• il y a 4 mois
Critiquant une gauche "qui se fourvoie avec l'islam radical", la sénatrice LR de Paris n'a pas été tendre non plus avec son propre parti, décrivant le sentiment de "honte" qu'elle a ressenti. "Eric Ciotti est dans des manoeuvres politiciennes", étrille-t-elle. 
"Cela me rend triste qu'un parti dominant sous la Ve République soit un espèce de paillasson au service d'une ambition personnelle", torpille l'élue.

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Transcription
00:00Bonjour Agnès Evren, merci de nous avoir rejoint ici au micro de Public Sénat.
00:03Vous êtes sénatrice LR de Paris, grosse zone de turbulence pour la vie politique française.
00:08Si vous voulez bien raconter nous la journée d'hier,
00:10qui restera sans doute dans l'histoire de la droite française.
00:13Comment ça s'est passé ? Vous vouliez un bureau politique.
00:15Il n'a pas pu se tenir car le siège d'ILR a été fermé par Éric Schotty.
00:19C'est tragique, comique ?
00:21C'est un spectacle affligeant parce que ce spectacle,
00:25il intervient dans un contexte qui est assez dramatique.
00:28La France connaît une crise sociale, budgétaire, une crise politique et institutionnelle
00:35dans laquelle Emmanuel Macron nous a plongé avec cette dissolution.
00:38Et qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui ?
00:40Un spectacle affligeant donné par la classe politique
00:43où on se rend compte que finalement les postes comptent beaucoup plus que les convictions et les valeurs.
00:47Et il y a une phrase qui dit, vous savez, quand on se regarde, on se désole,
00:50mais quand on se compare, on se console.
00:52Moi, je suis fière que la droite, dans son unanimité, a condamné la position d'Éric Schotty.
01:00Parce que regardez ce que fait la gauche aujourd'hui.
01:02La gauche, elle se fourvoie avec la France insoumise
01:04qui accepte de défendre un islam radical, qui caillasse des véhicules de policiers.
01:12Mais c'est important aussi de redire la situation en France
01:15et de constater aujourd'hui que la droite avec Éric Schotty nous fait honte
01:19et que, comme vous le disiez hier, la journée a été à la fois triste et clownesque presque.
01:25On a vu un président de parti qui en catimini a conclu des accords avec le Rassemblement national
01:34et qui a fermé tout simplement les portes du bureau du siège des Républicains
01:39pour empêcher qu'un bureau politique qu'il considérait illégal ne puisse se tenir.
01:44Il le considère toujours illégal, ce bureau.
01:46Il rejette la décision et dénonce une démarche illégale.
01:49Est-ce que vous avez pu vous assurer de la rigueur de la procédure intentée à Éric Schotty ?
01:54Écoutez, on n'en est plus là.
01:55Vous savez, lui, il est dans des manœuvres politiciennes
01:59parce qu'il est évidemment humilié hier au bureau politique.
02:03Et ça a été assez impressionnant de voir l'unanimité de tous nos ténors de droite,
02:08Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Jean-François Copé.
02:10Et comment on explique qu'il leur tourne le dos ?
02:12À Gérard Larcher, comment est-ce qu'on explique qu'il puisse leur tourner le dos ?
02:16Et les balayer, Laurent ?
02:17Mais c'est ça qui est gravissime.
02:19Pourquoi ? Parce qu'en fait, on a des statuts.
02:21Comme dans tout parti politique, il y a des statuts, il y a des règles.
02:23Il y a une charte des valeurs qui disait qu'aucun accord avec le RN ne serait acceptable.
02:27Et qu'est-ce qu'a fait Éric Schotty ?
02:28Comme il savait qu'en fait, sa position était minoritaire,
02:31il a tout simplement fait ça, comment dire,
02:34en escamotant la réalité, en fait.
02:37Parce que visiblement, dans la nuit de dimanche,
02:39à deux heures du mat', visiblement, il avait d'ores et déjà conclu des accords.
02:43Alors que le lendemain, il avait rendez-vous dans le bureau de Gérard Larcher et Bruno Retailleau.
02:47Donc est-ce que vous vous rendez compte qu'on modifie, qu'on transforme une ligne politique d'un parti
02:52sans même consulter les responsables politiques ?
02:55Donc cette situation, elle est ubuesque, elle est dramatique.
02:57Elle fait même presque pitié, en fait, à regarder.
03:00Moi, ça me rend triste de voir que ce parti politique,
03:03qui a dominé la Vème République, qui a donné cinq présidents à la France,
03:06soit aujourd'hui comme une espèce de paillasson au service d'une ambition personnelle,
03:10celle de la mairie de Nice et d'Éric Schotty,
03:12qui a une obsession, c'est de devenir ministre, il faut le dire.
