N. Potier : "Chez Bruneau, chacun contribue à la réussite de l’entreprise !" - Osez entreprendre

Sud Radio

28/01/2024

Avec Nicolas Potier, PDG de Bruneau.

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##OSEZ_ENTREPRENDRE-2024-01-28##

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00:00 Franchise directe, le leader mondial de la mise en relation entre franchiseurs et futurs franchisés présente

00:07 Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.

00:11 Le monde de l'entreprise décortiqué et expliqué avec vous Thomas Binet, bonjour.

00:16 Bonjour Morgane.

00:17 Quel est le programme du jour ?

00:18 On va commencer par parler des vélos électriques Alpine et Lapierre

00:22 et je vais vous raconter ensuite la saga du plus secret et le plus discret des millionnaires français.

00:28 Ensuite notre grand témoin sera Nicolas Pottier, président de Bruno, spécialiste européen de l'équipement pour les professionnels.

00:34 On va parler de la mutation d'entreprise et la participation à cette mutation des collaborateurs.

00:38 Et on terminera à parler des entreprises qui s'interrogent sur leur manière de faire pour conserver leurs collaborateurs en période très tendue au niveau de l'emploi.

00:46 Mais d'abord Thomas, en partenariat avec le magazine Entreprendre, vous allez nous faire entrer dans les coulisses des entreprises

00:53 et vous allez commencer par nous parler d'Alpine et de Lapierre.

00:56 Oui parce qu'on connaît bien quand même la marque automobile Alpine, un chantre du savoir-faire industriel français.

01:00 Ils se sont associés avec les cycles Lapierre, marque emblématique de vélo aux 75 ans d'existence.

01:06 Donc un partenariat qui donne naissance à quoi ?

01:08 Ils viennent de concevoir un vélo électrique de haute technologie, utilisation du carbone qui a été privilégié,

01:14 mais également un procédé unique au monde, à savoir un recentrage et un abaissement important des masses autour du centre de gravité,

01:20 donnant aussi au vélo une agilité exceptionnelle.

01:23 Le vélo dispose d'une batterie et d'un moteur électrique de conception française.

01:27 Le vélo ne pèse que 24 kilos.

01:29 Alors pour ce qui concerne le prix, sachant que c'est une édition quand même limitée à 300 exemplaires,

01:33 vous faudra quand même débourser 11 499 euros pour un modèle S, mais c'est une édition limitée.

01:39 Oui c'est un budget tout de même.

01:41 Vous nous avez dit il y a quelques minutes, je ne l'ai pas oublié, que vous alliez nous parler du plus discret des milliardaires français.

01:47 Jean-Pierre Caillard, c'est son nom, je ne suis pas sûr qu'il vous parle.

01:50 Alors il dirige un petit empire qui pèse quand même 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires pour 3400 collaborateurs.

01:56 Maintenant si je vous donne ses marques, ça va vous parler.

01:59 Parce que c'est Saint-James, Labelle 5, Marie-Brizard, Negrita, entre autres.

02:03 Son groupe, la Martiniqueuse, est le numéro 2 français derrière Pernod Ricard.

02:07 Et bien c'est une saga d'entreprise à la française qui est allée à la conquête du monde,

02:10 présent dans 150 pays et possédant pas moins de 50 sites de production.

02:14 C'est en 1934 que débute l'histoire de cette entreprise, créée par le père de l'actuel président.

02:20 A son origine, elle faisait de l'importation et de la commercialisation de rhum en provenance des Antilles.

02:25 A la sortie de la seconde guerre mondiale, ils ont élargi leur offre au Cognac, Calvados, Porto.

02:29 Mais c'est en 1956 qu'ils lanceront la marque Porto Cruz, devenue emblématique, au point de devenir le numéro 1 mondial.

02:36 Ils ont élargi les horizons et pourtant ils ont carrément changé de stratégie.

