- 09/03/2023
Parlons Vrai chez Bourdin avec Christian Gravel, préfet et président de la MIVILUDES.
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30.
00:05 Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Il est 12h10, merci d'être avec nous.
00:09 Nous allons aborder les dérives sectaires.
00:12 Les assises nationales de la lutte contre les dérives sectaires ont été ouvertes ce matin.
00:17 Ça va durer deux jours.
00:18 Avec nous pour en parler, Christian Gravel qui est préfet et président de la Miviludes.
00:22 Bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:24 - Merci d'être avec nous. - Avec plaisir.
00:26 - Les dérives sectaires, phénomène en développement en France ou pas ?
00:29 - En plein développement en France, comme ailleurs d'ailleurs.
00:32 Nous avons constaté à l'occasion de notre dernier rapport d'activité
00:36 qu'il y avait une augmentation qui était exponentielle depuis ces dernières années.
00:39 Vous avez 86% d'augmentation en 5-6 ans,
00:43 ce qui atteste d'une véritable vivacité de ces phénomènes-là
00:47 qu'il faut prendre en considération en matière d'accompagnement des victimes,
00:51 sachant qu'on a eu plus de 4000 saisines à la Miviludes
00:55 et qu'il s'agit d'une part infime de la réalité de ce phénomène.
00:58 Nous estimons à quelques centaines de milliers de victimes à l'échelle nationale
01:03 de ces processus sectaires.
01:05 - De ces processus sectaires. Nous allons revenir sur les différents processus sectaires,
01:09 sur les "nouveautés" si je puis dire, entre guillemets.
01:13 Tiens, à propos de nouveautés, ces derniers temps, dans l'actualité,
01:16 on a beaucoup parlé d'Éric Gandon.
01:18 Éric Gandon, c'était un médecin qui a été mis en examen des chefs d'homicide d'un volontaire
01:23 à but de faiblesse, mis en danger de la vie d'autrui,
01:25 exercice illégal des professions de médecins et de pharmaciens.
01:28 Alors, Éric Gandon, les enquêteurs d'ailleurs cherchent à recueillir des témoignages,
01:33 c'était un naturopathe, il se disait naturopathe,
01:37 il a fait beaucoup de victimes,
01:40 il a organisé des cures de gènes hydriques,
01:44 Éric Gandon, des cures organisées dans le Morbihan, en Vendée, en Touraine,
01:50 d'ailleurs en Indre-et-Loire, une femme de 44 ans est décédée le 12 août dernier
01:55 au cours de l'un des stages organisés par Éric Gandon, cet homme de 58 ans.
01:59 C'était des stages payants, de jeûnes prolongés,
02:02 les formations proposées se déroulaient sans qu'aucun suivi médical ne soit assuré,
02:06 ni prévu pour les participants.
02:08 Voilà un exemple.
02:09 - Exactement.
02:10 M. Bourdin, vous mettez l'accent sur une situation qui est un cas d'école,
02:15 avec un individu qui pourtant a suivi une formation, reconnue par l'État,
02:20 mais qui se fourvoie dans ce qu'on appelle les dérives thérapeutiques,
02:25 et avec très souvent des connexions évidentes avec ce qu'on appelle les dérives sectaires.
02:31 Dans le cadre de ce qui est appelé de manière mal propre "médecine alternative",
02:37 il n'y a pas de médecine alternative, il y a des pratiques alternatives,
02:40 toutes pour point commun le fait de rejeter tout ce qui relève de la médecine conventionnelle,
02:45 tout ce qui relève finalement de la science, de pratiques reconnues par l'État,
02:51 avec une formation, à l'université, un diplôme de docteur.
02:53 Et donc vous avez là un individu qui, en plus, malgré les apparences de bienveillance,
02:58 de sympathie, d'écoute, d'empathie, exploite la vulnérabilité, la fragilité,
03:05 d'un certain nombre de françaises ou de français,
03:07 qui, la plupart d'entre eux en plus souffrant de maladies graves,
03:11 telles qu'un cancer, ont envie à un moment de croire en une voie
03:17 qui leur semble être peut-être le dernier espoir.
03:20 Est-ce que c'est un exemple des nouvelles dérives sectaires ?
