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  • il y a 6 minutes
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Avant de passer à la politique de retrouver Charles Consigny pour signer Consigny dans le débat avec Raquel Garrido,
00:05on accueille Véronique Fèvre, notre journaliste spécialisée dans l'éducation nationale,
00:10pour prendre quelques minutes et regarder ce qui s'est passé à Nice.
00:13À Nice où une mère de famille a amené son enfant en retard à l'école
00:17et tout d'un coup elle s'en est prise au personnel de l'école sur place.
00:21Oui, de manière incompréhensible.
00:22Elle arrivait ce matin devant les grilles de l'école, elles étaient fermées puisqu'elle était en retard.
00:26Un agent de surveillance de la voie publique, c'est une spécificité à Nice,
00:31des agents qui ne sont pas armés et que la ville place devant certaines écoles.
00:35Elle lui a ouvert la grille et sans raison, on ne sait pas pourquoi,
00:38elle lui a assainé une première gifle mais elle ne s'est pas arrêtée là.
00:42Elle a aussi giflé une autre parent d'élèves, une maman qui essayait d'intervenir.
00:47Ensuite, elle s'en est prise à une AESH, une accompagnante en situation de handicap
00:52qu'elle a blessée avec ses clés à la main.
00:53Puis, elle a aussi frappé le directeur d'école et l'enseignante.
00:58Cinq personnes en tout, on ignore complètement la cause de ce déchaînement de violences,
01:02sauf à deviner qu'elle était très mécontente de trouver la grille fermée.
01:06Il faut bien comprendre...
01:06Mais on la connaît cette maman dans l'établissement, elle pose problème ?
01:10C'était une famille qui était connue, on sait aussi qu'il va y avoir des signalements
01:14qui vont être faits parce que ses enfants étaient pieds nus et n'avaient pas de manteau.
01:18Pardon, ah oui, l'enfant était pieds nus ?
01:19Donc, elle va devoir... Là, la police municipale est arrivée,
01:23elle a été prise en charge par la police et elle est placée en garde à vue.
01:27Donc, les services sociaux vont s'intéresser quand même à son cas.
01:29Elle va devoir forcément répondre aussi...
01:30Les enseignants ont fait court cet après-midi ou pas, finalement ?
01:34Alors, les professeurs ont fait valoir leurs droits de retraite,
01:37ils ont été extrêmement connus, ça fait quand même beaucoup de personnes blessées.
01:40Et l'académie a envoyé du renfort.
01:43Un article 40 a également été fait, c'est-à-dire signalement au procureur,
01:48avec chacun porté plainte à la mairie, les personnels, évidemment.
01:53Et ces personnels, ils vont reprendre le travail demain, normalement.
01:56Ils ont vu une psychologue aussi.
01:58On connaît ce quartier, Annie, cette école, dans ce quartier.
02:01Est-ce que c'est un quartier difficile ou pas ?
02:02Pas spécialement, on me dit une école mixte, pas spécialement.
02:05Mais ces profs agressés, ce personnel éducatif agressé,
02:08on a l'impression quand même que ça se répète.
02:11Il y a de plus en plus de tensions entre certains parents d'élèves et ce personnel éducatif.
02:15Oui, c'est vraiment ce dont se plaignent beaucoup de professeurs,
02:18particulièrement les professeurs du premier degré.
02:21Pourquoi ? Parce que les écoles primaires, elles sont souvent plus accessibles aux parents.
02:25Et je dirais qu'ils sont à portée de baffe, aujourd'hui.
02:28C'est qu'à le dire, mais on l'a vu.
02:30Les professeurs des écoles, les directeurs d'écoles.
02:32On n'a pas de statistiques mensuelles sur les violences.
02:35On ne peut pas suivre, mois par mois, l'évolution de ces violences contre les professeurs.