02:40 Oui, parce qu'après 3 décennies, ils ont opté pour une stratégie forte et soutenue d'acquisition

02:45 et vont racheter de multiples marques de spiritueux.

02:47 Cette réussite en 2 générations a permis à Jean-Pierre Caillard de se situer à la 27ème place du classement des fortunes de FAMS

02:53 avec une fortune estimée au-dessus des 2 milliards d'euros.

02:57 Jean-Pierre Caillard, on le connaît maintenant en place.

03:00 Au témoin de la semaine, Thomas, nous sommes avec Nicolas Potier, président de Bruno,

03:05 le spécialiste européen de l'équipement pour les professionnels.

03:08 Vous allez nous parler tous les deux de transformation d'entreprise.

03:11 Absolument, Morgane. C'est une belle histoire aussi que celle de l'entreprise Bruno.

03:15 Créée en 1955 par Jean-Marie Bruno, qui commencera à vendre ses produits en démarchant les bureaux parisiens à vélo,

03:22 initiant ainsi la vente à distance.

03:24 Il dirigera sa société jusqu'en 1996.

03:28 Pendant 10 ans, c'est le groupe 3 Suisse Internationale qui pilotera l'entreprise jusqu'en 2015.

03:33 Aujourd'hui, c'est un fonds, mais pas que.

03:35 C'est également plusieurs centaines de salariés qui composent l'actionnariat.

03:39 Et c'est sur ce dernier point que nous allons échanger avec vous, Nicolas Potier, qui dirigeait Bruno depuis 2010.

03:45 Bonjour Nicolas Potier.

03:46 Bonjour Thomas Binet.

03:47 Avant toute chose, on va parler quand même de Bruno.

03:50 C'est quoi comme entreprise ? Vous faites quoi au quotidien ?

03:53 Bruno, c'est à peu près 1000 collaborateurs.

03:56 On fait à peu près 500 millions d'euros de chiffre d'affaires,

03:58 principalement en France, mais aussi en Espagne, en Italie, en Belgique et au Luxembourg.

04:03 Et ce qu'on fait finalement est assez simple à expliquer.

04:07 On distribue tout ce qu'il faut pour travailler et puis être bien au travail à l'ensemble des professionnels,

04:14 quel que soit le type d'entreprise, des très grandes entreprises, au TPE,

04:19 en passant par les collectivités, les administrations, les associations sportives,

04:23 les avocats, les médecins, les notaires, enfin voilà, tout type d'entreprise vraiment sur tout le territoire.

04:31 On est loin du vélo de Jean-Marie Bruno, du coup ça a accompagné beaucoup de mutations,

04:35 parce que vous avez su vous y adapter notoirement et aux attentes de vos clients

04:39 et des marchés sur lesquels vous vous exercez dont vous venez de nous parler.

04:42 Comment avez-vous fait pour faire changer cette entreprise ?

04:45 Parce qu'on en parle souvent dans "Osez entreprendre",

04:47 beaucoup d'entrepreneurs aimeraient, il y a souvent des réticences, sortir de ces zones de confort,

04:52 comment vous avez fait ?

04:54 C'est-à-dire que nous on est passé d'une entreprise, d'abord elle a presque 70 ans,

04:59 cette entreprise, fondée par Jean-Marie Bruno, comme vous l'avez dit,

05:02 et c'était une entreprise fondée sur le catalogue papier,

05:06 la vente à distance avec des prises de commandes par téléphone.

05:10 Et aujourd'hui on est en une entreprise d'e-commerce,

05:12 avec plus de 95% des commandes passées par internet, pour toute cette clientèle,

05:17 et on a réussi à beaucoup diversifier notre offre,

05:20 on a plus de 100 000 produits que l'on vend à tous ces professionnels.

05:24 Alors on est passé finalement de produits de fourniture classique et de papier,

05:29 vers du mobilier de bureau, des produits high-tech, des accessoires pour les ordinateurs,

05:36 des produits d'hygiène, d'entretien, enfin de l'alimentation, de la boisson,

05:41 toutes sortes de produits qui sont nécessaires dans le monde d'aujourd'hui pour pouvoir travailler,

05:45 après toutes les mutations qu'il y a pu y avoir sur notre manière de faire et notre manière de travailler.

