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  • 25/04/2023

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la visite sous haute-tension et sans bain de foule d'Emmanuel Macron à Vendôme.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 On commence par cette nouvelle visite sous haute tension d'Emmanuel Macron,
00:04 aujourd'hui à Vendôme dans le Loir-et-Cher, pas de bain de foule pour le président,
00:07 qui est resté très concentré sur la santé et les dossiers des déserts médicaux.
00:11 On fait le point avec Vincent Farnese, on en débat ensuite.
00:14 À l'arrivée du chef de l'État à Vendôme, les huées, les sifflets et les casseroles retentissent.
00:23 Comme à chacun de ces déplacements depuis l'épisode des retraites,
00:27 Emmanuel Macron est accueilli par des opposants à la réforme.
00:31 À quelques dizaines de mètres de là, sur les voies ferrées,
00:35 ils sont plusieurs centaines, attentés de perturber la visite du président
00:39 en faisant le plus de bruit possible.
00:41 Des manifestants qui entendent ne rien lâcher.
00:44 Macron a annoncé sa venue hier, donc on a organisé le rassemblement en 24 heures
00:49 et on est là pour lui dire que pour nous, le dossier de la réforme des retraites n'est pas clos,
00:54 c'est pas terminé, ça continue. Le conseil constitutionnel a enterré la démocratie il y a 10 jours,
01:00 nous on est là pour continuer à la faire vivre.
01:02 J'ai fait toutes les manifs, il n'y a rien qui bouge.
01:04 Et on fait ça pour... je ne sais même pas si c'est par désespoir,
01:08 c'est parce qu'on y croit toujours.
01:10 Ils manifestent contre la réforme des retraites, mais pas uniquement.
01:14 Alors je suis venu ici pour demander à Macron
01:19 quelles mesures il compte prendre pour diminuer les dividendes,
01:24 pour réduire les grandes fortunes, pour éradiquer les inégalités.
01:32 Alors que le rassemblement s'est ensuite dirigé vers la sous-préfecture,
01:35 Emmanuel Macron a lui conclu sa visite en allant à la rencontre d'un groupe de personnes.
01:41 Tout va bien ? Vous êtes en quelle classe ?
01:44 Cinquième. Cinquième et sixième.
01:45 Et tout va bien ?
01:46 Un bain de foule trié sur le volet.
01:49 Merci beaucoup Vincent Faandes.
01:51 Louis de Ragnel, pas de bain de foule en réalité,
01:54 parce que c'était deux personnes qu'il attendait au pied de son hélicoptère,
01:56 parce que le président d'ailleurs est reparti en hélicoptère,
01:58 c'est le moyen le plus écologique que l'on connaisse.
02:01 Sur le fond, il continue ses déplacements, il ne lâche pas,
02:05 et les manifestants font pareil de leur côté.
02:07 Absolument, c'est vraiment une stratégie du bras de fer.
02:10 D'ailleurs ils ont, Emmanuel Macron, comme les manifestants, le même slogan,
02:13 "On ne lâche rien", Emmanuel Macron l'a rappelé à Notre-Dame-de-Paris,
02:16 "C'est ma devise", et les manifestations le disent également,
02:19 et le disent également aussi à tous ces ministres,
02:21 puisque derrière les déplacements des ministres qui sont perturbés,
02:25 c'est Emmanuel Macron à chaque fois qui est visé.
02:28 Donc il y a un bras de fer qui est installé,
02:30 et je ne pense pas qu'on puisse parler de jeu,
02:32 mais si c'était un jeu, c'est le jeu de celui qui cédera le premier.
02:36 Et donc Emmanuel Macron, lui, dit à ses ministres que maintenant
02:39 il faut occuper le terrain, qu'il faut saturer l'espace,
02:41 et donc il leur demande d'être très présents partout en France.
02:44 Lui-même fait à peu près deux à trois déplacements par semaine en France,
02:48 il sera dans le Doubs en milieu fin de semaine.
