontez très bien
18:32dans votre livre
18:33Willy Graff
18:34que la famille
18:35de Narumi Kurosaki
18:36la maman
18:37le papa
18:38ils sont divorcés
18:39la maman et le papa
18:40vont se rendre sur place
18:42c'est très émouvant
18:43ce que vous racontez
18:44parce qu'effectivement
18:45la maman va parler
18:46de ses recherches là-bas
18:47elle croit que Narumi est là-bas
18:48et contrairement à beaucoup
18:50eux
18:51ils admettent pas
18:52la mort de leur fille
18:53ça c'est un premier point
18:54pendant 2 à 3 ans
18:55contrairement à ce que leur dit
18:56voilà
18:57la juge d'instruction notamment
18:58qui les a reçus à Besançon
18:59une première fois
19:00ils arrivent pas à s'y résoudre
19:01donc oui ils partent au Chili
19:02effectivement
19:03faut les imaginer
19:04ils ont pas beaucoup d'argent
19:05ces gens-là
19:06alors ils piochent dans leurs économies
19:07avec leurs baluchons
19:08si j'ose dire
19:09et ils partent à l'aventure
19:10en plus avec
19:11un maman et une papa
19:12qui sont séparés
19:13qui sont en froid
19:14mais qui scellent une sorte de pacte
19:15pour se retrouver
19:16puis pour chercher leur fille
19:17et puis voilà
19:18ils passent des jours
19:19des nuits
19:20notamment au pied de l'immeuble
19:21à Santiago
19:22où vit Nicolas
19:23à chercher une silhouette derrière
19:24un rideau
19:25à l'appeler même
19:26par son prénom
19:27Narumi
19:28c'est
19:29voilà
19:30ils recherchent un fantôme en fait
19:31et c'est vrai que c'est
19:33ils rejoignent aussi entre la pitié
19:34et la compassion quoi
19:36face à ce genre de situation
19:37ils recherchent un fantôme
19:38c'est tout à fait ça
19:39et on recherche aussi un fantôme en France
19:41puisqu'on ne sait pas où est
19:42passé Narumi
19:43en tout cas où repose son corps
19:45vous allez aller
19:46Willy Graff là-bas au Chili
19:47où vous accompagnez la délégation française
19:49magistrats
19:50policiers
19:51comment ça se passe ?
19:53effectivement on est en avril 2019
19:54pour l'Est républicain
19:55je le précise
19:56pour l'Est républicain
19:57et là on est un premier tournant
19:59en tout cas dans le processus d'extradition
20:00c'est que
20:01le Chili accepte d'interroger Nicolas Zepeda
20:03pour la première fois
20:04ça c'est déjà une avance
20:05deux ans après les fers
20:06et puis cette délégation
20:07donc procureur, juge d'instruction, enquêteur de PJ
20:09de Besançon
20:10qui viennent pour assister un peu
20:11les magistrats chiliens
20:12et nous
20:13moi je suis cette semaine-là au Chili
20:15et c'est vrai qu'on sent
20:16que quelque chose bouge
20:17notamment en termes de médiatisation au Chili
20:19c'est à ce moment-là seulement que les Chiliens s'intéressent
20:22à ce cas
20:23et c'est quelque chose
20:24qui était recherché par la justice française
20:27parce qu'on se dit
20:28que s'il y a une médiatisation
20:29on ne pourra pas mettre ce dossier sous le tapis
20:31et que les institutions chiliennes
20:33devront quand même
20:34prendre en considération
20:35la demande d'extradition
20:36qui arrivera dans les mois
20:37qui suivront
20:38je le disais
20:39la famille Zepeda
20:40c'est pas n'importe qui
20:41au Chili
20:42le papa
20:43c'est un industriel
20:44enfin un entrepreneur
20:45très connu
20:46on lui prête effectivement
20:47alors une puissance financière importante
20:48et puis des appuis
20:51notamment au Chili
20:52où il y a quand même
20:53voilà toute une strate
20:55de personnes
20:58assez peu de personnes
20:59qui finalement ont le pouvoir
21:00qui tiennent le pouvoir
21:01et c'est vrai que c'est une famille
21:03qui n'est pas anodine
21:04et sur place
21:05vous sentez que les policiers
21:06ou les juges
21:07ont du mal
21:08à faire prospérer leur thèse
21:10ou bien la justice chilienne
21:12est enfin à l'écoute
21:13alors pour en avoir discuté un peu
21:16avec eux
21:17le premier sentiment c'est que
21:18c'est un peu un coup d'épée dans l'eau
21:19parce que Nicolas Zepeda
21:20déjà garde le silence
21:21il dit rien là
21:23sur ce premier interrogatoire
21:24et puis l'une des possibilités
21:26qui était privilégiée à l'époque
21:27c'était de dénoncer
21:28les faits au Chili
21:29c'est à dire qu'on laissait
21:30le Chili juger Nicolas Zepeda
21:32et les échanges
21:33à l'occasion de cette semaine
21:34en avril 2019 pardon
21:36montrent que le Chili ne veut pas
21:38juger cette affaire
21:39et veut laisser
21:40cette affaire à la France
21:42donc c'est la France qui va récupérer
21:43effectivement le bébé de cette affaire
21:44mais enfin c'est ce que souhaite
21:45aussi la justice française
21:474 ans après la disparition
21:49l'ex-petit ami va enfin
21:50être extradé
21:52Narumi Kurosaki
21:53il a disparu du campus de Besançon
21:55il se dit persécuté
21:57mais c'est un homme très manipulateur
21:59l'enquête de l'heure du crime
22:00face aux enquêteurs
22:01et aux juges de Besançon
22:02comment Nicolas Zepeda
22:03va-t-il pouvoir continuer à nier ?
