- il y a 2 jours
- #sudradio
Avec Joachim Le Floch-Imad, enseignant auteur de Main basse sur l'Education naionale" aux éditions Cerf
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NewsTranscription
00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:06Les élèves français sont-ils devenus des cancres ?
00:08Alors, comment dire ?
00:10Votre dictée de l'an dernier vous a laissé perplexe quant au taux d'échec.
00:13Oui, c'est catastrophique.
00:15Ah bon ?
00:15J'ai un taux de réussite à maintenir, alors je veux que le prochain élève s'en batte.
00:19J'ai pas trop envie de me faire maltraiter en ZEP, du coup ça sera un peu plus clair, monsieur le provisateur.
00:23Sur 72 systèmes éducatifs, les français sont parmi les derniers.
00:27Allez, dernière question là, celui qui gagne a gagné.
00:30Quelle année a démarré la guerre ?
00:3239-42.
00:341949.
00:35Oui, j'ai oublié.
00:36C'est de la délinquance, oui j'ose le dire.
00:38J'espère que la route on va...
00:40Essayez, j'en ai marre.
00:42Vous êtes sur Sud Radio, il est 13h03, vous êtes avec Perico Légas et je reçois Joachim Lefloc-Imad, enseignant, auteur de Mains basse sur l'éducation nationale.
00:52Vous l'avez compris, on va parler de l'école de la République, de la façon dont elle serait au fond du gouffre, où est-ce qu'elle y est déjà.
01:00Est-ce qu'on est condamné à subir encore la dégradation de cette institution vitale pour notre pays, pour notre histoire ?
01:09Alors là, je m'adresse aux parents d'élèves.
01:11Appelez-nous, parents d'élèves et enseignants, les profs, les instituteurs quand j'étais jeune.
01:16Appelez-nous au 0826-300-300, parents d'élèves, enseignants, pour témoigner, pour nous faire part de vos états d'âme, poser des questions à Joachim Lefloc-Imad.
01:25Nous allons faire un bilan, hélas, hélas douloureux, mais je sais que je suis ravi de vous recevoir, Joachim Lefloc-Imad,
01:32parce que je sais que le monde enseignant, en général, s'il y a un constat pessimiste, il y a toujours un espoir, il y a toujours un apport de solution.
01:39On va fêter demain les 120 ans de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État,
01:46qui a pesé, évidemment, sur la laïcité et donc sur la scolarité.
01:49Je commence tout de suite avec cette actualité.
01:51Est-ce que la laïcité, aujourd'hui, dans le cadre de l'École de la République, se porte bien ou est-ce qu'elle est affaiblie ?
01:57Je pense qu'elle est affaiblie dans la mesure où vous avez 56% des enseignants qui continuent de s'auto-censurer,
02:04malgré le discours qui est celui de tous les ministres depuis Jean-Michel Blanquer,
02:08selon lequel le pas de vague aurait été aboli.
02:11Alors oui, le pas de vague a été aboli en discours,
02:14mais en pratique, on voit qu'on a des enseignants en première ligne
02:16qui font de plus en plus court la peur au ventre
02:19et qui sont contraints de s'auto-censurer.
02:22Alors, ça tient des mots éducatifs spécifiques.
02:26Je montre dans mon livre comment une sorte d'État dans l'État
02:29a pris le pouvoir dans l'éducation nationale
02:30et a imposé un discours sur la laïcité
02:33qui correspond davantage à des grilles de lecture anglo-saxonnes
02:36qu'au prisme républicain.
02:37On pourrait parler, par exemple, du discours qui est celui de ces syndicats ultra-majoritaires
02:42pour fustiger l'islamophobie scolaire.
02:45Le discours d'associations agréées qu'on laisse rentrer dans l'école
02:47comme Coexiste, par exemple, qui s'oppose à la loi de 2004.
02:53On pourrait aussi parler de ces 74% de profs de moins de 30 ans
02:56qui veulent assouplir les règles relatives à la laïcité.
02:59Donc, il y a un problème scolaire spécifique,
03:01mais il y a aussi un problème que je décris en profondeur dans mon livre,
03:04qui est le ruissellement des mots de la société française dans l'école.
03:08L'école n'est plus un sanctuaire comme elle devait l'être dans la logique républicaine classique.
03:12Elle est une caisse de résonance de toutes les violences,
03:14de toutes les idéologies mortifères qui décomposent la société française de l'intérieur.
03:17Le tableau est tragique, il n'est pas nouveau, il n'est pas récent.
03:22Bon, le summum, ça a quand même été les deux assassinats,
03:24celui de Samuel Paty et de Dominique Bernard.
03:27C'est quand même l'aboutissement d'une situation dont on n'aurait pas pu imaginer,
03:30ne serait-ce que j'allais dire, un soupçon de cette violence,
03:34il y a encore quoi, 15, 20 ans.
03:36Sans refaire de l'histoire, vous estimez à quel moment le basculement
03:42où la République capitule ou démissionne,
03:44où les ministères de l'éducation ne prennent plus leurs responsabilités
03:48parce que c'est quelque chose qu'il fallait, j'allais dire, contrecarrer tout de suite.
03:52On va dire 89 avec Lionel Jospin, ministre de l'éducation.
03:55Oui, c'est ça.
03:55C'est là où la première démission.
03:57Pour moi, c'est vraiment un tournant
03:59parce que je rappelle qu'il y avait eu des incidents relatifs
04:01au port de tenue religieuse illégale dans les établissements scolaires
04:04au début des années 1980, lorsque Jean-Pierre Chevènement
04:07était ministre de l'éducation, avant Creil,
04:10sauf que dès lors qu'il avait été prévenu de ces incidents,
04:12le ministre Chevènement avait donné des directives extrêmement claires
04:14qui avaient, en quelques heures, suffi à régler le problème.
04:18C'est exactement l'inverse de ce qu'a fait Lionel Jospin en 1989
04:21où il a totalement démissionné.
04:22Il a boté en touche, on est d'accord.
04:23Il a boté en touche, on n'a pas la tête chaude au Conseil d'État.
04:26Et il a eu cette phrase épouvantable.
04:29Il a dit, qu'est-ce qu'il y a des journalistes ?
04:30Qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse que la France s'y islamise ?
04:33Donc on est en plein dans l'impuissance du politique.
04:36Impuissance, encore une fois, qui est consentie
04:38et qui est fabriquée par des ministres successifs qui démissionnent.
04:42Face à un péril, en effet, toujours plus grand, vous l'avez rappelé.
04:45Comment on peut expliquer cette dérive ?
04:46On est en 1989.
04:48La gauche est encore au pouvoir.
04:52Il y a une forme de...
04:56C'est une résignation, c'est plutôt...
04:59Est-ce qu'il y aurait une intelligentsia de gauche
05:01qui avait commencé à faire pression ?
05:03Aujourd'hui, ça a pris des proportions, j'allais dire, cataclysmiques.
05:07Est-ce qu'il y a déjà une pression, j'allais dire,
05:09intellectuelle, sociétale d'une certaine gauche
05:11pour dire la société française...
05:13Mélenchon utilise le mot cryolisation.
05:16Elle devient multiple, il y a une mixité.
05:17Et il faut accepter de changer nos valeurs.
05:20C'est un petit peu ça qui est au départ du...
05:21Ça correspond au passage que Régis Debray a très bien analysé
05:25de la République à la démocratie.
05:28Il a cette phrase, la démocratie, c'est ce qui reste de la République
05:31lorsqu'on a éteint les Lumières.
05:32Une certaine gauche, mais pas que la gauche d'ailleurs.
05:34Il faudrait aussi faire le bilan du centre et de la droite.
05:36Très belle formule.
05:37On contribue à éteindre les Lumières dans ce pays
05:39et plus particulièrement dans notre école
05:41depuis une quarantaine d'années.
05:42Je pense encore une fois que ça tient au rapport qu'on a
05:46à ce que doivent être les finalités de l'école.
05:49On a une école dont les missions aujourd'hui
05:52sont toujours plus émiettées.
05:53C'est-à-dire que l'école, elle devait instruire.
05:55Aujourd'hui, elle co-construit les savoirs.
05:56Elle devait éduquer.
05:58Aujourd'hui, elle rééduque selon le fantasme révolutionnaire
06:00de l'homme nouveau.
06:01Et à l'école, enfin, elle devait proposer un détour
06:03par les œuvres du passé.
06:04Aujourd'hui, on voit qu'elle enferme dans la tyrannie du présent.