02:51 Donc voilà, pour l'instant il y a quelque chose d'un peu navrant,
02:55 un peu désespérant, puisqu'ils n'ont absolument rien à se dire.
02:58 La situation ne peut pas se résoudre, et c'est bloqué.
03:01 - Franck Louvrier, encore une fois,
03:03 vous avez dirigé la communication de Nicolas Sarkozy.
03:05 C'est une bonne solution d'aller sur le terrain,
03:07 de ne pas rencontrer les Français, de les mettre très à distance,
03:10 et de faire des petites phrases ?
03:11 - La mauvaise solution, ce serait de rester dans une tour d'ivoire,
03:14 c'est-à-dire de ne pas aller au contact.
03:16 Alors après, il faut le faire sans déclaration intempestive,
03:20 ce qui est le cas cette semaine, ce qui était moins le cas la semaine dernière.
03:23 On sent qu'il y a une petite correction en matière de communication sur le sujet,
03:26 on entend moins de déclarations, on voit juste une présence terrain,
03:30 après il varie les plaisirs, il y a des réunions de travail,
03:33 il y a des visites surprises, il y a des bains de foule,
03:36 il y en a eu quelques jours.
03:37 Moi j'ai le sentiment qu'il faut quand même montrer que la République est là,
03:42 et elle est présente sur l'ensemble des enjeux.
03:46 À un moment donné, c'est sûr que, contrairement à ce que disait un manifestant,
03:51 la loi est appliquée, il y a le processus législatif abouti,
03:56 est allé jusqu'à la Conseil constitutionnel.
03:59 Tout ça fait qu'il faut quand même que le pays avance,
04:02 il faut que les affaires continuent à être gérées,
04:05 et qu'il y ait de nouvelles ambitions.
04:07 C'est ça, je pense.
04:08 Bien sûr que c'est un bras de fer, mais honnêtement,
04:11 la Résistance, elle doit à un moment donné prendre conscience
04:14 que l'État est installé et il est légitime.
04:17 Éric Nolot, votre sentiment ?
04:20 Moi je vois beaucoup de sujets d'inquiétude dans cette séquence.
04:23 D'abord que les déplacements d'un président de la République deviennent problématiques,
04:26 c'est quand même pas un signe de démocratie en grande santé.
04:29 Deuxième motif d'inquiétude, qu'un manifestant puisse dire
04:32 que le Conseil constitutionnel a enterré la démocratie,
04:35 alors là, quand même, ça va très très loin.
04:37 Puis il y a un troisième sujet d'inquiétude qui apparaît,
04:39 peut-être le moins évident, c'est que tout devient inaudible.
04:42 Parce que là, sur les déserts médicaux, on ne peut pas dire que c'est un petit sujet.
04:45 C'est un sujet très important pour des millions de Français.
04:48 Sur un autre sujet, le débat entre assistanat et travail,
04:51 à mon avis c'est un sujet crucial.
04:53 Tout ça passe à l'as, tout ça devient inaudible
04:55 parce qu'on n'entend que des bruits de casserole.
04:57 Donc je trouve que c'est trois mauvais signes
04:59 adressés à la démocratie.
05:00 Je trouve que la démocratie française est bien malade.
05:02 Autre mauvais signe, Benoit Barret,
05:04 c'est le nombre de policiers et gendarmes qu'il faut
05:06 pour assurer la sécurité à la fois des ministres,
05:09 des secrétaires d'État et du président sur le terrain.
05:11 Alors je ne sais pas si c'est un mauvais signe,
05:13 mais vous savez que les policiers et gendarmes sont toujours là,
05:15 là où ils doivent être.
05:16 Aujourd'hui, vous avez une fronde sociale,
05:18 vous avez des personnes qui attendent le président de la République,
05:21 ses ministres ou toutes les personnes qui représentent l'État.
05:23 On se rend bien compte que le président de la République,
05:25 c'est quand même le président de la République.
05:27 C'est une cible aussi.