22:05à suivre dans un court instant
22:06sur RTL
22:10sur RTL
22:11l'heure du crime
22:14c'est l'heure du crime
22:15sur RTL
22:16avec Jean-Alphonse Richard
22:19c'est évidemment un grand soulagement
22:21pour toute la famille
22:22de Narumi Kurosaki
22:23de savoir qu'enfin
22:24Nicolas Zepeda
22:25va être inquiété
22:27va être entendu
22:28ils attendent
22:29de la vérité
22:30qu'on leur dise
22:31ce qui est arrivé à leur fille
22:33retour aujourd'hui
22:34dans l'heure du crime
22:35sur la disparition
22:36de Narumi Kurosaki
22:37à partir du 5 décembre 2016
22:39cette étudiante japonaise
22:41de la fac de Besançon
22:42n'a plus donné aucun signe de vie
22:43son ex petit ami
22:44un chilien
22:45est soupçonné
22:464 ans après les faits
22:47la justice française
22:48va enfin pouvoir l'entendre
22:52jeudi 23 juillet 2020
22:54Nicolas Zepeda
22:5529 ans
22:56est extradé vers la France
22:57sombre coïncidence
22:58ce même jour
22:59Narumi Kurosaki
23:00aurait dû fêter ses 25 ans
23:02les proches de Narumi
23:04le supplient de dire
23:05où il a caché le corps
23:06car la place de leur fille
23:07et d'être près de ses parents
23:09indique l'avocate
23:10de la famille
23:11Sylvie Gallet
23:12espoir vite balayé
23:13par l'intéressé
23:14je n'ai jamais commis
23:15de violence
23:16ni exercé de pression
23:17sur quiconque
23:18avance Nicolas Zepeda
23:19il maintient qu'à son départ
23:21à Besançon
23:22Narumi était vivante
23:23il raconte
23:24que les retrouvailles
23:25s'étaient bien passées
23:26il s'était rendu compte
23:28qu'ils étaient toujours
23:29amoureux
23:30l'un de l'autre
23:31le procureur de Besançon
23:32évoque un calculateur
23:34redoutable
23:35il parle de déclarations
23:36incohérentes
23:37peu convaincantes
23:38en 2022
23:39un rapport signé
23:40du directeur
23:41de la prison
23:42de Besançon
23:43présente le chilien
23:44comme quelqu'un
23:45qui se dit persécuté
23:46mais qui est très manipulateur
23:47poli avec les gradés
23:49désagréable
23:50avec les surveillants
23:52les psychiatres
23:53voient eux aussi
23:54en Nicolas Zepeda
23:55un manipulateur
23:56une experte psychologue
23:57qu'il a interrogé
23:58pendant 7 heures
23:59dépeint un individu
24:00qui est en permanence
24:01dans la recherche
24:02du contrôle
24:03de l'autre
24:04il ne montrerait pas
24:05beaucoup d'empathie
24:06pour la victime
24:07ou la famille
24:08de celle-ci
24:09quand il se sent dominé
24:10il est alors
24:11dans la colère
24:12va indiquer
24:13l'experte
24:16et voilà donc
24:17pour ces premières
24:18déclarations
24:19de Nicolas Zepeda
24:20Willy Graff
24:21vous êtes avec nous
24:22dans cette heure du crime
24:23dans le studio de l'heure du crime
24:24auteur du livre
24:25l'affaire Narumi
24:26un crime sans corps
24:27qui est publié aux éditions
24:28des presses de la cité
24:29vous êtes journaliste
24:30pour l'Est républicain
24:31vous connaissez très très bien
24:33ce dossier
24:34alors il y a cette extradition
24:35elle a été obtenue
24:37difficilement
24:38ça a été long
24:39et jusqu'au bout
24:40on est allé au bout du suspense
24:41parce que
24:42c'était pas du tout joué
24:43jusqu'au dernier moment
24:44on s'est dit
24:45ça va pas marcher
24:46oui clairement
24:47au début
24:48personne n'y croyait
24:49à cette extradition
24:50ça a été un long processus
24:51judiciaire
24:52mais aussi un processus
24:53diplomatique
24:54médiatique
24:55et
24:56qui a duré 3 ans
24:57et moi j'y vois
24:59deux virages
25:00deux tournants
25:01le premier
25:02c'est cette
25:03venue en avril 2019
25:04d'une délégation française
25:06byzantine