06:06Je pense qu'une certaine gauche, mais pas que la gauche encore une fois,
06:08y a largement contribué en décrétant,
06:10notamment en 1989, que l'école n'avait plus vocation
06:13à être un sanctuaire, mais qu'elle devait être
06:15une sorte de laboratoire de la société diversitaire,
06:19multiculturaliste, progressiste de demain.
06:22Ce qui est totalement en rebours, encore une fois,
06:23de ce que devait être sa mission, selon la vision républicaine des choses.
06:26Pour autant, je vois qu'il me le fleu qu'imade,
06:28on aurait pu s'attendre à ce que le corps enseignant
06:30ait une réaction, un sursaut.
06:33Il y a quand même des laïcs convaincus.
06:35Quand je dis laïcs convaincus, c'est l'état naturel des choses.
06:38Ça fait partie de la mission.
06:39Il y avait des prises de conscience.
06:41On a l'impression que malgré tout, il y a eu une forme de résignation.
06:44Il n'y a peut-être pas eu la réaction nécessaire à ce moment-là.
06:49Il y a eu une forme d'idéalisme,
06:51une forme de naïveté chez certains enseignants.
06:53C'est toujours le cas pour une partie du corps enseignant aujourd'hui,
06:56puisque vous avez encore une fois 74% des professeurs de moins de 30 ans
07:00qui veulent détricoter une partie des règles relatives à la laïcité à la française.
07:05Maintenant, je n'ai pas envie d'accabler plus que ça le corps enseignant.
07:08Aujourd'hui, ils savent ce que ça signifie.
07:10À l'époque, on va dire qu'ils ne pouvaient pas imaginer
07:11que la dérive allait à l'essai dans la catastrophe.
07:14Aujourd'hui, ils savent très bien les conséquences
07:15de la laïcité à l'école.
07:17Il y a une forme de complicité idéologique
07:21et puis aussi de la moraline.
07:26C'est des logiques de signalement de vertu.
07:28Samuel Fitoussi écrit un très beau bouquin là-dessus
07:29où il montre que chez les intellectuels,
07:31bien souvent, on privilégie la rationalité sociale,
07:35c'est-à-dire le candidaton,
07:36sur la rationalité épistémique, c'est-à-dire la vérité.
07:39Et je pense que les 74% de profs de moins de 30 ans
07:42qui veulent déconstruire la laïcité à la française en font partie.
07:45Maintenant, je n'ai pas envie d'accabler le corps enseignant dans son ensemble,
07:48puisqu'il est très divers.
07:50D'ailleurs, je vous rappelle que vous avez 20% des professeurs
07:52qui votent pour le Rassemblement National aujourd'hui,
07:54alors qu'on était à 3% en 2012.
07:57Donc, ça montre qu'il y a une évolution aussi des mentalités du corps enseignant
08:00et ça va bien au-delà du seul vote au Rassemblement National.
08:03Et par ailleurs, le corps enseignant, il est extrêmement mal en point
08:06dans la mesure où vous avez des démissions à l'éducation nationale
08:08qui ont augmenté de 567% en 10 ans,
08:11un effondrement vertigineux des inscriptions au concours de l'enseignement,
08:15un recours au contractuel qui a doublé en 15 ans.
08:18Donc, tout ça fait qu'on envoie en première ligne devant des classes
08:21qui sont de plus en plus hétérogènes,
08:22de plus en plus difficiles à gérer, souvent de plus en plus violentes,
08:25des professeurs à qui on ne donne pas les moyens de leur mission,
08:28moyens matériels, moyens intellectuels, moyens moraux.
08:31C'est un drame absolu qui ne peut que déboucher
08:32sur les actualités toujours plus lugubres
08:35qu'on est amené à commenter jour après jour, plateau après plateau.
08:38D'autres proportions gardées, on peut quand même parler de massacre,
08:40entre guillemets, bien entendu, mais enfin, par rapport à ce qu'on a eu.
08:43Au niveau syndical, il y a quand même des syndicats qui sont plus conscients
08:47que d'autres, plus mobilisés dans la préservation de cette conception
08:50de l'école de la République.
08:51Et d'autres, au contraire, qui, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
08:54fuite en avant totale, parfait, on va tout mettre en cause, on repart à zéro.
08:57On a besoin de syndicats dans l'éducation nationale
09:01comme dans d'autres administrations pour avoir des remontées utiles du terrain,
09:06pour évaluer la pertinence de telle ou telle mesure.
09:10C'est toujours important d'avoir un dialogue,
09:13d'autant que les syndicats, encore une fois,
09:14ils sont capables d'accompagner les personnels éducatifs en première ligne
09:17quand souvent les services académiques sont totalement débordés.
09:19Est-ce que vous pouvez me citer des noms sans faire de dénigrement ?
09:22Dans les grands syndicats, comment les classer ?
09:24SNALC ?
09:26SNALC un peu plus conservateur,
09:29assez peu représentatif si on prend les résultats des élections professionnelles.
09:32Non, ce qui domine, c'est plutôt l'UNSA aujourd'hui,
09:37c'est Sud Éducation.
09:38L'UNSA avec deux branches, je crois.
09:40Oui, il y a différentes branches.
09:42Ce qui me frappe avec les syndicats,
09:44c'est qu'encore une fois, ils ont leur raison d'être,
09:47mais de plus en plus de syndicats dans l'éducation nationale
09:49sont passés d'une logique légitime de défense des intérêts matériels de leurs mandants
09:52à une logique qui consiste à se positionner sur un terrain politico-idéologique.
09:56Je quitte à devenir des sortes de machines à dire non
10:00avec un désir qui caractérise la quasi-totalité des syndicats aujourd'hui
10:04de voir échouer le ministre, quel que soit son profil.
10:06La FED était autrefois, la Fédération de l'éducation nationale,
10:09était très liée au Parti Socialiste.
10:10C'était clair.
10:11Souvent, d'ailleurs, le ministre de l'éducation nationale...
10:12Oui, il y avait toujours eu une sculpture de gauche un peu molle, disons, centre-gauche.
10:16Aujourd'hui, on est sur une gauche beaucoup plus révolutionnaire, beaucoup plus radicale.
10:20La France Insoumise a des liens, des dignifications.
10:23Dans la mesure où vous avez de nombreux parlementaires de la France Insoumise
10:26qui viennent du monde syndical aujourd'hui, au sens large.
10:30Ercilia Soudet a été professeure de français et syndicaliste.
10:33Mais si vous prenez quelqu'un comme Rodrigo Arenas de la FCPE,
10:37il est à la France Insoumise aujourd'hui.
10:39Louis Boyard était dans le syndicalisme lycéen.
10:42Et ça explique un certain nombre, disons, d'actes de désobéissance, de dérives,
10:48dont je donne un certain nombre d'exemples dans mon livre.
10:50Par exemple, en mai 2025, quand vous avez un syndicat d'éducation nationale
10:54qui donne une formation sur le thème s'éduquer à la Palestine
10:58en partenariat avec éducation, avec Gaza 33,
11:00je crois qu'on est loin du devoir de neutralité, du devoir de loyauté
11:03auquel tous les agents publics sont instreints.
11:06Mais on pourrait prendre d'autres exemples.
11:08Je pense à ces syndicalistes qui ont confisqué les copies du baccalauréat
11:10sous Jean-Michel Blanquer pour protester contre la réforme du lycée, la réforme du bac.
11:14Protestation qui était selon moi légitime, mais certainement pas de cette manière.
11:18Et puis on pourrait prendre aussi les exemples de ces syndicalistes,
11:21celui de l'éducation, par exemple, qui ont appelé à ne pas appliquer
11:26l'interdiction par Gabriel Attal de la baïa.
11:30Je pense à tous ces syndicalistes qui se sont opposés à la mise en œuvre du choc des savoirs,
11:33si bien que malgré les annonces de Gabriel Attal extrêmement fortes,
11:38vous avez 44% des collèges français qui n'ont pas mis en œuvre les fameux groupes du niveau.
11:43Donc on voit bien qu'il y a un mouvement qui vient de loin,
11:46puisque De Gaulle et Pompidou parlaient déjà des syndicalistes embusqués rue de Grenelle
11:50qui étaient devenus maîtres de la carrière des enseignants.
11:52Nous sommes avec Joachim Lefloc-Imad, nous parlons des fondements de l'école,
11:56et puis on vous retrouve dans quelques instants.
11:59On poursuivra sur aujourd'hui l'état d'esprit du corps enseignant.
12:03Radio avec Péricault Ligas, je reçois Joachim Lefloc-Imad.