03:15Oui, hier, la CNI, la Commission nationale d'investiture,
03:18a été réunie à 17h par votre parti.
03:21Elle a reconduit, enfin votre parti, du coup, elle a été reconduite par les cadres qui étaient là.
03:25Elle a reconduit les 59 députés sortants, sauf Éric Schotty
03:29et une proche du député des Appes-Maritimes.
03:31Alors, si Éric Schotty investit ses propres candidats,
03:34peut-il y avoir des candidats LR Schotty et des candidats LR parti ?
03:38Non, absolument pas.
03:39Il y aura, s'il y a des candidats estampillés RN,
03:42ils auront de fait et impérativement un candidat LR face à eux.
03:47Ça, il est hors de question.
03:48Et la marque LR, vous êtes sûre d'en être propriétaire ?
03:50Oui, oui, complètement.
03:51De toute façon, aujourd'hui, Éric Schotty a été exclu du parti.
03:54Il ne peut plus parler au nom des LR.
03:56Mais vous savez, c'est une énorme escroquerie, ce qu'a fait Éric Schotty,
03:59parce qu'en fait, c'est une coquille vide.
04:01Il n'y a qu'un seul député.
04:03Il y a 48 heures, il nous disait qu'il y aurait des dizaines de députés.
04:06Finalement, il n'y en a qu'une seule, c'est sa voisine Denise.
04:09Non, mais attendez, c'est important de le dire.
04:11En fait, le RN s'est fait totalement enfumer par Éric Schotty.
04:14Aujourd'hui, il arrive sans troupe.
04:16C'est une coquille vide.
04:17Je sais qu'il a passé son temps à appeler des anciens collègues députés
04:21pour les supplier presque d'accepter d'avoir, en fait, l'étiquette RN.
04:26Et beaucoup d'entre eux ont refusé.
04:27Donc, encore une fois, je le redis, c'est une énorme arnaque.
04:29C'est un énorme coup de bluff.
04:30Et je pense que Jordan Bardella et Marine Le Pen ont dû réaliser
04:33à quel point ils s'étaient fait avoir.
04:34Il y a une question de fond aussi, Agnès Séverine.
04:36C'est celle de l'opportunité d'une alliance avec le Rassemblement national
04:38que vous rejetez, vous, en brèche.
04:40Mais est-ce que vous êtes sûre qu'une majorité de militants LR
04:43rejette un tel accord ?
04:44Écoutez, les militants, sans doute, pour la plupart, peut-être beaucoup même,
04:49sont d'accord avec Éric Schotty.
04:50Mais j'ai envie de leur redire une chose.
04:52C'est que tout nous oppose, en dehors peut-être du régalien, sur le fond.
04:56Est-ce que nous, on a défendu un jour la Russie de Poutine ?
04:59Est-ce que nous, on a défendu un jour la sortie de l'Union européenne ?
05:02Est-ce que nous, on a défendu un jour la réforme des retraites à 60 ans ?
05:06Regardez ce qui se passe aujourd'hui sur le plan économique.
05:09La France est dans une crise budgétaire énorme
05:11et c'est les économistes eux-mêmes qui disent qu'il y aurait 100 milliards
05:14de dépenses supplémentaires avec zéro recette en face.
05:17Et donc, comment voulez-vous que nous, on puisse s'allier avec un parti
05:19qui, encore une fois, tient un programme qui est très, très différent du nôtre ?
05:23J'ai une dernière question, si vous le voulez bien.
05:25Si le RN devient la première force à l'Assemblée nationale,
05:28quel pourrait être le rôle du Sénat, où il y a seulement trois sénateurs RN ?
05:33Est-ce que vous commencez à vous pencher sérieusement sur cette possibilité ?
05:36La possibilité de quoi, pardon ?
05:37Du RN qui serait majoritaire à l'Assemblée nationale
05:40et de deux chambres qui seraient, comme ça, complètement opposées ?
05:42Oui, mais vous savez, moi, pour avoir fait beaucoup de terrain,
05:44je me rends compte qu'en fait, il y a une telle, malheureusement,
05:47détestation d'Emmanuel Macron qu'aujourd'hui, beaucoup votent,
05:49justement, Marine Le Pen et Bardella parce qu'ils en ont ras-le-bol
05:51et que c'est tous les angles morts du macronisme qui n'ont pas été gérés,
05:55que ce soit la sécurité, le régalien, les impôts, le pouvoir d'achat.
05:59Et oui, je pense qu'aujourd'hui, Marine Le Pen est difficilement battable.
06:02Je vous le dis très honnêtement et c'est là où je me dis que,
06:04sans doute, le président a été déconnecté de ne pas réaliser
06:06le rejet puissant dont il fait l'objet dans notre pays.

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