25:07pour plaider un peu le dossier
25:08et la solidité de l'enquête
25:09et puis le deuxième tournant
25:11qui nous éloigne un peu la justice
25:13c'est
25:14c'est qu'au Chili
25:15fin 2019
25:16il se passe quelque chose
25:17d'un point de vue social
25:18assez énorme
25:19le pays s'embrase
25:20on a eu nous les gilets jaunes
25:21eux ils ont
25:22ils ont eu la version
25:23encore plus musclée
25:24je crois que c'est 26 morts
25:25des émeutes
25:26l'armée dans la rue
25:27parce qu'en fait les gens
25:28en ont marre
25:29d'inégalités
25:30de richesses
25:31et surtout marre
25:32que le pouvoir
25:33soit confisqué
25:34par des nantis
25:35et à ça
25:36vous pouvez ajouter aussi
25:37un gros
25:38un gros essor
25:39du féminisme
25:40mitou en gros
25:41avec
25:42avec aussi une grosse prise
25:43de conscience collective au Chili
25:44et là
25:45Nicolas Zepeda
25:46il coche les deux mauvaises cases
25:47il fait
25:48il est assimilé
25:49à ces nantis
25:50et il est
25:51il est soupçonné
25:52des femmes
25:53donc là
25:54on sent que ça bascule
25:55et effectivement
25:56le Chili finira
25:57par extrader
25:58quelques mois plus tard
25:59Nicolas Zepeda
26:00alors ça c'est passionnant
26:01ce que vous racontez
26:02parce que c'est l'histoire
26:03qui fait finalement
26:04l'histoire judiciaire
26:05effectivement
26:06il y a eu ces événements
26:07et peut-être
26:08sans ces événements
26:09aujourd'hui Nicolas Zepeda
26:10il serait peut-être
26:11encore tranquille au Chili
26:12c'est une possibilité
26:13alors
26:14il est devant
26:15la justice française
26:16
26:17il est un peu forcé
26:18de s'expliquer
26:19maintenant il est au pied du mur
26:20on va lui poser des questions
26:21mais il n'y a pas de faiblesse
26:23chez lui
26:24c'est-à-dire qu'il a
26:25une espèce de cadre
26:27dans lequel il évolue
26:28il n'en sort jamais
26:29c'est vraiment un garçon
26:30assez étonnant
26:32tout lui glisse dessus
26:33comme de l'eau
26:35il y a un de ses avocats
26:36qui dira que c'est un roc
26:37et c'est vraiment ça
26:38les questions posées
26:39alors avant les procès
26:40en interrogatoire
26:41sont très pointues
26:42et souvent piégeuses
26:44et lui à chaque fois
26:46a réponse à tout
26:47en tout cas il essaie
26:48d'avoir réponse à tout
26:49parfois ses réponses
26:50incohérentes
26:51mais ça le fait pas
26:52vaciller pour autant
26:53et encore moins
26:54le faire avouer
26:55de quoi que ce soit
26:56sa famille est déjà
26:57très présente
26:58lors de ses interrogatoires
27:00etc. je sais que le père
27:01on va le voir
27:02il va y avoir des procès
27:03mais le père
27:04va être toujours là
27:05derrière lui
27:06c'est son premier avocat
27:07c'est son premier soutien
27:08et effectivement
27:09son papa est très présent
27:11alors il y a autre chose
27:12je l'ai dit
27:13ce sont les experts
27:14c'est toujours important
27:15d'écouter les experts
27:16les psychiatres
27:17les psychiatres
27:18les psychologues
27:19les enquêteurs de personnalité
27:21Nicolas Zepeda
27:22les a tous rencontrés
27:23et il y a un terme
27:24qui revient sans arrêt
27:26dans la bouche
27:27de tous ces spécialistes
27:28c'est manipulateur
27:30ça je l'ai noté au moins
27:31dix fois
27:32manipulateur
27:33ça revient sans arrêt
27:34même dans la bouche
27:35du directeur de la prison
27:36oui effectivement
27:37c'est vraiment le trait
27:38qui ressort des expertises
27:39un psychologue
27:40un psychiatre
27:41qui ont examiné Nicolas Zepeda
27:42en prison
27:43et voilà
27:45ils insistent sur cette tendance
27:47on est aussi sur quelque chose
27:48sur quelqu'un pardon