12:07Joignez-nous, parents d'élèves, enseignants, 0-826-300-300.
12:12Nous sommes en train de faire l'évaluation, c'est un terme scolaire justement,
12:15l'évaluation de l'état d'école.
12:17Évidemment on n'est pas optimiste, pour autant il y a des lueurs d'espoir.
12:21Et nous avons Sarah qui nous appelle de Belgarde.
12:23Bonjour Sarah, vous êtes prof ?
12:26Oui, je suis prof triplement.
12:28Je suis prof en collège, j'ai été prof en fac,
12:31j'ai fait des interventions en primaire,
12:32donc je connais les trois niveaux.
12:34Donc vous connaissez les enjeux du débat d'aujourd'hui.
12:39On vous écoute, on vous écoute Sarah.
12:42Eh bien d'abord, je serais remercié dans toute la profession,
12:44M. Lefloc-Imad, pour le sérieux de son travail,
12:48et pour être un des rares journalistes qui s'occupe vraiment des questions de fond.
12:52Merci à vous.
12:53Et malheureusement, je dois rejoindre complètement son analyse.
12:57Moi je suis en collège depuis 15 ans, en français,
13:00et qu'est-ce que je vois ?
13:02Un texte hyper facile de 10 lignes au présent de l'indicatif,
13:06depuis deux ans, chez des élèves de 5ème,
13:09qui ne comprennent pas.
13:11Ils ne comprennent pas le début du texte résumé qui fait 4 lignes,
13:15et le texte qui fait 10 lignes.
13:17Ils ne comprennent pas les mots, ils ne comprennent pas la situation.
13:20En 5ème.
13:21Ça, ce sont des cas récurrents, enfin récurrents de plus en plus nombreux,
13:27des lectures qui ne donnent pas suite,
13:30puisque l'élève est déconnecté, il ne comprend pas le vocabulaire,
13:32il ne connaît pas les mots,
13:34et il est dans une situation de pré-analphabétisme,
13:37Joachim Lefloc-Imad.
13:38Je vous remercie, chère madame, pour votre témoignage,
13:41qui fait écho à toutes les statistiques officielles qu'on a sur le sujet,
13:45puisque si on prend l'étude internationale Peirce,
13:47donc en lecture, qu'est-ce qu'on constate ?
13:48On constate que la France est le 16ème pays sur 19 pays européens évalués
13:52dans l'étude en lecture.
13:54Mais qui est-ce que ça surprendra, cette information ?
13:56Absolument personne.
13:57On l'a organisé, cet effondrement du niveau en lecture,
14:00on a supprimé 700 heures de français en fin de cycle obligatoire sur 50 ans.
14:04On a eu des personnes qui ont influencé les réformateurs successifs de l'éducation nationale.
14:08700 heures, vous dites ?
14:09Oui, 700 heures.
14:10Je pense à Pierre Bourdieu,
14:12qui avait dit dans un débat surréaliste face à Jean-Pierre Chevènement,
14:16l'étude de l'orthographe a quelque chose d'archaïque.
14:20Archaïque, c'est vrai.
14:21Donc on a tout fait pour en arriver là,
14:24en autant à l'école ce qui lui restait de rigueur.
14:26Merci Michel Foucault.
14:27Tous ces gens-là ont fait beaucoup de bien l'éducation nationale.
14:29Ils ont fait beaucoup de mal, encore une fois,
14:32parce que les politiciens les ont écoutés.
14:35Ce sont eux les premiers fautifs,
14:37les premiers responsables de la destruction de l'éducation nationale.
14:42Et puis derrière, si vous ajoutez à ça l'état plus général de la société française,
14:47de la civilisation même, j'ose dire,
14:48et que vous voyez que vous avez sur le Sœur National du Livre
14:50des adolescents qui passent à peu près 5h10 par jour
14:53devant les écrans contre 12 minutes
14:56en lecture, derrière, il ne faut pas être surpris
14:59de l'effondrement du niveau que j'ai vu moi-même,
15:00d'ailleurs, comme enseignant dans le supérieur.
15:03Donc les problèmes vont en âge très tard.
15:05Je suis arrivé en BTS, mais aussi en école de commerce.
15:07J'avais face à moi des élèves
15:09qui étaient en grande difficulté pour comprendre
15:11un texte journalistique simple
15:13pour écrire une phrase sans faute,
15:16si bien que j'ai dû en venir
15:17à imposer des dictées obligatoires
15:19quasiment au début de chaque cours
15:21à des jeunes gens de 18-19 ans
15:22qui avaient obtenu un bac.
15:24Vous vous souvenez de Claude Haller
15:26qui était ministre de l'Éducation nationale
15:27sous Lionel Jospin,
15:29connu pour sa fameuse phrase
15:30« Il fallait dégraisser le mammouth »
15:31qui n'était pas un argument stupide
15:33même si la formule était un peu maladroite.
15:34Par contre, il dit « On va introduire l'écran
15:36et là, on va faire une révolution culturelle
15:39dans le monde scolaire. »
15:41C'est un véritable...
15:42Je vais utiliser tout à l'heure le mot « massacre ».
15:44C'est le mot « massacre ».
15:46Alors déjà, l'écran, évidemment,
15:48est l'ennemi de la lecture proprement dite,
15:51de la lecture papier.
15:52Et puis là, à l'écran,
15:53nous allons avoir l'intelligence artificielle
15:55qui va arriver.
15:56Et je peux déjà témoigner
15:57de certaines classes de France
15:59où les devoirs, les exposés,
16:02sont réalisés par Tchadjp2
16:04et l'intelligence artificielle.
16:05Quand il y a des devoirs à faire,
16:06en primaire, les devoirs écrits
16:08ont été interdits par le ministère
16:10depuis fort longtemps déjà.
16:12Et plutôt que d'investir massivement
16:13dans l'IA,
16:14je préférerais qu'on investisse
16:15dans l'intelligence vive
16:17des professeurs comme des élèves,
16:19ce qu'on ne fait pas suffisamment aujourd'hui
16:21quand on voit le niveau
16:21d'exigence intellectuelle,
16:23que ce soit au concours de l'enseignement
16:25ou alors aux examens nationaux.
16:28L'effondrement de la valeur certificative
16:29des examens que le ministre Édouard Jeffray
16:33essaye d'inverser.
16:34C'est une ministre de l'éducation nationale.
16:36Avec une politique, encore une fois,
16:37de côtaire sur une jambe de bois.
16:40Ce n'est pas comme ça.
16:41Ce n'est pas avec cette politique
16:42visant à colmater les brèches
16:43qu'on refondra l'école française
16:45dans sa globalité.
16:45Il a trouvé l'école dans un piètre état
16:47et on peut donner des noms de ministres
16:48qui ne l'ont pas.
16:49Il ne l'a pas trouvé.
16:49Il a lui-même contribué
16:50au travail de ça.
16:51Il a été dégesco pendant très longtemps.
16:53Donc, l'écran numérique
16:54qui était censé...
16:55C'est un outil formidable.
16:56On va se dire
16:57qu'on va démultiplier
16:57les capacités d'apprentissage,
16:59d'instruction des élèves.
17:01C'est le contraire qui s'est passé.
17:02C'est le contraire qui s'est passé
17:03en France, mais aussi ailleurs.
17:04Parce que si on prend
17:05le modèle suédois, par exemple,
17:08ou alors d'autres pays scandinaves
17:09qui étaient inventés
17:11dans les années 2000-2010,
17:13ils se sont engouffrés
17:14dans la numérisation
17:14à marche forcée.
17:16Et aujourd'hui,
17:16qu'est-ce qu'ils font ?
17:17Ils font marche arrière
17:18parce qu'ils ont vu
17:19leur score en lecture
17:20dans les études internationales
17:22s'effondrer.
17:23Donc, ça montre
17:23qu'il y a eu un gouffre,
17:25si vous voulez,
17:25entre les promesses
17:26qui ont été faites
17:26par la gauche,
17:27mais aussi par le centre
17:28et par la droite.
17:29Parce qu'il faudrait voir
17:29ce que Valérie Pécresse
17:30a fait dans la région
17:31Île-de-France, par exemple.
17:32En tout cas, ils réagissent.
17:32Voilà.
17:33Ils réagissent peut-être
17:35avec plus de vivacité
17:37et de pertinence que nous.