03:23 Ce recours à la naturopathie ou à d'autres charlatanismes ?
03:29 Vous avez, objectivement, une prégnance très forte
03:34 de la question de la santé, du bien-être, dans le cadre des dérives sectaires.
03:39 Historiquement, c'est le cas. Pourquoi ? Parce que vous avez à faire un public
03:42 qui, par définition, souffre de problématiques de santé,
03:47 souffre de formes de vulnérabilité, qui sont évidemment des éléments
03:51 permettant à des gourous, à des entrepreneurs sectaires,
03:54 à des prédateurs sectaires, dans ces cas-là, de mettre la main sur vous,
03:58 de mettre la main sur votre cerveau, et de s'inscrire dans un processus d'emprise mentale
04:02 qui est bien souvent beaucoup plus subtil que les clichés qu'on pourrait avoir sur les dérives sectaires.
04:07 Et des discours qui semblent être pertinents, qui semblent être intelligents, profonds,
04:11 plein de sens, qui derrière se traduisent par des comportements d'emprise mentale
04:16 avec des préjudices lourds, toujours financiers, toujours psychologiques,
04:20 et parfois même physiques, qu'il s'agisse d'agressions sexuelles, de viols,
04:23 ou qu'il s'agisse parfois même de morts. Et c'est le cas avec l'individu que vous évoquez,
04:27 puisqu'il est mêlé à une affaire judiciaire, actuellement sous les verrous,
04:31 mise en examen dans le cadre d'une affaire au moins de mort,
04:35 et même de plusieurs affaires. La Mivilu d'ailleurs avait lancé ce qu'on appelle un article 40,
04:39 avait sollicité la justice par rapport à l'une des affaires concernées.
04:42 - Votre travail aujourd'hui, c'est de prévenir, c'est de détecter
04:47 où il y a phénomène sectaire ou pas,
04:52 et d'aider évidemment les victimes de ces phénomènes sectaires.
04:56 Alors détecter, c'est pas facile de savoir. - C'est pas simple.
05:00 - C'est pas simple. - C'est d'autant plus difficile aujourd'hui.
05:02 - Oui. - Comment tout à coup une activité dérive dans le sectaire ?
05:08 - Deux éléments Jean-Jacques Bourdin permettant de répondre à votre question.
05:11 On a affaire à un mal qui par définition est invisible.
05:14 - Eh oui ! - Des sujets beaucoup plus explicites,
05:19 tels que la radicalisation, avec des discours, avec de fait un comportement,
05:24 sont un peu plus simples à déceler, et ensuite à traiter quand c'est possible.
05:29 Là on est sur quelque chose de beaucoup plus pervers, d'insidieux, de pernicieux,
05:33 qui est invisible. Je vous dis en apparence des personnes
05:37 qui ont l'air d'être à votre écoute, d'être dans de l'empathie,
05:41 affichées, cultivées, et qui progressivement distillent un message,
05:46 avec une vision du monde, qui est vraiment des questions.
05:48 - Mais alors comment faire ? C'est quand un "adepte" dénonce
05:53 qu'on arrive à tout à coup s'intéresser à une dérive sectaire ?
05:57 - Le propre des victimes de dérive sectaire, c'est que pour la plupart,
06:01 par définition, elles n'ont pas conscience qu'elles sont victimes.
06:03 - Eh oui ! - Parce qu'elles considèrent au contraire
06:05 que grâce à la voix engagée, elles sont sur la voie de la vérité.
06:09 Et que même elles se sentent tristes de voir leur entourage
06:13 qui ne croit pas au discours qui est porté.
06:15 Donc c'est la plupart du temps, l'entourage, la famille, les proches,
06:18 qui nous alertent. Vous avez aussi des personnes qui,
06:20 à un moment, pour différentes raisons, se retrouvent face à la réalité,
06:23 prennent conscience. Donc des victimes qui là, pour le coup, frappent à une porte.
06:27 Ils savent que, à la Myvilude, mais je pense aussi à tout le tissu associatif,
06:31 à des associations majeures comme l'UNADFI, le CCMM, le CAFES,
06:35 qui travaillent à l'échelle nationale, et qui sont aussi composées
06:39 de personnes qui sont à l'écoute, qui sont capables aussi de conseiller,
06:43 d'accompagner des victimes qui sont en perte de repère totale.
