Les Vraies Voix avec Zeineb Lounici, sénologue, spécialiste chargée de prévenir, dépister et soigner les pathologies du sein et administratrice de la Ligue contre le Cancer.
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00:29Bonsoir, merci d'inviter la Ligue nationale contre le cancer.
00:33Et bonsoir à vos auditrices et auditeurs.
00:35Alors vous êtes scénologue spécialiste chargée de prévenir, dépister et de soigner les pathologies
00:41au sein et administratrice de la Ligue contre le cancer.
00:47Aujourd'hui, les chiffres qu'on annonce sont désastreux.
00:50Est-ce que ça veut dire que le dépistage n'est pas encore ancré dans la tête des femmes aujourd'hui ?
00:56Alors d'abord, vous avez rappelé quelques chiffres et vous avez bien raison parce que ça permet de voir un petit peu l'état des lieux du cancer du sein chez la femme en France.
01:06Les chiffres ne sont pas bons.
01:07Plus de 12 000 décès par an, première cause de mortalité par cancer chez la femme.
01:12Mais quand même avec une petite pointe d'optimisme puisqu'on arrive et on sait guérir.
01:17Les taux de survie net à 5 ans, ils sont à 88%.
01:21C'est plutôt intéressant.
01:23Par contre, ce qui est plus inquiétant, c'est que la France est championne européen des nouveaux cas de cancer.
01:30C'est le pays d'Europe avec la plus forte incidence du cancer du sein.
01:34Le chiffre, c'est 105 Françaises pour 100 000 en France qui sont atteintes, soit bien plus que l'Italie, nos voisins, 87, l'Espagne 81 et l'Allemagne 77.
01:46Et ces chiffres ne sont pas expliqués par un meilleur dépistage, vous venez de le dire.
01:52Malheureusement, les taux de participation au niveau du dépistage organisé ne sont pas bons.
01:56Je peux dire que le Covid a donné presque un coup de grâce, mais j'ai l'impression qu'on a encore les séquelles du Covid et de la crise sanitaire.
02:06Ce qui dit, ce taux de dépistage organisé n'est pas bon pour plusieurs facteurs que nous avons nettement bien identifiés à la Ligue contre le cancer.
02:15Et que les pouvoirs publics ont également identifiés.
02:19Parce qu'on aimerait, pour que ce dépistage organisé soit efficient et efficace, il faudrait que ce taux de participation soit au moins égal à 70%.
02:28Et nous en sommes très loin.
02:30On plafonne au maximum à 50% avec de très grandes disparités territoriales, mais également de très grandes disparités sociales.
02:39Et parmi ce frein au dépistage organisé, puisque vous m'interrogez sur ça,
02:43il y a bien sûr la peur de la maladie.
02:46Et là, le plus important, c'est de pouvoir donner des messages rassurants.
02:51Et surtout de dire que lorsqu'une mammographie est faite dans le cadre du dépistage organisé,
02:57dans plus de 95% elle est, elle revient normale.
03:02Le deuxième frein, c'est les femmes qui nous disent « ça fait mal ».
03:06Et je veux tout de suite lever également ce frein, parce que nous avons actuellement la chance d'avoir des machines
03:12qui sont fabriquées par nos industriels, européens et français,
03:17qui permettent de faire des compressions très lentes et progressives,
03:21qui fait que la mammographie qui ne dure que quelques secondes ne fait pas mal.
03:25Après, il y a bien sûr des freins culturels et des freins cultuels.
03:31Et ça, ce sont des campagnes ciblées qui doivent le faire.
03:35Et enfin, il y a ces fameux laits de prise de rendez-vous qui sont trop longs,
03:40et ces cabinets de radiologie qui sont également trop loin.
03:43Et ça, malheureusement, nous ne pouvons pas faire grand chose en dehors du fait d'aller vers les femmes.
03:49Et pour aller vers les femmes, la Ligue, elle met en place des bus qui permettent d'aller notamment vers des femmes en région rurale,
03:58mais pas seulement, parce qu'il y a même des régions très urbanisées qui sont, hélas, des besoins médicaux.
04:04Et avec ces bus, on arrive à les sensibiliser aux dépistages organisés.
04:10Et il existe actuellement à la Ligue une réflexion qui est la suivante,
04:14qui est celle de mettre sur ces bus ou ces camions un mammographe
04:20et pouvoir carrément réaliser la mammographie,
04:23comme ça pouvait se faire il y a une trentaine d'années en France.
04:26C'est ce qu'on appelait les mammobiles.
04:28Et nous sommes en train de y réfléchir.
04:30Ça pourrait être une solution afin, justement, d'aller vers ces femmes
04:35qui, pour des raisons qu'on comprend,
04:37même si elles ont envie de se faire dépister, ne peuvent pas.
04:40Merci beaucoup, Zineb Lunichi.
04:42Merci d'avoir été avec nous.
04:43Et j'imagine que tout est inscrit sur le site de la Ligue contre le cancer, bien entendu.
04:47Et je rappelle qu'il déploie cette flotte de camionnettes.
04:50Et n'oubliez pas, allez vous dépister.
04:53Et regardez sur les sites à passer d'un certain âge.
04:56Mais à quel âge on doit commencer, Zineb, rapidement ?
05:00On commence chez les femmes qui n'ont pas d'antécédents familiaux particuliers,
05:04qui n'ont jamais eu de cancer.
05:05C'est à partir de 50 ans, jusqu'à 74 ans.
05:09Mais on encourage les femmes, même après 74 ans,
05:12de continuer à se faire dépister tous les 2 ou 3 ans,
05:15parce que l'âge est un facteur de risque qui est bien identifié en matière de cancer, Zineb.
05:20Merci mille fois.
05:21Et c'est Octobre Rose, vous portez même le petit ruban d'Octobre Rose, Cécile, ce soir.
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