Bruno Retailleau ce dimanche l'a martelé : "Nous ne supporterons aucune exaction ce soir. Au lendemain de cette deuxième nuit de festivités, Laurent Nunez, préfet de Paris, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 02 juin 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 02 juin 2025.
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00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite l'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez donc aujourd'hui le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
00:08Bonjour et bienvenue sur RTL, Laurent Nunez.
00:10Bonjour.
00:10Merci d'être avec nous ce matin après un week-end qui aurait été bien agité pour vous aussi.
00:14Les belles célébrations du titre de champion d'Europe du PSG se sont achevées hier soir au Parc des Princes.
00:19Hélas, suivi de nouveaux incidents qui auraient pu être dramatiques encore, avec notamment des jets de barrières sur le périphérique parisien.
00:25Bref, ça a recommencé. Quel bilan pouvez-vous nous donner pour commencer de ce qui s'est passé hier soir après les célébrations du Parc ?
00:32Oui, d'abord, effectivement, vous avez raison de souligner qu'hier soir, il y a eu de nouveaux incidents.
00:36D'abord, hier, ça a été une journée où il y a eu la parade, donc, qu'on a, nous avons organisé,
00:39où il y a eu plus de 100 000 personnes qui ont accueilli l'équipe du Paris Saint-Germain.
00:44Et puis ensuite, il y avait les festivités au Parc des Princes, où les joueurs présentaient le trophée.
00:48Puis, à l'issue, après la levée du service, on peut dire même dans la nuit, après une heure du matin,
00:53on a vu des résurgences d'individus qui étaient animés d'intentions malveillantes,
00:57qui n'étaient pas vraiment des supporters du Paris Saint-Germain,
01:00qui sont revenus sur deux points de la capitale, en fait.
01:03Ils sont revenus sur le périphérique, au niveau du Parc des Princes, en fait,
01:08pour le bloquer, ce sont les images qu'on voit à la télévision.
01:10Donc, ils ont pris des barrières, ils ont bloqué le périphérique,
01:12ce qui a entraîné, comme pendant tout le week-end, une réaction très vive et rapide des forces de l'ordre.
01:17Mais ils ont quand même bloqué le périphérique pendant au moins un bon quart d'heure.
01:21Et puis, on a eu aussi un retour sur les Champs-Elysées,
01:23deux groupes qui montaient, descendaient, tiraient des mortiers,
01:27et essayaient de dégrader des commerces.
01:29Avec quel bilan ?
01:30Avec un bilan qui est un bilan, hier, de 79 interpellations,
01:34dont une partie dans la nuit,
01:35donc pour mettre un terme à ces tentatives de dégradation.
01:39À quelle heure le calme est revenu, cette nuit ?
01:41À 3h30 du matin, en fait.
01:433h30 du matin, nous avons levé le service.
01:45Si on fait le bilan global, combien y a-t-il eu d'interpellations et de gardes à vue au total ?
01:50Le bilan global, en termes d'interpellations, il est très élevé.
01:53Il est totalement inédit, puisque rien que pour la nuit de samedi à dimanche,
01:57ces 491 interpellations sur la plaque parisienne ont une grande partie, en fait, à Paris.
02:02Et on est sur 323 gardes à vue, dont un certain nombre sont encore en cours,
02:06notamment pour ceux qui ont pillé des magasins, qui ont été interpellés en flagrant délit.
02:10Des incidents dramatiques, il y en a eu dès samedi soir, avant même la fin du match.
02:14Deux personnes sont mortes à Paris et à Dax.
02:17Que pouvez-vous nous dire des circonstances du drame parisien qu'a donc vu un jeune homme de 20 ans,
02:21qui se trouvait sur un scooter, être tué après avoir été percuté par une voiture ?
02:25Savez-vous s'il s'agit d'un accident ou d'un acte intentionnel ?
02:29Non, je ne peux pas en dire plus.
02:31Il y a des services d'investigation judiciaire qui ont été saisis,
02:34de plus de judiciaires qui sont saisis.
02:36Tout laisse à penser que c'était un accident.
02:37Il s'est déroulé en marge, dans le cadre des festivités.
02:41Il est lié aux célébrations ?
02:42Il y a beaucoup de monde, il y a beaucoup de voitures, beaucoup de scooters,
02:44il y a énormément de monde dans les rues de Paris.
02:46C'est dans ce cadre-là qu'a eu lieu cet accident.
02:47C'est la justice qui permettra de faire la lumière sur toute cette affaire.
02:50On a vu effectivement un jeune homme de 20 ans décéder dans le cadre de cet accident.
02:56Vous avez parlé d'un bilan inédit ?