06:47 La plupart d'entre elles ont suivi un processus d'endoctrinement,
06:51 de socialisation, qui est en rupture avec le reste de la société.
06:55 Et donc c'est le vide total auquel elles sont confrontées.
06:58 D'où l'intérêt de pouvoir, comme on le fait, et comme on souhaite le faire,
07:01 à l'occasion des Assises Nationales des Dérives Sectaires,
07:04 portées par la ministre Sonia Baques, avec tous les services de l'État,
07:08 avec toutes les associations, tous les experts, tous les influenceurs aussi,
07:11 qui luttent contre ces phénomènes, essayer de mobiliser nos moyens
07:14 pour que notre action collective, acteur public, acteur privé,
07:17 soit la plus efficace possible pour lutter contre ces acteurs,
07:20 ces individus, et pour accompagner beaucoup mieux les victimes.
07:23 - Pour prévenir la dérive sectaire, que faire ? Je ne sais pas moi.
07:27 Peut-être qu'elle s'exprime sur les réseaux sociaux,
07:31 peut-être qu'elle s'exprime aujourd'hui différemment
07:34 qu'elle ne s'exprimait il y a encore 10, 20, 30 ou 50 ans.
07:38 - Vous avez mille fois raison, c'est d'ailleurs la philosophie de nos Assises,
07:41 puisque nous avons commencé avec le discours de la ministre Baques,
07:44 mais des témoignages de victimes.
07:46 Et chacune des tables rondes que nous avons organisées
07:49 commence par des témoignages. - Et alors ? Que disaient ces victimes ?
07:52 - Qu'il faut du courage pour parler, et qu'il faut justement
07:55 déjà faire en sorte que la peur change de camp,
07:57 et qu'on arrête d'avoir honte et avoir peur de s'exprimer sur le sujet.
08:01 Et ces victimes ont mille fois raison, et d'ailleurs elles ont accepté
08:05 de s'inscrire dans cette démarche aujourd'hui,
08:07 et l'idée, vous avez là aussi raison,
08:10 c'est de pouvoir faire amplifier les témoignages,
08:13 profiter des réseaux sociaux, qui servent trop aujourd'hui
08:17 pour révéler les mouvements sectaires. On va d'ailleurs réunir
08:20 les plateformes numériques, qui ont accepté de venir demain.
08:22 Demain c'est la journée de travail pour tracer les lignes
08:25 d'une feuille de route pour les dizaines à venir,
08:27 et les plateformes numériques ont conscience que là,
08:30 il y a sans doute un vide à combler.
08:32 Donc on va essayer de diffuser un certain nombre de contenus,
08:35 de témoignages, notamment de victimes, pour contribuer
08:38 à réveiller les consciences par rapport à ce phénomène.
08:40 - Quelle est la limite entre la dérive sectaire et le complotisme ?
08:44 - Là, deux éléments qui s'inscrivent dans des démarches
08:50 qui sont différentes, mais on constate des points de convergence
08:52 de plus en plus forts. Aujourd'hui, clairement,
08:55 et c'est pour ça qu'on va l'aborder aussi à l'occasion de ces assises,
08:57 vous avez de plus en plus de prédateurs sectaires
09:00 qui utilisent des théories complotistes pour asseoir
09:03 leur emprise sur des victimes, sur des proies
09:07 qui deviennent des victimes, avec évidemment l'avantage,
09:11 la force des théories complotistes qui visent justement
09:14 à opérer une rupture avec l'entourage, la société d'humeur générale,
09:18 les institutions. Et donc le moyen de se dire
09:20 "Moi, tu peux me faire confiance, écoute-moi,
09:23 parce que moi j'ai un discours de vérité à te proposer,
09:25 n'écoute pas tout ce qu'ils disent."
09:26 Parce que par définition, c'est le système.
09:28 Les fameuses élites pédo-satanistes qui feraient des rituels ignobles
09:32 tous les soirs dans des sous-sols, et qui malheureusement
09:35 s'inscrivent dans des mouvements, on l'a vu avec QAnon.