05:28 Pardon ?
05:29 C'est une cible pour ces manifestants.
05:30 C'est une cible, évidemment.
05:31 Les policiers doivent être ici, bien évidemment,
05:33 pour la protection du président.
05:34 Mais on se rend bien compte aujourd'hui que les policiers,
05:36 ils ont aussi beaucoup d'autres missions à côté.
05:38 On voit l'actualité tous les jours,
05:40 où on demande à des policiers, à des gendarmes d'être présents
05:42 parce que le citoyen, parce que les citoyens, les Français,
05:46 tout le monde attendent beaucoup des policiers.
05:48 Et on voit bien aujourd'hui que les policiers sont partout
05:51 là où ils doivent être.
05:52 Et quelque part, ils sont aussi parfois
05:54 là où ils devraient moins être également.
05:56 C'est-à-dire qu'on laisse un peu le champ libre aux délinquants
05:58 pendant ce temps ?
05:59 C'est-à-dire pendant qu'ils sont mobilisés sur les manifs,
06:01 François Buponi, je vois le réagir.
06:03 Encore plus dans les périodes tendues comme celle-là.
06:05 On prend toutes...
06:07 On fait venir des forces de l'ordre d'ailleurs,
06:09 mais on prend globalement toutes les forces de l'ordre des départements.
06:11 Et quand ils sont là, ils ne sont pas ailleurs.
06:14 C'est effectivement...
06:15 Et je pense que l'annulation d'un certain nombre de visites
06:17 des ministres, c'est dû à ça.
06:19 C'est quand les préfets disent "stop".
06:21 Autant le président "OK", la première ministre "je veux bien",
06:24 les autres "si vous pouvez arrêter un peu parce qu'on ne sait plus faire".
06:27 Donc souvent les préfets disent "là, on est incapables d'assurer la sécurité,
06:31 donc renoncez".
06:32 - Franck Louvrier ?
06:33 - C'est vrai, j'ai connu ça pendant plusieurs années.
06:35 D'abord, les préfectures et les préfets sont sous pression.
06:38 Il ne faut pas se leurrer parce qu'il faut ramener des effectifs
06:41 à l'endroit où est le ministre ou le secrétaire d'État ou le président.
06:44 Mais c'est aussi, je dirais, la force d'un État.
06:50 C'est de ne pas être sous pression des manifestants.
06:54 À un moment donné, ce bras de fer est institutionnel.
06:57 C'est l'État qui impose sa loi et la loi de la République.
07:02 Ce ne sont pas les manifestants.
07:03 Donc il faut prendre en compte que derrière tout ça,
07:06 c'est vrai que c'est beaucoup de moyens,
07:08 mais c'est aussi une forme de résistance de l'institution,
07:11 de notre pays face à des manifestations.
07:14 Même s'ils ont le droit d'être...
07:15 - Il n'y a pas grand monde non plus qui manifeste actuellement en France.
07:18 - Oui, mais on n'empêche pas le président de la République
07:20 et l'État de faire ce qu'il a à faire.
07:22 Ça fait partie des règles dans lesquelles on fonctionne.
07:25 C'est qu'un ministre, quand il a à se déplacer,
07:27 il doit se déplacer.
07:28 Et il doit se déplacer dans la sérénité la plus totale.
07:31 Ce qui n'est pas toujours facile, mais en tout cas, c'est le cas.
07:33 Donc je pense qu'il faut aussi, à un moment donné,
07:36 prendre un peu de recul par rapport à ça
07:37 et dire que c'est notre fonctionnement de l'État
07:39 qui doit être préservé.
07:41 - D'accord. Une toute petite pause.
07:42 On se retrouve dans un instant sur Europe 1.
07:43 Et sur CNews, dans Punchline,
07:45 on continue à parler de ces déplacements très compliqués,
07:47 très mouvementés pour les ministres.
07:48 Plusieurs d'entre eux ont été perturbés par les manifestants.

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