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  • il y a 5 minutes
La colère monte dans les campagnes, l'État campe sur une stratégie jugée "incompréhensible" par une partie des éleveurs : l'abattage systématique de toutes les bêtes d'un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), maladie virale se transmettant aux vaches principalement par des piqûres de mouches ou de taon. En Ariège, plus de 200 bovins ont déjà été abattus, déclenchant des manifestations d'envergure. Un choix radical que les vétérinaires estiment indispensable pour enrayer une épidémie fulgurante. Arnaud Rousseau, Président de la FNSEA est l'invité de RTL Soir.
Regardez RTL Soir avec Vincent Parizot du 12 décembre 2025.

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Transcription
00:00B.E.Leclerc
00:01RTL Soir avec Vincent Parizeau
00:05Et l'invité d'RTL Soir est le président de la FNSEA, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles.
00:11Bonsoir Arnaud Rousseau.
00:12Bonsoir.
00:13Est-ce là au moment où le monde agricole se divise sur la crise de la dermatose nodulaire contagieuse ?
00:19Je le rappelle sur la méthode du gouvernement pour enrayer l'épidémie, à savoir l'abattage des troupeaux
00:25comprenant un ou des bovins atteints par la maladie
00:27ainsi que la vaccination de tout le cheptel dans un rayon de 50 kilomètres.
00:31Pour Annie Gennevard, la ministre de l'Agriculture, ce serait la seule solution.
00:35Mais voilà, deux syndicats agricoles crient leur colère ce soir.
00:38Coordination Rural qui organise des actions de blocage
00:41et la Confédération Paysanne qui appelle à des blocages partout en France.
00:46Mais donc votre syndicat se tient aujourd'hui aux côtés du gouvernement.
00:50Vous approuvez la stratégie défendue par la ministre ?
00:53En tous les cas, nous on approuve la stratégie qui est portée par les scientifiques.
00:58Parce que voyez-vous, cette maladie, c'est ni une maladie de droite, ni une maladie de gauche.
01:03Et moi je pense d'abord aux éleveurs qui ont été durement frappés par cette maladie.
01:08Ils sont un peu plus de 80 en France aujourd'hui.
01:11Et c'est absolument dramatique.
01:13Et évidemment dans ce genre de cas, parce que nous ne sommes pas des spécialistes de l'épidémiologie,
01:17nous nous sommes rapprochés de ceux qui ont la compétence.
01:20Et ce qu'ils nous disent aujourd'hui, c'est que la meilleure manière d'éviter d'abattre des animaux,
01:26ou en tous les cas un trop grand nombre d'animaux,
01:28et surtout de continuer à protéger l'ensemble du cheptel français, c'est cette méthode.
01:34Moi je ne suis pas scientifique, mais en tous les cas, j'appuie mes décisions et l'éclairage,
01:39qui est celui de l'avenir, sur un cadre scientifique, avec un consensus scientifique,
01:44qui s'applique en France, mais aussi, vous le savez, en Espagne et dans d'autres pays européens.
01:48Et si ce consensus devait évoluer, eh bien tant mieux,
01:51et s'il pouvait permettre de n'abattre que partiellement.
01:54Mais pour l'avoir revisité hier, ça n'est pas la réponse que nous avons obtenue.
01:58Donc vous dites que ce sont les scientifiques qu'il faut écouter.
02:02Sous-entendu, les autres syndicats qui appellent à la mobilisation,
02:07ils sont peut-être aussi victimes de pressions de manipulations politiques ou autres ?
02:15Ou ils regardent trop les réseaux sociaux ?
02:18Écoutez, je n'en sais rien.
02:20Ce que je sais, c'est que tous les éleveurs, quelle que soit leur appartenance,
02:23veulent préserver le cheptel bovin français.
02:27Et tous les éleveurs se passeraient de la situation dans laquelle on est.
02:31Il y a deux sujets, voyez-vous.
02:32Il y a un sujet politique, qui est que la France n'a pas de vision agricole,
02:36et que les agriculteurs n'en peuvent plus de ce qui se passe sur le plan agricole,
02:40y compris dans cette zone d'Occitanie,
02:42où la crise viticole, où la crise des grandes cultures,
02:45et la crise maintenant sanitaire sur l'élevage, frappe.
