Agriculteurs : José Bové appelle à "boycotter les produits qui viennent du marché international"

Sud Radio

il y a 2 ans

Avec José Bové, ancien député européen

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-01-24##

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00:00 - 7h48, Sud Radio vous explique, les prix payés aux producteurs ne suivent pas les coûts de production.

00:06 C'est ce que dénonce notamment José Bové, ancien député européen qui est avec nous ce matin sur Sud Radio.

00:12 Bonjour José Bové.

00:14 - Bonjour.

00:15 - Bon, ça c'est l'un des problèmes quoi, justement.

00:18 On évoquait aussi tout à l'heure évidemment les accords de libre-échange.

00:22 Qu'est-ce qui est le point le plus frappant pour vous dans cette crise des agriculteurs ?

00:28 - Écoutez, je pense que, et on le voit d'ailleurs, c'est pas un hasard si le mouvement est parti d'Occitanie

00:34 et qu'il se développe maintenant dans beaucoup de zones d'élevage,

00:38 c'est que les producteurs bovins ou les producteurs ovins pour la viande ou les producteurs de lait

00:44 se retrouvent dans une situation catastrophique.

00:46 Alors là, il y a deux raisons à mon avis principales.

00:49 La première qui est une raison de fond et qui va bien falloir un moment régler.

00:52 Les coûts de production ne sont pas couverts par le prix.

00:56 Et ça pour une raison très simple, c'est que depuis maintenant près de 30 ans,

01:02 les prix à l'intérieur de l'Europe doivent être les prix du marché mondial.

01:07 A partir de ce moment-là, et ça ce sont les règles de l'OMC,

01:11 on se retrouve dans une situation de crise.

01:13 Les États européens ont baissé les bras devant la logique de libre-échange.

01:19 Ça c'est la première chose.

01:20 Puis le marché international.

01:22 Votre éditorialiste, à juste titre, a pointé du doigt les accords de libre-échange.

01:27 Tous ces accords aujourd'hui ont une partie fondamentale

01:33 qui est d'augmenter les importations de produits,

01:37 même si on n'en a même pas besoin, même si on est autosuffisant.

01:41 Et dans le dernier accord, celui avec la Nouvelle-Zélande,

01:45 que l'Union européenne, c'est-à-dire les États, veulent signer,

01:50 eh bien c'est la moitié de la production française

01:54 qui devrait être importée sur notre territoire.

01:58 Ce n'est pas tenable.

02:00 On est aujourd'hui dans une situation où non seulement on produit,

02:04 on produit en dessous des coûts de production,

02:07 et en plus on se retrouve concurrencé par des quantités de produits

02:13 absolument insupportables pour le marché, dont on n'a pas besoin.

02:16 Alors moi ce matin j'ai envie de lancer un cri.

02:20 Les Français soutiennent les paysans qui sont aujourd'hui en train de se battre.

02:24 Eh bien la meilleure façon qu'ils auraient de se battre à côté des paysans

02:29 qui n'ont pas de revenus, c'est de refuser d'acheter,

02:34 de boycotter les produits qui viennent du marché international.

02:38 Boycotter la viande qui vient de Nouvelle-Zélande.

02:41 Boycotter la viande qui vient du Canada ou des États-Unis ou d'autres pays.

02:46 Aujourd'hui il faut que les consommateurs par leur acte d'achat

02:50 eh bien fassent preuve de solidarité européenne avec les agriculteurs.

02:55 Il faut boycotter les importations de viande qui sont inacceptables

03:00 et revoir fondamentalement tous ces accords de libre-échange

03:05 qui se font toujours sur le dos des paysans.

03:08 - Merci José Bové.

03:10 Et cet appel, on va le relayer, on va le diffuser évidemment sur les réseaux sociaux.

03:14 Un dernier mot, vous allez vous-même aussi vous mobiliser

03:17 à aller sur un tracteur avec des agriculteurs ou pas ?

03:22 - Écoutez, je vais voir ce qui va se passer dans mon département, je suis un avérant.

03:26 Je pense que ce sont ceux qui sont en activité.

03:29 Ce n'est pas parce que je suis à la retraite que je ne suis pas engagé.

03:33 Néanmoins, je pense qu'aujourd'hui, il faut donner des outils aux Français,

03:39 boycotter les produits d'importation, boycotter la viande de bœuf, la viande aux vines

03:46 et les produits d'importation du libre-échange, c'est inacceptable.

03:50 - Merci José Bové dans l'Aveyron.

03:52 Ce matin avec nous, on salue tous les auditeurs, et ils sont nombreux,

03:55 qui écoutent justement Sud Radio dans cette région, comme partout en France.

03:58 7h52 dans un instant, c'est Guy Carlier, comme chaque matin sur Sud Radio.

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