27:49qui vraiment manque d'empathie
27:51une froideur affective
27:52qui sort de l'ordinaire
27:53et moi mon sentiment
27:54c'est aussi qu'il a vraiment besoin
27:55alors on l'a tous
27:56mais il a vraiment
27:57il se nourrit du regard de l'autre
27:58il a besoin d'être
27:59d'être aimé
28:00d'être respecté
28:01d'être même admiré
28:02et ça c'est un moteur puissant
28:04chez lui aussi
28:05il peut pas décevoir du coup
28:06et moi je me rappelle
28:07d'une phrase
28:08d'une psychologue
28:09qui disait que
28:10en fait Nicolas Zepeda
28:11Nicolas Zepeda
28:12c'était un peu un extraterrestre
28:13qui venait d'une autre planète
28:14c'est quand même assez
28:16assez singulier
28:17Nicolas Zepeda
28:19va être jugé
28:20début d'un long parcours
28:22devant les tribunaux
28:23Narumi Kurosaki
28:24il a disparu
28:25du campus de Besançon
28:26je suis détruite psychiquement
28:28cet homme est un génie maléfique
28:30et puéril
28:31l'enquête de l'heure du crime
28:32on se retrouve dans un instant
28:33sur RTL
28:34Jean-Alphonse Richard
28:36sur RTL
28:37L'heure du crime
28:38jusqu'à 15h
28:39Dragon
28:40L'heure du crime
28:42jusqu'à 15h
28:43sur RTL
28:45au programme aujourd'hui
28:47de l'heure du crime
28:48la disparition et la mort
28:49certaine de
28:50Narumi Kurosaki
28:51étudiante japonaise
28:52volatilisée
28:53sur le campus
28:54de la fac de Besançon
28:55en décembre 2016
28:56un seul suspect
28:58l'ex-petit ami chilien
28:59cinq ans et demi plus tard
29:01le premier procès
29:02mardi 29 mars 2022
29:05Nicolas Zepeda
29:0631 ans
29:07chemise bleu clair
29:08et cravate
29:09est devant la cour d'assises
29:10du Doubs à Besançon
29:11son père parle
29:12d'un fils très affectueux
29:13élevé dans le respect de l'autre
29:15et les valeurs chrétiennes
29:16pour ses soeurs
29:17jumelles
29:18Nicolas est un modèle
29:19une amie japonaise
29:20de Narumi
29:21dresse un tout autre portrait
29:22de l'accusé
29:23Narumi
29:24avait peur de Nicolas
29:25affirme-t-elle
29:26elle se disait harcelée
29:27il voulait la retrouver
29:28elle était perdue
29:29les faux messages
29:31de Narumi
29:32adressés à ses proches
29:33après la disparition
29:34sont évoqués
29:35l'accusé
29:36nie en être
29:37l'auteur
29:38à propos d'un message
29:39vidéo de menace
29:40adressée à Narumi
29:41Zepeda
29:42répond de façon détournée
29:43et confuse
29:44je voulais protéger
29:46notre relation
29:47qu'elle en garde
29:48un bon souvenir
29:49il n'a pas tué
29:50la japonaise
29:51s'il a pris des petites
29:52routes
29:53dans la forêt de Chaux
29:54c'était pour voir
29:55les lumières de Noël
29:56dans les villages
29:57du coin
29:58Taeko
29:59maman de la disparue
30:00sert contre elle
30:01le portrait de sa fille
30:02elle tient un mouchoir
30:03sur sa bouche
30:04elle se dit détruite
30:05psychiquement
30:06l'ex-petite amie
30:08et selon elle
30:09un génie maléfique
30:10et puéril
30:11Nicolas Zepeda
30:12est condamné
30:13à 28 ans de prison
30:15lundi 4 décembre 2023
30:17un an et demi
30:18après le premier procès
30:19Nicolas Zepeda
30:20comparé en appel
30:21devant les assises
30:22de la Haute-Saône
30:23à Vesoul
30:24Nicolas Zepeda
30:25admet pour la première fois
30:26qu'il est venu
30:27à Besançon
30:28essentiellement
30:29pour rencontrer
30:30Narumi
30:31il ne l'avait jamais dit
30:32auparavant
30:33car il avait peur
30:34qu'on construise
30:35une histoire autour de lui
30:36son père
30:37ne cesse de répéter
30:38qu'il n'existe aucune
30:39preuve matérielle
30:40ou scientifique
30:41contre son fils
30:42Nicolas
30:43Zepeda
30:44nie
30:45il pleure
30:46quand je l'ai laissé