17:39Est-ce que c'est réversible
17:41ou une fois qu'une pratique
17:42s'est installée,
17:43comme celle de l'écran,
17:43du clavier et du numérique,
17:45est-ce qu'il est possible
17:46de revenir à de l'écrit,
17:48je n'allais dire pas
17:49avec la plume,
17:49avec les pleins et les déliés,
17:51enfin, de revenir
17:51à une lecture plus,
17:54un enseignement plus littéraire,
17:56plus livresque
17:57des programmes scolaires ?
17:59En tout cas,
18:00c'est ce que certains font.
18:02Je vous ai cité
18:02l'exemple de la Suède,
18:04l'exemple de la Finlande.
18:06Est-ce qu'il y a des programmes ?
18:07En France, je pense que vous avez
18:08toujours beaucoup de professeurs
18:10qui ont à l'esprit
18:11les études les plus pertinentes
18:13en sciences cognitives
18:13qui montrent très bien
18:15que l'écriture manuscrite
18:16a des vertus
18:17pour la mémorisation,
18:18pour l'apprentissage
18:19de la langue
18:20et qu'il est nécessaire
18:21de la défendre.
18:23Maintenant,
18:24j'en ai un peu assez
18:24qu'on demande
18:25aux professeurs
18:26de gérer le désastre
18:28dans leur coin,
18:28de faire toujours plus
18:29de bricolage
18:30de circonstances.
18:31Là où j'aimerais
18:31que le salut,
18:33il vienne du politique,
18:35il vienne d'une capacité
18:36du politique
18:36à fixer un cap,
18:37à renouer avec
18:38l'exigence intellectuelle
18:39dont le ministère
18:40s'est éloigné
18:41depuis fort longtemps.
18:42Maintenant,
18:43je ne suis pas fataliste,
18:44je n'aurais pas écrit
18:45cet ouvrage sinon.
18:46Déjà,
18:46parce qu'on ne peut pas
18:47se permettre
18:47d'être fataliste
18:47puisque de l'état
18:49de l'école aujourd'hui
18:49dépend de l'état
18:50plus général du pays
18:51demain.
18:51Si on se résout
18:52à voir l'école mourir,
18:53autant éteindre la lumière
18:54et mettre la clé
18:56sous le paillasson
18:57tout de suite.
18:59Et deuxièmement,
19:00on a plein d'exemples
19:00quand on regarde
19:01autour de nous
19:01de pays dont les systèmes
19:03éducatifs étaient
19:04en déliquescence
19:04et qui,
19:05avec des politiques de rupture,
19:06avec des mesures de bon sens,
19:08avec du courage politique,
19:09ont su connaître
19:10un rebond.
19:10Je pense aux Etats-Unis
19:11sous Ronald Reagan,
19:13je pense au Royaume-Uni
19:14après les réformes
19:15faites par Tony Blair
19:16qui font qu'aujourd'hui
19:17en lecture en mathématiques
19:18le Royaume-Uni
19:19est premier en Europe.
19:20Je pense à l'état
19:20du Mississippi aux Etats-Unis
19:22qui était 49e en lecture
19:23en primaire en 2013
19:24et qui aujourd'hui
19:25est 7e au niveau national.
19:26Tout ça montre
19:27qu'avec du volontarisme
19:28vous pouvez avoir
19:29des résultats très rapides.
19:31Encore faut-il probablement
19:32faire les bons diagnostics
19:32ce que ceux qui nous dirigent
19:34ne sont pas capables
19:34de faire manifestement.
19:35Donc des solutions existent.
19:36Nous avons Mickaël
19:37qui nous appelle de Crétaille.
19:39Bonjour Mickaël.
19:40Vous êtes enseignant
19:41ou parent d'élève ?
19:42Ou ni la ni autre peut-être ?
19:44Bonjour.
19:45Je suis tous les deux, monsieur.
19:46Parfait.
19:47Mickaël,
19:48quelle question vous avez envie
19:48de poser à Joachim Lefloquimade ?
19:51Alors, je n'ai pas vraiment
19:52de questions.
19:53Ou un témoignage.
19:54Un témoignage.
19:55C'est surtout pour dire
19:56que je souscrivais totalement
19:58à son discours,
19:59à son état des lieux.
20:01Et je voulais apporter
20:03un témoignage tout simplement
20:05pour essayer un peu
20:09ce que dit votre invité.
20:12Vous êtes toujours en activité, Mickaël ?
20:14Bien sûr, oui, je suis en activité.
20:15J'enseigne une langue,
20:17une langue étrangère.
20:19Mais je dis à mes élèves
20:21qu'avant de maîtriser cette langue,
20:23enfin, pour maîtriser cette langue étrangère,
20:24ils doivent d'abord
20:25parler à un français châtier
20:27et maîtriser leur propre langue maternelle.
20:28Ce qui est dramatique,
20:32c'est que les élèves
20:33ne savent plus faire
20:35la différence entre un conditionnel
20:37et un futur.
20:39Ils mélangent complètement les temps.
20:42La grammaire,
20:43quand elle n'est pas acquise en français,
20:44comment voulez-vous l'expliquer
20:45en langue étrangère ?
20:47Il faut refaire tout le temps
20:48une réexplication
20:50de la grammaire française
20:52pour passer ensuite
20:53à la grammaire dans la langue cible.
20:55Enfin, on a un métier
20:58qui est quand même difficile
21:00parce que les élèves
21:02n'ont pas qui leur base,
21:03les bases essentielles.
21:05En troisième,
21:06ils écrivent
21:06ça m'intéresse, S.A.
21:09Oui, c'est un des symptômes.
21:14Et je dis à mes élèves
21:16en permanence,
21:18lâchez vos écrans
21:19et remettez-vous à la lecture.
21:22Alors, c'est vrai que c'est difficile,
21:23c'est laborieux,
21:24mais il n'y a que comme ça
21:25qu'on va y arriver, quoi.
21:28Joachim Lefloc-Imad,
21:29ce sont des situations
21:29que vous avez certainement
21:30rencontrées, vous aussi.
21:31Oui, tout à fait.
21:33Ce que dit M. Féko
21:34à la réalité
21:36vécue de nombreux enseignants.
21:40Maintenant, la question
21:40qui me préoccupe le plus,
21:41c'est de savoir
21:42comment sommes-nous arrivés là ?
21:44Et je pense que si on prend...
21:45Je pense que deux approches
21:46en particulier
21:47ont fait énormément de mal.
21:48L'approche par compétence,
21:50celle qui fait qu'on est passé
21:51de la transmission des savoirs
21:52à la notion d'employabilité,
21:54à l'idée que les élèves
21:55n'auraient pas à apprendre
21:56mais à comprendre,
21:57mais à acquérir
21:58des savoirs-être
21:58et des savoir-faire.
21:59Ça fait énormément de dégâts.
22:01L'autre approche
22:02que j'accable dans mon livre
22:03est celle
22:03des sciences de l'éducation
22:05qui domine
22:05depuis le tournant
22:06du XXe siècle
22:07avec cette phrase
22:08qui avait été celle
22:09de Roger Cousinet
22:09qui disait
22:10« Il faut que le professeur
22:12cesse d'enseigner
22:13pour que l'élève
22:13commence à apprendre ».
22:15Et cette vision,
22:16encore une fois,
22:17elle a été au cœur
22:17de toutes les réformes
22:18depuis 40 ans
22:18qui ont contribué
22:19à casser la capacité
22:20de l'école
22:20à transmettre les savoirs.
22:20On développe cette idée
22:21dans quelques instants.
22:22Vous restez avec nous,
22:23nous sommes avec Joachim
22:24le floquimat d'odeur
22:25de main basse
22:25sur l'éducation nationale
22:26et nous faisons un décryptage
22:28de l'effondrement de l'école.
22:29A tout de suite !
22:30Et si vous aussi,
22:30vous n'en pouvez plus
22:31de lire les textos
22:32truffés de faute
22:32de vos enfants,
22:33appelez-nous.
22:40Vous êtes sur Sud Radio
22:59avec Péricault-Légas.
23:00Je reçois Joachim Lefloquima
23:02d'auteur de main basse
23:03sur l'éducation nationale.
23:04Vous avez compris
23:05la thématique
23:05que l'on est en train
23:06d'aborder,
23:07l'effondrement de l'école.
23:09Parents d'élèves,
23:09enseignants,
23:10appelez-nous au 0826-300-300
23:13tout simplement
23:14peut-être que
23:14parce que vous êtes
23:15un peu indigné
23:16de la façon
23:17dont vos enfants
23:18rédigent des textos
23:19qui est une orthographe nouvelle.
23:20C'est une langue nouvelle,
23:21n'est-ce pas ?
23:21C'est la langue de l'avenir.
