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«C’est quoi déjà le mot en français» : Michel Feltin-Palas est l'invité de Culture médias
Europe 1
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il y a 8 heures
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News
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00:00
Pour notre bien-vueur littéraire du jour, je vais faire très attention à ma manière de parler
00:04
parce qu'il veut défendre la langue française face aux nombreux anglicismes que l'on emploie aujourd'hui.
00:10
Bonjour Michel Feltin-Palace, et merci d'être avec nous ce matin.
00:14
Vous venez de publier ce livre, c'est quoi déjà le mot en français ?
00:18
Les anglicismes et nous, c'est aux éditions Heliopold.
00:21
Alors, vous n'avez rien, on peut le dire tout de suite, vous n'avez rien contre la langue anglaise,
00:24
mais dans notre langue, vous trouvez qu'il y a trop d'anglicismes et ça, ça vous pose un petit problème.
00:30
Oui, bien sûr, vous avez raison de dire que je n'ai rien contre l'anglais.
00:33
Toutes les langues sont merveilleuses et l'anglais est une de ces langues, donc j'ai beaucoup de respect pour elle.
00:37
Je n'ai rien non plus contre les emprunts de la langue française aux autres langues.
00:41
J'ai un problème avec la proportion.
00:43
C'est ça, question proportion.
00:45
Les emprunts, compris les emprunts à l'anglais, parce que, écoutez ce chiffre que j'ai découvert lorsque j'ai fait mon enquête,
00:50
sur 100 emprunts de la langue française à l'ensemble des 7000 langues qui existent dans le monde,
00:56
80% d'entre eux viennent d'une seule langue, l'anglais.
01:00
80% de l'ensemble des emprunts du français à l'ensemble des 7000 langues, je le répète, une seule langue,
01:06
et 20% pour les 6999 autres.
01:09
Là, vous parlez des mots qui sont ajoutés dans le dico chaque année.
01:11
Tout à fait, voilà.
01:12
Quand on regarde les mots qui rentrent dans les dictionnaires français, vous avez raison.
01:15
Et ce ne serait pas un problème si l'inverse était vrai, mais dans les dictionnaires anglais, il n'y a pas de mots français qui rentrent.
01:20
C'est ça qui est formidable au sens initial du terme, c'est-à-dire qui fait peur.
01:25
Au début du XXe siècle, il y avait 35 mots français qui rentraient chaque année dans les dictionnaires anglais.
01:30
Donc, il y avait échange, il y avait des mots en français, voilà, c'est très bien.
01:34
Aujourd'hui, alors que je vous dis 80% des mots viennent de l'anglais,
01:38
il n'y a pas eu un mot français entré dans l'ensemble des dictionnaires anglais depuis 25 ans.
01:42
Zéro.
01:42
Donc, on voit bien qu'on n'est plus dans l'échange naturel entre les langues,
01:46
qui ne me pose aucun problème, qui me réjouit, qui est un phénomène naturel.
01:50
On est aujourd'hui dans ce qu'il faut bien appeler, me semble-t-il, une domination, voire une hégémonie.
01:54
Et ça, ça menace, selon moi, la diversité culturelle.
01:58
Je ne suis pas contre l'anglais, je suis pour la diversité culturelle.
02:02
La diversité des cultures est une richesse immense, et Gauthier Capuisson, qui est là, ne me dira pas le contraire.
02:06
Voilà, ça n'est pas contre l'anglais.
02:08
C'est faisant, prenez garde à sauvegarder notre diversité culturelle.
02:11
Tous, on a à faire attention, parce que c'est vrai que pratiquement tous les jours dans cette émission,
02:15
je me retrouve à devoir traduire en français des petits mots anglais utilisés ici ou là par nos invités.
02:21
Et vous le dites, l'anglais nous a envahi, a envahi la publicité.
02:27
J'imagine qu'entendre et lire en ce moment, par exemple, Black Friday partout, ça doit vous agacer, ça ?
02:32
Oui, mais si vous voulez, il faut bien voir que c'est la force de l'habitude.
02:34
Aujourd'hui, cette expression est installée, c'est fait.