30:47dans la chambre
30:48elle allait bien
30:49certifie-t-il
30:50à nouveau condamné
30:51à 28 ans de prison
30:52deux procès différents
30:56mais le verdict est identique
30:5728 ans de prison
30:58pour Nicolas Zepeda
31:00Willy Graff on vous retrouve
31:01dans cette heure du crime
31:02vous êtes aujourd'hui
31:03notre invité
31:04journaliste à l'Est républicain
31:06auteur du livre
31:07l'affaire Narumi
31:08un crime sans corps
31:09publié aux éditions
31:10des presses de la cité
31:11affaire extraordinaire
31:12parce que
31:13cet homme
31:14Zepeda
31:15il est accusé
31:16d'avoir fait au total
31:1722 000 km
31:18pour venir
31:19tuer sa petite amie
31:20jusque sur le campus
31:21de Besançon
31:22c'est donc un crime
31:23sur plusieurs continents
31:24que l'on vous raconte
31:26aujourd'hui
31:27Willy Graff
31:28vous étiez évidemment
31:29à ces procès
31:30vous suivez l'affaire
31:31depuis le début
31:32vous n'avez pas raté
31:33une seconde
31:34de ces audiences
31:35il y a deux procès
31:36tous les deux
31:3728 ans de prison
31:38il a évolué un peu
31:39entre ces deux procès
31:40ou est-ce que c'est
31:41le même personnage
31:42le même homme
31:43que vous retrouvez ?
31:44Alors est-ce qu'il a évolué
31:45oui et non
31:46le même homme oui
31:47ça c'est certain
31:48sauf qu'entre les deux
31:49il a appris le français pour le coup
31:50d'importance parce que pour
31:51mieux convaincre les jurés
31:53ça va plus vite en plus
31:54ça va plus vite
31:55il n'y a plus de filtre
31:56mais sorti de ça
31:57il y a surtout
31:58alors il admet quand même
31:59quelques mensonges
32:00au deuxième procès
32:01il admet avoir menti
32:02effectivement
32:03par peur qu'on l'accuse à tort
32:05et
32:06mais
32:07moi j'ai le sentiment
32:08que ce sont quand même
32:09des mensonges
32:10plus par calcul
32:11et sur des aspects
32:12plutôt secondaires
32:13sur l'essentiel
32:14il bouge pas
32:15il continue de dire
32:16qu'il était là au mauvais endroit
32:17au mauvais moment
32:18et là-dessus il n'y a pas d'évolution
32:21qu'est-ce qu'il dit
32:22sur ces voyages
32:23dans la forêt de Chaux
32:25parce que ça c'est très intéressant
32:26les policiers ils en sont sûrs
32:28ils savent que c'est ici
32:29que sans doute
32:30Narumi a été inhumé
32:32ou en tout cas les restes
32:33peut-être elle a été brûlée
32:34le corps a été brûlé
32:35on n'en sait rien
32:36qu'est-ce qu'il raconte là-dessus ?
32:38là pour le coup
32:39on est vraiment sur une partie faible
32:41de sa version
32:42c'est le moins qu'on puisse dire
32:43puisqu'il explique
32:44alors en amont
32:453-4 jours avant la disparition
32:46de Narumi
32:47que c'était effectivement
32:48pour faire du tourisme
32:49voir les lumières de Noël
32:50et puis le matin
32:51du 6 décembre
32:52où les enquêteurs
32:53l'accusent
32:54d'avoir
32:55de s'être débarrassé du corps
32:56peut-être dans une rivière
32:57d'ailleurs aussi
32:58c'est une autre possibilité
32:59là il dit qu'il a
33:00il voulait juste faire un somme
33:01visiter une église
33:02alors au début
33:03il dit qu'il a dormi
33:04dans les églises
33:05sauf que les vérifications
33:06sont faites
33:07toutes les églises à cette heure-là
33:08à 5-6 heures du matin
33:09sont fermées
33:10donc après il dit qu'il y avait
33:11il a dormi devant l'église
33:12dans la voiture
33:13enfin bref
33:14il s'en mêle un peu les pinceaux
33:15c'est compliqué avec lui
33:17un petit mot quand même
33:18parce que
33:19cet homme
33:20on l'a vu en photo
33:21vaguement
33:22comme ça
33:23il n'y a pas énormément de photos
33:24de ce garçon
33:25qu'est-ce qui vous inspire ?