23:23Mon Dieu,
23:23quelle angoisse !
23:24Joachim Lefloquima,
23:26vous étiez en train
23:26de nous expliquer
23:27à l'instant
23:28qu'il y a eu une évolution
23:29dans le discours scolaire.
23:32Oui,
23:32je faisais référence
23:33à la philosophie
23:34des sciences de l'éducation
23:36qui est archi-dominante
23:37encore aujourd'hui
23:37à tous les échelons
23:38du ministère de l'éducation nationale
23:39et je montrais
23:40que sa généalogie historique,
23:42contrairement à ce que pense
23:43une droite un peu caricaturale,
23:44ne remonte pas à mai 68
23:45mais qui est davantage
23:47un accélérateur
23:48de théories préexistantes.
23:48On parle des pédagogues,
23:49du pédagogisme,
23:50du service des Etats-Unis,
23:51des années 20,
23:52me semblait-il.
23:52Oui,
23:53c'est en fait
23:53toute une idéologie,
23:54oui en effet,
23:55transnationale
23:56qui naît notamment
23:57aux Etats-Unis
23:58mais qui se développe
23:59en Europe
23:59tout au long du XXe siècle.
24:00C'est Roger Cousinet
24:01qui dit
24:01qu'il faut que l'élève,
24:02le professeur,
24:03cesse d'enseigner
24:04pour que l'élève
24:05commence à apprendre
24:06et ça correspond en fait
24:07au moment
24:07où on oblitère
24:08tout ce qui fonde
24:10l'école traditionnelle
24:11c'est-à-dire
24:12la dissymétrie enseignant-enseignant.
24:14C'est le maître
24:14qui doit apprendre de l'élève.
24:15J'ai entendu ça
24:15aujourd'hui une fois.
24:17Exactement,
24:18d'où le vocabulaire
24:19de la co-construction
24:20des savoirs
24:20qui est archi-dominant
24:21aujourd'hui
24:22et qui rejoint
24:23ce que je disais tout à l'heure
24:24sur l'émiettement
24:25des finalités
24:26et des missions de l'école.
24:27On part du principe
24:27que l'école n'a plus
24:28à instruire
24:29mais à co-construire
24:30et à lutter
24:31en faveur
24:32à lutter contre l'ennui
24:34à promouvoir
24:35le bien-être
24:35des élèves
24:36et ça, ça vaut
24:37à tous les échelons
24:38jusque dans un certain nombre
24:39de structures
24:39connexes à l'école.
24:41Je pense à la Cour des Comptes
24:42qui a fait un rapport
24:43surréaliste
24:44en 2025
24:45disant que
24:46la priorité
24:47de l'école française
24:48devait être
24:49de mettre le bien-être
24:50au centre d'action
24:52innovante.
24:53Nous en sommes là
24:54aujourd'hui
24:54et nous voyons
24:55étude après étude
24:56examen après examen
24:58les résultats catastrophiques
24:59que cette idéologie
25:00a engendré.
25:01Je vous signale
25:01qu'il y a eu un ministre
25:02c'était M. Henri
25:03qui était le président
25:04de la FEN
25:05qui avait été
25:05nommé ministre
25:06du temps libre
25:07par François Mitterrand.
25:08Le ministère n'a duré
25:09que le tout début
25:09de la gauche
25:09mais on était quand même
25:10dans cette symbolique-là.
25:12Nous avons Robert
25:13qui nous appelle
25:13de Toulouse.
25:14Bonjour Robert.
25:16Oui, bonjour.
25:17Est-ce que vous allez
25:18encore à l'école Robert ?
25:21Non, mais par contre
25:22j'ai le prévisage
25:23d'avoir vécu
25:24le tournant
25:25à mon avis
25:26de l'école
25:27qui date à 1969.
25:30Oui, un détournant.
25:32Oui.
25:33Pourquoi vous dites 69 ?
25:35Parce que vous pensez
25:36que 68 est à l'origine
25:37un peu de la dérive
25:39à laquelle on est
25:39en train d'assister ?
25:4168 est à l'origine
25:43mais ce qui est surtout
25:44à l'origine
25:44c'est l'abandon
25:45par le gouvernement
25:46de l'éducation nationale
25:48à la gauche
25:49avec la suppression
25:51de la récompense
25:52des meilleurs élèves
25:53par les prix
25:54avec le passage
25:55au maths moderne
25:56qui sont très bonnes
25:59après le bac
26:00mais qui ne permettent pas
26:03d'apprendre la logique
26:04contrairement au maths d'ancienne
26:06ça dès 72
26:07mon professeur de maths
26:08me l'avait indiqué
26:09J'y ai été confronté Robert
26:10j'ai été confronté
26:12à l'année
26:13d'arrivée des maths modernes
26:14ça a été quelque chose
26:15Moi aussi en seconde
26:17donc j'ai vu les deux
26:18et donc
26:20on a fait
26:21l'enfant roi
26:22on a fait
26:22toutes les techniques
26:23que l'éducation
26:24est passée
26:26sur les notions
26:27d'apprentissage essentiel
26:32et au détriment
26:34enfin à leur détriment
26:35on a mis
26:36le théâtre
26:37les machins comme ça
26:38voilà
26:40tous ces trucs là
26:41Jean-Joachim Lefeux-Quimade
26:44le constat de Robert
26:46est une réalité ?
26:47Je suis extrêmement sévère
26:49à l'endroit de la gauche
26:50mais aussi à l'endroit
26:51du centre et de la droite
26:53qui ont eu un rôle
26:53y compris dans la période
26:54que vous citez
26:55puisque en mars 68
26:57quel ministre a parlé
26:58des professeurs
26:59comme devant être
27:00des animateurs
27:00et des serviteurs
27:01non du savoir
27:02mais des enfants
27:02c'est un ministre gaulliste
27:04en la personne
27:04de Perfit
27:05donc ça montre
27:06encore une fois
27:06que le travail de Sap
27:07a été largement partagé
27:09Monsieur a tout à fait raison
27:11de dire
27:11que la technostructure
27:12de l'éducation nationale
27:14telle que je l'analyse
27:15dans mon livre
27:15coche à peu près
27:17toutes les cases
27:17des différentes nuances
27:19de la gauche
27:20un gauchisme culturel
27:21et cette gauche
27:22libéral-libertaire
27:24managériale
27:24pour parler vite
27:25mais tout de même
27:27il ne faut pas oublier
27:28le bilan
27:28d'un certain nombre
27:29de ministres de droite
27:30Perfit
27:31Châtel
27:32on pourrait en citer
27:33bien d'autres
27:3369 et 80
27:34d'abord c'est que de la droite
27:35oui la droite
27:36alors vous vous souvenez
27:37de la réforme à bille
27:38là aussi
27:38oui la réforme centriste
27:39mais alors la réforme à bille
27:41c'est un tournant
27:42absolument essentiel
27:43c'est celui de la massification
27:46vous avez des classes
27:47toujours
27:48la massification
27:49c'est un sujet
27:49dans votre livre
27:50que vous abordez
27:51qui vous pose
27:51un énorme problème
27:52oui
27:52dans la mesure
27:54où aujourd'hui
27:55vous avez
27:55un coup de l'échec
27:57dans l'enseignement supérieur
27:59en premier cycle
27:59qui représente
28:00534 millions d'euros
28:02par an
28:02pour la société française
28:04c'est l'un des pires chiffres