02:37
Mais imaginez qu'il y a, je ne sais pas quand date le Black Friday, il y a dix ans, si on avait dit vendredi noir,
02:41
on aurait tous dit vendredi noir, ça nous paraît très naturel aujourd'hui, ce serait ridicule,
02:44
parce que je serais le seul à l'utiliser.
02:47
La force de l'habitude est fondamentale, et c'est en cela, vous avez raison de dire,
02:50
que les publicitaires, les communicants, ont un rôle essentiel, parce que leur pratique influe.
02:56
Bien sûr.
02:57
Et donne-le là en termes de modernité.
02:59
Et malheureusement, le petit milieu des publicitaires a tendance à penser selon leurs propres critères.
03:06
Alors, eux sont à l'aise, mais je veux dire aussi que c'est un enjeu social, ça n'est pas qu'un enjeu linguistique.
03:10
Les publicitaires, les médias aussi, vous parlez des émissions de télé,
03:14
et c'est vrai qu'on pense à The Voice, 50 minutes inside, même la Star Academy avec un Y à la fin.
03:21
Tout ça, on n'est pas obligé, en fait.
03:23
On se rend compte que les Québécois, par exemple, ils ont traduit The Voice en la voix, ça marche tout aussi bien.
03:27
Et c'est l'émission Au Monde qui fait le plus d'audience.
03:30
Ah oui, oui.
03:31
C'est a priori en disant, il faut que je parle anglais pour être moderne et pour séduire les gens, c'est faux.
03:36
C'est pour ça que je veux insister sur le fait que c'est aussi un problème social et politique.
03:39
Pourquoi ?
03:40
On estime que 25% de la population en France est à l'aise avec l'anglais.
03:44
Je ne suis pas prix Nobel de mathématiques, mais j'en déduis que 3 Français sur 4 ne sont pas à l'aise.
03:48
Bien sûr.
03:49
Quel est le message implicite que l'on fait passer lorsque l'on abuse des anglicismes,
03:53
à l'endroit de cette population, et ce sont des gens qui appartiennent aux classes les plus modestes de la société ?
03:58
Le message implicite, c'est « Mais mon pauvre vieux, tu ne comprends pas l'anglais, mais tu es un raté,
04:02
mais tu n'es pas adapté au monde moderne. »
04:04
Ça s'appelle de la violence symbolique, disait le sociologue Pierre Bourdieu.
04:07
Et ça, c'est terrible parce que ça s'apparente à un mépris de classe.
04:10
Parce que ce sont les mieux dotés d'entre nous qui utilisent leur position pour utiliser des mots,
04:15
pour marquer leur supériorité et mépriser les autres.
04:18
Et donc, je refuse quand on me dit « Mais t'es qu'un franc chouillard, t'es un ringard, t'es un riac, etc. »
04:23
J'entends ça.
04:24
Mais en quoi est-il réactionnaire ?
04:26
En quoi est-il ringard de défendre les plus humbles de la société ?
04:30
De permettre à un ouvrier de comprendre des consignes de sécurité dans une entreprise ?
04:34
De comprendre à un salarié de comprendre son contrat de travail ?
04:36
De permettre à un consommateur de comprendre un mode d'emploi ?
04:39
En quoi est-ce que c'est ringard ?
04:40
C'est républicain, je rappelle que le français est la base de notre république,
04:43
et défendre la diversité culturelle.
04:45
On pourra m'accuser d'être ringard, mais je continuerai d'être ringard, et j'en serai fier.
04:49
Vous êtes d'accord, Gauthier Capuisson ?
04:50
Je suis tout à fait d'accord, et je m'aperçois moi-même, tous les jours, quotidiennement,
04:57
que je suis confronté à ça.
04:59
Il y a des mots, pas plus tard que ce matin, j'ai posté le making-of du clip de Gaïa.
05:06
Et c'est vrai que...
05:06
Et on ne sait même plus comment le traduire.
05:08
Si, on pourrait dire les coulisses de la vidéo.
05:11
Parce que même clip, du coup, ça ne marche pas.