09:38 On a vu la traduction potentielle, au passage, politique et sociale
09:41 de ce type de mouvement. On a des antennes de QAnon
09:44 en France ou en Europe. Mais il y a d'autres mouvements...
09:46 - QAnon, c'est une secte ?
09:47 - Non, c'est pas une secte justement, parce qu'on est sur du complotisme,
09:51 on est sur un mouvement complotiste, avec derrière une idéologie.
09:54 Et il y a un point qui est important, qui fait la différence
09:57 entre ce qui relève d'une forme de radicalisation et de la sectaire,
10:00 c'est que la sectaire s'inscrit dans, encore une fois,
10:03 un processus d'emprise mentale, où vous perdez progressivement
10:06 votre libre-arbitre, alors que l'idéologie vous adhérait en conscience.
10:09 Donc, il y a, vous le savez pertinemment, c'est dans l'esprit même...
10:13 - Oui, vous adhérez en conscience, mais vous n'acceptez plus...
10:16 - L'autre, la différence, et tout simplement ce qui est proposé
10:22 aujourd'hui par les institutions. Je parle d'institutions,
10:24 c'est pas simplement les institutions politiques,
10:26 c'est également les institutions sanitaires.
10:28 Quand on parlait tout à l'heure de problématiques sanitaires,
10:30 c'est maintenant, mais rappelez-vous ce qui s'est passé
10:32 pendant la crise du Covid, qui a d'ailleurs été un moment de bascule
10:35 vers ce type de mouvement-là, et complotiste et sectaire.
10:37 - Oui, ça n'empêche pas au passage de pouvoir poser,
10:40 de devoir poser toutes les questions que l'on doit poser.
10:43 - Il le faut, impérativement.
10:45 - C'est une parenthèse refermée. Mais, Christian Gravel,
10:48 donc, ces dérives, ce sont les nouvelles dérives,
10:51 est-ce que tout ce dont on a parlé, la scientologie,
10:55 ça existe toujours, ou c'est fini ?
10:57 - Vous avez toujours la présence de ce qu'on appelait
10:59 les multinationales de la spiritualité, qui sont là depuis des décennies,
11:03 et qui, elles-mêmes, ont pu bénéficier de l'impact de la crise sanitaire,
11:07 de toutes les peurs, de tout le climat anxiogène que ça a suscité.
11:10 Donc, vous avez même un regain d'activité de certaines de ces multinationales.
11:14 Et vous avez l'émergence, et ça c'est l'une des spécificités,
11:17 l'évolution de ces dérives sectaires depuis ces dernières années,
11:20 c'est une profusion de micro-entrepreneurs sectaires.
11:24 Beaucoup plus discrets. - Micro-gourous.
11:26 - Micro-gourous, micro-gourous 2.0, qui se servent de la révolution numérique,
11:30 des réseaux sociaux, qui se servent encore une fois de tout ce qui a pu
11:33 constituer en termes de bascule avec la crise sanitaire, pour surfer sur ces peurs-là.
11:37 - Et à début lucratif, la plupart du temps ?
11:39 - Systématiquement. - Systématiquement.
11:41 - En fait, pour vos auditeurs, il y a quelques points clés à avoir en tête
11:46 qui permettent de discerner ce qui relève d'une offre qu'on peut respecter.
11:49 Vous avez le droit de croire ce que vous voulez en France, je le rappelle.
11:52 Vous allez croire ce que vous voulez. Par contre, là, il s'agit d'alerter,
11:55 et le rôle de l'État, c'est de protéger ses concitoyens.
11:57 C'est lorsque vous avez la prétention de recettes miracles, de vérités toutes faites,
12:02 évidemment le fait que tout ce qu'on va vous proposer est payant,
12:07 tous ces éléments-là, un discours de rupture, qui justement profite des thèses qu'on plotisse,
12:11 un discours de rupture avec le reste du monde,
12:13 tous ces éléments-là, mis bout à bout, permettent de caractériser ce qu'on appelle une dérive sectaire.
12:19 - Une dérive sectaire. Les victimes de cette dérive sectaire, il faut les aider.
12:25 - Il faut les accompagner. - C'est important. C'est aussi un des volets importants.
12:30 - C'est un volet fondamental, au cœur des missions de la MiliLude, vous en avez trois.