28:05de tout l'OCDE
28:06et c'est lié au fait
28:07qu'on a 8 fois plus
28:08d'étudiants
28:09dans le supérieur aujourd'hui
28:10par rapport aux années 1950
28:11on paye là
28:13le prix
28:15de toutes les réformes
28:16à commencer par la réforme
28:17la plus essentielle de toutes
28:18celle que vous avez citée
28:18la loi ABI
28:19qui a renforcé
28:20l'hétérogénéité des classes
28:21quitte à demander
28:23aux enseignants
28:24d'aligner leurs exigences
28:25sur le niveau
28:26des plus faibles
28:26le sociologue organique
28:28de l'éducation nationale
28:28François Dubé
28:29avait eu un mot terrible
28:31là-dessus
28:31oui
28:32il disait en effet
28:32qu'il fallait se calquer
28:33sur ce que pouvait
28:34maîtriser le plus faible
28:35en sortant du collège
28:36et il avait dit
28:37qu'il était intolérable
28:38que certains élèves
28:39aient plus de culture
28:40commune que d'autres
28:41donc je crois
28:42que la massification
28:43a eu un rôle terrible
28:45mais qu'elle demeure
28:46encore aujourd'hui
28:46l'angle mort
28:47des débats éducatifs
28:49et pour ma part
28:50je serais partisan
28:51à ce qu'on reprenne
28:52à ce qu'on combatte
28:53le mal à la racine
28:54et qu'on passe par exemple
28:54du collège unique
28:55mis en place en 1974
28:56à un collège modulaire
28:58proposant dès la quatrième
28:59des parcours
29:00de préorientation
29:01et je pense que c'est nécessaire
29:02non seulement
29:03pour réindustrialiser la France
29:04mais aussi pour permettre
29:05à chaque élève
29:06d'aller au bout
29:07de ses aspirations spécifiques
29:08d'exploiter son potentiel
29:09et le potentiel
29:11de chaque élève
29:11n'a pas forcément
29:12à se réaliser
29:13dans une voie généraliste
29:15universitaire
29:15vous vous souvenez
29:16Joachim Le Flockimat
29:18de la réforme de Vaquet
29:19en 1986
29:19qui voulait commencer
29:20à établir un peu de sélection
29:21justement pour combattre
29:23un peu cette magnification
29:23cette pacification
29:24la sélection
29:25c'est une idée
29:25ô combien noble
29:26ô combien républicaine
29:28la sélection
29:28c'est ce que
29:29c'est ce que les Lumières
29:31ont trouvé de mieux
29:32pour substituer
29:33à l'arbitraire
29:34de la cooptation
29:35le mérite
29:36et la récompense
29:37de la performance intellectuelle
29:38par le concours
29:40c'était l'idée
29:41de la gauche républicaine
29:43la gauche de Jaurès
29:44la gauche de Jean Zay
29:45la gauche de Langevin
29:47qui dit
29:48Paul Langevin
29:48qui en 1945 a dit
29:49l'école doit promouvoir
29:51tout le monde
29:52et sélectionner les meilleurs
29:53autant dire
29:54que la gauche
29:55a tourné le dos
29:55à cet héritage
29:56du fait notamment
29:57de l'idéologie bourdieusienne
29:58dont je parlais tout à l'heure
29:58et qu'en tournant le dos
29:59à cet héritage
30:00elle a sacrifié
30:01sur l'autel de l'égalitarisme
30:02les classes populaires
30:03ces classes populaires
30:04qui n'ont que l'école
30:05pour réussir
30:06pour s'élever socialement
30:07et intellectuellement
30:08et ça me tient d'autant plus à cœur
30:09que j'en fais partie
30:10que j'ai grandi
30:11dans un milieu modeste
30:12et si j'ai pu connaître
30:13un semblant d'ascension
30:14au cours des dernières années
30:15c'est grâce à l'école
30:16de la République
30:17et au concours
30:18que je le dois
30:19et je constate
30:20que de plus en plus
30:21de jeunes
30:22n'auront pas à l'avenir
30:23la même chance
30:24que j'ai eu moi
30:24et je le regrette
30:25je pense que c'est
30:26et la réforme de Baquet
30:27avait été abandonnée
30:28par Jacques Chirac
30:29par cause des troubles
30:30que ça avait suscité
30:30nous avons Jean Bernard
30:31qui nous appelle de Toulouse
30:33bonjour Jean Bernard
30:34oui bonjour
30:35bonjour à Sud Radio
30:36bonjour à vous tous
30:38merci de me laisser
30:39effectivement l'antenne
30:40je voudrais effectivement
30:41un petit peu réagir
30:42sur tout ce qui est
30:43en train de se dire
30:44je comprends parfaitement
30:45donc tous ces changements
30:47qui ont été réalisés
30:48au cours des décennies
30:50dernières
30:51et au niveau des institutions
30:52je pense
30:53je me demande
30:54je me demande
30:55si les institutions
30:56n'ont pas été obligées
30:57petit à petit
30:58de s'adapter
30:59de s'adapter à l'évolution
31:00des sociétés
31:01des sociétés
31:02que je trouve aujourd'hui
31:03la société que je trouve
31:03aujourd'hui très très changeante
31:05depuis un certain nombre de temps
31:06si vous voulez
31:07j'ai 70 ans
31:08je suis à la retraite
31:10et actuellement
31:10donc je gère
31:11une association
31:12d'aide aux devoirs
31:13parce que je trouve
31:13qu'effectivement
31:14les enfants ont énormément
31:16besoin
31:16d'être accompagnés
31:18et je pense
31:19qu'aujourd'hui
31:20il y a un abandon
31:21un abandon
31:23je ne vais pas dire général
31:23mais un abandon
31:24beaucoup
31:25au niveau des parents
31:26les parents
31:27qui n'ont plus
31:29l'espoir
31:30ou alors
31:31qui abandonnent
31:33tout simplement
31:33parce qu'ils sont eux-mêmes
31:35ils sont eux-mêmes
31:35dans une crise
31:36une crise sociétale
31:38aujourd'hui
31:38et je le vois
31:40je le vois
31:40beaucoup d'enfants
31:41qui sont aujourd'hui
31:42balottés
31:42allez demain
31:43je vais chez le pas
31:44la semaine prochaine
31:45je suis chez la maman
31:46comment voulez-vous
31:47qu'il y ait un équilibre
31:48autour des enfants
31:50à ce niveau-là
31:50et effectivement
31:52on s'en aperçoit
31:53quand on a
31:54dans une classe
31:55et ça je le vois
31:56autour des maîtres
31:57d'école
31:57que je côtoie
31:58régulièrement
31:59quand on a dans une classe
32:01plusieurs enfants
32:02qui n'arrivent pas
32:02à suivre
32:03et qu'il faut mettre
32:04beaucoup plus de temps
32:05pour essayer de faire
32:06apprendre aux enfants
32:06le français
32:08la géographie
32:09et puis un petit peu
32:10tous les mathématiques
32:11et bien ça n'avance pas
32:12ça n'avance pas
32:13et effectivement
32:15on s'en aperçoit
32:15et le niveau
32:16est de plus en plus
32:17Jean-Bernard le constat
32:19vous n'êtes pas le seul
32:19à le faire
32:19effectivement
32:20Joachim Lefloquimat
32:21qu'est-ce que vous répondez
32:22à Jean-Bernard ?