33:27à quoi est-ce qu'il ressemble ?
33:28moi je trouve que c'est
33:29un mec plutôt normal
33:30la trentaine
33:31cheveux bruns
33:32j'allais dire une bonne tête
33:34il est souriant
33:35il est poli
33:36bien élevé
33:37il s'exprime bien
33:38un peu
33:39un peu genre idéal quoi
33:40quand on ne gratte pas
33:42à la surface
33:43et
33:44on devine aussi
33:45qu'il est assez intelligent
33:46en tout cas
33:47il n'a pas le profil
33:48d'un criminel
33:49ou d'un assassin
33:50tel qu'on l'imagine
33:51il n'est pas excité etc
33:52il n'est pas en tension permanente
33:53ou bien ?
33:54alors il le cache bien
33:55de temps en temps
33:56et c'est arrivé deux fois
33:57enfin c'est arrivé pardon
33:58plusieurs fois
33:59pendant les deux projets
34:00il craque émotionnellement
34:01il pleure
34:02mais
34:03j'ai plus l'impression
34:04qu'il pleure sur lui-même
34:05et sa situation
34:06que pleurer en empathie
34:07pour
34:08mais justement
34:09c'est très important
34:10ce que vous dites
34:11est-ce qu'il a des mots
34:12d'empathie
34:13pour
34:14Narumi Kurosaki ?
34:15est-ce qu'il dit
34:16qu'il est malheureux ?
34:18il en a eu quelques-uns
34:19il se dit
34:21compatissant
34:22vis-à-vis de sa famille
34:23notamment
34:24voilà
34:25après
34:26chacun
34:27il verra
34:28une dose de sincérité
34:29ou pas
34:30mais en tout cas
34:31il s'applique à le dire
34:32il y a autre chose aussi
34:33dans ces procès
34:34c'est la présence de la maman
34:35de Narumi
34:36on va évidemment remarquer son témoignage
34:38parce que
34:39elle est complètement dévastée
34:40cette mère
34:41elle parle évidemment pas français
34:42elle est là
34:43à la barre
34:44et elle essaie d'expliquer
34:45ce qu'était
34:46Narumi finalement
34:47franchement
34:48notamment au premier procès
34:49sa déposition
34:50ça a été le moment le plus fort
34:51du procès
34:52émotionnellement
34:53là tout le monde avait été emporté
34:54par cette
34:55cette maman
34:56qui est brisée
34:57qui est broyée de l'intérieur
34:58et
34:59et qui avait su
35:01après
35:02ça faisait quasiment 5 ans
35:03qu'elle gardait le silence
35:04chez elle recluse
35:05et là elle s'était vraiment ouverte
35:06aux jurés
35:07et ça avait tout emporté
35:09tout le monde avait un petit peu
35:10les larmes aux yeux
35:11procès cassé
35:13un troisième
35:14se tiendra donc
35:15bientôt
35:16Narumi Kurosaki
35:17il a disparu du campus
35:18de Besançon
35:19la maman et les sœurs
35:20sont très vulnérables
35:21sont là pour honorer
35:22la mémoire de celle
35:23qui n'est plus là
35:24l'enquête de l'heure du crime
35:25je vous retrouve tout de suite
35:26sur RTL
35:27l'heure du crime
35:29jusqu'à 15h
35:30sur RTL
35:31l'heure 15h
35:33c'est l'heure du crime
35:34sur RTL
35:35avec Jean-Alphonse Richard
35:37dans l'heure du crime
35:38la disparition
35:39et la mort de Narumi Kurosaki
35:40en 2016
35:41cette étudiante japonaise
35:42s'évanouissait
35:43sur le campus
35:44de la fac de Besançon
35:45un ex-petit ami
35:47serait venu du Chili
35:48pour l'assassiner
35:49deux fois condamné
35:50à 28 ans de prison
35:51dernier procès cassé
35:53il y en aura donc
35:54un troisième
35:55mercredi 26 février 2025
35:5814 mois
35:59après la deuxième condamnation
36:01de Nicolas Zepeda
36:02la cour de cassation
36:03invalide le verdict
36:04du procès d'appel
36:06un vice de forme
36:07un troisième procès
36:08se tiendra donc
36:09dans les mois qui viennent
36:10nous espérons
36:11que la procédure régulière
36:13sera respectée
36:14et que nous parviendrons
36:15à la vérité
36:16indique la famille Zepeda
36:19la famille de Narumi Kurosaki
36:21elle voit ce dernier
36:22bouleversement judiciaire
36:23comme une épreuve supplémentaire
36:25la mère de la disparue