02:41Mais l'Association Autonome de Solidarité, qui accompagne ces professeurs historiquement,
02:45faisait état, en cette rentrée dernière, d'une hausse de 23% des recours sur 5 ans.
02:51Et des directeurs et directrices d'école, notamment, étaient particulièrement visés.
02:55Du côté du ministère de l'Éducation, une enquête établit que 12% des personnels se déclarent,
02:59chaque année, collèges, lycées, écoles confondues, victimes de menaces ou d'insultes,
03:04et 0,6% de violences physiques.
03:07Ça fait quand même 5 000 profs victimes de violences chaque année.
03:12On peut souligner, encore une fois, la grande vulnérabilité des écoles primaires.
03:15Il faut bien rappeler qu'elles sont beaucoup moins sécurisées que les collèges, lycées,
03:19et elles n'ont pas de personnel de vie scolaire.
03:21– Nous sommes avec Gilles Jean, qui représente le syndicat SNUPP, je vais y arriver.
03:29Pardon, c'est toujours un petit peu compliqué.
03:30Bonsoir Gilles Jean, merci d'être en direct, Denis,
03:33chez nos confrères de BFM Nice Côte d'Azur avec nous.
03:36Est-ce que vous avez de plus amples informations précisément
03:38sur ce qui s'est passé dans cette école Jean Massé du quartier Pasteur ?
03:43Qu'est-il arrivé à cette maire ?
03:44Pourquoi s'en est-elle pris violemment au personnel ?
03:46– On pourrait dire qu'elle a un peu pété les plombs,
03:52c'est-à-dire qu'elle a amené son enfant, elle était légèrement en retard,
03:55donc elle a tambouriné à la porte de l'école,
03:59et lorsque la porte s'est ouverte, il y a eu un déchaînement de violence,
04:03elle a agressé l'auxiliaire de sécurité qui était présente,
04:06le directeur et trois autres personnels de l'école,
04:08ce qui est absolument inadmissible.
04:10– Mais on la connaissait, elle avait déjà fait part d'agressivité à l'égard du personnel ?
04:16– Non, j'ai interrogé un peu le personnel enseignant,
04:19il n'y avait pas d'antécédent avec cette dame,
04:21donc tout le monde s'interroge sur ses motivations.
04:26Ce qu'on peut savoir, c'est qu'elle a un autre enfant à l'école maternelle
04:28qu'elle a déposé ce matin, elle l'a déposé, l'enfant était pieds nus,
04:32ce qui peut orienter vers une piste ou psychologique ou de détresse sociale forte,
04:37ce qui n'excuse en rien le geste de violence qui a été fait.
04:40– Ça devient compliqué maintenant pour les enseignants,
04:43pour le personnel d'une manière générale, éducatif,
04:47face à cette violence qui se manifeste au quotidien ?
04:50– Oui, ça devient de plus en plus pénible,
04:55ça va de la remarque à l'insulte, à l'agression verbale,
05:00là on a franchi un cap avec une agression physique,
05:02l'école on ne la reconnaît plus telle qu'on a pu la connaître,
05:06il y a un environnement qui est très dur,
05:10qui reflète un peu ce qu'on connaît dans la société,
05:12avec des fracturations, des relations violentes,
05:15et donc l'école n'échappe pas à ça, ce qui est bien dommage,
05:17parce que l'école ça doit être un sanctuaire,
05:19où on est là pour apprendre, un milieu sécurisé,
05:22et là malheureusement ce n'est plus le cas.
05:24– Vos collègues reprennent le travail demain à l'école ?
05:26– Alors ils ont exercé leur droit de retrait cet après-midi,
05:32ils ont informé les familles pour marquer le coup
05:34qu'ils ne voulaient plus que ça se reproduise,
05:35et ils reprendront le travail demain
05:37avec un accompagnement psychologique nécessaire.
05:40– Merci Gilles-Jean, merci d'avoir été en direct avec nous
05:43de chez nos confrères de BFM Nice-Côte d'Azur.
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