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00:00C'est donc une marche arrière toute de la part de la Commission européenne qui renonce à interdire la vente de voitures neuves thermiques dès 2035.
00:09C'était pourtant une mesure phare du pacte vert européen, une mesure qui était très critiquée par le secteur automobile qui jugeait l'objectif inatteignable, Italie et Allemagne en tête.
00:19Pierre Benazé, bonjour, vous êtes le correspondant de la rédaction de France 24 à Bruxelles.
00:23Est-ce à dire que la Commission européenne, son engagement doit encore être validé notamment par le Parlement européen, est-ce à dire que la Commission recule sur la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ?
00:38Alors, selon elle, non, évidemment, cela dit, ça apparaît comme une reculade assez nette puisque jusqu'ici, la loi qui avait été fixée en 2023 prévoyait 0% de thermique après 2035,
00:53c'est-à-dire 100% électrique avec une petite marge de manœuvre pour une technologie qui n'était pas encore établie en 2023 sur les carburants de synthèse.
01:02Mais c'était tout. Maintenant, c'est seulement 90% de tout électrique.
01:07Le reste, 10%, c'est une porte ouverte, une porte ouverte avec des conditions évidemment, mais une porte ouverte tout de même au moteur thermique
01:14puisque les carrosseries des véhicules thermiques qui continueront à être produits devront être fabriquées avec de l'acier produit en Europe sans émissions de gaz à effet de serre.
01:26Et deuxième condition, les carburants utilisés devront être des carburants de synthèse, des biocarburants.
01:32Donc on pense évidemment à des véhicules hybrides par exemple qui pourront continuer à être construits,
01:37mais aussi à des véhicules thermiques avec des carburants novateurs et censés n'apporter aucune émission de gaz à effet de serre.
01:44Malgré tout, effectivement, vous avez raison de le souligner, la Commission européenne recule sur un de ses engagements phares
01:50parce que malgré tout, le pacte vert européen, c'était la priorité première d'Ursula von der Leyen lorsqu'elle a pris ses fonctions à la tête de la Commission européenne en 2019.
02:01Il y a donc, selon elle, une compensation. Les objectifs de neutralité carbone à 2050 restent les objectifs gravés dans le marbre.
02:11Les 10% qui laissent la porte ouverte aux biocarburants, carburants alternatifs, carburants de synthèse, devront être donc compensés par le fait que les composants devront être européens.
02:19Et malgré tout, c'est effectivement une reculade.
02:23Pierre, les constructeurs automobiles allemands en tête qui réclamaient à corps et à cri l'abandon de cette mesure font part, bien sûr, depuis hier, de leur soulagement.
02:34Est-ce qu'il n'y a pas toutefois le risque de laisser la Chine, que l'on sait très puissante sur les voitures électriques, renforcer encore un peu plus son industrie ?
02:41Eh bien, depuis hier, effectivement, certains constructeurs claironnent une victoire très nette qu'ils ont obtenue grâce à l'antrisme, en particulier du gouvernement allemand et du gouvernement italien.
02:57C'est vrai. Il y a malgré tout le fait que certains leur opposent depuis hier, que c'est aussi un peu leur faute, la situation actuelle,
03:06parce que la raison pour laquelle la Commission européenne prend ses mesures, c'est d'une part, effectivement, que la Chine est déjà sur le marché.
03:14Ces constructeurs n'ont pas fait suffisamment tôt le saut vers l'électrique, n'ont pas été capables de produire des voitures électriques suffisamment économiques,
03:24en prix, et suffisamment petites pour pouvoir être concurrentielles sur le marché européen. Donc, ils ont raté la transformation industrielle nécessaire.
03:33Et puis, il y a d'autres constructeurs qui, au contraire, estiment que c'est la prime aux retardataires, en quelque sorte.
03:40D'autres constructeurs qui ont fait ce saut, qui étaient prêts à respecter les règles, les règles étant fixées, il fallait les suivre,
03:47et qui estiment aujourd'hui, comme par exemple la toute puissante fédération des automobiles, l'industrie allemande, Faodea,
03:54qui estime que c'est, malgré tout, une mesure qui ne va pas dans le bon sens.
03:58Donc, effectivement, laisser la place à l'industrie chinoise, oui, et c'est déjà fait, en quelque sorte.
04:04Et puis, l'autre facteur qui a poussé la Commission à agir, c'est la stagnation des ventes des véhicules électriques.
04:09Les véhicules électriques européens, en particulier, sont trop gros, trop chers,
04:13et ne motivent pas les consommateurs à changer de moteur pour passer du thermique à l'électrique.
04:20Merci beaucoup, Pierre. Pierre Benazé, depuis Bruxelles.
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