32:23Il y a deux choses
32:24qui me paraissent essentielles
32:25dans ce que vous dites
32:26Jean-Bernard
32:27tout d'abord
32:27c'est la démission parentale
32:29qui a un fléau
32:30encore une fois
32:32l'école ne peut pas
32:33réparer à elle seule
32:35l'ensemble
32:35des maux de la société
32:37et on a besoin
32:37que les parents
32:38accompagnent leurs enfants
32:39suivent leur progression scolaire
32:41soient capables
32:42de les rappeler à l'ordre
32:43lorsqu'ils bafouent l'autorité
32:45et ça ils ne le font pas
32:46et c'est pour ça
32:47que je regrette
32:48qu'on ait abandonné
32:49la loi Ciotti
32:50de 2010
32:51qui permettait
32:52d'aider à mieux responsabiliser
32:53les familles
32:54d'élèves
32:55absentéistes
32:56ou qui troublaient
32:57l'ordre scolaire
32:57et il y a une deuxième chose
32:59dans ce que vous avez dit
32:59c'est que
33:00le mot d'ordre
33:01en effet
33:02de l'école aujourd'hui
33:03c'est l'adaptation
33:04c'est s'adapter
33:05l'école doit être moderne
33:06mais je pense
33:06qu'en disant
33:07que l'école doit s'adapter
33:08on renie
33:09la dimension républicaine
33:11encore une fois
33:12de l'école
33:13c'est le grand penseur
33:14colombien
33:14Nicolas Gomez Davila
33:16qui avait dit
33:16éduquer les jeunes gens
33:18ne consiste pas
33:19à les familiariser
33:19à leur époque
33:20mais à les en protéger
33:21le plus longtemps possible
33:23si on fait un peu
33:24d'étymologie latine
33:25je sais que c'est pas
33:25très populaire aujourd'hui
33:26mais on constate
33:27qu'éducation
33:29a deux racines
33:30éducarer
33:31instruire élevé
33:32et éduquerer
33:33éduquerer
33:34ça veut dire
33:34conduire hors d'eux
33:35et c'est ça
33:36qui me paraît fondamental
33:38c'est que l'école
33:38c'est un des rares moments
33:39où l'élève
33:41peut vivre
33:42une parenthèse
33:43par rapport à son époque
33:44par rapport à sa vie quotidienne
33:46peut accéder
33:48à l'autonomie
33:49du jugement
33:49mais pour accéder
33:50à l'autonomie du jugement
33:51il a besoin de passer
33:51préalablement
33:52par un stade
33:53d'hétéronomie
33:54c'est-à-dire accepter
33:55qu'il y a celui qui sait
33:56et celui qui apprend
33:58c'est-à-dire accepter
33:59qu'il n'est pas omnipotent
34:00qu'il n'est pas autoconstruit
34:01mais qu'il intègre
34:02un monde plus ancien
34:03que lui
34:03un monde qui transcende
34:04son égo
34:05et on a précisément
34:07renoncé
34:08renoncé à ça
34:09en détricotant
34:09l'école républicaine
34:11et c'est de là
34:12je crois
34:12c'est de ce mal originaire
34:13que découlent
34:13tous les problèmes
34:14d'effondrement du niveau
34:15vous expliquez les choses
34:16très clairement
34:16Joachim Leflodimad
34:17avec les justements
34:18vous nous appelez
34:19au 0 826 300 300
34:21comme vient de le faire Régis
34:23nous faisons une petite pause
34:24on se retrouve
34:25dans quelques instants
34:26pour continuer
34:27ce débat scolaire
34:28passionné et éclairant
34:29vous êtes sur Sud Radio
34:35avec Perico Légas
34:36qui reçoit Joachim Leflodimad
34:38auteur de ma base
34:38sur l'éducation nationale
34:40nous parlons
34:40de l'effondrement scolaire
34:41mais nous allons
34:41à un moment donné
34:42évidemment envisager
34:43quelques solutions
34:43pour autant
34:44nous avons Régis
34:45qui nous appelle de Paris
34:46bonjour Régis
34:47bonjour messieurs
34:48qu'est-ce que vous avez
34:50est-ce que vous êtes
34:52parent d'élève
34:52ou est-ce que vous avez
34:53été enseignant
34:53je suis enseignant
34:55depuis 45
34:56bon j'ai 66 ans
34:57donc je termine ma carrière
34:59expérimenté
35:00vous êtes un enseignant
35:00expérimenté
35:02j'ai travaillé d'ailleurs
35:0318 années
35:03en zone d'éducation
35:04prioritaire
35:05et maintenant
35:06je suis dans un grand
35:07lycée parisien
35:08du 16ème nord
35:09où ont été élèves
35:10Giscard d'Estaing
35:11et Jospin
35:12nous voyons lequel
35:13une référence
35:15voilà
35:16moi je voulais vous dire
35:18que je vois aucune
35:19issue à cette situation là
35:21je pense que
35:21la France est morte
35:23avec le général de Gaulle
35:24ainsi que
35:25l'éducation nationale
35:26ça a commencé
35:28avec le sinistre habit
35:29je veux pas refaire
35:30le livre de Jean-Paul
35:31Brighelli
35:31qui a officié
35:32sous le général de Gaulle
35:33lorsqu'il était
35:34à la Digesco
35:35il y a eu la loi
35:35d'orientation
35:36et puis bon
35:37maintenant
35:38j'ai bien compris
35:38que la doxa
35:40d'éducation nationale
35:41c'était pas de vague
35:42pas de sanctions
35:43interdiction
35:44de mettre des mauvaises notes
35:46on apprend aux élèves
35:47à changer de sexe
35:49à trier les poubelles
35:50mais on leur apprend pas
35:51à arriver à l'heure
35:52j'ai surveillé le baccalauréat
35:55cette année
35:56après 5 minutes d'épreuve
35:58j'ai vu 4 élèves
35:59sortir des kebabs
36:00et des McDonald's
36:01pour manger
36:02pendant l'épreuve
36:02du baccalauréat
36:03j'ai pu observer
36:05quasiment les 3 quarts
36:06des élèves
36:07qui étaient en short
36:08des barbeurs
36:08chaussettes
36:09claquettes
36:09donc extrêmement mal habillés
36:11donc voilà
36:13je me suis dit
36:15bon
36:15je voulais prolonger
36:163 années
36:16puisqu'on a le droit
36:17je me suis dit
36:18en 20 ans
36:18il n'y a plus rien
36:19à faire
36:19dans ce monde là
36:21voilà
36:21bien
36:22écoutez
36:23votre témoignage
36:23est édifiant
36:24je pense que
36:25beaucoup de gens
36:26le partagent
36:26et nous constatons
36:27comme vous
36:28cette dégradation
36:29culturelle
36:29sociale
36:30historique
36:31et politique
36:31Joachim Leflodimat
36:33ça va dans le sens
36:33de ce que vous dénoncez
36:34bien entendu
36:35je fais moi-même
36:36dans mon ouvrage
36:37un constat crépusculaire
36:38sur l'état
36:39de l'école
36:40tant en matière
36:41de transmission
36:41des savoirs
36:42que de mal-être
36:43des personnels éducatifs
36:44et de crise
36:45de l'autorité
36:46selon le fémisme
36:47consacré
36:48maintenant je n'ai pas voulu
36:49en rester à ce panorama
36:50crépusculaire
36:51sociologiquement
36:52est-ce qu'il y a une explication
36:53est-ce que l'immigration
36:53par exemple a pu avoir
36:54à un moment donné
36:55une incidence
36:56c'est ce que je disais
36:57tout à l'heure
36:57sur le fait que l'école
36:58elle est nécessairement
36:59à l'image de la société
37:00qu'elle est un réceptacle
37:01une caisse de résonance
37:02d'un certain nombre
37:03de mots d'évolution
37:04qui travaillent
37:05qui travaillent la France
37:06oui l'immigration
37:06il y a un emballement
37:09quantitatif
37:09de l'immigration
37:10en France
37:11qui change le visage
37:12de l'école
37:12vous avez un élève
37:13de CM1 sur 5
37:14aujourd'hui
37:15qui parle une autre langue
37:16que le français
37:17à la maison
37:17vous avez 153%
37:19d'allophones
37:20en plus
37:20depuis 2007
37:21dans l'éducation nationale
37:22donc forcément
37:23ça crée des difficultés
37:24pour l'éducation
37:26pour les professeurs
37:26en première ligne
37:27ça force l'éducation nationale
37:28à mettre en oeuvre
37:29des moyens
37:30et des dispositifs spécifiques
37:31en l'occurrence
37:32pour les allophones
37:33c'est une enveloppe budgétaire
37:34de 180 millions d'euros par an
37:36ce qui n'est pas rien
37:36180 millions d'euros
37:37c'est ce qui permettrait
37:38de rémunérer
37:394000 professeurs
37:40sur un an
37:41c'est précisément
37:42ce qu'on supprime
37:43dans le budget
37:44dans le PLF 2026
37:46et surtout
37:47l'immigration
37:47elle a un impact
37:48sur le niveau moyen
37:49alors il y a des trajectoires
37:50de surréussite scolaire
37:51l'immigration d'Asie du Sud-Est
37:52par exemple
37:53et toutes origines confondues
37:55il y a des jeunes
37:55qui bossent
37:55et qui se battent
37:56mais le fait est
37:57que si vous faites
37:57des comparaisons
37:58comme le dit PISA
38:01et élèves issus de l'immigration
38:03vous avez en moyenne
38:04un an et demi
38:05d'écart de niveau
38:06avec des jeunes
38:07issus de l'immigration
38:08qui ont 2,4 fois plus de chances
38:10de se retrouver en difficulté
38:11en maths
38:11que les élèves français
38:13des ascendances françaises
38:13et à ça s'ajoute
38:14tout un tas de tensions
