Sondage IFOP : L’intention de vote des Français aux élections européennes

Sud Radio

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Transcript

00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.

00:04 Il est 8h25 sur Sud Radio, dans un instant ce sera Dominique Trincant,

00:12 l'ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU,

00:15 qui sera l'invité de Jean-Jacques Bourdin jusqu'à 9h.

00:17 Et ensuite vous pourrez poser toutes vos questions,

00:20 vous voulez, radio libre, entre 9h et 9h30,

00:23 notamment autour de cette question du service militaire.

00:26 Jean-Jacques recevra aussi d'ailleurs deux invités tout à l'heure,

00:29 parce que ça pose un certain nombre de questions,

00:32 les moyens et puis le contexte en fait actuel.

00:35 Venons-en à un autre sondage, Frédéric Dhabi, qui est assez intéressant.

00:39 Les trois quarts des Français qui vont aller voter,

00:42 parce qu'il y en a qui n'iront peut-être pas aller voter,

00:44 vous allez me dire, aujourd'hui,

00:46 seraient certains de leur choix déjà pour les européennes,

00:50 et on s'aperçoit que c'est le Rassemblement National

00:53 qui est toujours largement en tête.

00:55 - Oui, vous avez raison, c'est 10 points de plus que ce qu'on mesurait

00:57 avant le Rolling Eiffel Fiducial pour Sud Radio de 2019.

01:01 Ça montre que c'est une élection européenne qui n'est pas comme les autres,

01:04 où les Français vont peut-être plus voter,

01:05 mais avant d'être sûr de leur choix, vous avez raison,

01:07 la question c'est la mobilisation électorale.

01:10 Est-ce que les Français vont plus voter

01:12 qu'à l'élection précédente ?

01:14 C'est probable, dans un contexte où

01:16 cette élection européenne n'est pas une élection à part,

01:19 ça sera la seule élection nationale

01:21 du quinquennat d'Emmanuel Macron.

01:22 Donc ça peut maximiser un vote sanction,

01:24 donc mobilisation, ou un vote de soutien.

01:26 Ce qui est notable, c'est regarder les choses par électorat,

01:29 c'est avec l'électorat EREN,

01:31 l'électorat le plus fidélisé et le plus mobilisé,

01:34 qu'il y a du jeu, il y a de l'hésitation,

01:37 il y a des personnes qui peuvent changer d'avis à gauche,

01:39 les électeurs de Manon Aubry,

01:41 les électeurs écologistes, quasiment un sur deux,

01:43 et c'est ce qui rend le rapport de France encore incertain.

01:46 Du côté de la majorité,

01:48 comme elle a bénéficié d'un effet drapeau,

01:50 puisque les personnes âgées sont 39%

01:52 de plus de 65 ans à aller voter pour Valérie Hayé,

01:54 il y a beaucoup de personnes sûr de leur choix.

01:56 On a, Patrick, 51% des Français qui choisissent

01:59 ou l'EREN ou la liste de la majorité,

02:03 et c'est dans ces deux électorats

02:04 que l'électorat est le plus sûr de son choix,

02:06 ce qui incite à ne pas imaginer

02:09 que cette hiérarchie 1-2 soit bousculée.

02:11 - Et devant ces questions d'Arlette Chabot et d'Éric Revelle,

02:14 est-ce que ça veut dire qu'il peut y avoir aussi de l'autre côté des surprises ?

02:17 Dans les autres parties, que ce soit

02:20 pour Conquête ou pour le PS,

02:23 Raphaël Glucksmann, qu'on voit qu'il est au-dessus des 10% ?

02:26 - Tout à fait, il a gagné 2 points,

02:27 et lui, ce qui est très intéressant,

02:28 cette liste PS/PS publique,

02:29 c'est qu'elle a 3 sources électorales.

02:31 L'électorat Mélenchon 2022,

02:33 qui ne veut pas re-voter pour la liste LFI,

02:35 très déçu.

02:36 L'électorat écologiste de 2019,

02:39 qui ne voit pas une incarnation aussi forte

02:41 que Jadrona Persson de Marie Toussaint.

02:42 Et surtout, l'électorat macroniste présidentiel,

02:45 dans cette enquête, il faut faire fiducial,

02:47 pour le Figaro LCI-SU de radio,

02:48 on a un électeur Macron sur 10

02:50 qui choisit Raphaël Glucksmann,

02:51 qui pourrait être une sorte de vote réceptacle

02:53 de personnes centre-gauche, pro-européens,

02:56 mais qui ne veulent pas donner quittus

02:58 à la majorité et au président Macron.

03:00 - Oui, alors parce que, évidemment,

03:02 parmi les facteurs qui peuvent guider ce choix,

03:05 il y a tous les soucis en fait actuels.