02:48Mais ça n'est pas le même sujet que la question sanitaire,
02:51qui est un sujet technique, qui ne devrait pas nous opposer,
02:54parce que je crois que ce que chacun souhaite,
02:57c'est sortir au plus vite de cette sale maladie qui décime les troupeaux.
03:01Oui, parce que c'est pour les éleveurs concernés, évidemment, c'est terrible.
03:03Même s'ils seront indemnisés.
03:08Il n'y a pas d'alternative ?
03:09Parce que forcément, on se demande pourquoi on ne vaccine pas tous les cheptels français.
03:13Alors, c'est une très bonne question.
03:14D'abord, est-ce qu'il y a des alternatives ?
03:16Pardon, mais je n'en sais rien.
03:17Moi, je suis agriculteur,
03:19et je me garde bien dans cette période extrêmement tendue,
03:21d'avoir un avis scientifique sur tout,
03:22parce que je trouve que beaucoup de gens se prêtent une spécialité
03:26qui est éminemment difficile.
03:29Et moi, je ne suis pas épidémiologiste.
03:31En revanche, s'il y avait une solution,
03:33évidemment, je serais prêt à la suivre.
03:36Et vous avez raison de rappeler
03:38que c'est extrêmement douloureux pour les éleveurs,
03:41sur le plan psychologique.
03:43Mais pardon, cette maladie, cette sale maladie,
03:47touche les troupeaux depuis le fin juin.
03:49Et nous avons un retour d'expérience de ce qui s'est passé en Savoie.
03:52Et moi, je vous invite à aller interroger des éleveurs savoyards.
03:56Ça a été très douloureux, mais ils sont en train d'en sortir.
03:59Et la question de fond, c'est encore une fois,
04:00quel est le maximum d'efficacité qu'on peut avoir
04:03pour se débarrasser rapidement de la maladie ?
04:05Je cite Serge Papin, le ministre du Commerce,
04:07qui dit que la solution, c'est le vaccin.
04:09Alors, je vous pose la question,
04:10pourquoi on ne vaccine pas toutes les vaches ?
04:13Eh bien, écoutez, peut-être qu'à la fin,
04:15ce sera la solution qui sera retenue.
04:17Mais si nous vaccinons la totalité des vaches en France,
04:20cela veut dire que notre pays n'est plus indemne de cette maladie.
04:23et que du coup, mécaniquement, il ne pourra plus exporter d'animaux vivants,
04:30il ne pourra plus...
04:31On ne peut pas exporter une vache qui a été vaccinée.
04:35Alors, on pourrait dans un certain nombre de cas, mais avec des délais.
04:38Parce que d'abord, mécaniquement, vous savez, il y a 15 millions de vaches en France.
04:42Et que mécaniquement, pour vacciner 15 millions de vaches,
04:45ça nécessite plusieurs mois.
04:48Et que, ce que nous, là encore, ceux qui sont spécialistes,
04:50c'est que ce serait, finalement, se couper des marchés pendant au moins 14 mois.
04:55Et ça veut dire que, sur le marché intérieur,
04:57on se retrouverait avec des impacts.
04:59Et donc, vous avez compris que l'objectif pour nous, à la FNSEA,
05:01c'est évidemment de sauver les vaches,
05:03mais aussi de sauver le revenu des éleveurs.
05:05Et c'est pour ça que la ligne de crête est exigeante.
05:07Et moi, je dis qu'autant on a des sujets éminemment politiques,
05:10et on sera, nous, la semaine prochaine, à Bruxelles,
05:12pour lutter contre le...
05:14Oui, on va y venir.
05:14Parce qu'effectivement, il y a ce sujet sanitaire,
05:17mais ce qui explique cette colère,
05:19avec notamment ces agriculteurs qui bloquent des axes,
05:24comme l'autoroute A64, là, au sud de Toulouse,
05:28mais qui ont l'intention de multiplier les blocages,
05:31c'est parce que cette colère, on la sent monter depuis des mois,
05:33et ça ne va pas s'arranger dans quelques jours,
05:35parce que, semble-t-il, les 27 vont donner le feu vert
05:39à l'accord avec le Mercosur.