38:16identitaires
38:16religieuses
38:17de contestation d'enseignement
38:19qui n'étaient pas envisageables
38:21dans la France
38:22d'il y a 20-30 ans
38:23donc oui
38:24l'immigration
38:24change la nature
38:25de l'activité
38:27de nos professeurs
38:29maintenant
38:30ça ne veut pas dire
38:31qu'il faut baisser les bras
38:31qu'il ne faut rien faire
38:32donc on a vu les conséquences tragiques
38:33quand même avec
38:34la mort de Samuel Paty
38:37et de Dominique Bernard
38:38pour autant
38:39Joachim Lefloc
38:40Imad
38:41je ne sais pas
38:42si on peut vous appeler
38:43demain
38:43ou peut-être responsabilité scolaire
38:44mais si un ministre
38:45ou un gouvernement
38:46ou un président de la République
38:47vous disait
38:47qu'elle évite aujourd'hui
38:49comment inverser le processus
38:51est-ce qu'il y a
38:51quelques mesures précises
38:52à prendre
38:52pour essayer
38:53de limiter la catastrophe
38:55il y a des politiques publiques
38:56à mettre en oeuvre
38:57pour redresser l'école
38:58j'y reviendrai
38:59mais la priorité des priorités
39:00c'est de faire en sorte
39:01que le ministre
39:01ne soit plus un communicant
39:03ne soit plus un figurant
39:04parmi d'autres
39:04il faut dans l'éducation
39:06mais comme d'autres domaines
39:07d'ailleurs
39:08que le politique
39:09reprenne la main
39:10sur une technostructure
39:11qui s'est autonomisée
39:12qui est plus puissante
39:13que jamais
39:14qui n'en fait à peu près
39:15qu'à sa guise
39:16je développe
39:17dans mon ouvrage
39:18main-bas sur l'éducation nationale
39:19un certain nombre
39:20de propositions
39:21permettant aux politiques
39:22de reprendre la main
39:23c'est le dégraissage
39:25du mammouth
39:26pour parler comme Claude Allègre
39:27est-ce que c'est normal
39:28que dans ce ministère
39:29on ait 20% de la dépense
39:30qui aille à des personnels
39:31non enseignants
39:32pour alimenter une bureaucratie
39:33toujours plus pléthorique
39:34avec des comités théodules
39:36des emplois semi-effectifs
39:37en administration centrale
39:38quand préalablement
39:39on n'est pas capable
39:40de mettre de l'argent
39:40pour valoriser les professeurs
39:42pour rattraper notre retard
39:43sur le primaire
39:44pour avoir des locaux
39:45moins vétustes
39:46par ailleurs je pense
39:47qu'il faut un spoil système
39:49à la française
39:49c'est-à-dire des changements stratégiques
39:51à tous les postes clés
39:52du ministère
39:52puisque c'est pas normal
39:53qu'on ait des hauts fonctionnaires
39:54qui soient inamovibles
39:55aux plus hautes fonctions
39:56quand vous avez des français
39:58qui à 70-80%
40:00veulent un tournant politique
40:01sur ces sujets-là
40:02et il faut enfin en revenir
40:05au devoir inscrit
40:06dans le code de la fonction publique
40:07que j'évoquais tout à l'heure
40:08qui est le devoir de loyauté
40:09et de neutralité
40:10auquel tous les agents publics
40:11y compris les syndicalistes
40:12sont astreints
40:13par exemple lorsque vous avez
40:14des associations agréées
40:15qui confondent
40:16instruction au militantisme
40:17il n'est pas normal
40:18qu'il n'y ait pas de sanctions
40:19donc une fois qu'on aura retrouvé
40:21un peu de clarté
40:23dans la vision des choses
40:23que le politique fixera le cap
40:25et que l'administration
40:26reviendra à sa fonction
40:27d'exécution
40:28alors oui
40:29des changements en matière
40:30de politique publique
40:31redeviendront possibles
40:32je ne vais pas tous les faire ici
40:33j'en parle sur 40 pages
40:35dans le livre
40:35il y a évidemment
40:35la nécessité d'un grand recentrage
40:37sur les fondamentaux
40:38au détriment des sciences
40:39de l'éducation
40:39et de l'approche
40:41par compétence
40:42il y a la nécessité
40:43d'un big bang
40:43de l'autorité
40:44d'une revalorisation symbolique
40:45salariale
40:46intellectuelle
40:47du corps enseignant
40:48une reprise en main
40:49de la politique d'éducation
40:50prioritaire
40:50qui est une gabegie absolue
40:51un effort fait
40:52pour la ruralité
40:54il y a énormément
40:55de politiques de rupture
40:56à mettre en oeuvre
40:56mais encore faut-il
40:57que le politique
40:58soit dans son rôle de politique
40:59la formation des maîtres
41:01aujourd'hui
41:01elle est aussi au cœur
41:02de ce débat
41:03ou non ?
41:03vous avez 70%
41:04des professeurs
41:05des écoles
41:06comme on dit
41:06dans la neuve langue
41:07du ministère
41:07aujourd'hui
41:07qui ont fait des études
41:09en sciences de l'éducation
41:10ou en sciences du langage
41:12je pense qu'il faudrait
41:13un parcours
41:13beaucoup plus pluridisciplinaire
41:15géré directement
41:16non pas par l'université
41:17mais par l'éducation nationale
41:19parce qu'il y a aussi
41:21il faut le dire
41:22une baisse du niveau
41:23des jeunes enseignants
41:24que je n'ai pas envie
41:24d'accabler encore une fois
41:25parce qu'ils sont le produit
41:26d'un abandon du politique
41:28mais il y a une baisse du niveau
41:29qui justifie
41:30la mise en oeuvre
41:30de mesures de rupture
41:31je pense que
41:32Macron avait eu une formule
41:33qui était bonne en théorie
41:34les écoles normales
41:36du 21ème siècle
41:36sauf que derrière
41:38on voit que les licences
41:39professoras des écoles
41:40qui ont été mises en oeuvre
41:41et annoncées par
41:42Elisabeth Borne
41:43on voit que l'université
41:45a gardé la mainmise
41:46sur les maquettes pédagogiques
41:48ce qui est un drame absolu
41:49quand on voit
41:50toutes les passions
41:51déconstructionnistes
41:52qui travaillent
41:52l'université française
41:53aujourd'hui
41:54peut-être est-il temps
41:55de changer de nom
41:56et de revenir
41:56de passer de l'éducation nationale
41:58qui avait été adopte en 1925
42:00de revenir à la bonne vieille
42:01instruction publique
42:02qui désit
42:03qui reprenait
42:04voilà
42:04on est d'abord là
42:05pour instruire
42:05de l'enseignement
42:06et du savoir
42:07l'éducation nationale
42:08pour l'instant
42:08on peut dire qu'elle a foiré
42:09mon cher Joachim Lefloniman
42:11merci d'avoir été des nôtres
42:12aujourd'hui
42:13et puis bon
42:14vu l'évolution de ce dossier
42:15je ne doute pas
42:16qu'on sera appelé
42:17à vous
42:17à faire appel
42:17à votre témoignage
42:18à très bientôt
42:19merci d'être venu
42:20Le sapin de Noël
42:22Sud Radio
42:23vous connaissez cette musique
42:24Perico
42:25on a une gagnante
42:26je vous laisse annoncer
42:27ce qu'elle gagne
42:29alors je rappelle
42:29que le cadeau
42:31du sapin de Noël
42:33de Sud Radio
42:34attribué par l'émission
42:36la France
42:37dans tous les états
42:38est un bon d'achat
42:39de 200 euros
42:39pour le site
42:40Maison Scarlett
42:41Maison Scarlett
42:42c'est la marque
42:42de boîte à bijoux
42:43chouchoutez vos colliers
42:44vos boucles d'oreilles
42:45ou encore vos montres
42:46avec les boîtes à bijoux
42:48fonctionnelles
42:48jolies et accessibles
42:50et c'est une gagnante
42:51et c'est Sabine
42:52je n'allais pas que ce soit
42:53un homme
42:53bon il aurait donné ça
42:54il aurait trouvé quelqu'un
42:55éventuellement vous-même
42:57voilà
42:57Sabine avec qui on est en ligne
42:59qui nous appelle
42:59de l'Aveyron
43:00bonjour Sabine
43:01oui bonjour
43:02bonjour Sabine
43:03et félicitations
43:03vous êtes de Poustomie
43:07vous êtes de Poustomie
43:08c'est ça
43:08Sud-Aveyron
43:09c'est du côté de Millau
43:11par là
43:12tout à fait
43:13Sud-Aveyron
43:13Sud-Aveyron
43:14alors là je vais vous dire
43:16Sud-Aveyron
43:16vous allez être en train
43:17de préparer les fêtes
43:17à mon avis
43:18il y avait évidemment
43:19du foie gras au menu
43:20à mon avis
43:20je suis sûr
43:20bon bravo Sabine
43:23et puis alors
43:24le soir de Noël
43:25dites moi
43:25vous pourrez vous
43:26vous parer
43:27de tous ces
43:27de tous ces
43:28ces trésors
43:29et je suppose
43:31que la personne
43:31je ne veux pas connaître
43:32votre vie privée
43:33mais la personne
43:34avec qui vous partagez
43:34votre vie
43:35sera ravie de vous voir
43:36aussi bien
43:36j'allais dire
43:37illuminée par ces
43:38bijoux de
43:39Maison Scarlett
43:40bravo en tout cas
43:41bravo Sabine
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