36:27s'était évanouie
36:28lors du procès
36:29en appel
36:30à propos de la maman
36:31et des deux sœurs
36:32de Narumi
36:33leur avocate
36:34Sylvie Gallet
36:35avait alors déclaré
36:36elles sont extrêmement vulnérables
36:38elles n'attendent plus rien
36:40de ce procès
36:41elles sont là
36:42pour honorer
36:43la mémoire
36:44de Narumi
36:45il a bien préparé son acte
36:47puisque de manière
36:48il a fait des recherches
36:49de longues recherches
36:50avant de venir
36:51et quand il est arrivé
36:52en France
36:53il avait tout mis en œuvre
36:54pour que ce soit bien dissimulé
36:55donc oui franchement
36:56on a affaire à quelqu'un
36:57de machiavélic
36:58et de très intelligent
36:59et qui nous a donné du fait
37:00leur tour
37:01et notamment dans la recherche
37:02du corps de Narumi
37:03c'est sûr
37:04en voie de Régis Millet
37:05directeur de la police judiciaire
37:06de Besançon
37:07qui a mené toute cette enquête
37:09c'était sur France 3
37:10en juillet 2018
37:12et encore une fois
37:13on salue ce travail de police
37:14parce qu'il a été parfait
37:16du début jusqu'à la fin
37:17Willy Graff
37:18vous êtes avec nous
37:19et vous aussi
37:20vous êtes parfait du début
37:21jusqu'à la fin
37:22dans cette émission
37:23on a un plaisir à vous recevoir
37:24vous êtes journaliste
37:25pour l'Est républicain
37:26vous êtes l'auteur du livre
37:27l'affaire Narumi
37:28un crime sans corps
37:29publié aux éditions
37:30des presses de la cité
37:31il y a ce troisième procès
37:32qui s'annonce
37:33qu'est-ce qu'on peut en attendre
37:35et puis déjà
37:36est-ce qu'on a la date
37:37ce procès ?
37:38elles sont pas encore
37:39dans consolidés
37:40mais on est sur une tendance
37:41printemps 2026
37:42ça fera quasiment 10 ans
37:44que Narumi
37:45aura disparu
37:46et qu'est-ce qu'on peut en attendre
37:48vous êtes bien placé ici
37:49pour le savoir
37:50un procès ne se ressemble
37:52jamais
37:54jamais de copier-coller
37:55même quand c'est la même affaire
37:56pour autant
37:57on est face à une même enquête
37:59les mêmes charges
38:00les mêmes charges
38:03une fois de plus
38:04ce sera Nicolas Zepeda
38:05qui aura les clés
38:06en fonction de son positionnement
38:08de sa stratégie de défense
38:09il fera évoluer ou pas
38:10les choses
38:11alors on va pas essayer
38:12d'entretenir un suspense inutile
38:14j'ai envie de dire
38:15parce que lorsqu'on voit
38:16l'attitude de Zepeda
38:19lors de l'enquête
38:20lors des deux procès
38:21deux fois condamnés
38:22il a jamais bronché
38:24il peut raconter n'importe quoi
38:25il peut essayer de se cacher
38:27de se faufiler entre les questions
38:30mais il a jamais bougé
38:31on n'imagine pas d'un seul coup
38:33une révélation
38:34qu'ils disent
38:35où est le corps
38:36ou bien c'est moi qui l'ai tué
38:37etc
38:38non je suis d'accord avec vous
38:40en plus il est à nouveau présumé innocent
38:42il y a cette décision
38:43de la cour de cassation
38:44très importante
38:45bien sûr
38:46qui renforce je pense aussi
38:47la conviction
38:48et la volonté
38:49de la famille Zepeda
38:50en tout cas de Nicolas Zepeda
38:51de plaider son innocence
38:52et je vois pas pourquoi
38:54il modifierait
38:55il modifierait cette ligne de défense
38:57il y a quelque chose de très frappant
38:58c'est que lorsque la cour de cassation
39:00s'est prononcée
39:01vise de forme on le dit
39:02c'est pas sur le fond du dossier
39:04c'est sur la forme
39:06lorsque la cour de cassation
39:07s'est prononcée
39:08la famille Zepeda
39:09a tout de suite réagi
39:11c'est une grande victoire
39:12pour eux
39:13parce que
39:14ils avaient le sentiment
39:15qu'on allait tout reconstruire
39:16et tout refaire
39:17la famille Zepeda ?