02:58Le bilan est inédit en termes d'interpellation, oui.
03:01Le niveau d'interpellation est très élevé.
03:03On avait un dispositif policier qui était très musclé,
03:05qui a permis d'éviter de nombreuses dégradations, nombreux pillages.
03:09Malheureusement, il y en a eu...
03:10Combien de...
03:10Parce qu'on a entendu dire, oui, on nous parle de quelques magasins,
03:13il y en a eu beaucoup plus, il y a eu beaucoup de personnes blessées.
03:15Vous avez des chiffres là-dessus ?
03:16Alors, il y a eu des pillages.
03:18Personne ne nique qu'il y a eu des pillages.
03:19Je ne suis pas en train de vous dire que le bilan est fantastique.
03:21Non, il y a eu des pillages.
03:22Mon but, c'était qu'il n'y ait pas de pillages, il y en a eu.
03:24Combien de magasins ont été attaqués ?
03:25On a eu de pillages, de vrais pillages, on a eu 4, peut-être 5.
03:30Et puis, on est en train de recenser toutes les dégradations
03:33qui ont eu lieu dans les commerces et elles sont assez nombreuses.
03:36On fait un bilan assez exhaustif entre ce qui est un pillage,
03:38ce qui est une dégradation de la vitrine
03:40ou ce qui peut être aussi un vol par effet.
03:42Quand vous dites assez nombreuses, on parle de dizaines, de cinquantaines ?
03:45Non, non, non, on parle pas plus d'une vingtaine.
03:49Mais enfin, en tout cas, on est en train de faire un recensement exhaustif
03:52du nombre de pillages.
03:53Mais ce que je veux dire, c'est que sans l'intervention,
03:55sans le dispositif policier que nous avions mis en place,
03:58donc à la demande du ministre d'État,
04:00on aurait eu évidemment beaucoup plus d'exactions,
04:03beaucoup plus de pillages.
04:04Vous dites qu'on a évité un carnage, en fait ?
04:06Non, on a évité bien d'autres faits délictueux.
04:10C'est ce que je veux dire, simplement.
04:12Malheureusement, il y en a eu.
04:13Et donc, voilà, on n'est pas du tout satisfait.
04:16Je ne suis pas en train de vous dire qu'on est très satisfaits.
04:18Mais je ne veux pas que l'on considère
04:21que c'est qu'une question de dispositif de sécurité.
04:23Ce n'est pas que ça.
04:24Nous, on avait un dispositif.
04:24On a apporté une réponse aux exactions.
04:27Mais il faut aussi se poser la question de savoir pourquoi
04:29des jeunes gens, des jeunes mineurs,
04:32enfin des mineurs, pardon, ou des jeunes majeurs,
04:35viennent uniquement pour commettre des actes de prédation
04:37avec une sauvagerie inimaginable.
04:39Je vous rappelle que les incidents ont commencé sur les champs
04:41pendant le match.
04:42Moi, je voyais des milliers de personnes
04:43qui ne regardaient pas le match,
04:45qui se désintéressaient totalement.
04:47Vous venez de dire que vous n'êtes pas satisfait du bilan.
04:50Hier soir, en recevant l'équipe de France à l'Élysée,
04:51le chef de l'État a commencé par dénoncer ces affrontements
04:54qu'il a qualifiés de très graves et inacceptables.
04:57Le Figaro parle de bilan sécuritaire accablant.
05:00Certains, notamment au RN,
05:01on entendait Sébastien Chenu, mais aussi à LFI,
05:03parlent de fiasco sécuritaire.
05:04Que leur répondez-vous, M. le Préfet ?
05:06D'abord, le Président de la République a salué
05:10le travail des forces de l'ordre,
05:11le ministre d'État aussi,
05:12et l'un comme l'autre ont dénoncé, évidemment,
05:15les casseurs, les pilleurs,
05:16et le ministre d'État employé un peu fort,
05:18qui est celui de Barbard.
05:19C'est effectivement ce que nous avons constaté sur le terrain.
05:22Voilà, des individus déterminés qui viennent pour casser.
05:24Mais qui sont et quel profil ils ont ?
05:26Je vous réponds sur le fiasco sécuritaire.
05:28Il y a un dispositif policier qui est là pour répondre,
05:31qui est là pour empêcher qu'il y ait ces dégradations.
05:34Malheureusement, il y en a eu,
05:35mais il y en a beaucoup qui ont été évités.
05:37Et tous ceux qui connaissent un peu
05:38les questions de sécurité des militaires de l'ordre,
05:40quand ils regardent un peu ce qui s'est passé dans le passé,
05:43c'est systématique.
