Avec Jean Turco, vétéran de la campagne de France en 1940, ancien député, 106 ans
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04C'est à la une, 7h12, le 80e anniversaire du débarquement.
00:08Témoignage exceptionnel ce matin avec nous sur Sud Radio, un vétéran français, Jean Turcot.
00:13106 ans, il était prisonnier en Allemagne au moment de ce débarquement.
00:17Son histoire, en 38, il était mobilisé pour son service militaire qui durait deux ans.
00:23Après, il s'est retrouvé sur le front alors qu'il était prêt à la guerre avec l'armée française.
00:28Il doit déposer les armes alors qu'il y a eu justement la signature du maréchal Pétain.
00:34La France n'était pas armée et modernisée face à l'Allemagne, alors il se retrouve prisonnier.
00:39Il tente de s'évader deux fois, mais il doit attendre juin 44 pour retrouver sa liberté.
00:44Ça va être la première fois aujourd'hui que la France va lui rendre hommage.
00:48Car jusque-là, l'État préférait mettre en avant les résistants,
00:52quitte à écarter de nos mémoires les soldats français,
00:55alors que 70 000 sont morts tout de même avant l'armistice.
00:59Jean Turcot, bonjour.
01:01Est-ce que vous avez l'impression que les soldats français ont été victimes d'une forme de mépris durant ces années ?
01:07Ah ben j'en suis perçané.
01:10J'en suis perçané.
01:12Parce qu'on a parlé des résistants,
01:16on a parlé des gens qui avaient rejoint De Gaulle,
01:19mais maintenant, on commence seulement,
01:23quelques jeunes victoriens commencent seulement à parler de l'armée française.
01:30Alors pratiquement, on était les pestiférés.
01:34On était les gens qui avaient fait perdre la France.
01:39On avait tous les défauts.
01:42Quand on dit que dès qu'on voyait un Allemand, les Français levaient les bras au ciel,
01:47il y a eu quand même 70 000 morts.
01:51Ça prouve qu'ils se sont battus.
01:54Mais quand vous avez une épée en bois,
01:59et que l'adversaire a un sabre à l'acier, c'est très difficile.
02:04Alors que vous vous étiez battus,
02:06et que vous étiez là entre 38 et 40,
02:09et qu'ensuite vous avez été donné aux Allemands.
02:14Ça c'est important, évidemment, après la signature par le maréchal Pétain, Jean Turcot.
02:18On nous a envoyés dans les Vosges.
02:21On reçoit l'ordre de descendre déposer les armes à Saint-Dié,
02:27par le maréchal Pétain.
02:29On descend à Saint-Dié,
02:31on dépose les armes,
02:33et à ce moment-là, les Allemands nous disent
02:36« Ah non, vous ne rentrez pas chez vous,
02:40dans les accords d'armistice,
02:43le maréchal Pétain vous a donné comme prisonnier de guerre.
02:47Pas le maréchal Pétain. »
02:49Et vous, quand vous étiez prisonnier,
02:52est-ce que vous aviez toujours quand même cet espoir, cette flamme,
02:56d'être libéré un jour ?
02:57Est-ce que vous aviez des informations sur ce qui se passait ?
03:00Oui, parce que vous saviez,
03:04tous les médecins, les pastramaciens,
03:10les Alsaciens,
03:11avaient été mobilisés dans l'armée allemande.
03:15Ce qu'ils ont appelé d'ailleurs les « malgré nous ».
03:18Et donc, ils faisaient ça en catimini,
03:27parce que c'était dangereux pour eux.
03:30On était au courant par les Alsaciens,
03:33qui étaient devenus, comme ils avaient dit,
03:37malgré nous, officiellement.
03:40Et comment vous avez vécu de loin, forcément,
03:44le débarquement des Américains ?
03:48Quand nous étions prisonniers,
03:52on a fini par savoir qu'il y avait eu le débarquement
03:56en 1944.
04:00Ça a été l'explosion de joie
04:04de tous les prisonniers qui étaient en Allemagne.
04:08Est-ce que vous espériez, vous aviez en tête,
04:12cette idée d'un débarquement en Normandie ?
04:14Parce que quand on est prisonnier comme vous en Allemagne pendant des années,
04:17on se dit « comment peut être libéré le pays ? »
04:20Est-ce que vous échafaudiez des plans, des projets ?
04:24Ça, franchement, je vous dis que
04:29la plupart des prisonniers n'y croyaient même pas.
04:33Ils se disaient « comment on va finir avec les hitlériens ? »
04:38Surtout que les plus dangereux,
04:44c'était tous les jeunes,
04:47ce qu'on appelait les Hitlerjungen,
04:51les SS, tout ça.
04:54Ça, ils étaient terribles et je dirais même cruels.
04:59La population allemande, non, on ne pourra pas dire qui ils étaient,
05:04mais c'était ces éléments vraiment hitlériens qui étaient terribles.
05:12Jean Turcot, vous avez 106 ans,
05:15vous allez porter la flamme olympique le 14 juillet, je crois.
05:18C'est une fierté.
05:20Vous êtes content quand même que, heureux finalement,
05:23il a fallu attendre des années pour que vous soyez reconnu,
05:26pour ce que vous avez fait aussi pour la France.
05:29Je suis très heureux et très honoré,
05:32parce qu'en fait, c'était la présidente de l'Assemblée nationale
05:38qui m'a téléphoné pour me dire
05:42« je ne peux pas être, pour la flamme,
05:47je ne peux pas mettre quelqu'un en place,
05:49parce que tous les autres, on se mettrait. »
05:53Et donc, j'ai pensé à vous,
05:56comme j'étais le doyen de l'Assemblée nationale.
06:00Oui, vous avez été député aussi, Jean Turcot.
06:03J'ai été député pendant 10 ans,
06:05et donc il m'a demandé
06:09« est-ce que vous accepteriez de porter la flamme ? »
06:15Je lui ai dit « d'accord ».
06:18Il se trouve d'ailleurs que nous avons fait déjà une reconstitution,
06:23et que ce n'est pas la flamme,
06:26parce qu'on ne peut pas voir la flamme à l'intérieur,
06:29c'est la fameuse bouée qui a porté la flamme.
06:36Donc on a fait une reconstitution,
06:40ça s'est à peu près bien passé,
06:43et j'espère que le 14 juillet, les gens pourront apprécier.
06:47J'ai été très fier,
06:50surtout que la présidente était très contente.
07:10Le plaisir a été pour moi.
07:13Merci, et justement je remercie au passage
07:17l'association Véterans Memories et Florent Panna
07:20qui ont permis cet échange, Jean Turcot.
07:22Vous pouvez le retrouver bien sûr sur notre site internet,
07:26et vous pourrez le retrouver plus en longueur,
07:28parce qu'on a fait une interview beaucoup plus longue,
07:31évidemment c'est en différé,
07:33parce qu'on l'a enregistré hier après-midi, Jean Turcot.
07:37Il est 7h20.