05:41Oui, mais vous savez, ce n'est pas une découverte pour nous,
05:44ça fait des mois qu'on alerte les pouvoirs publics pour dire,
05:47nous n'avons pas de vision agricole,
05:49nous sommes en train de perdre notre outil productif.
05:53Moi, comme agriculteur, je suis fier de produire une des agricultures les plus durables
05:56pour nourrir nos concitoyens.
05:57On importe de plus en plus.
05:59Notre balance commerciale agricole, qui était excédentaire depuis 1978,
06:03va être à zéro et probablement négative l'année prochaine.
06:06On est en train de désarmer.
06:07Au moment où on nous parle de souveraineté,
06:09les agriculteurs sont en train de périr.
06:13Et dans ce cadre, on importe de plus en plus,
06:16bien souvent, des produits qui n'ont pas nos standards.
06:18Et le Mercosur est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
06:20Ça veut dire que parallèlement à cette crise sanitaire,
06:25qui est un dossier à part,
06:27vous, vous êtes prêt à mobiliser dans les jours qui viennent ?
06:31Mais non seulement on est prêt à mobiliser,
06:32mais on a appelé l'ensemble de notre réseau
06:34à se mobiliser jeudi prochain, le 18 décembre, à Bruxelles,
06:38parce qu'il aura lieu un sommet des chefs d'État et de gouvernement,
06:41dont un des objets est de statuer sur le Mercosur.
06:43Et vous avez compris que cette bataille qu'on mène depuis des mois,
06:46pour nous, est une bataille absolument centrale.
06:50Parce que si le signal qui est donné,
06:52c'est que finalement, on a des règles très exigeantes
06:54pour la production en France,
06:55mais que quand ça vient d'ailleurs,
06:56on peut importer n'importe quoi,
06:58y compris de la viande nourrie
07:00avec des antibiotiques accélérateurs de croissance
07:02interdits en Europe depuis 25 ans,
07:04il n'y a plus rien qui tient.
07:05Et vous le savez, nos entreprises, nous,
07:06elles ne sont pas délocalisables.
07:08Nous, on est là, on est sur les territoires.
07:11On produit de la viande, on produit du vin,
07:12on produit des céréales.
07:13On est fiers de ce qu'on produit.
07:14Et en ce moment, on n'a pas de vision.
07:17On est en train de nous expliquer
07:18qu'on va importer n'importe quoi
07:20et que ça ne pose de problème à personne.
07:22Eh bien, ça, pour un agriculteur,
07:23ce n'est pas entendable.
07:24Et quand, de surcroît,
07:25vous avez une maladie sanitaire extrêmement difficile,
07:28dont la lutte est extrêmement exigeante
07:31et qui vient vous percuter,
07:33il y a toutes les raisons, évidemment,
07:34pour qu'à un moment, les gens disent
07:35stop, on est allé trop loin,
07:36on ne peut plus accepter.
07:37Et on entend ce double message,
07:39ce soir sur RTL,
07:40d'Arnaud Rousseau,
07:41président de la FNSEA.
07:42Écoutons les scientifiques sur cette épidémie
07:45et mobilisons contre l'accord avec le Mercosur
07:48le 18 décembre.
07:49Merci d'être intervenu sur RTL,
07:51Arnaud Rousseau.
07:52Cédric Chasseur,
07:54toujours ces trois petits buts de retard
07:56pour les Françaises face à l'Allemagne.
07:57Oui, mais il y en a eu quatre tout à l'heure,
07:59donc ça va un tout petit peu mieux.
08:00Et l'équipe de France qui se bat,
08:0220 à 17,
08:03après 39 minutes de jeu,
08:05il reste 21 minutes
08:06pour essayer de remonter la pente
08:08et essayer de se qualifier en finale
08:09de ce championnat du monde de handball.
08:11C'est tout ce qu'on souhaite.
08:12Allez, une courte pause
08:13et dans un instant,
08:14poudreuse et champagne.
08:16Les tentations du week-end.
08:18Vincent Parizeau.
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