05:52 Alors vous avez beaucoup de collaborateurs, plus de 1000, c'est ça ?

05:55 Oui.

05:56 Et c'est d'une aventure humaine du coup, forcément.

05:58 Comment vous avez fait justement ? Vous avez ouvert une partie de votre capital,

06:02 vous les avez associés autrement, c'est quoi la stratégie de Bruno ?

06:04 Alors en fait c'est deux choses, c'est d'abord d'être très fort sur ses bases,

06:08 et ça c'est les bases qui ont été inculquées à l'époque par Jean-Marie Bruno,

06:12 qui depuis est décédée en 2018, mais qui a réussi à faire en sorte que cette entreprise soit vraiment fondée sur le service.

06:20 On est obsédé par le service au client chez Bruno, et on a couplé ça, si vous voulez,

06:25 à une participation économique de nos salariés, au bénéfice de l'entreprise, à sa réussite.

06:33 Et ça se matérialise de deux manières, d'abord avec une épargne salariale, participation et intéressement,

06:40 qui peut représenter à peu près un tiers du salaire d'un collaborateur.

06:45 Et c'est pas négligeable.

06:46 C'est pas négligeable, c'est même beaucoup, je connais pas beaucoup d'entreprises où c'est le cas.

06:50 Et assez récemment, depuis qu'on est sorti du groupe 3SUS International, comme vous l'avez dit, en 2015,

06:57 on a pu faire rentrer au capital à peu près la moitié des salariés français, c'est-à-dire un peu plus de 300 personnes.

07:06 Malgré tout, Nicolas Pothier, quand on accompagne cette mutation, il faut embarquer tout le monde quand même sur le navire,

07:13 il n'y a pas que la participation, il y a autre chose, il y a forcément autre chose pour que tout le monde ait envie d'être accro aux services,

07:21 comme vous l'indiquiez.

07:22 Je crois que là, c'est le fait que, je pense que les gens chez Bruno savent pourquoi ils travaillent.

07:29 Et c'est pas que économique, c'est aussi le sens de ce qu'ils font au quotidien, que ce soit des gens qui sont en préparation de commandes,

07:35 en livraison, au marketing, aux achats, au commercial.

07:39 Chacun, je pense, sait bien en quoi il contribue à la réussite de l'entreprise, et ce depuis plusieurs dizaines d'années.

07:47 Et donc je crois que ça, c'est fondamental.

07:49 On va parler dans quelques instants justement du rapport au travail dans la chronique d'après, mais vous avez mis le télétravail, par exemple, chez vous ?

07:56 Absolument, oui, depuis le Covid, on a un accord qui permet à nos collaborateurs de faire deux jours de télétravail par semaine maximum.

08:04 Je dis maximum parce que je pense que c'est très important pour que l'on puisse constituer cette communauté de travail, d'ambition et d'objectifs,

08:12 que les gens puissent se retrouver sur notre site principal qui est au sud de Paris, dans l'Essonne.

08:18 Nicolas Potier, comment on fait pour réussir à fidéliser 500 000 clients ? Parce que c'est bien ça votre portefeuille, ces 500 000 clients. Comment on fait ?

08:26 Alors, on le fait de plusieurs manières.

08:28 D'abord, en assurant un service vraiment impeccable, on livre 100 000 produits en 24 heures sur tout le territoire.

08:35 C'est une performance et on le fait de manière très, très fiable.

08:37 Je crois que ça, c'est le point numéro un.

08:39 C'est la fiabilité du service.

08:41 Et puis, on récompense aussi beaucoup nos clients avec des remises, avec des avantages qui peuvent cumuler, des points qu'ils peuvent gagner sur leur carte de fidélité.