03:08 Bien sûr, cette escalade et cette incertitude en Europe,

03:11 liée au prix de l'énergie,

03:13 et puis l'endettement, comme le disait

03:15 Éric Revelle ce matin,

03:17 l'endettement de la France,

03:18 les problèmes économiques,

03:19 qui aujourd'hui, quand même,

03:21 sont de plus en plus visibles

03:23 pour les Français,

03:24 est relancé aussi par des politiques,

03:26 y compris d'ailleurs de la majorité,

03:27 avec la petite leçon de François Bayrou ce week-end.

03:29 - Oui, jeu de paume, François Bayrou,

03:32 président du Modem,

03:32 oui, il donne des leçons, François Bayrou,

03:34 mais juste, moi j'ai l'impression

03:37 qu'en fait le tapis rouge est déroulé

03:39 devant le vote RN, pourquoi ?

03:41 Parce qu'en fait, ça se transforme en référendum

03:42 pour ou anti-Macron, finalement,

03:44 sur les questions d'immigration,

03:45 sur les questions de sécurité,

03:47 sur les questions économiques,

03:48 vous en parliez Patrick,

03:49 mais on nous avait expliqué

03:51 qu'Emmanuel Macron, Bruno Le Maire,

03:54 c'était des gens qui connaissaient bien ces sujets-là.

03:56 Alors souvent on dit le RN n'y connaît rien,

03:58 mais alors c'est quoi la différence

03:59 entre ceux qui y connaissent rien

04:01 et ceux qui y connaissent beaucoup

04:02 et qui font que la France va dans le mur ?

04:04 Bah les Français se posent la question, je pense.

04:07 - Oui, oui. Arlette Chabot ?

04:08 - C'est typique l'argumentation du vote populiste,

04:10 et celle-là, je vais dire quelque chose

04:12 qui va paraître décalée,

04:13 mais c'est exactement le même raisonnement.

04:14 J'ai écouté ceux qui soutiennent le candidat populiste

04:17 au Sénégal.

04:18 La question était "mais vous n'avez jamais gouverné,

04:23 vous n'avez aucune expérience,

04:24 vous n'êtes pas de la politique".

04:26 Et donc la réponse était

04:29 "mais au fond, l'expérience ça sert à quoi ?

04:33 Ça sert au chômage, au déclassement".

04:37 C'était exactement...

04:38 Alors vous mettez France à la place de Sénégal,

04:41 c'était exactement le même raisonnement

04:43 qui justifiait qu'on essaye de,

04:45 comme on l'a vu ici ou dans d'autres pays,

04:47 de renverser la table et se dire

04:49 "on change carrément,

04:51 il y a un saut dans l'inconnu, on s'en fiche".

04:52 Et effectivement Marine Le Pen a eu quand même

04:55 la bonne intuition, elle, en lançant depuis le début,

04:57 en présentant cette élection

04:59 comme l'élection des "mid-term",

05:01 c'est-à-dire effectivement

05:02 l'occasion de dire à Emmanuel Macron

05:06 "on n'est pas d'accord, ni avec la politique économique,

05:09 on est furieux, et aussi des choix internationaux,

05:13 ça joue beaucoup".

05:13 Et donc dire non à Macron, c'est un argument.

05:16 - Frédéric Dhabi, dernière question,

05:17 si les trois quarts des Français sont sûrs de leur choix,

05:20 est-ce qu'il peut y avoir des éléments quand même

05:22 qui les fassent évoluer dans leurs intentions de vote ?

05:25 - Ah oui, parce que d'une part la campagne

05:27 n'a pas vraiment commencé,

05:28 d'autre part, on a vu...

05:29 - Parce qu'elle va vraiment démarrer d'ailleurs.

05:30 - Si, elle va démarrer plutôt dans la dernière ligne droite,

05:34 et puis on l'a vu ce week-end avec cette incursion du trajet,

05:38 dans cette campagne européenne,

05:40 l'attentat de Moscou, l'international,

05:42 on est dans un moment, Patrick, par rapport à 2019,

05:45 où les Français s'intéressent beaucoup plus

05:48 aux questions internationales,

05:49 où l'Europe est beaucoup plus incarnée,

05:51 les Français l'ont vu pendant le Covid,

05:53 pendant l'Ukraine, c'est une élection

05:55 qui rebat toutes les cartes des invariants traditionnels

05:58 des élections européennes,

05:59 et par rapport à ce qu'a dit Arlette Chabot,

06:01 c'est vrai que dans les enquêtes qualitatives,

06:04 des phrases sur l'URN comme

06:05 "on ne les a jamais essayées",

06:07 "pourquoi pas elle",

06:08 c'est son tour, c'est exactement ce que vous avez dit

06:10 sur ce candidat sénégalais.

06:11 - Oui, et puis j'ajoute qu'il y a les menaces d'attentats

06:13 également en France, puisque

06:14 vous avez vu, ça a été relevé,

06:16 la vigilance hier soir en Conseil de défense.

06:18 Il est 8h31, dans un instant,

06:20 c'est l'invité de Jean-Jacques Bourdain,

06:21 Dominique Trinquant, l'ancien chef

06:23 de la mission militaire française auprès de l'ONU.

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