39:20oui
39:21la famille Zepeda
39:22s'est félicitée
39:23quasiment
39:24de cette déclaration
39:25c'est fini vraiment
39:26sur cette décision
39:28pour l'anecdote
39:30quelques minutes après
39:31la décision de la cour de cassation
39:32j'ai reçu un message
39:33sur Whatsapp
39:34d'Humberto Zepeda
39:35le père
39:36communiqué de presse
39:37de 12 pages
39:38qu'il avait préparé
39:39il me demandait
39:40de le publier intégralement
39:41d'ailleurs
39:42ce que j'ai pas pu faire
39:43j'ai évidemment fait un article
39:44pour relayer sa position
39:45mais on sent qu'ils sont
39:46oui
39:47regonflés à bloc
39:48est-ce que le corps
39:50de Narumi Kurosaki
39:52est toujours recherché aujourd'hui ?
39:54alors non plus du tout
39:55depuis 6 ans je crois
39:56maintenant il est plus recherché
39:57maintenant on s'en remet
39:58au hasard
39:59au destin
40:00il est pas impossible
40:01qu'un jour
40:02un fragment osseux
40:03parce que
40:04c'est de ça dont il s'agit
40:05on imagine mal retrouvé
40:06un squelette entier
40:07dans la forêt
40:08sur les berges d'une rivière
40:09et avec l'ADN
40:10peut-être qu'on pourrait
40:11qu'on pourrait raccrocher ça
40:12à Narumi
40:13mais il y a
40:14très peu de chances
40:15que le corps soit retrouvé un jour
40:16cette forêt de Chaux
40:17on l'a pas décrite
40:18mais enfin
40:19elle est immense
40:20j'ai vu des photos
40:21oui
40:23et puis dans cette zone
40:24il y a 50 km²
40:25qui ont été déterminés
40:26par les enquêteurs
40:27où le corps potentiellement
40:28peut être
40:29et dans cette zone
40:30il y a aussi des rivières
40:31des étangs
40:32des torrents
40:33de la broussaille
40:34des champs
40:35il y a aussi de la campagne
40:36beaucoup de
40:37voilà
40:38de configurations différentes
40:39pour cacher un corps
40:40et autant chercher
40:41une aiguille dans une botte de foin
40:42et ça c'est effectivement
40:43aujourd'hui devenu
40:44le cimetière de Narumi Kurosaki
40:46puisque c'est là
40:47qu'elle serait inhumée
40:48enterrée
40:49en tout cas
40:50c'est le trajet du suspect
40:52qui le montre
40:53le trajet de Zebeda
40:54qui montre
40:55qu'elle pourrait être là
40:56mais on n'en a toujours pas retrouvé
40:57la moindre trace
40:59alors
41:00Nicolas Zebeda
41:01évidemment il est toujours
41:02présumé innocent
41:03on sait qu'il est accroché
41:05à ses dénégations
41:06il y a ce troisième procès
41:08la famille justement
41:10de Narumi Kurosaki
41:11à deux reprises
41:12ils sont venus du Japon
41:13cette famille
41:14ils ont fait un effort
41:15terrifiant au-dessus
41:16de leur force quasiment
41:17la maman s'est évanouie
41:18au deuxième procès
41:19là on a l'impression
41:20que c'est le procès de trop
41:21pour cette famille
41:22en tout cas émotionnellement
41:24émotionnellement
41:25ça va être une épreuve
41:26dont il se serait bien passé
41:27ça c'est évident
41:28mais leur avocate
41:29a confirmé que
41:30qu'elle serait bien là
41:31la maman
41:32la maman
41:33les sœurs
41:34viendront à nouveau
41:35confronter Nicolas Zebeda
41:36pour la mémoire de leur fille
41:38je pense qu'elles n'espèrent plus rien
41:40en tout cas
41:41elles se refusent à espérer
41:42parce que je pense
41:43que ce serait trop
41:44douloureux d'espérer
41:45mais elles sont là
41:46et
41:47et
41:48adviennent
41:49qu'ils
41:50adviennent que pourront
41:51mais leur présence
41:52est très importante
41:53parce qu'elle a fait basculer
41:54aussi le procès
41:55oui oui
41:56la famille le sait
41:57la famille de Narumi
41:58je suppose
41:59oui oui
42:00elles ont un rôle à jouer
42:01sur le registre de l'émotion
42:02pour rappeler aussi
42:03à la cour d'assises
42:04que Narumi
42:05n'est pas qu'un nom
42:06c'était une vraie personne
42:07incarnée
42:08qui mérite qu'on
42:09qu'on se batte pour la manifestation
42:10de la vérité
42:11et qui mérite qu'on la recherche encore
42:12même si c'est difficile
42:13merci beaucoup Willy Graff
42:14d'avoir été aujourd'hui
42:15l'invité de l'heure du crime
42:16merci à l'équipe de l'émission
42:18rédactrice en chef
42:19Justine Vigneault
42:20préparation Marie Bossartea
42:21de Turcaïm
42:22réalisation en directe
42:23Nicolas

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