08:52 Et on essaie d'animer ça de la manière la plus sympathique possible pour tous ces clients, encore une fois, de toute taille et de tous horizons.

08:59 On vous recevra pour parler conquête un autre jour sur une autre émission d'Océan Entreprendre.

09:03 Merci à vous, Nicolas Potier, d'être passé de côté.

09:05 Merci beaucoup.

09:07 Merci Nicolas Potier. Je rappelle que vous êtes le président de Bruno, on l'a entendu, le spécialiste européen de l'équipement pour professionnels.

09:15 Bruno, le spécialiste des fournitures et de l'équipement pour les professionnels présente.

09:21 Sud Radio, oser entreprendre, les essentiels de l'entrepreneuriat.

09:27 Thomas, vous allez nous parler des sociétés qui s'interrogent sur la manière de faire, la manière de conserver ses collaborateurs.

09:34 Oui, parce que depuis la crise Covid, Morgane, les rapports au travail a changé profondément.

09:39 Dans la jeune génération, celle des 18 à 24 ans, 50% quand même, écoutez bien, 50% sont prêts à démissionner si on leur impose un retour au présentiel.

09:47 On en parlait à l'instant avec Nicolas Potier, si vous leur mettez évidemment un retour au présentiel à 100%.

09:52 Mais ça ne s'arrête pas là, 85% des salariés sur une étude de BVA, jugent que leur métier doit leur procurer un sentiment de bien-être au travail.

10:00 Justement, on n'a jamais autant parlé de bien-être et pourtant, il n'y aurait jamais eu autant de mal-être au travail, c'est bien ça ?

10:06 Oui, parce que 2 Français sur 3 vont au travail à reculons selon une récente étude d'Ipsos.

10:12 Donc je réponds clairement à votre question, oui, il faut faire attention à tout ça.

10:16 Les collaborateurs ne veulent plus perdre leur vie à la gagnée.

10:19 Cela entraîne une modification d'organisation au niveau des employeurs.

10:22 Est-ce qu'il suffit de mettre des moyens récréatifs et ludiques à disposition des collaborateurs, comme on en a souvent parlé et fait dans les entreprises, l'effet baby-foot ?

10:30 Pendant des décennies, la réussite professionnelle était une finalité.

10:33 Aujourd'hui, c'est devenu un moyen afin de réussir sa vie tout simplement.

10:37 Alors comment vont faire les entreprises pour s'adapter à cette nouvelle situation ?

10:41 Pour certaines avec difficulté, d'autres avec agilité.

10:44 Ce que les collaborateurs veulent, c'est très simple, mais il faut savoir l'entendre.

10:47 C'est de la reconnaissance, de l'autonomie, du sens au travail et une rémunération au niveau.

10:52 On le voit actuellement avec les agriculteurs.

10:54 Ils attendent de leur manager un management de proximité à base d'échanges constructifs et une communication beaucoup plus fluide et humaine.

11:01 Car échanger, ce n'est pas se confronter, voire s'opposer.

11:04 Se réinventer et repenser collectivement son organisation permet aux collaborateurs de devenir coproducteurs dans la démarche et donc aussi acteurs de leur situation.

11:12 Cela définit avec précision la place de chacun dans l'entreprise.

11:16 Et votre mot de la fin Thomas Abiné ?

11:17 Pour conclure, on peut rappeler que même si nous parlons beaucoup de l'intelligence artificielle, l'homme reste au cœur et le poumon de chaque entreprise.

11:24 Gageons que nos politiques ne l'oublient pas à travers leurs décisions à venir.

11:28 Merci beaucoup Thomas.

11:29 Restez avec nous, dans quelques instants, place à Oser Investir et un numéro spécial sur l'investissement en bourse.

11:37 Sud Radio, Oser entreprendre Thomas Abiné.

11:41 Avec Franchise Direct, le leader mondial de la mise en relation entre franchiseurs et futurs franchisés.

11:47 [Musique]