05:44Quand il y a des grands rassemblements de personnes,
05:45il y a toujours des gens qui viennent pour piller, dégrader.
05:48Mais est-ce qu'il aurait fallu mobiliser davantage
05:50de forces de l'ordre, même s'il y en avait déjà beaucoup ?
05:51Ce n'est pas une question de volume.
05:54Il y avait un gros dispositif,
05:55donc on a procédé à énormément d'interpellations.
05:57Ça, il faut s'en féliciter.
05:58C'est en ça que je dis que les choses sont inédites.
06:01Mais donc, voilà, il faut se poser la question
06:05de savoir pourquoi des jeunes ne viennent que pour piller.
06:08Ce sont, comme l'a dit le ministre d'État,
06:10des barbares, des casseurs,
06:12qui ne viennent que pour cela
06:13et qui commettent ces exactions.
06:15Et quel que soit le dispositif policier,
06:17ils viennent et il faut les en empêcher.
06:19Quel que soit le dispositif...
06:19Ça veut dire qu'on est impuissant aujourd'hui ?
06:21Que la force publique est impuissante ?
06:22Je ne suis pas en train de dire qu'on est impuissant.
06:24Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas,
06:26parce qu'il y a eu des incidents,
06:28considérer que le dispositif policier n'était pas adapté.
06:30Il était adapté.
06:31Ça nous a permis d'éviter de nombreuses dégradations,
06:33de procéder à des interpellations.
06:35La règle, c'est ça.
06:36Nous, nous sommes présents pour encadrer.
06:37Donc, on ne jette pas des grenades dans une foule,
06:39comme j'ai pu l'entendre.
06:41On intervient quand il y a des exactions, des débordements.
06:44Et c'est ce qu'on a fait pendant tout le week-end.
06:46Maintenant, l'origine des exactions,
06:48ce ne sont pas les policiers qui sont à l'origine des exactions.
06:50Il ne faut pas l'oublier.
06:50Ce sont des gens qui viennent pour commettre des violences...
06:52Ils étaient combien ?
06:53Ils étaient combien, ces élecs ?
06:54Il y avait plusieurs milliers de personnes.
06:55samedi soir sur les champs,
06:57on avait plusieurs milliers de personnes
06:58qui montaient, qui descendaient
06:59et qui essayaient de se livrer à des dégradations.
07:02Et ils ont quel profil ?
07:03C'est un profil...
07:04Écoutez, c'est difficile,
07:06car on n'a pas encore le résultat
07:08de l'ensemble des gardes à vue qui sont en cours.
07:12Mais de ce qu'on a vu sur le terrain,
07:13c'est quand même plutôt un profil de jeunes délinquants,
07:16il faut le dire clairement.
07:17Quand vous venez un samedi soir...
07:18Et mineurs ?
07:18Mineurs et majeurs, ou jeunes majeurs,
07:21quand vous venez un samedi soir sur les Champs-Elysées,
07:23dans le seul but de dégrader des commerces
07:25un soir de victoire du Paris Saint-Germain,
07:27voilà, je pense qu'on peut dire
07:28qu'ils sont des jeunes délinquants.
07:30Je voudrais revenir quand même
07:31sur ce fiasco sécuritaire terme employé.
07:33Vous, vous avez dit hier,
07:34ce n'est ni une réussite ni un échec.
07:35Est-ce que ce matin, avec le recul,
07:36vous dites, bah si, peut-être que c'est un échec ?
07:38Ou est-ce que vous avez voulu minimiser
07:40ce qui s'est passé ?
07:41Ah non, je n'ai pas voulu minimiser
07:42ce qui s'est passé.
07:43C'est un échec dans la mesure où l'objectif,
07:45moi je m'étais fixé comme objectif,
07:47qu'on évite les pillages.
07:47Il y en a eu, notamment sur les Champs-Élysées.
07:50Et il y a un mort ?
07:51Mais attention,
07:54je pèse mes mots.
07:58Évidemment, je ne voulais pas qu'il y ait de pillages,
08:00il y en a eu.
08:00Donc c'est évidemment pas une bonne chose.
08:02Donc ce matin, vous dites,
08:03c'est un échec, on s'est trompé.
08:04On ne peut pas dire que c'est un fiasco sécuritaire
08:06quand vous avez autant d'interpellations
08:08d'individus qui ont commis des pillages,
08:10des violences.
08:11Dans le magasin de chaussures de sport
08:13qui a été pillé,
08:14au total, il y aura eu 39 interpellations.
08:16Dans un autre magasin,
08:17chez un concessionnaire de moto,
08:19en haut de l'avenue de la Grande Armée,
08:21où il y a un certain nombre d'individus
08:22qui sont rentrés,
08:23il y a eu 11 interpellations.