05:14
Même clip, ça ne marche pas, mais c'est rentré vraiment dans le langage.
05:17
C'est vrai, je disais que les Québécois, ils défendent vraiment mordicus leur langue,
05:21
mais parce qu'eux, ils ressentent peut-être plus la menace directe.
05:25
Et c'est vrai qu'eux, ils vont avoir tendance à...
05:27
tout traduire, mais vous expliquez aussi dans ce livre que, finalement,
05:30
eux, c'est plus leur syntaxe qui va être attaquée.
05:33
Et ça nous arrive aussi, en français, on ne se rend pas compte qu'on utilise des tournures de phrases,
05:36
en fait, qui sont des tournures anglaises.
05:38
Tout à fait.
05:38
Par exemple, le temple du savoir français, qui est l'université de la Sorbonne,
05:43
s'appelle désormais Sorbonne Université.
05:45
Une syntaxe anglaise.
05:48
Mais, vous voyez, pour reprendre cet exemple,
05:50
ça ne me gêne pas qu'il y ait des mots anglais dans la langue française.
05:53
Mais s'il y avait, mettons, il y a 150 mots qui rentrent tous les trois ans,
05:56
150 mots étrangers qui rentrent tous les trois ans dans le dictionnaire anglais.
05:59
S'il y en avait une dizaine qui venaient de l'anglais,
06:00
et qu'il y avait aussi des mots allemands, polonais, wolof, arabe, kanak, corse...
06:04
Très bien.
06:05
Ça, c'est de l'enrichissement.
06:07
Mais sur ces 150 mots, il y en a 120 qui viennent de l'anglais.
06:10
L'anglais écrase tout, en fait, c'est ça ?
06:13
L'anglais écrase tout, vous voyez, moi je suis...
06:15
Imaginons, on a la chance d'avoir Gauthier Capuçon, qui est un grand musicien.
06:17
Imaginons qu'il n'y ait de la musique que d'un seul pays,
06:19
qu'il n'y ait que de la musique allemande,
06:20
et qu'il n'y ait plus aucune autre musique dans le monde de la musique classique.
06:24
C'est ça qui serait dramatique, mais je n'ai rien contre la musique allemande.
06:26
Il ne faut pas que ça domine.
06:29
Le monde est riche de sa diversité.
06:30
Toutes les cultures sont belles.
06:32
Or, par convenance, dans certains milieux,
06:35
et pour se distinguer et marquer sa supériorité,
06:38
on va donner une trop grande importance à l'anglais.
06:40
Donc, un peu d'anglais, oui, c'est comme l'alcool.
06:43
Un verre, ça va trop faire pour jouer les dégâts.
06:44
Un peu d'anglais, très bien.
06:46
Uniquement de d'anglais, c'est une catastrophe.
06:47
Donc, on peut oublier des formules comme
06:48
« en charge de signer un joueur, jouer un pays ».
06:52
Oui, le PSG ne recrute plus un joueur, il signe un joueur.
06:56
Ça, c'est anglais.
06:57
C'est une tournure anglaise.
06:59
Oui, tout à fait.
06:59
C'est la simple conversion de cette formule anglaise.
07:03
Et des exemples comme ça,
07:04
on ne traite plus un problème en France,
07:05
on adresse un problème.
07:07
Je dis simplement, prenons garde.
07:10
Et veillons ensemble à préserver la diversité du monde,
07:14
qui est une richesse extraordinaire.
07:15
La standardisation dans le domaine culturel,
07:17
Gauthier Capuçon ne me dira pas le contraire,
07:18
c'est toujours une catastrophe.
07:19
Le message est passé ce matin de Michel Feltin-Pallas.
07:23
C'est quoi déjà le mot en français ?
07:24
Les anglicismes.
07:25
Et nous, c'est aux éditions Heliopold.
07:28
Résistons tous ensemble.
07:29
Très, très bon titre.
07:30
Et merci d'être venu ce matin,
07:33
vous comme Gauthier Capuçon.
07:34
Et je rappelle ce magnifique album,
07:37
Gaïa.
07:38
Et vous serez donc...
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