12:34 La première, c'est l'analyse du phénomène, l'évolution, et ça évolue tous les jours ou presque,
12:39 la coordination de l'action de prévention et de répression, et puis la question de l'accompagnement des victimes.
12:44 Et le fil rouge de notre politique publique, le fil rouge de ces assises nationales et dérives sectaires,
12:51 aujourd'hui et demain à Beauvau, c'est la question de l'accompagnement des victimes.
12:55 Comment mieux assurer la prise en charge, au sens large du terme, de ces victimes,
13:00 qui encore une fois se retrouvent pour la plupart totalement perdues, en manque de repères,
13:05 lorsqu'elles arrivent à s'extraire de ce type d'emprise.
13:09 Et c'est donc une vision qui ne peut être que globale, sur la question de la réinsertion sociale professionnelle,
13:14 la question évidemment de la réassurance psychologique identitaire.
13:18 Qui êtes-vous lorsqu'on vous a gavé l'esprit depuis des années,
13:22 que vous apparteniez à telle ou telle élite, que vous aviez telle ou telle caractéristique,
13:27 et que finalement vous vous rendez compte que la réalité est peut-être pas aussi romanesque
13:31 que ce qu'on a pu vous laisser penser ?
13:33 Quand je dis ça, il n'y a pas d'ironie, dans le sens où beaucoup de personnes,
13:36 et je tiens à le dire, ce phénomène-là touche absolument tous les territoires,
13:40 toutes les populations, toutes les classes sociales.
13:42 - Toutes les classes sociales.
13:44 - Oui, on avait le témoignage ce matin, pardonnez-moi, d'un médecin psychiatre qui est tombé dans le piège.
13:51 - Un médecin psychiatre ?
13:53 - Et de témoignage d'une autre personne, par exemple, on en reçoit, on en écoute,
13:58 on discute avec elle régulièrement, par définition quotidienne en ville illude.
14:01 Par exemple, j'ai un élément qui m'avait marqué, un agrégé, un professeur de physique.
14:05 Et donc des personnes qui...
14:07 - Mais justement, est-ce que ce ne sont pas les personnes qui sont les plus éduquées,
14:11 ou qui vivent dans un milieu social peut-être plus privilégié,
14:15 qui sont les plus souvent victimes des sectes ?
14:19 - Ce phénomène touche objectivement, potentiellement, toutes les populations.
14:24 Parce que vous avez une offre sectaire qui est aussi vaste que la société est diverse.
14:29 Donc vous avez sur tous les espaces de socialisation, dans tous les champs,
14:33 l'éducation, mineurs, majeurs, personnes âgées, territoires ruraux,
14:38 avec des projets plutôt liés, tournés vers l'écologie,
14:41 avec toujours une dose d'ésotérisme, de spiritualité,
14:44 du business, du développement personnel, du coaching, la santé...
14:48 Vous avez dans tous les champs, dans tous les champs ou presque,
14:51 une offre avec des individus qui savent, avec intelligence et perversité,
14:56 capter vos attentes, capter les besoins qui sont les vôtres.
15:01 Parfois en termes de santé, parfois en termes de recherche,
15:04 parfois tout simplement en termes de quêtes de sens.
15:07 Donc vous avez une proposition alternative qui est faite,
15:09 avec une vision du monde qui vise progressivement à vous encercler,
15:13 à vous extraire, puis ensuite à faire en sorte que vous soyez à la merci
15:17 du gourou ou du groupe qui fait office de direction d'un mouvement sectaire.
15:22 Donc en fait, ce sujet peut toucher absolument tout le monde,
15:25 et c'est la raison pour laquelle je vous remercie de cette invitation,
15:27 puisque vos auditeurs aussi, sans aucun doute,
15:30 peuvent être concernés directement ou indirectement par ces phénomènes-là.
15:35 Merci Christian Gravel d'être venu nous voir,
15:37 préfet et président de la Miviludes.
15:39 Merci à vous Jean-Luc Bourdin.
15:40 Merci de nous avoir accompagnés depuis 10h30 ce matin,
15:43 2h sur l'antenne de Cioradio.
15:45 On se retrouvera évidemment demain, demain à 10h30.
15:49 Il est 12h26, André Bercoff.
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