08:24Donc on ne peut pas parler d'échec total.
08:27Ce que je vous dis,
08:28c'est qu'on avait un dispositif
08:29qui visait à éviter les dégradations
08:31et les pillages.
08:32Ça n'a pas été le cas.
08:33Pour autant,
08:34les policiers et les gendarmes
08:35ont été extrêmement efficaces sur le terrain.
08:36Et heureusement,
08:37parce qu'ils ont évité de nombreuses dégradations.
08:39Est-ce que vous vous sentez
08:39une responsabilité personnelle,
08:41monsieur le préfet ?
08:42Écoutez, ça, ce n'est pas moi
08:43qui décide de ma responsabilité personnelle.
08:45En tout cas, ce qui est sûr,
08:46c'est que moi,
08:46je suis responsable du dispositif de sécurité.
08:48Si je dois en répondre,
08:49j'en répondrai évidemment.
08:50Mais voilà,
08:51ce que je peux dire,
08:52c'est que je suis en tout cas
08:54très fier du travail
08:55qui a été réalisé par les policiers,
08:57de la préfecture de police,
08:59les demandes des compagnies républicaines
09:01de sécurité,
09:02des gendarmes mobiles
09:03sous mon autorité,
09:04qui ont permis d'éviter
09:05de nombreuses exactions
09:06et qui ont procédé
09:06à de nombreuses interpellations.
09:08Laurent Nounier,
09:08je voudrais vous poser
09:09une dernière question
09:10sur ces lieux fréquentés
09:11par la communauté juive.
09:12Un autre sujet,
09:13qui ont été ciblés
09:14dans le lit de vendredi
09:14à samedi à Paris.
09:15Trois synagogues,
09:16un restaurant
09:16ou encore le mémorial de la Shoah
09:18qui ont été profanés
09:19à la peinture verte.
09:20Des tagostiles ont de nouveau
09:21été découverts hier
09:22sur un mur de la Fondation
09:24pour la mémoire de la Shoah.
09:25Est-ce que vous avez
09:26la moindre idée
09:27du ou des auteurs
09:28de ces exactions ?
09:29Est-ce qu'il y a eu
09:29des interpellations ?
09:30Non, ce que je peux vous dire,
09:32c'est que sur ces actions,
09:33il y a eu des...
09:34il y a des investigations judiciaires
09:36qui sont en cours
09:37sous l'autorité
09:37de la procureure de la République de Paris.
09:40Donc voilà,
09:40je peux vous dire
09:41que ce sont donc...
09:42C'est la sûreté territoriale
09:43de la préfecture de police de Paris
09:45qui est saisie
09:46de ces investigations.
09:47Voilà, donc les enquêteurs
09:48font tout
09:49pour retrouver évidemment
09:50les auteurs.
09:51C'est un acte antisémite
09:53ou c'est trop tôt
09:54pour le qualifier ?
09:54C'est un acte
09:55manifestement antisémite.
09:57Quand la peinture
09:58est projetée
09:59sur la façade de synagogue,
10:01c'est manifestement
10:01un acte antisémite.
10:02Maintenant, après,
10:03vous savez,
10:03on a les précédents
10:04des étoiles de David,
10:05des mains rouges...
10:06Il y avait été
10:06des ingérences russes ?
10:07Oui, il y avait manifestement
10:08une ingérence, je dirais,
10:10voilà, pour cette affaire-là,
10:12il faut également
10:12être extrêmement prudent.
10:14En quelques secondes,
10:15vous constatez toujours
10:16une augmentation
10:17des actes antisémites
10:18à Paris ?
10:19Oui, oui, bien sûr.
10:20Alors, il y a une stabilisation
10:22dans l'augmentation.
10:23Il y a eu une grosse augmentation
10:24après le 7 octobre
10:24jusqu'au mois d'octobre...
10:26Enfin, je veux octobre...
10:27On était de plus 300%
10:28à l'époque.
10:28Voilà, exactement.
10:29C'était donc plus 300%.
10:30Et maintenant,
10:32les actes se stabilisent
10:33à ce niveau-là.
10:34Donc, l'augmentation
10:34entre 24 et 23
10:37a été assez faible
10:39mais à très haut niveau.
10:40Donc, voilà.
10:40Effectivement,
10:41il y a toujours
10:41un très haut volume
10:42d'actes antisémites
10:43à Paris
10:43et dans l'agglomération parricienne.
10:45Merci beaucoup,
10:45Laurent Nouniès,
10:46d'être venu ce matin
10:46sur RTL.